Illettrisme et innumérisme : les nouveaux chiffres analysées par l’ANLCI

L’Insee a publié en avril 2024 les résultats de l’enquête Formation Tout au Long de la Vie (FLV). Les résultats mettent en évidence que 4% des personnes âgées de 18 à 64 ans ayant débuté leur scolarité en France peuvent être considérées en situation d’illettrisme. Cela représente 1.400.000 personnes. L’Observatoire de l’illettrisme et de l’illectronisme de l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme a analysé le module « compétences » de l’enquête FLV. Il communique aujourd’hui une synthèse des chiffres clés de l’illettrisme et de l’illectronisme destinée à éclairer les décisions et les actions.

Parmi les personnes âgées de 18 à 64 ans, une personne sur dix rencontres des fortes difficultés dans au moins une des compétences de base enquêtées, à savoir : identifier les mots, comprendre le texte, écrire et compter.
Lorsque l’on s’intéresse aux personnes en forte difficulté, la moitié a plus de 45 ans mais les jeunes représentent une part sensible de celles-ci.

La moitié des personnes en forte difficulté est en emploi. Un quart vit dans un ménage qui bénéficie du RSA.

18 % des demandeurs d’emploi sont en forte difficulté en littératie et numératie. Ce taux monte à 25% pour les demandeurs d’emploi ayant plus de deux ans de chômage.

A retrouver sur le site de l’anlci :

  • La publication complète de l’Observatoire
  • Le communiqué de presse

Entretien avec Jacques Bernardin, in Carnets Rouges « Fondamentaux ou fondements ? »

Carnets rouges n° 31 (mai 2024) – « Fondamentaux ou fondements ? Former à exécuter ou à concevoir ? »

Sommaire

L’Édito | Paul Devin

Le dossier

La question des « fondamentaux » dans l’école française depuis 1945 | Paul Devin
Fondamentaux et instruction obligatoire | Claude Lelièvre
Le simplisme des fondamentaux | Patrick Rayou
Des « fondamentaux » dans et pour la formation des enseignants ? | Claire Benveniste
Quels fondements pour entrer dans les apprentissages scolaires ? | Christine Passerieux
Les conditions de l’autonomie de l’élève | Héloïse Durler
Savoirs fondamentaux ou culture commune ? | Sandrine Charrier
L’EPS : parent pauvre des savoirs fondamentaux ? | Lucie Mougenot

L’entretien

Entretien avec Jacques Bernardin | Président du GFEN

Notes de lecture

Former contre les inégalités | Philippe Losego & Héloïse Durler (dir.)
Note de lecture proposée par Christine Passerieux

Quand l’extrême-droite rêve de faire école | Grégory Chambat
Note de lecture proposée par Paul Devin

Podcast « Faire de l’élève l’auteur de ses propres apprentissages » : les éclairages de Pascal Diard sur le mouvement de l’Éducation nouvelle

Podcast de Lallumeur de réverbères

Par Jorge Brites, le 25 Mars 2024

« Pour ce 28ème épisode du podcast, nous avons décidé de mettre en lumière un mouvement pédagogique et politique qui milite depuis près d’un siècle pour revoir tous les paradigmes qui ont guidé l’édification de l’École de la République depuis le XIXème siècle, et par exemple les Lois Ferry (1881-1882).

L’éducation nouvelle défend le principe d’une participation active des individus à leur propre formation et à leurs apprentissages. L’idée est de sortir de la simple accumulation de connaissances pour avoir une approche globale de l’éducation qui permette de susciter chez l’individu l’esprit d’exploration et de coopération. Une importance égale y est accordée aux différents domaines éducatifs, et l’apprentissage de la vie sociale y est considéré comme central. L’éducation nouvelle fonde sa philosophie dans la confiance dans les ressources propres à chacune et chacun. En somme, elle reconnaît l’éducabilité du genre humain.

Pour nous éclairer, nous avons donné le micro le 3 novembre dernier, à Saint-Ouen, à Pascal DIARD, né en 1961, professeur d’Histoire-géographie à Saint-Denis, et responsable Île-de-France du Groupe Français Éducation Nouvelle (GFEN). »

Ecouter

L’école en équilibre, chronique d’une maternelle de quartier

Ce film de 52 minutes, co-produit par France 3 Pays de la Loire et Moïra Chappedelaine-Vautier, nous plonge dans la réalité quotidienne de quatre enseignantes de grande section d’une école maternelle REP+ de Nantes.

Les réalisatrices de ce documentaire, Eurydice Calméjane et Catherine Pamart ont fait le choix de se centrer sur les gestes du métier dans le quotidien de la classe. Pendant une année, elles ont suivi Carole, Pascale, Elsa et Lucie au plus près de projets construits et gérés collectivement car c’est l’idée directrice de cette école : tout membre de l’équipe éducative est à la disposition de chacun des enfants accueillis.

100h de rushes pour 52 minutes d’immersion dans la « vraie vie » d’une école de quartier, avec des enseignantes qui posent et se posent des questions de métier, s’interrogent sur l’impact de l’école maternelle sur l’évolution scolaire future de leurs jeunes élèves sans éluder les questions de fond sur l’articulation entre inégalités sociales et inégalités scolaires.

Par petites touches, on peut suivre différents gestes du métier : l’accueil des enfants mais aussi l’information aux parents, le suivi d’activités prescrites, la prise en compte d’une école inclusive, le conseil de l’équipe éducative, la mise en œuvre de projets visant à sortir du quartier… avec à chaque fois cette conviction que tous les enfants sont capables d’apprendre et en particulier ceux-ci qui naviguent entre deux langues, deux cultures et s’adaptent à de nouveaux codes.

Ce documentaire ne cherche pas à démontrer quoi que ce soit, il montre une réalité qui interroge les mobiles d’enseigner : « Sommes-nous à la hauteur des enjeux ? » se questionnent ces enseignantes confrontées au manque d’accompagnements nécessaires à la compréhension et à la gestion de situations complexes liées à une grande hétérogénéité des élèves. Même si le sentiment d’être utile et la fierté de bien faire son métier sont présents, chacune à sa façon émet ses craintes de devoir un jour changer d’école ou… de métier !

A l’image de ce passage très symbolique où la collègue s’escrime à défaire les noeuds de la tyrolienne pour permettre aux enfants de s’en servir, on ne peut que remercier ces professionnelles centrées sur la réussite de toutes et tous, sans exclusive liée à des besoins spécifiques repérés, « combattantes du quotidien pour une école égalitaire et émancipatrice ».

