Automne 2020, 236 p

10 €

Pratiques de la Philosophie

Pratiques de la philosophie N° 13

Dossier : Sexe, genre et philosophie Enseigner la philosophie : analyses, expériences, perspectives

Chaque année notre groupe de travail choisit un thème avec, comme horizon, l’élaboration d’un stage à la fin de l’été. Parfois le choix s’avère déchirant. Il fait l’objet de débats, d’hésitations, voire de votes. D’autres fois il s’impose.
Ce fut le cas de la thématique du genre : effet de l’affaire Weinstein et du mouvement #MeToo ? Sans doute cet embrasement sociétal a-t-il joué. Mais pas seulement. Depuis longtemps cette question était présente et ressurgissait régulièrement.
Il a fallu plus de dix ans pour que cette éventualité se transforme en une évidence, à l’image de ce qui s’est passé pour notre société. Depuis des décennies, des mouvements et associations féministes portent les problèmes des inégalités sociales,économiques, culturelles de genre, analysent les rapports de pouvoir entre les sexes et, au sein de chaque groupe sexué, mettent à nu les rouages de la domination masculine, décrivent et dénoncent les violences sexistes et sexuelles. Depuis les années 2000, les études universitaires de genre se sont développées dans toutes les disciplines ; elles ont progressivement fait connaître le travail déjà effectué par le passé, en étudiant notamment l’histoire des femmes et des féminismes. Elles ont examiné l’épistémologie de leurs disciplines en décrivant les impensés masculinistes, elles ont construit de nouveaux objets de recherches.
De nombreux articles ont été publiés, les colloques se sont multipliés, des rayons femmes, puis genre, puis intersectionnalité ont vu le jour dans presque toutes les librairies et n’ont cessé de s’enrichir.Parallèlement est née la troisième vague du féminisme, celle-là même qui a porté le mouvement #Me Too.
Ce travail universitaire et militant de longue haleine a porté ses fruits. Il a rendu progressivement visible une cause et une problématique que le système patriarcal a toujours cherché à invisibiliser, système qui a également produit ses effets dans les mouvements les plus révolutionnaires, les plus engagés socialement, au sein des militances de gauche, y compris dans les mouvements d’Éducation nouvelle. Mais rien n’est définitivement acquis : l’histoire révèle qu’à plusieurs reprises le féminisme a porté en des termes radicaux des combats qui, cependant, ont continué à être minorés dans la société.
Alors quel rôle pour la philosophie ? […] Lire la suite de l’édito

Sommaire

supplément en ligne :
Entretien avec Fanny Bernard, co-conceptrice d’un nouveau manuel de philo en terminale (Entretien avec Jean-Charles Royer) Lire