« Contre les fanatismes, pour la liberté d’expression » 3 novembre 2020 Valérie Pinton Contre les fanatismes Pour la liberté d’expression octobre 2020 La liberté d’expression, la liberté de pensée et la liberté de culte, obtenues après de longues luttes et piliers de notre République, sont à défendre plus que jamais. Ces libertés supposent le respect mutuel des convictions de chacun dans le cadre de la laïcité. A cet égard l’assassinat de Samuel PATY, professeur d’Histoire-Géographie décapité, le 16 octobre 2020, pour avoir accompli sa mission pédagogique sur les libertés auprès de ses élèves de Conflans-Sainte-Honorine, est une attaque contre nous tous et nos libertés. Ce nouvel assassinat endeuille les défenseurs de la liberté d’expression et saisit d’effroi l’ensemble de la société française. Un acte aussi atroce contribue à une stratégie de la tension et de la peur dont les éléments sont hélas connus : fanatisme pseudo religieux de l’islamisme qui bafoue les valeurs de l’Islam, appel à un choc de civilisation, grignotage des libertés publiques au prétexte de garantir la sécurité de tous et de remporter la guerre contre le terrorisme. Une bataille cruciale, qui concerne les lignes de fracture françaises, est engagée. Des incendiaires voudraient enraciner en Europe un clivage opposant entre elles des fractions de la population définies en fonction de leur origine, de leur culture et de leur religion. Or le principal problème de notre société, en mal de solidarité, est que les inégalités se creusent de plus en plus et que les discriminations prospèrent. Dans ce contexte, former à la liberté de penser, au respect de l’autre et à la citoyenneté est décisif pour la démocratie. Tel est, notamment, le rôle des enseignants que nous tous et l’État doivent soutenir pour former les citoyens de demain à l’esprit critique et telle était la mission assumée par Samuel PATY. Pour honorer sa mémoire et poursuivre son engagement nous ferons tout pour que les partisans d’une société émancipée et solidaire s’unissent, avec notamment les citoyens de confession musulmane, contre l’obscurantisme de l’islamisme mortifère. Refusons son piège infernal. Ont signée pour l’instant cet appel : Ligue de l’enseignement-FAL72, FSU72, Génération.s, CEMEA, LDH72, RESF72, EELV Sarthe, ATMF Le Mans, ATTAC72, FCPE72, France Insoumise, UD-CGT, Partie de Gauche, Ensemble72, NPA, MODEM72, Collectif Pour une Terre Plus Humaine, la CIMADE, Les Francas, AFPS Sarthe, GFEN72.
Baisse de la subvention du MEN – Le GFEN écrit au Ministre 18 septembre 2020 Valérie Pinton Suite à la baisse drastique de la subvention du Ministère de l’éducation nationale qui met en danger l’équilibre financier de notre mouvement, le Secrétariat Général a adressé au ministre ce courrier : Ivry-sur-Seine, le 10 septembre 2020 Monsieur le Ministre, Accusant réception de l’avis de subvention de votre Ministère, nous nous étonnons de la baisse inattendue de 30 % de la somme allouée qui fragilise l’équilibre financier de notre association. Nous attirons votre attention sur le fait qu’une part importante de nos ressources financières est liée à l’encadrement de formations dans et hors de l’Education nationale dont le planning est fortement perturbé avec beaucoup d’incertitude pour les actions à venir. La période de confinement a été délicate pour nous : annulation ou report des actions de formation au sein de l’institution, regroupements associatifs empêchés en raison des mesures sanitaires, obligation de télétravail pour les salariés … Néanmoins nous n’avons pas eu recours aux aides gouvernementales (chômage partiel, loyer différé, aide aux associations…) pour les dépenses fixes de structure. Au sortir de cette crise notre association a plus que jamais besoin d’équilibrer ses finances et cette réduction drastique vient directement impacter notre activité mettant en péril la pérennité de nos projets dès cette rentrée scolaire. Si nous nous félicitons de la masse horaire du bénévolat dans notre bilan, celle-ci ne pourrait avoir lieu sans le recours au travail de nos trois salariés. Deux personnes assurent l’infrastructure nécessaire : administration, communication, comptabilité ; le personnel détaché fédère des actions de formation. Cette baisse brutale de subvention ne nous permet plus d’envisager le maintien de ces trois emplois. Elle génère une incompréhension de la part de nos adhérents très investis auprès des publics les plus fragiles : décrochage scolaire, encadrement des jeunes en rupture, aide aux jeunes enseignants et animateurs de loisirs, aide aux devoirs… Reconsidérer de façon positive le montant de notre subvention, serait une reconnaissance de l’investissement de ceux qui sont au plus près des publics en difficulté. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux, Monsieur jacques BERNARDIN, Président du GFEN et le Secrétariat Général Collectif Télécharger la lettre
Communiqué unitaire « Agir pour l’École » : ni pendant l’année scolaire, ni pendant les vacances ! 16 juin 2020 Valérie Pinton Communiqué unitaire, 15/06/2020 « Agir pour l’École » (*) : ni pendant l’année scolaire, ni pendant les vacances ! Dans le contexte sanitaire que nous connaissons, où les enseignements ont dû se faire à distance à partir du 13 mars dernier, l’association « Agir pour l’école » tente de présenter son opération « un été pour préparer le CP » comme la solution miracle, « au chevet » des futur-es élèves de CP de certains quartiers populaires. Ce projet de « vacances apprenantes » pourrait se déployer dans plusieurs endroits (dont le Nord et le Pas-de-Calais) avec l’objectif affiché de « permettre aux enfants de Grande Section de maternelle en REP/ REP+ de rattraper le travail de la phonologie, habituellement mené en mars-avril en GS, au mois de juillet, grâce aux outils numériques de l’association. » A une période de trois semaines de stage, tous les matins de juillet, encadrée par des membres de l’association aux compétences pédagogiques non reconnues, succéderait une période de cinq semaines de sessions courtes et quotidiennes à la maison, sur support numérique. Contournant ainsi la résistance des enseignant-es, « Agir pour l’Ecole » veut s’adresser directement aux parents et s’appuyer sur l’enseignement distanciel qui continue d’isoler les élèves. Les organisations signataires rappellent qu’Agir pour