Guyane : retour de stages 13 décembre 2018 Valérie Pinton A l’invitation de SNUipp Guyane Jean et Jacques Bernardin ont animé deux stages : « Pratiques pour(re)mobiliser les élèves », les 5-6 novembre 2018, à St Laurent du Maroni et les 8-9 novembre 2018, à Cayenne, ainsi qu’un autre sur « La place de l’écrit » le 7 novembre, à Cayenne. Voir des photos sur Facebook SNUipp Guyane A l’invitation de Sud Éducation Guyane Pascal Diard, Hélène Cohen-Solal et Françoise Laplace du GFEN sont intervenus dans deux stages sur le thème : « Education Populaire et Pédagogies Émancipatrices », les 28, 29 et 30 novembre 2018 à St Laurent du Maroni et les 3, 4 et 5 décembre 2018 à Cayenne. 4ème stage Sud Education en Guyane avec le GFEN : les graines semées poussent aussi en climat équatorial ! Contrairement aux années précédentes, j’entame le compte-rendu seulement une fois les 2 stages terminés. Sans doute parce que les démarches animées étaient plus épuisantes ; sans doute aussi parce que les enjeux de notre présence une quatrième année augmentait d’un cran supplémentaire, rendant plus intense la mise à l’épreuve de nos valeurs ; sans doute parce que le thème choisi, « Sciences et arts plastiques », était loin d’être évident à coller avec « pédagogies alternatives » ; sans doute enfin parce que je ne savais pas encore si les paris lancés les autres fois avaient été relevés à la hauteur espérée ? L’accueil réservé à l’équipe GFEN a été, comme de bonne habitude, généreux, fraternel, prévenant. On ne remercie jamais assez l’équipe d’organisation de ces stages, surtout quand les militant.es de ces syndicats restent sur la brèche de la défense des personnels, de l’amélioration des conditions de travail, et, cerise sur le gâteau, d’une période électorale contrariée par des modalités de vote qui visent à réduire le nombre de votant.es, et donc à réduire la représentativité de celles et ceux pour qui la lutte est le moteur essentiel de leur activité. Alors, encore mille fois merci à Thomas, Claire, Sébastien, Marie, Philippe, Marion, Eva, Aurore, Ophélia, Béatrice, Maëlle, Alexandra, Stéphane et toutes les autres belles personnes qui ont contribué à la réussite de ces 2 événements !!!! L’équipe GFEN ? Cette année, elle était composée d’Hélène Cohen-Solal, de Françoise Laplace et de moi-même ; donc une équipe à la fois habituelle et inédite puisqu’Hélène et Françoise prenaient contact avec la Guyane pour la première fois. L’air de rien, cette dynamique, nous aimons l’entretenir au GFEN, à l’image d’une dialectique entre rupture et continuité, entre « je connais » et « je découvre », au diapason des stagiaires qui, les un.es venaient pour la 4ème fois, les autres pour la 1ère fois. Sans compter le travail préparatoire entre Hélène et Jean-Louis Cordonnier qui, lui, était déjà venu animer des démarches et des ateliers en Guyane par deux fois. Il y a bien là un véritable réseau social, autrement « communiquant » que les outils que l’on nous impose comme tel ! Mais cette équipe a été élargie … par les camarades du coin puisque, comme l’an passé, ils et elles ont osé mener leurs propres ateliers : Thomas s’est enfin lancé à animer un atelier « fusée » au plus près de ce qu’il fait avec ses élèves, Eva a mené jusqu’au dernier jour sa création arts plastiques « libérer le trait », pendant que Sébastien osait seul initier les stagiaires au « théâtre de l’opprimé ». Le pari de la transmission de démarches, sans pratiques transmissives, déjà lancé l’année précédente était à nouveau tenu ! De plus, Alexandra, prof de lettres dans un lycée de Cayenne, ou bien Philippe, professeur des écoles sur le Maroni, témoignaient des réussites engrangées depuis le dernier stage. Il aurait été souhaitable de garder trace écrite de ces expériences, mais le temps nous a bousculé vers d’autres priorités. Premier stage à Saint-Laurent du Maroni avec plus de 40 personnes (les 28, 29 et 30 novembre). Après discussion la veille avec les camarades du syndicat, décision prise de faire vivre des ateliers tout de suite, le travail pouvant être facteur de cohésion entre des personnes ne se connaissant pas de prime abord. Pari en grande partie réussi, même si quelques stagiaires regrettaient qu’il n’y ait pas eu, comme l’an passé, le débat mouvant qu’Etienne puis Eva avaient animé en ouverture. A bien y réfléchir, nous nous sommes dit au final que tout dépendait aussi des contenus mis en partage et en débat. Dans l’ensemble les ateliers de création comme les démarches (message codé, texte recréé, les allumettes, les attentes, la mesure du temps, le problème sans question, lancer une fusée, théâtre de l’opprimé) ont été source de jubilation et de réflexion soutenue. Il suffisait presque de voir exposer les ?uvres plastiques et les travaux d’écriture, il suffisait d’entendre Chris nous obligeant à réagir à une situation de théâtre invisible préparée avec Sébastien pour comprendre ce qui se jouait et se construisait alors. Parfois cependant, la disposition des carbets n’a pas permis d’aller jusqu’au bout du pari du « Tous capables », comme dans le 1er atelier « allumettes » où je n’ai pas pris conscience assez vite à quel point la position des unes par rapport aux autres m’empêchait de rester attentif aux interrogations et hésitations de Béatrice. Lors d’un bilan d’étape, sa critique tapait juste et, paradoxalement, m’a incité à improviser dès le lendemain, pour 8 personnes, un atelier « allumettes » en accéléré et en concentré, suivi du problème sans question qui, alors, donnait de la consistance pratique à ce qui se joue dans l’analyse des situations pédagogiques. L’auto-socio formation qu’Henri Bassis met en valeur dans un article de 1985, est bien un processus émancipateur ! Notre travail de « formation » est d’en prendre