Ecriture collective du Manifeste pour l’Éducation nouvelle

Parmi les dixchapitres rappelés ci-dessous, le GFEN est chargé de l’écriture du troisième.

I – L’Éducation Nouvelle : un projet politique

II – L’Éducation Nouvelle n’exclut personne

III – Des convictions sans cesse renouvelées

IV – Nous sommes praticiens-chercheurs et acteurs sociaux militants

V – Nos ambitions permanentes, nos références fondamentales

VI – Nos pratiques, la mise en acte de nos valeurs

VII- Le souci constant apporté à l’Enfance, aux enfants et aux jeunes comme
condition de progrès

VIII- Une attention particulière à l’école…

IX- …qui ne saurait occulter d’autres enjeux, d’autres champs d’intervention

X – L’Éducation Nouvelle prend en compte les nouveaux défis du XXIème siècle

Le prochain grand rendez-vous sera la Biennale du 29 octobre au 1er novembre 2022 à Bruxelles.
Ce sera aussi le moment de la publication du Manifeste de Convergence(s), socle commun à toutes les organisations souhaitant intégrer formellement cette dynamique internationale.

Élaboration du Manifeste

Une première version « brute » du Manifeste est en cours d’écriture et sera disponible fin mars. Nous diffuserons largement cette première version autorisant ainsi les réactions, propositions de modifications etc. Nous recueillerons les suggestions afin de réaliser une deuxième version du
Manifeste qui sera diffusée pour relecture avant l’été.

Organisation de la Biennale

Espace de rencontre, d’échanges, la Biennale permet de mieux connaître les pratiques des
organisations présentes tout en favorisant la création d’espaces de débats de nature plus politique (au sens du projet d’Education Nouvelle). C’est pourquoi nous  sollicitons les militant·e·s :

– à proposer des ateliers de témoignage de pratiques

– à suggérer des thèmes de débat

Un important travail a démarré sur des enjeux importants pour nos sociétés (environnement,
éducation inclusive, etc.). Une fois ces enjeux précisés, un appel sera lancé pour identifier des personnes ressources pouvant apporter leurs compétences et leur éclairage pour la mise en place de ces temps d’échanges et de débats.

Sauvons l’école publique ! Colloque de l’Union Rationaliste – 10 février

Jeudi 10 février 2020, 16h-20h
Ecole normale supérieure — Salle Dussane — 45 rue d’Ulm Paris 5ème
 

L’Union rationaliste consacre son prochain colloque à l’état de l’école publique, dont l’inquiétante baisse globale des résultats se poursuit pour notre pays. Celle-ci est attestée par exemple par les enquêtes internationales TIMSS qui testent les connaissances en maths et en sciences des élèves au niveau du CM1 : la France est au-delà de la
40ème place, en queue des pays européens. De même pour la classe de 4ème TIMSS compare les années 1995 et 2019 : pratiquement tous les pays ont
progressé mais pas la France, où les compétences en maths de nos jeunes élèves ont régressé de 50 points sur 500. Très préoccupante aussi est la constatation, attestée par toutes les enquêtes, d’une forte corrélation entre le taux élevé de décrochage scolaire et le niveau de vie et le bagage culturel des familles. Concurrencée déloyalement par la montée des écoles privées de toutes sortes, l’école publique joue de moins en moins son rôle dans la réduction des inégalités sociales entraînant des
inégalités intellectuelles.

Avec ce colloque l’Union rationaliste développera la réflexion sur les causes de cette dégradation et explorera des pistes pour y remédier impliquant tous les acteurs concernés : les professeurs des écoles et de collège, et aussi les élèves et les parents, ainsi que tous les citoyens conscients des enjeux de l’éducation pour la démocratie. Sera en particulier évoquée la responsabilité collective d’accompagnement des enseignants, peu stimulés par leur environnement et leurs conditions de travail,
souvent désorientés voire découragés devant leur classe car leur préparation initiale est très insuffisante et surtout inadaptée aux évolutions incessantes de la société. Les enjeux d’une bonne formation aux sciences pour les élèves sont cruciaux pour le progrès social, car la maîtrise de la démarche scientifique est un outil de poids pour la démocratie. Le colloque évoquera tout particulièrement les détours pour ré-enchanter l’apprentissage des connaissances auprès des jeunes de tous les milieux.

Avec les interventions de :

  • Jacques Bernardin, président du GFEN : « Repenser l’éducation »
  • Laurence De Cock, historienne de l’éducation : « Comment reconstruire l’école publique pour l’égalité et l’émancipation ? »
  • Étienne Ghys, académicien, directeur de recherches à l’ENS de Lyon : « Quelques réflexions sur l’enseignement des sciences dans notre système scolaire »

Programme et inscription

Les véritables enjeux de l’Éducation. C’est à nous, citoyens, d’en débattre !

17 janvier 2022

Rejoignez-nous le samedi 29 janvier 2022 de 9 h à 13 h

 

Personne n’est plus dupe d’une confiance érigée en slogan à sens unique, et déniée à celles et ceux qui oeuvrent ensemble tous les jours pour éduquer et instruire.
Une grande absente brille dans les débats de la campagne électorale : l’Éducation. Ou plutôt si, elle apparait comme toile de fond, soit d’une École d’antan fantasmée à restaurer, soit comme variable d’ajustement des programmes électoraux, soit comme un item noyé dans d’autres préoccupations sociétales.
Malgré la dégradation de la situation de l’École, son inaptitude à compenser les inégalités sociales et à imposer une mixité nécessaire, il s’avère que les débats de société continuent à faire abstraction d’une
réflexion sérieuse sur ce socle majeur de la fondation sociale : l’Éducation.
Les redoutables défis sociétaux, écologiques, technologiques, migratoires, démocratiques, planétaires auxquels nous faisons face nous obligent à repenser notre rapport à la nature, à la science, à la culture. Est-il possible de proposer un projet politique d’avenir pour la France sans poser la question fondamentale des évolutions et transformations des missions d’instruction et d’éducation qui préparent
l’avenir du pays ?

Un débat démocratique sur l’avenir de notre pays impose de répondre à ces questions :
Quelle École pour former nos/vos enfants à une société en mouvement ?
Comment transformer le système scolaire pour lutter contre les
inégalités sociales et répondre aux enjeux climatiques et sociaux ?

Nos organisations (associations de professeurs de français, de mathématiques, syndicats) vous invitent à une rencontre en ligne le samedi 29 janvier de 9 h à 13 h. Vous participerez à deux débats (précisés ci-dessous), introduits par des interventions courtes :

1. Les finalités de l’École : quelle éducation pour nos enfants ?
Animé par Claire Krepper (SE-UNSA), avec Jacques Bernardin (GFEN), Carla Dugault
(FCPE), Adrien Martinez (SNUipp-FSU), Christine Passerieux (Carnets rouges) – Grand
témoin Laurence de Cock

2. Quels professionnels pour cette École ?
Animé par Viviane Youx (AFEF), avec Sébastien Planchenault (APMEP), Dominique
Bucheton
(LIRDEF Montpellier), Alexis Torchet (SGEN-CFDT), Denis Paget (ex
secrétaire général SNES-FSU) – Grand témoin Isabelle Henry (AFEF)

Une 3ème question, omniprésente, irriguera les deux débats : celle de la gouvernance.

En participant à ces débats, vous prendrez la parole pour débattre des véritables enjeux de l’éducation, et contribuerez à l’élaboration d’un communiqué collectif destiné aux candidats à la présidentielle et
diffusé dans les médias.

 

Le lien pour vous connecter : https://us02web.zoom.us/j/81350815228

 

Les questions pour préparer les débats :

1. Les finalités de l’École : quelle éducation pour nos enfants ?

  • Une École désirable, aux contenus d’enseignement ambitieux, et non pas recroquevillés sur des « fondamentaux » étriqués
  • Une École inclusive, avec de vrais moyens pour financer les aides nécessaires à l’accompagnement de tous les élèves qui en ont besoin
  • Une École équitable qui compense et combat les inégalités sociales plutôt que de les reproduire, qui instaure une véritable mixité sociale et pense avec audace une éducation prioritaire
  • Une École du collectif et de l’autonomie effective, non pilotée par le libéralisme et son système de tri, concurrence et individualisme

2. Quels professionnels pour cette École ?

  • Une attractivité du métier enseignant pour assurer un recrutement de niveau universitaire et pédagogique et un encadrement optimal des élèves
  • Une mutation nécessaire d’un métier en perpétuelle évolution qui associe savoirs, compétences et ajustements aux situations et aux élèves
  • Un métier du collectif qui implique des échanges, un travail d’équipe, de la coformation
  • Un métier renouvelé par un effort considérable porté sur les formations initiale et continue, pédagogiques et didactiques, corrélées et ancrées dans une réflexion collective

3. Quelle gouvernance :

  • Une gouvernance qui laisse de la liberté aux enseignants pour s’ajuster aux publics et non plus une gouvernance injonctive, descendante
  • Une gouvernance démocratique, participative, avec des débats et décisions paritaires
  • Une gouvernance qui tire l’École et les professionnels vers le haut, vers leur plus haut degré de savoir et de compétence

 

Organisé par l’AFEF, l’APMEP, le GFEN, le SE-UNSA, le SGEN-CFDT, le SNUipp-FSU, le SNES-FSU

 

Télécharger l’appel

Hommage à Paul Faucher, pionnier de l’Éducation Nouvelle

Paul Faucher est bien connu comme fondateur des Albums du Père Castor. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il fut un pionnier de l’Éducation Nouvelle et joua un rôle important dans les débuts du GFEN, dont il a été président en 1935 et 1936.

 

Un souvenir toujours vivant

En ce Mercredi 24 Novembre 2021, au 3 rue Gay-Lussac, à Paris, plus de 50 personnes se sont rassemblées, lors de l’inauguration de la plaque rappelant qu’avait vécu en ce lieu, Paul Faucher.

L’idée de la poser a été soutenue par M. de Montgolfier ainsi que Florence Berthout, Maire du 5ème arrondissement de Paris et bien sûr l’association des Amis du Père Castor ; car cela leur tenait à coeur.

Le travail de ce pionnier pour l’accès à la lecture et le développement de l’éducation nouvelle fut souligné et mérite d’être salué. Il y a nécessité de le permettre en direction de la jeunesse.

Il y a tout juste 90 ans, vont se créer les conditions de le réaliser. En cette période de crise et de manque de perspective cela devient un enjeu essentiel et urgent pour que les jeunes puissent apprendre à maîtriser la langue, leur permettant de grandir, de s’émanciper, de faire société, puiser une force émotionnelle.

Par ce travail d’édition d’albums est rappelé qu’il ne cessa d’associer des auteurs et illustrateurs de talent. Qui aurait pu croire qu’aujourd’hui, ces albums traversent le temps. Le « Castor » est toujours un « bio constructeur », car, il y a derrière un projet pédagogique et d’éducation nouvelle ; pour donner
envie de découvrir et obtenir des « résultats par le cœur ».

Cet hommage émouvant ne peut que nous encourager à poursuivre cette œuvre et combat.

Anne-Catherine Faucher

Hommage à Paul Faucher, pionnier de
l’Éducation  Nouvelle

Dès le début, il fut un pionnier de l’Éducation Nouvelle et joua donc un rôle important dès la création du
Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN). Avec la fondation de la Ligue Internationale de l’Éducation Nouvelle (LIEN), avec l’appui de Madeleine Guéritte, il sera amené à connaître une multitude de pionniers de différents pays comme Decroly, Cousinet, Claparède, Ferrière etc…, de découvrir Maria Montessori, Durkheim…

Au cours des congrès internationaux de la LIEN, se diffusent, se débattent les idées dans diverses publications qui joueront un rôle au sein du Bureau International de l’Éducation, et cela ne cessera de nous interpeller. « L’éducation est une fabrication en série qui consiste à laminer, à équarrir les esprits, aux gabarits sociaux en usage et à les badigeonner d’un vernis appelé par euphémisme culture. Combien de forces créatrices, de possibilités d’épanouissement, d’intelligences et d’énergies mutilées à jamais par cet absurde régime, qui aux yeux des peuples démunis apparaîtra comme la marque insigne d’une barbarie de notre époque. »

On ne peut s’empêcher de faire des liens avec les problèmes sociétaux de notre époque et dont sont victimes les personnes les plus fragiles. De même, ses écrits concernant les droits de l’enfant ne sont pas sans rappeler ceux de Janusz Korczak, en Pologne, à la même époque. Dans l’histoire du GFEN, le Congrès International de Locarno, en 1927, constitua un moment important où se rencontrèrent plus de 1000 personnes venues d’une quarantaine de pays. A partir de 1929, et grâce à l’implication de personnes comme Paul Faucher, se créa une nouvelle dynamique au sein du GFEN.

