Les parents, pourquoi les rencontrer ?

Les parents, pourquoi les rencontrer ?

Compte rendu de réunion du GFEN 75

Véronique Vinas, le 31 août 2009


En avril dernier, nous nous sommes retrouvés à un petit groupe d'enseignants pour réfléchir aux enjeux des rencontres enseignants-parents, aux problèmes que cela pose parfois.

Beaucoup de travaux relèvent l'importance de l'intérêt des parents vis-à-vis de la scolarité et des divers bénéfices de ce partenariat école-famille . Nous nous sommes interrogés sur les types de relations qui existent que l'on soit en maternelle ou en élémentaire, de la réunion-rencontre en début d'année, à la remise des évaluations et livrets d'évaluation, des réunions de tous les parents, aux rencontres ponctuelles individuelles. La fréquence n'étant pas la même en maternelle qu'en élémentaire, les raisons de cette différence ont été analysées.

Le point de départ de notre réflexion a été guidé dans un premier temps par « deux amorces » : trois raisons de rencontrer les parents, trois raisons de ne pas les rencontrer.
Bonnes ou mauvaises raisons, elles révèlent nos difficultés, nos interrogations, les enjeux de notre métier et de la spécificité de l'école comme lieu d'apprentissage. Comme le développe Jacques Bernardin, l'école enseigne de nouvelles façons d'être, de se comporter... de nouvelles façons de voir, de penser.

Quelles activités alors mettre en place pour que les parents se rencontrent, rencontrent les enseignants ? Quelles activités et pour quoi faire ? Pour quels types d'incidence ?

Partenariat indispensable, mais un partenariat qui ne doit pas réduire l'espace propre à l'élève, espace de liberté et d'émancipation, espace où il apprend petit à petit à construire sa propre identité, à « échapper peu à peu à l'influence jusqu'alors sans partage de la sphère familiale ».
Nous savons aussi que faire l'école à la maison, à la place de l'école peut entraîner dans l'esprit de l'enfant une confusion des rôles, mais pose aussi le problème de la légitimité de l'institution scolaire.
Les deux sphères doivent donc rester bien distinctes, chacune ayant un rôle bien spécifique.
Alors quelle collaboration ?
L'entrée à l'école constitue pour beaucoup d'élèves (et leurs parents) une véritable rupture. C'est un lieu d'étrangeté, un univers radicalement différent de celui de la maison du point de vue du langage, de la culture, avec d'autres codes, d'autres usages.
« Le pourquoi aller à l'école ? » recouvre ainsi des réalités très différentes et a besoin pour beaucoup d'être explicité, parlé, pour lever des malentendus, rendre lisibles les modes scolaires de la pensée, de la parole et de l'action.

La réunion de septembre permet à l'enseignant de le faire :
Un ordre du jour peut être fixé. Il peut être envisagé de mettre en place des situations d'échanges qui permettront de réfléchir ensemble en s'appuyant sur l'expérience, les représentations, les acquis des parents.
Cette réunion est l'occasion pour l'enseignant d'affirmer ses partis pris pédagogiques et ses valeurs, d'expliciter ses pratiques (par exemple à travers un film qui donne à voir les moments clés de la journée comme point d'appui aux échanges...). Les points suivants peuvent être abordés :

* Spécificité du niveau de classe : inscription dans un cycle et fonction des cycles (caractérisation du cycle dans lequel on se trouve)

* Caractéristiques de la classe, qui peuvent être fournies grâce à des enquêtes (cf Jacques Bernardin) en début d'année, enquêtes croisées avec les évaluations diagnostiques.

* Les attendus (le programme de l'année, le projet de la classe), une journée type, le déroulement de certaines activités (lecture par exemple)

* les outils, les supports (comment on s'en sert, le rôle des différents cahiers) : cela permet de se ré-interroger sur leur utilisation, de parler des modalités d'apprentissage, des attentes, des évaluations.

Certains fondamentaux ont besoin d'être explicités :
* le sens de l'écrit et sa fonction ; pour apprendre, il faut comprendre (donner des exemples) et donc exercer sa pensée

* l'entraînement et sa place dans le processus d'apprentissage, la mémorisation, donner des éléments d'explication sur les modalités d'apprentissage en fonction du niveau (lire/écrire, la résolution de problèmes...)

* le rôle du groupe, des pairs dans le processus d'apprentissage

Cette réunion peut être préparée avec les élèves (les élèves rapportant les questions à traiter de la maison) ou présentant eux-mêmes le travail de la classe (par des documents ou film)

Les parents sont des partenaires, il faut leur donner la parole :

* Quel point de vue sur la rentrée de leur enfant ? Quelle perception personnelle de cette rentrée ?

* On peut mener un travail avec les parents sur : comment appliquer au scolaire l'expérience auprès des enfants sur des apprentissages non scolaires (langage, vélo, natation...). Il s'agit de relever au plus près comment ils s'y sont pris, et ce qui de leur point de vue a aidé/gêné les enfants. Les caractéristiques d'un véritable étayage sont recensées. Comment transférer sur les apprentissages scolaires.

Quelle aide peuvent-ils apporter ?
Ce qui est important, c'est de créer la confiance en soi. En classe comme à la maison, il est nécessaire de s'intéresser d'abord à ce qui réussit. Regarder régulièrement les cahiers, parler de ce qui a été fait y participe.

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