Boîte à lire avril 2016

Revues

Enseigner la grammaire : contenus linguistiques et enjeux
didactiques

Ce numéro du Français aujourd’hui (n° 192, mars 2016) – qui parait dans un contexte de remaniement des programmes scolaires (Nouveaux programmes pour les cycles 2 et 3 du primaire à la rentrée 2016) – s’inscrit dans un large ensemble de réflexions relatives à la difficulté d’enseigner la langue et spécialement, mais non exclusivement, « la » grammaire, grammaire qui, telle qu’elle est présentée, entre autres, dans les programmes scolaires actuels, et notamment dans ceux de français du collège (2008), est pour beaucoup d’enseignants le « point noir » de la profession, et cela, à tous les niveaux du cursus, du primaire à la préparation aux concours d’enseignement, sans oublier la formation des futurs enseignants. Ce numéro est donc à lire comme une forme de réponse à des demandes de collègues et au sentiment d’insécurité qu’ils éprouvent. Présentation du n°

 
 

Jeux traditionnels, jeux paradoxaux

L’intérêt présenté par l’apport éducatif original des jeux traditionnels a été à la source du choix du sujet de ce dossier du n° 561 de Vers l’éducation Nouvelle (janvier 2016). De nos jours, les enfants et les jeunes en général sont constamment sollicités par des activités et des sports qui valorisent l’exaltation de la performance individuelle et la recherche de la domination d’autrui. Face à cette idéologie de la compétition sélective, les jeux paradoxaux proposent des pratiques relationnelles plus souples qui favorisent une confrontation de l’entraide et du partage. Les auteurs des articles de ce dossier sont tous des acteurs de terrain qui montrent combien ces jeux inhabituels enthousiasment les enfants et créent de nouvelles façons de jouer ensemble. Il serait dommage que ces types de jeux ne se répandent pas davantage. Il s’agit donc aussi d’une invitation à un tel voyage. Présentation du n°

 
 

Mettre en œuvre les EPI

Dans leur numéro de mars, Les Cahiers Pédagogiques (n° 528) s’intéressent à la mise en œuvre des enseignements pratiques interdisciplinaires qui vont se mettre en place à la rentrée 2016. Dans certains collèges, on anticipe déjà. Dans d’autres, les pratiques interdisciplinaires existent depuis un certain temps. On ne part donc pas de rien et les EPI peuvent s’appuyer sur l’existant. Présentation du n°

 
 

L’estime de soi

La revue EP&S (N° 369, janvier-février-mars 2016) interroge : qu’elles soient envisagées à des fins éducatives, relationnelles, de santé ou de performance, les APSA contribuent-elles, et à quelles conditions, à développer l’estime de soi ? Hier considérée comme un indicateur de santé mentale, l’estime de soi est aujourd’hui envisagée comme une composante déterminante des conditions d’apprentissage et de progrès, capable d’orienter et de dynamiser le comportement, en particulier en raison de ses effets motivationnels avérés. Ph. Sarrazin, D. Trouilloud, S. Redersdorff, L. Finez, A. Plaquet, N. Cartierre, P. Bourdier, F. Fourchard et A. Courtinat-Camps nous aident à comprendre les mécanismes régulant les perceptions de soi, les effets des comparaisons sociales et les stratégies développées tant à l’adolescence que chez les plus jeunes. Présentation du n°

 
 

Éduquer contre le racisme et les discriminations

Le dernier numéro de Non-violence Actualité (N° 345, mars-avril 2016) propose des outils pour « Éduquer contre le racisme et les discriminations ». L’échelle de l’histoire montre avec quelle fraîcheur les acquis de la lutte contre le racisme et les discriminations s’inscrivent dans les livres. Dans la patrie où « les hommes naissent libres et égaux en droits », il est à déplorer que ces droits s’appliquent encore dans un régime à deux vitesses et que persiste le « deux poids, deux mesures ». S’il n’y a pas de vaccin, puisqu’il ne s’agit pas d’une maladie, il existe, pour un moment encore, des espaces consacrés à des initiatives éducatives qui facilitent la déconstruction de la pensée raciste et discriminante à l’école ou ailleurs, dès le plus jeune âge et dès maintenant. L’objectif est d’armer et d’entraîner les citoyens à ce combat particulier. En effet, les armes remises s’appellent savoir, connaissance, capacité d’analyse et esprit critique ; l’entraînement consiste à se faire respecter et à respecter, à écouter et dialoguer, à se
rencontrer, à construire et créer ensemble cette société égalitaire « rêvée » par tant d’autres. Dernière précision (pour ne pas se tromper d’ennemi et ainsi éviter l’écueil de devenir ce que l’on rejette) : ce combat ne se mène non pas contre des personnes, qui réduites à leur comportement incarneraient le « mal ». Il se mène contre des pratiques et discours que nous pouvons faire ou tenir à notre insu. Présentation du n°

