Josette Marty, une aventure singulière en écriture

Josette n’est plus, comme on le dit parfois quand une amie proche décède.

Et pourtant Josette restera, car elle a beaucoup écrit pour l’Education Nouvelle, dans la revue du GFEN, « Dialogue », dans les revues du secteur Poésie-écriture, tout ça pour quoi ? Pour populariser les ateliers d’écriture, pour rendre concret les projets qu’elle menait dans sa BCD (Bibliothèque Centre Documentaire) de Vitry-sur-Seine, ou encore pour faire entrer dans l’œuvre de Mahmoud Darwich et dans celle d’Arthur Rimbaud.

Et Josette demeure dans ma mémoire par ses actes et ses paroles d’animatrice d’atelier. Je l’entends et la vois encore lire mon texte affiché sur les murs, le premier que j’ai osé écrire dans un stage du GFEN ; cette fois-là je prenais conscience, grâce à elle, que le texte écrit pouvait devenir autre quand il était lu, porté par une voix amie vers d’autres chemins de sens. Je l’entends et la vois encore nous montrer les diapos et nous donner les consignes de l’atelier « le Mentir vrai », m’obligeant ainsi à sortir de la salle pour, non plus seulement écrire mais travailler mon texte. Je l’entends toujours animer « L’infatigable voyageur » alors qu’aujourd’hui je sais, enfin, m’en emparer et en inventer des modifications, et ainsi faire écrire cette histoire de quête à des jeunes de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse).

Et Josette résonne de plus belle dans les hommages et témoignages qui nous parviennent au siège du GFEN : Colette Charlet nous rappelle ses combats d’idées en Haute-Savoie, combats de résistance qu’elle a su écrire en partage dans son roman « Mort dans la neige » ; Michel Ducom l’évoque d’une jolie formule comme « militante de la création » et comme « une belle figure du militantisme de l’Education nouvelle », exigeante et discrète, et pourtant d’une efficacité à toute épreuve quand il fallait les relire, les épreuves des articles de Dialogue ; lors du dernier Bureau National du GFEN, Sylviane Maillet a lu un de ses textes qui soulignait la dimension anthropologique de l’écriture, celle d’un engagement vital qui nous fait retrouver (ou perdre parfois) nos trajets d’enfance.

A celles et ceux qui n’ont pas connu Josette, nous ne pouvons que conseiller de lire ses nombreux articles dans « Dialogue » comme dans les différentes revues des groupes et secteurs du GFEN. Il y a toujours de quoi penser.

Et Josette continuera à devenir.

Pascal Diard
Ivry-sur-Seine le 4 juin 2024

« Non au mépris de l’enfance, continuons le combat de Josette Marty ! » ; « Josette et le tous et toutes capables » … Recueil d’hommages à Josette