Boîte à lire novembre 2017

Livres

Jouer le monde

Critique de l’assimilation du sport au jeu, Ronan DAVID et Nicolas OBLIN, Le Bord de l’eau, collection « altérité critique sport », 80 p. 8 €
On assimile souvent le sport au jeu. Pourtant, si le sport est le produit que la modernité capitaliste a élevé au rang de pratique éducative universelle, l’observation des jeux d’enfants révèle un déploiement de gestes, de récits, de « signaux » qui ne sont jamais l’œuvre préétablie, ni des adultes, ni d’une époque. En cela, un monde sépare le sport du jeu.  Un apport critique permettant de distinguer radicalement le sport du jeu tout en élaborant une réflexion sur la notion de « jeu libre ».
Les auteurs sont docteurs en sociologie et participent depuis de nombreuses années aux travaux du collectif Illusio. Leurs travaux de recherche visent au dévoilement et à la compréhension des processus de domination et de réification (marchande et technologique) du corps et de la culture à l’œuvre dans la
société capitaliste. Présentation du livre

 
 

Éduquer avec tact

Vertu et compétence de l’enseignant, Eirick PRAIRAT, 160 p, 12 €
Si certains ont cru bon de remiser le tact au musée des belles manières, l’auteur entend ici le réhabiliter ; mieux, lui donner une vie en pédagogie. Il montre tout d’abord que le tact n’est pas simple habileté relationnelle, mais qu’il est bel et bien vertu. Le tact se révèle dans le jeu des échanges et des interactions. Eirick Prairat poursuit en soulignant, à la suite des philosophes Herbart et de Canguilhem, l’importance du tact pour le pédagogue.
En tant que disposition éthique, il est souci de ce qui nous fait tenir ensemble. En tant que savoir-faire pédagogique, il est capacité à saisir le sens d’une situation pour réagir convenablement. Reste alors une question : peut-on apprendre le tact aux professeurs ? Il semble que celui-ci se découvre et s’éprouve dans la rencontre et l’expérience. L’auteur esquisse dans la dernière partie de cet ouvrage les grandes lignes d’une formation éthique des professeurs. De nombreuses mises en situation donnent les
clés pour réagir de manière appropriée aux situations difficiles que rencontrent régulièrement les enseignants. Présentation du livre

 
 

Enseigner la philosophie et la citoyenneté

À partir d’ateliers créatifs, Catherine Buhbinder, Chronique Sociale, 248 p. 14,90 €
La démarche philosophique se développe depuis plusieurs années aux différents niveaux du système scolaire et au sein de la cité. Par ailleurs, l’enseignement de la philosophie se renouvelle dans la manière d’être proposée aux élèves en s’appuyant notamment sur les méthodes actives. L’auteure propose un ensemble de réflexions pour situer les enjeux d’un cours de philosophie et d’éducation à la citoyenneté en précisant notamment ses spécificités par rapport à l’enseignement du fait religieux.
Elle présente un ensemble cohérent de cours, à destination d’adolescents de 15 à 18 ans répartis sur trois ans. Ces activités s’appuient sur des ateliers créatifs dont les différentes ressources sont illustrées par des productions d’élèves. Présentation du livre

 
 

La coopération entre élèves

Sylvain Connac, Philippe Meirieu, Canopé, 9,90 €
Qu’entend-on par coopération, comment organiser le travail en groupe et l’entraide, comment organiser l’aide et le tutorat, quels projets collectifs avec la coopération ? Cet ouvrage, tant théorique que pratique répond à ces questions grâce à :
–  une synthèse des réflexions et des pratiques,
–  une définition des notions,
–  un tour d’horizon de l’organisation des formes coopératives, symétriques (entraide et travail de groupe) ou dissymétriques (aide et tutorat),
–  une présentation détaillée de projets collectifs (conseils d’élèves, jeux coopératifs, réseaux d’échanges de savoirs).
L’auteur, Sylvain Connac, y défend la thèse d’une nécessaire didactisation de la coopération pour améliorer les apprentissages des élèves, dans leur diversité. Présentation du livre

 
 

Peut-on enseigner autrement ?