 
 

Enseigner, c’est politique

Le dernier Traces de Changements (n° 225, mars-avril 2016) l’affirme  « Enseigner, c’est politique » et ajoute « dures luttes ». Par sa pratique de classe, par son positionnement dans l’institution, l’enseignant se positionne politiquement. Par les contenus qu’il aborde, par sa posture dans la classe, par les outils qu’il choisit, par la considération qu’il accorde (ou non) au groupe et aux individus qui lui sont confiés, l’enseignant crée (ou non) les conditions de l’émancipation sociale. Un dossier bien dodu pour ne pas être le dindon de la farce et des rubriques en prime : un impolitique, le retour d’un pigeon et l’épisode 1 de la nouvelle Saga « C’est pas des maths ça ». Présentation du n°

 
 

L’école : républicaine ou démocratique ?

Cette troisième livraison de la revue N’Autre école – Questions de classe(s) (mars 2016) pose la question : l’école, républicaine ou démocratique ? Alors que l’état d’urgence met à mal les libertés démocratiques, ce numéro trois arrive à point nommé. Après « Charlie », faut-il remettre l’école, les élèves, les personnels, au pas ? Que se cache-t-il derrière la nostalgie de l’école des « républicains » ?

À travers son dossier et ses rubriques habituelles, il propose des analyses, des éclairages historiques, des décryptages des programmes (histoire, langue, éducation morale, etc.) mais surtout des exemples de pratiques professionnelles en France et à l’étranger. Il illustre la vigilance nécessaire pour que les pratiques démocratiques soient effectives et émancipatrices. Présentation du n°

 
 

Mon prof, ce héros

Tel est le thème du dossier du n° 1394 (9 mars) de Politis. Engagez-vous, qu’ils disaient… Manque de reconnaissance, de moyens, de formation, de travail en équipe, déclassement…
Les profs accumulent des souffrances en sachant que, derrière les leurs, celles des élèves sont exponentielles. De là l’idée qu’ils sont un peu « au front ».
En première ligne, en tout cas, de difficultés scolaires et d’inégalités sociales qu’ils tentent de déjouer, armés le plus souvent de bonne volonté et d’une bonne dose de système D. En Seine-Saint-Denis, a été lancé en 2013 un plan d’urgence pour combler les centaines de postes vacants. Depuis, sont donc catapultés dans des classes des contractuels non enseignants, recrutés via Pôle emploi, et qui n’ont parfois jamais travaillé avec des enfants. Si le ministère assure aujourd’hui que « le taux de
sélectivité de ce nouveau concours devrait à nouveau permettre d’assurer un recrutement de grande qualité », la situation de ce département reste emblématique d’un désarroi général. Et ce même si les perceptions semblent plus négatives en milieu urbain. Il y aurait près de 40 000 contractuels en France. Pour un million d’enseignants, dont une bonne part voudrait refonder le métier. Si ce n’est l’école tout entière. Présentation du n°

 
 

Livres

Ecole : La fracture sexuée
Jean-Louis Auduc, Fabert, 110 p, 12 €

En France, depuis plus de 25 ans, les filles réussissent mieux à l’école que les garçons et ce, à tous les niveaux, de la maternelle à l’Université. L’échec scolaire, les difficultés de lecture et d’écriture, les sorties sans qualification, sont, dans notre pays, massivement le fait de garçons ! Le refus, à l’inverse de ce qui se passe dans d’autres pays, de prendre en compte cette réalité, explique pour une bonne part l’incapacité des différentes politiques mises en œuvre, de faire reculer l’échec scolaire. Présentation du livre

 
 

L’École des réac-publicains
La pédagogie noire du FN et des néo-conservateurs, Grégory Chambat, Libertalia, N’Autre École n°7, 240 p, 10 €.