Comme me dit Lucie – complice du GFEN – « en somme, les réalisatrices ont fait ce qu’on préconise : prendre le temps de comprendre et ont gagné notre confiance, ce qui permet sans doute, je l’espère, ce ton authentique qui permet à qui connaît un peu le monde de l’école d’y retrouver des petits bouts de soi… »

Jacqueline Bonnard

Accéder à cette vidéo : france.tv

Lire également l’article de Patrick Picard sur le café pédagogique

Pour une école des arts et de la culture, Carnets 8 – Collection OLO

Collection OLO (anthropologie pour tous)

Alors que faisant face à la pandémie, le pays se confinait forçant les professionnels de l’éducation à s’interroger sur les pratiques à mettre en place pour que les élèves en pâtissent le moins possible, l’équipe d’oLo[1] avec la DAAC de l’académie de Créteil a interrogé la place des arts et de la culture dans l’enseignement. Pour ce faire, elle a interrogé une quarantaine de témoins représentatifs des professionnels intervenant sur le terrain :
enseignants, artistes, chercheurs, lycéens, administrateurs de compagnie de théâtre, médiateurs culturels, cadres intermédiaires de l’éducation nationale, scientifiques, auteurs…

Ces témoignages courts explorent différentes facettes de la question posée : quelle place de l’éducation artistique dans la formation du futur citoyen et au-delà quelle incidence sur l’élévation du niveau culturel ?
Regroupés autour de sept thématiques, ces témoignages interrogent le rôle de chacun des acteurs dans une éducation artistique et culturelle digne de ce nom.

Et si ce confinement subi allait obliger les professionnels à renouveler leurs pratiques ? C’est l’hypothèse des concepteurs du projet, lorsqu’ils proposent les axes de réflexion : Créer l’étincelle — Ouvrir l’école aux artistes — Donner des lettres à l’esprit — Oser savoir — Vitaminer l’école — Aller vers l’autre — Chercher ensemble.

Si ici, on tente de clarifier la place de chaque intervenant pour une éducation artistique accessible à tous, la réflexion va bien au-delà : dans une école publique tributaire des inégalités territoriales quelle place laisse-t-on à l’initiation artistique et plus généralement à la culture ? Quelle place les professionnels de l’éducation laissent-ils à la créativité de l’enfant ?  Pourquoi donne-t-on si peu de place à l’art et la culture dans les enseignements obligatoires comme s’il s’agissait d’un supplément d’âme ou pire comme s’il fallait appartenir aux classes sociales favorisées pour en comprendre les ressorts ?

Aborder l’art et la culture nécessite d’en apprendre les codes pour s’y investir, agir et réagir en tant que spectateur. Vouloir abaisser le niveau pour rendre accessible l’offre culturelle en fonction de l’origine sociale des élèves équivaut à une rupture du contrat qui lie l’école aux citoyens empêchés de comprendre « qu’existe quelque chose de radicalement différent d’eux, qui leur est sans doute jusque là étranger et qui est gratuit et beau » (A. Markowicz)

Sans doute les enseignants se sentent-ils insuffisamment formés pour dispenser cette éducation artistique et le partenariat avec des artistes professionnels leur est bien utile. Mais sans une politique éducative et culturelle volontariste accompagnée d’une reconnaissance institutionnelle, les projets resteront limités alors même qu’ils devraient être partie prenante des projets d’établissement : «l’éducation aux arts est essentielle, et je dirais même urgente, non seulement pour les enfants des  pauvres mais aussi pour une grande partie de la jeunesse » (JP Delahaye)

Pour R. Renucci, s’ouvrir à l’art, c’est s’autoriser à penser par soi-même et refuser l’assignation sociale ou géographique. Si les fondamentaux « lire, écrire, compter » sont nécessaires, dans ce contexte de crise il y aurait un besoin d’art à l’école pour nourrir les imaginaires et restaurer l’équilibre psychologique.
Mais disons-le c’était avant que le monde de la culture soit déclaré « non-essentiel » par nos dirigeants politiques!

Entre oral et écrit – et faut-il les opposer… — quel apport des activités culturelles à la maîtrise de la langue ? A la veille de l’épreuve du grand oral, tout enseignant devrait s’interroger sur le travail de déconstruction/reconstruction du rapport à la langue car l’oral du cadre scolaire est différent de l’oral du cadre familial : dans le premier cas il est fondé sur l’explicite et l’explicitation quand dans le second il s’appuie sur l’ici et maintenant.
L’école devrait être ce lieu où l’on s’attache à la qualité des formulations pour progressivement les adapter au contexte : usage d’une éthique grammaticale, impact des lieux d’accueil, compréhension des attendus de l’exercice oratoire. Contrairement aux systèmes anglo-saxons, l’école française enseigne peu l’art oratoire et ses techniques. A la fin du 19ème siècle le discours disparait des exercices scolaires au profit de la dissertation, écrit jugé plus rationnel. Pourtant « élaborer un discours, c’est œuvrer à expliciter la complexité des choses, embrasser la diversité et cheminer vers davantage de clarté, autant pour les autres que pour soi-même » (P. Gadmer)

S’exprimer oralement nécessite une confiance en soi et en la pertinence de ses connaissances basée sur des expériences personnelles réussies. Or notre système scolaire laisse peu de place à l’initiative de l’élève face à des situations inédites génératrices de questionnements et de résolutions de problèmes. Contrairement à leurs homologues européens, les élèves français sont rarement sollicités à débattre et confronter leurs points de vue sur les éléments d’une même réalité mise en travail. Alors que dans d’autres pays, on encourage la prise de parole et l’argumentation pour en faire un comportement adapté à la scolarité, il apparaît qu’en France cette attitude de l’élève soit jugée inappropriée au bon déroulement d’un cours, effet renforcé par la peur du jugement qu’il vienne des pairs ou de l’enseignant.
Au-delà de cet encouragement à oraliser et argumenter, tout n’est pas qu’une affaire de technique : « si une idée n’est pas incarnée, elle n’existe pas » ; « au-delà des trucs, montrer comment un texte respire, comment on peut en restituer la sens par soi-même en partant de ce qu’on est ». (O. Balzac)

Maitriser les formes orales de la conviction, c’est parler la langue utilisée à l’école et au- delà de la langue identifier les savoirs construits. Tout en les nommant, l’élève est capable d’analyser son cheminement, les ruptures et contradictions qu’il a dû surmonter. De cette expérience personnelle, s’est construite une représentation du monde qui s’accompagne d’un vocabulaire nécessaire à la communication. C’est en multipliant les regards possibles sur une même réalité, en rencontrant d’autres points de vue que s’élabore le sentiment d’humanité.