Une expérience de formation d’enseignants, Bernadette Fleury, Michel Fabre, Préface de Jean Houssaye, L’harmattan, 234 p. 25 €
Un enseignant peut-il transformer radicalement sa pratique pédagogique ? Telle est bien l’une des questions cruciales de la formation des maîtres. La présente recherche vise à poser quelques repères pour comprendre et accompagner des cheminements d’enseignants de bonne volonté, insatisfaits de leur posture pédagogique, incités à changer au gré des réformes institutionnelles, sollicités par toutes les modes du marché de l’éducation, mais souvent perplexes et même, quelquefois, perdus. Cet ouvrage jette un regard rétrospectif sur une expérience de formation professionnelle chez une formatrice et un enseignant-chercheur désireux de transmettre ce qu’ils ont appris en formant les autres, donc de fournir des repères pour accompagner le développement professionnel des enseignants. Il s’adresse aux pédagogues, aux formateurs d’enseignants et aux enseignants désireux d’éclairer, de perfectionner,
voire de changer leurs pratiques. Présentation du livre

 
 

Revues

Pouvoir d’agir et autonomie, de l’école au lycée

CRAP, Cahiers Pédagogiques (n° 539)
Prendre des initiatives, engager un processus de décision, animer une équipe, mettre en place une innovation, etc., est-ce le domaine réservé du directeur d’école, de l’IEN, du chef d’établissement ?
Au bout du compte, l’augmentation du pouvoir dans un établissement autonome,
c’est celle du chef ou celle des personnels. Présentation du n°

 
 

Français langue de scolarisation

Cgé, TRACeS (n° 232)
FLE, FLM, FLS ; ; ; et maintenant FLSco ! TRACeS propose d’éclaircir ce paysage et de mettre le focus sur la langue de scolarisation. Celle qui donne accès (ou non) aux apprentissages scolaires, aux parcours valorisés, aux savoirs qui émancipent. Ce n’est pas seulement une grammaire, une syntaxe et une orthographe, c’est un regard qui se déplace, un intérêt pour la langue en elle-même, pour ce qu’elle nous permet comme rapport au monde. Un dossier qui se centre sur les enjeux cognitifs de la langue avec des récits de la maternelle au supérieur et dans différentes matières. À côté du dossier : une démarche pour travailler l’inférence et la rubrique Sois poli (tique) et tais-toi avec un appel à soutenir le Pacte où l’attention, entre autres, à la langue de scolarisation est prise en compte. Présentation du n°

 
 

Education populaire et numérique

INJEP, Cahiers de l’action » (n° 48)
Comment le numérique bouscule-t-il les pratiques professionnelles des acteurs ? Qu’est-ce que cela modifie dans les postures d’animation ou de médiation ? Comment cela interroge-t-il les territoires d’intervention et les réseaux d’acteurs ? Quels nouveaux métiers émergent ? Pour quel rapport au public ? Autant de questions traitées dans la dernière édition des Cahiers de l’action, intitulée : Médiation numérique : mutations des pratiques, transformation des métiers.
Ce numéro, coordonné par Emmanuel Porte, chargé d’études et de recherche à l’INJEP, propose d’étudier les interactions entre les pratiques d’éducation populaires et le développement de politiques publiques soutenant la médiation numérique.
Ce faisant, il donne à voir la variété des défis que les acteurs tentent de relever et l’importance des dynamiques collectives. Il y est question d’espaces d’engagement et d’apprentissage autour du numérique (tiers-lieux, territoire numérique, espace public numérique, fablabs, bibliothèque…), mais aussi de pratiques éducatives augmentées d’expériences collectives et de nouveaux outils. Présentation du n°

 
 

Pédagogies alternatives, pour qui ? pour quoi faire ?

N’Autre école-Questions de classe(s) (n° 7)
Succès de librairie, films, création d’éco­les hors contrat, projets d’établissements « différents » dans le public… Les pédagogies alter­na­tives connaissent, depuis quelques années, un regain d’intérêt certain mais, souvent, peu discriminé. Montessori, Steiner, Freinet, Summerhill et Colibri autant de noms éveillant l’espoir ou la défiance. Enfants épanouis ou futurs inadaptés ? Liberté ou laisser-faire stérile ? Éducation pour tous ou petit paradis pour privilégiés ? Questions légitimes mais oubliant largement que ces diverses pédagogies n’ont souvent que leur opposition au modèle dominant en commun. Loin d’être seulement techniques, ces diver­gences renvoient à un problème fondamentalement politique : pour quel rôle dans quelle société élevons-nous nos enfants ? Quelquefois explicite, parfois dissimulée, souvent inconsciente, cette face politique de la péda­go­gie apparaît dans les choix de recru­tement des élèves (sélection ou non par l’argent, le niveau, le compor­tement…), dans les contenus enseignés, la relation aux épreuves académiques, le statut juridique des établissements et leur mode de gouvernance, les modes de régulation, le type de réussite individuelle ou collective recherché… Praticiens, parents, élèves d’hier ou d’aujourd’hui, simples passionnés, c’est à participer à la repolitisation du débat sur les enseignements alternatifs que ce nouveau numéro de N’Autre école vous invite. Présentation du n°