conscience pour que s’opère aussi pour nous la transformation. Deuxième stage à Cayenne avec près de 60 personnes (les 3, 4 et 5 décembre). Autre lieu, autre disposition des salles : des changements de dernière minute nous ont obligés à faire migrer les ateliers de création ailleurs ; pas facile de se concerter en cours de route ; pas facile d’entendre les stagiaires des autres ateliers réagir à chaud ! Autre stage ? En grande partie oui car, dès le 1er jour, nous décidons de faire recréer en plénière et en première mondiale le discours sur la dette de Thomas Sankara (juillet 1987) et ce, en duo, Hélène et moi. Ce qui nous a permis de confronter nos façons différentes d’animer cette démarche, plus complémentaires qu’opposées. Au final, ce texte très politique a eu des effets importants pour lancer une dynamique de stage articulant pédagogie et politique. Seconde « innovation » : la coanimation avec Thomas d’un atelier combinant travail de recherche sur des procédures expérimentales (« lancer une fusée ») et travail de conceptualisation et de construction d’un savoir (« la mesure du temps »). Effet garanti : le débat sur ce qu’il est alors possible de faire vivre comme démarche scientifique de la maternelle au lycée a été passionnant. Effet imprévu : le lendemain Thomas assumait seul les 2 ateliers, moi-même étant sollicité pour mener une 2ème fois les « allumettes ». Ses collègues de SVT et de Technologie (Mélanie, Elodie, Stéphane et Grégory) qu’il avait réussi à faire venir à ce stage, ont ouvert alors des voies de collaboration possible pour plus tard, comme par exemple faire construire les instruments de mesure du temps (sablier et clepsydre). Troisième surprise : j’ai enfin réussi à oser m’emparer de l’animation de la démarche « dessine-moi un vélo », en la couplant avec celle du problème sans question (que je me sens mieux à même de faire vivre). Intéressant ce moment flottant pendant lequel on se confronte à des questions et des remarques que l’on n’avait pas prévues : les consignes données sont-elles pertinentes ou bien trop explicites ou bien pas assez ? Le vélo est-il un simple objet technique ou, plus fondamentalement, un système technique, ou bien encore les deux ? Quelle distinction faire dans l’analyse du pourquoi ça marche, et à quel moment le faire, entre système, organe et fonction ? Autant d’éléments de débat ce jour-là qui obligent, pour les prochaines fois, à enrichir l’animation d’une telle démarche. Mais n’est-ce pas ainsi ce qui se passe avec les élèves quand, précisément, on laisse place à leurs questions, on facilite alors leurs questionnements ? Pourquoi ce qui apparaît valable pour les adultes en formation, ne le serait-il pas pour les enfants en apprentissage scolaire ? Il y aurait sans doute encore beaucoup de choses à dire. Hélène, Thomas, Eva, Françoise et Sébastien pourront compléter ce compte-rendu si elles et ils le souhaitent (sur le site du GFEN ou/et par d’autres canaux de communication). Je voudrais finir par dire et souhaiter que l’aventure continue. Et ces souhaits sont tout sauf utopiques car une adhésion au GFEN a été enregistrée ; car des envies de s’organiser pour prolonger ces moments de transformation ont été exprimées en public, et ce malgré les difficultés du quotidien ; car il reste des frustrations (celles qui engendrent le désir d’aller plus loin, de vivre mieux son métier, son travail et sa vie en général) ; car ces deux stages ont été vécus par l’ensemble des personnes comme un précieux et indispensable moment de ressourcement ; car comme me l’a dit Julie au sortir de la démarche des « allumettes » : « Merci à toi de m’avoir fait prendre conscience que j’étais capable ! », la même parole en écho que celle des agents du CD94 à Vitry, la même parole en écho que celle de Samira, élève de 3ème à Saint-Denis, en 1997 ! Merci donc à celles et ceux qui nous ont autorisé à les rencontrer pour de vrai ! Pascal Diard, guyanais pour la 4ème fois.
Colloque du SNUipp « Enseigner : un métier d’exécutant ou de concepteur ? » 6 décembre 2018 Valérie Pinton Colloque du SNUipp FSU Enseigner : un métier d’exécutant ou de concepteur ? Quels savoirs et quelles pratiques pour démocratiser l’école ? Mardi 27 et mercredi 28 novembre 2018, Bourse du Travail, 29 boulevard du Temple, Paris Avec la participation de Philippe Meirieu, Roland Goigoux, Dominique Cau-Bareille et du GFEN qui animera des ateliers le mardi sur l’articulation entre savoirs et pratiques et démocratisation de l’école. Il permettra des échanges, des ateliers, des débats. Présentation Introduction aux ateliers par Jacques Bernardin :
Rencontres de l’Education Nouvelle Pays de Loire, 13-14 octobre, St Nazaire 2 octobre 2018 Valérie Pinton Premières rencontres de l’EDUCATION NOUVELLE Pays de Loire 13 et 14 octobre 2018 Lycée Expérimental de St Nazaire Programme et inscription Il y a un siècle naissait le mouvement de l’Education Nouvelle, porté par des dizaines de milliers d’éducateurs.trices engagé.e.s. Deuxième moitié du XXe, plusieurs mouvements pédagogiques se réclamant de l’Education Nouvelle continuent d’élaborer et d’agir, mais avec peu de liens entre eux, développant chacun leur culture spécifique. Novembre 2017 — tous ces mouvements décident enfin de refaire connaissance mutuelle et de mettre en commun leurs richesses et organisent la première BIENNALE DE L’EDUCATION NOUVELLE à Poitiers. Après le succès de cette initiative, les mouvements de la Loire Atlantique décident de faire la même chose localement. Les CEMEA, L’ICEM, le GFEN, l’OCCE, les CRAP Cahiers-Pédagogiques et le Lycée Expérimental invitent leurs militant.e.s et sympathisantes à un Week-End de rencontres, d’échanges et de débats. Pour que nos mouvements se connaissent mieux et agissent ensemble.