l’École, contrairement aux mouvements d’éducation populaire, n’est pas agréée comme association complémentaire de l’École et que ses protocoles suscitent de nombreuses réserves et critiques : la focalisation de l’enseignement de la lecture sur la seule dimension phonologique, l’entraînement mécanique à l’oralisation de syllabes et pseudo-mots coupé de tout objectif de compréhension, la mise en oeuvre de protocoles techniques sans lien avec la culture écrite n’offrent qu’une entrée appauvrie dans l’univers de l’écrit à des enfants qui en sont déjà très éloigné-es. L’efficacité présumée de la méthode n’a jamais fait l’objet d’une validation scientifique indépendante ou issue de l’institution. Toute méthode fondée sur une individualisation excessive comme celle prônée par Agir pour l’École accentue les inégalités. Au sortir de longs mois où toutes et tous les élèves ont été éloigné-es, et parfois complètement coupé-es de l’école, ce type de protocole, en lieu et place de vacances qui pourraient être source de découvertes culturelles et de pratiques éducatives enrichissantes et émancipatrices, ne manquera pas de reconvoquer le même type de difficultés que beaucoup d’enfants et leurs familles ont rencontré lors du confinement (conflits intrafamiliaux autour du travail scolaire, évitement, décrochage…). Ce protocole est contreproductif pour des enfants qui ont droit à de vraies vacances et ont avant tout besoin de ressourcer leur envie d’apprendre par la socialisation et l’ouverture, en particulier dans les accueils collectifs de loisirs et colonies de vacances proposés par les acteurs et les actrices reconnu-es de l’Éducation Populaire. Enfin, le dispositif « un été pour préparer le CP » est présenté aux municipalités opératrices des « vacances apprenantes » par les services de l’Éducation nationale : il est inadmissible que l’institution puisse faire la promotion d’Agir pour l’École. Les organisations co-signataires dénoncent avec force ces pratiques contraires à la déontologie et aux valeurs du service public, tout entier mobilisé pour préparer une rentrée 2020, qui pourra compter sur le professionnalisme des enseignant-es, comme sur celui des acteurs et actrices de l’éducation populaire. Nous appelons les élu-es à bien se renseigner sur ce projet avant de valider un dispositif qui maintient les enfants des quartiers populaires dans des apprentissages appauvris, très éloignés de l’ambition partagée de les faire accéder à une culture commune. De même, nous appelons les personnels de l’Éducation nationale à résister aux pressions exercées par « Agir pour l’École » ou par l’institution elle-même dans ou autour de l’École. (*) « Agir pour l’École « , association subventionnée par d’importants fonds privés dont des entreprises du CAC 40 : AXA, HSBC, Suez etc. Signataires :CEMEA – CRAP – CGT Educ’Action – GFEN – FCPE – ICEM Pédagogie Freinet – JPA – Ligue de l’Enseignement – SE UNSA – SGEN CFDT – SNPI FSU – SNUipp FSU – Sud Education
Sauver le secteur associatif et d’éducation populaire et maintenir le droit aux vacances pour toutes et tous ! 25 mai 2020 Valérie Pinton Le GFEN est signataire de ce texte collectif. Nous avons besoin des millions de bénévoles et des milliers de salarié.e.s qui assurent des missions d’intérêt général dans nos associations d’éducation populaire et d’éducation nouvelle. Nous dénonçons les « vacances apprenantes » et militons pour la sauvegarde du secteur associatif. Sauver le secteur associatif et d’éducation populaire et maintenir le droit aux vacances pour toutes et tous ! Avec la crise sanitaire, les associations jeunesse et d’éducation populaire sont menacées. L’arrêt ou la réduction d’activité même temporaire de ces structures met en danger l’accompagnement quotidien de millions de jeunes, avec des conséquences qui peuvent devenir dramatiques sur les parcours individuels et sur la cohésion sociale. On parle ici des centres de loisirs, des centres socioculturels, de l’action culturelle populaire, des centres et séjours de vacances, des classes transplantées, des habitats jeunes (FJT), des actions de mobilité internationale, d’animation scientifique, de formation à l’animation, de sport pour tous et toutes, d’accompagnement à la scolarité, d’accompagnement des projets, de prévention, des associations de quartier… L’éducation populaire est dans le quotidien de beaucoup d’entre nous ou de nos enfants ; c’est avant tout un vecteur de lien social et de construction du collectif, au coeur des territoires urbains comme des territoires ruraux. En France, le secteur représente aussi près de 6 millions de bénévoles et 680 000 salarié.e.s, qui risquent leur emploi et la dégradation de leurs conditions de vie déjà souvent précaires en temps normal. Une partie importante des activités étant stoppées depuis le début du confinement, la crise aura quoi qu’il arrive un impact énorme sur le secteur. Pour autant, passé le confinement, nous aurons besoin de nos associations pour répondre aux besoins essentiels de la population et de la société, en premier lieu la garde des enfants et leur indispensable ouverture sociale et culturelle. Nous sommes également les garants du maintien d’un droit aux vacances pour tous les jeunes de France. En ce sens, nous refusons l’éventualité de leur infliger la «double-peine » du confinement au printemps et du rattrapage scolaire pendant l’été.Les pertes totales sont difficiles à prévoir, et dépendrons grandement du plan de déconfinement et d’éventuels rebonds. L’estimation à ce jour se situe autour de 500Millions d’euros mais pourrait se multiplier en fonction du déroulement de l’été et de la rentrée de septembre.Les mesures économiques de l’Etat et les aides des collectivités déjà engagées ne suffiront pas à maintenir les structures la tête hors de l’eau et à assurer les missions d’intérêt général qui leur sont confiées. C’est pourquoi nous demandons au Gouvernement de : Garantir le droit au vacances pour tous les jeunes en maintenant les activités pendant l’été : les activités et départs en vacances avec les associations jeunesse et d’éducation populaire doivent être maintenus pour l’été 2020,avec la mise en place de mesures spécifiques permettant d’évoluer dans des conditions sanitaires exemplaires. Reporter le Service National Universel d’une année et réaffecter les fonds de2020 aux activités jeunesse : au vu du