Une baisse drastique des subventions ministérielles aux associations d’éducation nouvelle

Monsieur le Ministre, le GFEN a perdu 50 % des subventions ministérielles en 3 ans.

Nous pensons que ce serait justice de reconsidérer l’appui de votre ministère à l’action résolue de nos mouvements pour démocratiser l’accès au savoir et à la culture, pour lutter contre les discriminations et favoriser l’émancipation intellectuelle.

Cette lettre ouverte des 5 mouvements CEMEA/CRAP/FESPI/GFEN/ICEM est écrite au lendemain de
l’édition 2022 de la Biennale internationale de l’Éducation Nouvelle qui a réuni à Bruxelles plus de 500 personnes, venant de 23 pays pendant 4 jours.


Monsieur le Ministre,
Nous vous écrivons au lendemain de l’édition 2022 des Biennales internationales de l’Éducation Nouvelle qui ont réuni à Bruxelles plus de 500 personnes, venant de 23 pays pendant 4 jours. Ces personnes ont débattu, échangé, confronté leurs pratiques pédagogiques et analysé l’environnement de leur quotidien.

Monsieur le Ministre, nous souhaitons attirer votre attention sur les dangereuses similitudes entre la situation actuelle qui, il y a 100 ans, avaient conduit nos illustres ancêtres à se réunir à Calais en 1921. Ils et elles y ont rédigé le premier manifeste de l’Éducation Nouvelle avec comme intention sous-jacente : « plus jamais ça ».

Nous sortions alors de la Grande Guerre, et il fallait repenser les modèles éducatifs européens pour faire en sorte que plus jamais des citoyens et citoyennes du monde ne s’entretuent.

La situation française, européenne et mondiale est dramatique : urgence climatique, fascisme aux portes de nombreuses capitales européennes, guerre dans de nombreux pays, lutte pour l’exploitation de matières premières, violence sur les réseaux sociaux, essentialisation de nombreuses personnes, remise en cause de nos valeurs démocratiques… Il y a urgence à (re)penser les modèles

pédagogiques de nos espaces éducatifs : école, accueil collectif de mineurs, maison d’enfants à caractère social, institut médico-éducatif…

Les mouvements pédagogiques ont toujours joué, et continuent encore de le faire, un rôle prépondérant, essentiel dans la construction de ces nouvelles démarches pédagogiques. Ils le font de façon démocratique et collective, car ils savent que l’intelligence collective est toujours plus forte et pertinente que l’initiative individuelle, bien que celle-ci puisse paraitre plus efficace et plus rapide.

C’est pourquoi nous voulons attirer votre attention sur les baisses drastiques des subventions que votre ministère a décidé d’appliquer à de nombreuses associations pour cette année 2022 de façon unilatérale et sans explication. Ces baisses ont été annoncées en octobre et concernent l’exercice en cours, les budgets sont déjà bien engagés ! Certaines associations ont vu leur financement baisser de 50 % ou 67 % en 3 ans ; à ce rythme-là, elles ne pourront bientôt plus participer activement à l’expérimentation pédagogique nécessaire à la cohésion nationale et à l’éducation des futurs citoyens et futures citoyennes de notre pays.
Monsieur le Ministre, nous connaissons votre attachement à la réussite éducative de toutes et tous, à la lutte contre les inégalités et la lutte contre toute forme d’obscurantisme. L’ensemble de nos mouvements pédagogiques, réunis à Bruxelles, partage avec vous ces combats et ces valeurs. Nous

pensons que ce serait justice de reconsidérer l’appui de votre ministère à l’action résolue de nos mouvements pour démocratiser l’accès au savoir et à la culture, pour lutter contre les discriminations et favoriser l’émancipation intellectuelle

A Paris, le 3 novembre 2022

Les associations signataires :
CEMEACRAPFESPIGFENICEM

Contact presse :
Jean-Baptiste CLERICO – CEMEA – jean-baptiste.clerico@cemea.asso.fr / 06 07 24 25 48
Isabelle LARDON – GFEN – isabelle.lardon@gmail.com / 06 09 91 10 16

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