L’homme est ainsi fait qu’il est condamné à apprendre tout au long de sa vie. Mais apprendre et savoir est-ce la même chose ? Si l’on prend le cas des sciences, elles sont souvent perçues comme vraies et qu’il suffirait d’apprendre pour être savant. C’est occulter le fait que le savant est celui qui s’est posé ses propres questions sur un phénomène avant d’y répondre dans le cadre d’un travail collaboratif cadré par des protocoles afin d’établir un savoir théorique. Mais comme toute construction humaine, ce savoir peut être remis en cause lors de nouveaux cadres théoriques. L’enseignement scientifique et technique en France souffre d’une situation qui tient à la fois au cursus initial des enseignants du 1er degré (rarement issus d’un cursus scientifique et/ou technique) et à leur formation professionnelle axée sur les « savoirs fondamentaux » (lire, écrire, compter). Malgré quelques supplétifs comme la main à la pâte, les services de formation continue de structures comme le Muséum d’histoire, les Maisons de la Science … ce domaine culturel reste peu abordé à l’école primaire, tout comme les activités artistiques. Et pour de multiples raisons ces enseignements semblent devenus accessoires.

Pourtant ce sont des domaines qui permettent aux élèves et aux enseignants de faire un pas de côté, d’installer l’esprit d’équipe, de sortir de la classe pour explorer d’autres facettes du monde, en comprendre les codes et développer des pratiques qui permettent à chacun de développer sa pensée tout en la disciplinant : « l’expérience esthétique est un des chemins de l’apprendre, complémentaire de la rigueur intellectuelle de la pensée » (J. Aden).
Et si les élèves et leurs parents ne vont pas aux œuvres, les œuvres peuvent aller aux eux : il existe de nombreux dispositifs qui permettent cette rencontre. C’est la mission des FRAC (Fonds régional d’art contemporain) qui réunissent des collections d’art contemporain et imaginent des dispositifs pour sensibiliser de nouveaux publics, sensibilisation aidée parfois par les médiateurs culturels lors des ateliers au musée. Autant d’actions menées sur des lieux culturels et coordonnées des administrateurs ou chargés de relations afin que le maillage local se fasse dans le respect des métiers (créateurs et enseignants) tout en essayant d’impliquer les parents pour que l’enfant s’autorise la créativité.

Le dernier chapitre s’appuie sur le projet « Thélème/l’anthropologie pour tous » du lycée Le Corbusier d’Aubervilliers.  Dans cet établissement, un groupe d’enseignants « s’entêtent à empêcher que l’origine sociale des élèves devienne une catégorie descriptive et paralysante et un préjugé qui fasse obstacle au désir de partager les savoirs ». Cette année-là, les élèves ont travaillé sur l’ouvrage collectif coordonné par de Bernard Lahire : Enfances de classe qui propose les résultats d’une recherche sociologique portant sur les gestes d’étude de 18 élèves en maternelle et met en évidence les inégalités sociales dès cet âge ainsi que la place très importante de l’école dans le présent et le devenir de ces enfants.

En les engageant dans « l’opération Valentine » – du prénom d’une des élèves du l’ouvrage, la plus éloignée de l’origine sociale des élèves d’Aubervilliers — les enseignantes les invitent à découvrir d’autres milieux sociaux avec leurs usages, leur approche du savoir et des apprentissages, convaincus que la connaissance des autres éclaire nos propres identités. Cette lecture permet en effet aux lycéennes de comparer l’éducation familiale reçue selon les milieux, les effets produits sur les gestes de l’apprendre (B. Charlot), la représentation du monde et de l’avenir qui se construit.

Ce travail de réflexion et d’analyse aboutit à une présentation orale lors d’un stage organisé par la DAAC à destination d’enseignants avec l’intitulé : « Identité/altérité : constructions, représentations et enjeux ». Ce grand oral eut lieu dans la salle de cinéma du musée du quai Branly, en présence de Bernard Lahire pour qui ce fut un moment exceptionnel car « toutes les planètes étaient alignées ce matin-là pour produire une grande émotion collective ».

En proposant à leurs élèves de travailler sur un réel éclairé par la lecture d’une recherche sociologique, les enseignantes font le pari du « Tous Capables !», convaincus que l’inversion des rôles (des élèves vers les enseignants) lors de la présentation au musée du quai Branly permettra de dépasser les limites de l’exposé et à chacun d’interroger le rôle de l’école dans la construction du citoyen, d’identifier sa propre place dans le monde.

Ce livre n’est pas seulement un plaidoyer pour une école des arts et de la culture digne de ce nom, c’est une invitation à transformer les pratiques pédagogiques dans une approche anthropologique des savoirs permettant à celui qui apprend de s’émanciper de ses origines sociales et de s’inscrire dans l’aventure humaine des savoirs pour y trouver sa place et se sentir appartenir à cette lignée.

« Il nous faut réinventer en permanence notre vocabulaire, assumer les valeurs qui fondent notre engagement et réveiller les paroles gelées qui doivent renaître ainsi que «des dragées en forme de perles de toutes les couleurs» comme dit Rabelais » (J-J Paysant)

 Jacqueline BONNARD

 [1] OLo : L’Anthropologie pour tous

Ouvres complètes de Gaston Couté

Gaston Couté (1880-1911)

poète libertaire qui a écrit de nombreux textes en « beauceron » ou en argot parisien
Les Éditions libertaires rééditent les œuvres complètes de Gaston Couté avec de nombreux inédits et de
nouvelles annexes.
Cet ouvrage sous coffret cartonné proposera le plus large corpus actuellement possible des œuvres du poète-chansonnier, poèmes, textes plus « politiques », théâtre, inédits variés, accompagnés de deux
cahiers couleur de 16 pages dont l’un contient les dessins de Gaston Couté. S’y ajoute le disque d’un spectacle conçu notamment autour du virulent antimilitarisme de l’auteur, avec son livret.TOME 1
CORPUS : Poèmes et chansons, chansons sociales et autres textes (récits, théâtre, manuscrits et courriers…), dessins de Gaston Couté.
NOTES et GLOSSAIRE.
580 pages, 15 x 22,5 cm — nombreuses illustrations, cahier couleur de 16 pages.TOME 2
BIOGRAPHIE : Une vie bellement légendée d’Alain (Georges) Leduc.
ANNEXES : La Guerre sociale, rapports de police, témoignages (Pierre Mac Orlan, Maurice Héliot, Clovis, Fernand Desprès, Jehan Rictus, Bernard Dimey…),
Le Vent du ch’min, Le musée de Meung-sur-Loire, discographie…
340 pages, 15 x 22,5 cm — nombreuses illustrations, cahier couleur de 16 pages.