contexte, il semble difficile voire irresponsable de maintenir le SNU en 2020, peut-être même plus d’actualité. Nous demandons donc un report à 2021. Le budget national de 30 millions d’euros dédié doit pouvoir être réaffecté pour un plan de sauvetage du secteur associatif jeunesse et de l’éducation populaire. Prendre toutes les mesures économiques nécessaires à la sauvegarde du secteur jeunesse et éducation populaire en France, et plus largement du secteur associatif. Ces mesures pourront passer par l’abondement des fonds de solidarité déjà créés dans de nombreux territoires par les collectivités locales, et des subventions exceptionnelles aux fédérations d’éducation populaire, afin d’assurer le maintien et/ou la reprise des activités dans les meilleures conditions. Les 70 premiers signataires… Philippe Meirieu, Chercheur essayiste – Etienne Butzbach, Vice président Ligue de l’enseignement – Jean Luc Cazaillon, Directeur Général des Cemea – Michel Le Direach,Président National UFCV – Matthieu Cahn, Président de l’ANACEJ – Gérard Aschieri,Membre du CESE – Jean Karl Deschamps, membre du CESE – Jean Louis Cabres pine,Membre du CESE – David Cluzeau, Délégué Général du CNEA – Miguel Benasayag, Collectif malgré tout – Dounia Bouzar, Anthropologue – Karine Meslin, Sociologue – Jean PaulDelahaye Inspecteur Général honoraire de l’éducation nationale – Saïd Bouamama,Sociologue – Françoise Lorcerie, Directrice de recherche émérite au CNRS – SebastienUrbanski, maître de conférence- – David Cormand, Eurodéputé — Mounir SATOURI, Député européen – Marie Toussaint, Eurodéputée – Régis Jouanico, Député de la Loire – Boris Vallaud, Député des Landes — Gérard Filoche, Syndicaliste – Henri Arevalo, Président du Conseil fédéral EELV – Eva SAS, Porte parole nationale EELV – Bernard Combes, Maire deTulle, Eric Piolle, Maire de Grenoble – Jacques Boutault, Maire du 2e arrondissement deParis – Florence Lacaze, CESER Pays de la Loire — Jessy Cormont, sociologue(P.H.A.R.E pour l’égalité) – Arlette Tapiau, Présidente ligue de l’enseignement des Landes- Ghania Boucekkine, Présidente Maison internationale de Rennes – René Jouquand,Président Ligue de l’enseignement Ille et Vilaine -Eric Favey, Président Ligue del’enseignement Isère – Yves Pouzaint, Président Ligue de l’enseignement Loire Atlantique -Dominique Monnery, Président Ligue de l’enseignement Vendée – Yves Retrif, Secrétaire Ligue de l’enseignement Maine et Loire – Jocelyn LECLERC Unis Cité Pays-de-la-loire -Jean-Paul Martin, président de l’URHAJ Pays de la Loire – Alain Chauvet, Président FRMJC Pays de la Loire – Jean Maurice Dugast, Président Confédération régionale des Foyers ruraux des Pays de la Loire – Yannick Hervé, Ancien président du Mouvement Associatif de Bretagne – Michel Rose, Président Ligue de l’enseignement Mayenne — Mickael Bernard,Président CEMEA Pays de la Loire – Jean Pierre Faure, Président du CRIJ Pays de laLoire – Léonore Moncond’huy, Conseillère Régionale Nouvelle Acquitaine — Annie Lahmer,Conseillère Régionale Ile de France -Charles Fournier, Vice Président Région Centre Val de Loire – Marc Gricourt, Vice-président de la Région Centre-Val de Loire — Sophie Bringuy,Conseillère régionale Pays de la Loire – Christophe Clergeau, Conseiller régional Pays dela Loire – Raymonde Poncet, Conseillère Départementale de Lyon – Hervé Corouge, VicePrésident Jeunesse Citoyenneté, Département 44 – Christine Orain, Vice Présidente Education Département 44 – Julie Laernoes, Vice Présidente de Nantes Métropole – Gaelle Rougier, Conseillère municipale Jeunesse Rennes Métropole – Emilie Kuchel, Maire adjointe à l’éducation Brest —Nicolas Martin, adjoint à la Jeunesse, Nantes — Aicha Bassal Adjointe à la vie associative, Nantes – Lenaïc Briero, Maire adjointe déléguée Education Rennes — Jonathan Bocquet, Adjoint Jeunesse à Villeurbanne – Joel Castex, adjoint auMaire, Bouguenais – Marie Isabelle YAPO, Adjointe au Maire de Rezé – Jean François Tallio,Adjoint au Maire, Saint Herblain – Rémi Beslé, Vice Président Intercommunalité de Pléssé -Judith Leray, Conseillère Municipale, Saint Etienne de Montluc — Jérôme Gleizes, Conseiller de Paris — Régis Balry Président CRAJEP Pays de la Loire – Thibaut Guiné, Référent 44Génération.s – Julien Coué, Référent Départemental 44 Nouvelle Donne – Robert Hirsch,Référent départemental 44 Ensemble – Robin Salecroix, Délégué départemental 44 Parti Communiste – Dominique Raimbourg, Secrétaire Départemental 44 Parti socialiste – Eric Thouzeau, Référent 44 de GDS télécharger le texte
Gardons-nous du tout numérique, stopcovid l’appli de trop ! 29 avril 2020 Valérie Pinton Le GFEN est signataire de ce texte argumenté, écrit par du Comité « Enfants écrans » à l’initiative des CEMEA pour surseoir immédiatement à la mise en place de cette application qui présente une menace pour les libertés individuelles Gardons-nous du tout numérique, stopcovid l’appli de trop ! 22 avril 2020 Dans la crise que nous traversons, si les enjeux sanitaires, sociaux et économiques sont à l’épicentre, les outils numériques sont souvent en première ligne et nous mettent en contradiction sur plusieurs points. L’ampleur des usages numériques ne peut occulter les limites de ces outils. Les outils numériques accroissent les inégalités sociales et ne peuvent remplacer l’école La fermeture des écoles et des lieux de formation a vu la mise en place de dispositifs d’apprentissage en ligne, via internet, pour permettre une continuité scolaire et éducative, l’école à la maison ou la formation à distance. Certains s’en sont emparés avec enthousiasme, en appui sur des discours technophiles, relayés par des plateformes commerciales très intéressées financièrement. Mais la réalité a mis aussi en lumière les limites de l’immédiateté du « tout numérique ». La machine ne peut remplacer les interactions sociales. Les contenus en ligne doivent être pensés dans des scénarios pédagogiques intégrant de la coopération, de l’alternance de situations cognitives différentes. Les inégalités sociales face à l’information et aux connaissances ont explosé : inégalités d’équipement ou d’accès au réseau, mais aussi différences dans la disponibilité et la capacité des parents à accompagner leurs enfants, du fait de leurs propres conceptions des activités scolaires et des activités numériques. […] Lire la suite sur le site des Ceméa
