Quelle Ecole pour quelle Société
Yann Gibert | le 01/01/1970 00:00
La loi d'orientation au nom de l'ouverture, de la justice, de l'efficacité d'efficacité, promeut une école élitiste et...En savoir plus
Mouvement de recherche et de formation en éducation
Tous capables ! Tous chercheurs ! Tous créateurs !
Tout ceci s'accompagnant d'un projet de création d'une caisse de retraite des fonctionnaires de l'État se substituant au Code des Pensions[1].
«Cette année s'est passée dans les meilleures conditions que celles que nous attendions» révèle l'inénarrable Luc Chatel parlant de la réforme de la formation... Et il poursuit, souriant et content de lui : «Il faut s'adapter à la diversité, repérer la difficulté, faire confiance aux acteurs locaux, faire du sur-mesure, du cousu-main, de l'autonomie, du projet... A partir de 13-14 ans, il faut à certains élèves un programme adapté, pour unicode2utf8(0x2018)ne plus qu'ils ne s'ennuient' et qu'on puisse découvrir leur unicode2utf8(0x2018)talent caché'...»Bien oui, c'est quand même pas de la faute du ministre si les talents, les dons et le mérite sont moins également distribués chez les enfants de pauvres ! ...Salauds de pauvres, ils voudraient nous faire culpabiliser, en plus... » - extraits de l'éditorial de Marcel Brun publié dans l'Expresso du Café pédagogique du 27 avril 2011.
[2] « Jusqu'à ce jour les pensions des fonctionnaires d'État sont prises en charge par le budget de la Nation... La pension est une rémunération des services accomplis, liée au statut, c'est une dette de l'État, un engagement contracté dès le recrutement du fonctionnaire. Il s'agit donc d'un traitement continu au sortir de la carrière administrative, une sorte de « salaire d'inactivité » prolongeant celui d'activité, ce qui justifie du coup son inscription « au Grand Livre de la Dette publique » et payé par le Trésor... Cette remise en cause fondamentale du Code des pensions participe du démantèlement du statut de la fonction publique... » - Michèle Salingue à Le Courrier du retraité, mensuel avril 2011, n° 167.
N'y a-t-il pas aujourd'hui une extrême urgence à ce que des mouvements de masse, en premier lieu des syndicats et des partis politiques, élaborent un plan audacieux, comme le fut le plan « Langevin-Wallon » en 1944-1945, pour refonder l'École ?
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Sur la colonne de droite quelques réflexions sur le « nouveau » vocabulaire à employer pour être en phase avec l'actualité.Ci-dessous deux extraits choisis, publiés dans de précédents courriers du GFEN 28. 1- « ... au collège, donner aux établissements, notamment dans le cadre de l'autonomie, les moyens d'adapter la scolarité aux besoins de chaque enfant. (...) la vocation du collège unique n'est pas de former des élèves à l'identique, selon la règle du plus petit dénominateur commun. Le collège doit donc concevoir des solutions permettant de répondre aux besoins de chaque enfant, les uns pour poursuivre l'acquisition du socle, les autres pour avancer plus vite dans certaines disciplines. L'individualisation des parcours est la solution pour sortir des contradictions du collège unique. ». Nicolas Sarkozy, convention UMP du 22/02/2007.
Bref, un collège / une École pour tous (et donc pour chacun), qui se substituerait au collège / à l'École unique ! Il semble que Luc Chatel partage ce point de vue (voir page précédente). 2- « Le modèle social français est le pur produit du Conseil
national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il
est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces
successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une
impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale,
et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes
spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...A y
regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce
programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout
ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il
s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le
programme du Conseil national de la Résistance. » Denis Kessler,
ex n° 2 du MEDEF. |
| Billet d'humeur de « Rural » Revue ENVOL n° 609 à avril 2011 « Appeler un chat un chat ne semble plus être de mise. Finis les pays sous-développés ! Place aux pays émergents. Le clochard revêt la tenue d'un sans-domicile fixe ; le vieillard se méta-morphose en senior ; le malvoyant succède à l'aveugle, le malentendant au sourd. Avec le carnet du jour, le cancer s'habille en longue maladie. Sur le terrain de la guerre, la pacifica-tion est à l'ordre du jour ; le bombardement se drape en frappe chirurgicale et les dommages collatéraux anéantissent des non belligérants. Les évènements d'Algérie l'emportent encore sur la guerre d'Algérie, avec des kyrielles de balles perdues. Le chômeur devient un privé d'emploi, le balayeur un technicien de surface, le porteur de fardeau un logisticien. Ils gagnent en prestige, sans un sou de plus. Le serrage de ceinture enlumine la maîtrise des coûts, parce que les actionnaires le valent bien. L'effondre-ment de l'industrie et de l'agriculture prend les atours de la déprise, durable, elle. Subtils glissements de sens, tours de passe-passe roublards avec, on ne se refuse rien, le plan social, qui, après avoir chassé avec élégance les licenciements, est devenu un jeu qui porte son nom. De l'humour noir, selon ses inventeurs. Il annonce clairement la couleur : pour gagner, il faut licencier un maximum de salariés. C'est un jeu de 52 cartes qui transforme chaque joueur en actionnaire. Chacune des cartes représente un salarié ; une femme enceinte, une travailleuse sans papier poseuse d'amiante, un ouvrier qualifié, un employé, un cadre supérieur... La donne est simple le premier joueur qui parvient à se débarrasser de tous ses salariés réussit son plan social et gagne le droit de délocaliser dans un pays totalitaire où la main-d'œuvre est bon marché. Un jeu pour adultes à petit prix que l'on trimballe facilement pour se rendre à pôle emploi, le site des chômeurs à un gros mot à qui restent sur le carreau. Carreau ? Faites vos jeux ! » |
Si vous connaissez mal ce programme vous en trouverez les grandes lignes dans la page suivante.