 
 

Nouveaux programmes et étude de la langue

AFEF, Le Français Aujourd’hui (n° 198)
Ce numéro a pour vocation d’interroger l’enseignement de la langue à la lumière de ces nouveaux programmes, d’en proposer un décryptage et une analyse critique, notamment sur certains contenus et objectifs. De fait, il s’agit de mettre en lumière les priorités et les limites de ce texte institutionnel dans le domaine de l’étude de la langue, d’en montrer les enjeux et les objectifs, de proposer des pistes de travail pour les mettre en œuvre, voire des propositions alternatives. Les contributions rassemblées dans ce volume, fruits de la réflexion de linguistes, de didacticiens et de pédagogues, examinent la mise en place de ces programmes aux différents cycles (cycles 2, 3 et 4), en croisant les approches (difficultés des élèves mais aussi difficultés des enseignants face à cet objet d’apprentissage) et en questionnant la formation des enseignants. De fait, cette analyse critique des programmes intègre une réflexion sur la façon dont les élèves et les enseignants s’en emparent, dans plusieurs perspectives, historiques, linguistiques, psycholinguistiques et didactiques complémentaires, sans occulter quelques divergences qui ne peuvent qu’alimenter un débat indispensable. Présentation du n°

 
 

Les cycles sur les traces d’une innovation égarée

AFL, Les Actes de lecture (n° 139)
Ce dossier se propose de reparler de atouts de l’organisation par cycle qui ambitionnait de former à l’autonomie et à la solidarité, au tâtonnement expérimental et à l’étude, aux débats et à l’intériorisation. Entre les expériences passées et celles qui perdurent encore, il y a de la place pour des recherches-actions qui puissent élaborer avec les enseignants, les parents, les professionnels et les citoyens un système scolaire juste et libérateur d’énergies dans le monde du travail et de la vie publique. Après un rappel historique, des acteurs de cette époque témoignent, ainsi que des enseignants encore en fonction ayant opté pour une organisation par cycles. Bernard Collot et Dominique Vachelard reviennent, quant à eux, sur la source de cette organisation pédagogique qu’ont représenté les classes uniques de campagne trop vite sacrifiées sur l’autel de l’homogénéité et des « regroupements pédagogiques » sans que leurs effets n’aient vraiment été considérés. Présentation du n°

 
 

EPS & numérique

SNEP, Centre EPS & Société, Contrepied (HS N° 19) En décidant de consacrer un numéro de Contrepied au numérique, le Centre ne fait-il pas que suivre l’air du temps, s’évertuer à
« être de son temps » ? C’est un regard lucide qu’il nous propose. Ni anti, ni pro, comprendre et comprendre ce dont la profession s’empare. Ne pas la suivre mais élucider et avec elle développer le meilleur de son emploi. L’ambition de ce travail est donc circonscrite. C’est parce qu’ils ne pensent pas que le numérique soit la clé pour refonder l’école, et bien que quantité de pages aient été écrites à ce sujet, que pour autant ils en deviennent méfiants. Son intérêt est à fonder. Il faut dompter l’outil, apprivoiser le numérique ! Présentation du n°

 
 

Site

Flamme de l’égalité 

Les Ministères chargés de l’Education nationale et des Outre-mer, le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE) et la Délégation Interministérielle pour la Lutte contre le Racisme l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) s’associent à nouveau pour la 3ème édition du concours national « La Flamme de l’égalité ».
Jusqu’au 7 février 2018, les enseignants du primaire et du secondaire – collèges et lycées d’enseignement général, technique et professionnel – sont invités à mener avec leurs élèves une réflexion et à réaliser un projet sur l’histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l’abolition, sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains. Rendez-vous sur le site pour en savoir plus ou simplement consulter les multiples ressources documentaires.