Cafés-Philo à Montauban : 2025-2026

Animé par Julien Cueille, professeur de philosophie et modérateur de cafés-philo

Médiathèque de Montauban, Espace Actualité de la Mémo, de 10h30 à 12h. Entrée libre sur réservation dans la limite des places disponibles au 05-63-91-88-00 ou memo@ville-montauban.fr

Un endroit où chacun peut prendre la parole, échanger des idées, dérouler le fil de sa pensée ou tout simplement écouter, s’informer…

  • L’éducation en souffrance ?
    Samedi 11 octobre 2025
    Les résultats préoccupants aux évaluations des systèmes éducatifs, ainsi que la souffrance psychique de nombre d’adolescents, inquiètent. De quoi sont-ils le symptôme ? Le savoir scolaire ferait-il peur ? Derrière les injonctions multiples et parfois contradictoires adressées aux parents et aux enseignants, qui sait encore ce que signifie « éduquer » ?
    S’inscrire
  • Samedi 13 décembre 2025

Calendrier du GFEN Philosophie : 2025-2026

Renseignements : g.guilpain@wanadoo.fr

Stage « Lire et écrire de la philosophie » 5-6 juillet

À Aubervilliers (93)
à 5 minutes à pied du métro Aubervilliers Pantin Quatre chemins sur la ligne 7 (station à 13 minutes de la gare de l’Est).

Avec les progrès spectaculaires que font actuellement les agents conversationnels, nous pourrions nous demander : à quoi bon ?

A quoi bon tant d’efforts pour apprendre à formuler des idées, pour écrire, pour lire même des textes compliqués dont la machine peut produire si efficacement une explication, un résumé, un commentaire même si besoin. Nos élèves ne manquent pas de se poser la question et découvrent peut-être ainsi très tôt ce que Günther Anders appelle « la honte prométhéenne ».

Au-delà des réponses de principes et des déclarations solennelles sur la nécessité d’apprendre à penser par soi-même, nous reviendrons sur ce qui se passe en nous pour nous quand nous lisons, et quand nous écrivons de la philosophie. C’est à partir de ce retour à l’expérience que nous interrogerons les enjeux des pratiques d’écriture en classe, et que nous explorerons les pistes envisageables pour mettre l’intelligence artificielle à sa juste place, notamment dans le rapport des élèves à la lecture et à l’écriture.

Coût pour les deux journées :  30 € (non-adhérents)/ 20 € (adhérents)
Coût pour une journée :  15 € (non-adhérents)/ 10 € (adhérents)
Le formulaire d’inscription
Des questions ? Contactez-nous : secteurphilodugfen@gmail.com

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Cafés-Philo “Le forum des idées” : 2024-2025

Animé par Julien Cueille, professeur de philosophie et modérateur de cafés-philo

Médiathèque de Montauban, Espace Actualité de la Mémo, de 10h30 à 12h. Entrée libre sur réservation dans la limite des places disponibles au 05-63-91-88-00 ou memo@ville-montauban.fr

Un endroit où chacun peut prendre la parole, échanger des idées, dérouler le fil de sa pensée ou tout simplement écouter, s’informer…

  • Qu’est-ce que l’art donne à voir ?
    Samedi 5 octobre 2024


    Dans un monde en plein bouleversement, la place de l’oeuvre d’art peut être questionnée. Sa fonction est-elle inscrite dans une récréation du monde ? Représenter, illustrer, montrer… Qu’est-ce qui lui permet parfois de faire résonner notre sensibilité ? Tout ce qui nous touche est-il de l’art ?
    inscription sur le site de la médiathèque

  • Pourquoi aurions-nous besoin de spiritualité ?
    Samedi 14 décembre 2024


    Notre société de consommation semble avoir mis au premier plan les besoins matériels : est-ce pour cela que l’on aspire à autre chose ? « On a soif d’idéal »… Mais de quel idéal au juste ? Entre recherche de soi, recherche spirituelle, « psy » et « spi », nous tenterons de réfléchir aux rapports entre mystère, mystique, mythe et idéal.
    inscription sur le site de la médiathèque

  • L’intelligence est-elle un mythe ?
    Samedi 8 février 2025


    Nos sociétés cognitives valorisent aujourd’hui l’intelligence (ou plutôt « l’agilité ») comme faculté d’adaptation à un monde en transformation permanente. Mais derrière la figure d’autorité du savant se cache aussi celle, ambivalente, du « haut potentiel intellectuel », et celle, diabolique, du tueur psychopathe génial. Dans quels récits et dans quels imaginaires s’inscrit l’intelligence ? S’inscrire

  • L’éducation en souffrance ? ATTENTION annulé
    Samedi 5 avril 2025

    Les résultats préoccupants aux évaluations des systèmes éducatifs, ainsi que la souffrance psychique de nombre d’adolescent-e-s, inquiètent. De quoi sont-ils le symptôme ? Le savoir scolaire ferait-il peur ?
    Derrière les injonctions multiples et parfois contradictoires adressées aux parents et aux enseignants, qui sait encore ce que signifie « éduquer » ?

  • Qu’est-ce qui vaut la peine d’être vécu ?
    Samedi 21 juin 2025

    Comprendre la vie, ce n’est pas seulement expliquer le vivant par la science, et encore moins le réduire à la « lutte pour la vie ». Le thème de la « vie bonne », qui ne se confond pas avec celui de « vie réussie », permet aussi aux philosophes de questionner certaines approches encore trop économiques : « le coût de la vie. »
    Si la vie est bien source de valeur, quel est le prix à payer, au propre comme au figuré, pour avoir le droit de vivre comme on l’entend ? S’inscrire

Calendrier du GFEN Philosophie : 2024-2025

  • Samedi 12 octobre 2024 à 10h
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)
    Lors de cette réunion, nous partirons d’un bilan du stage (10H30-12H30) pour construire ensemble le programme de travail de l’année (14H-17H). 