Tribune : Continuité pédagogique ou rupture d’égalité ? 23 mars 2020 Valérie Pinton L’enseignement à distance ne doit pas être la mise à distance de notre projet éducatif L’impérieuse et immédiate « continuité pédagogique » a été promulguée le 12 mars au soir, après des semaines de déni, sans préparation ni réflexion ni consultation. Nous mesurons peu à peu combien ce télé-enseignement fait écran à toute tentative de réflexion éthique et pédagogique, déjà parasitée pendant trois jours par des injonctions aussi médiatisées qu’anxiogènes et contradictoires. Pour le ministre Blanquer et sa chaîne de « commandement » administratif, l’urgence, c’était de mettre tout le monde au travail quels qu’en soient les risques. La « nation apprenante » se devait d’envoyer ses petits soldats sur le front de la bataille scolaire et pédagogique. Combattre les inégalités, n’abandonner aucune famille sur les bas-côtés des autoroutes numériques, accueillir la vie et les angoisses liées à la mort dans le contexte de la pandémie ? Assurément, là n’étaient pas les préoccupations premières du ministre de l’éducation nationale. Pourtant, l’accès à l’éducation, comme celui aux loisirs et à la culture, est un droit pour chaque enfant, chaque jeune. Pour nous, l’indispensable réponse sanitaire ne saurait autoriser toutes les dérives marchandes ni acter le renoncement, y compris en période de confinement, aux valeurs communes d’égalité et de fraternité de l’école publique. […] Lire la tribune Le GFEN est signataire de ce texte écrit par Billière Mathieu, enseignant, Questions de classe(s), Lettres Vives, SUD éducation 45.Chabrun Catherine, militante pédagogique et des droits de l’enfantChambat Grégory, enseignant UPE2A, collectifs Questions de Classe(s) et Lettres vives, Sud éducation 78. Cortesi Catherine, enseignante retraitée, ICEM De Cock Laurence, enseignante, SNES-Ecole émancipée, collectif Aggiornamento histoire-géographie. Decker Véronique Grandserre Sylvain, Maître d’école, auteur et chroniqueur presse Jacquemin Magali, Professeur des écoles, Paris 19e, ICEM – Pédagogie Freinet, Collectifs Questions de classe(s) et Faire Commune, Sud éducation Paris Marsay Julien, professeur de Lettres, Collectifs Lettres Vives & Questions de classe(s) Meirieu Philippe, professeur retraité, chercheur en pédagogie. Pereira Irène, philosophe, IRESMO et Sud Education 93. Serret Arthur, professeur des écoles, collectif Questions de classe(s), Sud Education Paris Triguel Jacqueline, professeuse, collectif Lettres vives, collectif Questions de Classe(s), Sud éducation 78 Wagnon Sylvain, professeur en sciences de l’éducation
« La continuité pédagogique »… comment vont faire les familles en difficultés ? 18 mars 2020 Valérie Pinton Le GFEN est signataire de ce courrier au ministre initié par ATD Quart monde pour l’alerter sur cette question. Comment assurer en famille la « continuité pédagogique » quand manquent les moyens numériques de communication, ou la maîtrise de ces moyens, ou bien encore la maitrise de la langue française et dans les situations de handicap ? Comment assurer à son enfant un climat de travail serein dans un logement trop petit, ou surpeuplé, ou insalubre, ou très précaire ? Comment éviter qu’au bout de toutes ces semaines de confinement le fossé ne se soit pas encore plus creusé entre ces enfants et ceux dont les familles auront pu faire l’école à la maison ? C’est évidemment une préoccupation majeure pour le GFEN d’être attentif à ne pas aggraver la fracture sociale pendant et après le confinement, en prêtant du matériel aux familles, en donnant des activités sur papier, en ne laissant pas croire que « l’école à la maison », c’est pareil que l’école… à l’école ! Lire le communiqué (18 mars 2020)
Evaluations CP CE1 – courrier commun 26 janvier 2020 Valérie Pinton Alors que malgré les critiques, les évaluations continuent dans les classes, celles-ci posent toujours problème quant à leur pertinence, aux conditions de leur passation et au type de remédiations proposées. Neuf organisations syndicales et mouvements pédagogiques s’adressent à nouveau au ministre, à travers une lettre ouverte, pour l’interroger sur les finalités de ces évaluations standardisées et lui demander de prendre en compte l’expertise des enseignant-e-s. Au GFEN, « notre crainte est grande que ces évaluations servent de prétexte pour assigner à la maternelle une mission réduite à une préparation à l’école élémentaire au détriment de toutes les autres finalités, prenant ainsi le risque de créer de la difficulté scolaire notamment chez les élèves dont la culture familiale est éloignée de la culture scolaire. » le 17 janvier 2020 Lettre commune « Évaluations CP CE1 » A l’attention de M. Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse Monsieur le Ministre, Les évaluations standardisées imposées en CP-CE1 dépossèdent les enseignant-e-s de leur métier et génèrent du stress aussi bien pour les Professeur-e-s des Écoles, qui ne sont donc plus concepteurs ou conceptrices mais exécutant·e·s, que pour les enfants qui pour nombre d’entre eux et elles dès la rentrée scolaire sont placé·e·s en situation d’échec. De surcroît, les résultats sont analysés par des logiciels qui disent aux enseignant-e-s comment travailler avec leurs élèves, alors même que leur métier consiste à interpréter les productions de leurs élèves pour adapter leurs enseignements. A la suite, des pseudo-formations sont imposées non pas pour renforcer la professionnalité enseignante mais pour réduire la réflexion à l’examen des résultats de ces tests. Ces formations, au prétexte de répondre aux manquements de nos enseignements, s’emparent de tout l’espace de formation. Par ailleurs, nous constatons des pressions sur les collègues de la part de leur hiérarchie, pouvant aller parfois jusqu’à des menaces, relatives à la non-passation de la première phase des évaluations et la non remontée des résultats. De plus, le ministère a communiqué les résultats comme étant très satisfaisants. Or, à la lecture attentive des données de la DEPP, il en est tout autrement ! Si quelques résultats positifs sont notés ils se révèlent être de très faible ampleur au vu des moyens déployés. C’est l’ensemble de ce système d’évaluation et ses finalités que nous dénonçons. Système qui génère un pilotage par l’évaluation de l’enseignement et de l’enseignant-e engendrant ainsi une mise en concurrence des équipes et des écoles. Par conséquent, c’est un resserrement du métier d’enseignant-e qui s’opère dès la formation sur des savoirs étriqués et des pratiques standardisées. Le fait que l’immense majorité des enseignant.e.s ait fait passer les évaluations standardisées ne doit pas laisser entendre que ceux-ci et celles-ci les soutiennent ou les valident. Ce qui est dénoncé, c’est la négation de la professionnalité enseignante, c’est l’appauvrissement des contenus d’enseignement desservant particulièrement les enfants les plus éloignés de la culture scolaire, ce qui conduira inévitablement à une augmentation des inégalités scolaires. Nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir afin que nous puissions échanger avec vous sur tous ces retours et nos inquiétudes. Télécharger la lettre
