Congrès du GFEN : 30-31 mai & 1er juin 2019 20 mai 2019 Valérie Pinton Voir le reportage du congrès Congrès du GFEN 30-31 mai et 1er juin 2019 (pré-congrès le 29 mai) Ivry-sur-Seine (94) au Petit Robespierre -2 rue Robespierre « Ecole sous contrôle : l’éducation peut-elle être mise au pas ? « Sur fond d’accroissement inédit des inégalités sociales et de bouleversement généralisé du rapport au travail, on assiste à une paupérisation de la politique culturelle et à une profonde mutation de l’éducation, au niveau de son organisation structurelle et de ses contenus. De quelle nature sont ces changements aux divers niveaux du système éducatif, quelle logique d’ensemble les inspire et au service de quelles visées ? Au nom du principe de justice et de la démocratisation, les neurosciences sont convoquées pour justifier l’imposition de méthodes au CP et d’évaluations à tous niveaux, prescriptions surplombantes faisant fi de tout débat critique, déniant la professionnalité des acteurs. Dans des termes législatifs ouvrant à l’interprétation discrétionnaire, la liberté pédagogique est interpellée et le devoir de réserve s’impose aux esprits chagrins. Si on ne peut s’exonérer du cadre défini par les instructions officielles, on voit mal comment assurer la formation de la personne et du citoyen, au coeur du socle commun – exigeant réflexion personnelle, créativité, échange et rationalité critique ? en en privant les agents chargés d’y préparer les élèves ! L’éducation – pour autant qu’elle vise l’émancipation – peut-elle être ainsi contrainte ? L’humain peut-il être réduit à un cerveau computationnel ? A quelle société souhaite-t-on ainsi former les élèves ?Un congrès pour : analyser plus finement la situation, tant sur le plan éducatif que culturel et social ; partager les problématiques, outils et stratégies élaborés dans les différents groupes et secteurs ; projeter notre inscription dans les débats actuels et futurs ; se donner les moyens d’un développement accru. Pré-programme Voir le programme du congrès (au 15 mai), les chantiers thématiques, les commissions… Organisation pratique Lieu du congrès : le Petit Robespierre est à côté du métro Plan et photo Repas : – mercredi, jeudi et vendredi au restaurant « Café de la mairie » : plat + dessert (sans boisson) : 12 € – samedi : sandwich Hébergement : Suggestions non exhaustives d’hébergements Inscription Gratuit pour les adhérent.e.s 20 € pour les non-adhérent.e.s (Si vous voulez adhérer c’est là / adhésion sur place possible)
Secteur Sciences du GFEN 10 avril 2019 Jacqueline Bonnard Rencontres du secteur Journées « Sciences » Samedi 13 avril et dimanche 14 avril 2019 salle Voltaire, Place Voltaire, Ivry sur Seine (94) Samedi : 9h-12h & 14h-17h30 – Ce qu’observer veut dire. – Sciences et philosophie.Dimanche : 8h30 -11h30 & 13h-16h30 – Quand les boules nous font perdre la boule ! – Faut-il croire aux statistiques ? programme-inscription Réunions novembre 2018 : Préparation des 2 journées sciences en région parisienne en 2019. octobre 2018 : Préparation de l’action de formation périscolaire en CP etmaternelle, Ile de France en 2019 octobre 2018 : Préparation des actions de formation académique Bourgogne Franche-Comté pourles enseignants de maternelle en 2019 Stage Un autre visage de la Science. Penser, vivre et enseigner les sciences autrement, créer en sciences Les 24, 25, 26 et 27 août 2018, Bédarieux (34)Donner le goût des sciences……en redonnant du goût aux sciences Jour 1 : Penser, imaginer, inventer, créer en sciences Jour 2 : Sciences et création Jour 3 : L’expert et le citoyen programme-inscription Contact : CATHERINE LEDRAPIER : ledrapier.catherine@gmail.com , tel : 06 77 42 07 87 Appel à participation De la nécessité d’un « groupe sciences » Extrait : Comme le disait un scientifique célèbre, il est de bon ton dans certains milieux dits « cultivés », à l’occasion d’une manifestation culturelle, vernissage, présentation d’une pièce ou de tout autre évènement culturel de s’esclaffer que l’on ne comprend rien aux sciences, et que d’ailleurs l’on a toujours été nul(le) en maths. Comme si ces deux états de fait devaient être l’apanage de toute personne cultivée. Dans les milieux plus modestes, il n’en est pas ainsi. Cependant on constate que nombreux sont ceux qui sont « mal à l’aise », voire très mal à l’aise, dès qu’il s’agit de sciences. En effet, l’ignorance dès qu’il s’agit de sciences est parfois sidérante ! Des lacunes du même ordre dans des domaines artistiques, littéraires ou historiques choqueraient, offusqueraient, mais en sciences, non. Comme si les sciences s’avéraient plus difficiles que les autres domaines, réservées à ceux qui en ont le goût ou les facultés ! Cela nous apparaît comme une confiscation de tout un domaine de savoir, et donc de pouvoir, à notre époque plus que jamais auparavant. Là comme ailleurs : tous capables ! Voilà la raison de ce « groupe sciences ». lire l’appel à participation Des sites à découvrir http://gfen-sciences.fr/ Chantiers de Sciences, un site à découvrir conçu par Jean Claude MAROT
Publications de l’Institut Henri Wallon 1 mars 2019 Valérie Pinton Retrouvez ces publications dans la boutique
Guyane : retour de stages 13 décembre 2018 Valérie Pinton A l’invitation de SNUipp Guyane Jean et Jacques Bernardin ont animé deux stages : « Pratiques pour(re)mobiliser les élèves », les 5-6 novembre 2018, à St Laurent du Maroni et les 8-9 novembre 2018, à Cayenne, ainsi qu’un autre sur « La place de l’écrit » le 7 novembre, à Cayenne. Voir des photos sur Facebook SNUipp Guyane A l’invitation de Sud Éducation Guyane Pascal Diard, Hélène Cohen-Solal et Françoise Laplace du GFEN sont intervenus dans deux stages sur le thème : « Education Populaire et Pédagogies Émancipatrices », les 28, 29 et 30 novembre 2018 à St Laurent du Maroni et les 3, 4 et 5 décembre 2018 à Cayenne. 4ème stage Sud Education en Guyane avec le GFEN : les graines semées poussent aussi en climat équatorial ! Contrairement aux années précédentes, j’entame le compte-rendu seulement une fois les 2 stages terminés. Sans doute parce que les démarches animées étaient plus épuisantes ; sans doute aussi parce que les enjeux de notre présence une quatrième année augmentait d’un cran supplémentaire, rendant plus intense la mise à l’épreuve de nos valeurs ; sans doute parce que le thème choisi, « Sciences et arts plastiques », était loin d’être évident à coller avec « pédagogies alternatives » ; sans doute enfin parce que je ne savais pas encore si les paris lancés les autres fois avaient été relevés à la hauteur espérée ? L’accueil réservé à l’équipe GFEN a été, comme de bonne habitude, généreux, fraternel, prévenant. On ne remercie jamais assez l’équipe d’organisation de ces stages, surtout quand les militant.es de ces syndicats restent sur la brèche de la défense des personnels, de l’amélioration des conditions de travail, et, cerise sur le gâteau, d’une période électorale contrariée par des modalités de vote qui visent à réduire le nombre de votant.es, et donc à réduire la représentativité de celles et ceux pour qui la lutte est le moteur essentiel de leur activité. Alors, encore mille fois merci à Thomas, Claire, Sébastien, Marie, Philippe, Marion, Eva, Aurore, Ophélia, Béatrice, Maëlle, Alexandra, Stéphane et toutes les autres belles personnes qui ont contribué à la réussite de ces 2 événements !!!! L’équipe GFEN ? Cette année, elle était composée d’Hélène Cohen-Solal, de Françoise Laplace et de moi-même ; donc une équipe à la fois habituelle et inédite puisqu’Hélène et Françoise prenaient contact avec la Guyane pour la première fois. L’air de rien, cette dynamique, nous aimons l’entretenir au GFEN, à l’image d’une dialectique entre rupture et continuité, entre « je connais » et « je découvre », au diapason des stagiaires qui, les un.es venaient pour la 4ème fois, les autres pour la 1ère fois. Sans compter le travail préparatoire entre Hélène et Jean-Louis Cordonnier qui, lui, était déjà venu animer des démarches et des ateliers en Guyane par deux fois. Il y a bien là un véritable réseau social, autrement « communiquant » que les outils que l’on nous impose comme tel ! Mais cette équipe a été élargie … par les camarades du coin puisque, comme l’an passé, ils et elles ont osé mener leurs propres ateliers : Thomas s’est enfin lancé à animer un atelier « fusée » au plus près de ce qu’il fait avec ses élèves, Eva a mené jusqu’au dernier jour sa création arts plastiques « libérer le trait », pendant que Sébastien osait seul initier les stagiaires au « théâtre de l’opprimé ». Le pari de la transmission de démarches, sans pratiques transmissives, déjà lancé l’année précédente était à nouveau tenu ! De plus, Alexandra, prof de lettres dans un lycée de Cayenne, ou bien Philippe, professeur des écoles sur le Maroni, témoignaient des réussites engrangées depuis le dernier stage. Il aurait été souhaitable de garder trace écrite de ces expériences, mais le temps nous a bousculé vers d’autres priorités. Premier stage à Saint-Laurent du Maroni avec plus de 40 personnes (les 28, 29 et 30 novembre). Après discussion la veille avec les camarades du syndicat, décision prise de faire vivre des ateliers tout de suite, le travail pouvant être facteur de cohésion entre des personnes ne se connaissant pas de prime abord. Pari en grande partie réussi, même si quelques stagiaires regrettaient qu’il n’y ait pas eu, comme l’an passé, le débat mouvant qu’Etienne puis Eva avaient animé en ouverture. A bien y réfléchir, nous nous sommes dit au final que tout dépendait aussi des contenus mis en partage et en débat. Dans l’ensemble les ateliers de création comme les démarches (message codé, texte recréé, les allumettes, les attentes, la mesure du temps, le problème sans question, lancer une fusée, théâtre de l’opprimé) ont été source de jubilation et de réflexion soutenue. Il suffisait presque de voir exposer les ?uvres plastiques et les travaux d’écriture, il suffisait d’entendre Chris nous obligeant à réagir à une situation de théâtre invisible préparée avec Sébastien pour comprendre ce qui se jouait et se construisait alors. Parfois cependant, la disposition des carbets n’a pas permis d’aller jusqu’au bout du pari du « Tous capables », comme dans le 1er atelier « allumettes » où je n’ai pas pris conscience assez vite à quel point la position des unes par rapport aux autres m’empêchait de rester attentif aux interrogations et hésitations de Béatrice. Lors d’un bilan d’étape, sa critique tapait juste et, paradoxalement, m’a incité à improviser dès le lendemain, pour 8 personnes, un atelier « allumettes » en accéléré et en concentré, suivi du problème sans question qui, alors, donnait de la consistance pratique à ce qui se joue dans l’analyse des situations pédagogiques. L’auto-socio formation qu’Henri Bassis met en valeur dans un article de 1985, est bien un processus émancipateur ! Notre travail de « formation » est d’en prendre conscience pour que s’opère aussi pour nous la transformation. Deuxième stage à Cayenne avec près de 60 personnes (les 3, 4 et 5 décembre). Autre lieu, autre disposition des salles : des changements de dernière minute nous ont obligés à faire migrer les ateliers de création ailleurs ; pas facile de se concerter en cours de route ; pas facile d’entendre les stagiaires des autres ateliers réagir à chaud ! Autre stage ? En grande partie oui car, dès le 1er jour, nous décidons de faire recréer en plénière et en première mondiale le discours sur la dette de Thomas Sankara (juillet 