  • Samedi 9 novembre 2024 de 10h à 17h
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)

  • Dimanche 1er décembre 2024 Annulée

  • Samedi 8 février 2025 de 10h à 17h, accueil à partir de 9h45
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)
    Nous continuerons notre réflexion sur les pratiques et les démarches.

  • Dimanche 16 mars 2025 de 10h à 17h, accueil à partir de 9h45
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)

  • Samedi 5 avril 2025 de 10h à 17h
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)
    Ordre du jour :
    – 10h-10h30 accueil et affaires courantes
    – 10h30-12h30-13h : Bernard Victorri, linguiste et directeur de recherche au CNRS  viendra nous éclairer sur l’intelligence artificielle. Un échange s’ensuivra.
    – Repas pris en commun
    – 14h-17h :  L’éducation nouvelle, la philosophie et l’IA : suite des échanges entamés le matin ; enjeux pédagogiques et éducatifs.
    – Discussion sur la tenue d’un prochain stage.

  • le WE des 10 et 11 mai 2025 (attention initialement programmé les 17 et 18 mai)

  • le WE des 14 et 15 juin 2025

  • Stage d’été
    Du 4 au 6 juillet 2025, Aubervilliers (93)

Stage de découverte de démarches pédagogiques en philosophie

Les 11-12-13 juillet 2024, à Ivry sur Seine (94)

Organisé par le secteur philosophie du GFEN
Vous êtes jeune enseignant.e de philosophie et vous vous demandez quelle pédagogie mettre en oeuvre pour intéresser les élèves, les faire progresser et réussir mais vous hésitez à vous lancer.
Vous êtes déjà expérimenté.e, mais vous doutez, vous vous sentez parfois seul.e, vous aimeriez échanger avec des collègues et innover.
Vous avez peut-être entendu parler du colloque des philosophes ou du procès, par exemple, le procès d’Antigone… mais vous ne savez peut-être pas que ces démarches pédagogiques sont le fruit d’un travail mené au sein du secteur philosophie du GFEN.
C’est pourquoi le secteur philosophie du GFEN vous convie à un stage de découverte !

Il se tiendra à Ivry-sur-Seine (94),
les 11, 12 juillet : salle Voltaire, place Voltaire
13 juillet : Salle Quincey, 42 rue Saint-Just
(arrêt Mairie d’Ivry, Métro ligne 7, à 15 min de Place d’Italie ou RER C Ivry)

Inscription à retourner avant le 30 juin 2024 : Inscription et modalités d’inscription

Ce stage a pour ambition de partager ce travail collectif. Le secteur philosophie est constitué d’un groupe de professeur.es de philosophie qui, depuis 35 ans, se réunit régulièrement, organise des stages et publie ses réflexions et ses démarches pédagogiques dans la revue Pratiques de la philosophie. Il est également l’auteur d’un ouvrage Philosopher, tous capables.

Parce que nous croyons que rien n’égale le partage collectif d’une expérience pédagogique et l’analyse collective qui s’ensuit, nous vous proposons durant ces trois jours de (re)découvrir quelques démarches classiques (colloque, procès, texte recréé, séminaire, débat, étude de cas, etc…). Un programme plus précis sera communiqué ultérieurement.
Le Groupe français d’éducation nouvelle (GFEN) est un mouvement qui depuis 1921 réunit des professionnel.les de l’enseignement, de l’éducation, de la recherche, des militant.es d’association, de syndicats, tous et toutes engagées dans la construction de démarches d’émancipation et de développement de la pensée critique.

Des questions ? Contactez-nous : secteurphilodugfen@gmail.com

Présentation
Programme

Cafés-Philo « Le forum des idées » : 2023-2024

Animé par Julien Cueille, professeur de philosophie et modérateur de cafés-philo

Médiathèque de Montauban, Espace Actualité de la Mémo, de 10h30 à 12h. Entrée libre sur réservation dans la limite des places disponibles au 05-63-91-88-00 ou memo@ville-montauban.fr

Un endroit où chacun peut prendre la parole, échanger des idées, dérouler le fil de sa pensée ou tout simplement écouter, s’informer…

  • Du mythe de Prométhée à ChatGPT
    Qu’est-ce que la technique remplace chez l’homme ?

    Samedi 14 octobre 2023

    La technique a toujours eu le rôle d’une « prothèse » qui vient combler un manque chez l’humain. Remède donc, ou poison si on lui délègue nos facultés et le gouvernement de nos vies ? Les technologies, notamment l’intelligence artificielle (AI), comportent-elles aujourd’hui de réels risques ?


  • A quoi bon philosopher sur la guerre ?
    Samedi 9 décembre 2023

    Dès ses débuts, la pensée philosophique s’interroge sur la guerre mais semble bien impuissante face au déchaînement de la violence. Peut-elle espérer cerner la source profonde de celle-ci ? Comment nos démocraties fragiles peuvent-elles espérer la maîtriser, ou la canaliser ?
    sur le site de la médiathèque

  • Sociétés primitives : un autre rapport à la nature
    Samedi 3 février 2024

    Tandis que les derniers « peuples non contactés » d’Amazonie jouent leur survie, des chercheurs réhabilitent la richesse culturelle des sociétés autochtones. Mais la distinction nature/culture ne serait-elle pas une invention occidentale ?  Qu’est-ce que les peuples premiers, menacés par notre modèle de développement, ont à nous apprendre d’urgence ? S’inscrire

