France Inter chez Radio-Cartable, la radio des enfants des écoles d’Ivry sur Seine (94)

France Inter chez Radio-Cartable

 la radio des enfants des écoles d’Ivry sur Seine (94)

Jeudi 21 mai, l’émission Le Téléphone Sonne de France Inter a eu lieu en direct du studio de Radio-Cartable. Radio-Cartable est une radio scolaire animée et écoutée par un millier d’enfants des écoles d’Ivry-sur-Seine, tous les jeudis, en direct, de 14 h à 15 h sur 89.4 FM

Les CM1 et CM2 de l’école élémentaire Maurice Thorez ont pris les commandes du Téléphone Sonne pour parler des espèces en danger.
Pourquoi les animaux disparaissent-ils ? Lesquels sont menacés ? Comment les protéger ?

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Colloque « L’anthropologie pour tous », 6 juin, Aubervilliers

Colloque organisé par les élèves du Lycée Le Corbusier d’Aubervilliers

L’anthropologie pour tous

La Commune-CDN d’Aubervilliers
2, rue Edouard-Poisson, 93300 Aubervilliers

Le samedi 6 juin 2015, de 9h30 à 16h30, à La Commune-CDN d’Aubervilliers, l’équipe du  théâtre  et  les  élèves  du  lycée  Le  Corbusier  d’Aubervilliers  organisent  un  colloque,  intitulé «L’anthropologie   pour   tous».  Son   but   est   de  montrer  que   l’enseignement   de l’anthropologie  constitue  une  réponse  plus  constructive  et  plus  sereine  aux préoccupations actuelles que celles – que nous croyons réductrices -, de l’enseignement du fait religieux et des cours de morale laïque.

Ce colloque est exceptionnel à bien des égards.

D’abord parce qu’il est organisé par des élèves que la stigmatisation médiatique, politique et sociale a trop souvent tendance à caricaturer. Reçus au Conseil Economique, Social et Environnemental le 17 février dernier, ces élèves ont fait preuve d’une maturité et d’une intelligence unanimement saluées par tous ceux qui les ont auditionnés. Ils font aujourd’hui le pari politique d’une véritable autonomie intellectuelle, et l’équipe de La Commune ? CDN d’Aubervilliers, est fière de les accompagner. La jeunesse nous offre avec eux l’occasion de rappeler que la culture et le savoir sont des outils de compréhension mutuelle et de fraternité.

Ensuite parce qu’il réunit des intellectuels et des savants de grande réputation et d’immense envergure. Françoise Héritier, Maurice Godelier, Joël Candau, Bernard Sergent, Bernard Lahire, Philippe Descola, Barbara Cassin, André Charrak, Stéphane François, Jean-Loïc Le Quellec et Christian Baudelot comptent parmi les meilleurs spécialistes français des sciences humaines. Ils s’associent tous à cette journée d’étude. Ils ont répondu à l’invitation de jeunes gens qui réclament que la question des identités, souvent mal posée et trop souvent déformée, soit éclairée par des intelligences tolérantes, sereines et fécondes.

Il  sera  présenté  et  animé  par  les  élèves  du  Projet  Thélème  du  lycée  Le  Corbusier qui ont été auditionnés* par le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) dans le cadre d’un avis sur « L’école de la réussite pour tous », avec le sociologue Christian Baudelot et l’équipe pédagogique qui les accompagne dans le projet. Ils interviendront en fin d’après-midi, pour illustrer la possibilité d’une anthropologie pour tous. Son public ne sera pas un public de spécialistes : la compagnie, variée, sera composée de jeunes,  de  leurs  parents,  d’habitants  d’Aubervilliers,  d’intellectuels  qui  soutiennent  notre projet, et de tous ceux que l’appétit d’un savoir non intimidant conduira jusqu’à nous.Chaque  peuple  et  chaque  société  a  sa  propre  vision  du  monde.  Ces  conceptions  sont extrêmement différentes et parfois contradictoires. Chacune prétend à l’universalité, aucune ne  l’atteint  réellement.  Les  propositions  fleurissent  actuellement  pour  refonder  l’unité nationale  par  un  enseignement  renforcé  des  valeurs  républicaines.  Mais  celui-ci  ne  saurait se  passer  d’une  élucidation  de  leurs  fondements  philosophiques  et  historiques.  Au  lieu  de s’installer   dans   le   dogmatisme   scientiste   d’une   raison   occidentale   certaine   de   ses représentations,  de  ses  croyances  et  de  ses  valeurs,  mieux  vaudrait  accepter  la  position ?
seule intellectuellement conséquente ? d’un comparatisme informé. […]