Les liens créés lors des différents congrès seront l’occasion de connaître Bakulé et Ladislas Havranek, et, qu’Adolphe Ferrière s’empressa de publier. Vient alors 1931, avec la création des albums du Père Castor. C’est un projet « qui permettra aux lecteurs qui ne lisent pas ou mal, n’aiment pas lire, en leur faisant découvrir des sujets par des sujets qui les touchent… » et ceci dès la maternelle. La création de l’école du Bd St-Michel fut un véritable laboratoire de pratiques d’éducation nouvelle.

Nous avons eu cette chance au GFEN, de connaître cette belle histoire par Marie et Noël Rist et qui en étaient membres. L’École Nouvelle d’Antony qu’ils créèrent fut un terrain de recherche pédagogique. Ce couple ne cessa jusqu’à leur mort de rappeler l’œuvre de Paul Faucher. 100 ans après la création de la LIEN, à un moment où les idées d’éducation nouvelle sont attaquées, nous avons le devoir de faire vivre les principes de ces pionniers.

Nous ne manquerons pas de le rappeler lors de nos prochaines rencontres internationales en 2022 et où sera associée l’Association des Amis du Père Castor.

Colette CHARLET

Stages en Guyane 2021 : journal de bord du GFEN

Stage Sud Education
Guyane

« Éducation Populaire et Pédagogies Émancipatrices »

A SAINT-LAURENT-DU-MARONI, les 24, 25 et 26 novembre 2021
A CAYENNE, les 1, 2 et 3 décembre 2021

 

GUYANE SAISON 6 : film documentaire sur l’éducation nouvelle en France équinoxiale

Dimanche 21 novembre 2021

Elles et ils nous attendaient et nous aussi !
Comme dirait Loïc Demey, « on se retrouvaille ».
Et en ce jour de repos, nous sommes déjà au boulot. Sylvie
pille la bibliothèque d’Alexandra pendant que Pascal lit Ecrire en pays dominé de Chamoiseau. Car la saison 5 du GFEN en Guyane s’annonce périlleuse puisque les camarades de Sud éducation ont prévu 2 stages sur les rapports de domination avec un focus universel sur  colonisation, décolonisation de 1871 à nos jours.
Notre plaisir principal est de concocter ateliers et démarches nouvelles  ou pas sous des températures inhabituelles pour des métropolitains venus d’un ciel gris et automnal. Saison particulière parce que nous arrivons au moment où les guyanais et guyanaises sont en partie déconfinées, que la statue de Schoelcher a été totalement dé-soclée depuis un an, que le bar des Palmistes à Cayenne est fermé le dimanche. C’est pourquoi nous vous quittons car c’est l’heure de l’apéro chez marion qui nous accueille et en présence de Claire qui a subi toutes nos questions sur l’organisation du voyage.
Maintenant, il nous reste à organiser le stage pour Saint Laurent du Maroni alors que les camarades ont été contraints de limiter le stage à 30 personnes !
A bientôt, avec des photos.

Lundi 22

statue d’un bagnard

Alors que nous finalisions le déroulé du stage, nous avons appris l’agression violente d’un enseignant inscrit au stage à la sortie du lycée à Saint Laurent du Maroni. Chez les camarades du syndicat, l’émotion est à son comble. A l’heure où nous écrivons, les coups de fil s’enchaînent pour savoir comment réagir syndicalement à cette situation dramatique.
Demain, nous serons à 7h15 devant le lycée pour manifester notre solidarité.
Une fois de plus nous vivons une situation quotidienne : transformer sa pédagogie dans les conditions actuelles est un combat permanent à la fois pédagogique et politique.
Comme le dit Marie, la CPE du lycée, « du collectif, encore du collectif, c’est ce dont nous avons besoin urgemment en Guyane… et ailleurs. Surtout ne laissons pas les gamins dans la rue.»
Ce cri de colère, nous l’entendons d’autant plus que nous nous battons pour que tous les enfants soient accrochés par l’école, et qu’ils puissent ainsi vivre l’aventure humaine des savoirs  dans un conflit socio cognitif qui permet de dépasser toutes les formes de violence.

Mardi 23

Ce matin, rassemblement devant le lycée Bertène Juminer en soutien au camarade blessé hier à la sortie des classes. Première surprise, une bonne centaine de collègues des autres établissements étaient présents.
Une marche s’est vite organisée vers l’antenne du rectorat, puis la sous- préfecture qui ne nous ont pas reçus ; portes closes !
D’abord, un atelier banderoles avait permis aux élèves et à quelques enseignants d’exprimer leur colère : « SOS élèves en
détresse », « Nous ne sommes pas des élèves de seconde zone », « Si on ne s’occupe pas d’eux, c’est eux qui s’occuperont de nous ! », « J’ai peur de sortir de mon lycée à cause de l’insécurité »…
Une AG a suivi dans la matinée, qui a décidé d’un rassemblement demain devant la sous-préfecture pour accompagner la délégation d’enseignants, d’élèves et parents ayant obtenu un rendez-vous avec le sous-préfet pour exiger des solutions concrètes concernant la jeunesse en Guyane, et particulièrement à Saint Laurent.
Le constat général étant un manque de structures sociales et éducatives (ITEP, IME) et l’absence de projets politiques pour une jeunesse abandonnée. Le stage que nous avons continué à préparer aujourd’hui débutera bien demain comme prévu avec les enseignants volontaires.
Nous vous tiendrons au courant, bien sûr, de la suite des événements.
Claire (Sud Education) et Sylvie

 

Mercredi 24

D’abord des nouvelles rassurantes du collègue de Sud Education Guyane qui est sorti de l’hôpital avec 3 semaines d’ITT et quelques points de suture !!!
Le stage a commencé avec les quelques personnes qui n’étaient pas au rassemblement devant la sous-préfecture de Saint Laurent.
Le programme s’annonce copieux puisque nous allons tenter de déconstruire les rapports de domination, de s’interroger sur  »comment décoloniser » dans le rapport à la langue, à la lecture, à l’écriture, donc au savoir et à savoir.
Ce matin, Sylvie a animé 2 ateliers d’écriture immédiatement réinvestissables en classe. L’un qui permet d’écrire avec les mots des autres (Sylvie avait choisi 4 poétesses et poètes de Guyane), l’autre qui autorise à écrire à partir de son imaginaire.
Les premiers effets émancipateurs se sont exprimés. Par exemple, Hélène, enseignante de couture dans un LP, s’est vécue capable d’écrire alors qu’au départ elle pensait ne pas y arriver. Demain, elle nous
apporte un dossier technique qu’elle travaille avec ses élèves pour qu’on discute ensemble de possibles transpositions dans sa discipline.
Demain, grosse journée : 2 ateliers en parallèle le matin (lettre en polonais et texte recréé) ; l’après-midi : la démarche conçue en 2005 sur « Esclavage, colonisation, racisme et immigration » (voir Dialogue
132).
Après-demain : la Commune de Paris de 1871 et 2 ateliers d’écriture. Comme vous pouvez vous en rendre compte, nous sommes fin prêts, photocopies comprises (à Saint Laurent du Maroni, on les fait dans un Cyber café, le seul de la ville).
Ce soir, repas dans la jungle, comme d’habitude, et repos en hamac avec moustiques ou sur matelas enrobé d’une moustiquaire. Autrement dit, les meilleures conditions pour un stage hors normes.
On vous embrasse tous,
Sylvie et Pascal.

Jeudi 25

Deuxième jour de formation : nous sommes beaucoup plus nombreux, 23, pendant que 140 enseignants, élèves, personnels des établissement se sont retrouvés en AG pour discuter des suites à donner au mouvement.
Le matin, Claire a animé un  »brise-glace  » à 32 ° celsius. Il s’agissait d’occuper l’espace selon des propositions telles : d’où venez-vous ? quel a été votre premier acte militant ? un moment où vous avez été dominé, dominant ?
Cette entrée en collectif a permis de commencer à nous connaitre et d’avoir un premier débat autour des rapports de domination. Sylvie et Pascal ont enchaîné avec les ateliers prévus. Dans l’atelier  » la lettre en polonais  », les camarades stagiaires se sont interrogés sur la transposition possible de la démarche dans les nombreuses langues parlées en Guyane.
Dans l’atelier  »texte recréé », animé de façon inhabituelle, sur un texte de Chamoiseau, le débat réflexif a porté sur, entre autres, la dynamique dialectique entre le sens et le mot à mot du texte.
Après un repas local et collectif, concocté en partie par Claire, notre intendante, logisticienne et régisseuse, mais néanmoins syndicaliste, les stagiaires ont vécu la démarche conçue par le GFEN Ile de France en 2007 après les révoltes de 2005 : « Esclavage, colonisation, racisme, immigration » qui a donné lieu à trois mises en scène autour des 3 siècles 18ème, 19ème et 21ème et qui nous ont permis de réfléchir à comment aborder ces questions brûlantes avec nos élèves de banlieue comme avec nos élèves d’outre-mer.
A peine sortis du stage, nous avons participé au rassemblement sur la place du bagnard contre les violences sexistes, organisé par des camarades féministes, dont Amélie, présente au stage.
Ce soir, nous méritons bien une sortie à « La goélette », bateau échoué transformé en restaurant !
Vous attendez notre compte-rendu ? Désolés, mais il ne vous arrivera que demain car nous ne disposons pas d’internet ce soir, ni à La goélette, ni à notre carbet (notre gîte ouvert sur la forêt guyanaise).
Claire, Sylvie et Pascal.

Vendredi 26

Nous avons commencé à l’heure ce matin, et heureusement car la journée fut dense et chargée en émotions.
Travailler sur la Commune de Paris avec Pascal fut abordé comme un problème sans questions, questions qui ont vite surgi après notre découverte des multiples documents (photos, caricatures, tracts, textes produits par les communards, portraits de communardes, etc.), disposés sur plusieurs tables. A suivi la préparation d’un colloque avec d’un côté des historiens et de l’autre des militants, tous interpellés par la phrase prononcée par Pierre Nora sur France Inter : « Commémorer Napoléon, oui ! La Commune, NON ! ».
Difficile de s’interrompre pour le repas : l’histoire de la Commune est peu connue, peu enseignée, alors qu’elle nous interroge sur nos combats actuels, sur les réalisations en si peu de temps et que nous voudrions voir à nouveau possibles (cantines gratuites, un logement décent et accessible pour tous, ….). Parmi les débats impromptus : est-ce l’histoire qui est écrite par les vainqueurs ou plus insidieusement, une mémoire officielle qui essaie de nier l’histoire faite et pensée par les vaincu.es ? Une histoire, d’ailleurs, qui résonne en Guyane dans l’actualité la plus chaude depuis 2017 et depuis lundi. Antoine, enseignant de lettres-histoire à Saint-Laurent-du-Maroni, a écrit pendant la démarche un texte d’actualité qui est en discussion parmi les militant.es, et qu’il nous offre généreusement (nous sommes convaincus qu’il peut faire battre le cœur de chaque militant.e de l’Education Nouvelle).
L’après-midi a repris avec 2 ateliers d’écriture. L’un à partir des photos de la Commune, et intégrant des langues étrangères au moment de la socialisation des textes. Le second, interrogeant la question de l’Identité, au cœur des discussions guyanaises, s’est terminée par des mises en scène étonnantes par leur diversité.

Mercredi 1er décembre, Cayenne

Comme à Saint Laurent du Maroni, Pascal a eu l’immense plaisir de retrouver ce matin, pendant la demi heure d’accueil, des stagiaires qu’il avait déjà rencontrés les années précédentes.
Le travail fut rapidement engagé par Claire avec le petit atelier du « brise glace » qui fait toujours autant parler et s’interroger.
« D’où venez-vous ? » : s’agit-il de lieux, de notre origine sociale ?
« Quel est votre premier souvenir en tant que dominé ? » : question qui réveille bien des souvenirs
douloureux, souvent liés à la famille et à l’école qui semble son prolongement dans le rapport à l’autorité…
Quant au premier souvenir en tant que dominant, il éveille une prise de conscience pas toujours agréable à ressentir…
La matinée se poursuit avec 2 ateliers d’écriture d’une heure en parallèle, que chacun pourra donc faire, et surtout adapter rapidement avec sa classe, et que certains ont immédiatement transformés.
Les contraintes libératoires de temps, de format, ont fait leur effet, ont fait beaucoup parler, et bien sûr écrire.
A demain…
Sylvie et Pascal.