Deux journées aux CEMEA en Avignon 17 septembre 2018 Valérie Pinton « J’ai testé deux journées aux CEMEA » Un journaliste de Libération s’est immergé tout un dimanche dans la rédaction du Figaro et inversement. L’opération s’est appelée « J’ai testé une journée au figaro ». Eh bien, moi, « j’ai testé deux journées aux CEMEA » en Avignon début juillet. Alors je n’ai pas « repassé mon chemisier », j’y suis allée comme ça, il faisait une chaleur tellement caniculaire qu’on était bien en peine pour paraitre présentables. J’ai trouvé facilement le chemin pour arriver au lycée où avait lieu l’accueil des partenaires. Une petite guinguette reconstituée au milieu de la cour et je n’y vois que des têtes jeunes, garçons et filles, jeunes adultes pleins d’allant. Là déjà ça change ! Je m’attendais à ne trouver que les cheveux blancs de quinquagénaires responsables. Néanmoins, ils/elles sont là, les quinquas, responsables mais conviviaux, toutes et tous mobilisé-e-s pour que notre accueil au festival soit réussi, la présidente, le directeur et la directrice adjointe, les directeurs du pôle culture des CEMEA. Tiens, ils ont des pôles, au GFEN nous avons des secteurs… question de vocabulaire, pôle, ça fait plus moderne ! Un spectacle d’envergure et populaire A notre arrivée, nous avons donc été discrètement mais efficacement pris en main, accompagnés au centre d’hébergement, au lycée où nous prenons les repas, au spectacle. Le soir, nous assistons à la dernière représentation d’un des spectacles-phares du festival, Thyeste, tragédie de Sénèque sur la violente histoire des Atrides, dans une mise en scène grandiose de Thomas Jolly, un jeune metteur en scène lui aussi d’envergure et populaire. Nous sommes dans la cour d’honneur du palais des papes, comble ce soir-là, « lieu de représentation en plein air, pour 2 000 spectateurs rassemblés dans la nuit provençale, au cœur d’un monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco ». Une journée de travail dense mais conviviale Le lendemain, « il est pile 9h et personne n’est en retard ». La réunion partenariale commence avec les responsables des CEMEA, des représentants des différentes structures invitées et la présence amicale de Philippe Meirieu. Des chaises installées en rond dans la salle, le staff déroule les interventions en toute simplicité pour expliciter l’origine de ce projet et le travail fait au festival. « Il faut bien reconnaitre que la machine CEMEA est une belle bête » : 59 ans de partenariat avec l’association du Festival et la ville d’Avignon dans le cadre de l’association créée en 1959 « CDJSFA » (Centres de Jeunes et de Séjours du Festival d’Avignon), qui assure l’organisation et le déroulement des séjours proposés chaque mois de juillet pendant le festival. Des centaines de responsables de projets, animateurs sur 10 sites d’accueil et de séjour 1500 festivaliers accueillis encore cette année pour des séjours éducatifs et culturels, stages de jeunes, scolaires ou non, séjours individuels ou familiaux. Une organisation sans faille Nous nous répartissons ensuite en plusieurs groupes pour « visiter » des lieux d’accueil. J’ai vu une école transformée en lieu de vie et de production artistique, la « maison », des classes ré-aménagées en lieux-ressources, la cour de récréation décorée comme une place de village le jour d’une fête, une équipe d’animation bien occupée et une « maitresse de maison » qui nous accueille et nous explique comment l’équipe d’animation travaille. On voit de l’intérieur comment les choses se mènent, pas de « conversation autour » mais un « discours sur ». Ici, on apprend à voir et faire du théâtre : Etre spectateur : en amont, préparer l’univers de l’œuvre et de l’artiste, rencontrer les artistes ; assister à plusieurs spectacles différents (théâtre, danse, musique…), participer à un spectacle dans la cour du palais des papes ; en aval, faire un retour sensible, exprimer ses impressions Créer : amener à créer collectivement une production éphémère, apprendre à créer avec ce qu’on est, ce qu’on a, mener un projet à son terme Le temps des échanges est calculé juste pour aller à l’essentiel et ne pas se laisser aller au « bavardage ». Et le marathon continue dans les rues de la ville… « On n’est pas là pour baguenauder ». Une belle rencontre On a rendez-vous avec Olivier Py et son adjoint qui viennent déjeuner avec nous. Et là on entend un directeur de festival, artiste accompli et reconnu, dire des choses incroyables : il milite pour dire « qu’il n’y a pas d’autre alternative : la culture et l’éducation » dans le monde financier, économique et politique actuel ; il apprécie ce partenariat qui permet de continuer l’œuvre émancipatrice de Jean Vilar. Nous, on aurait dit dans l’autre sens : éducation et culture mais qu’importe, chacun parle de là où il est mais les convergences de vues sont tangibles. Et le bonhomme accessible. Une belle rencontre ! Le festival d’Avignon est empreint d’une portée émancipatrice, artistique mais aussi sociale. Et ce volet est joué en partie par les CEMEA. Il s’agissait et il s’agit toujours de contribuer à une société plus équitable et plus démocratique, de toucher tout le monde. Il faut vraiment militer pour que ces projets (programmation du festival et éducation par la culture) soient toujours « de réels moteurs avant-gardistes de la création artistique et de l’émancipation citoyenne ». Voilà, le séjour touche à sa fin, nous nous séparons sur un autre spectacle et un dernier repas partagé collectivement. Le bain nostalgique dans nos expériences de jeunesse est fini. Retournons au réel, l’orage, les horaires de train et les compromis pour s’arranger avec la vie. Isabelle LARDON (août 2018) Journée partenariale sur le site des CEMEA Festival d’Avignon sur le site du Centre de jeunes et de séjours du festival d’Avignon « J’ai testé une journée au figaro » sur le site de Libé NB. Les propositions en italique sont une parodie de l’article de Libé.
Colloque de la FNAME : « Apprendre, raisonner, comprendre : l’élève, un être pensant » 19 août 2018 Valérie Pinton Programme / inscription 16ème colloque de la FNAME Apprendre, raisonner, comprendre: l’élève, un être pensant Comment s’y prend-il, comment l’accompagner ? 27-28-29 septembre 2018, Centre des congrès, Rennes Parrainé par Robin Renucci Conférenciers : Jacques Bernardin, Geneviève Chambard, Cédric Forcadel, Nadira Gallois, Christophe Marsolier, Michèle Mazeau, Laurence Richez, Omar Zanna Jacques Bernardin, président du GFEN, interviendra sur « Les dispositifs d’accompagnement au fil du temps : comment l’élève est-il pensé ? » Le GFEN sera également présent par une table de librairie.