La rencontre entre ces maîtres et ces élèves mérite que ses spectateurs soient nombreux, et que son retentissement soit à la mesure de son importance.


Pour aller plus loin

Présentation et programme
Entrée libre. Tél. : 01 48 33 16 16

Et deux sites avec de nombreuses ressources :
– Le site de Jean-Loic Le Quellec, anthropologue qui accompagne ce projet.
On en parle… 
– Dans le prochain numéro de Dialogue n°157 « Apprendre, processus de socialisation », une entrevue avec Jean-Loic Le Quellec à propos du projet Thélème mené avec des élèves du Lycée Le Corbusier d’Aubervilliers qui a conduit à l’organisation de ce colloque.

* Cette audition remarquable est visible ici (à partir de 37:00).

Lettre de l’AFEF à Madame la Ministre de l’Éducation Nationale

Interpelée par l’accent mis sur la « maitrise du français »  dans le discours du Président de la République du 21 janvier, puis dans les « Onze Mesures pour une grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » publiées le 22 janvier, l’AFEF a écrit le lundi 26 janvier 2015 à Madame la Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Madame la Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,

Nous tous, enseignants, chercheurs, formateurs, membres de L’AFEF (Association Française des Enseignants de Français, de la maternelle à l’université), nous sentons particulièrement interpelés par les évènements dramatiques qui ont à nouveau endeuillé la société française et porté atteinte aux
fondements même de notre République : liberté, égalité, fraternité.

Madame la Ministre, dans votre discours du jeudi 22 janvier, où vous insistiez sur le rôle décisif que l’école doit mener dans ce combat contre la barbarie, une des « Onze mesures pour une grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République » que vous avez proposées nous concerne
tout particulièrement : « Engager un chantier prioritaire pour la maitrise du français ».
Nous ne pouvons qu’y souscrire, tant nous pensons qu’apprendre à parler, lire, écrire pour penser, apprendre, se construire et vivre ensemble, est la pierre angulaire de l’éducation et de l’instruction.
C’est pour apporter notre contribution à ce chantier prioritaire que nous nous adressons à vous. Car, au-delà de l’émotion bien légitime, il s’agit avant tout de faire le bon diagnostic.

Nous enseignons les œuvres de Voltaire, Diderot, Hugo, Zola, Camus…, et pourtant, Madame la Ministre, nous assistons, parfois impuissants, à la montée de fanatismes et intégrismes, politiques et religieux, dont nous devons affronter les discours délétères dans nos classes. Nous enseignons le français, comme langue première et seconde, et ne pouvons pas toujours empêcher nos élèves d’adhérer à ces discours pernicieux.
Nous tentons de les déjouer par la rationalité, souvent au prix d’épuisantes luttes quotidiennes. Nous voulons bien, au même titre que tous les acteurs de la communauté éducative, nous sentir collectivement responsables de n’avoir pas assez écouté ni entendu les cris d’alarme des adolescents, relayés par des enquêtes ou des rapports insuffisamment pris en compte. Dans une société où les agents économiques dominants et les leurres de l’argent obstruent l’avenir professionnel des jeunes,
avec une École championne des inégalités et d’une sélection scolaire dont sont toujours victimes les mêmes catégories sociales, on a trop vite oublié que le débat, le questionnement, le vivre ensemble et la compréhension du monde devraient être au cœur de toutes les disciplines, dont la discipline français.