Samedi 4 décembre

La saison sèche a été de courte durée pour nous ; la saison des pluies a déjà commencé et aujourd’hui, nous vous écrivons sous un parapluie !
Que s’est-il passé ces 2 derniers jours ?
Jeudi matin, texte recréé de trois quarts d’heure mené par Sylvie  »à sa manière » dès 8h30. Le pari une fois réussi, un groupe est parti se rassembler à 10h devant la préfecture de Cayenne, en soutien à la délégation qui à Saint Laurent de Maroni était reçu à la sous-préfecture, suite aux événements de la semaine dernière.
L’autre groupe d’une dizaine de stagiaires vivait le texte en polonais pendant ce temps-là.
L’après-midi, la démarche  »Esclavage, colonisation, racisme, immigration » a été l’occasion de nombreuses résistances, surtout dans le groupe qui devait préparer une soirée publique dans un quartier populaire. Un grand moment de conflit socio-cognitif.
Parmi les blocages observés, que fallait-il entendre par populaire, Pascal étant soupçonné d’avoir des  »arrière pensées », ce à quoi il a répondu qu’il ne pouvait pas penser à la place des autres. Peut-être qu’à Cayenne, il est difficile d’intervenir dans des quartiers populaires, quand on est professeur dans un collège ? Peut-être est-il encore plus difficile de s’autoriser à travailler ses représentations dans un jeu de rôle ? Dans un autre groupe par exemple, une stagiaire tombe en larmes après avoir découvert le contenu insupportable des chansons coloniales. Grâce au groupe, elle a quand même réussi au final de jouer le rôle d’un député de la 3ème république favorable à l’exposition coloniale de 1931. Elle vivait alors cet effet de rupture qui consiste à prendre une distance critique par rapport au rôle que les documents de la démarche nous incitaient à jouer.
Mais le conflit n’était pas terminé puisque  au moment de l’analyse, le groupe  »soirée publique » arguait du fait qu’ils n’avaient pas assez de temps et trop de documents pour continuer à se sentir en échec alors qu’ils avaient réussi à jouer une situation. L’un des participants se demandait encore et toujours quelle pouvait bien être  »la problématique » de cette démarche. Sur le ton passionné qu’on lui connaît, Pascal insistait sur le fait que les enjeux de la démarche étaient théorico-pratiques et que la question du racisme suffit elle-même à faire problème.
Mais voilà, répondre à une question comme un militant passionné peut être pris comme de l’agressivité. Décidément, il n’est pas simple de transformer la violence des représentations racistes ou colonialistes en conflits d’idées, sans que les personnes se sentent personnellement attaquées. C’est sans doute autour de cette question qu’il nous faudra repenser l’animation de cette démarche fondamentalement politique et pédagogique.
Le lendemain, les esprits une fois apaisés, la démarche sur la Commune de Paris s’est terminée par un colloque de grande qualité, les paroles militantes croisant les paroles historiennes pour conclure à quel point il est important contrairement à ce que dit Pierre Nora de commémorer cet événement historique aux échos toujours vivants.
L’atelier d’écriture de l’après-midi a clôturé le stage, mais pas la réflexion, sur la question  »Identité/Identités », au cœur du sujet en Guyane. Nous devions tous apporter  »un objet  qui nous représente ». Un peu bousculé par les différentes contraintes, néanmoins libératoires, chacun a pris plaisir à produire texte individuel ou à plusieurs, pour finir par une mise en scène des objets et des textes.
Fin du stage par un bilan sous forme d’un mini atelier proposé par Claire.
Séparation dans les au revoir et les à bientôt chaleureux…
Sylvie et Pascal.

***

Stage SNUipp-FSU Guyane
« Pratiques pour (re) mobiliser les élèves ? »

A CAYENNE, les 2 et 3 décembre 2021
A SAINT-LAURENT-DU-MARONI, les 29 et 30 novembre 2021

Tous capables : du défi aux actes ! Comment transformer le rapport aux savoirs. Faire de la diversité un tremplin pour les apprentissages. Colloque animé par Jacques Bernardin (docteur en sciences de l’éducation, président du GFEN). Avec également l’intervention de Philippe Lahiani (GFEN)

Convergences – Écriture d’un Manifeste pour l’Éducation nouvelle


Partageant le constat d’une difficulté à faire vivre la stratégie d’écriture de tous les points du Manifeste par les militants de tous les mouvements dans des regroupements locaux, le comité de pilotage de Convergences propose donc de modifier le processus afin de garantir l’échéance prévue initialement :
produire et rendre public un Manifeste au moment de la Biennale en Belgique.

A la réunion du comité de pilotage en décembre, les huit organisations se répartiront les dix
chapitres du Manifeste. Plusieurs allers-retours auront lieu jusqu’en juin entre chaque mouvement et Convergences pour élaborer une version consolidée du Manifeste qui sera ensuite relu, imprimé, traduit et diffusé aux participant.e.s de la Biennale en octobre 2022.

Rappel ci-dessous :
Les 10 thématiques du Manifeste
I – L’Éducation Nouvelle : un projet politique

1. L’éducation nouvelle n’a pas vocation à rester minoritaire.
2. Elle s’inscrit avant tout dans des missions de service à la société pour tous et toutes considérant
l’éducation comme un bien commun, dans et hors école.
3. Elle se réfère aux droits humains qu’elle cherche à promouvoir et rendre effectifs.
4. L’éducation nouvelle contribue à la transformation de la société dans un sens plus démocratique et plus égalitaire.

II – L’Éducation Nouvelle n’exclut personne

5. Elle vise l’émancipation des individus au sein de la société, en articulant individu et collectif.
6. Elle prend en compte les singularités, avec comme objectif l’enrichissement de tous sans enfermements identitaires.
7. Elle travaille sur le long terme et dans les espaces les plus divers à partir du postulat de l’éducabilité
de tous.
8. Elle participe à une lutte globale contre les inégalités sociales et culturelles.

III – Des convictions sans cesse renouvelées

9. Le savoir est vécu comme aventure humaine.
10. La lutte contre les discriminations s’incarne dans des méthodes et des pratiques en congruence.
11. L’Éducation Nouvelle s’inscrit dans une conception de la laïcité comme principe de liberté et de tolérance, qui « autorise » et garantit les libertés de chacun et chacune, en commençant par les milieux où nous intervenons.
12. Nous promouvons la coopération et l’entraide, la solidarité comme des valeurs essentielles,

IV – Nous sommes praticiens-chercheurs et acteurs sociaux militants

13. Nous promouvons des pratiques fondées sur l’activité des participants, mais aussi sur la réflexion permanente sur ces mêmes pratiques.
14. Notre visée est de développer le pouvoir d’agir de chacun.
15. Nous concevons la formation des acteurs comme permanente et non descendante, fondée sur l’échange, le tâtonnement expérimental, la recherche…
16. L’Éducation Nouvelle, si elle s’appuie sur des valeurs communes fortes, ne s’enferme pas dans des dogmes et est ouverte aux débats enrichissants entre ses composantes et au-delà.

V – Nos ambitions permanentes, nos références fondamentales

17. Notre action est internationale : nous nous enrichissons mutuellement, d’un pays ou d’une région à l’autre et nous promouvons des solidarités constructives.
18. Nous recherchons les conditions favorisant la construction d’une culture de paix pour un monde juste, démocratique et solidaire.
19. Nous combattons la marchandisation de l’éducation.
20. Nous sommes pour une éducation globale qui n’oublie pas le corps.

VI – Nos pratiques, la mise en acte de nos valeurs

21. Nous postulons que tous les êtres humains ont des potentialités immenses, qu’ils sont tous en capacité de créer, d’évoluer et d’agir dans et sur le monde.
22. Nous voulons développer la créativité dans un climat de liberté, en favorisant une appropriation de tout le patrimoine de l’humanité.
23. Nous visons l’autonomie des acteurs fondée sur une vraie confiance envers chacun sur la base de valeurs communes.
24. Les apprenants doivent vivre et poursuivre l’aventure des savoirs, en référence à leur histoire et à leur intégration dans une société.

VII- Le souci constant apporté à l’Enfance, aux enfants et aux jeunes comme condition de progrès

25. L’Éducation Nouvelle veut assurer les droits des enfants à l’éducation, à l’instruction, à l’alimentation, à la santé et à des conditions de vie décentes.
26. Elle doit aussi développer les droits et les capacités d’agir dans la société pour la transformer.
27. Elle doit permettre à tous un accès à toutes les formes et modes d’expression culturels et d’instruction.
28. Elle lutte pour un meilleur accueil des enfants en particulier migrants.

VIII- Une attention particulière l’école…

29. Il s’agit de transformer l’école en un milieu inclusif.
30. Pour l’Éducation Nouvelle, les savoirs enseignés doivent avoir du sens, impliquer les élèves, être davantage ouverts sur la vie dans toutes ses dimensions.
31. Nous sommes pour une évaluation qui ne soit pas celle du tri et de la pression constante mais celle
de l’aide aux apprentissages et au service des progrès de chaque élève.
32. L’Éducation Nouvelle cherche à développer l’esprit critique et l’esprit scientifique chez les jeunes.

IX- …qui ne saurait occulter d’autres enjeux, d’autres champs d’intervention

33. L’Éducation Nouvelle développe la démocratie culturelle.
34. Elle s’engage dans des actions de solidarité active et dans un combat pour éradiquer la pauvreté.
35. Pour l’Éducation Nouvelle, la pratique et le droit à l’égalité de genres sont essentiels.
36. Il s’agit de faire des ponts entre le monde scolaire et extra-scolaire dans une alliance démocratique.

X – L’Éducation Nouvelle prend en compte les nouveaux défis du XXIème siècle

37. Face au défi du numérique, l’Éducation Nouvelle propose de développer ses atouts au bénéfice de tous.
38. Elle lutte contre les utilisations néolibérales, aliénantes ou monopolistiques du numérique.
39. Dans l’urgence écologique, l’Éducation Nouvelle fait de la lutte contre le changement climatique et pour la biodiversité une priorité, ce qui a des conséquences sur les contenus d’apprentissage, sur les moyens à mobiliser…
40. Développer des pratiques allant dans le sens de la sauvegarde d’une planète vivable par les êtres
humains ; en conjuguant le local et le global, la dimension éducative et la dimension politique.

Quelle école pour quelle société ? Rôle et enjeux de l’Éducation nouvelle aujourd’hui

Mercredi 23 Juin 2021
INSPE de l’Académie de Créteil


Site de Livry-Gargan

Journée d’étude organisée par le Groupe de Réflexion Enseigner autrement : émancipation, coopération, autonomie – Éducation Nouvelle et pédagogies «alternatives» et l’ACLIPE (Association Culture Loisirs de l’Institut des Professeurs d’École de Livry-Gargan)

Avec le soutien de l’INSPE-UPEC et du LIS (Lettres, Idées, Savoirs – EA 4395)

À l’occasion du centenaire de l’Éducation nouvelle (1921-2021), cette journée d’étude est organisée à destination de celles et ceux qui souhaitent découvrir son histoire, comprendre ses enjeux et mieux connaître les pratiques des mouvements pédagogiques qui s’en réclament.

Programme

Première table-ronde (9h-10h30) : Qu’est-ce que l’Éducation nouvelle a apporté à l’école ? Enjeux sociaux et éducatifs.
– « D’hier à aujourd’hui, les apports de l’Éducation Nouvelle au débat éducatif » Jacques Bernardin, docteur en sciences de l’éducation et Président du GFEN)

– « Fernand Cattier, un praticien de l’École nouvelle dans l’entre-deux-guerres » Alexandre Laumond, professeur agrégé d’histoire et géographie- « Pédagogie moderne, nouvelle, traditionnelle, coopérative, démocratique, émancipatrice, alternative, bienveillante… mais qu’est-ce que l’éducation nouvelle ? »Véronique Decker, directrice d’école retraitée, militante de l’ICEM pédagogie Freinet
– « L’éducation nouvelle : une démarche de pacification ? »Yves Reuter, Professeur émérite de l’Université de Lille en sciences de l’éducation
Seconde table-ronde (11h-12h30) : Peut-on encore faire un projet d’Éducation nouvelle dans l’école publique ?
avec Geneviève Bédènes (Groupe de recherche en pédagogie institutionnelle), Yanek Husyanicia (Association Public Montessori), Sophie Portier (ANEN, Association nationale pour le développement de l’Éducation nouvelle), Cécile Primot (l’École Aujourd’hui), Geoffroy Robert (École Vitruve, Paris).
14h-16h30 : Ateliers de pratiques, récits d’expériences, présentations et échanges
dont « Le texte recréé »,par Alice Bouaziz et Pascal Diard (GFEN).

1921-2021 – Lancement de Convergences pour l’Éducation nouvelle

 

Communiqué de presse

Paris, le 22 juin 2021

3 juillet 2021 – LANCEMENT DE CONVERGENCE(S) POUR L’ÉDUCATION NOUVELLE

100 ans après le congrès au cours duquel a été créée la Ligue internationale pour l’Éducation nouvelle à Calais en 1921, « Convergence(s) » installe 2021 comme l’année de l’Éducation nouvelle !

