Journée d’étude « Evaluer en pédagogies nouvelles : démarches et questionnements » 25 juin, Livry-Gargan

Les groupes de réflexion « Éducation Nouvelle » et « Éduquer à la solidarité » de l’Inspé de l’académie de Créteil – UPEC organisent une journée d’étude le mercredi 25 juin 2025.

Présentation

Pour la 5ème journée d’étude sur les pédagogies nouvelles à l’Inspé, nous vous invitons à réfléchir ensemble aux questions liées aux évaluations à travers les pédagogies nouvelles. Diffusée dans tous les espaces de nos vies, souvent réduite à une case cochée sur les plateformes en ligne, à un nombre d’étoiles sur les smartphones, au choix d’une réponse dans une série pré-rédigée…, l’évaluation devient un écran entre l’expérience vécue et la pensée tout en marchandisant le service qu’elle évalue. Son recours systématique détruit la capacité de s’exprimer au-delà de celle de pouvoir exercer son esprit critique.

Prise dans ce mouvement général, l’institution ne cesse de nous demander d’évaluer les élèves. Si évaluer peut vouloir dire « donner de la valeur » et si une évaluation peut être bienveillante et formative, la réalité des évaluations de la maternelle à l’université, puis dans la vie professionnelle, est souvent bien loin d’être bienveillante et formative. Bien au contraire, qu’elle soit notée ou par compétences, diagnostique ou certificative, la plupart du temps l’évaluation est perçue par les élèves comme un jugement et une sanction, et utilisée par l’institution comme un outil de classement, voire même de discrimination et de légitimation du tri social, culturel ou genré.

La journée d’étude du 25 juin 2025 propose de revenir sur l’histoire et les méthodes d’évaluations dans l’Éducation nationale, mais surtout de réfléchir à la place de l’évaluation dans les pédagogies nouvelles. En effet, le courant de l’éducation nouvelle, critique vis-à-vis des méthodes traditionnelles, a également proposé une critique et des outils alternatifs sur le plan de l’évaluation : autoévaluation, « chef d’œuvre », plans de travail, ceintures de compétences… Autant d’outils qui permettent de repenser la fonction et l’importance de l’évaluation et de lui faire une place dans un projet d’émancipation des élèves plutôt que de contrôle et de tri socio-économique.

Par ailleurs, la montée des évaluations standardisées des acquis des élèves, conditionnées par des calculs coût-efficacité, amènent aussi à se poser la question des évaluations de « l’efficacité » des enseignements avec, notamment, la question de l’efficacité comparée des méthodes d’éducation nouvelle. Souvent, celles et ceux qui mènent des pédagogies différentes sont confrontés à la question de l’évaluation de leur capacité à faire « réussir » les élèves. Mais qu’est-ce que faire réussir les élèves ? Les rendre employables ou développer leur citoyenneté et leur esprit critique ? Comment faire pour que l’évaluation des établissements et des systèmes scolaires n’impose pas une vision réductrice de la réussite scolaire ?

Voir le programme / intervenants / Inscription (entrée libre)

Maria-Alice MEDIONI et Geneviève GUILPAIN du GFEN y interviendront.

Graffite N° 27 – Actes du séminaire de Lonay (Suisse) 2024

Produit d’une rencontre entre le secteur Arts Plastiques du GFEN et le Groupe Romand d’Education Nouvelle.

Il est réalisé à partir d’une volonté commune de continuer à témoigner et partager nos expériences et pratiques en arts plastiques. S’interroger sur leur pertinence, leur transmission, se poser la question de l’appropriation de démarches en Education Nouvelle : appropriation et invention aussi. Dans ce numéro, le dossier Palimpseste témoigne de manières de concevoir, de vivre, de transmettre et de s’approprier une démarche singulière pour l’animer ultérieurement avec un groupe en retour de stage d’été, lieu de formation engagée et militante de l’Education Nouvelle.

août 2024, 32 pages, 8 €
Supplément en édition limitée : le Fanzine partageant les productions du stage, pour 2 € de plus

Sommaire

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Josette Marty, une aventure singulière en écriture

Josette n’est plus, comme on le dit parfois quand une amie proche décède.

Et pourtant Josette restera, car elle a beaucoup écrit pour l’Education Nouvelle, dans la revue du GFEN, « Dialogue », dans les revues du secteur Poésie-écriture, tout ça pour quoi ? Pour populariser les ateliers d’écriture, pour rendre concret les projets qu’elle menait dans sa BCD (Bibliothèque Centre Documentaire) de Vitry-sur-Seine, ou encore pour faire entrer dans l’œuvre de Mahmoud Darwich et dans celle d’Arthur Rimbaud.

