Boîte à lire janvier 2019 Livres La pauvreté dans la littérature pour la jeunesse Fictions et réalités, CRILJ, Illustrations de Gilles Rapaport, 2018, 68 p. A partir d’un corpus d’ouvrages pour la jeunesse traitant du thème de la pauvreté, le CRILJ propose avec cette brochure un support d’action et de réflexion pouvant être engagée auprès d’enfants et de jeunes dans des lieux et des contextes diversifiés. On lira, on écrira, on échangera. On accueillera, dans sa classe ou à la bibliothèque, un auteur ou un illustrateur. On répondra, avec tout le sérieux qui convient, au questionnaire proposé. Présentation du livre La joie d’apprendre Elisée Reclus et Pierre Kropotkine, édition Héros-Limites, coll. Feuilles d’herbe, 2018 où l’on découvre les pratiques pédagogiques que les géographes libertaires de la fin du XIXe siècle proposaient aux enfants pour découvrir le monde qui les entoure : l’observation directe de la nature avant la découverte des cartes, la création de clubs ludiques réalisant des inventaires méthodiques de la faune et de la flore environnant l’école, ou encore la fabrication de globes terrestres sur lesquels les enfant tracent toutes les connaissances qu’ils construisent peu à peu. Présentation du livre Les pédagogies critiques Sous la direction de Laurence De Cock & Irène Pereira, Agone, Fondation Copernic, 2019, 144 p. En France, les pédagogies critiques sont rendues invisibles, abusivement englobées dans les pédagogies « nouvelles » ou « alternatives » à la mode dans les écoles de riches. Alors que partout ailleurs dans le monde les pédagogies critiques sont clairement distinguées des méthodes libérales, qui réduisent l’éducation à un parcours de performance personnelle, la France se singularise par un débat réduit à l’opposition simpliste entre « tradition » et « modernité ». Le propos de cet ouvrage collectif est donc de remettre à la première place l’essentiel : les pédagogies critiques participent d’un projet politique de remise en cause de l’ordre néolibéral et des dominations de toutes sortes. C’était la démarche des grands fondateurs Célestin Freinet et Paulo Freire ; c’est aussi celle que perpétuent et renouvellent beaucoup de pédagogues d’aujourd’hui. Présentation du livre Coopération, éducation, formation La pédagogie Freinet face aux défis du XXIe siècle, Année de la recherche en sciences de l’éducation 2018, Association Francophone Internationale de Recherche Scientifique en Éducation n° 2018. Sous la direction de Pierre-Johan Laffitte, AFIRSE – Association Francophone Internationale de Recherche Scientifique en Éducation- Du 10 au 12 juillet 2017, l’AFIRSE-sf et l’ICEM ont organisé un colloque autour de la pédagogie Freinet et des champs où cette dernière est engagée et convoquée sous différentes formes. Le présent numéro de la revue rend compte de ces trois jours où fut échangée une diversité d’expériences et de réflexions autour des pédagogies coopératives et des méthodes d’apprentissage afférentes. Présentation du livre Happycratie Comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies. Edgar Cabanas & Eva Illouz, Premier Parallèle, 2018, 260 p. Le bonheur se construirait, s’enseignerait et s’apprendrait : telle est l’idée à laquelle la psychologie positive prétend conférer une légitimité scientifique. Il suffirait d’écouter les experts et d’appliquer leurs techniques pour devenir heureux. L’industrie du bonheur, qui brasse des milliards d’euros, affirme ainsi pouvoir façonner les individus en créatures capables de faire obstruction aux sentiments négatifs, de tirer le meilleur parti d’elles-mêmes en contrôlant totalement leurs désirs improductifs et leurs pensées défaitistes. Mais n’aurions-nous pas affaire ici à une autre ruse destinée à nous convaincre, encore une fois, que la richesse et la pauvreté, le succès et l’échec, la santé et la maladie sont de notre seule responsabilité ? Et si la dite science du bonheur élargissait le champ de la