70 militant-e-s des huit mouvements – CEMÉA, CRAP, FESPI, FICEMÉA, FIMEM, GFEN, ICEM, LIEN — convergeront vers Calais le 3 juillet 2021 !
Une ambition : s’unir pour porter des valeurs et des convictions communes, faire « convergence » pour continuer l’histoire de l’Éducation nouvelle, et construire ensemble des perspectives nouvelles pour l’Éducation, en Europe et dans le monde !
Sous le haut patronage de l’UNESCO, soutenu par la Ville de Calais, cet évènement marquera une mobilisation collective au service d’une ambition partagée : l’Éducation, en référence aux principes émancipateurs de l’Éducation nouvelle !
Dans les contextes sociétaux actuels, dans ce monde de plus en plus dur et individualiste, les crises et les difficultés apportent leur lot d’interrogations et d’inquiétudes. Portons haut les couleurs démocratiques de l’Education nouvelle !
Le pari d’éducabilité se situe dans la force de nos pratiques. Leur incroyable modernité signe cette ambition éducative, sociale, politique et culturelle. L’Éducation nouvelle est toujours nouvelle et le restera pour longtemps !
Alors, rejoignez-nous, le 3 juillet 2021 à 14h à Calais, ou sur le canal visio : https://ln.cemea.org/convergences-calais-1921-2021

Pour en savoir plus : Voir le communiqué de presse du 27 mai : https://convergences-educnouv.org/wp-content/uploads/2021/06/Communique-de-presse-27.05.2021.pdf

Contacts : Email : contact@ convergences-educnouv.org
Téléphone : +33 1 53 26 24 24
CEMÉA – 24 rue Marc Seguin, 75883 Paris
Pour toute demande de renseignements pratiques sur la manifestation de juillet 2021 :
Anne Claire Devoge- CEMÉA- anne-claire.devoge@cemea.asso.fr – 06 09 4915 81

Les adhérent.e.s du GFEN ont accès aux comptes rendus et aux documents de Convergences dans
l’espace Adhérents du site du GFEN.

Lancement de Convergence(s) – samedi 6 mars

Le 6 mars, 2021, huit mouvements (les CEMEA, le CRAP-Cahiers Pédagogiques,
la FESPI, la FICEMEA, la FIMEM, le GFEN, l’ICEM, le LIEN) ont fêté leurs « Convergences ». Ils ont dévoilé auprès de leurs militants le logo collectif et lancé les différentes manifestations qui
jalonneront 2021, année de l’Éducation nouvelle, jusqu’à la prochaine Biennale en 2022.

Plus de 250 militants se sont connectés à la web-tv des CEMEA samedi 6 mars pour suivre les présentations. Jean-Luc Cazaillon, directeur général des CEMEA, a assuré l’animation de cette séance entièrement à distance.

Au programme :

  • un extrait du film sur le congrès de Calais en 1921  « Révolution École » suivi de quelques éclaircissements historiques de Philippe Meirieu, président des CEMEA ;
  • un exposé enregistré de Claude Lelièvre, historien de l’éducation avec des compléments en direct de Jacques Bernardin, président du GFEN ;

Quel était le contexte en 1921 ?
Après la boucherie de 14-18, l’Éducation nouvelle interroge la responsabilité des éducateurs, voyant dans l’acceptation fataliste de la guerre le résultat d’une éducation de la répétition, éducation corsetée et formatée, exaltant le nationalisme.

Qu’en est-il aujourd’hui ?
L’époque n’est pas moins sauvage, la guerre se joue dans les consciences… 

Lire sa 1ère intervention

  • une intervention d’Etiennette Vellas, du LIEN, qui a fait état d’un travail sur les enjeux de l’Éducation nouvelle en 2021 en rapport avec ceux de 1921 ;
  • chacun des 8 mouvements a ensuite décliné ce qui lui tient le plus à cœur dans l’Éducation nouvelle aujourd’hui.

Pour le GFEN, la question posée à Jacques Bernardin est la suivante :

En quoi l’approche anthropologique des savoirs prônée par le GFEN permet-elle un autre rapport au savoir, au monde et à soi-même ?

Vivre le savoir comme aventure humaine sert à la fois la conquête intellectuelle, les compétences sociales et l’élaboration identitaire, dit autrement cette approche restitue la « saveur des savoirs » et renforce le « tous capables ».

Lire sa 2ème intervention

Vous
pouvez revivre ce lancement sur le site de Convergences

 

Prochains rendez-vous

  • le Manifeste

En cours et jusqu’à la Biennale, les militant.e.s sont invité.e.s à écrire le « Manifeste de l’Éducation nouvelle », socle politique et partagé de nos ambitions pour créer ce grand élan, ce bouillonnement fécond, cet art de la dispute, réenchanter le monde, dynamiser nos capacités d’émerveillement sans rien lâcher sur le fond […] quand nous devons lutter contre la marchandisation de l’Education, quand les pédagogies mises en avant asservissent et instrumentalisent plus qu’elles ne promeuvent l’émancipation, quand la compétition est au cœur des processus éducatifs alors que nos conceptions reposent sur les dimensions de coopérations, d’entraide et d’éducation active.

  • La fête !

Le prochain rendez-vous sera à Calais (avec le soutien de la ville) les 3 et 4 juillet prochain, une étape « en présence » pour une séquence plus détaillée, plus complète et ouverte au plus grand nombre.

  • La Biennale

La Biennale à venir à l’automne 2022 accueillera le Manifeste et le rendra public. Elle sera l’occasion de mobiliser les militant·e·s dans une connaissance mutuelle, un espace dynamique de confrontations et d’échanges pour montrer que les valeurs de l’Éducation nouvelle sont toujours nouvelles car renouvelées !

Quelques liens

Site – https://convergences-educnouv.org/

Adresse – contact@ convergences-educnouv.org

Pour le GFEN :

Jacqueline BONNARD – jacqueline.bonnard37@orange.fr

Isabelle LARDON – isabelle.lardon@gmail.com

Les adhérent.e.s ont accès aux comptes rendus et aux documents de Convergences dans
l’espace Adhérents du site du GFEN.

Lancement de Convergence(s) pour l’Education Nouvelle, 6 mars

Après les Biennales de l’Éducation nouvelle organisées à Poitiers (France) en 2017 et 2019, huit mouvements d’éducation nouvelle et populaire se regroupent et créent « Convergence(s) pour l’Éducation Nouvelle ».
Ils invitent les militantes et militants (de l’éducation Nouvelle) ainsi que ceux et celles qui voudraient les
rejoindre, à participer au lancement de ce projet, dynamisé par le centième anniversaire du Congrès de Calais, un rassemblement qui marqua la naissance de la Ligue internationale de l’Éducation nouvelle en 1921.Rejoignez-nous lors de l’émission de webtv du 6 mars 2021 de 17h à 18h30 avec le lien suivant : https://ln.cemea.org/convergences-6-mars-2021

À cette occasion, nous reviendrons sur l’importance du Congrès de Calais dans l’histoire de l’éducation, expliquerons pourquoi, aujourd’hui en 2021, nous avons décidé de nous mobiliser ensemble pour
l’Éducation nouvelle. Nous présenterons également les événements et les projets qui vont marquer les prochains mois jusqu’à la rencontre de Calais en juin 2021 et à la nouvelle Biennale en octobre 2022.

Ils présenteront le programme des rendez-vous qui vont marquer notre participation à ce rassemblement : événements, actions de réflexion, d’échanges, de propositions et les moments qui permettront de nourrir ces Convergence(s) pour l’Education Nouvelle durant les prochains mois.

Une occasion de revisiter le passé pour comprendre le présent et se projeter dans l’avenir. Une mobilisation collective au service d’une ambition plus que jamais nécessaire pour une éducation à l’émancipation et à la solidarité.

Soyons nombreuses et nombreux au rendez-vous.

Manifeste pour Une École démocratique dans une société numérique

Le Forum soutient le numérique à l’École, mais pas à n’importe quelles conditions. Les enseignant.e.s ont fait de leur mieux durant le confinement, avec les outils dont ils disposaient, et beaucoup ont fait
preuve d’une grande inventivité. La réponse ministérielle, très verticale, n’a pas vraiment tenu compte de la réalité de leur travail pour penser la place et le rôle du numérique à l’École. L’idée du Forum École Alternumérique a émergé d’un groupe d’associations, l’AFEF a servi de base logistique et elle s’est engagée dans ce Forum pour des raisons essentielles liées à la discipline français : la question de la communication, centrale en français et reprise dans toutes technologies audio-visuelles-numériques ; la question des langages, de la langue et des discours : les manipulations du langage et des discours sont au centre de la désinformation, mais aussi du harcèlement et du complotisme sur les réseaux ; la littérature se saisit de ces sujets, non comme thème, mais parce que c’est le corps même de
son œuvre, mettre des mots sur les questions qui traversent le monde. Lire la suite de la synthèse

Manifeste pour « Une École démocratique dans une société numérique »

La révolution numérique a eu lieu. Notre environnement est, de fait, numérique. La société est aujourd’hui insérée dans cet univers qui pourrait bien lui dicter ses lois. Et comme la société, l’École est
sommée d’évoluer avec le numérique. Parler simplement de numérique pour l’éducation ; ou de numérique à, pour, dans l’École ne suffit plusCe serait réduire et s’interdire de comprendre cette révolution tant technologique que culturelle et ainsi paralyser, restreindre les évolutions nécessaires des pratiques enseignantes, voire laisser les enseignants utiliser le numérique sans en comprendre les enjeux. L’heure n’est plus à regarder passer la révolution d’un œil critique et à s’en accommoder par ci par là au besoin. Elle est à s’y impliquer pour en en être les acteurs, des acteurs créatifs, conscients de tous les possibles fabuleux qu’apporte le numérique à l’intelligence humaine comme de ses dérives marchandes, deshumanisantes, et ségrégationnistes ainsi que de sa réalité, inégalitaire. Une culture numérique émerge, imbriquée dans nos cultures classiques et populaires. À l’École, à l’université, le
numérique n’est pas une greffe qui s’ajoute à la culture traditionnelle des institutions et des jeunes. Il n’est pas un ensemble d’outils high tech, il est un véritable écosystème qui modifie profondément nos modes de pensée, de socialisation, nos formes de travail.

Si la période de confinement a permis le déploiement tâtonnant dans l’éducation, d’un ensemble d’outils – de communication, de recherche, de diffusion à distance –, inventés à la marge par des enseignants
innovants, elle a aussi révélé la crise de la pensée qui affecte l’École face à la révolution numérique.

Oui, il faut regarder en face plusieurs menaces que le confinement a révélées :

L’accroissement des inégalités socio-scolaires, la marchandisation de l’École, l’absolue nécessité du maintien d’une relation pédagogique en présentiel et en collectif, l’inefficience et le danger d’une gouvernance verticale par les chiffres et les oukases, l’importance d’une réflexion sur l’articulation entre les usages scolaires et récréatifs du numérique ainsi que sur l’usage des réseaux sociaux.

Oui il faut se reposer les questions fondatrices :

  • Quels citoyens, personnes, professionnels, la société demande-t-elle à l’École et aux associations complémentaires de l’École de former ?
  • Quelles transformations dans l’institution éducative, sa gouvernance, ses contenus, ses formes scolaires le numérique permetil ?
  • Comment permettre à l’École et tous ses acteurs de se mettre à l’heure d’un numérique au service de la culture, de l’émancipation, de la démocratisation, de la construction d’un commun collectif et répondant au défi de l’avenir de la planète ? Au service des relations, des interactions et des apprentissages ?

C’est sur ces constats et questions que nos associations, réunies dans le collectif Alternumérique lors du Forum « École alternumérique » du 4 novembre 2020 ont proposé des principes fondateurs pour que l’École fasse sienne la révolution numérique. Ne la subisse pas, mais y prenne sa part afin qu’elle ne soit pas asservissante.

Elles revendiquent l’institution d’une coopération entre tous les acteurs de l’École : enseignants, cadres, élèves, parents d’élèves, associations éducatives complémentaires et collectivités dans le but d’organiser la démocratisation du numérique.

Elles fixent trois enjeux.

  1. L’École, dans la société numérique, pour rester fidèle à ses principes fondateurs, travaille à : 
  1. Une organisation participative

Elle met en place une organisation participative : elle initie une convention citoyenne sur la question de la démocratisation du numérique.

Elle donne la parole aux différents acteurs par leurs organisations et associations et tient compte de leur avis pour les décisions sur les orientations, les formations/accompagnements et les équipements qu’elles induisent.

  1. Une formation à et par la citoyenneté

Elle forme des citoyens : elle développe les capacités à diversifier ses sources d’information, débattre sereinement et rigoureusement, faire des choix, hiérarchiser, problématiser, faire preuve d’esprit critique.

Elle forme des acteurs culturels : elle développe les connaissances et compétences artistiques, la
créativité, la fréquentation des lieux de culture et des genres culturels, elle forme l’aptitude à faire des choix culturels et à s’engager dans la création culturelle.