Rencontres de l’éducation du CIDEF, 20-21 juin, Gennevilliers 15 juin 2018 Valérie Pinton Les rencontres de l’éducation organisées par le CIDEF (Centre d’Information et de Documentation d’Etude et de formation des Elus) 23 et 24 octobre 2018 à Gennevilliers Ces dernières années ont été marquées par de multiples réformes de l’Education Nationale. Parfois contradictoires, très rarement concertées, trop souvent éloignées des besoins et des attentes de notre temps, aggravant même les inégalités. Jamais neutres, elles interrogent au fond la place de l’école et plus globalement celle de l’éducation dans notre société. Et force est de constater que les collectivités locales et leurs élus sont bien souvent au cœur de ses enjeux, par ce qui leur est imposé mais aussi par ce qui y est inventé, imaginé, créé. C’est pourquoi le CIDEFE a souhaité construire ces deux jours de formations pour prendre le temps de comprendre, d’analyser et de réfléchir sur ces questions qui traversent toutes les politiques locales et qui constitueront des enjeux majeurs pour les projets à venir. OBJECTIFS : – Comprendre les réformes récentes et en cours – Etat des lieux de la maternelle et des rythmes de l’enfant – Echanger autour de la question des inégalités scolaires – Réfléchir aux liens écoles/parents – Construire un projet commun entre temps d’école et temps de loisirs éducatifs – Elaborer des projets éducatifs de territoire pour 2020 Intervenants : Jacques Bernardin, Président du GFEN (Groupe français d’Education nouvelle) Hélène Cillières, collaboratrice du Sénateur Pierre Ouzoulias Paul Devin, responsable du syndicat des inspecteurs du syndicat FSU Christian Foiret, conseiller municipal de Saint-Jean-De-La Ruelle (45), Vanessa Ghiati, maire adjointe de Malakoff (92) Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers (92) Claire Leconte, professeur émérite de psychologie, université Lille 3 et chercheur en chronobiologie, laboratoire Psitec Christine Passerieux, rédactrice d’une revue sur l’école et ancienne enseignante, membre du GFEN Programme / inscription
Comité consultatif ANLCI 3 juin 2018 Jacqueline Bonnard L’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme (ANLCI) a été créée en 2000, sous la forme d?un groupement d’intérêt public, dans le but de fédérer et d?optimiser les moyens de l’État, des collectivités territoriales, des entreprises et de la société civile en matière de lutte contre l’illettrisme. Dans ce cadre, l’ANLCI mobilise et travaille avec et pour ceux qui agissent au niveau institutionnel et sur le terrain pour prévenir et lutter contre l’illettrisme. Son rôle est de définir des priorités d’action et d’accélérer leur mise en oeuvre : mesure de l’illettrisme, élaboration et diffusion d’un cadre commun de référence, impulsion et coordination de projets. Le GFEN est membre du comité consultatif de l’ANLCI et participe aux différentes réunions de ce comité. La dernière réunion s?est déroulée le 15 mai à la bibliothèque de la cité des sciences et de l’industrie. Les points abordés – Le projet de pacte national pour agir ensemble contre l?illettrisme : « de la dépendance à la liberté » qui se décline en 10 engagements : Ensemble de manière coordonnée et organisée Regarder la réalité en face Utiliser la définition commune de l?illetrisme Installer des comités consultatifs régionaux Créer un environnement inclusif pour que le numérique profite à tous Proposer un accompagnement de qualité Considérer l’accompagnement des personnes comme un investissement essentiel Réaffirmer le rôle central de l?action culturelle Agir dès le plus jeune âge et avec les familles Associer les personnes concernées – L’après-midi a été consacré à la présentation du projet « Détours et déclics » qui relate une vingtaine de projets portés par des associations locales qui interrogent la place de la culture pour permettre à ceux qui ne maîtrisent pas les codes linguistiques d’accéder aux ressources symboliques qui fondent le sentiment d’appartenance à la Cité. Deux supports ont été édités : un support écrit sous la forme d’un ouvrage édité par le Ministère de la culture, un film avec reportages, analyses, entretiens, contributions d’experts. Ce film réalisé par Philippe Worms : « Les orages, ça finit par passer » tourné dans des lieux très différents montre comment l’action culturelle peut provoquer chez une personne en difficulté linguistique un déclic pour découvrir d’autres façons d’être au monde, de retrouver confiance en soi, d’accroître son pouvoir d’agir tout en participant à la vie de la cité. Témoignages forts qui interpellent tout citoyen sensible au problème de l’illettrisme et tout pédagogue soucieux de faire réussir tous les élèves quel que soit son milieu social d’origine. Bande annonce : « Les orages, ça finit par passer… » écrit et réalisé par Philippe Worms à l’initiative du ministère de la Culture. « Oubliés de la réussite scolaire, taulards ou exilés, ils se trouvent souvent dans des situation d’exclusion ou de grande précarité. Tous ont en commun d’avoir participé à des projets culturels et artistiques menés par des structures et associations de terrain soutenues par le ministère de la Culture (Délégation générale à la langue française et aux langues de France) à travers deux appels à projets « Action culturelle et langue française ». A travers ces actions, les enjeux pour eux sont gigantesques. Avec leurs mots, leurs émotions, ils se sont confiés ici, afin que d’autres, peut-être, fassent le même chemin. Car, avec beaucoup de volonté, d’humanité, et le soutien de personnes engagées corps et âmes dans ce travail, « les orages ça finit par passer ». » Jacqueline Bonnard
Interventions du GFEN en Guyane 9 avril 2018 Valérie Pinton A l’invitation du SNUipp-FSU Guyane Jacques BERNARDIN est intervenu dans le colloque : « L’école est-elle capable de faire réussir tous les élèves » organisé par le SNUipp-FSU Guyane à l’hôtel Royal Amazonia de Cayenne et au Lycée Raymond TARCY de St Laurent, début mars (2018). « M. Bernardin est un spécialiste de l’entrée dans l’écrit à l’école. Il distingue deux catégories essentielles d’apprenants : les actifs-chercheurs et les passifs-récepteurs. L’analyse de leurs comportements s’appuie notamment sur la psychologie de Vygotski, Bruner, Piaget, Leontiev et Wallon. Le SNUipp-FSU se distingue d’autres syndicats car il s’interroge sur le coeur de notre métier : la pédagogie. Pour cela, nous avons besoin de confronter la recherche et la profession afin d’agir sur nos gestes professionnels et remettre du sens dans notre métier. […] » lire la suite A l’invitation de Sud Éducation Guyane Jean-Louis CORDONNIER et Pascal DIARD sont intervenus dans deux stages sur le thème : « Pédagogies émancipatrices » les 19-21 mars, à Saint-Laurent-du-Maroni et les 14-16 mars, à Cayenne. JT d’ATV Guyane, 14 mars 2018 Ils nous donnent à lire leur journal de bord : Cayenne, le 13 mars 2018Voici le GFEN embarqué pour la 3ème année consécutive en Guyane, invités par Sud Education. Cette fois-ci, comme il y a 2 ans, Jean-Louis Cordonnier et moi-même représentons le mouvement. Un week-end de préparation à Perpignan n’a pas été de trop pour proposer aux camarades de Guyane des pistes de démarches et d’ateliers : 17 en tout ! Nous étions chauds avant même de vivre sous un climat équatorial ! Mais cette année n’est décidément pas comme les autres ! Des changements significatifs se profilent, quelques effets de rupture aussi. Il faut savoir en effet que, tout juste après notre venue l’an passé (avec Christine Passerieux et Guillaume Hallier), la Guyane a connu 15 jours