Enseigner plus explicitement

Un dossier du centre Alain Savary

 

Ce dossier a été nourri par la formation nationale de formateurs REP organisée par la DGESCO à Poitiers et Lyon.

Très complet, il commence par présenter ce que les textes officiels prescrivent, que ce soit dans le référentiel de l’éducation prioritaire ou dans les nouveaux programmes.

Puis il évoque l’utilisation du vocable “pédagogie explicite” par plusieurs courants de recherche dont les cadres théoriques diffèrent, ce qui peut provoquer malentendus et controverses autour de ce que l’explicitation peut être dans le cadre d’une situation d’apprentissage en classe.

Mais pour comprendre la complexité de ce terme, il faut interroger la spécificité des savoirs scolaires organisés en disciplines ayant chacune ses spécificités que ce soit au niveau des notions abordées, des méthodes utilisées et d’une certaine posture pour entrer en relation avec « les objets du monde». L’explicitation serait “une tentative perpétuelle de l’enseignant avec ses élèves pour les accompagner à lire des situations avec des notions théoriques et à construire avec eux des notions théoriques à partir des situations.”

“L’explicitation” contribuerait à réduire les inégalités scolaires. Mais comment, pourquoi, quand expliciter ?

Reprenant la typologie utilisée dans l’enquête sur les pratiques d’apprentissage du lire-écrire au CP  pilotée par l’IFé et le laboratoire ACTé, le dossier pointe deux grandes catégories d’explicitation réalisées par l’enseignant :

– explicitation du pourquoi : explicitation des finalités de la tâche (apprentissages visés, par exemple)

– explicitation du comment : explicitation des procédures, stratégies ou connaissances à mobiliser pour traiter la tâche.

Ce qui ne règle pas les difficultés que l’enseignant rencontre en classe lorsqu’il souhaite le faire.

Le processus se joue à plusieurs niveaux : l’enseignant peut expliciter aux élèves, l’élève peut s’expliciter à lui-même et expliquer à l’enseignant, les élèves peuvent s’expliciter entre eux. S’appuyant sur des vidéos de chercheurs ou pédagogues, le dossier montre qu’enseigner plus explicitement ne signifie pas expliquer (au GFEN, nous disons qu’expliquer empêche de comprendre), passer par le dire ou le discours. Il s’agit d’un processus plus complexe qui se joue à plusieurs niveaux, s’appuyant sur le langage mais dans l’objectif que chaque élève devienne progressivement capable de décoder et catégoriser des situations, résoudre les problèmes posés et organiser en discipline les savoirs abordés.

Dossier téléchargeable gratuitement sur le site du centre Alain Savary.

Jacqueline BONNARD