Mais, Madame la Ministre, pouvons-nous faire plus ? Dans les établissements, nous courons après le temps, un enseignant de français en collège a vu doubler le nombre d’élèves dont il a la charge en quarante ans ; nous sommes, par les programmes successifs, soumis à des injonctions
contradictoires et des exigences démesurées et inadaptées ; notre discipline est traversée par des débats de société sur la lecture, l’orthographe, la grammaire, qui sous-tendent des réformes à répétition autant préjudiciables aux élèves qu’aux enseignants. Et progressivement,
insidieusement, les moments d’expression par l’écriture, la lecture, le débat, et le travail en projet ont diminué dans les classes du primaire, du collège et du lycée. De fait, si ne pouvons faire plus,
pourrions-nous faire mieux et autrement ?

Les mesures que vous proposez, Madame la Ministre, aussi louables qu’engageantes par le dynamisme et la mobilisation sur la laïcité qu’elles veulent insuffler, ne sont pas nouvelles, et ne vont pas assez loin. Vous annoncez, par exemple, une évaluation diagnostique au début du CE2, mais les grandes évaluations nationales en fin ou en début de cycle n’ont jamais produit de grands effets si elles ne sont pas accompagnées de changements importants des pratiques et des contenus d’enseignement. Le
nouvel enseignement moral et civique est ajouté sans indiquer s’il s’agira d’une discipline supplémentaire que l’emploi du temps des élèves aurait du mal à intégrer ou d’une compétence éducative partagée.
L’éducation aux médias, que vous renforcez, figure déjà aux programmes depuis longtemps sans qu’on en ait réellement évalué les effets escomptés ; certes, nous vous savons gré de considérer que les usages du numérique, loin d’être une évidence, doivent être réfléchis de façon critique et travaillés pour en faire de véritables vecteurs d’apprentissages.

Car si nous, enseignants de français, pouvons difficilement faire plus, Madame la Ministre, nous pourrions probablement faire « autrement », à condition d’être accompagnés et formés pour aider nos élèves à réussir. Les ressources existent pour refonder en profondeur un enseignement du français au service du développement personnel, social, professionnel et citoyen de chacun, elles existent dans la culture professionnelle, dans les revues d’associations militantes, dans les travaux de recherche de
la communauté internationale de didactique du français, qui depuis plus de trente ans n’ont cessé d’interroger les pratiques enseignantes, de proposer de nouvelles stratégies d’apprentissage, d’accompagner les enseignants en recherche sans être véritablement entendus. C’est le sens
des questionnements que nous nous permettons de vous adresser :

– Peut-on réinterroger collectivement les diverses conférences de consensus et travaux de recherche organisés autour de l’enseignement de la lecture, de l’écriture, de l’enseignement en ZEP, au regard des programmes et instructions officiels qui les ont peu suivis, plus souvent à l’écoute des éléments les plus conservateurs de la société et de l’éducation ?

– Comment la discipline français, dont la place centrale a déjà été affirmée dans le Socle commun,
peut-elle être intégrée plus judicieusement dans les cursus en explicitant sa relation avec les autres disciplines ? La dénomination « maitrise du français » est trop restrictive si elle est comprise comme
une fin en soi, sans la progressivité nécessaire et sans l’articuler à l’expression d’une pensée orale et écrite. La question des « langages fondamentaux » du nouveau projet de Socle commun, dans laquelle la discipline français tient une place centrale, nécessite une mise en perspective des apprentissages, modes de pensée et langages spécifiques à chaque discipline. Cette question des langages, au cœur des apprentissages des élèves allophones nouvellement arrivés que l’école a la mission d’inclure, interroge d’une manière plus large, pour un grand nombre d’élèves, les compétences langagières pour apprendre à l’école, et l’adhésion à la langue française et aux langues de France pour s’insérer
dans la société.

– Quel sens redonner aujourd’hui à la culture humaniste, qu’elle soit scientifique, linguistique, artistique ou littéraire ? Si de grands auteurs ont été régulièrement cités depuis quelques semaines pour répondre au désarroi face à la barbarie, l’éveil à la littérature, contemporaine, classique, francophone, internationale, demande de penser les finalités de son enseignement, et les postures de questionnement proposées aux élèves supposent aussi de faire évoluer les pratiques
enseignantes.