de lutte et d’effervescence. Allait-on pouvoir en mesurer les conséquences ou bien cela était-il retombé dans l’oubli du quotidien ? Dans nos premières conversations avec Hortensia, il semble que la grogne reprend face aux promesses non tenues, même si l’expérience historique des luttes sociales nous montre que, dans ce type de processus, il n’y a rien d’automatique à ce que le mouvement reparte. L’un des premiers changements a été, à l’initiative des syndicalistes, de dédoubler le stage : 3 jours à Cayenne du 14 au 16 mars, et 3 jours à Saint-Laurent du Maroni du 19 au 21 mars. A ce jour les inscriptions se montent à 47 pour Cayenne et 56 pour Saint-Laurent, tout degré d’enseignement confondu. Encore un effort et elles pourront atteindre les 130 de l’année dernière. En outre nous avons été précédés par Jacques Bernardin qui, invité par le SNUipp, a fait une conférence remarquée y compris dans la presse locale. Ce séjour commence alors sous les meilleurs auspices puisque notre première réunion d’organisation définitive du stage et d’élaboration des contenus comprend 12 personnes, en lieu et place des 5 de l’an passé ! C’est dire les attentes et l’impatience des camarades de Guyane !! C’est dire aussi à quel point la dynamique de ces formations syndicales autour de la pédagogie est chargée de sens, surtout quand il s’agit de viser l’émancipation sous toutes ces formes !! Et la première rupture advint !! Etienne, Eva, Hortensia, Anne-Claire s’engagent à animer des ateliers, avec ou sans notre participation. Nous sommes devenus enfin des personnes à ressources multiples, et non plus seulement des formateurs ; nous sommes dans un début d’autogestion, et non plus seulement dans un processus de transformation venue d’en haut ; nous sommes fidèles à notre recherche (travailler le paradoxe de l’enseignant-e qui consiste à tout faire pour disparaître) et à notre questionnement (« L’aide ? Comment faire pour qu’ils et elles s’en passent ? »). Mais cela va encore plus loin puisqu’Etienne propose de mener un atelier radio tout au long du stage ; et ça, Jean-Louis et moi, ne l’avions pas prévu. Nous sommes même à deux doigts d’y participer ! Je crois bien que nous allons nous laissertenter ! Hier encore Jean-Louis a travaillé avec Hortensia et Eva pour co-animer une démarche sur les langues créoles et le Petit Chaperon rouge. Demain je travaille avec Anne-Claire pour construire un atelier d’échanges de pratiques autour du nourrissage culturel inspiré des travaux de Serge Boimare. Ça bosse, ça coopère, ça s’auto-socio construit !! Voici donc le programme pour le stage de Cayenne qui s’intitule « Pédagogies émancipatrices » : Mercredi 9h-12h : Plénière (à quoi sert l’école ? réalisation d’une affiche par petits groupes) + débat mouvant (être prof c’est maîtriser parfaitement ce qu’on enseigne ; le prof est un modèle pour les élèves ; l’école émancipe les élèves ; les enfants ont besoin de l’école ; l’école est chargée de l’instruction, pas de l’éducation) et de 11h30 à 12h Etienne met en place son atelier radio. Jeudi : 9h-12h (théâtre de l’opprimé ; le petit Chaperon Rouge) et 14h-17h (Quadrilatères, Darwin) (atelier radio). Vendredi : 9h-12h (Jeanne Benameur et lire en polonais ; objection de conscience à la notation) ; 14h-15h30 (échanges de pratiques : nourrissage culturel selon Boimare) + plénière d’une heure trente de 15h30 à 17h. Mais il y a eu une deuxième rupture ! J’ai animé hier lundi une journée du PAF de Guyane pour le GFEN (« Gestion de classe et pédagogies spécifiques »), à la demande d’une IPR de Lettres-Histoire qui avait participé au 1er stage il y a deux ans ! Comme quoi les voies de la formation sont imprévisibles parfois ! Me voilà en présence de huit enseignant-es très motivé-es, de lycée pro mais aussi de collège, de lettres et d’histoire-géo mais aussi d’anglais. Un petit programme mijoté aux petits oignons : texte recréé avec écriture individuelle au final (suite au questionnement de Nadia après la réussite collective ! Sans compter la découverte par Fabiane de ses moments de décrochage parce que dès le départ elle avait trouvé « Le sultan » de Prévert violent, trop violent pour oser s’engager dans la recréation !), lecture silencieuse avec questions préalables sur Madagascar (Paul y avait enseigné 12 ans, et Nadia se posait la question des questions, donc …), lecture à dévoilement progressif (car Elodie, le midi à table, s’interrogeait sur comment faire entrer en lecture des élèves qui n’aimait pas ça, n’y trouvait aucun sens, ou ne savait pas lire tout simplement !), et, à l’arrache, le Code Noir en texte à trous, avec une recherche vite faite mais bien faite autour du 1er trou (Anaïs venait d’exprimer sa frustration à ne pas en avoir eu plus ! Philippe, sudiste convaincu, en profite pour informer du stage prochain). Autrement dit une dynamique de « ouf » à 8 ! Cerise sur le gâteau, discussion à bâtons rompus avec Laurent, à la sortie du stage, autour de ce qu’il anime avec ses élèves : je comprends alors que cet ancien directeur de prison devenu prof d’histoire en collège pratique le nourrissage culturel cher à Serge Boimare, sur le temps ritualisé du midi, avec sujet choisi par les élèves et « débat de preuves » (c’est moi qui le dit !). La passion d’enseigner se lit dans son regard ; je me souviens alors avec quelle force il prenait des notes pendant la journée, à quel point il me reprenait quand je me trompais dans une date ou le nom d’un roi, avec quelle écoute il participait aux discussions dans son groupe. J’avoue être reparti en grande forme, malgré les traces du décalage horaire ! Demain est un autre jour ! Pascal Lire la suite du journal
Regards croisés sur les pratiques en pédagogies actives, 21-23 mars 7 mars 2018 Valérie Pinton Colloque international organisé par la Cocof (Commission communautaire française) du 21 au 23 mars 2018 à Bruxelles Comment les pédagogies d’hier peuvent-elles nous éclairer sur l’école d’aujourd’hui ? Comment l’école d’aujourd’hui peut-elle préparer les citoyens de demain ? Avec l’intervention de Jacques Bernardin et Jacqueline Bonnard. Le site du colloque
