Loi pour « une école de la confiance » : analyses et propositions du CAPE Le Collectif des Associations Partenaires de l’école publique (CAPE), dont le GFEN fait partie, analyse le projet de loi , rappelle et donne à lire ses propositions pour renforcer l’Ecole de la République. Quand 20 mois de mesures sont censés faire politique éducative ! Dans un contexte où le débat démocratique avec l’ensemble des acteurs concernés n’a pas eu lieu sur la transformation de la politique éducative du pays, le CAPE témoigne de ses analyses, rappelle ses positionnements et donne à lire ses propositions pour renforcer l’Ecole de la République. Celles-ci, rédigées en six points distincts, s’articule autour de cinq idées forces : 1) Le CAPE exprime son désaccord avec une conception « libérale » qui semble largement mésestimer les ressorts de la panne de la démocratisation de la réussite que l’on constate depuis le milieu des années 1990, et qui organise un système en accord avec la philosophie classique et critiquable de « l’égalité des chances ». 2) Si la liberté de choix est l’un des maîtres mots de la confiance dans le système scolaire évoquée par le ministre, nous craignons cependant que cette conviction n’amplifie la différenciation compétitive de « l’offre » scolaire, ainsi que le séparatisme social et culturel. Vers une marchandisation accrue de l’Education ? 3) Si l’intention du ministre est de lutter contre la « baisse inexorable du niveau scolaire », il conviendrait sans doute de s’entendre sur ce qui baisse et pourquoi, et sur la vision que l’on se fait des exigences à venir en termes de défis sociaux, culturels et environnementaux auxquels nous devons préparer les générations futures pour une lecture complexe du monde. 4) Les récentes condamnations à l’encontre « des pédagogies de la découverte » dont « l’inefficacité aurait été cent fois démontrée » s’apparentent à une sorte de liquidation assez simpliste de près d’un siècle de savoirs pratiques et théoriques nourris de la diversité des courants de l’éducation nouvelle. Fin de la visée émancipatrice de l’acte éducatif ? 5) Si l’on veut réellement reconstruire la confiance de tous les acteurs dans l’institution, il est essentiel de recréer, à toutes les échelles de territoire, de vraies dynamiques de débats, d’implication et de co-construction mobilisant l’ensemble de la communauté éducative, sans oublier les jeunes, les familles et les partenaires de l’Ecole (associations et collectivités). Lire le texte 24 avril 2019 Valérie Pinton