Juin 2011, 157 p

8 €

Pratiques de la Philosophie

Pratiques de la philosophie N° 11

Depuis la parution du numéro 10 de Pratiques de la Philosophie en 2008, un long silence ! Pourtant le secteur a continué à travailler, mais rendre compte de ce travail n’est pas aisé. Nous avons fait deux stages et les questions qui nous ont occupés sont multiples.

En août 2008 le stage « Multiculturalisme, communautarisme, universalisme » nous a permis de réinterroger l’universalisme républicain à la française, ses vertus et ses failles : en particulier nous voulions comprendre comment il laisse subsister (et peut-être produit) tant d’inégalités et de discriminations. Le parcours de ce stage partait des incertitudes de la notion d’identité (personnelle, culturelle), tentait une géographie de l’identité et des lieux de l’hospitalité, puis confrontait l’universalisme à la française aux conceptions anglo-saxonnes du multiculturalisme (dont déjà, dans le n° 10, un article de Jean-Charles Royer présentait les lignes de force), et débouchait sur la question : choc des cultures ou dialogue des cultures, comment tisser les fils de l’universel ?

A la suite de ce stage, nous avons noué une réflexion autour de l’universalité contestée des droits de l’homme à la question de ce qui constitue l’humanité de la personne humaine et de ce qui fait sa structuration politique et psychique. Cela a débouché sur le stage d’août 2009 : Au sujet de « l’homme ». Analyser ce qui se passe « aux frontières de l’humain », étudier la complexité du rapport du sujet à la loi et la norme, et ce qu’il en est de la dignité humaine dans l’expérience de la « vie nue » (Agamben), celle des camps, des réfugiés, des sans papiers, tel en était l’objet.

Le premier dossier de ce numéro rend compte partiellement du travail de ce stage.

Suivit le long temps d’une sorte d’Odyssée où nous avons croisé, entre autres, Ulysse, Primo Levi, Lacan, Foucault, Rancière, les sophistes, d’où s’est dégagé le problème de l’autorité, auquel nous consacrerons le stage 2011. Nous voulons l’aborder dans ses différents aspects : dans l’actualité politique, avec la thématique du déclin de l’autorité et du retour de l’autoritarisme ; dans le domaine de la vérité, avec la question de savoir ce qui fait autorité, et que faire de l’argument d’autorité ; dans l’acte pédagogique, enfin, en tant qu’il est au croisement des deux précédents domaines. La question majeure reste : qu’est-ce qu’être auteur de sa vie, comme homme et comme citoyen ? Comment participons-nous à rendre nos élèves auteurs de leur propre vie ? Les textes du deuxième dossier de ce numéro témoignent des réflexions déjà engrangées à ce sujet. Lire la suite de l’édito

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