Intervention de Sylvie Chevillard « Osez tâtonner, se tromper, expérimenter à l’école maternelle : Pourquoi ? Comment ? » 31 mai 2017 Valérie Pinton Lundi 29 mai 2017, à Nevers dans le cadre de l’ Université de printemps du SNuipp 58, 29 et 30 mai 2017 Invitée par le SNUipp de la Nièvre, Sylvie Chevillard (GFEN) a déroulé une démarche d’apprentissage permettant de passer du registre sensoriel au registre langagier avec une trentaine d’enseignant.e.s du 1er degré travaillant en maternelle mais aussi au cycle 3, en SEGPA ou en ULIS, débutant.e.s et chevronné.e.s ou étudiantes de master 2. Les collègues ont vécu personnellement une démarche d’apprentissage qu’ils/elles pourront ré-investir professionnellement. C’est sur ce principe d’homologie que les participant.e.s ont pu toucher, manipuler, puis parler, catégoriser, penser et enfin créer et échanger. La démarche est décrite dans un article de la revue Dialogue n° 150. En voici des extraits. La démarche Etape 1/ Mise en situation À partir de la manipulation provoquant des sensations, des images, des émotions… il s’agit, individuellement, de rechercher des objets choisis en opposition, par paires contraires, qu’il faudra évoquer par des mots ou expressions. Sont cachés sous une nappe toutes sortes de laines, tissus, papiers et objets du quotidien comme grilles, hachoirs, boites, couverts, jouets de formes, volumes et surfaces divers… Une mise en commun des mots est faite dans chaque groupe, ce qui permet un premier échange, argumentation, catégorisation des contraires par le langage qui structure la pensée. Etape 2/ Récolte de mots, d’expressions, issus de sensations, d’émotions, d’images rencontrées La liste de couples de mots ou d’expressions exprimant ces oppositions, ces contraires, est recueillie collectivement. Nommer individuellement et collectivement selon des vécus singuliers permet de confronter des manières de dire en lien avec les pratiques langagières déjà là, différentes selon le milieu d’origine et de construire du référent commun à partir d’une situation vécue par chacun et par tous dans ce milieu qu’est la classe. Etape 3/ Production d’une structure La construction d’une structure par le groupe, en ayant préalablement réfléchi à propos des objets rapportés par chaque membre, pour choisir un « titre » à l’oeuvre commune, va être réalisée dans des échanges sur le but, les techniques, les ajouts, les suppressions… autant de problèmes à résoudre collectivement. Etape 4/ Présentation des productions La socialisation des oeuvres est un moment important car elle permet de prendre du recul sur les productions de groupe, de mettre en relation les vécus des uns et des autres et de renforcer le pari du « tous capables » par l’exposition des groupes. L’analyse Cette dernière phase est très importante car elle permet de faire collectivement l’analyse de l’atelier. Sylvie Chevillard a développé la réflexion sur le développement du langage et le passage des pratiques langagières familiales (pour communiquer) aux pratiques langagières scolaires (pour comprendre le monde, soi et les autres). « L’exigence de mise en mots permet le travail sur le langage s’appuyant sur les divers modes de pensée. La systématisation de cette pratique permet aux enfants les plus éloignés des manières de dire de l’école de construire des pratiques langagières scolaires ». Pour approfondir des pistes pour la classe, on peut se reporter à ces deux références : Sylvie Chevillard, « Des manipulations sensori-motrices aux activités de langage et de création », Dialogue n° 150 Pour que la maternelle fasse école, octobre 2013. Sylvie Chevillard, « Du sensoriel au langagier », dans GFEN, Pratiques de réussite pour que la maternelle fasse école, Chronique Sociale, 2011. L’université de printemps du SNUipp58 s’est prolongée ensuite avec les interventions de spécialistes de l’EPS, des mathématiques et de la grammaire. Reportage Isabelle Lardon
« L’école et les élèves des milieux populaires. Réduire les inégalités vers la réussite de tous ! » 23 mai 2017 Valérie Pinton 1ère Université d’Automne du SNUipp de Haute-Garonne ESPÉ de Toulouse 28 avril 2017 Interventions du GFEN A Toulouse le SNUipp a fait intervenir le GFEN dans un stage de formation syndicale le Vendredi 28 avril 2017 sur le thème : « L’École et les élèves des milieux populaires. Réduire les inégalités vers la réussite de tous ! » 115 professionnels de l’école primaire (tous niveaux) ont participé le matin à une conférence de Jacques Bernardin avec échanges, et l’après-midi vécu et analysé un atelier d’éducation nouvelle (cf. ci-dessous). Une occasion donc de faire le point de la recherche sur le rapports au savoir des élèves milieux populaires et de définir des axes de travail pédagogiques, puis d’explorer, de s’approprier des outils du GFEN dans différents domaines, de réfléchir aux possibles réinvestissements et ainsi dégager des pistes pour la transformation de l’école. Un moment intense et riche de rencontre, de formation, de questionnement, de mobilisation individuelle et collective pour une autre école nécessaire et possible. Cette journée élaborée coopérativement entre militants syndicaux et pédagogiques a été plébiscitée par tous (organisateurs et participants) et tout le monde s’est donné rendez-vous l’an prochain, peut-être même sur deux jours. Notre intervention GFEN s’est focalisée sur les orientations suivantes : lutter contre les inégalités (scolaires…) c’est rompre avec les fatalités du monde. Tous capables…de le devenir, à quelles conditions ? Quels sont les principes, les pratiques qui permettent de faire réussir en compréhension, re-mobiliser tous les élèves ? Comment réhabiliter l’estime de soi ? Comment faire avec les différences sans générer des inégalités ? Comment faire vivre le savoir comme aventure humaine ? Les 6 ateliers proposés : – Atelier d’arts plastiques réalisable à tout âge : à partir de photocopies de divers matériaux, produire des « tablotins ». – Atelier d’écriture pour découvrir les processus de création. Écrire seul avec l’aide des autres. – UNE CLASSE DIFFICILE : comment s’en sortir ? A partir d’une situation vécue dans une classe, inventer et construire des possibles. – Technologie : de l’objet au principe incorporé. Une occasion de travailler sur tout ce qui peut faire sens pour les élèves. – L’accord des participes passés, quelle histoire ! ? Ou comment engager les élèves à la conquête de leurs savoirs en orthographe. – Maths-sciences : du familier à des situations qui interrogent pour comprendre. A la recherche du temps perdu et de ses savoirs. Alain MIOSSEC La conférence de Jacques BERNARDIN L’école face aux inégalités Jacques BERNARDIN (GFEN) Ce que vivent certains parents… La pauvreté en France… 14,1 % de la population (3,6 M de mal logés) Une pauvreté qui progresse 14,2 % en 2014 (remontée après baisse en 2012-2013) Montée de la précarité recul des CDI // Hausse des CDD – Intérim Plus de familles monoparentales 12,4 % en 1990 – 16,9 %en 1999 > 20,9 % en 2009 La pauvreté selon le type de ménage en 2012… 20 % des familles monoparentales Un psychologue qui exerce depuis 27 ans à la PMI de la cité Franc-Moisin de Saint-Denis constate : « Les familles sont différentes, elles sont désormais souvent monoparentales, les pères sont parfois absents et les mères, de plus en plus isolées. Les cellules familiales, la société de base dans les quartiers, la cohésion sociale au sens populaire du mot, tout cela se fissure, se désarticule. Les gens se retrouvent face à eux-mêmes et, pour trouver de l’aide, ils n’ont plus que les institutions publiques comme les nôtres. » (21 fév. 2017) Quelles incidences éducatives ? Essayons d’explorer les conséquences de ces conditions de vie sur la façon dont les enfants sont initiés à la réalité. Cela pourrait expliquer certains comportements… La construction d’un rapport au monde… Sorties limitées, crainte de l’inconnu. Le manque de ressources, l’isolement, la perception dévalorisée de son statut conduisent à préférer les lieux et les relations de proximité à ce qui est — ou apparaît — lointain et inconnu. On note ainsi, dans les quartiers