  • Crise des médias et citoyenneté
    Samedi 27 avril 2024
    Trop d’information tue l’information, dit-on souvent. La presse alliée des philosophes des Lumières, au service de l’émancipation des citoyens, est aujourd’hui dépendante des réseaux sociaux et à la recherche d’un nouveau modèle économique : quel rôle joue-t-elle dans nos démocraties ? S’inscrire

  • Philosopher à la folie ?
    Samedi 8 juin 2024
    De l’Eloge de la Folie d’Erasme à l’Histoire de la Folie de Michel Foucault, la déraison accompagne la philosophie comme son ombre. Qu’en est-il aujourd’hui, alors que la médecine psychiatrique est en crise ? Quelle est la place sociale de la folie, ou « des » folies ? Le monde est-il devenu fou ? S’inscrire

Réunions du GFEN Philosophie : 2023-2024

Lieu : GFEN, 14 avenue Spinoza, Ivry sur Seine (94)

  • Dimanche 8 octobre 2023 de 10h à 18h
    Au menu, le matin, finalisation du chapitre d’un livre auquel nous apportons une contribution (exercice/démarche).
    L’après-midi Lila se propose de nous faire vivre un colloque sur la justice en consacrant un temps suffisant à l’analyse réflexive, moment que nous voudrions analyser en profondeur dans l’optique du travail de cette année.
    Enfin ordre du jour de l’année et projets à court ou moyen terme.

  • Dimanche 26 novembre 2023 10h30 à 17h30
    Préparation du séminaire du 5 au 7 janvier 2024 autour de notre thème annuel : l’analyse réflexive dans les démarches (en classe et en formation).
    Dimanche 26 novembre, nous proposerons une démarche (si possible une autre forme que celle du colloque) de manière à nous donner des questions précises à travailler lors du séminaire en janvier. Nous avons en effet à coeur de ne pas discuter abstraitement de la pratique de l’analyse réflexive, et donc d’adosser notre réflexion à une mise en oeuvre dans le cadre d’une démarche.

  • Jeudi 18 janvier 2024,
    reportée au samedi 20 janvier à 17h30 en visio

  • Dimanche 11 février 2024 de 10h à 17h30
    N’hésitez pas à participer, à demander des informations. La porte est grande ouverte pour celles et ceux qui voudraient venir nous rencontrer une première fois. Voici le programme prévu qui s’inscrit dans notre objet de travail sur les démarches et l’analyse réflexive – Nous travaillerons sur le document de recension et présentation des démarches afin de le finaliser pour pouvoir le mettre en ligne. – Nous nous mettrons à esquisser les grandes lignes de l’article sur l’intelligence que nous proposerons pour Dialogue. Pour ce faire, chacun doit ramener ses notes du séminaire de janvier pour qu’on puisse sur place dimanche écrire pour nous même ce qui est important dans ce qu’on a fait et quels sont les différents protocoles et les différentes finalités possibles pour l’analyse réflexive. L’objectif est de clarifier et de hiérarchiser les points importants qui ressortent de nos notes. Ceux qui n’étaient pas là ces trois jours de janvier sont bienvenus et enrichiront le travail. Nous souhaiterions avec cela pourvoir faire une proposition tant pour Dialogue que pour le BN et le mouvement : qu’est-ce que ça dit de l’intelligence ? Nous devons donc venir avec nos notes et nous ferons ce travail pendant la séance de travail. – Enfin nous ferons un tour de table de ceux qui ont expérimenté un travail réflexif avec les perspectives dégagées en janvier (Jean-Charles et la démarche du lancer des nains)

  • Samedi 27 avril 2024, de 10h à 17h30
    salle Raspail, 44 bis rue Raspail, Ivry sur Seine

    Le repas sera pris sous forme d’auberge espagnole.
    Merci à vous de nous indiquer si vous comptez venir afin de mieux organiser le travail : g.guilpain@wanadoo.fr

Le secteur rembourse les frais de déplacement aux adhérents du GFEN. N’hésitez pas à le contacter pour plus d’informations.

Journées d’étude du GFEN Philo : janvier 2024

Vendredi 5, Samedi 6, Dimanche 7 janvier 2024, au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, Ivry sur Seine (94)
Elles sont ouvertes à tou.te.s. Elles seront consacrées à l’analyse réflexive.

L’analyse réflexive désigne ce moment de retour des participants sur l’activité menée afin qu’ils puissent conscientiser ce qu’ils ont appris et comment ils l’ont appris. Commencées dès le début du XXème siècle, les recherches portant sur ce moment sont pléthore depuis ces dernières décennies (Perrenoud, Schön, pour ne citer qu’eux) et la nécessité de la métacognition  est soulignée dans la formation enseignante. Néanmoins, sur le terrain, on observe que ce moment est souvent oublié. Les raisons en sont nombreuses : l’activité à proprement parler a pris plus de temps que prévu, le bilan informel avec les élèves nous semble tenir lieu d’analyse, nous manquons d’imagination pour proposer un dispositif efficace à la portée des élèves… Enfin, quand elle a lieu, il est fréquent que cette analyse soit celle des enseignant.e.s plutôt que celle des élèves.