consommation à notre intériorité, faisant des émotions des marchandises comme les autres ? Edgar Cabanas et Eva Illouz reconstituent ici avec brio les origines de cette nouvelle « science » et explorent les implications d’un phénomène parmi les plus captivants et inquiétants de ce début de siècle. Présentation du livre Revues Revues de mouvements pédagogiques Lire c’est vraiment simple… Les Actes de lecture n°144, AFL, décembre 2018 Le dernier numéro des Actes de Lecture n’a pas la même fonction que les revues quoi l’ont précédé. Il est consacré à la réédition d’un des premiers ouvrages de l’AFL épuisé depuis longtemps : Lire c’est vraiment simple… quand c’est l’affaire de tous ! Pourquoi ce choix ? De manière évidente, par la conjonction, d’un côté du désarroi grandissant provoqué par l’état actuel du monde scolaire et, de l’autre du renouveau perceptible d’une Education populaire. Présentation du n° Sciences humaines dès trois ans TRACeS n°238, Cgé, novembre-décembre 2018 Comment prétendre faire de l’éducation à la citoyenneté sans des apprentissages bien durs en sciences humaines ? Comment s’y retrouver dans les débats de politique économique sans un minimum d’économie politique et de maths, de sciences sociales et de français ? Pas de l’éducation civique qui impose l’adhésion des jeunes au système qui les baise, mais des démarches critiques pour apprendre à penser librement. Et cela dès trois ans et au moins jusqu’à quinze ans. C’est possible et on a voulu le prouver. Des gamins de sixième primaire qui font du Bourdieu, des pompoms girls qui cherchent ce qui les a machinées, une classe de professionnelle qui fait de l’analyse institutionnelle, et des petits de maternelle qui font mentir les spécialistes du développement cognitif en reconnaissant l’irréversibilité du temps… Des pratiques bien costaudes. Et du théorique exigeant aussi : que faire en économie dans le fondamental, quels savoirs citoyens enseigner dans le tronc commun, c’est quoi une idéologie aliénante… Présentation du n° Former l’esprit critique Cahiers pédagogiques n°550, CRAP, janvier 2019 Ce dossier sur la formation à l’esprit critique propose des exemples de pratiques concrètes mises en œuvre dans toutes les disciplines et pour tous les niveaux. Non pas pour amener à tout relativiser, mais pour défendre un effort de rationalité et d’intelligibilité. « La formation à l’esprit critique offre des espaces où l’on se donne un pouvoir d’agir ». Présentation du n° Apprendre à penser : la philosophie dès l’école Animation & Education n°268, OCCE, janvier-février 2019 Tout le monde pense ! Alors pourquoi devrait-on apprendre à le faire ? Parce que la pensée ne se réduit pas à une activité mécanique qui se ferait seule en nous et sans nous ! La pensée critique, celle qui évalue, réfute, choisit ou juge, demande à être affûtée et ce, dès le plus jeune âge ! L’idée d’enfants-penseurs ou d’enfants-philosophes ne fait pourtant pas l’unanimité. Faisant fi de ces polémiques stériles, des équipes de praticiens, de formateurs et de chercheurs travaillent, depuis plus de 25 ans, à la diffusion et la mise en œuvre d’ateliers ou discussions à visée philosophique dans les écoles, les collèges, les lycées ou hors la sphère de l’Éducation nationale, au cœur même de la cité. Ce dossier invite à découvrir les méthodes, les différentes initiatives et les nouvelles pratiques de philosophie avec les enfants. Témoignages et expériences à l’appui, il montre qu’il est possible, dès quatre ans, d’apprendre à penser par soi-même, pour soi-même et avec les autres et que cet apprentissage est un enjeu démocratique majeur de notre société au XXIe siècle. Présentation du n° Revues syndicales Ecole-familles. Ensemble Fenêtres sur cours N°453, SNUipp, janvier 2019 Le dossier se consacre aux relations école-familles, où trois questions sont posées à Jacques Bernardin pour « Renverser l’auto-dévaloriasation ». Le numéro donne à lire une double page