Compte-rendu de la 14ème Université d’Eté du Secteur Langues

14ème Université d’Eté du Secteur Langues du GFEN
“Etonner et s’étonner. Mettre l’intelligence en mouvement”

22-25 août 2022 à Vénissieux

Une université… à bas bruit

Geneviève GUILPAIN

L’expression énigmatique de Meirieu (1) me trotte dans la tête tandis qu’en cette fin août je médite sur la façon dont s’est déroulée cette université d’été. Oui voici une caractérisation qui lui va comme un gant ; aucune révélation tapageuse, aucune découverte extraordinaire ; le rideau ne s’est pas levé sur « le grand étonnement ». Point de démarches étourdissantes, qui vous laissent coi et pantois, tout juste capable de proférer les mots de la surprise, de l’ébahissement, de la stupéfaction. Non, plutôt de tranquilles démarches, revisitées au filtre de notre thématique, mais sans avoir l’air d’y toucher. Des démarches dont on peut se dire en s’y glissant aisément, « ah oui, cela me dit quelque chose, je vois l’objectif visé, le chemin qu’on va prendre. Intéressant, efficace mais pas très étonnant !» Et pourtant dans cette familiarité rassurante, à chaque fois, je me suis sentie progressivement déplacée, menée là où je ne pensais pas m’acheminer et, à leur terme, opérait « la magie géfeniste » ; je reconnaissais que mes attentes avaient été déjouées, et je m’étonnais de me retrouver ailleurs qu’à l’endroit où je croyais me rendre.

Or n’est-ce pas cela au fond cet étonnement pratiqué au GFEN ?
Certes il nous arrive de surfer sur la vague de la sidération, de l’extraordinaire et quand il nous faut séduire des novices nous nous surprenons à leur promettre monts et merveilles : « tu verras, la démarche des allumettes, renversante ! Et celle des attentes…Tu n’en reviendras pas ». Mais nous savons bien que nous ne sommes pas des illusionnistes, des pédagogues contorsionnistes aux faciles effets de manche. Ce n’est pas le coup de dé final qui nous intéresse. Ce qui nous accroche et questionne, c’est la démarche elle-même, que patiemment et pas à pas, nous construisons et déconstruisons au cours de l’analyse réflexive afin de mieux comprendre comment elle nous conduit progressivement à cet étonnement profond, à ce « Bon sang, mais c’est bien sûr », à cette reconnaissance d’un éclat de vérité ; « Ah mais je n’y avais jamais pensé comme cela ». Et alors, ce que nous avons vécu et pensé avec les autres peut prendre place en nous et nous habiter durablement.
Sans ce travail précis de discernement a posteriori du fin maillage dont est fabriquée toute démarche, sans cet examen des moments qui provoquent la faille, qui font rupture, qui forcent à penser, qui suscitent la curiosité, sortent de l’engourdissement provoqué par nos manières coutumières d’apprendre, nous manquerions l’étonnement. Il retomberait comme un soufflet. Longtemps après que nous les ayons vécues, des démarches continuent à insuffler en nous leur pouvoir de questionnement, parce ce que nous n’avons pas fini de nous interroger sur des petits riens qui nous ont perturbés, oh des trois fois riens, une question en contrepoint, une citation soudain mise en exergue, une image revisitée, une date qui vient brouiller une chronologie et nous voilà déplacés, agacés, intranquilles et nous nous étonnons d’avoir l’esprit à ce point occupé d’un détail anodin. […] Lire la suite du CR

Etonnons-nous !

Lila ECHARD

Acceptons de nous étonner du fait que nous puissions nous retrouver à une université d’été à Vénissieux. Pourquoi ? Parce que nous aurons appris que l’étonnement est une réaction spontanée de l’esprit tout en en étant une démarche volontaire. Voilà ce dont nous pouvons faire l’expérience quand nous nous retrouvons ! Nous aurions pu être déçus que nous ne soyons pas aussi nombreux que nous le souhaitions, mais nous ne le devons pas. Nous pouvons alors, encore, nous étonner de notre capacité à nous retrouver, à nous mettre au travail tout en étant là volontairement, quel qu’en soit le nombre. […] Lire la suite du CR (en page 2)