Parce qu’au GFEN, nous insistons sur la valeur émancipatrice de la réflexivité, il nous est apparu indispensable de consacrer un travail sur les difficultés que nous rencontrons : ne comptons-nous pas un peu facilement sur la puissance de la démarche en elle-même ?  Avons-nous toujours réellement le désir de l’interroger de façon critique ? Savons-nous proposer des analyses à la hauteur de la démarche, que ce soit avec les élèves ou en formation d’adultes ? Ces questions nous nous les posons de façon régulière ; lors du séminaire nous nous proposons de les travailler en interrogeant ce que nous mettons en œuvre dans nos classes et en vivant aussi des démarches que nous analyserons. Nous vous proposons le programme suivant : 

– Vendredi 5 janvier 2024 (10h-18h)
Temps 1 : Quelles sont les questions que nous nous posons sur l’analyse réflexive Temps 2 : Une démarche à vivre (un colloque sur le travail) Temps 3 : Analyse réflexive de la démarche

– Samedi 6 janvier 2024 (10h-18h) :
Lecture de textes théoriques sur l’analyse réflexive. Discussion sur ce qui a été fait la veille.

– Dimanche 7 janvier 2024 (9h30 -14h) : Prendre une autre démarche et proposer une analyse réflexive Selon le type de démarche (procès, colloque, correspondance, séminaire), quelle analyse réflexive peut-on proposer ?

Nous vous attendons nombreux.ses ! Si ce séminaire vous intéresse, merci de nous le faire savoir ! Vous pouvez vous inscrire  ou demander des informations complémentaires par mail (g.guilpain@wanadoo.fr).

Informations pratiques : les repas sont généralement organisés sous la forme de l’auberge espagnole. Nous pourrons aussi nous rendre une fois dans un des petits restaurants d’Ivry où l’on est généralement servi rapidement.

Un hébergement solidaire est sans doute possible pour les personnes qui viendraient de loin. Dans ce cas, merci de nous le signaler très rapidement afin que nous puissions nous organiser.

Publications du GFEN Philosophie

Pratiques de la philosophie

Publication du Secteur Philosophie du GFEN qui se veut un lieu de recherches, d’échanges et de confrontations de pratiques transformatrices dans l’enseignement de la philosophie. C’est ici, le double parti d’affirmer le principe du  » Tous philosophes ! » et d’affronter les mises à l’épreuve qui en découlent.

  • N° 13 :

Dossier : Sexe, genre et philosophie
Enseigner la philosophie : analyses, expériences, perspectives

Pour voir tous les sommaires des numéros rendez-vous sur la boutique

Philosopher, tous capables

Comment donner à l’enseignement de la philosophie toute sa valeur formatrice et émancipatrice, et ainsi contribuer à sa démocratisation ? Comment faire face aux évolutions des élèves tout en maintenant des exigences intellectuelles élevées ? Comment permettre à chacun de découvrir en soi, avec les autres, des capacités de réflexions nouvelles ?

Chronique Sociale « Synthèse », 2005, 395 p, 21,90 €

En savoir plus sur la boutique

Les activités du secteur Philosophie 2022-2023

Réunions

Lieu : GFEN, 14 avenue Spinoza, Ivry sur Seine (94)

  • Vendredi 23 juin 2023, 9h-11h, en visio
    Dernière réunion de l’année.
    Au programme :
    – démarche pour l’Université d’été de Béziers
    – article en cours (différence entre exercices et démarches)
    – bilan de l’année et perspectives
    Pour recevoir le lien de la visio, s’inscrire auprès de g.guilpain@wanadoo.fr

  • Samedi 13 mai 2023, 11h-18h- préparation
    d’une démarche sur le travail et/ou l’activité professionnelle pour l’Université d’été de Béziers.
    – poursuite du travail pour l’écriture d’un chapitre dans un ouvrage collectif sur la
    spécificité de la démarche.
    – Repas pris en commun, mode auberge espagnole.
  • Samedi 18 mars 2023, 11h-18h
    La réunion s’inscrira dans le prolongement de la dernière : travail sur l’inventaire des démarches
    du secteur et travail sur l’article relatif aux exercices en philosophie.Points  sur la préparation de l’université d’été et sur l’Assemblée générale qui s’est tenue samedi dernier. 
  • Jeudi 9 février 2023
    Réunion intermédiaire en visio afin de travailler sur :
    – la préparation de l’Université d’été
    – la contribution du secteur à plusieurs sollicitations (séminaires et publications)
  • Samedi 14 janvier 2023, à 11h
    Nous travaillerons dans le fil de notre thème annuel (L’humain et ses limites) sur le concept de « personne » à travers, tout d’abord, une démarche de comité consultatif d’éthique fictif et ensuite la lecture de textes permettant se questionner sur l’extension de cette notion au-delà de l’humanité.
  • Samedi 26 novembre 2022, 10h à 17h
    Ordre du jour :11h-12h30 : suite à la vision du 16 novembre, échange sur :
    – la dimension politique de l’engagement au GFEN (croisement de nos conceptions)
    – Suite à la proposition de Rémy, nous inscrivons-nous et comment dans l’ouvrage sur les
    exercices de philosophie ?12h15-13h : repas (auberge espagnole)13h-17h : démarche conçue et menée par Lila : les problèmes soulevés par le transhumanisme.

    L’objectif sera de croiser des exemples et des discours transhumanistes et d’avancer dans
    la compréhension de la différence entre humanisme, transhumanisme, posthumanisme.

    Une question : l’homme peut-il être son propre créateur ?

  • Mercredi le 16 novembre 2022 à 18h30, en visio
    Nous ferons entre autres un retour sur le congrès du GFEN ‘L’humanité en perspective »
    Demander le lien à g.guilpain@wanadoo.fr
  • Samedi 1er octobre 2022, 13h-18h
    Jean-Charles Royer reprendra la démarche proposée lors du stage de 2009 « Au sujet de
    l’homme ; aux frontières de l’humain » et dont on trouve la présentation dans le numéro 11 de Pratiques de la philosophie. Il s’agira pour lui d’ajuster sa démarche tant en terme pédagogique qu’en terme de programme (dans l’optique de HLP en recentrant sur l’humain et l’animal).
  • Mercredi 14 septembre 2022, 18h-20h, en Visio
    Organiser l’année (calendrier, groupes de travail. et thématiques)
    Pour obtenir le lien de la vision, s’inscrire auprès de g.guilpain@wanadoo.fr

Le secteur rembourse les frais de déplacement aux adhérents du GFEN. N’hésitez pas à le contacter pour plus d’informations.