populaires, une tendance à l’enfermement dans le familier et l’entre soi par crainte de ne pas « se sentir à sa place » : beaucoup d’enfants/élèves n’ont pas « passé le périph’ »… Si on y ajoute les préférences en matière de loisirs, on pourrait parler d’une relative clôture culturelle. Or, la curiosité est un moteur central des apprentissages. Surinvestissement affectif. Dans un monde rude, l’affection des enfants est un rempart à la détresse et à l’effondrement. Cela pourrait expliquer le comportement de surprotection à la maison et parfois à l’égard de ce qui se passe au-dehors : certains parents ont tendance à « couvrir » l’enfant pour le protéger, se protégeant ainsi de ce qui est perçu comme agression. Ce surinvestissement affectif peut maintenir l’enfant dans l’immaturité, la toute-puissance infantile. Chacun a constaté la quête affective de certains élèves à notre égard, alors que le rapport pédagogique exige plus de distance pour que la réflexion ne soit pas excessivement parasitée par les affects. Ou parfois, la difficulté de certains à gérer leur frustration devant ce qui résiste, à se confronter à des normes (de conduite ou d’orthographe). Repères instables. La montée en puissance du travail précaire, l’imprévisibilité du lendemain installe dans l’urgence du présent, contribuent à faire primer la réalité palpable de l’ici et maintenant sur l’anticipation d’un avenir trop incertain, voire impensable. Ce qui compte d’abord, c’est le quotidien, l’ici et maintenant tangible, dans une gestion à court terme. Or, les apprentissages intellectuels ne se maîtrisent jamais du jour au lendemain : ils nécessitent anticipation, persévérance sur une certaine durée. Insécurité psychique. L’incertitude des horaires de travail, de la présence des adultes voire de leur comportement, perturbé par les conditions de vie, le cadre flou sont des facteurs d’inquiétude, de tension, d’insécurité psychique : l’agitation pourrait n’être que le symptôme de l’angoisse que génère le sentiment de n’être sûr de rien, l’inhibition étant une autre façon de se protéger vis-à-vis de l’inconnu. Expérience du monde réduite ; manque de confiance en soi ; passivité ou agitation ; sentiment d’indignité voire honte : voilà comment certains enfants nous arrivent, pas toujours constitués en élèves. … et d’un rapport à l’école […] Lire la suite de la conférence
Première Biennale internationale de l’éducation nouvelle (2017) 6 septembre 2016 Valérie Pinton Première biennale internationale de l’éducation nouvelle du 2 au 5 novembre 2017, Chasseneuil-du-Poitou (86) à l’école supérieure de l’éducation nationale (ESENESR) Présentation Compte-rendu La biennale, quelques modalités pratiques La biennale commence le jeudi 2 novembre à 14h pour se terminer le dimanche 5 novembre à 12h. – Lire le communiqué de presse – Le programme de la biennale Cette biennale est un moment de réflexions et d’échanges entre les militants des six associations organisatrices. Certains trains ont été fléchés et des navettes seront à disposition des participants qui arriveront en gare de Poitiers. Ceux qui arriveront à la gare TGV du Futuroscope se rendront à pied à l’ESEN. En ce qui concerne l’hébergement, à réception du paiement de l’inscription, les participants recevront leur affectation dans un des deux lieux d’hébergement. Pour tout renseignement complémentaire : isabelle.lardon@gmail.com jacqueline.bonnard37@orange.fr Alors à bientôt de vous accueillir. A l’initiative de six mouvements d’éducation nouvelle ou s’inspirant de ses principes : les CEMEA, le GFEN, l’ICEM-Pédagogie Freinet, le CRAP-Cahiers pédagogiques, la FESPI (établissements scolaires publics innovants) et la FI-CEMEA (fédération internationale). voir leur présentation Choix et orientations des mouvements organisateurs de la biennale CEMEA ICEM-Freinet FESPI GFEN CRAP-Cahiers pédagogiques FICEMEA L’éducation nouvelle aujourd’hui : l’engagement des mouvements Les six associations organisatrices de la biennale présentent chacune un texte sur leur positionnement dans l’éducation nouvelle. Déconstruire le présent, inventer l’avenir – GFEN lire Egalité et innovation – CEMEA lire L’Education Nouvelle face au raccrochage scolaire : quels apports, quelles limites, quelles questions ? – FESPI lire Comment l’esprit de l’Education Nouvelle se transmet-il ? – CRAP lire
8ème séminaire professionnel OZP – la formation en REP 11 décembre 2015 Jacqueline Bonnard « La formation des personnels en éducation prioritaire » samedi 5 décembre 2015, à Paris Cette journée s’adressait à tous les acteurs et partenaires de l’éducation prioritaire et plus particulièrement aux pilotes (Principaux, IEN, Correspondants académiques) et aux coordonnateurs, professeurs référents, (ex-)préfets des études. Après la présentation de la formation en REP faite par Marc Bablet (chef de bureau de l’éducation prioritaire à la DGESCO), une première table ronde a eu lieu sur la thématique «Formateur en REP, un nouveau métier ». L’après-midi, une table ronde animée par Didier Bargas (IGEN honoraire) a réuni Jacques Bernardin (président du GFEN), Patrick Picard (Centre Alain Savary) et Alain Ponthet, IA- IPR, coordonnateur éducation prioritaire sur l’académie de Créteil. Les interventions L’intervention de Jacques Bernardin Les ressources pour la formation en éducation prioritaire Les formateurs académiques ont précédemment évoqué les limites des actions de formation ponctuelles, à candidatures individuelles et trop exclusivement « théoriques ». Notre expérience à ce sujet confirme ce point de vue et nous a conduits à dégager, au-delà de la diversité, des invariants opératoires faisant principes. Des principes organisateurs Former, ce n’est ni informer (ce à quoi réduit un temps de formation trop court), ni conformer (à de « bonnes pratiques » qui vaudraient quelles que soient les situations et l’esprit qui les anime), mais transformer le rapport au métier. Comment opérer cette transformation ? – En interrogeant les impensés, les catégories de perception et de jugement ainsi que les modalités d’action usuelles qui -à l’insu des acteurs- perpétuent les inégalités ; – Ceci par le biais de pratiques vécues et analysées, révélant à chacun que des possibles existent, à portée de main, amorçant ici et maintenant le travail d’équipe (dont on parle beaucoup mais qu’on pratique trop peu) ; – Le tout inscrit, autant qu’il est possible, dans une temporalité propice aux essais, aux transpositions créatrices, aux reprises réflexives les mettant à distance pour en formaliser les éléments opératoires comme les limites éventuelles, dans un processus de développement professionnel simultanément individuel et collectif. Soucieux de cohérence entre moyens et finalités, il nous apparaît essentiel que les pratiques de formation soient en phase avec ce qui est recherché pour les classes, aient une certaine homologie. Cherchant à concilier liberté pédagogique et inscription dans un cadre institutionnel fixant des missions prioritaires, nous sommes pour une formation qui interroge sans culpabiliser, qui propose sans prescrire, qui s’adresse à chacun tout en amorçant