Un texte toujours d'actualité ?Pascal Diard
En mai 1992 Henri Bassis, au nom du GFEN, publiait dans "Le Monde Diplomatique" un manifeste intitulé "l'éducation nouvelle comme émancipation mentale à conquérir : une urgence de civilisation ! ".
Aujourd'hui, en juin 2016, soit un quart de siècle après, prenons le temps de le relire, avec ce regard critique qu'il appelait de ses voeux, ce mixte de "pensées libre" en formation et d'exploration permanente " en exercice. Ca commence fort ! "Pensées rebelles à l'assujettissement" et "pratiques d'émancipation de l'homme par l'homme", ces "racines" historiques de l'Education nouvelles disent bien les deux activités qui nous occupent partout, tout le temps, encore maintenant : penser les transformations possibles des rapports existants de domination, d'exploitation et d'aliénation... et agir à les rendre effectives dans une visée d'émancipation intellectuelle, individuelle et sociale. Et ce dans une période où le "Tiers-Monde exsangue que pressurent sans vergogne les sociétés usuraires" s'est élargie géographiquement aux peuples européens, grec et espagnol en particulier, qui se tuent à la tâche pour une dette qui ne leur appartient pas.
Mais alors - grave situation-problème ! - comment peut s'engager un processus d'émancipation quand on sait, pour l'avoir expérimenté à plusieurs reprises dans l'histoire, que cela ne se décrète pas du haut de cette "pratique pseudo-démocratique" qu'est "la délégation de pouvoir" ? Que faire pour que, comme l'écrit Marx dans l'introduction aux statuts de l'Association Internationale des Travailleurs en 1864, l'émancipation des travailleurs devient l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes ?
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