Pour accompagner les enseignants stagiaires


Ci-dessous un communiqué de presse du GFEN et du SNUipp Paris. Cette initiative de nos deux organisations s'inscrit dans la volonté commune de ne pas laisser les jeunes enseignants sans aucune formation seuls face à tous les questionnements auquels ils vont être confrontés. Démarche solidaire mais aussi volonté de montrer que le métier s'apprend en appui sur des valeurs, des conceptions du savoir et de ses modalités de transmission dans le cadre de collectifs qui favorisent la réflexion dans la confrontation.

Les PES présents lors de la présentation du projet ont affirmé leur enthousiasme. Un document de 4 pages sera diffusé. Une lettre est envoyée à tous les formateurs afin de les informer du projet et de les inviter à s'y joindre.


Pour accompagner les enseignants stagiaires

Partenariat du SNUipp FSU Paris et du GFEN


La « réforme » de la formation des maîtres, dite de Masterisation représente une attaque considérable contre le service public d'éducation. et un véritable danger aussi bien pour les élèves que pour les enseignants En effet, les professeurs stagiaires sont placés sans formation en responsabilité d'une classe. Cette situation est inacceptable.


Enseigner est un métier qui s'apprend ! Fervents défenseurs d'un service public d'éducation de qualité et attachés à la réussite de tous les élèves, le SNUipp FSU Paris et le GFEN (Groupe Français d'Education Nouvelle) ont décidé de s'associer pour accompagner les enseignants stagiaires dans leur entrée dans le métier. Ils organisent un cycle de formations pédagogiques et syndicales tout au long de l'année à Paris.


Ces formations n'ont aucunement pour but de se substituer à l'IUFM, mais bien d'affirmer une solidarité professionnelle que le gouvernement s'acharne à attaquer. de donner la possibilité à ces jeunes collègues de réfléchir avec d'autres sur leur métier. Ce partenariat s'inscrit dans le refus de la casse de l'école, la promotion d'une formation initiale de qualité pour les enseignants et la revendication d'une école démocratique.

Paris, le 17 septembre 2010

Contacts presse :

- Jérôme Lambert, secrétaire départemental SNUipp FSU 75 : 06 08 85 40 32
- Christine Passerieux, responsable nationale du GFEN : 06 07 50 66 79


Modalités de participation

Pour participer à la première session (lundi 11 octobre de 9h à 16h30) qui prend la forme administrative d'une réunion d'information syndicale sur temps de travail, il suffit d'en informer son ICC au plus tard le 8 octobre (modèle de lettre). Les sessions suivantes prtendront la forme de stage syndical (la demande sera à effectuer un mois avant)


Programme

1ère session : C'est quoi ce métier ? Et qui sont nos élèves ? Lundi 11 octobre 2010

Le quotidien d'un débutant dans sa classe. Analyse d'un extrait de film « Première classe » :
quelle posture de l'enseignant : rapport à l'autorité ; aux élèves ; regard sur sa pratique ; statut des connaissances ; modalités de travail
qu'est-ce qui permet aux élèves d'être engagés dans l'activité ?
    Ce qui différencie les élèves : analyse de productions
    Comment réduire les écarts entre les élèves ?

2ème session : Travail de l'élève, travail de l'enseignant (décembre)

1) Travail collectif sur les actions menées dans les classes depuis la première session :
Quel travail de l'enseignant ? avant , pendant et après l'activité
Quels éléments de la situation ont permis la mobilisation des élèves ?
2) Travail individuel, travail de groupe : pourquoi ? Comment ? À partir d'une situation d'apprentissage de vocabulaire, transférable dans toutes les classes et dans plusieurs disciplines.
3) Derrière les titres de chapitres, quels contenus d'apprentissage ? (dans plusieurs disciplines)

3ème session : Apprendre c'est toujours résoudre des problèmes  (janvier)

1) Travail collectif sur les actions menées dans les classes depuis la session précédente :
fonctionnement du collectif et incidences sur l'activité individuelle des élèves
identification par les élèves des objets d'apprentissage
2) La résolution de problèmes à partir d'exemples en mathématique.
3) Apprendre à copier : quelle activité mentale

4ème session : Pour lire il faut comprendre (mars/avril)

1) Travail collectif sur les actions menées dans les classes depuis la session précédente : qu'est-ce qu'apprendre ?
Comment prendre en compte ce que disent les élèves ?