+ 1 CD
LES CRIEURS (Michel di Nocera et Nicole Fourcade)
Autour de Gaston Couté — livret 15 x 22,5 cm, 32 pages

EPS et société – Dossier Spécial : L’EPS en primaire

Ce dossier spécial est un outil destiné aux enseignant.es du primaire. Il est le fruit d’un travail collaboratif entre une équipe de formateurs (ESPE, CPD, PEMF, CPC) et de professeurs des écoles qui expérimentent les situations proposées.

Ce dossier se décline en quatre thématiques
Les fiches APSA (Activités Physiques et Sportives Artistiques) qui sont des fiches pratiques  élaborées avec des collègues du premier degré et testées en classe. Ces fiches sont classées selon le niveau d’enseignement abordé : élémentaire ou maternelle. Chacune de ces activités donne lieu à une présentation détaillée dans laquelle les enseignants « testeurs » relatent leurs expériences à partir des situations proposées. Elle décline le but pour l’élève, les critères de réussite ainsi que les règles du jeu et les contraintes liées au milieu. Au-delà du « faire », les fins de séances sont l’objet d’une réflexion sur le sens du jeu et l’organisation. Il s’agit alors de prendre conscience de ce que l’on fait, d’évaluer sa performance et comment on s’y est pris. Seul, il est difficile de se « regarder pédaler » mais l’institution du regard extérieur (juges de performance, juges de limite garants des contraintes posées) permet de corriger le geste, de l’affiner pour progresser.   De la performance individuelle à la performance collective, cela se construit dans la jubilation d’avoir appris ensemble. Chaque proposition rappelle les attendus de fin de cycle, de possibles prolongements et une invitation à partager questions et  expériences  avec les concepteurs du dossier. Des textes théoriques permettent d’approfondir les notions et concepts abordés.
Des conseils pour enseigner l’EPS qui se déclinent en « repères » qui apportent des éléments programmatiques et institutionnels d’une part, des pratiques ciblant des activités sportives et artistiques qui peuvent apparaître aux professeurs des écoles difficiles à aborder (ex : danse, rugby, gymnastique) d’autre part.
– La thématique « EPS et enjeux de l’école » propose des textes qui répondent aux questions essentielles posées par l’enseignement de l’EPS. Cette partie s’adresse davantage aux étudiants qui préparent un mémoire, aux formateurs en quête de textes théoriques pour étayer leur propos, aux cadres intermédiaires lorsqu’ils préparent une conférence pédagogique : diaporama pointant les enjeux et les contours de l’EPS à l’école primaire, repères sur les APSA et les acquisitions à l’école primaire, l’EPS en tant que discipline scolaire, des réflexions comme « apprendre n’est pas jouer » (C. Passerieux et O. Bassis), « Egalité filles/garçons en EPS à l’école primaire : Enjeux et petits riens qui changent tout ! » (Claire Pontais). Apports complétés par un entretien avec Stéphane Bonnéry ou encore des articles de spécialistes.
– La partie « Recherches et débats » vise à faire vivre débats et controverses pour que l’on avance ! Il existe peu de recherches  sur l’EPS à l’école primaire. Ce dossier met en valeur le travail d’Antoine Thépaud  qui, lors d’une thèse sur les sports collectifs à l’école primaire,  a fait un tour d’horizon des recherches sur les contenus disciplinaires et les enjeux du processus d’enseignement apprentissage à l’école primaire. Ces recherches interrogent le statut scolaire de la discipline, les pratiques de référence selon le niveau d’enseignement, le rapport au langage dans les activités dites sportives comme facteur de développement de la pensée et des apprentissages moteurs.
Un dossier très intéressant et complet alliant pratiques et réflexions qui s’adresse à tous les professionnels de l’éducation (et pas seulement les enseignants ou formateurs) qui souhaitent aborder les activités physiques et sportives artistiques avec les enfants de trois à douze ans, en se posant la question des savoirs en jeu et ce délicat passage de l’acte à la pensée pour favoriser les apprentissages.
Jacqueline Bonnard
Mai 2018

Journal de l’alpha 208 : les conflits

Le journal de l’ALPHA est le périodique de LIre et Ecrire (Wallonie-Bruxelles). Il se propose d’aborder la notion de conflit au coeur des dynamiques d’alphabétisation populaire.

Maria-Alice Médioni (secteur Langues du GFEN) et Michel Neumayer (GFEN Provence) y ont écrit chacun un article.
  • Faire du conflit un levier pour l’apprentissage pour Maria-Alice Médioni. p.64 lire
  • Opposant ? Adjuvant ? Du conflit comme trésor pour le pédagogue pour Michel Neunayer. p11 lire

Les archives du Père castor inscrites à l’inventaire « Mémoire du monde » de l’UNESCO

Patrimoine documentaire soumis par la France et recommandé à l’inscription au Registre Mémoire du monde en 2017.

Les Archives du Père Castor, méthodiquement constituées par Paul Faucher, fondateur du Père Castor, et rassemblées jusqu’à sa mort en 1967, comprennent des documents relatifs à ses début en tant que libraire à Flammarion (1921) mais surtout des documents relatifs à la conception, à la fabrication et à la diffusion de la collection « Les albums du Père Castor » (1931-1967). Ce corpus, constitué de formes et supports très variés (notes, correspondances, illustrations, imprimés, enregistrements, photographies, dessins…), regroupe des matériaux de réflexion pédagogiques qui ont abouti progressivement à la création concertée, collaborative, mais fortement structurée et réfléchie, de ce que l’on connaît mieux sous le nom d’ « album du Père Castor ». Ces livres de jeunesse auxquels créateurs russes, allemand, polonais, tchèques, hollandais, suédois, belges et français ont collaboré, sont aujourd’hui considérés comme des classiques de la littérature enfantine, traduits dans une vingtaine de langues.