  1. Une éducation aux médias et à l’information

Elle développe un projet politique et culturel d’éducation aux médias et à l’information :
elle forme à la liberté d’expression et d’opinion, à la fréquentation des médias, à la vérification des sources, à la recherche, et cela dans l’ensemble de ses enseignements et activités. Il ne peut être question de s’en remettre, sur ces enjeux, à des spécialistes ; tous les professeurs, cadres éducatifs, éducateurs doivent porter et mette en œuvre ensemble cette responsabilité.

  1. L’institution éducative se transforme dans son environnement numérique par :
  1. Une dynamique d’ouverture

Grâce au numérique l’École peut plus facilement s’ouvrir sur le monde : elle instaure des communications régulières avec ses différents acteurs dans et hors la classe, dans et au dehors de la culture de référence.
Elle place les connaissances académiques dans leur double ancrage historique et social.

  1. Des leviers pédagogiques

Le numérique contributif facilite les pédagogies de coopération et de projet : par son environnement de partage et d’échange, il permet l’apprentissage coopératif, l’écriture collaborative, la créativité, le
travail d’équipe qui contribuent à l’apprendre ensemble.

  1. Des pédagogies en accord avec nos valeurs éducatives

Respect mutuel, confiance en soi et en les autres, solidarité guident le choix des pédagogies dans l’environnement numérique. Nos valeurs éducatives ne peuvent pas s’accorder ni avec un individualisme exacerbé, ni avec un fichage des individus à des fins idéologiques, commerciales ou de contrôle, ni avec des évaluations stérilisantes.

  1. Les acteurs de l’institution évoluent grâce à :
  1. Une formation collective et sur le terrain des enseignants à une culture numérique avec des moyens importants ; une formation à penser et construire une culture numérique.
  2. Une éthique et des valeurs qui sous-tendent la formation : elles amènent à se construire
    comme une nouvelle figure enseignante et à penser la posture enseignante, les gestes professionnels, la place de l’élève, la figure apprenante, dans leur rapport avec l’exigence de précision, de justesse et de vérité.
  3. Un rapport au temps serein, non oppressant, indispensable pour permettre la créativité pédagogique, la réflexivité, la construction de la pensée. Prendre le temps de réfléchir avant d’agir ce n’est pas perdre du temps, mais en gagner pour la suite.
  4. L’institution d’une communauté éducative élargie et en réseau à laquelle participe le corps enseignant, avec tous les acteurs dans et hors l’École.

Page Facebook du Forum

Convergences pour l’Education Nouvelle

Le collectif des 8 associations qui ont organisé les Biennales de l’Education nouvelle en 2017 et en 2019 – CEMEA/GFEN/ICEM/FESPI/CRAP/ FICEMEA/LIEN/FIMEM – vient de se doter d’un logo et d’un nom : Convergences pour l’Education nouvelle.

L’année prochaine verra le centenaire de la création de la Ligue internationale pour l’Education nouvelle et c’est là où elle a vu le jour en 1921, à Calais, qu’elle sera lancée,  le 6 mars 2021 par Convergences.

Un manifeste pour l’Education nouvelle est en cours de rédaction pour actualiser les valeurs partagées depuis 100 ans par nos différents mouvements et pour ancrer nos objectifs dans le XXIème siècle. L’Education nouvelle est toujours nouvelle !

Le comité de pilotage comprenant 2 membres de chaque association est au travail depuis plusieurs mois et se réunit régulièrement en plénière et en commissions de travail.

Le logo est l’œuvre d’une graphiste professionnelle, Saskia Vellas.

Un patronage de l’UNESCO est demandé pour parrainer l’évènement de lancement à Calais qui est en cours d’organisation, ainsi que la future biennale qui aura lieu en 2022.

Des informations seront données sur le site au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Les adhérents du GFEN, quant à eux, ont accès aux documents internes dans l’espace qui leur est réservé.

Site de Convergence(s) pour l’Education Nouvelle 

Semaine studieuse pour le CAPE à Lisbonne

Le séjour Mobilité du CAPE vient de se terminer. Nous vous proposons de faire mieux connaissance avec cette ville dans un premier temps, puis de revenir sur les différentes rencontres que nous avons pu faire dans les quartiers difficiles.

Jacqueline Bonnard et Isabelle Lardon représentaient le GFEN au sein du groupe emmené par les CEMÉA avec 9 autres associations : le CRAP-Cahiers pédagogiques – EEDF Éclaireurs et éclaireuses de France – E&D Education & devenir – la FESPI établissements publics innovants – FORESCO réseau des échanges de savoirs – les Francas – la Ligue de l’enseignement – l’OCCE coopération à l’école et les PEP Pupilles de l’enseignement public.

Logé-e-s en centre-ville, nous nous sommes largement déplacé-e-s dans les territoires éducatifs d’éducation prioritaire (TEIP), là où des associations oeuvrent au quotidien pour les enfants, les jeunes et les familles. Les projets s’y construisent avec une forte participation des habitants. Rien ne se décide sans eux et de ce point de vue, l’exemple portugais est intéressant. Nous reviendrons largement sur ces belles rencontres et vous invitons à suivre nos travaux :

1/ Découvrir la ville et ses emblèmes

Lisbonne est une capitale à taille humaine où il fait bon vivre, où tous les déplacements se font d’un coup de métro, de tram ou à pied. On y croise très peu de vélos car les pentes sont raides mais des escaliers, des ascenseurs et maintenant des escalators en plein air pour grimper dans les quartiers hauts.De nombreux touristes remplissaient les rues en cette fin de février. Il faut dire qu’il faisait un temps splendide et que la fête de carnaval (jour de mardi-gras) battait son plein – ceci expliquant sans doute cela.

Nous vous proposons de faire mieux connaissance avec les emblèmes de Lisbonne que sont les vieux trams, les « calades » et les « azulejos ».

2 /Le système éducatif portugais

Entrons dans le vif du sujet et voyons comment les écoles fonctionnent au Portugal. Nous avons eu la chance d’être reçus dans une école du 1er degré, équivalent d’une école élémentaire en France et dans une  école des 2nd et 3ème degrés, équivalent d’un « collège ». Ces deux établissements étaient situés dans un TEIP = territoire éducatif d’intervention prioritaire. Nous avons pu nous rendre compte comment les établissement travaillent à faire participer les élèves et les parents à leurs projets et à collaborer avec les « animateurs » du centre de loisirs installé dans l’école.

Lire le compte rendu de ces rencontres avec une élue municipale à l’école et la directrice adjointe du collège :

Une école du 1er cycle et un centre de loisirs
Une école du 2ème et 3ème cycles ambitieuse pour ses jeunes
Pour en savoir plus sur le système éducatif portugais

Des partenaires du CAPE en séjour Mobilité à Lisbonne

Le projet Mobilité du 23 au 28 février2020 à Lisbonne répond aux intentions et objectifs suivants :
  • Mieux comprendre comment se vit, comment s’exerce la complémentarité entre Ecole et périscolaire dans le système éducatif portugais :  place et rôle des acteurs agissant hors école (associations, …) dans l’éducation des enfants et des jeunes, nature des liens entre institution scolaire et acteurs hors école, les enjeux d’une éducation globale, les dynamiques de partenariat à l’échelle d’un territoire (quartier, ville,…), le rôle des collectivités dans la conduite de projet éducatif de territoire, la place des familles, etc.
  • Mieux connaître les processus et dynamiques relatifs à la formation des enseignants : quel parcours, quels contenus, de formation initiale et continue, le déroulé de la formation initiale, place des acteurs associatifs dans le parcours de formation des enseignants, etc. Mais au-delà des enseignants, quelle formation des acteurs éducatifs (animateurs, éducateurs, …). y a-t-il des espaces communs de formation? Sur quels enjeux, quels objets… Commun ces acteurs de l’éducation se connaissent-ils, comment apprennent-ils à travailler ensemble, …

Des visites, des rencontres organisées par le CLUBE Intercultural structureront notre programme de travail. Nous préparons également un temps de rencontre et d’échanges avec des acteurs portugais pour confronter nos analyses, présenter nos pratiques et réfléchir ensemble sur les enjeux éducatifs de nos deux pays (similitudes, différences,…).

Les 10 associations représentées sont,en plus du GFEN : les CEMEA, les PEP, les Francas, La Ligue de l’enseignement, la FESPI, le CRAP, l’OCCE, E&D, EEDF.

Stage Sud Education Guyane, journal de bord des intervenants GFEN

Stage Sud Education
Guyane
« Éducation Populaire et Pédagogies Émancipatrices »

28 janvier 2020

Ça y est, les choses sérieuses ont commencé ! Cela fait maintenant 5 ans que le GFEN est invité par le syndicat pour concevoir, co-construire et co-animer un stage pédagogique, qui s’intitule cette année
« éducation populaire et pédagogie émancipatrice ».

L’enjeu de ce stage est d’interroger les rapports de
domination, dans et hors de l’école. Déjà 60 inscrit.es pour Cayenne et une vingtaine pour Saint-Laurent du Maroni. Comme d’habitude pourrions-nous dire, tant cette
formation est attendue par les collègues de Guyane. Nombreux sont, en effet,
les témoignages de celles et ceux qui trouvent dans ces rencontres un moment de respiration individuelle, l’occasion de mettre en question leurs pratiques et
d’oser dire les obstacles rencontrés depuis le dernier stage, enfin redonner sens collectivement à un métier de plus en plus cantonné à des tâches
d’exécution par l’administration.

L’accueil des camarades du syndicat est, cela va sans dire, à la hauteur de nos attentes.

Cette année il y a encore de l’inédit, faisant de cette dynamique pluri annuelle une démarche en soi. Côté animation, Gatien a préparé avec Claire, prof doc de Saint-Laurent, une adaptation de sa démarche
« Développement durable, développement impossible ? » pour permettre aux militant.es du syndicat de s’emparer de la problématique de la Montagne d’or, projet d’aménagement d’une mine d’or industrielle contesté par les Amérindiens et une partie des Créoles et des « Métro ».

Julian, lui aussi nouveau venu, membre d’une association de Rhône-Alpes, la Coopérative Citoyenne, et contacté lors de l’Université d’été des profs en lutte à Vincennes en septembre dernier, propose des ateliers d’éducation populaire, pour déconstruire concrètement les rapports de domination et susciter du pouvoir d’agir.

Quant à moi, la commande m’a été faite de croiser les processus historiques de colonisation à Madagascar et en Guyane, avec comme problématique actuelle : qu’est-ce qu’être Guyanais.e aujourd’hui ?
Autrement dit interroger les rapports sociaux ici et maintenant, pour mieux les transformer. Obligé donc de réinvestir de manière créative des démarches emblématiques du GFEN.

L’avantage d’être accompagné par un géographe passionné ? Observer avec un œil neuf un territoire parcouru les autres années. Nous avons pu ainsi (re)découvrir la canopée aux alentours de Cacao, un
village Hmong, du nom de ce peuple laotien qui avait collaboré avec le colonisateur français puis l’armée américaine pendant les guerres du Vietnam et qui s’est réfugié ici, dans un confetti de l’Empire colonial. Nous avons parcouru les rues de Cayenne et inventorié les vestiges de cette ancienne colonie esclavagiste et pénitentiaire : la place du coq où se situait le marché aux esclaves, le fort Cépérou dont la symbolique est contradictoire (héros de la résistance amérindienne ou signataire d’un traité officialisant l’occupation française), l’hôpital colonial, dont les bâtiments se décomposent
lentement dans l’attente d’un hypothétique musée des cultures guyanaises, les monuments commémoratifs dont l’austérité pèse sur l’atmosphère de la ville. Le front de mer lui n’a rien de paradisiaque, la ville est tournée vers les terres, et pour cause : l’envasement cyclique de la côte produit un milieu idéal pour les aigrettes et les palétuviers, impraticable pour les touristes. Nous avons pu mesurer, en outre, l’emprise spatiale de l’armée jusqu’au cœur de la ville, attestant du rôle géostratégique de la Guyane actuelle. Et quelle n’a pas été notre surprise quand, au détour d’un virage sur la route des plages, s’étalait devant nous un amas de tôles signalant la destruction radicale d’un
bidonville haïtien, spéculation foncière et campagne électorale obligent. La société guyanaise est très hiérarchisée et clivée, les plus dévalorisé.es étant les descendant.es de la première révolution noire des Caraïbes.

Allez ! On vous laisse, on a des photocopies à faire.

Pascal Diard et Gatien Elie à la rédaction

30 janvier 2020

Depuis hier et encore aujourd’hui, les choses sérieuses ont commencé.

Les stagiaires sont arrivés, tous niveaux confondus, de la maternelle au lycée professionnel, en passant par les IME et les RASED. Mais aussi dans tous les états psychologiques possibles et imaginables,
certaines des anciennes participantes projetant de démissionner, d’autres pensant que leurs élèves ne sont pas capables, d’autres démunies face aux injonctions contradictoires et/ou aux missions au premier abord insensées (comme enseigner la laïcité et la politique de défense de la France à des Améridiens).

