Boîte à lire juin 2017

Livres

C’était Elle
Marie Serpereau, Edilivre, 408 p., 25 €
Marie Serpereau, coauteure de plusieurs ouvrages de français – dont le dernier Faire réussir les élèves en français de l’école au collège, toujours en vente au GFEN et en librairie – et de nombreux articles, vient de publier un roman « C’était elle » qu’elle
nous présente : Partie de Savoie et du petit peuple, simple bonne, promue « patronne aux colonies », brutalement ployée par la mort de son jeune époux, elle a vécu ascension sociale et revers de fortune successifs. Ballottée de bonheurs en malheurs, d’une guerre à l’autre, d’une classe sociale à l’autre, d’un continent à un autre, elle a côtoyé des artisans, des paysans, des bourgeois, des
intellectuels, des gens de pouvoir, des Résistants… Trois fois veuve, elle s’est efforcée de faire face à chaque fois aux aléas de ce destin peu commun.
Ce roman parcourt un XXème siècle qui résonne singulièrement en nous aujourd’hui. Les acquis, parfois mis à mal de nos jours, ont été, au fil de sa vie, des enjeux de lutte forts, alors même que ces grands débats semblent avoir, paradoxalement, glissé sur elle. Présentation du livre

 
 

Olympe de Gouges

L’association des éditions Cocagne publie les œuvres complètes d’Olympe de Gouges. Elle faitpartie de ces écrivains qui ont su entrer dans le débat politique en dépit de
l’intolérance dont elle a été victime à son époque et jusqu’à nos jours.  Par-delà ses revendications, elle a fait dela question féminine le support philosophique fondamental d’une démocratieauthentique. Au-delà du personnage romanesque qui séduit à coup sûr, la pensée d’Olympe de Gouges, fondamentalement révolutionnaire et humaniste, demeure encore active aujourd’hui. Ses prises de position, pour une large part toujours à l’avant garde, nous donnent matière à réfléchir. Racisme, oppression des femmes et des enfants, aide aux malades, aux personnes âgées et aux nécessiteux : elle aborde tous les problèmes, du plus trivial jusqu’aux exigences les plus hautes de la morale, du cœur et de l’esprit. Objet et victime de toutes les intolérances jusqu’au châtiment suprême, cette femme remarquable en impose par sa détermination et par son courage, sans se départir jamais de son humour -surtout envers elle-même – ni de sa gaieté naturelle. Elle n’en finit pas de nous surprendre. Présentation du livre

 
 

La Politique expliquée aux enfants (et aux autres)

L’ouvrage de Denis Langlois, illustrée par Plantu, est un classique de la littérature parascolaire, paru pour la première fois en 1983. Il a remporté un réel succès et a fait l’objet de nombreuses rééditions et de traductions en italien, en espagnol, en coréen… Il était devenu introuvable. En cette année 2017 très politique, Denis Langlois a décidé de le remettre à jour et de l’offrir aux lecteurs. Il est désormais consultable en intégralité,
gratuitement et en version papier aux éditions SCUP, 144 p.

 
 

Sur le même sujet

La gauche et la droite en politique

Le P’tit Libé en ligne explique aux 7-12 ans les grands sujets d’actualité. Dans son 15ème dossier, il répond aux questions que se posent les enfants : Mais qu’est-ce que c’est, des primaires ? Et que signifient la droite et la gauche ? Le P’tit Libé explique ces termes qui ont l’air un peu compliqués mais ne le sont finalement pas tant que ça. Lire

 
 

Osons la politique !

Caroline De Haas – Camille Besse, collection « Jamais trop tôt » éditions La ville brûle, 2016, 9 €
Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour avoir envie de changer le monde. Parce que pour
changer le monde, il faut commencer par changer la politique. Parce qu’il est urgent de convaincre les ados, citoyens d’aujourd’hui et électeurs de demain, de s’intéresser à la politique. Sans tourner autour du pot et sans éviter les sujets qui fâchent, Osons la politique ! prend le problème à bras-le-corps : la politique est partout, et si on ne s’intéresse pas à elle, elle s’intéresse à nous ! La politique n’est pas parfaite, mais elle est notre meilleur outil pour agir sur le monde dans lequel on vit. Alors concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Et comment ça marche ? Dans ce manuel d’action citoyenne à mettre entre toutes les mains, Caroline De Haas décrypte, explique, donne des exemple et propose des liens et des pistes pour s’engager et pour agir. Présentation du livre

 
 

Socrate président !