Ces ouvrages ainsi que les jeux éducatifs conçus par l’Atelier du Père Castor, ont rendu efficients et accessibles au plus grand nombre, les acquis théoriques des pédagogues du mouvement de l’Education Nouvelle.

Recherches en éducation n° 30 « Recherches en éducation et formation : contributions des doctorants et jeunes chercheurs »

sous la coordination de Sylvaine BESNIER, Sophie JOFFREDO LE BRUN, Virginie MESSINA, Chloé RIBAN, Marine ROCHE

Recherches en éducation est une revue généraliste en Sciences de l’éducation, ouverte à toutes les disciplines qui contribuent aux sciences de l’éducation. L’objectif est de contribuer à l’avancement et au partage des connaissances en matière d’éducation et de formation. Elle est portée à l’origine par le CREN, centre de recherche en éducation de Nantes et elle publie 4 à 5 numéros par an, en ligne, gratuitement. Une attention particulière est réservée aux jeunes chercheurs dans le but de les intégrer dans les réseaux de recherche et de publication. Ainsi dans chaque numéro, un ou deux articles de jeunes chercheurs sont présentés.

Cette fois, c’est un numéro entier qui leur est consacré, coordonné par d’autres jeunes chercheurs, accompagnés par des enseignants-chercheurs chevronnés. Chloé Riban, une des coordonnatrices de ce numéro, fait partie des jeunes chercheurs invités à présenter leurs travaux aux prochaines Rencontres nationales sur l’école maternelle du GFEN, le 27 janvier 2018.

Sa propre thèse porte sur « le principe de co-éducation entre les parents et l’école, des meilleures intentions aux effets de discrimination ». L’approche tout à fait originale de son travail est une approche genrée. « La confrontation des modèles éducatifs sera appréhendée, au prisme notamment de la question ethnoculturelle et du genre. Le postulat de départ de ce travail repose sur l’idée que le regard de l’école, supposément neutre et indifférent au genre, à l’origine sociale et ethnique des enfants et des parents, ne l’est pas dans la réalité des pratiques, incarnées par les équipes éducatives. Comment ce regard est-il construit ? Comment influe-t-il sur les relations avec les parents ? Comment les parents, notamment les mères, se sentent-ils perçus par l’institution scolaire ? ». Chloé Riban sera accompagnée par son directeur de thèse : Pierre Périer, sociologue à Rennes 2.

Dans ce numéro, 12 contributions ont été sélectionnées parmi 95 proposées, soumises au processus de lecture anonyme par un comité scientifique, comme pour les « grands ».

Le numéro s’articule autour de 3 parties :

La formation et le développement professionnel des enseignants dans des contextes variés : un dispositif de coenseignement entre un professeur novice et un formateur universitaire en EPS ; un dispositif d’ingénierie collaborative de travail au sein d’un LéA (lieux d’éducation associés) ; une approche d’enseignement de l’EPS en maternelle à partir de la problématisation de situations ; un questionnement sur les liens entre éducation, éthique et autorité, l’altruisme comme condition de développement de cette autorité émancipatrice.

La division du travail et la transmission des savoirs : une approche qui met en relation conditions de travail et savoirs enseignés en sciences au lycée ; la division du travail entre enseignants et ATSEM à l’école maternelle ; des pratiques d’enseignement du FLE en Corée entre enseignants français et coréens ; l’identité professionnelle d’enseignants de collèges confrontés à la scolarisation d’élèves présentant une déficience cognitive ;  les aides apportées par les professeurs aux élèves d’ULIS-collège intégrés dans leurs classes ordinaires.

L’évolution du système éducatif : les effets plutôt négatifs des dispositifs d’accompagnement scolaire sur le développement de compétences sociales chez les élèves et sur leurs résultats scolaires ; l’interrogation de l’influence des MOOCs sur la démocratisation des savoirs dans l’enseignement supérieur ; l’influence de la reprise d’études supérieures et de l’obtention d’un diplôme sur la situation professionnelle des personnes concernées.

J’ai particulièrement retenu deux de ces contributions car elles répondent aux  préoccupations du groupe de travail collectif du GFEN sur la maternelle, qui s’interroge, entre autres, sur les questions de collaboration enseignants-ATSEM et de mise en œuvre efficaces de situations d’apprentissage.

MARINE VÉJUX-GRILLOT — La problématisation : une entrée pour examiner et repenser l’apprentissage des élèves en éducation physique et sportive à l’école maternelle — pages 63 à 77
L’auteur analyse l’alternance de phases de mise en activité des élèves en EPS à travers des situations-problèmes et de phases de débats dans des situations d’enseignement-apprentissage en EPS. « L’étude montre qu’engager les élèves dans une situation récurrente en les confrontant à un problème résistant, leur permet de construire une performance problématisée. »

FABIENNE MONTMASSON-MICHEL — Les ATSEM, les activités manuelles et la raison graphique — pages 125 à 137
L’auteure s’interroge sur la contribution de ces professionnelles au côté des enseignants aux apprentissages langagiers des élèves en petite, moyenne et grande sections. Avec des entretiens et des observations, elle montre « de quelle façon, à travers la mise en ordre continuelle des corps et des objets dans l’espace et le temps scolaire, par la gestion des activités manuelles, ces personnels contribuent à la fabrication des habitus littératiés des jeunes enfants et participent, ce faisant, à la socialisation graphique et langagière des jeunes enfants ».

Isabelle Lardon
16 novembre 2017

Vygotski au service des entreprises ? par Johnny Coopmans


A lire sur le site de l’Appel pour une école démocratique

Les travaux du psychologue soviétique Lev Vygotski sont souvent associés au socio-constructivisme pédagogique. Or, ce dernier est revendiqué en héritage par les tenants de l’approche par compétences, cette expression pédagogique du recentrage de l’enseignement sur la demande patronale de flexibilité. D’où la question : l’approche par compétences est-elle un digne successeur de l’école historico-culturelle de Lev Vygotski ?

