Extraits Dialogue n° 166

Dialogue n° 166 - Les Valeurs à l'épreuve des pratiques

Actes des 10èmes rencontres nationales sur l'accompagnement de Saint-Denis - 25 mars 2017


  • Ouverture : Les valeurs à l'épreuve des pratiques  lire
    Jacques BERNARDIN

  • Faire partager les valeurs de la République, une mission prioritaire mais difficile à l'école aujourd'hui
    Jean-Paul DELAHAYE

    L'école de la République a toujours eu pour mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Et ce, dès le début de la Troisième République : Loi du 28 mars 1882 - Art. 1er « L'enseignement primaire comprend : « L'instruction morale et civique ;
    La lecture et l'écriture ;... »
    En plaçant dans la loi de 1882 « l'instruction morale et civique » au-dessus du « lire écrire et compter » pour l'école primaire, Jules Ferry signifie très clairement qu'il s'agit bien, pour l'école de la République, de former des républicains. Pour dire les choses autrement, il n'y a pas de République possible sans républicains. Et c'est le rôle confié historiquement à l'école depuis les débuts de la Troisième République. Et, dès le début, les pratiques pédagogiques doivent être mises en cohérence avec les buts affichés. Il s'agit de rompre avec l'ancien régime en adoptant des démarches qui rendent les citoyens pleinement responsables. Jules Ferry est très clair sur ce sujet et ceux qui opposent de façon ridicule pédagogie et République feraient bien de le relire.

  • L'île aux religions : pour comprendre la notion de laïcité
    Cécile VICTORRI

    Il règne une grande confusion sur la notion de laïcité, aussi bien chez les élèves que dans la société civile en général. D'un côté, on en entend parler comme d'un athéisme d'État qui s'oppose à la foi, qui tend à en réduire la pratique à portion congrue. D'un autre, elle est vue comme seul rempart contre le spectre du «communautarisme». Enfin, porteuse de valeurs, et défendue par ses fidèles, elle se manifeste souvent comme une «autre» religion, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes. [...]
    Voici une démarche, expérimentée à plusieurs reprises  et avec divers publics, qui permet un travail de conceptualisation de la notion de la laïcité, et de réflexion sur le modèle français. Elle a été proposée à plusieurs reprises à des groupes d'élèves restreints, mais aussi à des classes de lycée, et à des stagiaires adultes. Je ne présenterai ici que les points les plus saillants de ces travaux.


  • 16 Histoires d'immigrations et pratiques de langues vivantes : quelles richesses !
    Pascal BOUHOURS

    En Éducation Prioritaire, chacune et chacun travaille dans un environnement où les enjeux éducatifs sont décisifs et où l'institution a jugé nécessaire de mettre des moyens supplémentaires pour combattre les déterminismes ravageurs de notre société et de son système éducatif. Dès leur origine, les ZEP, aujourd'hui REP, existent pour combattre l'idée que la condition sociale est une explication, une résultante, une justification « naturelle » de l'échec scolaire. Pour le dire autrement, combattre l'idée que ce n'est pas parce qu'on est (qu'on naît) pauvre qu'on n'est (qu'on naît) imbécile ou incapable. Cette idée insupportable (comme certaines autres !), contraire aux valeurs républicaines et aux principes fondateurs de notre école nécessite contre elle une certaine mobilisation en particulier du monde enseignant. Pour ce faire, notre collège travaille dans deux directions incontournables, entre autres bien sûr, qui nous paraissent essentielles.

  • Avez-vous bien lu Darwin ? Une démarche entre sciences du vivant et anthropologie
    Pascal DIARD

    Mais pourquoi lire Darwin aujourd'hui ? [...] pour tout citoyen critique, pour qui le devenir de l'espèce humaine engage à des réflexions théoriques et à des actes concrets, lire Darwin me semble nécessaire. Car les effets historiques des deux interprétations majeures qui ont été faites de L'origine des espèces, à savoir le mal nommé « darwinisme social » de Spencer et l'eugénisme de Galton, continuent d'habiller les idéologies qui promeuvent la compétition de tous contre tous, la première motivant toutes les politiques de refus d'aide aux plus démunis, la deuxième prévoyant « l'éradication » des plus faibles, responsables d'une fantasmée « dégénérescence » de l'espèce. Les enjeux d'une lecture de Darwin sont donc éminemment politiques dans un premier temps.