Cafés-Philo « Le forum des idées »

Animé par Julien Cueille, professeur de philosophie et modérateur de cafés-philo

Médiathèque de Montauban,
Espace Actualité de la Mémo, de 10h30 à 12h. Entrée libre sur
réservation dans la limite des places disponibles au 05-63-91-88-00 ou memo@ville-montauban.fr

Un endroit où chacun peut prendre la parole, échanger des idées, dérouler le fil de sa pensée ou tout simplement écouter, s’informer…
 
  • Samedi 10 juin 2023
  • Samedi 15 avril 2023
    Dois-je seulement croire en ce que je vois ?
    La science moderne, de la lunette astronomique au microscope s’est construite autour de ce qui ne se perçoit pas immédiatement par les sens. La philosophie fait appel à
    des notions impossibles à observer. La rhétorique, le marketing
    utilisent des stratégies de dissimulation. Quand à l’ésotérisme, il revendique aussi un accès au caché, à l’occulte.
    Mais pouvons-nous si facilement distinguer un invisible acceptable par la raison et un invisible fumeux et suspect ?
  • Samedi 4 février 2023

    DE LA SOCIÉTÉ DU SPECTACLE AU BESOIN D’IMAGES

    Les épisodes Covid ont aggravé la crise du monde du spectacle :
    mais de quel spectacle parle-t-on ? Quel bilan tirer aujourd’hui de notre rapport aux images, enregistrées ou non ? Des industries culturelles au spectacle vivant, la frontière semble aussi grande qu’entre le commercial et l’artistique. Mais est-ce si net ?
    … Sommes-nous forcément passifs face aux images ?

  • Samedi 10 décembre 2022
    Le storytelling, l’histoire des histoires
    Rien ne ressemble plus à une fiction que le fil des actualités.
    Entre biopics, films ou romans historiques d’un côté et le storytelling
    médiatique de l’autre, qu’est-ce qui différencie aujourd’hui le récit du
    réel du récit fictionnel ? Est-ce un désir de vérité, ou d’illusion ?
  • Samedi 15 octobre 2022
    Résilience, combat et renaissance
    « C’est dans le plus grand danger que croît ce qui sauve ».
    Affronter la maladie, les guerres, les catastrophes de l’existence… Où puiser les ressources pour « tenir », trouver la force dans l’épreuve ?
    Dans ce café philo, les figures féminines de force et de résilience, dans la culture et dans le réel, seront particulièrement interrogées.

 

Avec l’EPHA

Le collectif « Enseigner la philosophie autrement » est ouvert à tou-te-s. Son objectif est de faire travailler ensemble des professeurs de tous horizons, notamment en philosophie, autour et à partir de leurs pratiques d’enseignement, de découvrir des pratiques singulières, de les faire vivre et de les interroger collectivement, et d’imaginer des transpositions possibles afin qu’elles deviennent l’affaire de chacun.

Site

Vous pouvez consulter le site sur lequel nous publions désormais, en commun avec l’EPHA et d’autres collègues, à l’adresse suivante : www.enseignerlaphilosophie.fr

La section dédiée au GFEN : www.enseignerlaphilosophie.fr/gfen/

Voir les archives des activités du secteur Philosophie

Spinoza à Aubervilliers : Le projet « Thélème/l’Anthropologie pour tous » du lycée Le Corbusier