L’école maternelle que nous voulons 2 décembre 2019 Valérie Pinton COMMUNIQUE L’école maternelle que nous voulons Les personnels, les parents et les associations qui constituent la communauté éducative, grands absents des assises ministérielles de mars 2018 ont créé un collectif pour organiser quelques mois plus tard, le 17 novembre 2018, le « Forum de l’école maternelle par celles et ceux qui la font vivre ». Depuis, le groupe, composé de mouvements pédagogiques et d’éducation populaire, syndicats, associations ou collectifs de métiers, continue de travailler sur les problématiques et les enjeux de l’école maternelle et publie une brochure commune. Complémentaires dans nos approches, nous avons fait de nos différences une force pour porter des valeurs et des convictions communes sur l’école maternelle que nous voulons, une école première et primordiale, démocratique et émancipatrice, une école pour tous et toutes. La brochure est disponible au téléchargement sur chacun des sites des organisations. Le 27.11.2019 Les signataires AFEF AGEEM ANCP&AF CEMEA Collectif ATSEM de France Collectif Education 94 CRAP-Cahiers pédagogiques FCPE GFEN ICEM-Pédagogie Freinet SE-UNSA UNSA Territoriaux SGEN-CFDT Interco-CFDT SNUipp-FSU SNUTER-FSU Nous proposons donc à votre lecture ce document de 8 pages à diffuser dans tous vos réseaux. Lire et télécharger la brochure
Lettre ouverte du SIA au Président de la République 4 octobre 2019 Valérie Pinton Le 25 septembre, le syndicat des inspecteurs d’académie (FSU) a interpelé le Président de la République sur les risques que « font courir au système français d’éducation des réformes hâtives aux orientations libérales, sans autres visées qu’à court terme ». Un texte fort pour alerter sur la nécessité de traiter les causes des inégalités scolaires. Nous aurions pu écrire l’essentiel de cette lettre tant elle correspond au ressenti qui nous remonte du terrain en particulier des territoires les plus en difficulté. Qu’il s’agisse des réseaux d’éducation prioritaire mais également des territoires ruraux, l’application des réformes actuelles accentue le désarroi des familles et le mal-être des professionnels soumis aux injonctions d’appliquer « les bonnes méthodes » dont les impacts ne sont pourtant pas probants. Lire la lettre
Evaluations CP et CE1 : pour quoi faire ? 16 septembre 2019 Valérie Pinton Ce lundi 16 septembre, alors que malgré les critiques, les évaluations commencent dans les classes, celles-ci posent toujours problème quant à leur pertinence, aux conditions de leur passation et au type de remédiations proposées. Le GFEN et sept autres organisations syndicales et mouvements pédagogiques s’adressent au ministre, à travers une lettre ouverte, pour l’interroger sur les finalités de ces évaluations standardisées et lui demander de prendre en compte l’expertise des enseignant.e.s. Au GFEN particulièrement, « notre crainte est grande que ces évaluations servent de prétexte pour assigner à la maternelle une mission réduite à une préparation à l’école élémentaire au détriment de toutes les autres finalités. Prenant ainsi le risque de créer de la difficulté scolaire notamment chez les élèves dont la culture familiale est éloignée de la culture scolaire. » Paris, le 14 septembre 2019 Monsieur le Ministre, L’an dernier, la mise en place des évaluations standardisées de CP et CE1 a généré de fortes critiques de la profession et des familles. Nos différentes alertes ont permis des modifications sur la forme et dans le contenu des items, des temps de passation, du nombre de livrets et des temps de saisie mais ne modifient ni la nature ni les finalités de ce protocole. Comme l’année dernière, elles laissent de côté de nombreux pans des apprentissages pourtant essentiels à la maîtrise des compétences visées au cycle 2. De même, nous nous interrogeons toujours sur la finalité de ces évaluations. Nous craignons toujours un étiquetage précoce et une volonté renforcée de piloter par les résultats. Cela entraine une modification des pratiques enseignantes préjudiciable aux élèves les plus fragiles et une défiance à l’égard du professionnalisme des collègues. En effet la valorisation par la DEPP de la stratégie de « réponse à l’intervention » risque d’engendrer une réduction des savoirs enseignés à ce qui est évalué, la prévalence de l’entraînement et la répétition sur les autres processus d’apprentissage, tout comme une évolution du métier d’enseignant avec une place réduite pour la conception de l’enseignement. Les différentes expériences internationales en matière d’évaluation et de pilotage des systèmes éducatifs par ce système, nous montrent déjà ce type de dérives qui génèrent des situations anxiogènes, du bachotage, un abandon des matières culturelles ou sportives, et une mise en concurrence des classes et des écoles. Notre crainte est grande que ces évaluations servent de prétexte pour assigner à la maternelle une mission réduite à une préparation à l’école élémentaire au détriment de toutes les autres finalités. Prenant ainsi le risque de créer de la difficulté scolaire notamment chez les élèves dont la culture familiale est éloignée de la culture scolaire. L’évaluation fait partie intégrante des enseignements et des apprentissages des élèves et tou-tes les enseignant-es la pratiquent régulièrement. Cependant, plutôt que de reconnaître que les enseignant.es, pratiquent leur métier avec sérieux, votre administration envisage encore des sanctions à l’encontre de celles et ceux qui n’ont pas appliqué totalement