Et pourtant beaucoup nous disent qu’ils viennent à ce stage pour (re)prendre un bol d’air, qu’ils et elles ont entendu parler de ce stage en bien, d’où leur présence. Beaucoup, enfin, ne cessent de nous remercier une fois les ateliers terminés.

C’est dans cette ambiance contradictoire que nous prenons énormément de plaisir à partager nos valeurs et nos pratiques. Et que nous discutons à bâtons rompus, matin, midi et soir : pour
poursuivre la réflexion engagée dans les ateliers, pour faire entre nous le retour sur ce qui s’est passé dans ces mêmes ateliers, pour modifier au dernier moment les étapes d’une démarche en cours d’invention.

Du côté de Pascal, obliger de faire vivre des démarches présentées les autres années pour les nouvelles
têtes, mais dans une dynamique renouvelée pour ne pas laisser tomber les anciennes. Car certaines collègues ont essayé depuis et se posent alors de nouvelles questions, nous font part des obstacles rencontrés (Pourquoi, par exemple, les textes recréés qui réussissaient les années passées, ne réussissent plus cette année ? Jusqu’où remettre en question ses propres pratiques et sur quel point en particulier ?). Et voilà qu’est décidé de mener un texte recréé particulièrement difficile (« Minerai noir » de René Depestre) pour mieux réfléchir à ce qui fait un texte résistant. De même, est proposé un
nouveau texte à une lecture à questions préalables pour déconstruire l’idéologie coloniale sur l’indigène. Les questions ont alors été soumises au regard critique des participant.es.

Demain, Gatien vous racontera plus en détail la coopération inédite entre Cayenne et Créteil autour de la
Montagne d’or.

C’est tout pour aujourd’hui. Il est temps pour nous d’aller manger en compagnie des ami.es qui font tout pour nous faciliter ce « trop bien », « trop génial » séjour (Gatien dixit).

Pascal et Gatien à la rédaction

 

31 janvier / 2 février

La troisième et dernière journée de stage s’est terminée avec la même intensité que les jours précédents.

Pour Gatien et Claire, l’atelier a rencontré un certain succès  !
Les stagiaires, pourtant non géographes, ont produit des cartes de grande qualité, exprimant des visions parfois complémentaires, parfois contradictoires d’un même espace. Et pour cause : repartis en petits groupe, les stagiaires incarnaient des acteurs impliqués dans le creusement d’une mine d’or
industrielle très controversée, située dans la région de Saint-Laurent du Maroni. Le conflit est alors apparu comme évident pour chacun et inévitable entre les petits groupes. Une fois outillés pour débattre, ils étaient en mesure de (re)jouer le débat organisé par la CNDP (Commission nationale du
débat public) en Guyane d’avril à juillet 2018. L’analyse d’extraits de discours médiatiques sur le sujet, grâce à une grille de lecture élaborée avec les stagiaires (qui parle à qui ? quelle est la situation d’énonciation ? quels sont les arguments ? Quels sont les « éléments de langage » ? (…) nous a permis enfin, stagiaires comme formateurs, d’analyser finement les stratégies de communication des uns et des autres. Beaucoup de stagiaires nous ont fait part de leur volonté de réutiliser ces outils, y compris dans des disciplines qui pourraient sembler très éloignées de la géographie : arts plastiques, mathématiques, et même EPS… Pour la deuxième partie du stage à Saint-Laurent, c’est Claire qui animera seule la démarche car Gatien rentre à Paris !

Du côté de Pascal, l’atelier d’écriture a suscité des résistances fortes, en écho à ce qui empêche d’écrire soi-même (« Je ne suis pas aussi talentueuse que les autres »), à ce qui empêche de faire écrire les élèves (« Ils ne maîtrisent pas le français »), à ce qui bouscule en situation (« Y en a marre de parler encore de la colonisation », « En quoi Madagascar nous parle de la Guyane ? »). L’idée était, en effet, de faciliter l’écriture autour
du thème de l’émancipation en partant d’un texte de Gallieni sur la
pacification de Madagascar en 1898, puis de poursuivre par l’écriture de textes autour du mot « émancipation » et de ses pôles idéels et matériels.
En définitive, cet atelier s’est transformé en atelier d’émancipation :
les premières réticences, une fois exprimées, ont suscité débat et controverses, interrompant un temps l’atelier tel qu’il avait été conçu (le 1er texte écrit en réaction ayant été lu par 12 stagiaires sur 15) ; puis,
dans la dernière heure, un autre texte a été écrit en reprenant les outils de Gianni Rodari, ce qui a permis de partager des titres de textes possibles (comme « Emincé de femme », « La rébellion du ciment »,
« Manger maman » ou encore « s’affranchir de la constipation »). A part une stagiaire qui est partie à ce moment-là de l’atelier sans dire pourquoi, tout le monde a écrit.

Et surtout tout le monde a dit comment elle/il avait fait pour écrire : « Je me suis autorisée à
changer de sujet », « le titre aide à imaginer le contenu », « d’avoir brisé plusieurs glaces et de travailler ensemble nous a aidés à sortir du formatage », « le travail de confiance dans le groupe et l’humour des titres », « partir du choix et des mots des autres », « les rapports contradictoires entre ce que je m’interdis et ce que je pense pouvoir m’autoriser ». C’est cette double exigence, changer son rapport à l’écriture en produisant un texte à afficher sur les murs de la salle et formuler ce qui s’est joué pour finir dans l’atelier, tenue jusqu’au bout par l’animateur qui a sans doute permis le succès de cet atelier.
Mais à quel prix ? Au prix de l’émancipation choisie, à l’opposé antagonique de la soumission volontaire ! Choix en dernière instance individuel, mais facilité par les conditions de mise en place du collectif … ou
pas !

Nous parlerons plus tard et plus en détail, plongés dans la forêt des alentours de Saint-Laurent du Maroni, des ateliers proposés par Julian, le co-animateur de ce stage avec qui nous prenons
beaucoup de plaisir à travailler de concert coopératif.

Entre les 2 formations nous logeons à Kourou chez une militante Sud et son compagnon amérindien, rencontré sur les ronds-points du mouvement guyanais de 2017. La visite du Centre Spatial Guyanais nous a fait plonger dans l’univers militaro-industriel, version conquête de l’espace : un terrain grand comme 7 fois Paris (700 km2) entouré de réseaux de fils barbelés impressionnants ; des installations au service de « clients », mot plusieurs fois répété par nos 2 guides très professionnelles et accessibles à toutes les questions, et qui indique bien à quel point l’espace est devenu un marché, au point de remplacer le lanceur Ariane 5 (« fiable mais trop coûteux ») par Ariane 6 (moins coûteux
donc, mais sera-t-il aussi fiable ? Et selon quels critères de fiabilité ?) ; une apparence de coopération avec les Russes qui, de fait, combine concurrence à l’encontre des Etats-Unis et farouche conservation
des secrets industriels de chaque « collaborateurs ».

La ville de Kourou est à l’image de cette installation coloniale : ville nouvelle construite à partir de la
spoliation des terres amérindiennes, constructions urbaines à l’image de la hiérarchie sociale, et le prétexte de la culture et de l’écologie pour lisser tout cela (sur le terrain du Centre Spatial, il est interdit de chasser, ce qui fait de ce territoire une réserve protectrice de la faune et de la flore guyanaise, mais ailleurs … ?). Et pourtant, sur un rond-point se dresse un poing levé de couleur noire, en souvenir des luttes de 2017. Et pourtant dans un village amérindien proche de Kourou, une grande affiche indique tous les accords de 2017 non respectés par celui qui a été obligé de les signer. Comme quoi la lutte continue !

Pascal et Gatien à la rédaction

3-5 février 2020

Je vous l’avais promis dans le dernier billet : vous parler plus en détail de Julian, notre compagnon d’animation. Les notes que j’ai prises lors de notre dernier entretien essaient de traduire au plus près ses idées et principes. Autrement dit, ce sont quasiment ses mots. Autrement dit c’est sous couvert de
son approbation que les mots ont été choisis.

D’où vient Julian ? De l’éducation nationale et du militantisme politique ; il conçoit l’éducation populaire comme une éducation politique, rencontre qu’il fait par l’intermédiaire des conférences gesticulées de Franck Lepage, et avec un groupe de militants du Parti de Gauche qui décide de rajeunir le vieux militantisme et
d’en imaginer un qui vise à co-élaborer une analyse politique en terme de conscientisation collective. Sachant que les cadres traditionnels des partis politiques sont devenus étroits, il décide avec d’autres de créer une association dédiée, sur statut propre, qui s’appelle « La coopérative
citoyenne » et dont le siège social est en Rhône-Alpes (ce qui fait que Julian connaît Colette Charlet).

Cela éclaire le fait que Julian ait été sollicité pour animer le stage Sud Education, sachant qu’il a déjà avec ses élèves, expérimenté les ateliers qu’il nous fait vivre. C’est pourtant la première fois qu’on lui offre un moment de distanciation critique par rapport à ce qu’il faisait tout seul dans sa classe.

Ce qui a facilité notre coopération, c’est le contenu des ateliers que Julian propose :

  • Inspiré du théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal, une première expression d’un collectif possible par un jeu de situation ou de positionnement dans l’espace : le brise-glace en forme d’ un « espace-stop » qui permet à chacun et chacune de mieux se connaître, d’échanger entre eux, de se trouver des affinités et des singularités.
  • Petite histoire/grande histoire : inspiré des travaux de Ricardo Monserrat, écrivain français qui a beaucoup travaillé avec le mouvement ouvrier, dont le principe est de collecter du récit de vie
    autobiographique et de permettre aux participant.es de constituer une matière pour une analyse sociale collective. On se retrouve ainsi à faire de l’analyse politique alors qu’on ne s’en sentait pas forcément capable.
  • Une séance de découverte du théâtre de l’opprimé : le jeu du pouvoir pour déconstruire les rapports de domination (s’en construire une représentation collective, et distinguer les différentes étapes de conscientisation selon Colette Imbert) ; puis séance de théâtre-image ; enfin expérimentation d’une scénette de théâtre-forum que Julian avait élaboré, il y a 2 ans en Avignon, et qu’il remet sur le tapis, non sans une certaine émotion.
  • L’entrainement mental, méthode pour structurer sa pensée et pour l’organiser en vue d’agir, outil très pertinent pour construire une autodidaxie, fidèle en cela à la théorie du maître ignorant de
    Jacques Rancière. Une des figures qui a mis au point cette méthode dans le maquis du Vercors c’est Joffre Dumazedier ; aujourd’hui l’association Peuple et Culture la perfectionne.
  • L’arpentage, atelier de lecture collective, pour vaincre le sentiment d’illégitimité quand on se lance avec une certaine crainte dans la lecture d’un ouvrage long et difficile ; le choix du texte est aussi important que surprenant, puisqu’il s’agit d’une interview de Saul Alinsky, activiste américain des années 30 aux années 60, parue dans Playboy en 1972. Pourquoi ce choix ? C’est une figure « oxygénante » pour des syndicalistes qui rament au quotidien pour changer les rapports sociaux.

Je conclurai ce billet en deux-trois phrases.

C’est donc aussi dans les stages les plus lointains et les plus proches des préoccupations quotidiennes des collègues que se construisent des liens renouvelés entre les différents militants de l’éducation nouvelle et populaire.

Et une des choses essentielles qui nous a permis de construire ensemble 2 stages de 3 jours en Guyane, c’est le commun besoin, la commune envie de rattacher au politique, l’un l’éducation populaire, les autres le pédagogique. Notre visée, commune elle aussi ? L’émancipation sociale, individuelle et intellectuelle.

Sous peu l’ultime compte-rendu de ce séjour !!

Pascal à la rédaction

 

Bilan

L’atterrissage est toujours problématique, surtout avec le décalage horaire !! Et pourtant les distances parcourues devraient permettre la distanciation critique, non ?

Que retenir donc d’important, pour notre mouvement, de ce 5ème voyage en Guyane française ?

C’est d’abord le 5ème stage d’affilé où nous sommes invités par le syndicat, preuve d’une certaine
cohérence, car construite sur la durée, aussi bien du côté syndical que du nôtre. L’idée centrale est qu’il ne peut y avoir de révolution sociale sans révolution éducative, sans révolution des sujets participant à cette transformation permanente, qu’ils se pensent surtout enseignant.es et/ou qu’ils se pensent aussi éducatrices et éducateurs.
Et, en Guyane, le stage Sud Education est réputé pour être ouverts à toutes et tous (à Saint-Laurent du Maroni, il y avait des non-syndiqué.es, deux de FO, quelques-uns du SNUipp et du SNES ; à Cayenne, il y avait des Créoles, une Haïtienne ; à Kourou, David, le compagnon amérindien de Béatrice, suivait avec attention nos discussions, et trouvait dans nostémoignages de pédagogues engagés un écho aux luttes de 2017 qu’il a contribué à faire vivre) ; mais il est aussi réputé pour être un stage où il se passe des choses intéressantes et bouleversantes, aux dires des nouvelles présences.

