Boîte à lire janvier 2018 Formation Pourquoi perdre son temps à raconter des histoires ? Comme chaque année, l’équipe de Livre Passerelle organise une formation « Pourquoi perdre son temps à raconter des histoires », les 26-27 mars et 4-5 juin en Indre-et-Loire. Quatre jours pour partager les enjeux de la lecture à voix haute, et de l’accès à la langue écrite. Quatre jours pour construire ensemble des projets durables, pour lire et découvrir la production éditoriale d’albums récents, classiques, incontournables. La formation est ouverte aux professionnels et aux bénévoles de l’éducation, de l’action sociale, de la culture, de l’insertion dans le souci de croiser les pratiques et les regards. en savoir plus Vidéos Université d’automne : replay Le SNUipp propose de retrouver sur son site tous les intervenants de ses Université d’automne en vidéo. Ainsi, il est possible de voir ou revoir Jacques Bernardin et Christine Passerieux pour le GFEN, mais également Elisabeth Mourot et Maryse Rebière, auteures d’Apprendre à comprendre dès l’école maternelle du GFEN Maternelle… Voir Livres Faire sa peine à l’Établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur Laurent Solini, Champ Social, coll. « Questions de société », 222 p, 21 € Comment enferme-t-on la jeunesse délinquante aujourd’hui, en France ? Quels sont les ressorts de ce quotidien enfermé et vécu par des filles et des garçons, âgés de 13 à 18 ans ? Entre 2008 et 2010, Laurent Solini accède à l’Établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Lavaur, première des six structures de ce type à ouvrir ses portes. Il étudie alors les débuts de cette prison dite « d’un genre nouveau » qui pense réussir là où tous les dispositifs de prise en charge précédents ont échoué, qui pense parvenir à conjuguer enfermement, éducation et réinsertion. Positionné au cœur des groupes formés par les jeunes détenus durant près de deux ans et demi, le sociologue appréhende les trajectoires, les conduites, les postures et les relations intra-muros. Il montre que cette incarcération en train de se faire, loin d’apparaître éducative, constitue l’embase d’une mise en scène de la vie enfermée. Les façades du « bonhomme », du « bon détenu », du « trafiquant » et de la « victime » se mêlent au sein des échanges, devenant le cadre premier des interactions en détention. Laurent Solini est sociologue, maître de conférences à l’université de Montpellier et membre du laboratoire Santesih (Santé, éducation et situations de handicap). Présentation du livre Les politiques de l’éducation en France Lydie Heurdier, Antoine Prost, La Documentation française, 2017 2e édition revue et augmentée, 11,90 € À partir d’une sélection de textes de références, cet ouvrage propose un parcours à travers les politiques de l’éducation menées depuis le début du XIXe siècle en France. Les textes sont introduits par une présentation qui éclaire leur nouveauté, leur portée ou au contraire, leurs limites. Au fil de plus de cent textes majeurs, connus ou plus rares (lois, circulaires, mais aussi discours, mémoires, etc.), introduits et commentés, le lecteur est invité à parcourir plus de deux cents ans d’histoire de l’École, des décrets fondateurs du Premier Empire aux récents aménagements des rythmes scolaires. Présentation du livre Ne tirez pas sur l’école !… Réformez-lavraiment Éric Debarbieux, Armand Colin, 2017, 15,90 € Attention, école ! Si l’on en croit ce qui se raconte fuyons ! Parents, ne scolarisez plus vos enfants ! Enseignants : démissionnez ou venez en armure ! Académiciens, sortez vos mouchoirs, le savoir est mort, la langue de Molière ne sera plus parlée ! La faute à l’affreux laxisme « pédagogiste » qui règne depuis Mai 68 : dans les écoles désormais c’est fumette et bronzette plus que devoir et savoir ! Mais aussi : élèves séchez vos cours, les enseignants sont des sadiques et vos camarades sont des sauvages… S’appuyant sur sa profonde connaissance de terrain, Eric Debarbieux démonte ces légendes noires, avec un humour ravageur. En même temps, sans concession il témoigne des difficultés et des impasses dans un fonctionnement pyramidal archaïque. Un essai décapant, à rebours des idées reçues… Présentation du livre L’interprétation sociologique des rêves Bernard Lahire, La Découverte, 2018, 498 p, 25 € Le rêve peut-il être appréhendé par les sciences sociales ? Objet devenu indissociable de la psychanalyse, étudié par la psychologie et les neurosciences, il était jusqu’à ce jour largement ignoré des sociologues. Certes, quelques chercheurs ont pu s’interroger sur la manière dont le rêve a été perçu selon les époques et les milieux. Mais ce que propose Bernard Lahire ici, c’est d’entrer dans la logique même de sa fabrication et de relier les rêves aux expériences que les individus ont vécues dans le monde social. À l’issue de cette recherche, le rêve apparaît, à l’opposé de ce que croyait Freud, comme l’espace de jeu symbolique le plus complètement délivré de toutes les sortes de censure, tant formelles que morales. La communication de soi à soi dans laquelle s’exprime le rêve fait de lui le plus intime des journaux intimes. Il livre, à qui veut s’y intéresser, des éléments de compréhension profonde et subtile de ce que nous sommes. Son étude permet de voir frontalement ce qui nous travaille obscurément, et de comprendre ce qui pense en nous à l’insu de notre volonté.Cette théorie de l’expression onirique contribue aussi à la transformation de la sociologie en lui donnant de nouvelles ambitions. Si le rêve fait son entrée dans la grande maison des sciences sociales, ce n’est pas pour laisser le lieu en l’état, mais pour en déranger les habitudes et en agencer autrement