  • Être citoyen, ce n'est pas vivre en société, c'est la changer
    Romain GEFFROUAIS

    L'enseignement de la citoyenneté au secondaire ne s'aventure que trop peu souvent sur les chemins d'une citoyenneté critique et en acte qui peut agir sur la société et la transformer en même temps qu'elle la comprend. Cet article vise à présenter la séance d'introduction au théâtre de l'opprimé que j'ai fait vivre lors des Rencontres de Saint-Denis 2017. Le théâtre de l'opprimé a été créé par Augusto Boal dans l'Amérique latine des années 1970. Son objectif est de rendre visibles des conflits sociaux et politiques et de soutenir la prise de parole de groupes dominés et marginalisés.

  • Une citadelle à prendre et non à laisser pour compte
    Colette CHARLET, Jocelyne CLÉMENT, Sylviane MAILLET

    Les ateliers, les démarches du GFEN ne sont pas des ready-made, prêts à être réinvestis au pied de la lettre. C'est ce qui les distingue des fiches de préparation que l'on trouve souvent dans les différents types de supports pédagogiques. Certes le déroulement pourrait à première vue sembler le même que tout autre descriptif. Mais ce qui les distingue réside, en autre, dans le rôle que jouent les consignes et les partis pris de l'animateur : des éléments essentiels sur lesquels il est nécessaire de s'interroger. Chaque atelier, chaque démarche relève en effet d'un ou de plusieurs partis-pris : le premier incontournable : celui du tous capables. L'animateur va pouvoir décider ce qu'il va privilégier en tant qu'idées essentielles pour lui à faire partager dans le groupe. Il va ainsi donner la possibilité à tous les participants d'explorer des situations de recherches différentes pour une transformation du rapport aux savoirs et à la création....

  • Le cahier du LIEN : Multilinguisme, l'espace des possibles
    Jalila BEN ZINEB, Joëlle CORDESSE, Claire DESCLOUX, Anna GEORGES, Mounira KHOUADJA, Pascale LASSABLIÈRE, Céline NÉRESTANT, Mélanie NOESEN, Lorson OVILMAR, Christina SIRY, Cristina TAMPIERI

    Est-il bien tolérable, dans le monde actuel, que nos pratiques langagières, dans l'Éducation Nouvelle comme dans l'éducation en général, restent monolingues, et globalement, chez nous, franco-françaises ? Le précédent cahier sur la Bolivie a mis les pieds dans le plat : pas d'émancipation des peuples, des groupes sociaux ni des personnes sans reconquête et récupération de leurs droits et pouvoirs linguistiques. C'est sur cette interprétation de l'auto-socio-construction que s'invente l'Éducation Nouvelle d'un pays engagé dans un projet d'émancipation collective.

  • Qu'est-ce qu'un gouverneur colonial ? Une question préalable sur la pacification de Madagascar
    Pascal DIARD

    Enseigner la colonisation française sous la Troisième République est souvent une gageure. Par quoi commencer ? Quelles sortes de documents étudier pour construire un savoir sur cette période sans tomber dans les pièges de l'idéologie ? Quel scénario pédagogique mettre en place pour mobiliser l'intérêt des élèves et des enseignants ?

  • Esprit critique contre dogmatisme : en sciences on peut / il faut choisir
    Catherine LEDRAPIER

    À l'école comme ailleurs on considère souvent que le tampon "scientifique" assure un caractère non dogmatique et l'existence d'un certain esprit critique... qui serait l'apanage "naturel" des sciences ? C'est loin d'être automatique ! Pis, bien souvent à l'école les cours de sciences sont bien souvent dogmatiques. [...] L'atelier propose de vivre quelques cas d'élaboration collective de savoirs scientifiques, savoirs habituellement donnés en classe comme des faits, mais construits ici grâce à l'esprit critique, esprit critique qui n'existe et se développe que par sa pratique et ne s'use que si l'on ne s'en sert pas..

  • Enseigner les sciences du monde social : enjeux et pratiques
    Jérôme DEAUVIEAU

    Quelle place dans l'école d'aujourd'hui, plus encore dans celle de demain, pour un enseignement prenant pour objet le monde social ? Quelles seraient les évolutions souhaitables pour permettre à tous les élèves d'acquérir une posture réflexive dans ce domaine ? Au-delà d'un accord a minima sur la légitimité d'un tel enseignement – visible aujourd'hui à travers l'enseignement de l'histoire et de la géographie ou la filière « économique et sociale » au lycée – les divergences apparaissent dès que sont abordées les modifications souhaitables dans sa conception, les disciplines nouvelles qui pourraient y contribuer, ou encore le moment le plus adéquat pour l'introduire dans le curriculum scolaire. Mon intervention ici vise à pointer quelques enjeux autour de l'enseignement du monde social tel qu'il est pratiqué aujourd'hui et à proposer quelques pistes de réflexions et propositions sur les réformes à envisager, particulièrement au niveau de l'école primaire.

  • Les 10e rencontres vues par Le Café Pédagogique
    François JARRAUD

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