Hommage à Paul Faucher, pionnier de l’Éducation Nouvelle

Paul Faucher est bien connu comme fondateur des Albums du Père Castor. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il fut un pionnier de l’Éducation Nouvelle et joua un rôle important dans les débuts du GFEN, dont il a été président en 1935 et 1936.

 

Un souvenir toujours vivant

En ce Mercredi 24 Novembre 2021, au 3 rue Gay-Lussac, à Paris, plus de 50 personnes se sont rassemblées, lors de l’inauguration de la plaque rappelant qu’avait vécu en ce lieu, Paul Faucher.

L’idée de la poser a été soutenue par M. de Montgolfier ainsi que Florence Berthout, Maire du 5ème arrondissement de Paris et bien sûr l’association des Amis du Père Castor ; car cela leur tenait à coeur.

Le travail de ce pionnier pour l’accès à la lecture et le développement de l’éducation nouvelle fut souligné et mérite d’être salué. Il y a nécessité de le permettre en direction de la jeunesse.

Il y a tout juste 90 ans, vont se créer les conditions de le réaliser. En cette période de crise et de manque de perspective cela devient un enjeu essentiel et urgent pour que les jeunes puissent apprendre à maîtriser la langue, leur permettant de grandir, de s’émanciper, de faire société, puiser une force émotionnelle.

Par ce travail d’édition d’albums est rappelé qu’il ne cessa d’associer des auteurs et illustrateurs de talent. Qui aurait pu croire qu’aujourd’hui, ces albums traversent le temps. Le « Castor » est toujours un « bio constructeur », car, il y a derrière un projet pédagogique et d’éducation nouvelle ; pour donner
envie de découvrir et obtenir des « résultats par le cœur ».

Cet hommage émouvant ne peut que nous encourager à poursuivre cette œuvre et combat.

Anne-Catherine Faucher

Hommage à Paul Faucher, pionnier de
l’Éducation  Nouvelle

Dès le début, il fut un pionnier de l’Éducation Nouvelle et joua donc un rôle important dès la création du
Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN). Avec la fondation de la Ligue Internationale de l’Éducation Nouvelle (LIEN), avec l’appui de Madeleine Guéritte, il sera amené à connaître une multitude de pionniers de différents pays comme Decroly, Cousinet, Claparède, Ferrière etc…, de découvrir Maria Montessori, Durkheim…

Au cours des congrès internationaux de la LIEN, se diffusent, se débattent les idées dans diverses publications qui joueront un rôle au sein du Bureau International de l’Éducation, et cela ne cessera de nous interpeller. « L’éducation est une fabrication en série qui consiste à laminer, à équarrir les esprits, aux gabarits sociaux en usage et à les badigeonner d’un vernis appelé par euphémisme culture. Combien de forces créatrices, de possibilités d’épanouissement, d’intelligences et d’énergies mutilées à jamais par cet absurde régime, qui aux yeux des peuples démunis apparaîtra comme la marque insigne d’une barbarie de notre époque. »

On ne peut s’empêcher de faire des liens avec les problèmes sociétaux de notre époque et dont sont victimes les personnes les plus fragiles. De même, ses écrits concernant les droits de l’enfant ne sont pas sans rappeler ceux de Janusz Korczak, en Pologne, à la même époque. Dans l’histoire du GFEN, le Congrès International de Locarno, en 1927, constitua un moment important où se rencontrèrent plus de 1000 personnes venues d’une quarantaine de pays. A partir de 1929, et grâce à l’implication de personnes comme Paul Faucher, se créa une nouvelle dynamique au sein du GFEN.

Les liens créés lors des différents congrès seront l’occasion de connaître Bakulé et Ladislas Havranek, et, qu’Adolphe Ferrière s’empressa de publier. Vient alors 1931, avec la création des albums du Père Castor. C’est un projet « qui permettra aux lecteurs qui ne lisent pas ou mal, n’aiment pas lire, en leur faisant découvrir des sujets par des sujets qui les touchent… » et ceci dès la maternelle. La création de l’école du Bd St-Michel fut un véritable laboratoire de pratiques d’éducation nouvelle.

Nous avons eu cette chance au GFEN, de connaître cette belle histoire par Marie et Noël Rist et qui en étaient membres. L’École Nouvelle d’Antony qu’ils créèrent fut un terrain de recherche pédagogique. Ce couple ne cessa jusqu’à leur mort de rappeler l’œuvre de Paul Faucher. 100 ans après la création de la LIEN, à un moment où les idées d’éducation nouvelle sont attaquées, nous avons le devoir de faire vivre les principes de ces pionniers.

Nous ne manquerons pas de le rappeler lors de nos prochaines rencontres internationales en 2022 et où sera associée l’Association des Amis du Père Castor.

Colette CHARLET