« La Commune de Paris 1871 et l’éducation », intervention du GFEN Invité par « Les amies et amis de la Commune de Paris » le GFEN est intervenu place de la Sorbonne, pour prendre la parole autour du thème « La Commune de Paris 1871 et l’éducation ». Sa présence était légitime.Elle était justifiée, en outre, par la date puisque le 12 juin était « journée mondiale contre le travail des enfants ». Je me suis rappelé alors comment je me présentais devant mes élèves : « Bonjour ! Dans cette salle, une seule personne a un devoir, celui d’utiliser tous les moyens en sa possession pour que tous les autres – les élèves que l’histoire a tiré des griffes du travail infantile – exercent leur droit à l’éducation et prennent pouvoir sur les savoirs construits par l’humanité ». Autant vous dire qu’un silence étonné régnait alors dans la classe … pour quelques minutes certes !En préparant cette prise de parole, je découvre une figure féminine de la Commune : Victoire Tinayre[1]. Quelle a été ma surprise de constater à quel point l’histoire du GFEN faisait écho à cet épisode historique ! Voici donc une militante nommée inspectrice des écoles primaires du 12ème arrondissement par Edouard Vaillant en avril 1871 et qui, revenue d’exil après 1879, a contribué à créer l’école maternelle. Deux faits qui m’ont permis d’ériger au digne rang de descendants, Robert Gloton et le secteur Maternelle !!La Commune est ainsi le moment de nouvelles expérimentations en matière de pédagogie dans le cadre d’un service public débarrassé de la domination religieuse. Une visée politique et sociale en ligne de mire : « s’autogouverner, sans les méritants autoproclamés, sans les talentueux méprisants et sans les doués ignorants des capacités des autres ».J’ai par la suite insisté sur le combat mené par Langevin (lui-même petit-fils d’un communard) et Wallon pour l’égalité d’accès de toutes et tous à la culture, égalité dans les moyens d’accès comme dans les finalités (se former à l’émancipation par exemple).Comment alors décliner notre « Tous capables ! » ? Ce que nous enseigne la Commune, c’est donc de se penser capable de s’apprendre à comprendre le monde pour le transformer EN MIEUX POUR TOUTES ET TOUS, d’être capable de lutter pour dépasser la division sociale du travail dans ses formes capitalistes (comme par exemple la division travail manuel/travail intellectuel), de se vivre enfin capable de changer l’école pour apprendre à changer le travail et la société !Demeure une question : comment transmettre les enjeux d’un tel événement historique tout en permettant aux nouvelles générations de se construire un avenir d’émancipations multiples ? Une de nos réponses, au GFEN, est d’avoir inventé des démarches qui, par les questionnements sollicités et la découverte des débats scientifiques autour de 1871, laissaient à nos élèves la possibilité de devenir chercheuses et chercheurs d’une histoire à réinventer.Pascal Diard [1] Victoire Tinayre (1831-1895) L’enseignement comme arme révolutionnaire (40) | L’HumanitéVoir l’Appel à rassemblement le jeudi 12 juin 2025, journée mondiale contre le travail des enfants 16 juin 2025 Valérie Pinton