1987) et ce, en duo, Hélène et moi. Ce qui nous a permis de confronter nos façons différentes d’animer cette démarche, plus complémentaires qu’opposées. Au final, ce texte très politique a eu des effets importants pour lancer une dynamique de stage articulant pédagogie et politique. Seconde « innovation » : la coanimation avec Thomas d’un atelier combinant travail de recherche sur des procédures expérimentales (« lancer une fusée ») et travail de conceptualisation et de construction d’un savoir (« la mesure du temps »). Effet garanti : le débat sur ce qu’il est alors possible de faire vivre comme démarche scientifique de la maternelle au lycée a été passionnant. Effet imprévu : le lendemain Thomas assumait seul les 2 ateliers, moi-même étant sollicité pour mener une 2ème fois les « allumettes ». Ses collègues de SVT et de Technologie (Mélanie, Elodie, Stéphane et Grégory) qu’il avait réussi à faire venir à ce stage, ont ouvert alors des voies de collaboration possible pour plus tard, comme par exemple faire construire les instruments de mesure du temps (sablier et clepsydre). Troisième surprise : j’ai enfin réussi à oser m’emparer de l’animation de la démarche « dessine-moi un vélo », en la couplant avec celle du problème sans question (que je me sens mieux à même de faire vivre). Intéressant ce moment flottant pendant lequel on se confronte à des questions et des remarques que l’on n’avait pas prévues : les consignes données sont-elles pertinentes ou bien trop explicites ou bien pas assez ? Le vélo est-il un simple objet technique ou, plus fondamentalement, un système technique, ou bien encore les deux ? Quelle distinction faire dans l’analyse du pourquoi ça marche, et à quel moment le faire, entre système, organe et fonction ? Autant d’éléments de débat ce jour-là qui obligent, pour les prochaines fois, à enrichir l’animation d’une telle démarche. Mais n’est-ce pas ainsi ce qui se passe avec les élèves quand, précisément, on laisse place à leurs questions, on facilite alors leurs questionnements ? Pourquoi ce qui apparaît valable pour les adultes en formation, ne le serait-il pas pour les enfants en apprentissage scolaire ? Il y aurait sans doute encore beaucoup de choses à dire. Hélène, Thomas, Eva, Françoise et Sébastien pourront compléter ce compte-rendu si elles et ils le souhaitent (sur le site du GFEN ou/et par d’autres canaux de communication). Je voudrais finir par dire et souhaiter que l’aventure continue. Et ces souhaits sont tout sauf utopiques car une adhésion au GFEN a été enregistrée ; car des envies de s’organiser pour prolonger ces moments de transformation ont été exprimées en public, et ce malgré les difficultés du quotidien ; car il reste des frustrations (celles qui engendrent le désir d’aller plus loin, de vivre mieux son métier, son travail et sa vie en général) ; car ces deux stages ont été vécus par l’ensemble des personnes comme un précieux et indispensable moment de ressourcement ; car comme me l’a dit Julie au sortir de la démarche des « allumettes » : « Merci à toi de m’avoir fait prendre conscience que j’étais capable ! », la même parole en écho que celle des agents du CD94 à Vitry, la même parole en écho que celle de Samira, élève de 3ème à Saint-Denis, en 1997 ! Merci donc à celles et ceux qui nous ont autorisé à les rencontrer pour de vrai ! Pascal Diard, guyanais pour la 4ème fois.
Colloque du SNUipp « Enseigner : un métier d’exécutant ou de concepteur ? » 6 décembre 2018 Valérie Pinton Colloque du SNUipp FSU Enseigner : un métier d’exécutant ou de concepteur ? Quels savoirs et quelles pratiques pour démocratiser l’école ? Mardi 27 et mercredi 28 novembre 2018, Bourse du Travail, 29 boulevard du Temple, Paris Avec la participation de Philippe Meirieu, Roland Goigoux, Dominique Cau-Bareille et du GFEN qui animera des ateliers le mardi sur l’articulation entre savoirs et pratiques et démocratisation de l’école. Il permettra des échanges, des ateliers, des débats. Présentation Introduction aux ateliers par Jacques Bernardin :
Panorama du forum « L’Ecole maternelle par celles et ceux qui la font vivre » 28 novembre 2018 Valérie Pinton Paris, bourse du travail – samedi 17 novembre 2018 La séance d’ouverture Julie Meunier et Isabelle Lardon ont accueilli les 200 participant-e-s au nom du collectif de mouvements pédagogiques, syndicats, associations organisateur de l’évènement. Les personnels, les parents et les associations qui constituent la communauté éducative ont été les grands absents des assises ministérielles qui se sont tenues il y a quelques mois et se sont mobilisés pour construire ensemble ce Forum pour donner la parole aux actrices et acteurs de terrain. Les inquiétudes et les questionnements sont grands par rapport aux nombreuses annonces du ministre concernant l’école maternelle, les programmes, les métiers. Qu’est-ce qu’on enseigne, qu’est-ce qu’on apprend à l’école maternelle ? Quels savoirs ? Quels apprentissages ? Comment on s’y prend pour les articuler ? Quels savoirs professionnels sont en jeu ? A quelles conditions les différents métiers peuvent-ils coopérer ? Comment réduire les inégalités qui sont prégnantes dès l’entrée à l’école maternelle ? Tous ces enjeux font discussion dans la société et le Forum les a interrogés. Le grand collectif de travail constitué ce jour-là est sorti enrichi des travaux de la journée, c’est ce qui ressort des premiers retours des personnes qui s’y trouvaient. La conférence introductive Christine Passerieux, formatrice, membre du GFEN, qui a participé au groupe de travail sur les programmes de l’école maternelle, a décliné les points qui font débat, qui restent à discuter, y compris entre tous les mouvements d’éducation et syndicats, et a proposé des pistes pour continuer de défendre et transformer l’école maternelle. Elle s’est ensuite prêté au redoutable jeu animé de main de maitre par Patrick Picard de répondre aux questions des participant-e-s qui grâce à un formulaire en ligne pouvaient l’interroger en direct sur différents sujets qui faisaient consensus ou dissensus ou à approfondir. Lire l’intervention de Christine Passerieux Ateliers du matin Les organisateurs ont tenu à mettre en avant les programmes de 2015 qui décrivent les cinq grands domaines ainsi que les modalités d’apprentissage à travers des ateliers qui ont mobilisé les savoirs et organisé les apprentissages. Atelier 1 – Le langage dans toutes ses dimensions Il revient aux enseignants, tâche redoutable, de permettre à de tout jeunes élèves de comprendre l’école et ses spécificités langagières, le monde, les livres et autrui, mais aussi de les initier aux langages de l’écrit et des différentes disciplines. Ils ont depuis longtemps élaboré de multiples stratégies concrètes dont l’atelier a rendu compte, hors de toute idée de catalogue de prescriptions. Maryse Rebière, enseignante-chercheure en sciences du langage et de l’éducation/AFEF Atelier 2 – L’activité physiqueA quelles conditions les expériences motrices vécues par l’enfant dans le cadre de l’école peuvent-elles lui permettre d’apprendre et de comprendre ? Comment envisager les caractéristiques des situations proposées pour qu’elles permettent aux enfants d’apprendre l’école ? Qu’est-ce qui définit une situation scolaire dans le domaine « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique », au-delà des comportements moteurs visés ? Patrick Lamouroux, formateur EPS Atelier 3 – Les activités artistiques Au cours de cet atelier, le groupe a pris appui sur des œuvres pour s’interroger surl’expérience sensible (couleur, formes, matières), l’imagination et la créativité. Quel est leur rôle dans le développement du jeune enfant et, à plus long terme, dans la construction du sujet ? Il a réfléchi aux situations proposées en maternelle pour construire ces apprentissagesartistiques et transdisciplinaires. Maëliss Rousseau, professeure des écoles/CRAP-Cahiers pédagogiques Atelier 4 – Des outils pour structurer sa pensée En utilisant comme support une vidéo d’un atelier de mathématique en PS/MSsur le concept d’énumération, une analyse collective des difficultés d’enseignement et de la nature des difficultés d’apprentissage s’est mise en place. Les échanges sur les « savoirs à enseigner » et les « savoirs pour enseigner » ont conduit le groupe à envisager des conditions nécessaires pour engager et maintenir les élèves, à la fois dans la tâche (le faire), mais aussi dans l’activité cognitive et langagière nécessaire aux apprentissages (le comprendre). Sylvie Martin-Dametto, chargée d’études Mathématiques en éducation prioritaire/Centre Alain Savary-Ifé Atelier 5 – Explorer le monde Un domaine qui questionne quant à la mise en œuvre d’activités qui aillent au-delà du « faire » etinstallent chez le jeune élève une posture de chercheur. Comment rendre étranger l’objet familier pour qu’il devienne objet de savoirs ? Quelle articulation avec les autres domaines ? Quelles situations proposer pour aider à la compréhension du monde ? Jacqueline Bonnard, formatrice sciences et technologie/GFEN Les ateliers transversaux de l’après-midi Les travaux ont repris à 14h précises pour se décliner en cinq nouveaux ateliers animés chacun par une des organisations. Atelier 6 – Comment installer des relations constructives entre l’école et toutes les familles ? Par quels moyens rencontrer les parents ? Comment les accueillir tous dans leur diversité ? Quelle place donner à leur expertise ? Quelle symétrie établir dans les échanges ? Comment expliciter les enjeux des apprentissages et de la socialisation ? Qu’est-ce que la co-éducation ? Comment partager un projet pour l’enfant ?…Quelles formations des enseignants ? Des parents ? Atelier 7 – A quelles conditions la collaboration peut-elle se construire entre enseignant et ATSEM ? Quels champs de compétences spécifiques, complémentaires, partagés entre les deux métiers ? Comment coopérer, sur quels temps, avec quels outils ? Comment ajuster ses gestes quand on est deux dans la classe ? Qu’est-ce qui change dans le nouveau décret sur le statut des ATSEM ?… Quelles formations conjointes ? Atelier 8 – Quelles complémentarités d’apprentissages dans et hors l’école ? Un même lieu, l’école, mais deux espaces et temps d’éducation : avec l’enseignant ou l’animateur… Comment les deux métiers peuvent apprendre à se connaitre et à travailler ensemble ? Quelle place pour les savoirs formels et informels ? Quels champs pédagogique et éducatif en commun et spécifiques à chacun ?Quelle formation au partenariat ? Atelier 9 – La scolarisation des moins de trois ans… et si on la pensait ensemble ? A quelles conditions la scolarisation des moins de 3 ans est-elle souhaitable et peut-elle avoir lieu ? Quelles spécificités de l’accueil dans les structures de la petite enfance et de la scolarisation àl’école maternelle ? Quelles passerelles construire ? Comment à la fois prendre en compte les besoins du jeune enfant et développer chez lui le besoin d’apprendre ?