Boîte à lire décembre 2019

Livres

Enseignement et apprentissage dans le secondaire
Un état des connaissances et des problèmes, Bernard Rey, Vincent Carette, « Les Sciences de l’éducation aujourd’hui », L’Harmattan, 2019, 192 pages
Qu’est-ce qu’un savoir ? Comment conduire tous les élèves à comprendre et à utiliser les savoirs scolaires ? Comment interpréter les erreurs des élèves ? Que faut-il faire pour que les élèves apprennent ? Faut-il mettre les élèves en activité dans la classe ? Pour que l’enseignant du secondaire sache répondre efficacement aux difficultés de certains élèves, il doit envisager les différentes dimensions de son métier avec des catégories plus affinées que celles qu’offre la pensée courante. Présentation du livre

 
 

Une histoire populaire de la France
De la guerre de Cent Ans à nos jours, Gérard Noiriel, Agone, 2019 (2e édition), 832 pages
« L’ambition ultime de cette Histoire populaire de la France est d’aider les lecteurs non seulement à penser par eux-mêmes, mais à se rendre étrangers à eux-mêmes, car c’est le meilleur moyen de ne pas se laisser enfermer dans les logiques identitaires. La démarche historique permet de retracer la genèse des grands problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle, j’ai privilégié les questions qui sont au centre de notre actualité, comme les transformations du travail, les migrations, la protection sociale, la crise des partis politiques, le déclin du mouvement ouvrier, la montée des revendications identitaires. Le but étant de mettre cette vaste réflexion à la disposition du plus large public, j’ai adopté la forme du récit en m’efforçant de présenter sous une forme simple des questions parfois très compliquées. » Cette deuxième édition comporte une nouvelle postface de l’auteur « Un an après : les gilets jaunes, le retour de la question sociale et l’avenir de la planète ». Cette nouvelle postface est également disponible en libre accès sur le site des éditions Agone. Présentation du livre

 
 

Passions du concept
Épistémologie, théologie et politique, Écrits II, Étienne Balibar,

« L’Horizon des possibles », La Découverte, 2020
L’enjeu de cet ouvrage est d’articuler les questions du savoir scientifique, de la vérité et de la « prise de parti » politique et de son incidence sur la connaissance, tout en pensant le statut spécifique de la théorie, entre spéculation théologique et interprétation de l’actualité. Étienne Balibar est passé d’une épistémologie historique et critique, dont la question centrale était celle de l’articulation entre l’idéologie et la science, à une phénoménologie des énonciations de la vérité, dont le caractère intrinsèquement conflictuel implique des interférences constantes entre la recherche de l’intelligibilité, le moment inéluctable de la décision et la répétition des grandes traditions mystiques.
Ces deux types de recherches, apparemment incompatibles, ont pourtant en commun la passion du concept, qui désigne à la fois une exigence intellectuelle, un attachement inconditionnel au savoir et une remise en question radicale de toute idée de « science normale ». Présentation du livre

 
 

Enfances de classe, De l’inégalité parmi les enfants
Collectif, sous la direction de Bernard Lahire, Seuil, 2019, 1232 pages
Naissons-nous égaux ? Des plus matérielles aux plus culturelles, les inégalités sociales sont régulièrement mesurées et commentées, parfois dénoncées. Mais les discours, qu’ils soient savants ou politiques, restent souvent trop abstraits. Ce livre relève le défi de regarder à hauteur d’enfants les distances sociales afin de rendre visibles les contrastes saisissants dans leurs conditions concrètes d’existence. Menée par un collectif de 17 chercheurs, entre 2014 et 2018, dans différentes villes de France, auprès de 35 enfants âgés de 5 à 6 ans issus des différentes fractions des classes populaires, moyennes et supérieures, l’enquête à l’origine de cet ouvrage est inédite, tant dans son dispositif méthodologique que dans ses modalités d’écriture, qui articulent portraits sociologiques et analyses théoriques. Son ambition est de faire sentir, en même temps que de faire comprendre, cette réalité incontournable : les enfants vivent au même moment dans la même société, mais pas dans le même monde.