– Sur quelles recherches et formations spécifiques pouvons-nous nous appuyer pour mettre en place un enseignement explicite de la « compréhension de l’écrit » (Mesure 6) et les enjeux du numérique et de ses usages (Mesure 3) ? Comment pouvons-nous aider nos élèves pour assurer ces changements?

– Comment faire évoluer les pratiques enseignantes par la formation ? Malgré les recommandations officielles, les élèves écrivent peu, lisent peu, parlent peu, ou trop peu, en classe ; ils n’ont guère l’occasion de prendre la parole, de débattre, d’échanger avec les autres élèves et leurs enseignants. Soutenir l’expression écrite des élèves, leur prise de parole argumentée, suppose, non seulement du temps, mais aussi des changements importants de postures et de gestes professionnels que la
formation doit étayer.

– Dans le cadre de la refondation de l’école, pouvons-nous repenser en profondeur la formation des enseignants actuellement aux prises avec des conflits d’intérêts et de pouvoir dévastateurs entre les universités, les disciplines, les rectorats, entre les enseignants du premier et du second degré? Ne devrait-on pas écouter les acteurs de la formation, affaiblis par près de cinq ans de combat pour qu’elle continue à exister, afin de poser les bases d’une formation exigeante répondant à la nécessité de maitriser des connaissances éprouvées et de faire évoluer les pratiques ?

– Comme moteur de la transformation des pratiques, pourquoi ne pas reprendre l’idée de la recherche-action-formation, mise en place dans les pays européens qui ont su faire évoluer de manière efficiente leur système éducatif ? Mettant en synergie les pratiques de classe et les apports de la recherche, des enseignants du primaire ou du secondaire et des chercheurs, ces dispositifs, implantés au plus près des établissements et des problèmes à résoudre, permettraient aux enseignants d’interroger collectivement et de faire évoluer leurs pratiques d’enseignement.

– À l’instar des supervisions des professionnels d’autres secteurs, ne devrions-nous pas disposer d’un système d’accompagnement professionnel pour la formation des enseignants au dialogue et à l’écoute, et ainsi mieux les préparer à répondre aux incertitudes, aux questionnements, voire aux agressions verbales des élèves ?

Nous plaidons, Madame la Ministre, pour un enseignement humaniste, intégrateur des valeurs et enjeux éducatifs  qui, plaçant le langage au centre, lui donne les moyens de fédérer un morcèlement redoutable pour des esprits fragiles. Il ne s’agit pas, nous le voyons bien, d’empiler de nouveaux dispositifs, de demander toujours plus, mais de faire autrement, et dans la durée. Nous appelons donc à une consultation large, longue, avec l’ensemble des acteurs  du système éducatif, notamment leurs associations, sur les conditions et modalités de la mise en œuvre de cet enseignement humaniste. L’AFEF s’engage à contribuer à cette consultation pour que l’émoi national du 11 janvier ne retombe
pas, mais au contraire se transforme en un élan ouvrant à  des changements durables.

Nous nous tenons à votre disposition pour un éventuel entretien, et vous prions de croire, Madame la Ministre, en l’expression de notre haute considération.

A écouter : « Education : Tout se joue-t-il avant 6 ans ? » Rue des écoles, France Culture


émission de 59 min, du 4 février 2015, par Louise Touret
Et si la maternelle était la plus importante des écoles ?

Aujourd’hui la maternelle. Une école essentielle, école du lien, du vivre ensemble mais aussi des apprentissages, et c’est fondamental, mais que se joue-t-il vraiment avant 6 ans à l’école ? 

La maternelle a aussi été l’objet de vifs débats ces dernières années. Est-ce un lieu d’apprentissages qui se conçoivent d’abord en direction des niveaux suivants de la scolarité et s’évaluent ? Faut-il au
contraire éviter cette « primarisation » et mettre en avant les spécificités de cette école ?

Des oppositions très vives se sont construites autour de ces deux courants. Des oppositions qui
empêchent peut-être aujourd’hui de s’interroger sur l’efficacité et les résultats de cette école et les bénéfices qu’en retirent les élèves de tous les milieux sociaux. Des questions qui se posent toujours alors que ses programmes viennent d’être repensés pour la rentrée 2015, ils sont débattus demain, jeudi 5 février, au conseil supérieur de l’éducation (CSE).