…Quelles formations spécifiques ? Atelier 10 – Accueillir tous les élèves, quels appuis, quelles ressources ? Repérer, éclairer, aider, accompagner, soutenir… quel rôle pour le partenaire de proximité qu’est le RASED ? Et pour les autres partenaires ? Comment peuvent-ils faire ressource pour les enfants, les parents, les enseignants ? Quels métiers, quelles instances, quelles médiations ? Comment travailler ensemble ?Quelle formation pour les enseignants généralistes ? Table ronde La table ronde a réuni trois personnalités très présentes dans le champ de la formation, de la formation de formateurs, en éducation prioritaire mais pas seulement. Trois personnes qui partagent un certain nombre de valeurs défendues par le GFEN et les autres organisateurs de ce forum mais qui utilisent des cadres théoriques différents pour appuyer leur réflexion, qui portent trois exigences qui se croisent dans l’unique but de faire réussir les élèves et les professionnels. Trois individus qui se connaissent bien et sont capables de s’interpeler mutuellement et de discuter le point de vue de l’autre. Nous les avons prévenus qu’il ne s’agissait pas de montrer une discussion lisse où tout le monde est d’accord. Patrick Picard disait dans le dernier n° de Fenêtres sur cours, la revue du SNUipp : « Pour s’attaquer à ce qui est difficile à faire, il faut croiser les expériences et points de vue de tous les acteurs. C’est exigeant pour chacun, parfois contradictoire, mais c’est le propre du travail. Sans ces «controverses», on reste dans l’injonction ou la résistance passive, et chacun garde pour soi ses problèmes… ».Il s’est agi de mettre en débat avec ces trois spécialistes de domaines différents, des réflexions qui ont jalonné la journée, sur les enjeux de l’école maternelle et la réduction des inégalités. La clôture La journée se termine sur une adresse au ministre qui sera rédigée, affinée et envoyée en décembre. Gageons que les organisations sauront prolonger ce forum un peu partout dans les territoires, dans des collectifs de travail pour penser le métier, les métiers. Car les métiers ont besoin d’être forts en ce moment… Isabelle LARDON Lire aussi La présentation du forum Le reportage du Café Pédagogique Le reportage du CRAP-Cahiers Pédagogiques Le reportage de l’AFEF
11èmes rencontres « Pour que la maternelle fasse école » – 26 janvier 2019, Paris 16 novembre 2018 Valérie Pinton Les Rencontres sont reportées. Les incertitudes de la situation sociale que nous traversons, le contexte général de morosité qui nous touche sont sans doute les principales raisons qui ont fait frein aux inscriptions à nos rencontres et de ce fait rendent difficile leur tenue le samedi 26 janvier au coeur de Paris. C’est pourquoi nous avons décidé de surseoir à ce programme et de le reporter dans quelques mois. Nous en sommes navrés et espérons que ce report ne causera pas trop de désagréments à la fois aux personnes qui s’y sont inscrites et aux intervenants qui se sont mobilisés pour l’animation de cette journée. Nous les remercions toutes et tous de nous soutenir et de nous garder leur confiance. Programme, inscription Présentation des ateliers « Pratiques » Voir l’ergonomie de la journée Présentation des ateliers « Questions vives » Problématisation de la conférence Ces 11èmes rencontres ont été conçues dans la continuité de celles de 2018 et gardent donc la même entrée : le métier. En cette période où chaque « métier » dans l’institution scolaire – de l’élève à l’enseignant, du formateur au pilote – est malmené par les orientations ministérielles, rapporté à des tâches de répétition simplistes, d’exécution de « bonnes pratiques » ou de protocoles rigides, de contrôle et d’évaluations tous azimuts, le GFEN affirme que les professionnels sont capables de concevoir, mettre en ?uvre, transmettre, créer… Parce que le monde est complexe et qu’il ne sert à rien de stigmatiser les travailleurs, « soigner le travail », comme le dit Yves Clot, et le penser collectivement sont une urgente nécessité. Ces 11èmes rencontres posent néanmoins une problématique nouvelle. Comment accompagner les jeunes élèves sans se poser la question de la coopération entre adultes à l’école ? Travailler avec les ATSEM, les AESH, les professionnel·le·s de la petite enfance, collaborer entre enseignants et avec les parents, cela ne va pas de soi. On ne peut y parvenir que s’il y a des collectifs qui s’emparent de la question, des espaces pour en discuter, des dispositifs pour « travailler avec », qui vont permettre de s’attaquer aux dilemmes de métier, de penser les collaborations inter-métiers et, au final, de développer du pouvoir d’agir. Ces 11èmes rencontres vont donc aborder toutes ces questions, en alliance avec de nombreux partenaires, enseignant.e.s-chercheur.e.s, militant.e.s d’associations, technicien.ne.s des villes… Serge Thomazet introduira la journée par un questionnement sur les dilemmes de métier que ces partenariats entraînent. Le GFEN Maternelle la clôturera sur les perspectives pour garder le cap malgré tout. Ces rencontres nationales sont ouvertes à tous, enseignants, parents, éducateurs, formateurs, ATSEM, AVS, AESH, animateurs, professionnels de la petite enfance, élus des collectivités locales, militants associatifs… P R O G R A M M E 8h30 l Accueil – Inscription 9h l O U V E R T U R E Jacques Bernardin, président du GFEN 9h15-10h15 l C O N F E R E N C E Enseigner, travailler ensemble : les dilemmes de métier Serge Thomazet, université Clermont-Auvergne 10h30-12h l A T E L I E R S 12h-14h l Pause déjeuner – Librairie (nombreux restaurants dans le quartier) 14h-16h l A T E L I E R S 16h15-16h45 l C L Ô T U R E Actualités et perspectives GFEN Maternelle A T E L I E R S D U M A T I N 1A l Questions vives Travailler ensemble entre enseignants Marie Toullec-Théry, université Nantes 2A l Pratiques La coopération entre enseignants et ATSEM Muriel Guérin, GFEN 3A l Pratiques L’accompagnement des élèves handicapés Nathalie Hayi, FNAREN 4A l Questions vives Travailler ensemble : écoles et familles Marianne Woolven, ENS Lyon 5A l Questions vives Travailler ensemble : enseignants et professionnels de la petite enfance Marie-Claire Chavaroche-Laurent, Pôle Jeunes enfants CEMEA A T E L I E R S D E L ‘ A P R E S – M I D I : 1B l Pratiques Les collectifs de travail enseignant Corinne Ojalvo, GFEN 2B l Questions vives Travailler ensemble : enseignants et ATSEM Elisabeth Roche, Mission Maternelle, Rectorat Clermont-Ferrand 3B l Questions vives Travailler ensemble : enseignants et AVS Grégoire Cochetel, ESPE Clermont- Auvergne 4B l Pratiques La co-éducation entre parents et enseignants Jacqueline Bonnard, GFEN 5B l Pratiques La scolarisation des moins de 3 ans Isabelle Arthaud, GFEN Cette année, les ateliers ont été préparés en complémentarité. Les participant-e-s pourront en choisir deux sur le même thème décliné matin et après-midi ou deux sur des thèmes différents. Participation aux frais d’organisation : 30 € 20 € : adhérent-e-s au GFEN, étudiant-e-s, chômeurs Gratuit : étudiant-e-s d’ESPE (sur justificatif)
L’Ecole maternelle par celles et ceux qui la font vivre – FORUM – Paris, 17 novembre 13 novembre 2018 Valérie Pinton bourse du travail – samedi 17 novembre 2018 Voir le panorama de la journée Sondage « Renommer l’école maternelle » Programme Structures organisatrices Argumentaire Affiche Inscription (15 €) Les personnels, les parents et les associations qui constituent la communauté éducative ont été les grands absents des assises ministérielles qui se sont tenues il y a quelques mois. En effet, celles-ci n’étaient pas tournées vers les finalités de l’école maternelle, n’ont pas montré les démarches éducatives, pédagogiques, didactiques, éthiques qui y sont mises en oeuvre. Elles n’ont pas non plus abordé les conditions nécessaires pour que les enfants puissent entrer dans les savoirs et les apprentissages. Parce que l’école est un sujet éminemment politique, qui doit prendre en compte les approches plurielles et être mis en débat dans la société, parce que l’école maternelle est une école à part entière, école première où l’on apprend et où l’on vit ensemble, des organisations syndicales, des mouvements pédagogiques, des associations qui s’engagent sur le terrain, soucieux et capables de penser collectivement, ont construit ensemble ce Forum de l’Ecole Maternelle pour donner la parole à celles et ceux qui la font vivre. Ce sera l’occasion de prendre en compte la richesse et la complexité venant des cultures des différents métiers, des savoirs sur l’enfant et l’élève, de la coopération avec les parents, des recherches en sciences de l’éducation et dans de nombreux autres domaines de la psychologie, la sociologie, l’analyse du travail, etc… Le forum de l’Ecole Maternelle donnera l’opportunité de croiser les regards et d’échanger les points de vue dans des conférences,ateliers, tables rondes, témoignages, échanges, pratiques… Programme : Christine Passerieux fera la conférence introductive : « enseigner et apprendre à l’école maternelle : quels enjeux ? ». Maryse Rebière, Patrick Lamouroux, Maëliss Rousseau, Sylvie Martin-Dametto et Jacqueline Bonnard déclineront les savoirs et les modalités des cinq domaines d’apprentissages des programmes sous forme d’ateliers en groupes. Cinq autres ateliers questionneront les partenariats pour traiter des problématiques de la co-éducation, la collaboration entre acteurs, les apprentissages dans et hors l’école, la scolarisation des moins de 3 ans, l’accueil de tous les élèves. La table ronde « Comment réduire les inégalités » clôturera la journée. Christelle Camsuza, Jacques Bernardin et Patrick Picard y participeront en proposant des outillages en pédagogie, sociologie, didactique professionnelle,entre autres… Le forum s’adresse à toutes les personnes intéressées par l’école maternelle, enseignants, ATSEM, animateurs, chercheurs, formateurs, membres d’associations, parents, professionnels de services d’éducation de collectivités territoriales, élus… Participation : 15 € Contacts : Isabelle Lardon 06 09 91 10 16 -Julie Meunier 06 83 26 74 75 (Re)lire le Communiqué de presse « Ecole maternelle : Les Assises ministérielles sont passés à côté des enjeux »
Ecriture et Architecture avec le secteur Ecriture du GFEN à Ivry sur Seine 23 octobre 2018 Valérie Pinton Ecriture et Architecture à Ivry sur Seine Dans le cadre du festival « La tête dans les étoiles » organisé par le CAUE à Ivry sur Seine, le GFEN a animé un atelier d’écriture « Arpenter le quotidien » le 21 octobre Cet atelier a permis d’arpenter les rues, de découvrir une architecture particulière, celle de la ville d’Ivry, celle qui façonne notre paysage quotidien. Nous avons cherché ensemble à écrire dans ce paysage, cherché comment l’écriture d’un lieu peut participer à transformer ce lieu, le regard sur ce lieu… Voir le diaporama de l’atelier et écouter des extraits Programme du festival
Rencontres de l’Education Nouvelle Pays de Loire, 13-14 octobre, St Nazaire 2 octobre 2018 Valérie Pinton Premières rencontres de l’EDUCATION NOUVELLE Pays de Loire 13 et 14 octobre 2018 Lycée Expérimental de St Nazaire Programme et inscription Il y a un siècle naissait le mouvement de l’Education Nouvelle, porté par des dizaines de milliers d’éducateurs.trices engagé.e.s. Deuxième moitié du XXe, plusieurs mouvements pédagogiques se réclamant de l’Education Nouvelle continuent d’élaborer et d’agir, mais avec peu de liens entre eux, développant chacun leur culture spécifique. Novembre 2017 — tous ces mouvements décident enfin de refaire connaissance mutuelle et de mettre en commun leurs richesses et organisent la première BIENNALE DE L’EDUCATION NOUVELLE à Poitiers. Après le succès de cette initiative, les mouvements de la Loire Atlantique décident de faire la même chose localement. Les CEMEA, L’ICEM, le GFEN, l’OCCE, les CRAP Cahiers-Pédagogiques et le Lycée Expérimental invitent leurs militant.e.s et sympathisantes à un Week-End de rencontres, d’échanges et de débats. Pour que nos mouvements se connaissent mieux et agissent ensemble.