Ce texte est né de la rencontre entre une idée et une expérience, que je voudrais lire à la lumière de Spinoza.
L’idée, qui me tenait depuis les attentats de janvier 2015, est la suivante : l’Ecole de la République ne peut pas vouloir faire adhérer les élèves aux valeurs de la République et de la laïcité si elle ne leur garantit pas de leur permettre de « développer leur puissance de penser et d’agir ». La formule vient de Spinoza, et je pense que nous serions beaucoup mieux armés pour penser et mener une éducation émancipatrice, ET pour défendre les « valeurs de la République », si nous étions un peu plus spinozistes et un peu moins kantiens.
L’expérience, c’est celle du projet « Thélème / l’anthropologie pour tous » mené au Lycée Le Corbusier d’Aubervilliers, par un groupe de professeurs, Catherine Robert, Damien Boussard, Valérie Louys et Isabelle Richer, qui a débouché à la fois sur une audition au CESE dans le cadre de la saisine « une école de la réussite pour tous » en février 2015 et sur un colloque que les professeurs et les élèves de ce projet ont organisé le 6 juin 2015.
Développer la puissance de penser et d’agir, c’est exactement, à mon sens, ce que fait le projet Thélème et c’est pour cette raison que nous avons voulu qu’il soit présent au stage du GFEN-philo sur la laïcité en août 2015 . C’est aussi pour cette raison que je voudrais ici expliciter pourquoi ce projet me semble exemplaire de ce que peut faire l’école quand elle ne se résigne pas, quand elle prend à bras le corps la question de la démocratisation scolaire et de la laïcité.
En effet, il ne sert à rien de proclamer, comme le fait inlassablement Henri Peña-Ruiz, par exemple, que les professeurs sont des « fonctionnaires de l’universel » qui s’adressent à l’universel en chacun de leurs élèves par-delà leur singularité et leurs particularismes, si l’école n’est pas d’une part le lieu où les particularismes se travaillent dans le sens de la découverte de ce qu’il y a d’universel en eux, et d’autre part le lieu où la singularité de chacun est autorisée, et effectivement amenée, à se développer.
Or dans l’état actuel de l’école républicaine, ce sont les inégalités qui se renforcent : les élèves des milieux populaires sont, majoritairement, assignés à résidence dans les filières de relégation, et les élèves « issus de l’immigration » sont assignés à résidence dans leurs « cultures d’origine » (comme le dit souvent Saïd Bouamama, jusqu’à combien de générations est-on « issu de l’immigration » ?). Double peine pour des élèves qui sont souvent les deux (pauvres et « issus de l’immigration »).
Après les attentats de janvier, quelle a été la réaction de l’institution ? Demander que les établissements scolaires « organisent une minute de silence, et créent des espaces d’échanges et de débat » ; organiser « la mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République » (Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls, à la Sorbonne le 9 février 2015), et autour de la laïcité, par la formation de 1000 formateurs chargés de former 300 000 enseignants à la « transmission des valeurs républicaines ». Mettre en avant l’Enseignement Laïque du Fait Religieux (ELFR) et l’Education Morale et Civique (EMC). Soit.
Mais aussi, s’indigner (je ne parle même pas des réactions de la droite…) lorsque quelques élèves refusaient de faire la minute de silence, ou posaient des questions « insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école qui est chargée de transmettre des valeurs » (dixit N. V-B, le 14 janvier à l’Assemblée Nationale)…. Bref, alimenter le ressentiment en niant la fonction éducative de l’école, car où les élèves pourraient-ils poser ces questions et espérer qu’elles soient entendues et discutées de manière sereine, sinon à l’école ?
 Mais aussi, chercher à fermer le débat sur la définition même de la laïcité, parce que cela entretiendrait des confusions (« les adultes doivent parler d’une seule voix, il est perturbant d’entendre qu’il y aurait différentes définitions de la laïcité » N. V-B, allocution d’ouverture de l’Université d’été de l’ESPE Lyon, juillet 2015, Henri Peña-Ruiz reprenant cette idée dans son discours de clôture de cette même UE : « il faut arrêter d’adjectiver la laïcité »). Au passage, notons l’incohérence qu’il y a à déclarer inopportun et néfaste le débat sur la laïcité alors même que les instructions officielles concernant l’ELFR et l’EMC prescrivent que le débat en sera la pratique pédagogique principale… je ne peux pas m’empêcher d’y voir l’aveu qu’il y a là beaucoup de faux-semblant, d’inconscience et de méconnaissance des réalités.
A rebours de cela, le projet « Thélème / l’anthropologie pour tous » a choisi une autre voie, en toute conscience, et opère toute une série de déplacements, qui font toute la différence.(…)
Nicole GRATALOUP
GFEN secteur philo

Le projet « Thélème/ l’Anthropologie pour tous »

Le Colloque « L’anthropologie pour tous », le 6 juin 2015 à Aubervilliers. lire

Les actes du colloque. lire

Deuxième colloque « Anthropologie pour tous », le 14 novembre 2015 à Aubervilliers. lire

Nouveau Colloque « Les voix de l’optimisme », « Anthropologie pour Tous », 15 avril 2016, au lycée Blanqui à Saint-Ouen. lire

Entretien avec Nicole Grataloup pour le site Q2C

Questions de classes, 20/12/13

Nicole Grataloup est professeur de philosophie, actuellement retraitée, responsable du secteur philosophie du GFEN depuis 1989, a publié de nombreux articles et participé à des ouvrages collectifs sur l’enseignement de la philosophie et sa didactique.

Q2C : Peux-tu expliquer rapidement, pour ceux qui ne connaissent pas, ce qu’est le Groupe Français d’éducation nouvelle (GFEN) et ses objectifs ?

Nicole Grataloup : Le GFEN est un mouvement pédagogique qui existe depuis 1922 (Paul Langevin et Henri Wallon, entre autres, en ont été présidents) et qui a développé depuis les années 70, avec Henri et Odette Bassis, une conception de l’apprentissage que l’on pourrait qualifier, pour aller vite, de socio-constructiviste ; d’abord surtout à l’école primaire, puis au fil des années au collège et au lycée, ainsi que dans de multiples lieux de formation et d’éducation. Cette conception est basée sur le pari de l’égale intelligence de tous les humains : « tous capables » d’apprendre et de réussir, à condition qu’on leur propose les situations et les consignes de travail qui le leur permettent. La pédagogie traditionnelle fait apprendre des savoirs coupés de leur processus d’élaboration (historique et conceptuel), coupés de la recherche et du questionnement dont ils sont le résultat : il s’agit au contraire de faire construire les savoirs par les élèves, en leur proposant justement d’entrer dans ce questionnement et cette recherche, pour que ces savoirs prennent sens et soient véritablement appropriés conceptuellement. Contre l’idéologie des dons et la théorie du « handicap socio-culturel », qui sont tour à tour (ou conjointement) mobilisées pour expliquer/justifier l’échec scolaire et le creusement des inégalités sociales à l’école, le GFEN propose au contraire de développer la recherche et l’élaboration de « démarches d’auto-socio-construction du savoir » qui permette à tous d’apprendre et de réussir ; contre l’individualisation des apprentissages et des parcours, qui semble être devenu le maître-mot dans l’éducation aujourd’hui, le GFEN propose au contraire l’idée qu’on apprend mieux ensemble, dans la confrontation et la collaboration avec l’autre, quand la classe est instituée en collectif de recherche et de travail ; contre « l’égalité des chances », le GFEN propose de mettre l’égalité (tout court) à la base des pratiques et des politiques d’éducation, dans une perspective démocratisante et émancipatrice. Tels sont, rapidement brossés, les principes généraux qui guident le travail concret et minutieux que mènent les groupes et les secteurs du GFEN, au plus près des différents contenus disciplinaires, des approches méthodologiques et des réalités de terrain partout où ils interviennent.