En outre, le respect par nous de la commande du syndicat, côté contenus, nous a obligé à constamment inventer à partir de ce que le GFEN avait déjà défriché, labouré, engrangé. Cela n’a jamais empêché la confrontation critique, au contraire : j’entends encore Béatrice témoigner à quel point l’intervention de Christine Passerieux, lors du 2ème stage à Cayenne, avait été primordiale pour contrebalancer
l’offensive des apôtres de Montessori l’année précédente. Autrement dit, le respect n’est pas mielleux, il est réciproque car bâti sur une commune recherche des possibles transformations de notre métier et de notre rapport à savoir. Une des grandes réussites de cette année a bien été la démarche construite conjointement par Claire et Gatien, autour d’une lutte écologique, politique et sociale, lutte locale à résonance mondiale. Réinvestissement créatif quand tu nous tiens !!

Enfin, comme le disait Henri Bassis, l’autogestion se construit d’en bas, et non sur le mode de l’injonction descendante. Et, paradoxe en apparence, il fallait une organisation matérielle et humaine rigoureuse pour faciliter cette autogestion en mouvement dans l’animation des démarches et ateliers. Alors mille mercis et mille bisous à Claire pour sa patience à répondre à toutes nos sollicitations, pour ses visites guidées et sa conduite accompagnée, à Alex et Stéphane, à Ophélia et Marc, à Béatrice et David ainsi qu’à Marie pour leur hébergement solidaire et fort sympathique, à Thomas pour sa persévérance à nous inviter et à nous bousculer, à Philippe, Sébastien, Marion, Elsa pour leurs interventions dans la réussite de cette formation. Sacrée équipe que vous avez là !!

A bientôt, car, si j’ai biencompris, l’aventure continue.

Pascal Diard

L’école maternelle que nous voulons

COMMUNIQUE

L’école maternelle que nous voulons

Les personnels, les parents et les associations qui constituent la communauté éducative, grands absents des assises ministérielles de mars 2018 ont créé un collectif pour organiser quelques mois plus tard, le 17 novembre 2018, le « Forum de l’école maternelle par celles et ceux qui la font vivre ». Depuis, le groupe, composé de mouvements pédagogiques et d’éducation populaire, syndicats, associations ou collectifs de métiers, continue de travailler sur les problématiques et les enjeux de l’école maternelle et publie une brochure commune. Complémentaires dans nos approches, nous avons fait de nos différences une force pour porter des valeurs et des convictions communes sur l’école maternelle que nous voulons, une école première et primordiale, démocratique et émancipatrice, une école pour tous et toutes.
La brochure est disponible au téléchargement sur chacun des sites des organisations.

Le 27.11.2019
Les signataires

AFEF
AGEEM
ANCP&AF
CEMEA
Collectif ATSEM de France
Collectif Education 94
CRAP-Cahiers pédagogiques
FCPE

GFEN
ICEM-Pédagogie Freinet
SE-UNSA
UNSA Territoriaux
SGEN-CFDT
Interco-CFDT
SNUipp-FSU

SNUTER-FSU
Nous proposons donc à votre lecture ce document de 8 pages à diffuser dans tous vos réseaux.

Lire et télécharger la brochure

La biennale 2019 est terminée. Vive la biennale 2021 !

Du 28 au 31 octobre, s’est déroulée à Poitiers la deuxième biennale internationale de l’Éducation nouvelle, à l’initiative de huit organisations : Ceméa, CRAP, FESPI, GFEN, ICEM, FIceméa, FIMEM, LIEN,
rejoints par E&D et OCCE. 350 personnes ont participé aux nombreuses activités proposées : forums des pratiques, débats, tables rondes, conférences et autres activités culturelles.

Pour le comité de pilotage, Jean-Luc Cazaillon a remercié à l’ouverture les participant.e.s de Belgique, de Suisse, de Russie, d’Italie, de Haïti, de Tunisie, du Liban, du Canada, du Maroc, de Grèce, de Bulgarie, de Roumanie, de Hongrie, d’Algérie, du Cameroun, des Seychelles, de Côte d’Ivoire, d’Espagne et de France.

« Si l’Education nouvelle  c’est Gisèle de Failly, Freinet, Cousinet, Claparède, Makarenko, ou encore Decroly, Korczak, c’est aussi Geoffroy, Isabelle, Etiennette, c’est Jean-Michel, Claudio, Oleg, c’est Mounira, Svetlana, Saïda, Tatiana,  l’éducation nouvelle c’est nous. Nous héritons d’une histoire importante et il nous faut bien sûr l’accepter et en être dignes. Mais nous sommes aujourd’hui celles et ceux qui construisent l’éducation nouvelle ! »

Jacqueline Bonnard, au moment de la clôture, a souligné le « climat serein et convivial, [dans lequel] chacun et chacune a pu découvrir pendant ces quatre jours la diversité et la pluralité des pratiques, des réflexions et des projets de chaque mouvement, le tout enrichi par la mixité pluriculturelle et internationale… C’est dans un sérieux impressionnant et en confiance que les échanges, les «disputes» et confrontations de points de vue ont eu lieu. »

Nous proposons à votre lecture l’intégralité des propos d’ouverture et de clôture ainsi que le diaporama de quelques moments-clés de cette biennale

Maintenant quelles perspectives ?

Tournons-nous vers 2021 qui sera l’année du centenaire du congrès de Calais au cours duquel La ligue Internationale de l’Éducation nouvelle a été fondée. « Faisons émerger ces paradis enfouis, moteurs de nos rêves, pour ouvrir le monde des possibles vers une émancipation individuelle et collective. »

Si vous voulez voir ou revoir tous les moments, nous vous invitons à aller sur le site de la biennale. 

Vous pouvez également lire les échos des échanges sur le site du CRAP 

Et rendez-vous en 2021 !

Isabelle Lardon

Photos ©IL

Deuxième Biennale internationale de l’éducation nouvelle, 28-31 octobre, Poitiers

La deuxième Biennale de l’éducation nouvelle

 aura lieu du 28
au 31 octobre 2019

à Poitiers

 (campus universitaire)

Du 28 au 31 octobre se déroulera la deuxième Biennale Internationale de l’Education Nouvelle à l’initiative de huit mouvements pédagogiques. 400 participants dont une cinquantaine d’internationaux sont attendus. Près de cent ans après la création de la Ligue Internationale de l’Education Nouvelle, les CEMEA, le Crap-Cahiers pédagogiques, la FESPI, le GFEN, l’ICEM, la FI-CEMEA, la FIMEM et le LIEN s’associent afin de mettre l’éducation active, la pédagogie, la formation tout au long de la vie, la recherche au coeur d’un espace collectif de réflexion, de partage d’expériences et d’échanges. Cette année, le cercle a été élargi à Education & Devenir et l’OCCE. La métropole du Grand Poitiers et la région Nouvelle-Aquitaine seront présentes à nos côtés. Pour la participation et l’accueil de militants d’éducation nouvelle étrangers, la biennale est cofinancée par l’Union Européenne via un projet Erasmus+.

Des débats, tables rondes, conférences et forum des pratiques rythmeront encore cet évènement. La conférence d’ouverture sera faite par Michel Lussault, géographe, ancien directeur de l’Ifé et président du CSP, sur les notions d’éducation nouvelle à l’épreuve de l’espace et des territoires. Nathalie Mons, sociologue, directrice du CNESCO, viendra apporter un regard international sur la recherche, la formation et l’Education nouvelle. Jean-Paul Delahaye, inspecteur général, auteur du rapport « Grande pauvreté et réussite scolaire » s’interrogera sur le droit pour tous les enfants de réussir à l’école. Cony Reuter, secrétaire général de SOLIDAR, plateforme européenne qui travaille à faire progresser la justice sociale, sera présent du début à la fin de la manifestation, comme « grand témoin ».

Pédagogies actives, neurosciences, marchandisation de l’éducation, mixité sociale, écologie, société et numérique, éducation populaire et éducation  nouvelle sont les thématiques des tables rondes qui irrigueront les échanges et les travaux des militants pendant ces quatre jours. Quelques-unes des propositions des ateliers et des débats seront consultables sur le programme disponible en juin.

Voir le site de la biennale

Modalités pratiques

Il s’agira pour les militants adhérents des mouvements de s’inscrire pour les quatre jours et pour la somme de 100 €. Pour tous les autres, la participation sera de 200 €. Ceci comprend l’hébergement et les repas pour la totalité de la biennale, la soirée festive et la participation aux frais pédagogiques.

Renseignements pour le GFEN :

Jacqueline Bonnard jacqueline.bonnard37@orange.fr

Isabelle Lardon isabelle.lardon@gmail.com

Conférence « Le rapport au savoir en milieu populaire » de Jacques Bernardin, Verdun, 19 septembre

Lieu : Lycée professionnel Alain-Fournier – 12, avenue du pdt Kennedy VERDUN

Malgré un engagement important de la profession pour tenter d’enrayer les difficultés scolaires, celles-ci perdurent. Pourquoi touchent-elles plus fortement les jeunes de milieux populaires ? La dimension socialement ségrégative de l’échec scolaire ne cesse d’interpeller les principes de justice et d’égalité, est un défi pour les enseignants, pourtant soucieux de démocratiser l’école.

Quelles logiques sont à l’oeuvre, à notre insu ?

Du côté des élèves, on sait que les conditions initiales de socialisation ont des incidences sur leur façon d’être et de faire. De la maternelle au collège, qu’est-ce qui « fait la différence » ? Quel sens les élèves donnent-ils à leur présence à l’école et à ce qu’on leur enseigne ? Qu’est-ce qu’apprendre de leur point de vue ? Face aux situations et aux objets de savoir, quelles conduites adoptent-ils et dans quelle mesure contribuent-elles à la différenciation des résultats ? Autrement dit, qu’est-ce qui caractérise leur rapport à l’école et au savoir ?

Du côté des pratiques enseignantes, comment répond-on usuellement aux difficultés ? Plus coûteuses en temps et en énergie, les adaptations pédagogiques ont parfois des effets décevants. Face à ce qui est ressenti comme des impasses propres à nous faire baisser les bras, il importe de faire le point pour y voir plus clair et ressaisir ces questions de métier.

Mieux comprendre ce qui nous échappe mais aussi explorer des pratiques alternatives, propres à redynamiser les élèves et à revitaliser le sens d’enseigner : tel sera l’enjeu de nos échanges.

Télécharger la présentation

Une priorité : l’éducation prioritaire

21ème Journée nationale OZP, 18 mai 2019
« Pour une évaluation publique de l’éducation prioritaire en 2019 »


Introduction


– Pourquoi une journée sur l’évaluation de l’éducation prioritaire en 2019 ? Une histoire qui n’est pas linéaire – Marc Douaire, président de l’OZP

Cette journée est particulièrement consacrée à la question de l’évaluation de l’éducation prioritaire 2014/2019. Elle se situe dans le prolongement de la rencontre publique OZP du 7 novembre 2018 qui avait présenté les raisons de notre initiative et dans la poursuite du travail engagé lors du séminaire du 9 février 2019. […]

En janvier 2017, l’OZP présentait publiquement son Nouveau Manifeste pour l’éducation prioritaire pour éviter que cette refondation importante ne soit suivie comme la fondation de 1981 et comme les 3 relances qui ont suivi par des périodes de silence et d’abandon ou de tentatives de dénaturation. Il fallait affirmer cette exigence dans une période où se multipliaient les attaques idéologiques contre l’existence même de l’éducation prioritaire en dépit de toute évaluation scientifique sérieuse.
C’est pour toutes ces raisons que l’OZP, reçue en avril 2017, par le cabinet de J.-M. Blanquer, a demandé que soit conduite l’évaluation nationale de l’éducation prioritaire en 2019. Constatant l’absence de réponse ministérielle, l’OZP décidait de prendre ses responsabilités et de proposer aux réseaux une évaluation des projets de réseaux.

Les grandes lignes des réponses à l’enquête – Patrick Picard

C’est une enquête collaborative, avec des réponses ouvertes et c’est compliqué de faire l’analyse du corpus. Il faut donc prendre ces premiers résultats avec une extrême prudence pour éviter d’en tirer des conclusions hâtives. Le travail va se poursuivre collectivement jusqu’au séminaire prévu en automne. Nous nous en tiendrons donc à évoquer les thématiques traitées dans l’enquête et attendrons quelques mois pour en avoir une meilleure vue d’ensemble.

Qui a répondu à l’enquête ? Majoritairement des personnes individuelles et du 1er degré, comme le montre le schéma ci-dessous.