Deux journées aux CEMEA en Avignon 17 septembre 2018 Valérie Pinton « J’ai testé deux journées aux CEMEA » Un journaliste de Libération s’est immergé tout un dimanche dans la rédaction du Figaro et inversement. L’opération s’est appelée « J’ai testé une journée au figaro ». Eh bien, moi, « j’ai testé deux journées aux CEMEA » en Avignon début juillet. Alors je n’ai pas « repassé mon chemisier », j’y suis allée comme ça, il faisait une chaleur tellement caniculaire qu’on était bien en peine pour paraitre présentables. J’ai trouvé facilement le chemin pour arriver au lycée où avait lieu l’accueil des partenaires. Une petite guinguette reconstituée au milieu de la cour et je n’y vois que des têtes jeunes, garçons et filles, jeunes adultes pleins d’allant. Là déjà ça change ! Je m’attendais à ne trouver que les cheveux blancs de quinquagénaires responsables. Néanmoins, ils/elles sont là, les quinquas, responsables mais conviviaux, toutes et tous mobilisé-e-s pour que notre accueil au festival soit réussi, la présidente, le directeur et la directrice adjointe, les directeurs du pôle culture des CEMEA. Tiens, ils ont des pôles, au GFEN nous avons des secteurs… question de vocabulaire, pôle, ça fait plus moderne ! Un spectacle d’envergure et populaire A notre arrivée, nous avons donc été discrètement mais efficacement pris en main, accompagnés au centre d’hébergement, au lycée où nous prenons les repas, au spectacle. Le soir, nous assistons à la dernière représentation d’un des spectacles-phares du festival, Thyeste, tragédie de Sénèque sur la violente histoire des Atrides, dans une mise en scène grandiose de Thomas Jolly, un jeune metteur en scène lui aussi d’envergure et populaire. Nous sommes dans la cour d’honneur du palais des papes, comble ce soir-là, « lieu de représentation en plein air, pour 2 000 spectateurs rassemblés dans la nuit provençale, au cœur d’un monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco ». Une journée de travail dense mais conviviale Le lendemain, « il est pile 9h et personne n’est en retard ». La réunion partenariale commence avec les responsables des CEMEA, des représentants des différentes structures invitées et la présence amicale de Philippe Meirieu. Des chaises installées en rond dans la salle, le staff déroule les interventions en toute simplicité pour expliciter l’origine de ce projet et le travail fait au festival. « Il faut bien reconnaitre que la machine CEMEA est une belle bête » : 59 ans de partenariat avec l’association du Festival et la ville d’Avignon dans le cadre de l’association créée en 1959 « CDJSFA » (Centres de Jeunes et de Séjours du Festival d’Avignon), qui assure l’organisation et le déroulement des séjours proposés chaque mois de juillet pendant le festival. Des centaines de responsables de projets, animateurs sur 10 sites d’accueil et de séjour 1500 festivaliers accueillis encore cette année pour des séjours éducatifs et culturels, stages de jeunes, scolaires ou non, séjours individuels ou familiaux. Une organisation sans faille Nous nous répartissons ensuite en plusieurs groupes pour « visiter » des lieux d’accueil. J’ai vu une école transformée en lieu de vie et de production artistique, la « maison », des classes ré-aménagées en lieux-ressources, la cour de récréation décorée comme une place de village le jour d’une fête, une équipe d’animation bien occupée et une « maitresse de maison » qui nous accueille et nous explique comment l’équipe d’animation travaille. On voit de l’intérieur comment les choses se mènent, pas de « conversation autour » mais un « discours sur ». Ici, on apprend à voir et faire du théâtre : Etre spectateur : en amont, préparer l’univers de l’œuvre et de l’artiste, rencontrer les artistes ; assister à plusieurs spectacles différents (théâtre, danse, musique…), participer à un spectacle dans la cour du palais des papes ; en aval, faire un retour sensible, exprimer ses impressions Créer : amener à créer collectivement une production éphémère, apprendre à créer avec ce qu’on est, ce qu’on a, mener un projet à son terme Le temps des échanges est calculé juste pour aller à l’essentiel et ne pas se laisser aller au « bavardage ». Et le marathon continue dans les rues de la ville… « On n’est pas là pour baguenauder ». Une belle rencontre On a rendez-vous avec Olivier Py et son adjoint qui viennent déjeuner avec nous. Et là on entend un directeur de festival, artiste accompli et reconnu, dire des choses incroyables : il milite pour dire « qu’il n’y a pas d’autre alternative : la culture et l’éducation » dans le monde financier, économique et politique actuel ; il apprécie ce partenariat qui permet de continuer l’œuvre émancipatrice de Jean Vilar. Nous, on aurait dit dans l’autre sens : éducation et culture mais qu’importe, chacun parle de là où il est mais les convergences de vues sont tangibles. Et le bonhomme accessible. Une belle rencontre ! Le festival d’Avignon est empreint d’une portée émancipatrice, artistique mais aussi sociale. Et ce volet est joué en partie par les CEMEA. Il s’agissait et il s’agit toujours de contribuer à une société plus équitable et plus démocratique, de toucher tout le monde. Il faut vraiment militer pour que ces projets (programmation du festival et éducation par la culture) soient toujours « de réels moteurs avant-gardistes de la création artistique et de l’émancipation citoyenne ». Voilà, le séjour touche à sa fin, nous nous séparons sur un autre spectacle et un dernier repas partagé collectivement. Le bain nostalgique dans nos expériences de jeunesse est fini. Retournons au réel, l’orage, les horaires de train et les compromis pour s’arranger avec la vie. Isabelle LARDON (août 2018) Journée partenariale sur le site des CEMEA Festival d’Avignon sur le site du Centre de jeunes et de séjours du festival d’Avignon « J’ai testé une journée au figaro » sur le site de Libé NB. Les propositions en italique sont une parodie de l’article de Libé.
Université d’été du secteur Langues du GFEN 2018 6 septembre 2018 Valérie Pinton L’université d’été du secteur Langues du GFEN qui s’est déroulée fin août 2018 à Vénissieux s’est interrogée sur « Langues et citoyenneté ». « L’apprentissage de la citoyenneté à l’école : une utopie ? Comment les langues peuvent-elles s’inscrire dans ce projet et développer une citoyenneté qui ne peut exister, comme toutes les valeurs, que dans les pratiques qui l’incarnent ? L’enjeu n’est plus seulement de devenir citoyen DEVANT le savoir, ni PAR le savoir, mais de devenir citoyen DANS le savoir », nous précise l’équipe d’organisation. Jacques Bernardin, président du GFEN, a fait une intervention dense et riche intitulée « Savoir et citoyenneté ». Pour en savoir plus, voir le compte rendu de l’université d’été et les différentes interventions sur le site du GFEN secteur Langues : http://gfen.langues.free.fr/activites/activites.html
Colloque de la FNAME : « Apprendre, raisonner, comprendre : l’élève, un être pensant » 19 août 2018 Valérie Pinton Programme / inscription 16ème colloque de la FNAME Apprendre, raisonner, comprendre: l’élève, un être pensant Comment s’y prend-il, comment l’accompagner ? 27-28-29 septembre 2018, Centre des congrès, Rennes Parrainé par Robin Renucci Conférenciers : Jacques Bernardin, Geneviève Chambard, Cédric Forcadel, Nadira Gallois, Christophe Marsolier, Michèle Mazeau, Laurence Richez, Omar Zanna Jacques Bernardin, président du GFEN, interviendra sur « Les dispositifs d’accompagnement au fil du temps : comment l’élève est-il pensé ? » Le GFEN sera également présent par une table de librairie.