Et Josette demeure dans ma mémoire par ses actes et ses paroles d’animatrice d’atelier. Je l’entends et la vois encore lire mon texte affiché sur les murs, le premier que j’ai osé écrire dans un stage du GFEN ; cette fois-là je prenais conscience, grâce à elle, que le texte écrit pouvait devenir autre quand il était lu, porté par une voix amie vers d’autres chemins de sens. Je l’entends et la vois encore nous montrer les diapos et nous donner les consignes de l’atelier « le Mentir vrai », m’obligeant ainsi à sortir de la salle pour, non plus seulement écrire mais travailler mon texte. Je l’entends toujours animer « L’infatigable voyageur » alors qu’aujourd’hui je sais, enfin, m’en emparer et en inventer des modifications, et ainsi faire écrire cette histoire de quête à des jeunes de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse).

Et Josette résonne de plus belle dans les hommages et témoignages qui nous parviennent au siège du GFEN : Colette Charlet nous rappelle ses combats d’idées en Haute-Savoie, combats de résistance qu’elle a su écrire en partage dans son roman « Mort dans la neige » ; Michel Ducom l’évoque d’une jolie formule comme « militante de la création » et comme « une belle figure du militantisme de l’Education nouvelle », exigeante et discrète, et pourtant d’une efficacité à toute épreuve quand il fallait les relire, les épreuves des articles de Dialogue ; lors du dernier Bureau National du GFEN, Sylviane Maillet a lu un de ses textes qui soulignait la dimension anthropologique de l’écriture, celle d’un engagement vital qui nous fait retrouver (ou perdre parfois) nos trajets d’enfance.

A celles et ceux qui n’ont pas connu Josette, nous ne pouvons que conseiller de lire ses nombreux articles dans « Dialogue » comme dans les différentes revues des groupes et secteurs du GFEN. Il y a toujours de quoi penser.

Et Josette continuera à devenir.

Pascal Diard
Ivry-sur-Seine le 4 juin 2024

« Non au mépris de l’enfance, continuons le combat de Josette Marty ! » ; « Josette et le tous et toutes capables » … Recueil d’hommages à Josette

Groupes de niveau, à Ivry la riposte s’organise

Le 2 avril 2024 au collège Henri Wallon d’Ivry sur Seine, une centaine de parents et d’enseignants se sont réunis pour organiser la riposte contre la réforme « choc des savoirs » ! L’Humanité et la ville d’Ivry en rendent compte.

  • Collège : non au tri des élèves !
    Site d’Ivry sur Seine

    Une centaine de parents et d’enseignants se sont rassemblés le 2 avril 2024 au collège Wallon pour dénoncer la réforme gouvernementale dite du « choc des savoirs », instaurant des groupes de niveaux. Lire l’article/ photos
  • Éducation : dans le Val-de-Marne, parents et professeurs organisent la résistance face au « choc des savoirs »
    L’Humanité, publié le 3 avril 2024

    Mardi soir, l’équipe pédagogique du collège Henri-Wallon, à Ivry-sur-Seine, a occupé l’établissement en compagnie d’une centaine de parents d’élèves pour organiser la lutte contre la réforme du « choc des savoirs » jugée délétère et rétrograde. Lire l’article

TRACeS n°254 – « Sortir de l’école » – Cours toujours

(février 2022)

Changer d’air, courir, ralentir, s’arrêter, observer, analyser, comprendre. Sortir de l’école ? La formule pour avoir le vent en poupe reste aussi complexe à mettre en place qu’à généraliser.

Bien sûr, si l’enjeu, c’est de sortir, pas besoin d’aller bien loin.

La situation sanitaire des deux dernières années a mis en exergue les inégalités sociales entre élèves dans et hors de l’école, en rendant quasi impossible l’organisation des sorties, elle a aussi mis en évidence le fait que l’égalité se questionne dans l’accès de tous à ces sorties. Du côté des familles, en termes d’équipements, de prix d’entrée et de transport… Et du côté de l’école, en termes de planification, d’encadrement, d’énergie, de prise de risques…

Les élèves apprécient les sorties scolaires parce qu’elles leur donnent l’occasion de tisser autrement les liens qui les unissent ou qui les isolent et, hors de l’école, ils n’ont pas l’impression de travailler.
Mais qu’est-ce qui fait sortir les profs de leurs classes, pour prendre le risque d’arpenter pavés, bois, musées, les abords de rivières avec ce paquet de marmaille bruyante ? Ils sortent pour réaliser des enquêtes, pour se mettre au vert, repenser les liens avec le vivant, repenser le rapport à l’histoire, se confronter au réel ou à ce qui médiatise le rapport des élèves au monde… La sortie, parce qu’elle se dégage du discours et s’évertue à prendre d’autres chemins d’acquisition du savoir, fait et défait les évidences de ce que faire classe signifie.

en savoir plus

Lucien Sève, hommages

La Dispute rend un premier hommage éditorial à Lucien Sève décédé le 23 mars 2020, en mettant à votre disposition un long et important texte de Lucien, rédigé entre mars et juin 2012 : « Urgence de communisme », publié dans l’ouvrage Aliénation et émancipation. Précédé de Urgence de communisme, suivi de Karl Marx : 82 textes du Capital sur l’aliénation (La Dispute, 2012).