Les questions du formulaire abordaient les points suivants :

  • l’évolution des difficultés sociales,
  • la stabilité des professionnels,
  • la connaissance et l’utilité du référentiel,
  • le développement du travail collectif et ses apports,
  • les priorités de formation,
  • le pourcentage de néotitulaires et de vacataires ou contractuels dans les deux degrés,
  • les principes les plus importants et les plus difficiles à mettre en oeuvre pour la réussite des
    élèves
  • des exemples de formation pertinente
  •  les leviers et obstacles à une formation efficace – avec un essai de catégorisation des obstacles.

Enjeux d’une évaluation de la carte de l’éducation prioritaire, Marc Bablet

[…] Nous vivons dans une société qui magnifie les différences en magnifiant les identités, les individus. L’école, comme le reste de la société est confrontée aux identités sociales, mais aussi aux identités
religieuses, culturelles, locales, sexuelles, sanitaires… Est-ce un hasard si l’exacerbation de l’individu, de ses identités fait ressurgir actuellement dans tous les pays développés la peur de l’autre et toutes les formes du racisme ?
Si l’identité est reine alors nos malheurs ne peuvent venir que d’une autre identité. Celle du juif, de l’homosexuel, de l’arabe ou du voisin… Face à cela ne faut-il pas promouvoir à nouveau ce qui nous rassemble soit le collectif et l’universel dans l’homme ?

Le plan Langevin-Wallon qui au lendemain d’une guerre, qui avait vu l’exacerbation du racisme poussé à
l’horreur, proposait non pas une école de la différenciation individuelle mais un enseignement reposant sur le « principe de justice » dont ils disent : « Il offre deux aspects non point opposés mais complémentaires : l’égalité et la diversité » et plus loin « L’enseignement doit donc offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l’accès à la culture, se démocratiser moins par une sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la Nation. »
Pour retrouver davantage d’égalité dans la diversité, sans doute faut-il s’y appliquer en remettant en avant le collectif, l’universel et l’intérêt général. Faire classe c’est d’abord travailler avec un groupe dans lequel on respecte chaque personne. L’intérêt de la classe n’est pas d’exacerber les individualités. L’intérêt de la classe est de reconnaître ces individualités pour en faire les forces d’un collectif qui vise à l’universalité. Ainsi conçue l’école n’a pas besoin d’être inclusive pour être l’école de tous. Il suffit
qu’elle soit l’école « du développement maximum » de chacun pour reprendre une autre formule du plan Langevin Wallon. Dans cette perspective le pas principal a été fait par la loi de 2013 qui a rappelé dans l’article L111-1 du code de l’éducation « Tous peuvent apprendre, tous peuvent progresser ». Et la loi en cours de discussion ne modifiera pas cet article qui est celui qui s’impose vraiment comme le cœur de la loi.

Dans cette perspective il est décisif que la question de la carte de l’éducation prioritaire soit adossée
à une conception de la société qui vise la mixité sociale, c’est-à-dire cette conception des espaces de vie communs à la diversité des personnes qui composent la société. Ainsi idéalement devons-nous porter l’idée de lieux de vie où se croisent toutes les couches de la société, toutes les origines, toutes les religions, toutes les réalités et pratiques personnelles. Bien sûr que nous souhaitons la mixité sociale d’abord pour la société dans son ensemble et aussi pour les enfants dans les écoles, pour leur compréhension de l’autre, le vivre ensemble, l’apprentissage de la citoyenneté démocratique.

Conclusion – Marc Douaire

De 2012 à 2017, beaucoup a été fait en peu de temps. […]

La 20ème journée nationale de l’OZP, organisée le 26 mai 2018, était intitulée : « Quelles autonomies pour faire réussir tous les élèves ? ». Les travaux de cette journée mettaient en évidence des formes d’autonomie engagées localement depuis plusieurs années par des réseaux d’éducation prioritaire.
Citons notamment l’expérience de réseaux apprenants dont l’action se fonde sur 4 principes :

  • Des pratiques pédagogiques pensées collectivement afin de traiter la difficulté scolaire dans la classe
  • Des collectifs de travail, avec dans certains cas l’existence d’une commission interpartenariale de suivi des difficultés des élèves
  • Des instances de régulation : comité de pilotage, commission école/collège…mais aussi un travail collectif sur les tableaux de bord
  • Un leadership partagé : les pilotes se situent davantage dans l’accompagnement des équipes et comme garants du projet.

[…] Les premiers résultats de notre enquête collaborative mettent clairement en évidence cette construction de collectifs de réseaux partageant petit à petit une culture professionnelle commune. Il s’agit là d’un processus de maturation collective autour des principaux leviers de progrès identifiés par les réseaux : les effets produits par les structures (postes supplémentaires, temps de concertation, efficience du pilotage, mesures favorisant la stabilité des personnels…), la qualité et la pertinence de la formation, l’engagement professionnel des équipes de réseau.

Entreprendre cette évaluation publique de l’éducation prioritaire 2014/2019 avec l’ensemble des acteurs des réseaux :
C’est avant tout pour permettre d’améliorer tout ce qui concourt à une meilleure réussite des élèves de l’éducation prioritaire,
C’est mettre en évidence les actions et les évolutions professionnelles qui favorisent la démocratisation de l’école,
C’est mieux faire connaître la réalité de l’éducation prioritaire telle qu’elle est engagée dans de nombreux territoires.

L’intégralité est à lire sur le site de l’OZP

Isabelle LARDON

Rencontre de l’AFEF

« Profession enseignante : quelles responsabilités collectives aujourd’hui ? »

11 mai 2019

 

La conférence d’ouverture a été faite par Dominique Bucheton.

Comment réinventer le métier enseignant pour que nos élèves soient en mesure d’apporter des réponses aux grandes questions actuelles, sociétales, climatiques ?
Quelle culture pour les accompagner dans l’invention d’une société plus juste et plus humaine ?

Pour elle, enseigner entraine des responsabilités parce que :

1/  le monde est au bord du gouffre

L’humanité en péril traverse une crise majeure des valeurs d’humanisme
Notre responsabilité d’enseignant est une urgence : inventer un humanisme de notre temps

2/ l’école est dans la tourmente  et dans un choc de valeurs sans précédents

Le système scolaire est déstabilisé, en perte de repères, la démocratisation est en panne…
Nos élèves ont du mal à penser, il y a une crise du recrutement. Le métier est à défendre, à protéger, à ré-inventer, à ré-enchanter

Tentative de transformer en profondeur le système éducatif : des alertes

  • Les neurosciences qui nient l’élève dans son environnement social et la dimension collective des apprentissages
  • L’évaluation par rapport à des « normes » fixées par des « experts »
  • La mise en place de « protocoles » tout faits
  • Le formatage en formation

Une gouvernance autoritaire, hiérarchique
Management, méritocratie, austérité, ségrégation…

3/ l’espoir de l’ambition à la hauteur de nos problèmes

Il faut avoir un projet éducatif ambitieux et novateur, prendre en compte un enchâssement des
savoirs, des valeurs dans leur complexité, une éthique professionnelle basée sur trois principes :

  • Le principe démocratique : tous capables
  • Faire plus penser les élèves
    Enseigner est un métier de créativité : inventer des formes, projets, s’ajuster aux élèves, aux savoirs, à l’environnement. On ne peut pas appliquer des protocoles.
  • Interroger les savoirs enseignés, les dépoussiérer, les décloisonner. Les savoirs sont hybrides, en mouvement… Nos élèves de collège s’ennuient ! Accepter de remettre en cause leurs
    enseignements

4/ la classe de français, pilier de l’école
Il faut partir du postulat du rôle central du langage et de son pouvoir réflexif, être ambitieux en français, développer le fabuleux pouvoir de la langue et de la culture littéraire et artistique pour dire et comprendre le monde.
La conclusion est dynamique. Dominique Bucheton croit en des enseignants sont des professionnels engagés, responsables, acteurs dans des collectifs, auteurs dans leur classe

La suite de la journée enchaine des témoignages de pratiques prises tour à tour dans le premier et le second degrés, selon les thématiques suivantes.

1/ Dispositifs contraints
Régulièrement l’institution prescrit de nouvelles façons de faire. L’actualité nous offre 2 dispositifs dans les écoles et en LP. Cela interroge le métier. Dans quelle mesure ces dispositifs entrainent-ils un changement de posture et d’identité professionnelles ?

En CP : L’enseignement à deux dans une classe a été regardé et évalué dans le cadre d’une recherche-action associant circonscription et ESPE, utilisant notamment l’analyse de l’activité avec vidéo et entretiens d’auto-confrontation.

A Montpellier, 45 % des classes sont dédoublées dans des locaux différents et 55 % travaillent à
deux en co-enseignement. Ce sont des condition pour inventer de nouvelles manières de faire.

Les premiers résultats montrent que sont discutées les questions concernant l’entente, le « rôle
en appui », l’autorité à deux, la communication en classe.

Ce dispositif doit disparaitre à la rentrée avec l’injonction du ministre en personne pour le maire d’aménager des locaux pour les dédoublements de classes.

En LP : Coenseignement entre une professeure de français et une professeure d’économie-gestion par le biais des ateliers rédactionnels (« rédiger une note de synthèse ») qui nt deux référentiels de compétences dans les deux disciplines. C’est une expérience sur 3 ans de la 2nde à la terminale avec 3 enseignants

La complémentarité des connaissances, les postures des enseignantes comme « guidant » et
pas seulement « sachant » sont de réelles plus-values.

2/ Créativité et langage
Trois expériences en théâtre et écriture sont présentées.

Expression dramatique à l’école primaire : Serge Herreman (ré)affirme que les activités artistiques permettent de : construire sa personnalité, condition pour apprendre et d’acquérir une culture.

Il faut pratiquer soi-même pour faire pratiquer et aller jusqu’à produire un spectacle.

Les programmes de 2016 sont très bien faits en théâtre.

Écriture poétique à l’école primaire : Ande Poggi nous fait entrer dans la poésie en classe sous contrainte oulipienne : cela fait écrire les élèves et leur permet de devenir auteur et poète.

De multiples exemples de contraintes sont proposés : le centon, le logo-rallye, le lipogramme, la boule de neige, la méthode S + 7, les bristols, etc…

La salle est d’ailleurs invitée à écrire un bristol « d’estomac creux » en utilisant 5 ou 6 mots. L’accumulation des bristols sera lue à la reprise de l’après-midi.

Atelier d’écriture au long cours (1 fois par semaine sur plusieurs semaines) pour un groupe d’élèves en difficultés encadrés par 4 adultes, au lycée du Futuroscope à Poitiers. Une maison d’édition numérique a même été créée par les lycéens qui gèrent tout d’un bout à l’autre de la chaine du livre. Hélène Paumier témoigne.

3/ Conditions du développement professionnel

Du côté de l’institution

Le réseau CANOPE qui est devenu l’opérateur de formation du ministère construit de nouvelles modalités d’accompagnement des enseignants : gestion du stress, estime de soi, co-design en éducation, inventer un prototype, démarche collaborative, intelligence collective, coéducation, pratiques collaboratives, établissement apprenant et atelier prototypé dans le grand est qui va essaimer au niveau
national : les résidences d’accompagnateurs en établissements scolaires.

En formation initiale

Isabelle Henry, ESPE de Caen, se demande quel enseignant former : un fonctionnaire exécutant : application, obéissance vs un sujet pensant : conception, création, réfléxivité

A quelles conditions ? Laisser émerger les besoins réels, les laisser éprouver des difficultés pour mieux les analyser — interroger leur propre rapport au savoir dans la discipline  (face à la lecture, l’écriture)

En formation continue

Karine Risselin, coordonnatrice du groupe académique Maitrise de la langue de Créteil, soutient que la formation continue est un lieu pour interroger les pratiques au secondaire dans l’accompagnement d’équipes qui n’ont pas toujours choisi la formation.

Elle fait référence aux 4 invariants de la formation : analyser, débattre entre pairs, partager la métis (F Lantheaume — les ruses, les habiletés), connaitre et produire des ressources ; au sentiment de reconnaissance (ref à Lantheaume encore) : jugement d’utilité ou jugement de beauté

Pour elle, un formateur qui accompagne doit surtout être lui-même formé…

Enjeux du travail collaboratif des enseignants

Danielle Alexandre a accompagné une circonscription de REP+ et recueilli des représentations du « travail d’équipe » qui n’ont trait qu’à des ressentis. Elle a donc professionnalisé le travail collectif des enseignants pour que ceux-ci se recentrent sur les élèves et les apprentissages à travers des appuis théoriques issus de la recherche (Bucheton) ; un va et vient théorie/pratique avec un tiers bienveillant, le formateur ; des observations dans les classes… L’usage de l’outil vidéo s’est banalisé et elle a constaté des avancées concernant la problématisation et la professionnalisation des analyses.

L’intégralité du compte rendu sur le site de l’AFEF

Isabelle LARDON