Sixièmes Rencontres du LIEN 22 juin 2018 Valérie Pinton 6èmes Rencontres du LIEN International d’Education Nouvelle en Roumanie Timisoara : (20) 21-23 juillet 2018 Eselnita : 25-26 juillet 2018 L’objet de nos rencontres est d’inventer et de mettre en oeuvre, à l’école et ailleurs, des formes de travail (ateliers, démarches, débats, écriture collective, tables-rondes) qui permettent d’apprendre dans la collaboration plutôt que dans la compétition, l’action plutôt que la docilité ; pour que se construisent dans le même temps démocratie et savoirs. Programme et inscription sur le site du LIEN
Rencontres de l’éducation du CIDEF, 20-21 juin, Gennevilliers 15 juin 2018 Valérie Pinton Les rencontres de l’éducation organisées par le CIDEF (Centre d’Information et de Documentation d’Etude et de formation des Elus) 23 et 24 octobre 2018 à Gennevilliers Ces dernières années ont été marquées par de multiples réformes de l’Education Nationale. Parfois contradictoires, très rarement concertées, trop souvent éloignées des besoins et des attentes de notre temps, aggravant même les inégalités. Jamais neutres, elles interrogent au fond la place de l’école et plus globalement celle de l’éducation dans notre société. Et force est de constater que les collectivités locales et leurs élus sont bien souvent au cœur de ses enjeux, par ce qui leur est imposé mais aussi par ce qui y est inventé, imaginé, créé. C’est pourquoi le CIDEFE a souhaité construire ces deux jours de formations pour prendre le temps de comprendre, d’analyser et de réfléchir sur ces questions qui traversent toutes les politiques locales et qui constitueront des enjeux majeurs pour les projets à venir. OBJECTIFS : – Comprendre les réformes récentes et en cours – Etat des lieux de la maternelle et des rythmes de l’enfant – Echanger autour de la question des inégalités scolaires – Réfléchir aux liens écoles/parents – Construire un projet commun entre temps d’école et temps de loisirs éducatifs – Elaborer des projets éducatifs de territoire pour 2020 Intervenants : Jacques Bernardin, Président du GFEN (Groupe français d’Education nouvelle) Hélène Cillières, collaboratrice du Sénateur Pierre Ouzoulias Paul Devin, responsable du syndicat des inspecteurs du syndicat FSU Christian Foiret, conseiller municipal de Saint-Jean-De-La Ruelle (45), Vanessa Ghiati, maire adjointe de Malakoff (92) Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers (92) Claire Leconte, professeur émérite de psychologie, université Lille 3 et chercheur en chronobiologie, laboratoire Psitec Christine Passerieux, rédactrice d’une revue sur l’école et ancienne enseignante, membre du GFEN Programme / inscription
« Dans et hors l’école. Réussir, ils en sont tous capables ! » 4 juin 2018 Jacqueline Bonnard Le 26 mai se déroulaient à Ivry sur Seine les 11èmes rencontres nationales sur l’aide du GFEN. Dans une période où les annonces ministérielles visant à « réformer » notre système éducatif se succèdent, nombre de participants à cette journée ont trouvé salutaire de se poser et réfléchir collectivement aux problématiques proposées. Introduites par Pascal Diard, ces rencontres se veulent un moment de réflexion sur ce qui fait impasse à la réussite scolaire de bon nombre d’enfants issus de milieux populaires (mais qu’est-ce que la réussite scolaire ? Qui décide de la réussite ? Et pourquoi ? Comment ?). Il décrit le contexte dans lequel ces rencontres se déroulent : discriminations, coupes budgétaires, répression contre les étudiants qui protestent contre le « tri sélectif » à l’entrée de l’université. On assiste à une marchandisation de l’éducation (Teach for France, entreprendre pour apprendre pour ne citer que ceux-là), aux replis individualistes quotidiens face aux difficultés scolaires. Il rappelle les principes fondateurs du GFEN : le « Tous Capables ! », le refus des inégalités, la nécessité du collectif pour penser les métiers de l’éducation, une approche de la formation qui s’appuie sur une mise en situation des stagiaires permettant un travail réflexif sur les pratiques. Il souligne le travail local avec la municipalité d’Ivry sur Seine et le conseil départemental du Val de Marne. Remerciant tous les organisateurs de cette manifestation, il déplore l’absence d’Anne Barrère victime d’un accident de la route et hospitalisée. Il rappelle la liste des partenaires présents : Café pédagogique, les CEMEA, les partenaires du CAPE, SNUipp et FSU, FNAREN, FNAME. Méhadée Bernard, adjointe aux affaires scolaires et des politiques éducatives de la ville d’ivry, déclare, au nom du Maire empêché, que la ville d’Ivry est fière d’accueillir les rencontres du GFEN. La municipalité d’Ivry est consciente que l’école ne peut faire réussir tous les élèves que si on fait évoluer les pratiques. La municipalité d’Ivry mène de nombreuses actions pour une éducation plus juste, mieux adaptée aux besoins. Méhadée Bernard rappelle les partenariats avec différentes associations, mais également avec des institutions comme le Louvre. Réussir, ils en sont tous capables, oui mais si on apprend ensemble : c’est par exemple ce que montrent des pratiques comme « le texte recréé » qui permet de travailler et construire de façon collective. Il est urgent aujourd’hui de s’engager pour redonner du sens au mot éducation. Evelyne Rabarel, vice-présidente du Conseil départemental du Val de Marne salue les participants. Elle relève que les débats et les mises en pratique de problématiques de cette journée sont d’une grande modernité : innovantes et audacieuses. De même que la pertinence des actions menées dont la biennale de l’éducation nouvelle qui s’est déroulée en novembre 2017. « Dans la situation actuelle, il nous faut articuler résistance et efficacité ». C’est le sens donné au partenariat entre le GFEN et le conseil départemental du 94. Contre la sélection et la politique libérale défendues par le nouveau ministre de l’éducation nationale, le département est décidé à continuer à soutenir un système scolaire de qualité : s’engager au-delà des compétences dévolues pour le soutien à l’éducation dans et hors l’école. Le pari du « Tous capables! » est un pari partagé qui va dans le sens du projet départemental mais également l’importance donnée à la place des parents qui doivent tous être reconnus dans leur statut. « Dans cette période complexe, vous êtes bienvenus en Val de Marne ! « lire l’intervention Serge Boimare : « Comment en arriver à une école de la réussite pour tous ? » Tous capables d’accord ! Mais une école de la réussite de tous ? Faire en sorte que chacun continue sa progression ? Il faudrait arrêter le soutien et la méthodologie à outrance qui caractérisent les dispositifs d’aide actuels dans les établissements scolaires français. Il dit fréquenter des jeunes intelligents qui sortent de l’école sans bagage culturel leur permettant de s’insérer économiquement et socialement. Il préconise un nourrissage culturel afin de se construire un véritable fonctionnement intellectuel et sortir de l’empêchement de penser. Une des questions à se poser est la suivante : Qu’est-ce qui fait que certains fabriquent des stratégies pour sortir des apprentissages ? 1 – La réalité de l’empêchement de penser Cet empêchement est à la fois un manque de culture et une pratique langagière déficiente. Il donne l’exemple d’un préadolescent réfractaire à l’apprentissage qu’il a suivi récemment. J. est vif d’esprit mais en grande difficulté devant les apprentissages de base. Pourquoi n’arrive-t-il pas à apprendre à l’école ? J. entre en 6ème. Ses parents sont très pris par leur métier. Le jour de la rentrée, il est inquiet mais porte le maillot du PSG et de belles chaussures. Au bout d’un mois, il est rassuré, parce « bien respecté » mais ses résultats scolaires sont problématiques. Au niveau de la lecture, il « plonge dans le texte et brode autour », ses connaissances sont essentiellement phonétiques ; il n’est pas capable d’enchainer deux arguments et termine ses phrases par « sur la vie de ma mère ! ». C’est l’élève sur cinq dans nos statistiques. Quelles réponses de l’institution ? Marginalisation, groupe de soutien, carnet de liaison (comportement agité pour se faire exclure : avertissement pour le travail et la conduite.) qui devient un objet de discorde entre l’école et la famille qui ne veut pas enfoncer l’enfant. Pourquoi cet état de fait ? Si l’on médicalise ce cas, on diagnostiquera « Hyper actif avec troubles de l’inconscient » et l’on trouvera une médication « adaptée ». Mais que dit J. de ces difficultés : « C’est quand je ne trouve pas tout de suite et que je dois chercher. Tout se brouille dans ma tête et ça m’énerve. Ou c’est trop dur ou c’est l’exercice bidon. » J. n’a pas construit les compétences psychiques nécessaires aux situations d’apprentissage : frustration et entrainement aux interactions langagières, reconnaitre ses manques. Apprendre, c’est accepter d’entrer dans un cadre et vivre un moment de solitude. Ceci déclenche l’arrivée de peurs et de déstabilisation. J. se protège par l’empêchement de pensée : évitement systémique du temps du doute nécessaire aux apprentissages, développement des stratégies de réponses immédiates. A cela s’ajoute la dictature du slogan qui s’appuie sur des poncifs ou quelques conformismes, d’où une inhibition intellectuelle ou une rigidité mentale. Quelles propositions ? Il faut éviter de vouloir combler les manques. Il faut l’aider à remettre en route un fonctionnement de la machine à penser, l’alimenter et l’entrainer à fonctionner. Comment ? en apportant de la culture : lecture de textes sur les questions existentielles puis faire passer ces nouvelles représentations en mots. Parmi ces lectures, les Contes de Grimm sont pertinents. A partir de ces lectures et d’un échange à partir de ce qu’il en a compris, petit à petit il a pu préciser sa pensée, se fabriquer une écoute puis revenir sur le récit. La construction d’un langage argumentaire s’inscrit dans le temps (environ 6 mois) mais c’est ce qui permet de supporter ce temps réflexif autour des apprentissages. A partir de ce cas individuel, comment transférer ces propositions pour la classe ? 2 – Le nourrissage culturel Peut-on mettre cela en place cela dans les classes ? Serge Boimare affirme que oui en listant les bienfaits de cette pratique : – cela offre une chance d’intéresser les décrocheurs et aller les chercher, – cela convient à tous les élèves et apporte une cohésion au groupe, – on construit un patrimoine commun pour étudier ensemble et donner du sens au savoir, – c’est au programme de toutes les classes, – on protège les enseignants de l’empêchement de penser. Il souligne que faire ce travail en équipe dans une école multiplie la réussite. Il faut prendre du temps pour réinscrire ces élèves dans le développement de la pensée. Il existe des applications en collège : une question d’équipe avec une rencontre hebdomadaire du groupe d’enseignants. Chaque séance est suivie d’un écrit sur un cahier de médiation culturelle. Ces traces ne sont pas forcément corrigées mais permettent de lancer les élèves dans l’écrit. Pour en savoir plus Les ateliers du matin : « Faire avec les différences sans les penser et les vivre comme des inégalités » Dans l’atelier Parents/professionnels de l’éducation, rencontre pour une coéducation effective, Jean Bernardin accueille une vingtaine de personnes constituant un public varié : enseignants du premier et du second degré, animateurs sociaux, responsables de collectivités locales. Dans un premier temps, chacun va trouver trois bonnes raisons de travailler avec les parents ; puis il s’agira de préparer une réunion de parents avant de mettre en commun les différentes propositions. L’objectif est le suivant : comment prendre appui sur les compétences réelles des parents auteurs des premiers apprentissages pour les réhabiliter dans leurs capacités éducatives et construire avec eux une complicité éducative au service du développement et de la scolarité de leur(s) enfant(s) ? Dans une salle du Petit Robespierre, l‘atelier Tous capables d’apprendre ! Oui mais comment ? démarre avec une démarche de « texte à trous » pour faire approcher le concept de réflexivité mais sans en prononcer le mot puisque le texte doit apporter des connaissances à ce sujet. Il s’agit d’un texte de Jacques Crinon extrait du livre dirigé par Chabanne et Bucheton « Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire » (PUF,2002). Une mise en activité individuelle, un travail