Notes du conseil scientifique de la FCPE sur le monde enseignant 7 décembre 2017 La FCPE publie ce jour deux nouvelles notes de son conseil scientifique, consacrées cette fois au monde enseignant. Pour la FCPE, la formation des enseignants est un sujet essentiel qui conditionne la réussite effective des enfants. La FCPE souhaite une formation effectuée en alternance et accompagnée, au plus tôt après le début des études supérieures, puis une formation continue, qui devra être exercée de façon régulière. Et, au-delà de la formation continue, la diffusion des résultats des recherches en sciences de l’éducation et en tout autre domaine touchant à la pratique du métier d’enseignant est indispensable tout au long de la vie professionnelle. Dans la première note, Comment comprendre les malaises des enseignants ?, Anne Barrère, sociologue, tente d’éclairer la nature d’un malaise que 60% des enseignants disent éprouver. D’importants changements structurels rendent plus aigu ce malaise : le changement de public d’élèves lié à la massification du second degré et le développement d’un nouveau rapport à l’enfant et à l’adolescent qui a profondément modifié la relation à la classe. Faire réussir « tous les élèves » est une prescription faite aux enseignants qui peut induire chez eux un sentiment d’impuissance pédagogique très fort, accentué par la trop courte durée de leur formation initiale professionnelle et par la faiblesse de leur formation continue. Scrutés par les médias, leur hiérarchie, les élèves et les familles, les enseignants disent souffrir d’une absence de prise en compte des difficultés réelles de leur métier. Chacun a son mot à dire sur l’éducation, mettant, comme le souligne Anne Barrère, l’autonomie et l’expertise des enseignants à rude épreuve. Maryse Esterle, elle aussi sociologue, revient quant à elle dans la seconde note, La formation des enseignants dans la tourmente, 2010-2017, sur les profondes transformations qu’a connu la formation des enseignants depuis sa réforme en 2010, puis sur les conditions tourmentées dans lesquelles s’est effectué le passage des IUFM aux ESPE en 2013. Il s’agit d’une analyse issue du terrain, puisque de 2011 à 2013, l’auteure a collecté un nombre important de données issues d’observations et d’échanges avec les acteurs concernés. Maryse Esterle propose ensuite des pistes pour améliorer la formation des enseignants, en s’appuyant notamment sur ce qui se pratique dans le reste de l’Europe. Ainsi, pourquoi ne pas introduire des périodes de stage dès le début des études universitaires afin de se familiariser le plus tôt possible avec les situations de classe, sans oublier l’accompagnement à l’entrée dans le métier et la formation continue des enseignants qui reste encore en chantier. Retrouvez l’ensemble des notes du conseil scientifique sur le site de la FCPE 15 décembre 2017 Valérie Pinton