Communiqué unitaire à propos de la liberté pédagogique

Le GFEN, signataire d’un communiqué commun syndicats/mouvements pédagogiques, a été partie prenante de sa rédaction. Le respect de la liberté pédagogique des enseignant.es et des équipes nous tient à cœur et, souvent, au quotidien, nous mobilise là où nous sommes présents.

Pourtant, ce respect dû à la liberté doit selon nous s’enrichir, s’il veut nourrir une lutte rassemblant au-delà du « corps enseignant », de la visée de l’égalité des conditions d’accès aux savoirs.
C’est pourquoi il nous semble important d’ajouter à ce communiqué qui vise l’association « Agir pour l’école » et son dogmatisme quant à l’apprentissage de la lecture, l’idée suivante : « Donner sens à notre liberté pédagogique, c’est également former des élèves à l’esprit critique en les considérant capables de se questionner et de se mettre en recherche sur les savoirs, y compris dans l’apprentissage de l’activité de lecture ».

Une liberté pédagogique qui s’exerce à réduire les inégalités scolaires peut se construire dans un rapport au savoir et à savoir qui donne à l’élève pouvoir de comprendre et d’agir sur le monde. Parce qu’elle est une liberté partagée dans des pratiques de coopération, parce qu’elle vise l’émancipation tout à la fois intellectuelle, individuelle et sociale, cette liberté-là peut aider à la transformation des rapports sociaux. N’en doutons pas, les parents et les élèves des quartiers populaires aspirent à plus de justice sociale, et donc à une égalité réelle, dans le respect de la liberté de penser et de s’exprimer de chacune et chacun.

COMMUNIQUÉ UNITAIRE
La fin de l’année scolaire 2017-2018 a été marquée par une augmentation des contraintes exercées sur les équipes enseignantes d’écoles maternelles ou élémentaires pour qu’elles s’engagent dans des actions d’apprentissage de la lecture conduites par l’association Agir pour l’École. Tout en tenant un discours affirmant le respect de la liberté pédagogique, des autorités départementales ou académiques ont usé de moyens divers pour exercer des pressions qu’il s’agisse d’initier ces actions ou de contraindre à leur poursuite.
Nos associations et organisations syndicales protestent contre ces contraintes. Elles rappellent que les enseignants sont, dans le cadre des programmes nationaux, les professionnels concepteurs de leur enseignement et que les projets collectifs doivent s’inscrire dans le projet d’école proposé par l’équipe pédagogique et adopté par le conseil d’école. Nos associations et organisations syndicales apporteront leur soutien aux enseignants et aux équipes qui refusent de mettre en oeuvre ces actions ou veulent les interrompre. Elles demandent que cessent toutes les formes de pression exercées.
signataires :

SE-Unsa, SNPI-FSU , ICEM-pédagogie Freinet, CEMEA, SUD Education, CNT Education, SNUIPP-FSU, CGT EducAction, GFEN, CRAP-Cahiers Pédagogiques, SIEN-Unsa, SGENCFDT, Ligue de l’enseignement
septembre 2018