en petits groupes et une mise en commun permettent de se plonger dans les rapports entre langage et pensée et de confronter ses idées avec celles des autres. Il est bien question de pratiques langagières scolaires plus efficaces et plus réflexives que d’autres selon les situations d’enseignement-apprentissage mises en œuvre. Dans un deuxième temps, Justine Donnard, l’animatrice de l’atelier, donne quelques éléments théoriques en référence aux travaux de Bernard Lahire sur l’oral pratique des familles et l’oral scriptural de l’école et à ceux de Jacques Crinon qui préconise l’usage d’un « journal des apprentissages » avec les élèves. Ceux-ci écrivent chaque jour ce qu’ils pensent avoir fait ou appris dans la journée de classe. Les élèves de Justine sont au CM2 et commencent souvent par des ressentis (j’ai aimé, c’était drôle), puis peu à peu, entrent dans les disciplines scolaires puis dans les savoirs à proprement parler. Par groupes, nous étudions les écrits de trois élèves à trois moments de l’année. Justine nous décrit précisément comment elle met en place ce dispositif. Une collègue dit l’utiliser en CE et une autre au collège. La conclusion renvoie à des « écrits intermédiaires », proches de ce que Vygotski appelait du « langage pour soi », « tout à la fois traces et outils de l’activité cognitive des sujets en train de résoudre des problèmes et construire des savoirs ». Plus loin,on s’interroge autour de la phrase de Rimbaud « moi, suis-je un autre ? » et les représentations que nous entretenons sur l’égalité filles/garçons. Marie –Pierre Dubernet explique la genèse du projet dans l’école où elle enseigne. Tout commença par une activité d’acrogym où les groupes de 7 élèves devaient réaliser une pyramide puis en analyser la stabilité ainsi que le mode d’organisation choisi. Pour poursuivre la réflexion, Marie Pierre propose la démarche « histoire de Julie » à vivre en accéléré lors de cet atelier. Soit un extrait d’un album de Christian Purel et sa traduction en espagnol : il s’agit de retrouver un choix de traduction qui ne semble pas correspondre au mot français. Pourquoi « garçon manqué » en français se traduit-il par « garçon mal éduqué, grossier » en espagnol ? Or dans l’histoire, il s’agit d’une fille « Julie » ; mais qui parle ainsi de Julie et à qui ? On comprend assez vite qu’il s’agit d’un échange entre ses parents sur le comportement de leur fille bien éloigné de leurs attentes. Mais ces attentes sont-elles les mêmes selon les cultures, les époques ? Sont-elles les mêmes pour une fille ou un garçon ? Deux groupes sont alors constitués : on donne à chacun des groupes une banque d’images issues de l’album « Julie qui avait une ombre de garçon ». Un groupe dispose des images de Julie, l’autre des images de son ombre (les deux groupes pensent avoir les mêmes images!). Il s’agit d’utiliser ces images, les coller sur une ou plusieurs feuilles et illustrer le hors-champ (qui est avec elle ? que pense –t-elle ? pourquoi cette position ?). Les productions sont affichées sachant qu’il s’agira de commenter l’exposition lors de la venue de l’autre groupe. Quelle surprise lorsqu’on s’aperçoit que selon le « genre » les attentes et les attitudes sont bien différentes ! Une démarche très stimulante donc qui permet de s’interroger sur ce qui fait blocage à l’égalité filles/garçons et pas toujours où l’on croit que ça se niche. Dans l’atelier « Carte postale ? Mais c’est terminé avec internet ! « le secteur arts plastiques propose d’aller au-delà de la perception que nous avons tous de nos aptitudes dans un domaine qui nous semble « étranger ». Tous à nos crayons, pinceaux, colle et ciseaux à l’encontre des idées du don mais sur le partage, la solidarité, l’étonnement et la surprise ! petite pause à la librairie Ateliers de l’après-midi : » Pas de liberté de pensée sans égalité de pensée « Justement parlons d’égalité : Le mot « égalité », ça veut dire quoi ? Laurent Carcéles propose un partage d’expériences pour questionner l’égalité et mettre en route la machine à penser. Il présente la démarche qui va être vécue : « texte à trous » que certains nomment « démarche vocabulaire » conçue dans les années 70 par des enseignants du premier degré ; c’est une situation à vivre où chacun est mis d’emblée en difficulté et contraint de s’appuyer sur le groupe pour réussir l’exercice. Pour l’instant, il s’agit de l’extrait d’un Rapport présenté au Sénat à propos d’une proposition de loi en 1880. On comprend assez vite qu’il s’agit d’éducation mais de l’éducation de qui ? Il nous revient qu’un certain Jules Ferry était alors Ministre de l’Instruction Publique ; l’une d’entre nous se souvient même qu’il étendit aux jeunes filles l’enseignement secondaire, voilà ce qui pourrait nous aider à retrouver les « bons » mots. Pas si simple ! Malgré tout on retrouve l’essentiel et par la même occasion, on perçoit le chemin parcouru depuis cette période pour l’obtention juridique d’un accès à l’enseignement secondaire pour tous ; pour autant l’accès au savoir pour tous reste à construire. Dans la cour du Petit Robespierre, place au Théâtre de l’opprimé initié par Augusto Boal qui déclarait en 2009 à l’UNESCO lors de la célébration de la journée mondiale du théâtre : « Nous sommes tous des acteurs : être citoyen, ce n’est pas vivre en société, c’est la changer ». La méthode du théâtre de l’opprimé partage les convictions du GFEN : la conviction que l’être humain possède le langage théâtral (tous capables !) et la conviction que le théâtre comme l’éducation nouvelle peuvent et doivent être un outil pour changer le monde par une émancipation qui ne peut être qu’individuelle et solidaire. Quelques exercices d’échauffement pour apprendre à se connaître et se faire confiance, puis le groupe produit un théâtre forum qui est déjà l’occasion de changer la société : à partir d’une question d’actualité la troupe interprète une scène au dénouement dramatique dans laquelle se joue un rapport de domination. Une occasion de réfléchir, de mettre en action ses idées, ses alternatives, sa volonté de changer la situation. Changer la situation, ce fut le combat des peuples colonisés dans la deuxième moitié du 20ème siècle. Décoloniser les consciences : une urgence d’égalité! A partir d’un texte de Galieni après la démarche « questions préalables », il est demandé de faire le portrait du malgache selon les colonisateurs, sur un plan individuel mais également sur un territoire. Sous le trait de crayon de Pascal Diard, se reconstruisent les stéréotypes coloniaux : proche de l’état de nature, primitif, peu éduqué, vivant de peu, naïf. Il est rappelé la grande révolte de 1947 à Madagascar qui fut réprimée violemment. Pour les historiens, il existe deux conceptions de la décolonisation : la décolonisation (pacification) ou la guerre de libération. Décoloniser les consciences s’applique d’abord aux colonisateurs mais cela concerne également les colonisés qui ont intériorisé sans le vouloir certains des stéréotypes listés précédemment. Ce que décrit très bien Franz Fanon dans « Peau noire, masques blancs ». «L’objectivité scientifique m’était interdite, car l’aliéné, le névrosé, était mon frère, était ma sœur, était mon père». Rencontrer l’autre, ses écrits, ses doutes et ses richesses. Le secteur écriture nous propose de s’inviter dans les parages et les pages d’une ville au détour d’un atelier d’écriture. Il s’agit de sortir des murs, d’écouter de manière inattentive, de se plier aux contraintes cependant pour mettre en travail une langue. Commençons par une lecture de textes dont on retiendra quelques bribes pour faire une fresque à l’aide de feutres et de couleur. Avec comme seul bruit de fond le crissement de la pointe des feutres sur l’affiche, les textes défilent au sein desquels s’échappent les mots. Mais déjà on roule la fresque et on l’emmène ; on prend les feutres, un carnet et un stylo pour faire de la matière : vagabondage assuré ! De mots, il est encore question dans un « colloque des philosophes » réunissant Platon, Hobbes, Rousseau, Kant, Stuart Mill et Lucien Sève autour de la question « Les hommes sont-ils égaux ? ». Cette démarche construite par le secteur « philo » et animée par Nicole Grataloup semble répondre aux questionnements posés dans les autres ateliers. Quel concept de l’égalité peut nous être utile ? L’égalité est toujours à construire ; dans la pratique, selon que j’envisage une activité en pensant égalité ou non je ne pratique pas de la même façon. L’égalité n’est pas un état et selon le contexte elle se construit lorsque chacun s’autorise à dire « je » et apprend à dialoguer avec la pensée de l’autre. L’égalité s’appuie sur le principe de négociation de droits. De l’avis des participants, la démarche a permis de construire de l’égalité dans le sens où tout le monde est déstabilisé au départ, mais chacun a réussi à développer sa pensée dans un domaine qui n’est pas le sien. Un grand merci aux organisateurs et petites mains locales qui ont permis un bon déroulement de cette journée. Jacqueline BONNARD Voir aussi : le reportage du Café Pédagogique l’intervention de Serge Boimare sur le blog du SE-UNSA
Comité consultatif ANLCI 3 juin 2018 Jacqueline Bonnard L’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme (ANLCI) a été créée en 2000, sous la forme d?un groupement d’intérêt public, dans le but de fédérer et d?optimiser les moyens de l’État, des collectivités territoriales, des entreprises et de la société civile en matière de lutte contre l’illettrisme. Dans ce cadre, l’ANLCI mobilise et travaille avec et pour ceux qui agissent au niveau institutionnel et sur le terrain pour prévenir et lutter contre l’illettrisme. Son rôle est de définir des priorités d’action et d’accélérer leur mise en oeuvre : mesure de l’illettrisme, élaboration et diffusion d’un cadre commun de référence, impulsion et coordination de projets. Le GFEN est membre du comité consultatif de l’ANLCI et participe aux différentes réunions de ce comité. La dernière réunion s?est déroulée le 15 mai à la bibliothèque de la cité des sciences et de l’industrie. Les points abordés – Le projet de pacte national pour agir ensemble contre l?illettrisme : « de la dépendance à la liberté » qui se décline en 10 engagements : Ensemble de manière coordonnée et organisée Regarder la réalité en face Utiliser la définition commune de l?illetrisme Installer des comités consultatifs régionaux Créer un environnement inclusif pour que le numérique profite à tous Proposer un accompagnement de qualité Considérer l’accompagnement des personnes comme un investissement essentiel Réaffirmer le rôle central de l?action culturelle Agir dès le plus jeune âge et avec les familles Associer les personnes concernées – L’après-midi a été consacré à la présentation du projet « Détours et déclics » qui relate une vingtaine de projets portés par des associations locales qui interrogent la place de la culture pour permettre à ceux qui ne maîtrisent pas les codes linguistiques d’accéder aux ressources symboliques qui fondent le sentiment d’appartenance à la Cité. Deux supports ont été édités : un support écrit sous la forme d’un ouvrage édité par le Ministère de la culture, un film avec reportages, analyses, entretiens, contributions d’experts. Ce film réalisé par Philippe Worms : « Les orages, ça finit par passer » tourné dans des lieux très différents montre comment l’action culturelle peut provoquer chez une personne en difficulté linguistique un déclic pour découvrir d’autres façons d’être au monde, de retrouver confiance en soi, d’accroître son pouvoir d’agir tout en participant à la vie de la cité. Témoignages forts qui interpellent tout citoyen sensible au problème de l’illettrisme et tout pédagogue soucieux de faire réussir tous les élèves quel que soit son milieu social d’origine. Bande annonce : « Les orages, ça finit par passer… » écrit et réalisé par Philippe Worms à l’initiative du ministère de la Culture. « Oubliés de la réussite scolaire, taulards ou exilés, ils se trouvent souvent dans des situation d’exclusion ou de grande précarité. Tous ont en commun d’avoir participé à des projets culturels et artistiques menés par des structures et associations de terrain soutenues par le ministère de la Culture (Délégation générale à la langue française et aux langues de France) à travers deux appels à projets « Action culturelle et langue française ». A travers ces actions, les enjeux pour eux sont gigantesques. Avec leurs mots, leurs émotions, ils se sont confiés ici, afin que d’autres, peut-être, fassent le même chemin. Car, avec beaucoup de volonté, d’humanité, et le soutien de personnes engagées corps et âmes dans ce travail, « les orages ça finit par passer ». » Jacqueline Bonnard