ou en partie le protocole en 2018/2019 qui leur a été imposé alors qu’il était très mal adapté à la réalité des classes. Dans un souci d’apaisement des tensions, de rétablissement d’une forme de confiance, et de respect de l’expertise des enseignants, ces sanctions (retrait de salaire, inscription au dossier personnel des enseignant-es, restrictions du choix du niveau de classe…) doivent être levées. Nous tenons à réaffirmer ici notre attachement à une Ecole qui soit respectueuse des élèves, de leurs familles, du travail des enseignant-es et de leur liberté pédagogique. C’est à cette condition, en respectant les spécificités de chacun et chacune, les différents contextes de scolarisation et en accordant véritablement la confiance aux enseignant-es que notre Ecole pourra progresser. Nous ne rejetons pas l’idée de disposer d’outils d’évaluation nationaux, mais nous demandons que les protocoles d’évaluation continuent de mieux prendre en compte les besoins réels des classes en respectant la professionnalité et l’expertise des enseignants. Ce qui n’est pas le cas avec les évaluations standardisées actuelles et c’est pourquoi nous les remettons en question. Dans ces conditions, nous ne sommes pas opposé-es à ce que la question de l’évaluation nationale soit posée collectivement et qu’un travail en profondeur sur les finalités, les contenus d’une telle pratique, ainsi que sur les outils et leur usage soit menée. Notamment, sur la correction et le retour des résultats aux professionnels pour que ceux-ci soient utiles à leurs pratiques en classe. Si les protocoles d’évaluation CP-CE1 ont été constamment présentés par la DGESCO et la DEPP comme des outils au service des enseignant-es, nous souhaitons qu’ils le soient vraiment et qu’ils ne soient plus instrumentalisés à des fins d’évaluation des performances du système, de mesure de l’«efficacité » d’une politique ou de rémunération au mérite. Nous, organisations syndicales et mouvements pédagogiques signataires sommes à votre disposition pour travailler ces questions avec vous, en nous appuyant sur l’expertise des enseignants. Francette Popineau, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT Norbert Trichard, secrétaire général du Snudi-FO Patrick Désiré secrétaire général de l’UNSEN-CGT Educ’action Isabelle Lardon co-secrétaire générale du GFEN Catherine Chabrun vice-présidente de ICEM-pédagogie Freinet Roseline Prieur présidente du CRAP — Cahiers pédagogiques télécharger la lettre
Ecole Maternelle : nous avons été reçus au ministère 19 avril 2019 Valérie Pinton Communiqué commun — 10.04.2019 Une délégation représentative des organisateurs du Forum Maternelle* a été reçue début avril au ministère de l’Éducation nationale. L’occasion pour le collectif de « celles et ceux qui font la maternelle au quotidien » de rappeler les principales conclusions de l’évènement de novembre 2018 qui avait rassemblé les professionnels exclus des Assises de l’école maternelle… Le Forum Maternelle reçu au ministère : vers une consultation élargie ? Suite à la demande d’audience formulée en février, une délégation représentative des organisateurs du Forum Maternelle* a été reçue début avril au ministère de l’Éducation nationale. L’occasion pour le collectif de « celles et ceux qui font la maternelle au quotidien » de rappeler les principales conclusions de l’évènement de novembre 2018 qui avait rassemblé les professionnels exclus des Assises de l’école maternelle : la nécessité conjuguée d’une meilleure connaissance du rôle et de la professionnalité des acteurs de terrain, d’une stabilité de missions ambitieuses mises en cohérence par les programmes 2015, et d’un renforcement des moyens humains et matériels. Une autre ambition pour la maternelle Dans un contexte de mobilisations unitaires contre un projet de loi pour l’école de la confiance, inapte à réduire les inégalités scolaires, la délégation a renouvelé ses exigences pour la maternelle : le maintien d’une structure du cycle 1 dotée de sa propre direction, des finalités éducatives qui embrassent toutes les dimensions du développement des jeunes élèves, le refus d’une simple subordination à l’élémentaire entretenue par l’exploitation des évaluations nationales CP, le développement des continuités et des collaborations inter-métiers dans le respect des prérogatives de chacun, l’amélioration significative des conditions de scolarisation (effectifs, locaux, ATSEM…) au sein du service public d’éducation et le déploiement d’une formation adaptée, mais sans spécialisation, ni minoration de l’enseignement en maternelle. Des annonces inquiétantes confirmées L’instruction obligatoire à trois ans ne peut tenir d’alpha et d’oméga au renforcement de la maternelle quand le ministère persiste à afficher une ambition à la petite semaine, circonscrite aux dimensions lexicales et affectives. La confirmation obtenue en séance de la prochaine modification des programmes 2015 et de la publication d’un fascicule, pendant du guide orange CP, conçues dans le secret, démontre le peu de crédit accordée à la consultation de la communauté éducative. Pour relever le défi de la réussite de tous, le débat mérite pourtant d’être mené. Et si, d’après le ministère, le moratoire de deux ans sur les jardins d’enfants appelés à muter à l’issue en structures d’accueil de la petite enfance ou en écoles hors contrat n’est pas de nature à menacer l’existence même de la maternelle, plusieurs indicateurs pointés par le collectif en montrent la fragilité. Il en est ainsi du coup d’arrêt donné à la scolarisation des moins de trois ans, des centaines de suppressions de postes d’une maternelle qui paie le prix fort d’un financement insuffisant des dédoublements en éducation prioritaire, d’une formation en déshérence et d’un pilotage institutionnel de la grande section comme « classe préparatoire au CP ». Un dialogue à instaurer Face à un ministère préoccupé par la chasse aux fake news et qui considère qu’il a surtout à expliquer et convaincre plutôt qu’à prendre en compte les propositions alternatives du terrain, le Forum Maternelle est comptable de l’expertise pédagogique et éducative des professionnels. C’est bien la marche solitaire du ministère et l’opacité de ses projets qui entretiennent la circulation d’interprétations erronées auxquelles les analyses factuelles du collectif ne donnent pas prise. Les réalités difficilement contestables d’une maternelle sous-investie mises en exergue par les organisations ont finalement contraint le ministère à formuler de timides propositions de concertation dont saura se saisir le Forum Maternelle, nourri de la dynamique inter-professionnelle de celles et ceux qui font vivre au quotidien l’école maternelle au service des enfants. * AFEF, CEMEA, Collectif Education 94, CRAP-Cahiers pédagogiques, GFEN, ICEM-Pédagogie Freinet, SE-UNSA, UNSA Territoriaux, SGEN-CFDT, Interco- CFDT, SNUipp-FSU, SNUTER-FSU – soutenus par les syndicats d’inspecteurs des trois fédérations, les associations d’enseignants spécialisés et la FCPE. télécharger le communiqué