les conditions d’un réel travail d’équipe. Télécharger l’article Dans son intervention de clôture, Olivier Hunault (IGEN) aborde la question d’un enseignement explicite et d’une formation explicite. Ces deux points ont été évoqués à de nombreuses reprises tout au long de la journée. Il insiste sur la nécessité de former explicitement les enseignants et de ne pas seulement les inviter à former explicitement leurs élèves. Il regrette qu’on entende encore parfois des formateurs ou des inspecteurs dire qu’il ne faut surtout jamais rien donner d’utilisable en classe par les enseignants, mais qu’il faut les laisser construire eux-mêmes tous leurs outils. Il faut au contraire donner à voir ce qui est efficace, montrer des outils qui fonctionnent, en explicitant pourquoi cela est efficace. Le rôle du formateur académique doit être de fournir des éléments concrets et utilisables dans un premier temps, en particulier à des professeurs contractuels ou débutants, en explicitant pourquoi ils ont été construits comme ils le sont et en quoi ils peuvent répondre aux différents besoins des élèves. Lire l’article Marc Douaire, président de l’OZP conclut cette journée en soulignant l’importance de la question de la formation en REP. Il en rappelle les grands principes tout en les articulant avec les défis posés à l’école aujourd’hui : une politique de l’éducation prioritaire conçue comme fer de lance d’une réelle refondation de l’Ecole. Lire l’article
8ème séminaire professionnel OZP des acteurs et pilotes de l’éducation prioritaire, 5 décembre, Paris 27 octobre 2015 Valérie Pinton « La formation des personnels en éducation prioritaire » samedi 5 décembre 2015, à Paris Le compte-rendu de la journée Chaque année en décembre depuis 2008, l’OZP organise un séminaire professionnel pour des acteurs ou des métiers spécifiques à l’éducation prioritaire. Cette année, ce séminaire aura lieu le samedi 5 décembre de 10h à 16h30 à Paris : Lycée Paul Bert, 7-8 rue Huyghens (14ème) Métro Vavin, ou Montparnasse ou Edgar Quinet Cette journée (gratuite) s’adresse à tous les acteurs et partenaires de l’éducation prioritaire et plus particulièrement aux pilotes (principaux, IEN, Correspondants académiques) et aux coordonnateurs, professeurs référents, (ex-)préfets des études.. LE PROGRAMME 9h30 — Accueil 10h-11h : Intervention de Marc Bablet, chef du bureau de l’éducation prioritaire à la DGESCO : La politique de formation en éducation prioritaire 11h15- 12h30. Table ronde : Formateur en REP, un nouveau métier, avec : – Arbya Eichi, formatrice académique Rep+ à Gennevilliers et Nanterre ( 92 ). – Jean-Pierre Fournier, formateur académique REP+ à Paris – Nicolas Leyri, coordonnateur REP+ à Orly Repas libre 14h-15h30 : Table ronde : Les ressources pour la formation en éducation prioritaire, avec : – Jacques Bernardin, président du GFEN, – Patrick Picard, directeur du centre Alain Savary 15h30-16h15 : Intervention de clôture par Ollivier Hunault, Inspecteur général de l’éducation nationale (Groupe éducation prioritaire) 16h15-16h30 : Conclusion du séminaire par Marc Douaire, président de l’OZP
Retour sur la « Journée de la fraternité à l’Ecole » du Café Pédagogique du 21 mars 23 mars 2015 Valérie Pinton Le Café pédagogique organisait La Journée de la fraternité à l’Ecole Samedi 21 mars 2015 « Quelle pédagogie pour vivre ensemble ? » Les pratiques pédagogiques peuvent-elle lutter contre les pesanteurs sociales et instaurer le vivre ensemble ? La Journée de la fraternité à l’Ecole, organisée par le Café pédagogique, réunit la fine fleur des mouvements pédagogiques pour indiquer des pratiques pédagogiques qui encouragent la collaboration et permettent de dépasser les rôles sociaux. Animée par Gilbert Longhi, la table ronde réunit Agnès Baranger, enseignante du mouvement Icem Freinet, Pascal Diard, membre du GFEN et professeur d’histoire-géographie , Philippe Goémé, enseignant des micro-lycées, formateur Espe et membre de l’Observatoire international de l’éducation et de la prévention, Sabine Gessain, enseignante Freinet. Ils sont épaulés et interpellés par de nombreux intervenants dans la salle représentant de nombreux courants pédagogiques. Du travail sur soi au travail sur la loi de la classe, se dégage une certitude : il faut dépasser les a priori et donner sa place à l’altérité. Tout un travail. Lire la suite de l’article du Café Pédagogique Extrait : Prendre en main son destin avec la pédagogie de projet ? Pascal Diard, Gfen, milite pour un enseignement libérateur, qui permette aux élèves de prendre conscience des barrières sociales pour les renverser. « IL faut d’abord changer le regard sur els élèves, croire qu’ils sont capables de changer », et aussi croire qu’ils peuvent transformer leur condition social. Pour cela le savoir est une arme qui s’utilise dans la pédagogie de projet. Il donne des exemples de projets qui ont amené les élèves par exemple à travailler avec des géographes sur leur ville dans une optique de transformation. « Il faut apprendre à faire société dans la classe en les amenant à envisager une transformation de leur condition sociologique ». La pédagogie de projet est saluée dans la salle par plusieurs mouvements, comme l’Agas, qui se plaignent de leur faible place dans la formation des enseignants.
Quand les associations et mouvements pédagogiques du CAPE poussent la porte des ESPÉ 1 novembre 2014 Jacqueline Bonnard Intervention du GFEN à l’ESPE de Bordeaux Dans le cadre du partenariat entre le CAPE et l’ESPE de Bordeaux, une intervention menée par les mouvements pédagogiques membres du CAPE a pu avoir lieu le vendredi 17 octobre à l’ESPE de Bordeaux. Intervention qui s’adressait à 450 fonctionnaires stagiaires en Master 2. Après une matinée de conférence assurée par M. Jacques Mikulovic, Directeur de l’ESPE, les 450 étudiants ont pu se répartir dans les 19 ateliers animés par des partenaires du CAPE. Cinq ateliers ont été animés par le GFEN, l’élève et son travail dans une activité numérique l’élève et ses attentes l’élève et les textes scolaires l’élève et l’écrit à l’école l’élève et l’articulation du travail individuel et du travail collectif. Nous ne sommes pas des formateurs institutionnels. Nous présentons pour la profession un travail associatif de qualité qui doit être présenté comme une ressource du métier. L’apport associatif brise les solitudes des professionnels, et permet d’évaluer différemment les obstacles rencontrés. Les ateliers proposés par le CAPE Formation à l’ESPE de TOULOUSE mardi 8 et mardi 14 octobre 2014 Une formation en direction d’étudiants en master 2 IPBEP , « Métiers de l’Intervention auprès de Publics à Besoins Educatifs Particuliers ». Ces étudiants se projettent dans un métier qu’ils auront à construire, basé sur cette notion aux multiples facettes : la médiation. Mais qu’est ce qui fait médiation pour l’éducation nouvelle ? Peut-on parler de médiation d’éducation nouvelle ? Deux démarches ont d’abord permis, l’une d’étayer puis de verbaliser sur le concept de médiation, l’autre de vivre une médiation dans un domaine inattendu, les arts plastiques… lire l’article Stéphanie FOUQUET