Gaston Mialaret nous a quittés

Gaston Mialaret est décédé, le 30 janvier 2016

Instituteur, professeur de psychologie à l’université, fondateur des sciences de l’éducation, universitaire et pédagogue, il se présente lui-même sur le site des PUF d’une manière humble et y affirme ses convictions :

1. Si l’on a dit que le XXe siècle était celui de l’enfant, on peut affirmer que le XXIe sècle sera celui de l’Education et de la Formation.
2. L’Education n’est plus uniquement considérée comme une “pratique” : elle devient, de plus, l’objet d’une étude scientifique (les sciences de l’éducation) et n’est plus indépendante des progrès de la science et de la technique.
3. L’Education n’est plus seulement le fait des Educateurs, mais toutes les composantes de la société, (famille en particulier, monde politique et associatif), participent à son évolution.

Au GFEN, nous connaissons bien ses engagements pour l’éducation, la formation, la recherche et pour l’éducation nouvelle en particulier. Son importante bibliographie comme auteur et directeur, ses travaux témoignent de ses recherches incessantes sur tous ces sujets, en particulier des liens entre théorie et pratique, recherche et formation.

Il a succédé à Henri Wallon à la présidence du GFEN en 1962 et il l’est resté jusqu’en 1969.

C’est au cours de ces années, en 1967, qu’il a intitulé sa chaire de psychologie “chaire de sciences de l’éducation ”
donnant ainsi naissance à un nouveau département universitaire : « Les
Sciences de l’Education ».

Gaston Mialaret a été élu président d’honneur du GFEN à l’occasion du congrès 2004.

En 2009, il a ouvert les Premières rencontres « Pour que la maternelle fasse école » à l’initiative du GFEN, à la Bourse du travail à Paris, sous la figure tutélaire de Jaurès, dans cette magnifique verrière dédiée au travail et aux travailleurs, où 150 personnes étaient rassemblées, le 30 janvier 2016, jour de sa mort, pour les 9e rencontres.

C’est une autre figure tutélaire qui s’en est allée et qui fait un grand vide pour nous.

A lire :

Message d’Etiennette VELLAS (GREN, le Lien) :

Bonjour,

Je viens d’apprendre le décès de Gaston Mialaret à 98 ans.

Il a été un des fondateurs des Sciences de l’Éducation en France et président du GFEN.

Il va nous falloir ressortir ce long entretien que nous avions eu
avec lui à Bordeaux, Odette, Michel, Jean-Marc et moi à l’occasion d’une
université d’été du GFEN.  Entretien dans lequel il nous expliquait ses
dilemmes à la création des sciences de l’Éducation…
alors qu’il venait de quitter la présidence du GFEN…

Comment ne pas nous souvenir aussi de sa présence à Marly aux côté
d’Albert Jacquard, à nos deuxièmes Rencontres du LIEN auxquelles il
avait participé avec joie.
Qui pourrait oublier ses yeux bleus pétillants et son enthousiasme,  quand il parlait d’Éducation nouvelle ?
Il a écrit de nombreux livres sur la pédagogie, sur les sciences de
l’éducation, sur les pratiques pédagogiques et sur les problèmes de la
recherche scientifique en éducation. Il fut appelé, après avoir quitté
ses fonctions universitaires, à diriger le
Bureau international de l’Éducation (le BIE-Unesco).
Mon livre préféré de lui a été l’un de ses derniers livres (2003) : Propos impertinents sur l’éducation actuelle. Parce qu’ il osait se montrer en militant de l’Éducation nouvelle.
Il y écrit (p.218)  : « L’éducation nouvelle refuse la notion
d’adaptation passive au futur ; elle veut créer un homme susceptible
d’affronter le monde de demain, non pas en être vaincu, en être soumis,
mais en homme conscient de ses pouvoirs, de ses responsabilités,
de ses droits”.

En pensées avec vous amies et amis du GFEN. En pensées avec nous tous !