Les 3 invités pour évoquer les spécificités de l’Ecole maternelle :

Marie-Thérèse Zerbato-Poudou, Maître de conférences à l’IUFM de Marseille et spécialiste des classes maternelles et auteur de nombreux ouvrages aux Editions Retz. Elle a enseigné pendant 27 ans dans différentes classes maternelles avant d’enseigner à l’Université / IUFM de Marseille. Son prochain livre paraîtra le 26 février 2015 aux Editions Retz « Construire le geste graphique en PS » .

Jean-Paul Julliand, Réalisateur du documentaire Lundi c’est violet !,
sur la scolarisation des enfants de moins de 3 ans scolarisés dans les
quartiers défavorisés  de Vénissieux-Les Minguettes, dans la banlieue de Lyon. Ce documentaire devrait sortir en salles au cinéma en novembre 2015, mais il est disponible pour l’instant en DVD. (Pour le commander par mail : electronlibrecompagnie@orange.fr)

Bruno Suchaut, Chercheur, et Directeur de l’Unité de recherche pour le pilotage des systèmes pédagogiques dans le Canton de Vaud en Suisse (il est en duplex depuis Lausanne) – Il a enseigné auparavant à l’Université de Bourgogne et a dirigé l’IREDU de 2007 à 2011.

(Ré)écouter l’émission sur le site de France culture (59min)

« Supports pédagogiques et inégalités scolaires », sous la dir. de Stéphane Bonnéry, La Dispute

La Dispute « L’enjeu scolaire, 2015, 16 €

Pourquoi et comment les inégalités scolaires s’accroissent-elles ? L’une des raisons, rarement prise n compte, tient à la complexité croissante de l’activité intellectuelle que les élèves sont tenus de réaliser. Les supports pédagogiques (manuels, fiches photocopiées, albums jeunesse, outils numériques sonores, livrets d’évaluation, notamment) traduisent et nourrissent cette très profonde évolution, comme le démontrent leur étude au cours du temps et celle de leurs usages actuels, en classe aussi bien qu’en famille.C’est à l’élucidation de cette réalité dans le quotidien des classes de maternelle, d’école élémentaire et du secondaire que s’attachent les contributions de  chercheurs de l’équipe CIRCEFT-ESCOL : Elisabeth Bautier, Stéphane Bonnéry, Jacques Crinon, Florence Eloy, Christophe Joigneaux, Séverine Kapko, Patrick Rayou et Jean-Yves Rochex.Au total, ce livre montre que l’indispensable maintien des exigences d’apprentissage dans tous les établissements ne peut aller sans la mise en place de politiques de démocratisation scolaire ambitieuses, comportant la formation et l’aide aux enseignants, ainsi que la réflexion sur les supports pédagogiques.

« éducations à… », un article critique d’Alain Beitone, professeur de S.E.S.

Dans les établissements du second degré, les enseignants sont invités à s’associer aux « éducations à… » : à la santé, à la sécurité routière, à l’image, à la consommation, à l’environnement et au développement durable, à la sexualité… Projets aux contours mal définis qui ne s’articulent pas toujours avec les savoirs disciplinaires relevant des programmes d’enseignement.
Alain Beitone propose une analyse critique de la mise en place de ces projets qui se veulent transversaux et s’appuient sur une conception des apprentissages prenant « en compte  à la fois l’individu, la société et la nature»  autour de problématiques humaines. Pour les partisans des « éducations à », il s’agirait de substituer  une « science engagée » à  une « science disciplinaire ou académique ». 
Faut-il craindre que le projet républicain d’une école émancipatrice par le savoir se dilue dans une approche relativiste des connaissances intégrant les opinions et les croyances ? Dans ce cadre, y apprendrait-on davantage à se conformer plutôt qu’à se former ?
Un propos argumenté qui oblige à se poser la question centrale des savoirs à construire dans ce contexte et à interroger la forme même de cette approche qui privilégie l’action des élèves dans le cadre d’une « pédagogie invisible » .