Q2C : Quand a été crée le GFEN Philo et quel est son fonctionnement ? A qui est-il ouvert ?

N.G. : En 1989, nous étions plusieurs professeurs de philosophie membres du GFEN et nous avons voulu créer un secteur afin de travailler collectivement sur la pédagogie et la didactique de la philosophie. A cette époque, l’enseignement de la philosophie, et en tout cas ses représentations institutionnelles (Inspection, associations, publications, instances de formation continue etc..) étaient largement hostiles à toute pédagogie, conformément au « dogme » que « la philosophie est à elle-même sa propre pédagogie » : les difficultés des élèves viennent de leur cursus antérieur qui ne les a pas bien préparés à la philosophie, en conséquence de quoi toute recherche de type pédagogique en philosophie est inutile, voire néfaste. En rupture avec cela, nous étions convaincus qu’on ne pouvait pas travailler à une véritable démocratisation de l’enseignement de la philosophie, au-delà de sa massification de fait dans ces années là, sans se poser les questions pédagogiques et didactiques que beaucoup de disciplines se posaient déjà. C’est pourquoi nous avons créé au sein du mouvement un secteur philo, afin de mettre en œuvre les principes du GFEN dans l’enseignement de la philosophie. Ce secteur travaille donc depuis 24 ans, avec des réunions régulières, des stages annuels, des publications. Il est ouvert à tous ceux qui souhaitent travailler dans ce sens, en premier lieu des professeurs de philosophie, mais pas exclusivement.

Q2C : Quelles sont les principales activités du GFEN Philo ?

N.G : 
Les activités du GFEN philo consistent d’abord en des réunions régulières tout au long de l’année, dans lesquelles nous élaborons ensemble des démarches pour l’enseignement de la philosophie, que nous expérimentons dans nos classes, dans des stages avec des adultes, pour en analyser ensemble les effets, les échecs et les réussites, et les affiner, les faire évoluer en fonction de ces observations. Ce travail de l’année aboutit à un stage annuel, en général fin août juste avant la rentrée, centré sur un thème philosophique ou sur une question didactique, destiné aux professeurs de philosophie mais aussi ouverts à tous (professeurs d’autres disciplines, et d’autres niveaux d’enseignement, éducateurs dans et hors l’école). Dans ces stages nous faisons vivre aux stagiaires (et à nous-mêmes donc aussi, abolissant ainsi la distinction formateur/formé) les démarches que nous avons inventées, nous les analysons ensemble, réfléchissons à la manière de les adapter pour des élèves, d’améliorer les consignes de travail etc… La revue Pratiques de la philosophie (11 numéros parus) que nous avons créée en 1991 publie nos démarches et réflexions, et accueille aussi des articles de chercheurs, de philosophes et de professeurs qui souhaitent partager leurs expériences et leurs analyses. Enfin, nous avons publié l’ouvrage Philosopher, tous capables (Chronique Sociale, 2005), qui rassemble une grande partie de nos recherches, aussi bien des démarches précises que des réflexions plus générales, sur les questions que se posent les professeurs de philosophie : comment susciter l’intérêt des élèves, comment leur faire lire des textes de philosophie, comment leur apprendre à écrire de la philosophie, à s’approprier les concepts et problèmes philosophiques, à débattre ? Le sommaire détaillé de ce livre, ainsi que les sommaires des 11 numéros de Pratiques de la philosophie sont consultables sur le site du GFEN (new.gfen.asso.fr, à la rubrique ressources, livres et périodiques).

Q2C : Quel est à ton avis l’intérêt de ce travail ?

N.G : Il me semble important de dire qu’à nos yeux, l’ensemble de ce travail constitue, pour nous et ceux qui y participent avec nous, un dispositif de formation continue qui n’a rien à voir avec celle qui se pratique dans les instances officielles : inventer ensemble des démarches, les expérimenter soi-même et en classe, les passer au crible de la critique collective, analyser les manières de mener une démarche, comprendre ce qui « marche » et ce qui « ne marche pas », et pourquoi ; mieux analyser et comprendre la façon dont chacun, selon son style propre, fonctionne dans sa classe et dans son rapport à la philosophie ; analyser ensemble les difficultés des élèves et trouver les moyens de les aider à les résoudre ; mais aussi réfléchir ensemble aux fondements théoriques de ce que nous faisons, découvrir de nouveaux textes ou problématiques en se demandant comment les faire découvrir à nos élèves ; écrire ses pratiques… Tout ceci avec la profonde conviction que chaque professeur est un chercheur, que la seule formation qui vaille est celle qui est menée par les professionnels eux-mêmes, sans hiérarchie évaluatrice, sans distinction formateur/formé, sans imposition des « bonnes pratiques » par celui qui sait à celui qui ne sait pas. Mais au contraire dans un travail collectif qui met chacun à égalité, avec rigueur et sans complaisance, aussi bien dans l’élaboration que dans l’analyse des démarches et des pratiques. C’est là à notre avis tout ce que n’est pas la formation continue que l’institution propose aux professeurs de philosophie et ce qu’elle devrait être.

Q2C : Est-ce que tu peux revenir sur la notion de construction d’une « démarche » ? En quoi cela consiste-t-il ? Peux-tu nous donner un exemple de démarche ?

