13èmes Rencontres maternelle, et après ? Les rencontres, et après ? Les rencontres 2021 ont eu lieu à distance avec un dispositif plus réduit que dans le programme initialement annoncé. Elles ont concerné 150 personnes inscrites, enseignants, formateurs, étudiants et présenté deux conférences et quatre ateliers. Nous mettons en ligne les vidéos des deux conférences, à la demande de participant·e·s qui souhaitent s’y référer et de personnes n’ayant pu participer aux rencontres. Celle de Jacques Bernardin est centrée sur le rapport au langage des jeunes enfants à l’école et celle de Frédéric Saujat sur le rapport au métier des enseignants. Conjointement, nous présenterons des comptes rendus des ateliers, qui ont été refondus par leurs animateurs et animatrices pour les adapter à un format à distance et faciliter tout de même les interactions dans le groupe. Ces textes en décriront succinctement les contenus, en attendant l’écriture plus longue et complexe des pratiques analysées. En effet, nous travaillons activement à l’édition d’une brochure dans laquelle vous retrouverez, en complément des vidéos : les textes des chercheurs conférenciers et le séquençage de leurs interventions (outil utilisable en formation par exemple), les pratiques de classe ou de formation développées dans les ateliers et d’autres contributions encore sur la problématique du langage en maternelle, entre savoir et pouvoir, autour des pratiques langagières scolaires. Alors, dans un premier temps, nous vous souhaitons une bonne écoute ! Conférences Rapport au langage : évolution ou révolution ? Avec la scolarisation, le langage des jeunes enfants est en constante évolution. Si pour certains élèves, les pratiques scolaires sont vécues en continuité de l’expérience familiale, pour les moins habiles, elles supposent et visent à provoquer une révolution du rapport au langage. Sur quels plans ? Quelles situations et sollicitations sont de nature à faciliter ce retournement ? Jacques Bernardin, président du GFEN Reprendre la main sur le métier et retrouver du pouvoir d’agir : oui, mais comment ? Prendre appui sur l’analyse de l’activité, comprendre le travail « ordinaire », avoir un souci d’efficacité et de santé au travail, faire des compromis pour tenir ensemble ces deux dimensions, étudier les tensions entre ce qu’il y a à faire, ce qui est fait, ce que l’on voudrait faire, ce que l’on n’arrive pas à faire, donner du sens au métier et du pouvoir d’agir aux professionnels… autant de problématiques à déplier. Frédéric Saujat, professeur, Aix-Marseille université Ateliers (comptes rendus à venir) 1/ Penser/parler pour apprendre en éducation physique Donner du sens aux apprentissages en EPS, permettre le progrès de tous et toutes, mettre en jeu la pratique réflexive des élèves, en référence à la pratique sociale. Pascale Boyer, GFEN & Claire Pontais, Centre EPS & Société 2/ Lire, c’est comprendre Organiser des médiations aux objets culturels pour développer des postures singulières et collectives de questionnement dès le plus jeune âge. Dominique Piveteaud, GFEN 28 & Pascale Billerey, GFEN 25 3/ Culture matérielle : transformer le rapport au langage Installer une posture de chercheur chez les jeunes enfants en articulant représentations graphiques et échanges entre pairs, mettre en partage un patrimoine culturel commun. Jacqueline Bonnard, GFEN 37 & Damien Sage, GFEN 75 4/ Commencer à écrire tout seul Outiller et accompagner les jeunes élèves à produire des textes et à gérer toutes les opérations mentales de l’écriture pour entrer dans la complexité de ces activités. Viviane Ghesquière & Corinne Ojalvo, GFEN Maternelle Comment il est possible de faire entrer dans l’écrit des élèves qui ne savent pas encore lire ou comment cela peut justement les y préparer… A partir d’une mise en situation d’écrire un mot ou une phrase dans une langue étrangère, les participant·e·s constatent qu’ils et elles ont fait des analogies avec des sons connus grâce à un bagage d’outils de références. Mais les élèves ? Pour les aider à entrer dans la complexité de l’écrit, c’est la méthode générative d’OUZOULIAS (apprendre à écrire à partir d’un texte de référence, une comptine mémorisée) que nous avons développée. A partir d’extraits vidéos de classe, nous avons analysé ensemble le travail de production d’une phrase générative avec une alternance de phases d’écriture et de planification collective et individuelle. La maitresse écrit, les élèves repèrent les mots, les épellent. Chaque enfant dit à l’oral la phrase qu’il va écrire et commence à la dessiner. Il la segmente en mots, écrit en majuscules d’imprimerie. Les élèves écrivent la phrase dans leur cahier puis la tapent sur ordinateur. Enfin, ils vont lire leurs productions à d’autres. Les principes pédagogiques de cette démarche (explicitation des tâches, guidage de l’adulte et interactions entre pairs, activités structurées et régulières, attention aux plus fragiles, etc.) permettent d’enrôler tous les élèves, éviter la surcharge cognitive, construire peu à peu l’auto-régulation. Cet outillage et cet accompagnement sont bien en phase avec les valeurs portées par le GFEN. Lire aussi le reportage du Café Pédagogique 24 mars 2021 Valérie Pinton