Associations complémentaires de l’école : partenariat réussi avec L’ESPE Centre Val de Loire 2 juin 2018 Jacqueline Bonnard Depuis 2015, sur l’académie d’Orléans-Tours, les associations complémentaires de l’école* se sont constituées en CAPE académique. En concertation avec le directeur de l’ESPé, une journée et demie de formation pour chacun des six sites départementaux est proposée aux étudiants MEEF2 du 1er et du 2nd degré. Intégrée au tronc commun de la formation, cette action porte sur La place du projet, le travail d’équipe et la dimension partenariale au service de la réussite de tous. Lors de la rencontre avec le directeur de l’ESPE Val de Loire, une trame de l’action a été proposée avec les objectifs de formation associés. Il a été convenu que la première journée suivrait le même schéma directeur sur les six sites que compte L’ESPE, la troisième demi-journée s’appuyant sur des demandes locales des étudiants stagiaires. L’académie étant très étendue, ce sont les représentants locaux des différentes associations qui encadrent cette formation en accord avec les responsables de formation des différents sites de l’ESPé. A partir du cadre académique, sur chaque département des équipes se sont constituées autour de deux référents pour proposer des ateliers permettant la découverte de la diversité d’un tissu associatif local aux valeurs communes : coopération, émancipation par le savoir, principe d’éducabilité, pédagogie du projet. La plupart du temps, ces ateliers sont co-animés par deux associations permettant une complémentarité de points de vue et/ou d’approches. L’exemple de la journée du site de Blois Sur chaque site, une réunion avec le responsable de formation a lieu en amont ainsi qu’avec les responsables de filière le souhaitant. Ces points d’étapes permettent d’aborder les aspects matériels, les modalités d’inscriptions aux ateliers, la communication auprès des étudiants. C’est au total un réseau de 70 militants qui s’est constitué sur le plan académique, organisés localement pour répondre à la demande. Pour la majorité des étudiants, c’est une véritable découverte tant sur le plan humain que pédagogique. Le bilan des stagiaires A l’issue de chacune des journées, un questionnaire (trois questions ouvertes + une question fermée) est proposé aux participants. Une très grande majorité des étudiants ont jugé cette journée intéressante voire très intéressante. Ils ont marqué leur étonnement en découvrant la diversité des associations partenaires de l’école, les valeurs affichées, le partenariat possible, l’apport pédagogique des ateliers proposés. Ils ont proposé des aménagements pour les années à venir : calendrier de ces journées, la durée de cette formation, les interactions possibles. Beaucoup d’échanges informels avec les animateurs d’ateliers et des contacts pour la suite. Chacun de ces bilans a été envoyé aux responsables de site, aux animateurs des ateliers, au directeur de l’ESPE Centre Val de Loire. Des effets inattendus La préparation décentralisée a permis aux différentes associations de se rencontrer localement autour de ce projet et de renforcer les liens en organisant la co-animation. Si la trame de la journée était commune, les ateliers se sont construits en fonction des compétences locales. Et ce sont 70 animateurs locaux s’investissent sur les différents ateliers, créant ainsi un maillage sur l’ensemble de l’académie et une mise en réseau des militants associatifs. Les DDEN ont depuis intégré le CAPE académique et nous accueilleront l’an prochain les Francas. Jacqueline Bonnard * La coordination du CAPE académique Orléans-Tours est assurée par le GFEN37 (Jacqueline Bonnard). Une plaquette de présentation a été élaborée.
11èmes Rencontres nationales « Dans et hors l’école. Réussir, ils en sont tous capables ! » 26 mai 2018, Ivry 15 mai 2018 Valérie Pinton Lire le reportage des rencontres Dépliant (programme, inscription) Affiche Des inégalités… L’éducation peine à enrayer les inégalités qui lui préexistent voire les renforce, rompant avec sa promesse de justice et le principe d’égalité. Aucun éducateur (qu’il soit parent, enseignant ou accompagnateur) ne peut s’en satisfaire. Quelles en sont les médiations ? La condensation des populations précarisées est peu propice à la mixité sociale et scolaire, prive de stimulations réciproques, et les pratiques qui se différencient à la baisse pour les élèves estimés fragiles creusent les inégalités. S’agirait-il de nier les différences ? Faire avec les différences sans les penser comme des inégalités L’« indifférence aux différences » est tout aussi discriminatoire. Finalement, qu’elles soient négligées ou surestimées, cela révèle un aveuglement sociologique. Négligées, les différences sont perçues et traitées comme des données de nature soumettant les destins au seul mérite individuel, à une « égalité des chances » mystificatrice, ne faisant que rebondir sur les effets d’initiations familiales bien diverses. Surestimées, elles soumettent à des propositions appauvries les enfants et les jeunes estimés comme ayant de faibles capacités… Tous capables ! Un défi à l’esprit de fatalité. Non pas donnée de nature mais objet de conquête, à éprouver au travers des pratiques. Fondement anthropologique que cette capacité de l’humain à échapper aux déterminismes, à surmonter les obstacles, à s’émanciper de ses limites. Les œuvres, savoirs et techniques témoignent de cette capacité à subvertir ce qui opprime, à s’extirper des pesanteurs du réel, à en accroître sa maîtrise. Conjuguer égalité et diversité Il revient aux éducateurs de passer les témoins de cette conquête socio-historique. Egalité d’ambition qui consiste à créer les conditions pour chacun de son propre dépassement, par le biais du collectif. Mettre en scène les problèmes, s’appuyer sur la pluralité des points de vue, solliciter à la fois l’imaginaire, la créativité et la raison critique sert l’appropriation culturelle et la construction identitaire, donnant à chacun « le meilleur des autres » pour qu’il puisse se construire… Ces 11èmes Rencontres croiseront ateliers, témoignages et interventions. Sont ainsi invités à intervenir : – Serge BOIMARE, qui a été directeur pédagogique du Centre Claude Bernard de Paris, rééducateur, psychologue clinicien, auteur de : L’enfant et la peur d’apprendre (Dunod, 1999) et, Ces enfants empêchés de penser (Dunod, 2008) et qui suit actuellement des équipes engagées sur ses pistes de travail. – Anne BARRÈRE, Sociologue, professeure en sciences de l’éducation à l’université Paris Descartes ; auteure de nombreux ouvrages, dont : Travailler à l’école. Que font les élèves et les enseignants du secondaire ? (PUR, 2003) et, plus récemment : Au cœur des malaises enseignants (Armand Colin, 2017). Ces Rencontres, soutenues par la ville d’Ivry-sur-Seine et par le Conseil Départemental du Val-de-Marne, sont organisées en partenariat avec l’Observatoire des Zones Prioritaires et le Café Pédagogique. Elles sont ouvertes à tous-toutes. PROGRAMME 9h : OUVERTURE : – Mairie d’Ivry-sur-Seine – Evelyne RABARDEL, Vice-présidente du Conseil départemental du Val de Marne, chargée des collèges, de l’action pour la réussite éducative, de la culture, de I’archéologie, du patrimoine culturel, des archives départementales et du travail de mémoire. – GFEN 9h30 : Serge BOIMARE « Comment en arriver à une école de la réussite pour tous ? » 10h15 : Anne BARRÈRE « Des épreuves scolaires à l’éducation buissonnière : la double vie des adolescents » 11h : ATELIERS « Faire avec les différences sans les penser et les vivre comme des inégalités » 1 : Parents/professionnels de l’éducation, rencontre pour une coéducation effective TOUS les parents sont auteurs de pratiques d’apprentissages réussis. Comment prendre appui sur ces compétences réelles pour les réhabiliter dans leurs capacités éducatives et construire avec eux une complicité éducative au service du développement et de la scolarité de leur(s) enfant(s) ? 2 : Tous capables d’apprendre ! oui mais comment ? Faire vivre un outil de progression au service des enfants et des adultes : le journal des apprentissages. 3 : « Carte postale ? Mais c’est terminé avec internet ! » « Carte postale ? Mais moi j’ai jamais été doué.e ni pour le dessin, ni pour la peinture » Et si cet atelier s’ouvrait sur d’autres horizons – à l’encontre des idées de don mais sur le partage, la solidarité, l’étonnement et la surprise ! 4 : La sociolinguistique au collège ? Chiche ! Faire le pari de mettre la sociolinguistique à la portée des jeunes, c’est : – Les aider à lever les résistances aux apprentissages tout en donnant un sens aux activités scolaires, – Leur permettre de s’emparer des enjeux de fond liés à la question du langage, – Leur permettre de construire collectivement une véritable culture commune en donnant à chacun … le meilleur des autres ! 5 : Moi, suis-je un autre ? Quand on est petite fille ou petit garçon, la phrase de Rimbaud s’applique-t-elle ? Une démarche de « lecture » valable à tout âge aussi bien dans la classe que sur les terrains de l’animation. 15h : Ateliers « Pas de liberté de pensée sans égalité dans les pratiques » 6 : Le mot « Égalité », ça veut dire quoi ? En vivant ensemble la pratique du texte à trous, à partir d’un texte qui fait partie de l’histoire politique de la France, nous découvrirons quelques variations lexicales de cet étrange mot qui pourraient nous permettre de remettre en questionnement ce que nous voulons dire aujourd’hui quand nous l’utilisons. 7 : Décoloniser les consciences : une urgence d’égalité ! Des questions préalables pour comprendre et abolir tout rapport colonial : mettre à l’épreuve un discours sur la pacification à Madagascar ! et puis qu’on nous fiche la paix ! 8 : Les hommes sont-ils égaux ? Un « colloque des philosophes » réunit Platon, Hobbes, Rousseau, Kant,Stuart Mill et Lucien Sève pour en débattre, et éprouver à quel point la question de l’égalité est cruciale dans la conception de l’humain. 9 : Rencontrer l’autre, ses écrits, ses doutes et ses richesses. S’inviter dans les parages et les pages d’une ville. Donner place à nos imaginaires. Un atelier d’écriture pour se découvrir en train d’écrire… pour de bon au coin d’une rue ». 10 : Le théâtre de l’opprimé « Être citoyen, ce n’est pas vivre en société, c’est la changer ! », Augusto Boal. L’enseignement de la citoyenneté au secondaire ne s’aventure que trop peu souvent sur les chemins d’une citoyenneté critique et en acte qui peut agir sur la société et la transformer en même temps qu’elle la comprend. Cette séance se veut ainsi une introduction au théâtre de l’opprimé créé par Augusto Boal dans l’Amérique latine des années 1970. Son objectif est de rendre visibles des conflits sociaux et politiques en soutenant la prise de parole de groupes dominés et marginalisés, opprimés par les pouvoirs totalitaires. Le théâtre forum est son outil le plus spectaculaire : à partir d’une question d’actualité la troupe interprète une scène au dénouement dramatique dans laquelle se joue un rapport de domination. Le public est ensuite invité à réfléchir sur comment affronter les conflits et dominations joués. Devenu « spectActeur », entrant en scène, se confrontant avec les autres personnages, il met en action ses idées, ses alternatives, sa volonté de changer la situation. La méthode du théâtre de l’opprimé partage les convictions du GFEN : la conviction que l’être humain possède le langage théâtral (tous capables !) et la conviction que le théâtre comme l’éducation nouvelle peuvent et doivent être un outil pour changer le monde par une émancipation qui ne peut être qu’individuelle et solidaire. Ainsi, les stagiaires, après s’être échauffés avec quelques-uns des jeux pour acteurs et non-acteurs, produisent un théâtre forum qui est déjà l’occasion de changer la société. 18h15 : CLOTURE & perspectives INFORMATIONS PRATIQUES Participation aux frais d’organisation : – 30 € – 20 € pour les adhérent-e-s au GFEN – 5 € étudiant-e-s, chômeur-euse-s, précaires Repas (par la Cantine des Bokhalés) : 12 € (s’inscrire au repas avant le 22 mai) Lieu : Espace Robespierre, 2 rue Robespierre, Ivry-sur-Seine Au pied du Métro 7, Mairie d’Ivry ou 10 min du RER C Ivry.