Raconté par Yan Marchand, illustré par Yann Le Bras, Les Petits Platons, (éditeur de livres de philosophie pour les enfants) 64 p., 14 €
Socrate est ramené sur Terre par le roi Minos, pour sauver le monde. Sa mission : se faire élire Président pour promulguer des lois justes et bonnes qui remettront de l’ordre dans l’âme des citoyens du XXIème siècle. Pour se faire, il est affublé d’un assistant : Gorgias, le célèbre orateur prêt à tous les mensonges et manipulations pour convaincre les foules. Il devra aider Socrate à faire entendre son message de justice et de vérité par les électeurs. Socrate sera-t-il élu Président ? Et si Platon était là, présent parmi nous,… Que penserait-il de l’élection de Trump
et des élections françaises ? Que penserait-il de la démocratie d’aujourd’hui ?
Les Grecs n’ont pas fait qu’inventer la démocratie : ils l’ont étudiée et analysée, jusqu’à en déceler ses limites, ses risques et ses faiblesses. C’est pourquoi l’analyse de Platon aurait ainsi beaucoup à nous apprendre. C’est à cet exercice que le philosophe Yan Marchand s’est livré dans Socrate Président ! Dans un récit romancé, il endosse la pensée de Platon et fait revivre le philosophe Socrate à travers une histoire passionnante et très instructive. Présentation du livre

 
 

La Pédagogie Institutionnelle au fil des jours

Par L. Dussolliet, F. Grassin, I. Laborde, D. Vernier, Éditions Couleur Livres, 2017, 16 €
Les praticiens de Pédagogie Institutionnelle (P.I.) membres du Collectif isérois ne se poussent pas du col, occupés qu’ils sont à travailler au plus près leur quotidien de
«PéIste» sur les terrains de l’enseignement fondamental. Depuis près de vingt
ans, ils échangent ainsi des dispositifs inventés au jour-le-jour et mis au point patiemment dans leur classe. Ils sont publiés ici afin d’élargir lechamp des échanges, en espérant les voir devenir des ressources pour ceux qui s’attellent à la Pédagogie Institutionnelle. Ils parlent aussi en filigrane mais avec justesse de ce Collectif isérois, laissant entrevoir son bon caractère, sa fantaisie, sa capacité d’inventer, sa créativité et son indispensable existence pour un partage de pratiques et une continuelle remise sur le métier de ce qui advient dans les classes. Présentation du livre

 
 

Revues 

 

Tronc Commun

Changements pour l’égalité,  revue Traces (n° 230)
Les gens parlent d’une réforme de plus, d’un nivèlement par le bas, d’élèves sans examens qui n’auront plus aucune ardeur au travail, de qualifiant déqualifié et d’avenir sans hommes de métier, de rigueur budgétaire qui ne permet aucune folie.
Et s’il s’agissait d’une formidable occasion de repenser collectivement ce qu’on apprend et comment on l’apprend pour s’attaquer au problème de l’échec, une occasion de redonner du sens au métier d’enseignant. Et même si les bonnes pratiques ne sont pas simplement transposables, elles existent et sont présentes dans ce numéro. Y’a encore du bouleau pour changer les structures et les postures, ce numéro de TRACeS est comme une invitation. Un dossier essentiel par les temps qui courent pour sortir de l’anecdotique souvent pointé dans la presse généraliste et surtout des lectures pour penser et pousser aux changements ! Présentation du n°

 
 