 
 
 

Claude Lévi-Strauss, l’homme, l’œuvre, son héritage
sous la direction de Nicolas Journet et Jasmina Sopova, aux éditions Sciences Humaines, en partenariat avec l’UNESCO, 2019, 160 pages

Il y a dix ans, Claude Lévi-Strauss, centenaire, nous quittait. Au cours de ce siècle il a accompli ce que peu de scientifiques réalisent : une carrière d’ethnologue des Amériques, une renommée d’écrivain et un rôle de déclencheur d’une révolution intellectuelle nommée « structuralisme ». Cet ouvrage ouvre quelques portes dans l’œuvre du scientifique, du philosophe, du mémorialiste. Au présent, avec les exposés des meilleurs connaisseurs de son œuvre ou de ceux qui eux-mêmes l’ont eu pour maître et guide dans leurs études.
Au passé : avec des textes de Claude Lévi-Strauss, dont certains rarement vus. « Ce que nous allons chercher à des milliers de kilomètres ou tout près, ce sont des moyens supplémentaires de comprendre comment fonctionne l’esprit humain », déclarait-il en 1988. C’est à cette conviction d’anthropologue, pour lequel le proche se dissimule dans le lointain, que se mesure la portée de son œuvre. Par son approche de la nature et des dangers que fait peser sur elle la modernité, elle prend toute son ampleur aujourd’hui. Présentation du livre

 
 

Revues

L’éducation nouvelle
Cahiers Pédagogiques
(CRAP) Hors-série numérique n° 52 – octobre 2019, uniquement au format numérique
Une mise en perspective historique pour saisir les évolutions et la permanence des principes et revendications issues de ce mouvement, ainsi que l’émergence de débats et de controverses, notamment sur le sens à donner aux actions pédagogiques, entre des conceptions individuelles et d’autres plus collectives. Présentation du n°

 
 
 
 

Langues modernes
TRACeS de Changements (CGé) n°243, décembre 2019
Les problèmes et les polémiques, on connait : les jeunes francophones qui ne sont pas bilingues, la pénurie des profs, pourquoi le néerlandais plutôt que l’anglais, en immersion ou en submersible, dans l’enseignement néerlandophone ou dans les cours particuliers… Traces a donc tenté de voir à quelle sauce se mitonnent les cours de langues dans les écoles. Quelques récits de pratique, des repères théoriques et le constat amer du rôle des langues modernes dans la reproduction des inégalités… A noter un article de Maria-Alice Médioni (GFEN secteur Langues) « Vingt ans après », disponible dans sa version exhaustive en ligne. Présentation du n°

 
 
 

Ces profs qui changent le monde
Le Courrier de l’UNESCO, octobre-décembre 2019
Un «métier impossible».

Pour Sigmund Freud, éduquer relèverait, au même titre que gouverner ou analyser, d’une mission dont « on peut d’emblée être sûr d’un succès insuffisant ». Difficile en effet de parvenir tout à la fois à transmettre des connaissances, maîtriser sa classe, éveiller la curiosité, apprendre les règles du vivre ensemble et former de futurs citoyens. Le défi apparaît d’autant plus compliqué à relever que le contexte est trop souvent marqué par un manque de moyens et des classes pléthoriques. Cependant, tout le monde reconnaît le rôle clé que jouent les enseignants. C’est pourquoi le dernier numéro du Courrier fait le portrait de quelques-uns d’entre eux. Présentation du n°

 
 
 

