Face à la barbarie, nous sommes tous Charlie…

Trouver les mots, retrouver ceux des autres, se rappeler les nôtres,
 
Ceux qui font notre engagement,
 
s’appuyer sur des constructions collectives, réfléchies, partagées
 
Pour prendre distance, continuer et agir …
 
Quelques textes  reçus
 
Images qui disent peut-être au-delà des mots
 
Pour ça, certains ont payé de leur vie !
 
Bref un tissage pour traduire la nécessité de
 
Ne pas garder le silence
 
Dire et continuer à faire
 
Jeanne Dion, 8 janvier 2015
 

T’es où Charlie ?

Allez Charlie, arrête ton char
Tu sais, la mort, ça n’fait pas rire
Tu en as ri, toi, de la vie, de ses travers,
De la camarde et de ses enfers

Allez Charlie, ne baisse pas le phare
N’nous laisse pas seuls avec le pire
Prends ton crayon et ouvre tes vannes
Provoque la vie sous les soutanes

Tandis que moi je lisais Libé,
L’Huma, le Diplo ou l’Enchaîné
Je vois encore mon fils chercher
Sur double page : où est Charlie ?

Juste pour savoir, j’ai feuilleté
Le Dauphiné, le Provençal
La Marseillaise, le Figaro
Sans la nausée, ni les mains sales

Si souvent on nous a laissés
Le cerveau disponible pour prier
Les dieux anciens et les nouveaux
Vautrés devant comme des veaux

On pouvait bien chercher Charlie
L’écran était parasité,
Et en guise de libre expression,
Saturé de malheur et d’illusions

Vous n’étiez sans doute qu’une poignée
De Charb, Cabu ou Wolinski
Mais quelques mots, quelques croquis,
Pour nous inviter à penser

Et sur l’album de la comtesse,
Permettez-moi de vous glisser
Cette bien peu religieuse pensée :
Que l’évidence des vies se dresse !

Vois ton voisin dès aujourd’hui,
Pas comme un Juif, un Sarrazin,
Pas comme « anti », seulement humain…
C’est lui, c’est toi, c’est nous : Charlie.

Yves Béal, 7 janvier 2015

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