l’espace. Présentation du livre Revues Aux sources de la confiance dans la relation éducative Université de Nantes, Recherches en éducation, n° 31 C’est un vieux problème de savoir comment, dans un processus éducatif quelconque mettant en jeu d’un côté quelqu’un qui sait ou est supposé savoir, de l’autre un qui ne sait pas ou est supposé tel, l’attention peut doucement glisser vers ce qui leur est commun ou vers ce dont ils peuvent parler l’un et l’autre. Alors le savoir n’est plus dans la tête de tel ou tel, mais vaut pour la réalité même autant qu’il nous en sépare et nous en assure. De l’une à l’autre de ces positions, la confiance change de sens : d’interpersonnelle et subjective qu’elle semble au début, elle se déplace et modifie ses ancrages pour concerner ces signes de connaissance et d’altérité, au premier chef le langage. Bref, et comme disent les didacticiens, il y a un effet maître dans tout processus éducatif et la question est d’en sortir. C’est à cette condition que la confiance change de sens. Ce numéro explore ce problème à partir de points de vue bien différents : celui de l’histoire de la philosophie de l’éducation, celui de l’épistémologie, celui de l’analyse des relatons pédagogiques ordinaires, celui de l’analyse du présent et de ce qui s’y répète, celui plus politique des analyses de l’émancipation, celui enfin de l’anthropologie comparée. Présentation du n° La Mauvaise herbe CNT, La Mauvaise herbe, n°4 Cette dernière livraison creuse les liens entre pédagogies et actualité sociale et politique : en quoi la pratique pédagogique s’inscrit-elle dans un acte politique ? De quelles manières le climat sécuritaire actuel influence-t-il les pratiques ? Comment continuer de construire une éducation émancipatrice ? Et quels moyens pour défendre les conditions de travail qui nous permettent de développer des pratiques qui nous ressemblent et gagner de nouvelles marges de manœuvre ? Présentation du n° Radicalisations Cgé, TRACeS de ChanGements, n° 233 Dans ce dossier Cgé tente de comprendre certaines des manifestations et des conséquences des radicalisations. Pour comprendre les choses, il est important de réfléchir aux mots. Radicalisation : qu’entend-on par-là ? Pourquoi cette expression est-elle venue en supplanter d’autres ? Il est vain de vouloir éliminer un symptôme si on ne s’attaque pas aux problèmes auxquels il répond. Que penser alors de ces formations qui nous sont proposées pour déradicaliser nos élèves ? Que penser de cette vigilance généralisée à laquelle on nous demande de participer ? Présentation du n° Élargir le cercle des lecteurs : la médiation en littérature pour la jeunesse Les Cahiers du CRILJ, n° 9 On peut espérer un lien direct et immédiat entre le livre et son futur lecteur comme on peut postuler, à l’instar d’Ivan Illich en 1971, une société sans école. Il semble pourtant qu’un livre dont ne parle pas un tiers, qu’il soit critique, enseignant, bibliothécaire, animateur, lecteur militant ou « ordinaire », n’existe pas et n’ait guère de chance d’atteindre le lecteur qu’il attend. » (Francis Marcoin). Revenant sur la question de la médiation, le CRILJ et ses invités questionnent, le temps d’un colloque, les pratiques et les dispositifs susceptibles d’ancrer durablement le goût des livres. Présentation du n° Les tâches complexes à la loupe CRAP, Cahiers Pédagogiques, n° 541 Depuis l’instauration du socle commun et l’incitation des enseignants à mettre en œuvre des « tâches complexes%u202F» dans leurs classes, on assiste à un foisonnement de propositions, personnelles et institutionnelles. Un dossier pour poursuivre la réflexion et nous aider à faire des choix pédagogiques et didactiques plus pertinents. Présentation du n° Accompagner la démarche éducative Ceméa, Les cahiers de l’Animation, n° 100 Au fil de ces vingt-cinq dernières années, les Cahiers de l’animation se sont efforcés de relater bon nombre d’expériences, dans la formation, les stages, au cœur des espaces de l’animation volontaire et professionnelle, en ouvrant des pistes et en permettant la réflexion. Ce numéro 100 ne fait pas exception. Au fil des pages, un jeu, le récit d’un séjour, un sujet d’actualité viennent s’offrir à la sagacité des lectrices et des lecteurs qui pourront découvrir à satiété l’utilité d’écrire sa pratique et de la donner à voir. L’éducation a toujours autant besoin d’être accompagnée dans sa marche en avant vers un horizon émancipateur. Présentation du n° Les images, tout un programme ICEM-pédagogie Freinet, Le Nouvel Éducateur, n° 235 Des étudiants sont sensibilisés aux médias, découvrent que la peinture religieuse peut être analysée autrement qu’en termes bibliques. Des enfants de la rue coopèrent pour réaliser un film. Des auteurs suivent l’évolution des théories en histoire de l’art comme dans l’étude des images. D’autres s’intéressent et utilisent en classe les mêmes technologies que leurs élèves au lieu d’interdire, afin de les sensibiliser aux manipulations des professionnels de la télévision. Parce que notre objectif est bien de développer l’esprit critique en même temps qu’une culture générale ouverte, de parvenir à ce que nos enfants, nos étudiants, apprennent à sélectionner, à sélectionner des jeux intelligents dont l’objectif n’est pas l’addiction, à ne plus se vautrer devant des écrans qui les transforment, le temps d’une guerre interplanétaire conduite par l’armée américaine, en héros lyophilisés. Comment aborder l’image dans sa classe, sans méthode de décomposition de type syllabique, sans un manuel de lecture, sans une grammaire, édités pour chaque niveau d’enseignement. Et si c’était simple ! Présentation du n° 11 janvier 2018 Valérie Pinton