L’école historico-culturelle

L’école historico-culturelle, a été fondée dans les années 20-30 par trois psychologues soviétiques, Lev Vygotski, Romanovitch Luria et Alexis Léontiev. Leurs travaux s’inscrivaient dans les débats qui animaient les milieux académiques de psychologie et de pédagogie de l’époque. La psychologie, comme science naissante, attirait beaucoup de jeunes étudiants et chercheurs en URSS. Il existait différentes écoles de psychologie en Occident et celles-ci avaient leurs adeptes dans les universités russes. Mais la question qui se posait était de savoir s’il fallait adopter tels quels différents éléments du behaviourisme, de la psychologie Gestalt, de la psychologie des tests ou encore de la psychanalyse et les « mixer » ou s’il était préférable de tenter de formuler une nouvelle psychologie scientifique, conforme aux objectifs de la société socialiste naissante. Dans ce dernier cas, comment serait-elle appelée : psychologie objective, dialectique ou marxiste ?

Dans ce contexte, plusieurs courants ont vu le jour. Parmi eux, l’école dite « historico-culturelle ».

Voici ce qu’en dit le philosophe marxiste Lucien Sève, l’un des grands spécialistes de la pensée de Vygotski : « Le double but de Vygotski est : reformuler la théorie psychologique sur des bases marxistes et inventer des voies concrètes pour une pédagogie dans la lutte contre l’analphabétisme et la solution des problèmes de défectologie1, depuis la surdité jusqu’au retard mental ».

Vygotski donne une double définition du terme « historique ». Celui-ci doit d’abord se comprendre dans une approche dialectique, au sens où chaque individu a sa propre histoire. Mais il fait également référence à l’histoire de l’humanité. Les fonctions supérieures n’ont pas un développement naturel mais varient selon les époques historiques. Il y a donc évolution. Ces deux branches de l’histoire (naturelle et culturelle) fusionnent dans le psychisme pour permettre à l’enfant et à l’adulte de se développer au travers de son parcours individuel.

Le culturel n’a rien de mystique ou de surnaturel. Dans le monde animal à coté des réflexes inconditionnels cad les instincts, dominent les réflexes conditionnels, qui résultent de l’expérience acquise par l’animal au cours de son existence. Tous ces réflexes concernent le lien qui s’établit entre un stimulus et un objet, Mais au niveau humain Vygotski prétend qu’il y a un stimulus artificiel qui s’intercale en quelque sorte entre le sujet et l’objet. Le lien direct d’association devient structure. Le développement et l’enchevêtrement du langage et de la pensée en est la cause. Et même si les animaux peuvent penser et ont parfois un rudiment de langage ils ne se parlent pas vraiment, ni ne sauront-ils concevoir un accélérateur de particules. Toutes les fonctions essentielles de l’homme, le langage, la mémoire, l’attention, sont reconstruits sur cette base triangulaire à savoir « objet-signe-sujet ». Nous y reviendrons en abordant les stades de développement.

Lire la suite de l’article

Chantiers de sciences… un site à découvrir et exploiter

Emilie du Chatelet, vous connaissez ?

C’est en partant de la controverse sur la question des « forces vives » entre les propositions d’Emilie du Chatelet et celles de Dorius de Mairan que Jean Claude Marot propose aux élèves de travailler les concepts de quantité de mouvement et d’énergie cinétique.

En replaçant cette controverse dans son contexte historique, l’objectif est, comme pour tous les dispositifs pédagogiques proposés sur ce site, d’entrer dans une démarche de construction de savoirs en Sciences Physiques et Chimiques.
 
« Ces dispositifs ont été élaborés et expérimentés pour et avec des élèves des enseignements secondaires. Selon les contenus abordés, ces outils peuvent être utilisés dans le cadre des cours de physique-chimie, pour les enseignements d’exploration en Seconde ou encore pour l’accompagnement personnalisé. Ils sont également exploitables pour la formation d’adultes dans le cadre de stages ou de dispositifs d’éducation populaire. »

Le secteur Langues publie – Ethique et enseignement des langues (APLV)

Vient de paraître le dernier numéro des Langues Modernes (APLV) :
coordonné par Maria-Alice Médioni et Jean-Paul Narcy-Combes

* Éditorial, par Pascal Lenoir (pp. 7-8)

www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article6453
* Introduction du dossier, par Maria-Alice Médioni et Jean-Paul Narcy-Combes (pp. 9-14)
Extrait :
« Ce dossier présente des approches riches et variées quant à la question de l’éthique. L’enseignement des langues pose de façon centrale la question de la rencontre entre des sujets de cultures différentes : toute nouvelle langue confronte l’apprenant à autrui, à la pluralité, et, de la même façon, gérer cet apprentissage confronte l’enseignant à la pluralité des cultures dans les groupes d’apprenants dont il a la responsabilité, à leur diversité sociale, affective et cognitive. Les conceptions éthiques des enseignants de langues se révèlent forcément à travers les choix qu’ils font quant aux modes d’enseignement privilégiés, aux modalités d’évaluation utilisées, aux situations plus ou moins complexes proposées aux élèves, aux objets d’étude favorisés, au contrat didactique mis en oeuvre dans la classe. D’autant qu’au sujet des langues se nichent les hiérarchies, inégalités, jugements de valeur, appliqués consciemment ou inconsciemment aux différentes langues, confortés par un discours politique, voire institutionnel ou par les usages qui sont faits du Portfolio des langues. »
* La liberté d’expression en classe de langue, par Nathalie Fareneau (pp. 65-70)
Résumé :
La classe de langue est un lieu privilégié qui permet de découvrir un autre univers linguistique et culturel, de s’ouvrir à l’altérité. Cette découverte suppose une prise de distance par rapport à ses propres références et invite à s’interroger sur des évidences, à réfléchir aux droits et aux devoirs qui régissent notre société.
La démarche proposée invite à s’interroger sur la liberté d’expression, à travers la découverte d’?uvres qui furent censurées, ailleurs et à d’autres époques, et à mieux comprendre les valeurs que défend ou attaque une société. Les questions éthiques que soulèvent ces découvertes peuvent permettre également de mieux appréhender des problématiques actuelles autour de la liberté d’expression.
Ce travail, conduit avec des élèves de lycée (d’un niveau B1 en espagnol) à partir de productions artistiques dans le monde hispanique et latino-américain, permet de traiter la question éthique aussi bien du côté de l’enseignant que de l’apprenant. Il incite l’apprenant à prendre conscience des schémas culturels qu’il a en lui, exprimer sa pensée et porter un regard critique. L’enseignant propose des contraintes pour que l’apprenant puisse exercer sa liberté et délimite le cadre qui protège l’intégrité de chacun. La langue étrangère qui au début peut représenter un obstacle pour débattre va devenir une alliée grâce aux différentes étapes de documentation et d’argumentation qui mobiliseront toutes les compétences en langue et permettront, après des temps d’entraînement, le plaisir de la rencontre et de l’échange d’idées contradictoires.
Mots-clés : liberté d’expression, éthique, esprit critique, censure, ?uvres d’art.
* La réécriture solidaire au service de la production écrite en classe de langue, par Valérie Soubre (pp. 71-77)
Résumé :
Ce projet inscrit l’écriture dans une durée délibérément longue soit l’ensemble du semestre. La démarche autour de la réécriture est basée sur l’accompagnement (enseignant-apprenant, apprenant-apprenant) à toutes les étapes de la réalisation. Le principe est de fixer un cadre dans lequel différentes étapes sont programmées pour permettre aux apprenants d’améliorer leur texte. Les différents états du texte ont pour but de faire surgir des besoins, qui feront l’objet d’apports en classe.
Mots-clés : sens des apprentissages, écriture d’invention, coopération apprenante, co-évaluation, processus rédactionnels, apprentissages solidaires.
* Les outils web à l’école : enjeux éthiques et socio-critiques, par Marta Puig Sedó (pp. 79-85)
Résumé :
Les enseignants des langues sont de plus en plus nombreux à intégrer dans leur pédagogie des outils numériques web, tels que des moteurs de recherche, des réseaux sociaux et des applications ou logiciels gratuits. Emportés par l’engouement que la technologie numérique suscite aujourd’hui, ils sont cependant relativement peu soucieux des enjeux éthiques que l’utilisation de ces outils engendre, tant sur le plan sécuritaire, socio-économique que cognitif. Cet article se propose une prise de conscience du rôle de l’enseignant face à la technologie numérique et sa pénétration dans le milieu scolaire.
Mots-clés : outils web gratuits, artefacts numériques, enseignement des langues, milieu scolaire, enjeux éthiques, pertinence pédagogique
Un exemplaire de la revue sera disponible à la bibliothèque du Secteur Langues (CABV de Vénissieux).
Sommaire complet

