Du pouvoir d’agir

L’audience au ministère, et après…

La délégation du groupe de coordination a été reçue pendant une heure le 2 avril en audience au ministère par la conseillère sociale, partenariats et vie scolaire, le conseiller en charge des affaires pédagogiques et le chef du bureau des écoles à la DGESCO.

CEMEA : Christine VOTOVIC,  vice-présidente
GFEN :  Isabelle LARDON,  secrétaire nationale
ICEM-Pédagogie Freinet : Agnès JOYEUX,  membre du comité d’animation
SE-UNSA : Stéphanie DE VANSSAY,  conseillère nationale
SGEN-CFDT : Isabelle LACATON,  secrétaire fédérale
SNUipp-FSU : Franck BROK,  membre du secteur éducatif
 
 
Le  forum  de  l’école  maternelle  qui  a  réuni  200  participants  a  été  organisé  collectivement  par  six  syndicats d’enseignants  et  d’agents  territoriaux  et  six  associations,  mouvements  pédagogiques  ou  d’éducation  populaire  – soutenus par les syndicats d’inspecteurs des trois fédérations, les associations d’enseignants spécialisés et la FCPE.
Nous avons donné la parole à celles et à ceux qui font vivre l’école maternelle.Nous avons montré que les enseignant.e.s généralistes ou spécialisé.e.s, les ATSEM, les animateurs et animatrices intervenant  sur  les  temps  scolaires  et  périscolaires,  les  éducateurs  et  éducatrices  de  jeunes  enfants,  tous  les professionnel.le.s de l’école maternelle, ainsi que les parents, sont expert.e.s de leurs métiers et de leur rôle. Nous sommes capables de penser nos approches pédagogiques et éducatives et de nous adapter aux besoins des jeunes élèves. Pour nous l’école maternelle doit à la fois être respectueuse des étapes de leur développement et créer les conditions pour apprendre, grandir, s’élever.C’est une école première, chronologiquement parlant, et primordiale, parce que s’y appuie la scolarité future ; bien sûr elle est encore et toujours à conforter, à améliorer, il faut la transformer pour la défendre et la défendre pour la transformer. Cette formule du GFEN est partagée au sein du groupe.

 

Pour  pouvoir  efficacement  lutter  contre  les  inégalités  sociales  présentes  dès  l’entrée  à  l’école  maternelle,  pour démocratiser  l’accès  au  savoir  pour  toutes  et  tous  dans  une  école  inclusive,  il  faut  instaurer  un  climat  de  travail serein  dans  nos  écoles  maternelles.  Ce  que  la  loi  dite  « Pour  l’école  de  la  confiance »  n’annonce  pas  car  elle  va impacter   l’école   maternelle   à   travers   l’instruction   obligatoire   à   trois   ans,   les   établissements   des   savoirs fondamentaux… entre autres.

 

Nous avons abordé les points suivants, qui nous paraissent incontournables :

  • Pas  de  révision  des  programmes  de  2015,  tous  les  savoirs  sont  fondamentaux,  tous  les  langages  sont nécessaires
  • Pas de repères annuels, pas de remise en cause du cycle 1  – pas de définition de pré-requis en amont des évaluations de CP mais des attendus de fin de cycle – pas de « primarisation » de la grande section
  • Une reconnaissance du métier et de l’intermétier – du temps pour travailler ensemble, enseignants, ATSEM,animateurs, professionnels de la petite enfance, responsables institutionnels, parents
  • Des moyens – des effectifs réduits – une ATSEM à temps plein dans chaque classe
  • Une formation initiale et continue spécifique – des formations conjointes pour tous les professionnels.

Nous faisons tenir l’école maternelle au quotidien et nous allons continuer malgré tout.

 

Nous ne sommes pas dans l’impossibilité d’agir. Le plus important, c’est la résistance sur le terrain, le travail fourni au quotidien par chacune et chacun pour construire l’école maternelle à laquelle nous croyons, avec nos valeurs qui s’incarnent dans des pratiques. Si les savoirs ont un sens, la façon de les transmettre leur donne valeur (Jacques Bernardin, 2017). Le plus important, c’est la riposte collective et non le repli individuel. Nous pouvons nous rassembler en collectifs de travail, nourrir la controverse professionnelle, non pas celle où on s’écharpe dans des relations interpersonnelles faussées mais celle qui permet de questionner le métier et les ressources transpersonnelles engageant du développement personnel et collectif. Mettre en chantier ce qu’on n’arrive pas encore à faire. On peut aujourd’hui considérer que les transformations ne sont portées durablement que par l’action des collectifs de travail sur eux-mêmes (Yves Clot, 2008).

 

Nous pouvons reprendre la main sur nos métiers, regagner du pouvoir d’agir sur notre travail, partout où nous sommes, dans nos classes, nos écoles, nos circonscriptions, nos formations, nos stages, nos réunions, nos rencontres…

 

Au GFEN, nous répondons par des actions régulières et durables, par un engagement sans faille auprès des enseignants que nous rencontrons en formation, en éducation prioritaire et ailleurs, pour les aider à comprendre la nature des difficultés des élèves, liées aux objets de savoir, à l’organisation, à la conduite de la classe, à leur rapport au savoir, pour les aider à lutter contre les inégalités et à rendre les savoirs accessibles.

 

Le GFEN Maternelle conduit pendant l’année scolaire 2018-2019 de nombreuses sessions sur : apprendre à comprendre dès la maternelle ; enseigner la compréhension en lecture dès la maternelle ; enseigner plus explicitement à l’école maternelle ; rendre l’école plus inclusive… Il participe également à des initiatives syndicales en animant des ateliers ou en co-construisant des stages dans les départements.

 

Le GFEN Maternelle écrit chaque trimestre une lettre d’informations à ses 650 abonnés.

 

Le GFEN Maternelle organise le 15 juin à Ivry sur Seine une journée d’études co-construite avec l’ANDEV (association nationale des directeurs de l’éducation des villes) sur la scolarisation des moins de trois ans pour réfléchir à la continuité éducative et à la complémentarité des métiers.

 

Le GFEN organise le 25 janvier 2020 à Paris les 12èmes rencontres nationales « Pour que la maternelle fasse école » centrées sur la compréhension de l’intermétier. Elles s’intitulent : « Travailler ensemble pour travailler mieux » et sont ouvertes à tou-te-s les professionnel-le-s de la petite enfance et de l’école maternelle, de l’animation et de la prise en charge du handicap, pour agir à plusieurs échelles et renforcer l’efficience du travail collectif. Elles s’adressent aussi aux parents pour développer des relations constructives Ecole/familles.

Isabelle Lardon