ECOLE MATERNELLE : nous écrivons au ministre 6 février 2019 Valérie Pinton Suite au « FORUM de l’école maternelle par celles et ceux qui la font vivre » Paris, le 6 février 2019 Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, Nous, membres d’associations, mouvements et syndicats, personnels d’enseignement et d’éducation, qui avons organisé le 17 novembre 2018 le « Forum de l’école maternelle par celles et ceux qui la font vivre », souhaitons vous faire part de nos inquiétudes face aux diverses annonces concernant des mesures que vous mettez ou que vous projetez de mettre en oeuvre à l’école maternelle (clarification des programmes, non-développement de la scolarisation des moins de trois ans, apprentissage du langage centré sur l’acquisition du vocabulaire…). Nous affirmons que ces mesures ne sont pas de nature à permettre à tous les enfants de commencer sereinement leur scolarité. Nous tenons à porter à votre connaissance les conclusions qui font consensus au sein de la communauté éducative pour conforter et renforcer l’école maternelle. La reconnaissance du rôle de chaque acteur, de sa professionnalité – reconnaissance de l’expertise des enseignants, des ATSEM, de l’ensemble des professionnels intervenant sur les temps scolaires et périscolaires et de leur complémentarité ; – formations spécifiques et formations conjointes pour tous les professionnels : enseignants, ATSEM, éducateurs de jeunes enfants, animateurs, ainsi que responsables institutionnels ; – intervention d’enseignants spécialisés et psychologues scolaires des RASED comme structures-ressources agissant au croisement de différents univers : l’enfant et sa famille, l’école, l’équipe éducative, et parfois le monde médicosocial ; – prise en compte des rythmes de vie de l’enfant de maternelle, appuyée sur une réflexion approfondie des besoins des jeunes enfants ; – renforcement de la coéducation, développement de relations constructives avec tous les parents, y compris ceux des milieux populaires ou qui vivent dans la grande pauvreté, à travers des formations, des projets accompagnés et des temps de rencontre. Le maintien des programmes – maintien des programmes de 2015, qui ont été votés unanimement au CSE et font consensus au sein de la communauté éducative ; – mise en application réelle de la programmation par cycle qui permet la cohérence et la continuité dans les apprentissages ; – apprentissage effectif de tous les langages parce que tous sont fondamentaux à l’école maternelle : oral, écrit, corporel, artistique, scientifique par des activités de manipulation, observation, création, recherche, etc. Des moyens humains et matériels renforcés – présence d’une ATSEM par classe sur la totalité du temps scolaire ; – scolarisation de tous les enfants dans des classes à effectif adapté (15 élèves en TPS et PS ; 20 en MS et GS) ; – développement des dispositifs dédiés à la scolarisation des enfants de moins de trois ans avec leur spécificité : personnels spécialisés dans la petite enfance, enseignants, formation, effectifs, horaires et locaux aménagés. Ces conclusions partagées constituent les axes prioritaires d’une évolution de l’école maternelle à laquelle tous les acteurs de la communauté éducative doivent être associés. Dans cet objectif, nous vous demandons, Monsieur le Ministre, une audience afin de vous exposer nos positions et échanger à ce sujet avec vous. Les organisations signataires AFEF Association française pour l’enseignement du français CEMEA Centre d’entrainement aux méthodes d’éducation active Collectif Éducation 94 CRAP Cercle de recherche et d’action pédagogiques-Cahiers pédagogiques GFEN Groupe français d’éducation nouvelle ICEM Institut coopératif de l’école moderne-Pédagogie Freinet SE Syndicat des enseignants-UNSA UNSA Union nationale des syndicats autonomes-Territoriaux SGEN Syndicat général de l’Education nationale-CFDT Interco Syndicat Inter collectivités-CFDT SNUipp Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC-FSU SNUTER Syndicat national unitaire de la Territoriale-FSU Contacts : GFEN – gfen@gfen.asso.fr – 01 46 72 53 17 ICEM-pédagogie Freinet – secretariat@icem-freinet.org – 02 40 89 47 50 Télécharger la lettre Télécharger le communiqué de presse Retour sur le forum de l’Ecole maternelle par celles et ceux qui la font vivre
Tribune : Pauvreté et ségrégation scolaire, ça suffit ! 3 janvier 2019 Valérie Pinton Tribune : Pauvreté et ségrégation scolaire, ça suffit ! Paru dans le Café Pédagogique, le 7 novembre 2018 Nous, Mouvement ATD Quart Monde, syndicats d’enseignants, fédérations de parents d’élèves, Mouvements pédagogiques, constatons que beaucoup d’enfants de familles en situation de grande pauvreté suivent une scolarité qui ne leur permet pas de devenir des citoyens à égalité de droits avec les autres. Cette injustice peut être combattue et l’école a la possibilité d’y jouer un rôle important. Nous lançons un appel pour que des écoles et des collèges construisent des projets dans ce sens. Le constat Nous le savons, au-delà des apparences, tous les enfants de France ne suivent pas jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire, un parcours identique. Parallèlement au cursus le plus courant, il existe l’enseignement adapté (SEGPA par exemple) pour les enfants « présentant des difficultés d’apprentissage graves et durables » et l’enseignement spécialisé (ULIS, IME, ITEP…) pour les enfants en situation de handicap. Les enseignements adaptés et spécialisés ont évidemment leur raison d’être, mais reçoivent-ils véritablement le public pour lequel ils ont été créés ? Lorsqu’on interroge des adultes en situation de grande pauvreté sur leur histoire