Politique néolibérale et rhétorique de la réforme
Carnets Rouges (PCF réseau école) n° 17, octobre 2019
Le très médiatisé ministre de l’éducation est un spécialiste du prétendu ni droite ni gauche, ce qui peut rendre difficile le décryptage de ses discours, parés d’un vernis progressiste, car c’est au nom de la lutte contre l’échec scolaire des enfants des classes populaires que sont organisés, dès les premières années de scolarité, tri et sélection. Le matraquage communicationnel sans précédent qui accompagne la salve des réformes initiées a bien pour fonction de duper ce qu’il est convenu d’appeler l’opinion publique et de masquer les enjeux de la politique ministérielle. Il demeure impératif de déconstruire ce discours, d’analyser les graves enjeux sociaux de cette politique de casse de l’école publique, de décrypter les stratégies, de démontrer la cohérence derrière la multiplication de dispositifs. Comme il est impératif de bâtir des alternatives. Présentation du n°

 
 
 

Riposter, s’échapper, construire des espaces de liberté

La Mauvaise Herbe (CNT-FTE), n°6, automne 2019

La dernière parution de la revue pédagogique et syndicale propose un dossier consacré aux attaques contre la liberté pédagogique et les conditions de travail des personnels comme des élèves. On y parle entre autres de l’institut Montaigne, des réformes des lycées professionnels et du bac, d’expériences coopératives dans les bahuts et d’initiatives pour riposter, s’échapper, construire des espaces de liberté… Vous y trouverez aussi les rubriques habituelles :
international, musique, cinéma, lecture… Présentation du n°

 
 
 

Apprendre, solidaire, aux côtés des élèves migrants
Par Jean-Pierre Fournier, N’Autre école (Questions de classe(s)) n° 13/ Hors-série,
automne 2019
Hier les parents d’enfants scolarisés, aujourd’hui les jeunes isolés. Les premiers risquaient l’expulsion, les seconds ne sont pas toujours admis à l’école. Dans les deux cas l’école est au centre, comme premier ancrage, comme espoir, comme terrain d’appui aussi. Ce sont ces aspects, où fraternité et apprentissages se mêlent, qui sont évoqués ici, car si on sait l’importance de la migration et son caractère difficile voire dramatique, on connaît moins les coulisses de la solidarité ; et la défense collective, comme l’accompagnement, avec toutes les questions qui vont avec, méritent d’être connus, pour comprendre et agir plus efficacement. L’auteur en témoigne par son parcours : enseignant en collège, il a découvert qu’on pouvait agir en faveur des élèves étrangers. Aujourd’hui comme hier, avec ceux qui défendent les droits humains dans la modestie du quotidien, il accompagne, enseigne – et apprend. N’Autre école, qui ne sépare pas réflexion et compte rendu de pratiques, publie ce document affirmant que l’égalité ne connaît pas de frontières. Présentation du n°

 
 
 

La parole de l’enfant
Du côté de l’ECSI (Ritimo) n° 28, octobre 2019
Le 23 juillet 2019, Greta Thunberg est invitée à exprimer devant l’assemblée nationale française son inquiétude sur l’inaction politique face aux dérèglements climatiques. Cette prise de parole est accueillie par la classe politique, adulte, avec beaucoup de férocité. Certain-es député-es allant jusqu’à boycotter son allocution, l’accusant d’être manipulée (par des adultes), d’autres refusant d’écouter « une prophétesse en culottes courtes », « sans légitimité démocratique ». Si le discours d’une enfant, dont l’action a inspiré des milliers d’autres adolescent-es, n’est pas légitime, à quel moment la parole de celles et ceux qui ne sont pas encore adultes peut-elle être entendue ? La parole des enfants doit-elle être « exceptionnelle » pour être entendue ? Dans ce qu’elle défend ? Dans son éloquence ? Alors que le monde a fêté les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), où en est le droit à l’expression des plus jeunes ? Qu’ont-ils elles à nous dire ? Comment se manifeste, s’exprime cette parole des enfants ? Comment l’écoutons-nous, la prenons-nous en compte ? Présentation du n°

 
 
 
 

Le conseil de coop au cœur de l’apprentissage citoyen
Animation & Education (OCCE) n°273, novembre-décembre 2019