2) Quels enseignements explicites pour entrer dans un texte ? Comment construire des références culturelles ? Comment penser une éducation à la littérature ?


5ème session : Faire et apprendre (mai/ juin)

1) Travail collectif sur les actions menées dans les classes depuis la session précédente quels déplacements des élèves dans leur rapport à l'apprentissage ?
faire face à l'imprévu ?
Quels éléments d'appréciation des apprentissages ?
2) A partir de situations de classe (films) quelles activités proposer pour que les élèves s'engagent dans la réflexion, analysent leurs actions, construisent une autonomie progressive dans leurs apprentissages ?


Lettre du SNUipp et du GFEN aux formateurs (Maître-formateurs et DEA)

Nous partageons tous la critique de la nouvelle formation des futurs recrutés de notre profession. Nous n'avons pu empêcher sa mise en œuvre malgré nos mobilisations, nos contestations, pendant deux ans. Nous condamnons le seul recours à des formations privées et très coûteuses alors que la formation des enseignants doit rester de la responsabilité de l'Etat et être accessible à tous.
Nous savons la grande majorité d'entre nous attachés à une formation véritablement en alternance, qui laisse la place à de vrais allers et retours entre théorie et pratique.
Nous ne voulons pas capituler devant la nécessité d'une formation professionnelle préalable à l'entrée dans le métier. Nous avons tous revendiqué qu'« enseigner est un métier qui s'apprend ».
Force est de constater qu'en ce début d'année chacun doit se « débrouiller » avec « ses PES ».  Certes, nous avons acquis une expertise professionnelle qui ne nous laisse pas  totalement démunis, mais il n'est pas acceptable, qu'une fois de plus, chaque formateur soit condamné à la solitude de ses seules ressources alors que la formation exige des échanges, des confrontations productrices d'avancées, de plus grande efficacité, pour faire réussir tous les élèves. 
C'est pourquoi le SNUipp et le GFEN, à cette rentrée, organisent des stages de formation au métier,  sur le temps de travail.
Nous  prenons l'initiative de faire vivre ce qui nous semble indispensable pour la formation en nous référant à deux grands principes qui forgent notre profession :
- l'affirmation de notre  solidarité professionnelle envers nos jeunes collègues. Nous ne pouvons nous résoudre à les laisser démarrer leur vie professionnelle dans l'isolement. Créer des réseaux, des lieux de rencontres et de discussions, prendre en compte leurs difficultés en affirmant que des moyens théoriques et pratiques d'avancer existent, relèvent de notre responsabilité collective, pédagogique et syndicale.
-  l'attachement à une culture professionnelle progressiste qui a vocation à être transmise aux jeunes générations pour que l'école porte un projet démocratique ambitieux. Cette culture ne se bâtit pas à coups de recettes ou d'injonctions. Elle est faite de nos réflexions collectives et repose sur des valeurs de justice, de refus des inégalités, valeurs mises en partage dans  les contenus d'enseignement et de formation 
Nous sommes bien placés en tant que formateurs pour savoir que les modalités de transmission ne sont pas neutres et qu'elles participent de la réussite des élèves tant du point de vue scolaire que du point de vue de leur développement.
Perdre une bataille n'est pas perdre la guerre. Nous voulons tenter de mettre en place un cadre de formation opérationnelle pour l'avenir. D'autres échéances peuvent arriver rapidement, surtout dans le contexte actuel, qui  doivent  nous amener, ensemble,  à être force de proposition pour une autre formation professionnelle.
Nous faisons appel à vous,
*  pour participer à cet effort de recherche de formation
*  encourager les PES avec lesquels vous travaillez, à être présents aux cinq séminaires que nous proposons.
Nous voulons maintenir le droit à une formation professionnelle sur le temps de travail : c'est UN DROIT qui ne demande qu'à vivre.

Pour le SNUipp FSU Paris : Elisabeth Bröm, Danièle Czalinski, Jérôme Lambert, Antoine Pelletier, Roger Pouessel, Valérie Rousseau

Pour le GFEN : Muriel Cadoret, Stéphane Coutellier, Sylvie Meyer-Dreux, Corinne Ojalvo, Christine Passerieux, Véronique Vinas



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