27 juillet : Toutes les lois antisociales de Vichy sont éradiquées, tous les syndicats existants en 1939 retrouvent droit de cité, sauf la Confédération Générale du Patronat Français.
Octobre : Mise sous séquestre des biens de la Société Renault.
8 novembre : Création de la commission Langevin-Wallon[3] sur l'éducation. Cette commission rendra son rapport le 19/06/1947. Enseignement gratuit et obligatoire jusqu'à 18 ans. Ordonnances en janvier-mars 1945 sur l'enseignement secondaire unifié et gratuit. 1946 : mise en place du BAC technique et du BEPC. Création d'une direction de l'éducation populaire et des mouvements de jeunesse au sein du nouveau ministère de l'éducation.
14 décembre : Ordonnance instituant les
« Houillères Nationales du Nord et du Pas-de-Calais ».
16 janvier : Nationalisation / sanction des biens de la Société Renault (après séquestre en octobre 1944).
2 février : Ordonnance sur l'éducation des mineurs.
22 février : Ordonnance pour la création des Comités d'Entreprises (C.E.).
9 avril : Nationalisation de Gnôme et Rhône (moteurs d'avion) pour cause de collaboration. Devient SNECMA.
25 avril : Nationalisation des compagnies d'assurances.
16 juin : Nationalisation d'Air France et d'Air Bleu.
22 juin : Ordonnance sur la liberté de la presse.
28 juin : Instauration d'une taxe sur les loyers collectés par l'ANAH.
4 & 19 octobre : Début des ordonnances sur la Sécurité Sociale, étendue à tous les salariés.
9 octobre : création de l'E.N.A.
18 octobre : création du C.E.A., dirigé par Frédéric Joliot-Curie.
2 décembre : Loi de nationalisation de la Banque de France et des grandes banques de dépôt (Crédit Lyonnais, Société Générale, BNCI et CNEP) qui appartenaient aux 200 familles les plus riches. Création du Conseil National du Crédit, chargé de veiller au bon fonctionnement du système bancaire.
18 décembre : Contrôle de l'état sur la marine marchande.
21 décembre : Création du commissariat Général au Plan.
22 février : Création des Comités d'Entreprises dans les établissements de plus de 100 employés (au moins 50 à partir de mai 46). Loi sur les allocations familiales.
25 février : Loi pour le rétablissement de la semaine de 40 heures.
3 mars : Ordonnance créant une école primaire unique.
8 avril : Loi de nationalisation du gaz et de l'électricité avec la création de deux établissements publics pour gérer la production, le transport et la distribution (EDF et GDF).
16 avril : Rétablissement de l'élection des Délégués du Personnel.
26 avril : Nationalisation des houillères. Loi Ambroise Croizat sur les retraites.
27 avril : création de l'INSEE.
Mai : Deuxième vague de nationalisations : 34 compagnies d'assurances, 2 réseaux mutualistes nationalisés : Crédit Agricole et Crédit Populaire. L'État se dote de 3 établissements bancaires pour la reconstruction et le développement de l'économie : Banque Française du Commerce Extérieur, Crédit National et Crédit Foncier.
16 mai : Loi sur les Comités d'Entreprises étendue aux entreprises de plus de 50 salariés.
17 mai : Loi créant les Charbonnages de France. Léon Delfosse, secrétaire général de la fédération des mineurs CGT devient directeur général adjoint des charbonnages.
22 mai : Instauration de la Sécurité Sociale.
4 juillet : Augmentation des salaires. Le gouvernement propose 15%, la CGT réclame 25%. La CGT organise des manifestations à la sortie des usines et des bureaux. Meeting le 19/07, accord le 22/07, arrêté ministériel le 29/07. Les salaires augmentent d'environ 25%.
22 août : Loi sur les allocations familiales.
5 octobre : publication du statut de la Fonction Publique (catégories A, B, C, D).
19 octobre : Adoption de la loi sur le statut de la Fonction publique. Le droit syndical est reconnu aux fonctionnaires qui seront rémunérés selon une grille indiciaire unique.
23 décembre : Loi sur les Conventions Collectives.
[1] « Jusqu'à ce jour les pensions des fonctionnaires d'État sont prises en charge par le budget de la Nation... La pension est une rémunération des services accomplis, liée au statut, c'est une dette de l'État, un engagement contracté dès le recrutement du fonctionnaire. Il s'agit donc d'un traitement continu au sortir de la carrière administrative, une sorte de « salaire d'inactivité » prolongeant celui d'activité, ce qui justifie du coup son inscription « au Grand Livre de la Dette publique » et payé par le Trésor... Cette remise en cause fondamentale du Code des pensions participe du démantèlement du statut de la fonction publique... » - Michèle Salingue à Le Courrier du retraité, mensuel avril 2011, n° 167.
[2] Publié dans le journal d'action laïque de l'Ardèche Envol n° 609 d'avril 2011, page 15.
[3] Successivement présidents du Groupe Français d'Éducation Nouvelle (GFEN)
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