Le site des Éditions sociales publie une page où vous pourrez trouver de nombreuses informations sur l’homme, sur son œuvre, sur ses combats, et deux textes d’hommage de
deux amis de Lucien, auteure et auteur de La Dispute et des Éditions sociales.
 
 

Gaston Mialaret nous a quittés

Gaston Mialaret est décédé, le 30 janvier 2016

Instituteur, professeur de psychologie à l’université, fondateur des sciences de l’éducation, universitaire et pédagogue, il se présente lui-même sur le site des PUF d’une manière humble et y affirme ses convictions :

1. Si l’on a dit que le XXe siècle était celui de l’enfant, on peut affirmer que le XXIe sècle sera celui de l’Education et de la Formation.
2. L’Education n’est plus uniquement considérée comme une « pratique » : elle devient, de plus, l’objet d’une étude scientifique (les sciences de l’éducation) et n’est plus indépendante des progrès de la science et de la technique.
3. L’Education n’est plus seulement le fait des Educateurs, mais toutes les composantes de la société, (famille en particulier, monde politique et associatif), participent à son évolution.

Au GFEN, nous connaissons bien ses engagements pour l’éducation, la formation, la recherche et pour l’éducation nouvelle en particulier. Son importante bibliographie comme auteur et directeur, ses travaux témoignent de ses recherches incessantes sur tous ces sujets, en particulier des liens entre théorie et pratique, recherche et formation.

Il a succédé à Henri Wallon à la présidence du GFEN en 1962 et il l’est resté jusqu’en 1969.

C’est au cours de ces années, en 1967, qu’il a intitulé sa chaire de psychologie « chaire de sciences de l’éducation  »
donnant ainsi naissance à un nouveau département universitaire : « Les
Sciences de l’Education ».

Gaston Mialaret a été élu président d’honneur du GFEN à l’occasion du congrès 2004.

En 2009, il a ouvert les Premières rencontres « Pour que la maternelle fasse école » à l’initiative du GFEN, à la Bourse du travail à Paris, sous la figure tutélaire de Jaurès, dans cette magnifique verrière dédiée au travail et aux travailleurs, où 150 personnes étaient rassemblées, le 30 janvier 2016, jour de sa mort, pour les 9e rencontres.

C’est une autre figure tutélaire qui s’en est allée et qui fait un grand vide pour nous.

A lire :

Message d’Etiennette VELLAS (GREN, le Lien) :

Bonjour,

Je viens d’apprendre le décès de Gaston Mialaret à 98 ans.

Il a été un des fondateurs des Sciences de l’Éducation en France et président du GFEN.

Il va nous falloir ressortir ce long entretien que nous avions eu
avec lui à Bordeaux, Odette, Michel, Jean-Marc et moi à l’occasion d’une
université d’été du GFEN.  Entretien dans lequel il nous expliquait ses
dilemmes à la création des sciences de l’Éducation…
alors qu’il venait de quitter la présidence du GFEN…

Comment ne pas nous souvenir aussi de sa présence à Marly aux côté
d’Albert Jacquard, à nos deuxièmes Rencontres du LIEN auxquelles il
avait participé avec joie.
Qui pourrait oublier ses yeux bleus pétillants et son enthousiasme,  quand il parlait d’Éducation nouvelle ?
Il a écrit de nombreux livres sur la pédagogie, sur les sciences de
l’éducation, sur les pratiques pédagogiques et sur les problèmes de la
recherche scientifique en éducation. Il fut appelé, après avoir quitté
ses fonctions universitaires, à diriger le
Bureau international de l’Éducation (le BIE-Unesco).
Mon livre préféré de lui a été l’un de ses derniers livres (2003) : Propos impertinents sur l’éducation actuelle. Parce qu’ il osait se montrer en militant de l’Éducation nouvelle.
Il y écrit (p.218)  : « L’éducation nouvelle refuse la notion
d’adaptation passive au futur ; elle veut créer un homme susceptible
d’affronter le monde de demain, non pas en être vaincu, en être soumis,
mais en homme conscient de ses pouvoirs, de ses responsabilités,
de ses droits ».