« Le récit du commun. L’histoire nationale racontée par les élèves » sous la dir. de F. Lantheaume et J. Létourneau

 

Dans un article paru sur The conversation, Françoise Lantheaume nous présente son ouvrage Lire l’article

Cet ouvrage collectif présente les résultats d’une enquête internationale menée auprès d’environ 7000
élèves âgés de 11 à 19 ans, à qui il a été demandé de raconter l’histoire nationale. Des élèves français, suisses, catalans, allemands ont répondu à un questionnaire et raconté librement « leur » histoire
nationale.
Contre les idées reçues d’un manque de connaissances historiques et de l’absence de tout récit commun, l’enquête dévoile des formes de narration, des organisateurs du récit et des contenus partagés, une véritable trame commune. L’analyse de ces formes et contenus précise leurs points forts, mais aussi les absences ou les spécificités nationales, et montre comment les savoirs scolaires
coexistent avec d’autres sources de connaissances. Sont étudiées en particulier les places respectives et les fonctions du politique, de la religion, de la guerre, dans ces récits qui témoignent d’un imaginaire
national.
Un effet « territorial » est enfin mis en valeur, à la fois moins important que prévu en France et significatif à l’échelle des pays. Sensibles au contexte, ces récits sont la manifestation
juvénile d’une conscience historique en formation, qui s’exprime selon des formes inédites.

Françoise Lantheaume est professeur des universités en sciences de l’éducation à l’Université Lumière Lyon 2 et directrice du laboratoire Éducation, cultures, politiques. Elle étudie l’enseignement de questions scientifiquement et politiquement controversées (colonisation, religions) et le processus de traduction des réformes éducatives jusqu’à la classe.

Jocelyn Létourneau est chercheur au CELAT et professeur d’histoire à l’Université Laval, à
Québec. Membre de la Société royale du Canada, il a été boursier de l’Institute for Advanced Study (Princeton), boursier Fulbright à UC-Berkeley, boursier du Collegium de Lyon et chercheur invité à
l’Institut d’éducation de University College London. Ses travaux portent sur la conscience historique des jeunes et sur les rapports entre histoire, mémoire et identité.

Ecrire pour questionner le monde et exercer sa citoyenneté

Lettres ouvertes à tous les Terriens

Les enfants prennent la parole

illustrations Laurent Corvaisier, Rue du monde, 22 €

Des enfants et des jeunes du monde entier livrent leurs rêves, leurs colères et leurs interrogations sur l’avenir de la planète, humain et écologique. Chacun s’est saisi de thèmes aussi variés que l’égalité, l’amour, la mort ou l’argent pour questionner les Terriens et dessiner en creux le monde tel qu’ils le voudraient. Ils nous parlent d’eux, mais parlent dans le même temps de nous, humains des quatre coins de la planète. Avec des mots étonnamment justes, ils disent les sentiments universels, les aberrations, la bêtise humaine, les questions sans réponse, aussi…
Les images de Laurent Corvaisier et quelques photographies fortes donnent des ailes à leurs propos. Un livre qui bouscule et émeut, dans lequel enfants et ados se reconnaîtront inévitablement.

Ecrire pour questionner le monde et exercer sa
citoyenneté

Justine Donnard, professeur des écoles, adhérente du
GFEN, témoigne de ce projet collectif d’écriture qui a donné lieu à publication
dans cet ouvrage.

La classe des CM2A de l’école Paul Langevin à Ivry sur Seine a été sollicitée en septembre dernier par Alain Serres, directeur des éditions Rue du monde, pour contribuer à l’écriture du livre « lettres ouvertes à tous les Terriens ». La classe a eu trois semaines pour penser, écrire et réécrire des lettres ouvertes, accompagnée par les exigences de l’éditeur auquel nous adressions nos productions.

Au-delà de l’enjeu d’écriture, ce projet a favorisé la construction pour chacun d’une conscience citoyenne et sociale. C’est à partir des questionnements des enfants sur le monde qui les entoure, leurs préoccupations que s’est construit le projet collectif d’écriture. La tolérance, le racisme, la question des migrants, les difficultés de la vie, la santé, les droits des enfants ici et ailleurs ont alimenté recherches, débats et échanges.