La Convention Internationale des Droits de l’Enfant reconnaît les enfants comme des citoyens pouvant donner leur avis et participer aux décisions qui les concernent. Comment favoriser, encourager, l’engagement, la participation active et réelle des élèves ? Les articles de ce dossier ouvrent des pistes de réflexions sur les enjeux, les objectifs et les impacts de cette instance à visée démocratique. Les témoignages de formateurs, de chercheurs et de praticiens du premier, du second degré ou de l’enseignement supérieur viennent enrichir et concrétiser ces pistes. Ils traitent sans tabou ni forfanterie des
difficultés rencontrées, des tâtonnements, des remises en question et des régulations opérées et mettent en lumière des certitudes communes. Comment passer d’un conseil-espace de médiation des conflits à un conseil-espace de cogestion des projets et de la vie de la classe ? Comment faire du conseil de coop le lieu par excellence de la démocratie participative ? Des réponses concrètes dans ce dossier ! Présentation du n°
 
 
 

Les chemins de l’autonomie
Le Nouvel éducateur n° 244 (ICEM-pédagogie Freinet), octobre 2019

Au début d’une année scolaire, un des premiers objectifs que les pédagogues Freinet se
fixent est l’autonomie de leurs élèves. Mais quelle autonomie ? Ce n’est certainement pas la « responsabilisation », voulue par la société libérale où il faut être compétitif pour survivre : « Tu es responsable de ton travail, de tes erreurs, de ton incurie… » C’est la
responsabilité que l’on prend, en toute conscience, à l’oeuvre commune, parce que la tâche que l’on accepte d’assumer participe au bon déroulement de la classe. C’est l’élaboration collective de règles que le groupe réinterroge tout au long de l’année. C’est le choix d’un travail à sa mesure, intéressant justement parce qu’il est choisi. C’est aussi l’émergence d’une pensée personnelle qui peut exister, donc s’opposer aux autres en toute sécurité, et se construire par tâtonnement, avec l’aide des autres. Tout cela contribue à former un futur citoyen soucieux du collectif dans une société plus solidaire. Les articles du dossier tentent de faire un point sur cette notion et d’en proposer différentes illustrations. Une réflexion bien nécessaire, dans un contexte politique difficile, où les mesures prônées par le ministère de l’Éducation vont à l’encontre des valeurs que nous défendons… Présentation du n°
 
 
 

Enseigner l’autonomie en EPS

Dossier EP&S n° 88
Pour envisager les multiples facettes d’un sujet complexe, les auteurs ont
mené des études permettant l’émergence de problématiques professionnelles et
proposé différentes pistes d’intervention permettent notamment d’envisager
l’autonomie au regard de l’évaluation sommative, des contrats d’apprentissage, des formes de travail coopératives et des projets interdisciplinaires. S’intéressant également aux questions de l’entrée dans le métier et de l’enseignement en classe « difficile », les études présentées soulignent l’importance du sens donné aux apprentissages, ainsi que la place fondamentale des règles que l’élève doit s’approprier pour devenir pleinement autonome. Sans omettre d’établir un parallèle entre l’autonomie de l’élève et celle de l’enseignant, qui ne manquera pas de questionner leurs formations respectives. Présentation du n°

 
 
 

Éducation et formation : contribution des chercheurs émergents
Recherche en éducation, N° 38, novembre 2019

Pour faire suite à la quatrième édition du Colloque doctoral international de l’éducation et de la formation (CIDEF 2018), ce numéro de la revue rassemble dix articles issus des communications présentées à Rennes les 23 et 24 octobre 2018. Ces articles scientifiques illustrent la diversité des recherches menées dans le champ de l’éducation et de la formation et donnent ainsi la mesure d’une discipline structurellement plurielle. Ils sont répartis selon quatre thématiques qui distinguent les principaux acteurs de la recherche en éducation et formation : les chercheurs, les professionnels de l’enseignement et de
la formation, les institutions et les apprenants. La première partie concerne la construction et l’expérimentation de méthodologies de recherche, la deuxième aborde l’étude du développement des professionnels de l’enseignement et de la formation. La troisième questionne le rapport à l’institution et ses représentations, et enfin la quatrième se penche sur l’expérience des sujets apprenants. Présentation du n°