En pensées avec vous amies et amis du GFEN. En pensées avec nous tous !

Face à la barbarie, nous sommes tous Charlie…

Trouver les mots, retrouver ceux des autres, se rappeler les nôtres,
 
Ceux qui font notre engagement,
 
s’appuyer sur des constructions collectives, réfléchies, partagées
 
Pour prendre distance, continuer et agir …
 
Quelques textes  reçus
 
Images qui disent peut-être au-delà des mots
 
Pour ça, certains ont payé de leur vie !
 
Bref un tissage pour traduire la nécessité de
 
Ne pas garder le silence
 
Dire et continuer à faire
 
Jeanne Dion, 8 janvier 2015
 

T’es où Charlie ?

Allez Charlie, arrête ton char
Tu sais, la mort, ça n’fait pas rire
Tu en as ri, toi, de la vie, de ses travers,
De la camarde et de ses enfers

Allez Charlie, ne baisse pas le phare
N’nous laisse pas seuls avec le pire
Prends ton crayon et ouvre tes vannes
Provoque la vie sous les soutanes

Tandis que moi je lisais Libé,
L’Huma, le Diplo ou l’Enchaîné
Je vois encore mon fils chercher
Sur double page : où est Charlie ?

Juste pour savoir, j’ai feuilleté
Le Dauphiné, le Provençal
La Marseillaise, le Figaro
Sans la nausée, ni les mains sales

Si souvent on nous a laissés
Le cerveau disponible pour prier
Les dieux anciens et les nouveaux
Vautrés devant comme des veaux

On pouvait bien chercher Charlie
L’écran était parasité,
Et en guise de libre expression,
Saturé de malheur et d’illusions

Vous n’étiez sans doute qu’une poignée
De Charb, Cabu ou Wolinski
Mais quelques mots, quelques croquis,
Pour nous inviter à penser

Et sur l’album de la comtesse,
Permettez-moi de vous glisser
Cette bien peu religieuse pensée :
Que l’évidence des vies se dresse !

Vois ton voisin dès aujourd’hui,
Pas comme un Juif, un Sarrazin,
Pas comme « anti », seulement humain…
C’est lui, c’est toi, c’est nous : Charlie.

Yves Béal, 7 janvier 2015

Des réactions

Le samedi 30 août 2014 à Carnoux

Chers amis proches et lointains, 

le 30 août

cette maison de Carnoux,

sa terrasse, son jardin, ses arbres et ses fleurs

vous donnent rendez-vous

pour un moment de souvenir, de parole, d’écriture peut-être,

autour de celle qui, il y aura alors un an,

sur la pointe des pieds nous quittait

vous viendrez à l’heure qu’il vous plaira

vous resterez le temps qu’il faudra

vous partagerez – ou non  – notre repas

vous apporterez qui une salade, qui un fromage, qui une bouteille à boire


pour elle

comme nous l’avons toujours fait

à Filigranes, au GFEN,

pour Culture de paix entre amis, en famille
comme nous le ferons encore simplement

vous nous préviendrez

si vous êtes trop loin, vous penserez à elle

si vous le souhaitez, vous lirez (http://www.lesyeuxdom.fr/lesyeux/)

simplement,
joyeusement

Merci

Michel

1, Allée de la Ste Baume, Carnoux

06 87 77 25 53

Samedi 30 août 2014 (11h00 – 20h00)  

Entre écriture et culture de paix

Merci Odette d’avoir tenu fort, depuis tant d’années,
et cela avec Michel, cet enjeu d’une Culture de Paix. Une culture de paix qui
soit le contraire d’une leçon sur la paix. Une vraie démarche depuis l’enfance,
à l’école et dans le social,  jusqu’à ce
présent que nous vivons fort comme enjeu mondial. Et cela, dans le
sillage historique de ce que fut la genèse de l’Education Nouvelle. Autrement
 aujourd’hui, bien sûr, mais toujours
avec la passion d’un avenir à construire.

Au cœur de tes fougues et tes  justes impatiences, au cœur du travail sur
l’écriture, tu n’as cessé de tenir haut cette bataille.

Mais, une bataille, la paix ?

Oui, si se battre est surmonter des conflits, des
dérapages, aller de l’avant.

Si se battre, mille fois oui,  c’est comme l’on bat le blé pour en faire du
pain.

Merci aussi Odette pour ton  écoute humaine profonde  qui m’a très personnellement touchée.

Alors maintenant, je te dis du fond du cœur :

Odette, va en paix.


Odette BASSIS, Présidente d’honneur du GFEN

Hommage à Odette Neumayer