Écritures numériques : Des usages sociaux aux formations

Association des enseignants de français (AFEF), Le français aujourd’hui (n° 196)
Le paysage du numérique éducatif se construit dans des directions toujours plus nombreuses et riches, sans éviter l’écueil d’une surabondance informationnelle. Les enseignants ont pris l’habitude de consulter des ressources en ligne, via des sites de mieux en mieux identifiés « 80 % des enseignants utilisent le numérique pour élaborer des séquences d’activités en classe », révèle l’enquête nationale PROFETIC Second degré 2016. Ce constat de mutations impérieuses peut se heurter à l’inquiétude des enseignants qui constatent chez leurs élèves les dangers de la distraction exercée par les écrans. La recomposition culturelle à laquelle oblige le numérique met l’école en demeure d’être plus que jamais ouverte sur l’extérieur. C’est à une pause réflexive sur la figure d’un numérique scolaire relié aux usages sociaux que sont invités les lecteurs de ce numéro du Français aujourd’hui, en les incitant malicieusement à reléguer un temps la précipitation compulsionnelle de leur habitus professionnel contemporain. Présentation du n°

 
 

La poésie est-elle un sport de combat ?

CRILJ, Cahiers du CRILJ (n° 8)

En 1986, s’inquiétant de savoir s’il faut encore des poètes, Christian Prigent, poète
lui-même, affirmait : “En France, on aime beaucoup la poésie qu’on ne lit pas. Comme on n’en lit presque pas, l’amour est immense.” Pour nourrir son cahier, le CRILJ, a sollicité des poètes, des éditeurs et des médiateurs soucieux de donner à la poésie dès l’enfance un espace intime et social où l’exigence et la force de la langue autorisent chacun à mettre en mouvement compréhension de soi et réflexion sur
le monde.  Présentation du n°

 
 

Des autres mouvements d’éducation nouvelle ou de syndicats, des positions controversées, allons-y voir de plus près.

 

Apprendre dans la jubilation

ICEM, Le Nouvel Educateur (n° 232)
Le Nouvel Éducateur publie un numéro printanier où la joie bourgeonne au fil des pages. Se croisent, se tissent différentes expressions : Le philosophe avec Frédéric Lenoir dans une interview ; le pédagogue exprime le bonheur d’enseigner avec Philippe Meirieu, le Laboratoire de recherche coopérative de l’ICEM envisage la joie avec sa manifestation ponctuelle, la jubilation avec Catherine Mazurie et Danielle Thorel ; le travailleur social décortique sa dimension subversive avec Laurent Ott et Jules Moreau ; le chercheur Yves Reuter s’intéresse au bonheur d’apprendre… ou au contraire sa détestation ; et les praticiens témoignent de moments forts où éclate la joie d’apprendre, de connaitre, d’échanger, de grandir dans de nombreux encadrés. Présentation du n°

 
 

Education Nouvelle à l’école publique

CEMEA, Vers l’Education  nouvelle (N° 566)
La dernière livraison de Vers l’Education Nouvelle remarque que les conditions rares et exceptionnelles qui ont pu être rassemblées à l’occasion de l’expérimentation de la pédagogie Montessori dans une classe d’une école publique de Gennevilliers, menée par Céline Alvarez, ne se retrouvent que de
loin en loin dans le service public d’éducation. Au-delà de la controverse et de l’orchestration médiatique de l’expérience, que nous dit celle-ci – ou nous empêche-t-elle de dire – de la place de la tentative pédagogique, de la mise en tension entre les impératifs de l’égalité et les nécessités d’y déroger pour innover, plus largement de la possibilité pour l’école publique de se transformer ? C’est vraisemblablement autant par la diffusion horizontale d’expériences concrètes de terrain que se renouvelle l’école que par des réformes descendantes et uniformes. Dans les marges s’écrivent les changements à apporter au texte commun, mais dans des marges reliées au cœur, celui d’une école pour tous, une école publique portant à cœur l’égalité. Car pour nous l’idéal éducatif de l’Éducation nouvelle ne peut se concevoir sans allier – aussi – celui d’une école du peuple. Présentation du n°

 
 

