Maternelle : Monsieur le Ministre, ça suffit ! Une tribune signée de plusieurs personnalités, dont Christine Passerieux, réagit à l’enquête ministérielle sur l’évaluation des comportements des élèves d’école maternelle. Le GFEN a toujours milité pour qu’on cherche la nature des difficultés des élèves plutôt que d’en chercher la cause. En effet, c’est dans l’espace des « malentendus socio-cognitifs » (qui relèvent d’évidences qui ne sont pas les mêmes d’un milieu social à l’autre) que les différences sociales et culturelles se transforment en inégalités scolaires. Ainsi, on va parler d’« élèves-en-difficulté » – presque écrit en un seul mot ! On va « risquer de glisser vers une naturalisation des difficultés qui seraient inhérentes à l’élève », constitutives de sa nature, « et qui n’interrogeraient pas les processus » et les pratiques « qui ont participé à constituer ces difficultés ». Si on analyse finement la nature de ces difficultés au lieu d’essayer d’en trouver l’origine, on pourra intervenir dessus de façon pertinente dans des situations d’apprentissage les plus ajustées possible, sans en rejeter la responsabilité au jeune ou à sa famille. C’est d’autant plus vrai à l’école maternelle où l’enfant a tout à apprendre de l’école. Voir Jacques Bernardin Tribune de Christine Passerieux, Véronique Boiron, Maryse Rebière, Joël, Briand et Patrick Lamouroux « Nous avons choisi de commencer le nouveau panel en maternelle car désormais l’instruction est obligatoire à 3 ans et on voit bien que par exemple les inégalités sociales sont déjà très fortes en termes scolaires en début de CP et c’est donc très important de suivre des parcours dès l’entrée en maternelle » annonce la DEPP sur le site du ministère. Se trouve confirmé, comme l’ont démontré les éternels « contestataires » que dénonce le ministère, que l’obligation scolaire dès trois ans n’avait rien à voir avec la volonté de réduire les écarts ! L’urgence n’est pas de changer quoi que ce soit à l’existant d’une école ségrégative mais bien de mettre en place des dispositifs de remédiation dans lesquels les « fondamentaux » (voir note du CSP) occupent une place centrale. C’est un renforcement de l’individualisation qui consiste à remédier au cas par cas avant même que d’enseigner à tous. Lire la suite de la tribune dans le Café pédagogique du 27.01.2021 5 février 2021 Valérie Pinton