Projet de programmes école primaire Projet de programmes de l’école primaire : Copie à revoir ! Monsieur le Ministre, Nous voulons une école plus juste, dont les finalités et les contenus soient compris et partagés par tous. Nous sommes persuadés que l’école peut et doit faire réussir tous les élèves, et que pour cela, elle doit se transformer. Votre projet de programmes est marqué par l’inadaptation des contenus, par un affaiblissement de leur dimension culturelle et par une conception mécaniste des apprentissages. Loin d’être « plus ambitieux », comme vous l’annonciez, il marque un appauvrissement sans précédent des apprentissages et des objectifs, à commencer par la lecture et l’écriture. Face à un tel renoncement sur l’essentiel, l’introduction de nouveaux contenus dans d’autres matières apparaît comme un affichage qui accroît l’incohérence de l’ensemble. Loin de contribuer à la réussite de tous les élèves, il pénalisera de fait ceux qui ont le plus besoin d’école. Il ne favorisera pas la maîtrise de l’ensemble des connaissances et des compétences que l’école se doit de faire acquérir à tous les élèves. Il tourne le dos à l’ambition des programmes de 2002 qui était de doter tous les élèvesdes outils nécessaires pour réussir au collège. Nous réaffirmons avec force que les apprentissages fondamentaux que vise l’école primaire s’appuient sur un travail de l’élève dans lequel la recherche, la découverte et l’expérimentation s’allient nécessairement à la rigueur, à la structuration des connaissances et à la mémorisation. Nous vous demandons, Monsieur le ministre, de suspendre votre projet et de tenir compte de l’avis des personnels et des partenaires de l’Education afin d’en revoir profondément la conception et la rédaction. Liste des premiers signataires Lucile Barberis, présidente de l’AGEEM (Association générale des enseignants des écoles maternelles publiques); Nicole Belloubet, présidente de la FOEVEN (Fédération des oeuvres éducatives et de vacances de l’éducation nationale) ; Luc Bérille, secrétaire général du SE-UNSA (Syndicat des enseignants); Jacques Bernardin, professeur à l’IUFM d’Orléans-Tours, président du GFEN (Groupe français d’éducation nouvelle) ; Serge Boimare, directeur CMPP Claude Bernard, Paris ; Mireille Brigaudiot, maître de conférence – IUFM de Versailles ; Rémy Brissiaud, maître de conférence de psychologie – IUFM de Versailles ; Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT (Syndicat général de l’éducation nationale); Sylvie Cebe, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Genève; Roland Charnay, ancien professeur d’IUFM, responsable de la commission mathématiques pour les programmes 2002 ; Anne-Marie Chartier, maître de conférence à l’INRP ; Gérard Chauveau, chercheur en éducation ; Philippe Deplanque, secrétaire général des FRANCAS (Francs et franches camarades) ; Bernard Devanne, professeur à l’ IUFM de Basse- Normandie ; François Dubet, professeur des universités en sociologie, Bordeaux ; Agnès Florin, professeur en psychologie du développement et de l’éducation, université de Nantes ; Jean-Emile Gombert, professeur des universités en psychologie cognitive, Rennes ; Faride Hamana, président de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) ; Patrick Joole, maître de conférence à l’IUFM de Versailles ; Philippe Joutard, ancien recteur des académies de Besançonet Toulouse ; Claude Lelièvre, professeur des universités ; Pierre Maraine, président de l’ANCP (Association nationale des conseillers pédagogiques) ; Philippe Meirieu, professeur des universités, Lyon ; Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU (syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles) ; Andre Ouzoulias, professeur à l’ IUFM de Versailles, université de Cergy Pontoise ; Pierre Parlebas, président des CEMEA (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active); Sylvie Plane, présidente de l’AIRDF (Association internationale pour la recherche en didactique du français) et professeur des universités en sciences du langage, IUFM de Paris; Eric Pontais, secrétaire général du SNPI-FSU (Syndicat des personnels d’inspection de l’éducation nationale) ; Eirick Prairat, maître de conférence à l’IUFM de Lorraine ; Muriel Quoniam, présidente de l’ ICEM (Institut coopératif de l’école moderne) ; Jean-Marc Roirant, secrétaire général de la Ligue de l’enseignement ; Patrick Roumagnac, secrétaire général du SI.EN-UNSA éducation (Syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale) ; Frédéric Saujat, maître de conférence à l’IUFM d’Aix-en-Provence ; Jean-Michel Sautreau, président de l’ USEP (Union sportive de l’enseignement du premier degré); Bruno Suchaut, directeur IREDU-CNRS, université de Bourgogne ; François Testu, président de la JPA (Jeunesse au plein air); Gérard Toupiol, président de la FNAME (Fédération Nationale des Associations de Maîtres E) Jean-François Vincent, président de l’OCCE (Office central de la coopération à l’école); Philippe Watrelot, président des CRAP (Cahiers pédagogiques) ; Viviane Youx, présidente de l’ AFEF (association française des enseignants de français). 1 janvier 2000 Valérie Pinton