Pratiques interdisciplinaires dans les enseignements

OCCE, Animation & Education (n° 258)
A quelles conditions pratique et interdisciplinarité dans les enseignements réduisent les inégalités scolaires, favorisent équité et réussite des élèves, donnent plus de sens aux apprentissages, permettent d’aborder la complexité du Monde et sont un enrichissement pour les professeurs et les élèves ? Ces arguments avancés par le Ministère de l’Education pour justifier la mise en place des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires sont-ils effectifs ? C’est la question posée aux intervenants, spécialistes de l’interdisciplinarité, de la didactique ou des compétences, de ce dossier d’Animation & Education. Les réponses finalement se rejoignent. Tous s’accordent sur les bénéfices pour les élèves et les enseignants d’un travail en interdisciplinarité, notamment dans le cadre d’un projet où se combinent différentes démarches d’apprentissages. Tous pensent que dans le contexte sociétal actuel, cette interdisciplinarité devient incontournable ! Mais il n’y a apports positifs, enrichissement et réduction des inégalités scolaires que si, et seulement si, est réellement mise en place une démarche interdisciplinaire, ce qui est, selon les experts et praticiens, rarement le cas ! Présentation du n°

 
 

Classes inversées

CRAP, Cahiers pédagogiques (n° 537)
La classe inversée, on en parle beaucoup, des partisans enthousiastes et des opposants décidés s’opposent. Est-ce une mode passagère, un gadget pédagogique, ou l’amorce d’un changement de fond ? Au-delà des définitions (trop) simples, ce dossier des Cahiers Pédagogiques, s’attache à mieux cerner ce qu’est la classe inversée. Présentation du n°

 
 

Esprit critique es-tu là ?

CNT, N’autre école (n° 6)
N’Autre école
l’affirme « L’esprit critique, pour nous, il est d’abord au cœur de l’apprendre : de l’ordre du quotidien. Sans illusion sur une capacité magique que nous aurions à transmettre, proclamer un discours critique ne suffit pas ; notre choix est de mettre les élèves en posture critique. La justesse de l’observation va pour nous avec la justice : si l’esprit
critique n’est pas assujetti à une secte ou à des slogans, il est mû par notre souci de l’égalité : l’esprit (critique) ne va pas sans le cœur (à gauche, voire plus). Depuis que les neurosciences ont montré que sentiments et intelligence rationnelle avaient partie liée (de façon complexe et parfois contradictoire, mais pas forcément), plus encore que d’esprit critique, nous pouvons parler d’« indocilité mentale » pour « apprendre à résister », sachant qu’apprendre vraiment, c’est justement résister !
Apprenons à penser, avec nos élèves, contre tous les promoteurs d’injustice et de haine. » Présentation du n°

Article en ligne

Faire de la pédagogie de chacun une ressource pour une éducation de qualité

Dans un texte paru sur le site GREN (Groupe Romand d’Education Nouvelle) Etiennette Vellas interroge la pédagogie. La pédagogie est-elle une pratique ? Un art ? Une science ? Un art et une science ? Une discipline ? Une théorie ? Une praxis ? Un discours ? Une autre chose ? Et, de qui la pédagogie est-elle l’affaire ? Les hommes politiques se réclament de la pédagogie quand ils veulent faire passer une réforme (Notre réforme était bonne, mais nous avons manqué de pédagogie !). La bataille française entre républicains et pédagogues montre combien le concept de pédagogie flotte : on s’insulte à coup de pédagogues, d’anti-pédagogues, de pédagogistes, personne ne se retrouvant sous ces étiquettes. Si les parents parlent de l’enseignant de leur enfant en terme de bon ou mauvais pédagogue, Wikipedia précise toujours (depuis 2007 !) que l’article et ses renvois présentant la pédagogie est « à recycler en le réorganisant et en le clarifiant » ! Sur le plan du discours sur la pédagogie dans la société, les choses, dans ce dernier cas, sont au moins claires : les internautes reconnaissent la fragilité de la définition de la pédagogie.[…] Lire la suite