sur les salaires et le besoin de les revaloriser et un grand angle sur les résultats des élections professionnelles qui conforte le SNUipp-FSU comme premier syndicat du primaire. Le décryptage fait le point sur les redoublements, repartis à la hausse. Le reportage métier s’intéresse à un projet autour de la laïcité à Trappes. A lire également, le portrait d’une enseignante en TPS et grand entretien avec Dominique Cau-Bareille sur la réappropriation de la prescription pour durer dans le métier. Présentation du n° Ecrans, numérique et éducation Questions de classe(s) n°9, N’Autre école, automne 2018 Mobiles, télés, consoles de jeu, tablettes et ordinateurs rythment et dévorent notre quotidien. Que change le numérique pour les enfants, les élèves, les enseignants et les personnels de l’éducation dans leurs vies et leurs pratiques ? Les écrans sont-ils bons pour la santé des élèves ? L’informatique et le numérique tiennent-ils leur promesse d’efficacité, de rapidité ? Libèrent-ils ou asservissent-ils davantage à des tâches répétitives et bureaucratiques ? Les TICES sont-ils les outils pédagogiques annoncés ? Dans une confrontation de points de vue et de pratiques sur chacune de ces questions, nous cherchons à donner des arguments pour une critique sociale, éducative et pédagogique du numérique à l’école. Présentation du n° Évaluation et sélection La Mauvaise Herbe n°5, CNT Education, 2è semestre 2018 Face à l’avalanche d’injonctions hiérarchiques, la revue se penche sur les évaluations à tous les étages, sur la sélection renforcée. Contre les dispositifs divers, elle relate la réalité du terrain, la réalité des luttes de la classe à la rue. Elle relate les différents luttes d’ici et de là-bas qui se vivent au quotidien. Mais là, pas de sélection, pas d’évaluation, le plaisir de faire ensemble, de lutter sans hiérarchie. De réfléchir sans injonction des unes et des uns envers les autres, mais de l’écoute des unes et des uns envers les autres dans une école de la « confiance » (?). Mais pas une confiance imposée. Une confiance qui se construit avec des outils coopératifs, qui se construit en partageant les savoirs, les cultures, qui se construit en luttant ensemble. Présentation du n° Pédagogies et néolibéralisme Les Cahiers de pédagogies radicales, dossier thématique n°1, janvier 2019 Les Cahiers de pédagogies radicales proposent un premier numéro thématique consacré au néolibéralisme. Il s’agit de s’intéresser aux relations entre pédagogie et néolibéralisme, mais également à la manière dont les pédagogies d’émancipation sociales peuvent résister au néolibéralisme. Un dossier qui nourrit le débat sur la marchandisation de l’école et prolonge ainsi le n° 165 de notre revue Dialogue : « Mots détournés/savoirs marchandisés ». Présentation du n° Revues scientifiques Des normes pour enseigner Mises à l’épreuve et mises en œuvre, Recherches en éducation n°35, janvier 2019 Ce qu’il est convenu d’appeler « crise de l’école », à la suite de sa massification et de l’accroissement de son rôle dans la préparation à la vie adulte, se traduit par un brouillage des normes qui la régissaient dans des périodes antérieures. Ce dossier, coordonné par Patrick Rayou, tente de montrer que, loin de disparaître, les normes sont nécessairement toujours présentes dans l’action éducative, mais qu’il importe de trouver des moyens de saisir ce qui relève davantage de la reconstruction que de la dissolution. Les recherches qu’il présente s’y emploient chacune à sa manière. Loin d’identifier l’univers normatif de l’école à un modèle universel et intemporel, elles s’intéressent à ses modes d’organisation émergents, qu’ils proviennent de l’institution centrale ou de ses acteurs locaux. Elles mettent en évidence l’importance des dispositifs, des normes intermédiaires dans un mouvement général de reconfiguration de l’école. De nombreux métissages y sont à l’œuvre, issus de normes, non exemptes de doxas, que se