N.G : Ta question me permet de revenir sur ce qui est finalement la raison d’être de notre secteur : que le travail que nous menons avec les élèves que nous avons en charge soit le plus formateur pour eux, leur permette de développer au maximum leurs capacités de réflexion, d’analyse, de conceptualisation et de problématisation philosophique. Il nous semble que l’enseignement de la philosophie est encore trop souvent pris dans la crainte que si on renonce au cours magistral ou au cours « dialogué », on va nécessairement tomber dans la discussion de café du commerce ou « l’expression des opinions » des élèves. Or ce que nous proposons, c’est au contraire de dépasser cette fausse alternative, en instituant la classe en collectif de recherche philosophique ; et les « démarches » sont les dispositifs concrets qui font travailler ce collectif. Parce que nous nous posons la question de l’activité des élèves, et que nous savons qu’elle n’est pas « spontanée », nous pensons qu’il faut leur proposer des situations de travail qui leur permette de déployer cette activité, individuellement et collectivement, pour construire ensemble la compréhension d’un concept, le débat sur un problème, l’appropriation d’un texte philosophique, le développement des compétences d’écriture.
Pour détailler un peu ce que signifie élaborer une démarche, je dirais qu’il faut :

  • identifier le noyau conceptuel que l’on veut travailler, l’objectif premier étant l’appropriation de ce noyau conceptuel, mais aussi les objectifs méthodologiques, les processus de pensée dont on pense qu’ils seront nécessaires au travail
  • imaginer une situation-problème qui mette en jeu ce noyau conceptuel : cela peut se faire à partir des questions des élèves, de la confrontation de leurs opinions ; à partir de situations réelles (par exemple, un corpus d’exemples de « désobéissance » pour démarrer une démarche sur la désobéissance civile) ou fictives (par exemple un récit littéraire ou mythologique) etc..
  • organiser le travail individuel ou de groupe sur la situation-problème, avec des consignes précises les amenant à identifier le problème posé, à formuler des hypothèses quant à sa résolution, dégager les présupposés et les implications de ces hypothèses
  • chercher des textes philosophiques proposant des concepts et des thèses pour éclairer de diverses façons le problème, concevoir les consignes à donner aux élèves quant à la lecture et à l’utilisation de ces textes
  • organiser le débat entre les groupes, en définissant la forme et les acteurs du débat, ainsi que sa finalité : par exemple la forme « procès » devra aboutir à un verdict argumenté ; la forme « colloque » devra mettre au jour les thèses en présence, identifier la nature de leurs désaccords ou convergences, évaluer la possibilité de les concilier ou pas ; la forme « séminaire » devra construire peu à peu la compréhension d’un texte long à partir de la succession de ses fragments analysés et explicités par les différents groupes
  • définir ce qu’il faut mettre en place comme dispositif pour que tout ce travail débouche sur une appréhension et compréhension la plus claire possible de la problématique et des concepts qu’elle engage, soit oralement ensemble dans la classe, soit par des travaux d’écriture individuelle et/ou collective : lettre, dialogue, compte rendu, article de dictionnaire. C’est-à-dire penser comment on va conclure sur le contenu conceptuel du travail.
  • concevoir les modalités du retour réflexif sur la démarche, c’est-à-dire le moment où on va identifier et nommer les processus de pensée qu’on a mis en œuvre, ce qu’on a fait, ce qu’on a appris en termes de méthodes de réflexion, de compétences philosophiques.

Nous faisons ce travail ensemble, ou à partir d’une proposition, d’une idée de l’un d’entre nous, en ayant toujours en tête nos élèves concrets, leurs potentialités et leurs difficultés, la situation réelle dans laquelle nous sommes avec eux. Ce faisant, nous avons élaboré tout un répertoire de formes de travail, qui peuvent se combiner différemment selon l’objet de la démarche et ses objectifs, selon l’accentuation que chacun veut donner à la démarche dans un moment particulier du travail de sa classe. Ce « répertoire » est en constant développement, par le travail du groupe que j’ai décrit plus haut, par la confrontation avec la réalité des élèves, par la critique permanente que nous en faisons : nos démarches ont une histoire, et le dernier mot n’est jamais dit.

Q2C : Aujourd’hui quelle est l’actualité du GFEN Philo ? Quels sont ses projets ?

N.G. : D’une part, nous sommes de plus en plus en lien avec d’autres groupes ou associations qui travaillent aussi sur l’enseignement de la philosophie : avec l’Acireph, que nous avons contribué à créer en 1998, avec le groupe « enseigner la philosophie autrement », avec des « microlycées » ou Lycée de la Nouvelle Chance (LNC) auxquels participent certains d’entre nous. Nous sommes intervenus au colloque de l’Unesco sur les Nouvelles Pratiques Philosophiques fin novembre (suite logique d’une collaboration de longue date avec Michel Tozzi), et au colloque Enseignement et pratiques de la philosophie en France organisé par le CAREF de l’Université d’Amiens début décembre. Cette diversité de lieux de recherche théoriques et pratiques nous semble très positive : on est loin de l’ostracisme à l’égard de la pédagogie et de la didactique de la philosophie qui régnait lors de la création du secteur en 1989, et c’est sans doute le signe que des choses peuvent (enfin !) changer dans l’enseignement de la philosophie. D’autre part, nous poursuivons notre propre travail : nous avons en projet un stage à la rentrée 2014, qui serait centré sur la question du langage, de ses enjeux à la fois pédagogiques, sociaux et politiques, et nous allons y travailler à partir de janvier. Ceci est une invitation, adressée à tous ceux qui liront cet entretien, de venir nous rejoindre pour participer à son élaboration !

Pour toute information : nicole.grataloup2@wanadoo.fr et new.gfen.asso.fr