L’École est le champ d’intervention privilégié d’une galaxie intellectuelle et médiatique
caressant le rêve de rétablir un état scolaire — et social — ancien. Pour ces « réac-publicains » (Natacha Polony, Jean-Paul Brighelli, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour…) évoquant inlassablement l’effondrement du niveau et la décadence de l’institution, le redressement de l’École préfigurerait la restauration de l’ordre et de la nation. Leurs incessantes et virulentes polémiques s’inscrivent dans une tradition méconnue, celle de l’intérêt jamais démenti de l’extrême droite pour l’éducation. Cet ouvrage relate l’histoire de cette « pédagogie noire » et décrypte ses déclinaisons contemporaines afin d’en révéler les enjeux sociaux et idéologiques. Entre les sirènes du « nostalgisme » réactionnaire et le renoncement à toute perspective de transformation, il s’agit de retrouver le chemin d’une pédagogie de l’émancipation. Présentation du livre

 
 

Faire école : un sport de combat
Entre Terrain et Recherche, par Jacques Cornet,
Préface de Philippe Meirieu, Postface de Benoît Jadin, Cgé, 2015, 16 €

Jacques Cornet a toujours pratiqué l’écriture professionnelle. Pour lui, un petit morceau de vie de la classe, un incident critique contient toute la complexité et la conflictualité du système scolaire et, plus largement, du monde. Dans ce livre, vous trouverez une sélection de ses textes qui ont été publiés dans TRACeS de ChanGements, la revue du mouvement sociopédagogique où il milite depuis une trentaine d’années pour une école plus digne. Des textes qui interrogent le système reproducteur d’inégalités, des textes qui analysent les enjeux de l’école comme institution, des textes qui questionnent la didactique des sciences humaines, des textes qui racontent les pratiques de pédagogie institutionnelle. Un style vif et sans langue de bois, une analyse sociologique qui n’est pas dupe des rapports de pouvoirs en jeu, des écrits engagés et qui poussent aux changements. Présentation du livre

 
 

Les prolos
Louis Oury, Agone, « Mémoires sociales » avril 2016, 248 p,19 €

Les Prolos est un témoignage d’apprentissage comme il en existe des romans. On y suit un très jeune apprenti, issu du monde agricole des régions rurales de la Loire, pour qui le passage par la condition ouvrière est une étape dans un parcours de promotion sociale. C’est à Saint-Nazaire, dans les chantiers navals, que le chaudronnier se rapproche d’une classe ouvrière nullement enchantée, dans une progression dramatique qui culmine avec la grande grève de 1955. Le monde des Prolos, immédiatement postérieur à la reconstruction, est celui de la guerre froide, d’écarts et d’affrontements sociaux qu’on peine aujourd’hui à se représenter. C’est un monde presque entièrement disparu, qui a inspiré à Louis Oury un des classiques majeurs du témoignage ouvrier. Né en 1933, Louis Oury est un des écrivains prolétariens de langue française majeurs de ces quarante dernières années. Après avoir été ouvrier puis ingénieur, il est devenu historien et romancier. Les Prolos (1973, réédité ici pour la cinquième fois) est son premier ouvrage. Présentation du livre

 
 

L’accueil des mineurs en difficulté
Andrea Bobbio, Teresa Grange, Gianni Nuti, Jean-Pierre Pourtois, EME éditions, “Ouvertures pédagogiques”, 2016, 152 p, 20,9 €

Qu’est-ce que l’accueil dans la relation éducative? Quelles sont les priorités de l’accueil quand il s’agit d’enfants et d’adolescents en situation de vulnérabilité, de souffrance, de détresse psychosociale? Comment sauvegarder le principe d’éducabilité face aux sollicitations dominantes de protection et d’assistance? Cet ouvrage propose un regard pédagogique sur l’accueil; il porte sur la relation complexe entre les fondements d’une éducation émancipatoire et les contextes de prise en charge et d’accompagnement des mineurs en difficulté. Présentation du livre