Interventions du GFEN en Guyane 9 avril 2018 Valérie Pinton A l’invitation du SNUipp-FSU Guyane Jacques BERNARDIN est intervenu dans le colloque : « L’école est-elle capable de faire réussir tous les élèves » organisé par le SNUipp-FSU Guyane à l’hôtel Royal Amazonia de Cayenne et au Lycée Raymond TARCY de St Laurent, début mars (2018). « M. Bernardin est un spécialiste de l’entrée dans l’écrit à l’école. Il distingue deux catégories essentielles d’apprenants : les actifs-chercheurs et les passifs-récepteurs. L’analyse de leurs comportements s’appuie notamment sur la psychologie de Vygotski, Bruner, Piaget, Leontiev et Wallon. Le SNUipp-FSU se distingue d’autres syndicats car il s’interroge sur le coeur de notre métier : la pédagogie. Pour cela, nous avons besoin de confronter la recherche et la profession afin d’agir sur nos gestes professionnels et remettre du sens dans notre métier. […] » lire la suite A l’invitation de Sud Éducation Guyane Jean-Louis CORDONNIER et Pascal DIARD sont intervenus dans deux stages sur le thème : « Pédagogies émancipatrices » les 19-21 mars, à Saint-Laurent-du-Maroni et les 14-16 mars, à Cayenne. JT d’ATV Guyane, 14 mars 2018 Ils nous donnent à lire leur journal de bord : Cayenne, le 13 mars 2018Voici le GFEN embarqué pour la 3ème année consécutive en Guyane, invités par Sud Education. Cette fois-ci, comme il y a 2 ans, Jean-Louis Cordonnier et moi-même représentons le mouvement. Un week-end de préparation à Perpignan n’a pas été de trop pour proposer aux camarades de Guyane des pistes de démarches et d’ateliers : 17 en tout ! Nous étions chauds avant même de vivre sous un climat équatorial ! Mais cette année n’est décidément pas comme les autres ! Des changements significatifs se profilent, quelques effets de rupture aussi. Il faut savoir en effet que, tout juste après notre venue l’an passé (avec Christine Passerieux et Guillaume Hallier), la Guyane a connu 15 jours de lutte et d’effervescence. Allait-on pouvoir en mesurer les conséquences ou bien cela était-il retombé dans l’oubli du quotidien ? Dans nos premières conversations avec Hortensia, il semble que la grogne reprend face aux promesses non tenues, même si l’expérience historique des luttes sociales nous montre que, dans ce type de processus, il n’y a rien d’automatique à ce que le mouvement reparte. L’un des premiers changements a été, à l’initiative des syndicalistes, de dédoubler le stage : 3 jours à Cayenne du 14 au 16 mars, et 3 jours à Saint-Laurent du Maroni du 19 au 21 mars. A ce jour les inscriptions se montent à 47 pour Cayenne et 56 pour Saint-Laurent, tout degré d’enseignement confondu. Encore un effort et elles pourront atteindre les 130 de l’année dernière. En outre nous avons été précédés par Jacques Bernardin qui, invité par le SNUipp, a fait une conférence remarquée y compris dans la presse locale. Ce séjour commence alors sous les meilleurs auspices puisque notre première réunion d’organisation définitive du stage et d’élaboration des contenus comprend 12 personnes, en lieu et place des 5 de l’an passé ! C’est dire les attentes et l’impatience des camarades de Guyane !! C’est dire aussi à quel point la dynamique de ces formations syndicales autour de la pédagogie est chargée de sens, surtout quand il s’agit de viser l’émancipation sous toutes ces formes !! Et la première rupture advint !! Etienne, Eva, Hortensia, Anne-Claire s’engagent à animer des ateliers, avec ou sans notre participation. Nous sommes devenus enfin des personnes à ressources multiples, et non plus seulement des formateurs ; nous sommes dans un début d’autogestion, et non plus seulement dans un processus de transformation venue d’en haut ; nous sommes fidèles à notre recherche (travailler le paradoxe de l’enseignant-e qui consiste à tout faire pour disparaître) et à notre questionnement (« L’aide ? Comment faire pour qu’ils et elles s’en passent ? »). Mais cela va encore plus loin puisqu’Etienne propose de mener un atelier radio tout au long du stage ; et ça, Jean-Louis et moi, ne l’avions pas prévu. Nous sommes même à deux doigts d’y participer ! Je crois bien que nous allons nous laissertenter ! Hier encore Jean-Louis a travaillé avec Hortensia et Eva pour co-animer une démarche sur les langues créoles et le Petit Chaperon rouge. Demain je travaille avec Anne-Claire pour construire un atelier d’échanges de pratiques autour du nourrissage culturel inspiré des travaux de Serge Boimare. Ça bosse, ça coopère, ça s’auto-socio construit !! Voici donc le programme pour le stage de Cayenne qui s’intitule « Pédagogies émancipatrices » : Mercredi 9h-12h : Plénière (à quoi sert l’école ? réalisation d’une affiche par petits groupes) + débat mouvant (être prof c’est maîtriser parfaitement ce qu’on enseigne ; le prof est un modèle pour les élèves ; l’école émancipe les élèves ; les enfants ont besoin de l’école ; l’école est chargée de l’instruction, pas de l’éducation) et de 11h30 à 12h Etienne met en place son atelier radio. Jeudi : 9h-12h (théâtre de l’opprimé ; le petit Chaperon Rouge) et 14h-17h (Quadrilatères, Darwin) (atelier radio). Vendredi : 9h-12h (Jeanne Benameur et lire en polonais ; objection de conscience à la notation) ; 14h-15h30 (échanges de pratiques : nourrissage culturel selon Boimare) + plénière d’une heure trente de 15h30 à 17h. Mais il y a eu une deuxième rupture ! J’ai animé hier lundi une journée du PAF de Guyane pour le GFEN (« Gestion de classe et pédagogies spécifiques »), à la demande d’une IPR de Lettres-Histoire qui avait participé au 1er stage il y a deux ans ! Comme quoi les voies de la formation sont imprévisibles parfois ! Me voilà en présence de huit enseignant-es très motivé-es, de lycée pro mais aussi de collège, de lettres et d’histoire-géo mais aussi d’anglais. Un petit programme mijoté aux petits oignons : texte recréé avec écriture individuelle au final (suite au questionnement de Nadia après la réussite collective ! Sans compter la découverte par Fabiane de ses moments de décrochage parce que dès le départ elle avait trouvé « Le sultan » de Prévert violent, trop violent pour oser s’engager dans la recréation !), lecture silencieuse avec questions préalables sur Madagascar (Paul y avait enseigné 12 ans, et Nadia se posait la question des questions, donc …), lecture à dévoilement progressif (car Elodie, le midi à table, s’interrogeait sur comment faire entrer en lecture des élèves qui n’aimait pas ça, n’y trouvait aucun sens, ou ne savait pas lire tout simplement !), et, à l’arrache, le Code Noir en texte à trous, avec une recherche vite faite mais bien faite autour du 1er trou (Anaïs venait d’exprimer sa frustration à ne pas en avoir eu plus ! Philippe, sudiste convaincu, en profite pour informer du stage prochain). Autrement dit une dynamique de « ouf » à 8 ! Cerise sur le gâteau, discussion à bâtons rompus avec Laurent, à la sortie du stage, autour de ce qu’il anime avec ses élèves : je comprends alors que cet ancien directeur de prison devenu prof d’histoire en collège pratique le nourrissage culturel cher à Serge Boimare, sur le temps ritualisé du midi, avec sujet choisi par les élèves et « débat de preuves » (c’est moi qui le dit !). La passion d’enseigner se lit dans son regard ; je me souviens alors avec quelle force il prenait des notes pendant la journée, à quel point il me reprenait quand je me trompais dans une date ou le nom d’un roi, avec quelle écoute il participait aux discussions dans son groupe. J’avoue être reparti en grande forme, malgré les traces du décalage horaire ! Demain est un autre jour ! Pascal Lire la suite du journal