Biennale de l’Education Nouvelle… Nous l’avons fait ! (1ère biennale-2017)

Près de 300 militants des six mouvements organisateurs* ont répondu présents à cette première biennale internationale de l’éducation nouvelle pour mieux se connaître, échanger, présenter expériences et pratiques : un programme riche et varié à retrouver sur le site de la biennale. Qui aurait parié sur cette réussite, il y a environ deux ans, lorsqu’à l’invitation des CEMEA, le comité de pilotage de cet évènement s’est réuni pour en définir l’organisation ? Le lieu, les contenus, les intervenants et surtout la faisabilité financière, autant d’interrogations nous avaient alors assaillis sur notre capacité à gérer tous les paramètres d’une telle entreprise.
 
 

Le lieu : l’ESENESR

Certains pourraient penser quil y a quelques contradictions à faire résonner les idées de l’éducation nouvelle dans ce lieu de formation des cadres de l’Education nationale. Ce serait oublier que cette maison financée par nos impôts fait partie du patrimoine commun. C’est un geste politique de l’investir en la meublant de slogans et pensées d’éducation nouvelle, comme un pied de nez à quelques bonnes vieilles recettes sur le retour contre lesquelles nous nous insurgeons en posant les enjeux de notre action  : accès pour tous à une éducation émancipatrice porteuse d’un haut niveau d’exigence.

En ouvrant cette biennale, Jean-Luc Cazaillon (directeur général des CEMEA) a posé les visées de cette manifestation : « Face à la montée d’idéologies de l’exclusion et de fermeture aux autres, face aux dangers de marchandisation de l’éducation, luttant pour promouvoir la culture et l’éducation pour tous, les valeurs de laïcité, de démocratie et pour la défense des droits humains, nos mouvements ont un message fort à affirmer, mais aussi des débats à impulser alors même que se développent des discours pauvres et démagogiques sur ces sujets. » (discours d’ouverture)
 
Les contenus : conférences, tables rondes, débats, forum des pratiques ont alimenté ces quatre jours de rencontre alternant les formats pour un échange constructif sur les convergences de points de vue mais également les différences d’approches traversant les mouvements. Plus de 50 propositions d’ateliers de pratiques dont 9 du GFEN, 15 débats, 4 tables rondes où nous étions représentés à chaque fois, de quoi permettre à chacun de se « faire son parcours ». (re)voir le programme

Les conférences portées par Edwy Plenel, Claude Lelièvre, Marjorie Vidal ont rappelé ce dont les mouvements d’Education nouvelle sont porteurs : un idéal politique d’émancipation, un mouvement permanent qui se renouvelle grâce à une autodaxie constante.

Dans une ambiance aussi studieuse que fraternelle, le programme a été ponctué de rendez-vous culturels et de détente organisés par des militants locaux : à l’espace Mendès France (centre de culture scientifique, technique et industrielle) avec une intervention de Philippe Meirieu, la projection du film « une journée dans la classe de Sophie » à Canopé, une pièce de théâtre à la Quintaine, salle de spectacle de Chasseneuil du Poitou : « Gisèle. Le combat c’est vivre » suivie d’un repas convivial, sans oublier le marché des producteurs pour découvrir les spécialités locales ou encore ces espaces de détente où chacun pouvait à loisir prendre un verre, s’essayer au jeu ou feuilleter un livre. Un grand merci aux organisateurs et animateurs qui ont su allier réflexion et convivialité.
Le dimanche matin, les initiateurs de la Biennale ont reçu le prix de l’association des amis de Jean Zay. Ce prix récompense une personne ou une organisation qui par son activité professionnelle et pratique et par la nouveauté de ses idées en matière de pédagogie  rend des services signalés à l’Éducation, à la culture et à ce qu’il est convenu d’appeler l’Éducation populaire.

Philippe Meirieu,  grand témoin de ces quatre jours tonifiants, a proposé dans sa conférence de clôture douze chantiers pour l’éducation nouvelle en reprenant quelques thématiques rencontrées à l’occasion de cette biennale : coopération, réflexivité, clarté de la formulation… pour « chercher, résister, combattre ». lire le diaporama de l’intervention

Il souligne que « Les tenants de l’éducation nouvelle, née dans les années vingt aux lendemains de la Grande Guerre, s’interrogeaient sur l’avenir de la société et des enfants. C’est encore le cas aujourd’hui. ». Il ajoute : « J’ai trouvé ici de l’exigence, des gens attentifs à la rigueur des apprentissages, loin du prêt-à-porter pédagogique. Il n’y a pas de recettes, pas de dogmes, on a parlé travail ».
Dans le discours de clôture, les organisateurs dressant un premier bilan de « cette aventure coopérative arrivée à bon port » soulignent que si des points sont à améliorer, d’ores et déjà un patrimoine commun est assuré permettant d’envisager un prolongement à cet évènement. Une édition 2019 et certainement une autre en 2021, pour le centenaire de la création de la ligue Internationale de l’Education nouvelle !
Formidable ovation de tout le public au final pour remercier les équipes d’accueil, de transport, d’hébergement, de restauration, de communication, de régie, de librairie et table de lecture, de convivialité, des espaces et environnements suscitants, de secrétariat, de sécurité, d’orientation, de propositions locales, de remplacement sans lesquelles le succès de cette biennale n’aurait pas été possible.
*Ceméa, les CRAP/Cahiers pédagogiques, la FESPI, l’ICEM, la FICEMEA et le GFEN
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Des liens pour compléterLe site de la biennaleSur le site de Philippe Meirieu :
Le diaporama de son inervention : « 
Que peut la pédagogie face aux défis d’aujourd’hui ? » lire

Sur le site des cahiers pédagogiques
– Un projet pour la société lire
– L’éducation nouvelle promeut le débat pédagogique inventif lire

Sur le site de Médiapart

L’éducation Nouvelle : chercher, résister, combattre lire

Sur le site de l’AFEF lire

Mais également

Sur le blog de Jean-Michel Zakhartchouk
Biennale de l’éducation nouvelle, le plein d’énergie. lire

Jacqueline BONNARD