prescrivent à eux-mêmes les enseignants, mais aussi de valeurs et modes de faire portés par des élèves et des parents qui participent activement à la construction du monde scolaire. Présentation du n° Enseigner le corps Prescriptions, débats et expérimentations de 1880 à nos jours, EP&S n°86, 2018 Comprendre l’évolution de la place accordée au corps dans les programmes d’EPS de 1880 à nos jours. Une histoire replacée dans le contexte des évolutions du système éducatif et des courants d’innovation pédagogique. Courants, méthodes et conceptions qui traversent l’histoire de l’éducation physique sont présentés comme un corpus de connaissances organisé en 4 parties et 43 fiches thématiques. Les fiches mettent en regard le « pourquoi » et le « comment » grâce à une présentation du thème ; des repères temporels ; des extraits de textes officiels organisant l’enseignement de l’éducation physique et sportive, situés dans leur temporalité et illustrant l’approche institutionnelle et/ou prescriptive ; des expériences pédagogiques ou des mises en oeuvre qui constituent autant d’exemples de modélisation pragmatique en situation, parfois en rupture avec le prescriptif ; des figures et des débats qui révèlent des conceptions fondamentales, pionnières et/ou encore discutées aujourd’hui. Présentation du n° Corps, éducation, santé Carnets rouges n°15, réseau école du parti communiste français, janvier 2019 Si l’on considère que l’éducation a, entre autres objectifs, celui de permettre l’appropriation par tous de savoirs rendant possible une émancipation indissociablement individuelle et collective, alors doit être posée dans toute sa complexité la question de la place du corps, des corps, à l’école, ainsi que celle de ce que cette place dit d’un projet de société. Dans la diversité des contributions de ce numéro, se dessinent quelques enjeux politiques, sociaux, idéologiques et pédagogiques de cette place. Quelles sont les évolutions des représentations du corps dans la société et son institution scolaire ? De quelle conception du corps est porteuse la laïcité ? A propos de la « méthode de Singapour », quels sont les enjeux de la manipulation dans les apprentissages ? Comment la place à l’école des enfants en situation de handicap interroge le « tous capables » ? Savoirs ou « éducations à » ? Corps et genre dans le système scolaire ? Quels enjeux pour l’EPS ? Telles sont quelques unes des pistes explorées dans ce numéro, avec toujours la volonté de contribuer au nécessaire travail collectif de réflexion qu’exige la mise en oeuvre d’une école au service de l’émancipation humaine. Présentation du n° De l’enfance au temps de l’humanité superflue Vol. 1, Émancipation – Éducation – Aliénation, Revue Illusio n°18/19, 2018 Dans ce numéro, le Collectif Illusio invite les auteurs à penser les transformations contemporaines du statut et du temps de l’enfance. Ce premier volume (il y en aura deux) est composé de textes d’horizons disciplinaires et théoriques multiples. Il s’organise en trois parties : Émancipation – Éducation – Aliénation. Il s’agit de poser la question de l’existence, dans l’enfance, de conditions nécessaires à tout processus d’individuation, alors que celles-ci sont mises à mal dans le monde contemporain, puis de montrer comment les atteintes à l’enfance se sont développées au sein même des institutions d’éducation et de formation et pour finir, de déployer une critique des processus d’aliénations technologiques et marchandes qui font violence au déploiement de toute imagination dialectique. Présentation du n° A écouter Nathanaël Mailard, artiste musicien qui se qualifie enfant du GFEN a écrit une chanson « pour [nous] remercier d’avoir fait de [lui] un homme créatif et capable de tout, même de faire des chansons qui appuient là où il faut avec le panache qu’elles se doivent. » Dans « Zéro pointé », avec son groupe Things il parle de l’éducation nouvelle. Ecouter 29 janvier 2019 Valérie Pinton