Il a fallu :

– débattre de l’actualité vécue,
– distinguer l’intérêt personnel de l’intérêt collectif,
– s’entraider pour préciser sa pensée,
– écrire correctement ce qu’on veut dire,
– prendre en compte les retours de l’éditeur.

Ce projet de début d’année, a lancé la dynamique de classe : donner du sens aux apprentissages, questionner le monde, coopérer entre pairs…
Enfin, le choix des sujets proposés par les élèves nous a conduit à mieux comprendre les valeurs Républicaines, les enjeux de solidarité, d’égalité, de liberté, de laïcité.

Sur les13 lettres individuelles et collectives produites par les élèves et présentées à l’éditeur, 7 ont été
publiées dans ce livre. Il a fallu aussi se confronter à la réalité du monde de l’édition !

Diversité « École, territoires & partenariats » hors-série n°16, novembre 2015

Diversité, Canopé

« École, territoires & partenariats »

hors-série n° 16, novembre 2015
136 pages, 15,00 €

École, territoires et partenariats… Ce sont là les trois dimensions qui se jouent dans les actions éducatives portées dans les territoires, au sein et autour de l’école. Ce sont les articulations entre les différents acteurs – dont les parents –, avec les tensions sous-jacentes mais aussi les finalités communes poursuivies dans les partenariats qui les lient, qui permettent de coconstruire aujourd’hui un continuum éducatif.

Ce numéro de Diversité propose d’explorer ces trois aspects de l’action éducative en faveur de la réussite de tous les enfants.

Sommaire

Éditorial  / FLORENCE ROBINE

  • « Je m’adresse aux enfants, c’est-à-dire à des personnes en devenir, en construction » / ENTRETIEN AVEC CLAUDE PONTI
  • INTRODUCTION. La réussite éducative : quelle actualité ? / CLAUDE BISSON-VAIVRE
  • « Reconnaître la particularité ne signifie pas promouvoir le particularisme » / ENTRETIEN AVEC JEAN-FRANÇOIS CHANET

I. École

  • Pour une école bienveillante / MARC  BABLET
  • Bien veiller aux parents… / JACQUES BERNARDIN
  • Les conditions d’une école bienveillante. Interrogations sociologiques et pédagogiques / AZIZ JELLAB

II. Territoires

  • Territoires et espaces vécus : quelles rencontres ? / RÉMI ROUAULT
  • Du diagnostic à la prise en compte du territoire. La démarche d’« intelligence territoriale » / PIERRE CHAMPOLLION, MICHEL FLORO
  • Faire connaître les ressources du territoire… TÉMOIGNAGE / THIERRY MERCIER

III. Partenariats

  • Analyse de pratiques en équipe pluridisciplinaire. Un dispositif pour construire la rencontrer. TÉMOIGNAGE / CHRISTOPHE ROUSSEAU
  • Co-former les enseignants et les ATSEM en REP+ et ailleurs. TÉMOIGNAGE / BRUNO BÉNAZECH, ÉLISABETH BURGOD,MARIE-ÉLISABETH ROCHE, MARTINE VIGNAL

***

  • Le partenariat au sein des ZEP. Conflits et/ou collaboration ? / DOMINIQUE GLASMAN
  • Le temps des partenaires / GÉRARD CHAUVEAU, ÉLIANE ROGOVAS-CHAUVEAU

Actes du Colloque d’Aubervilliers « L’anthropologie pour tous »


Actes du Colloque d’Aubervilliers

L’anthropologie pour tous

du 6 juin 2015

Le samedi 6 juin 2015, de 9h30 à 16h30, à La Commune-CDN d’Aubervilliers, l’équipe du  théâtre  et  les  élèves  du  lycée  Le  Corbusier  d’Aubervilliers  organisaient  un  colloque,  intitulé «L’anthropologie   pour   tous».  Son   but   était   de  montrer  que   l’enseignement   de l’anthropologie  constitue  une  réponse  plus  constructive  et  plus  sereine  aux préoccupations actuelles que celles – que nous croyons réductrices -, de l’enseignement du fait religieux et des cours de morale laïque.
Les organisateurs nous autorisent à mettre en ligne les actes de ce colloque. lire

DVD « De la participation au croisement des savoirs », ATD Quart-Monde


DVD d’ATD Quart-Monde

 « De la participation au croisement des savoirs.

Faire grandir la démocratie »

La participation des personnes pauvres, moteur de la
démocratie.

 

Connaître, comprendre et réfléchir avec les personnes en situation de pauvreté : de la participation au croisement des savoirs. ATD Quart Monde et la réalisatrice Delphine Duquesne poussent la
porte d’une coformation, pour nous faire découvrir une autre façon de considérer ceux que l’on n’entend pas.

ATD Quart Monde a été créé sur le postulat que les personnes les plus en difficulté (économique, sociale, culturelle) sont des partenaires à part entière du processus démocratique, qu’il faut prendre en compte leur réflexion concernant les grands enjeux de la société.

Créer les conditions du dialogue, confronter les savoirs (universitaire, d’action, d’expérience de la pauvreté) pour mieux agir contre l’exclusion : c’est l’ambitieux pari de cette démarche du croisement des savoirs et des pratiques. Pendant plusieurs jours, personnes en situation de précarité,
professionnels (des travailleurs sociaux, des juges, des enseignants, des médecins…) ou chercheurs vont mener un travail collaboratif qui, en confrontant les points de vue, va permettre de reconsidérer leurs connaissances et leurs pratiques.

A travers un documentaire de 32 minutes, la caméra, qui suit ce temps de coformation, nous propulse dans la dynamique de travail qui se crée et démonte nos préjugés.

Plusieurs entretiens apportent des clés de compréhension et expliquent l’intérêt de cette démarche, qui ouvre le chemin d’une démocratie réelle.

Prix public 8€ – éditions Quart Monde Sortie le 15 septembre

Le DVD inclut :

  • Le film (32 minutes) en HD Entretien avec une militante Quart Monde en situation de pauvreté.
  • Entretien avec une professionnelle de terrain, qui développe le « pouvoir d’agir » des habitants au centre socio-culturel des 3 cités à Poitiers.
  • Entretien avec une universitaire, qui travaille sur la politique de la ville et la démocratie participative.
  • Un livret « En savoir plus »

twitter.com/ATDQM

facebook.com/ATDQM