scolaire, un grand nombre d’entre eux parle de leur passage par l’enseignement adapté ou spécialisé, avec, au terme de cette scolarité, l’impasse d’un manque de formation. La pauvreté affecte souvent le bagage culturel de ceux qui en sont victimes. Mais ils ont sur leur propre histoire un regard particulièrement perspicace. Là où la situation est grave, c’est que, aujourd’hui, leurs enfants ont les mêmes parcours scolaires. S’ils rencontrent des difficultés, celles-ci sont très vite jugées comme ne pouvant être prises en charge par l’école ordinaire. Comment se fait-il que ce ne soit pas le cas avec des enfants de milieux favorisés ? Les statistiques montrent bien ce phénomène : la majorité des élèves de SEGPA, d’ULIS pour troubles intellectuels et cognitifs, d’IME et d’ITEP est issue de milieux défavorisés. Ces orientations des enfants de milieux défavorisés les situent d’emblée dans des formations dont les ambitions ne sont pas celles de l’école « ordinaire ». A titre d’exemple, très peu d’élèves de SEGPA préparent le Diplôme national du brevet et seulement 37 % d’entre eux obtiennent un CAP, souvent non choisi par le jeune. Quant aux élèves d’ULIS, d’IME, d’ITEP, les statistiques ne sont même pas disponibles. A ces orientations s’ajoute une autre situation tout aussi problématique et dont on ne parle pas. Il s’agit de ces enfants auxquels la MDPH attribue un(e) AVS (Auxiliaire de vie scolaire), afin de les maintenir dans le cursus ordinaire. Mais l’AVS n’est souvent présente que quelques heures par semaine. Il arrive trop fréquemment que l’Éducation nationale ne propose pas d’autre solution en l’absence de l’AVS que de garder l’enfant à la maison, se mettant par là en défaut avec la loi, ce qui peut entraîner pour l’enfant un nombre d’heures d’école très réduit. Qu’en est-il alors du droit à l’éducation ? Tout cela est cause de beaucoup de souffrances et d’inégalités sociales : souffrance des enfants qui se sentent dévalorisés, qui se pensent comme les exclus de l’école ; souffrance des parents qui avaient mis tous leurs espoirs dans l’école pour que leur enfant ne vive pas ce qu’ils ont vécu ; et souffrance des enseignants dont beaucoup contribuent douloureusement à ces orientations, percevant que ce n’est pas la solution, mais ne voyant pas comment faire autrement. Sortir de la fatalité Ce gâchis ne peut pas continuer comme si c’était une fatalité. Nous sommes devant une injustice faite aux enfants de familles pauvres. Ces orientations contribuent fortement à la reproduction de la grande pauvreté en enfermant ces familles dans un cercle vicieux « pauvreté – scolarité difficile – orientation subie vers l’enseignement adapté ou spécialisé – pauvreté » dont elles ne peuvent sortir seules. Elles sont le résultat de la responsabilité collective d’une société qui ne se donne pas les moyens de rompre avec cette reproduction, pourtant identifiée depuis longtemps par bon nombre de sociologues. Partager les richesses de l’école et croiser les expertises, dont celle des parents Riche de l’engagement des enseignants, l’école peut faire autrement. C’est pour cela que depuis deux ans, le Mouvement ATD Quart Monde mène un travail sur ce sujet afin de permettre à tous les enfants, quel que soit leur milieu d’origine, d’accéder à une formation humaine, citoyenne, professionnelle ambitieuse. Dans ce travail, la parole des parents est primordiale. Par leur savoir de vie, ils sont les experts dont l’école a tort de se priver. Lors d’un colloque de chercheurs et de professionnels, en avril 2018, des parents disaient : « Comme parent on sait combien ça blesse un gamin quand il est traité de fou. Souvent on a vécu nous-mêmes l’échec scolaire, l’humiliation quand on était enfant. On veut éviter ça pour nos enfants et pour tous les enfants ». C’est en croisant le savoir des parents, le savoir des professionnels et le savoir de la recherche que l’on trouvera comment faire cesser cette injustice. Des enseignants, des équipes pédagogiques, des écoles et des collèges, se sont déjà engagés dans ce sens, en s’appuyant sur la co-éducation avec les parents et en mettant en œuvre des pratiques notamment de coopération, au profit de tous, même des meilleurs, et qui permettent aux enfants de se sentir reconnus comme capables de penser et d’apprendre, de s’intéresser, de participer, sans s’ennuyer et sans décrocher. C’est tout cela qui porte en germe une école véritablement pour tous, une école qui ne se déclare pas incompétente devant les difficultés scolaires de ses élèves. Appel aux écoles et collèges volontaires Nous lançons un appel pour que des écoles et des collèges, accompagnés de chercheurs, acceptent d’expérimenter des dispositifs pédagogiques et structurels qui permettent que plus aucune décision d’orientation ne soit prise pour cause de pauvreté. Nous souhaitons que la richesse pédagogique des enseignants spécialisés puisse être mise au service des élèves, individuellement, en petits groupes, et au sein des classes ordinaires, sans perte de moyens, afin d’inclure tous les enfants. Le développement actuel de l’inclusion de certains élèves de SEGPA ou d’ULIS dans les classes ordinaires va dans le bon sens. Mais ce mouvement est encore trop timide, il doit être largement amplifié. Notre appel va aussi vers tous les acteurs des procédures d’orientation, Éducation nationale et MDPH. Il faut réexaminer sérieusement ces procédures, faire un examen critique des critères d’orientation et de leur usage, dont la « mesure du QI » assez largement remise en cause par la recherche. Aucun enfant, aucun jeune, ne doit se sentir indigne et exclu d’une scolarité normale avec tous les autres. Ce scandale doit cesser. Il ne sert à rien de s’indigner contre la pauvreté si, dans le même temps, notre société ne se donne pas les moyens de mettre tous les jeunes en capacité de s’insérer dans la vie professionnelle et d’exercer pleinement leur citoyenneté. Signataires: Raymond Artis, Président de La Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) Stéphane Bonnéry, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris Vincennes-Saint Denis Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation à l’université Paris Descartes Dominique Bucheton, professeure des Universités en sciences du langage et de l’éducation, à l’Université de Montpellier Catherine Chabrun, rédactrice en chef du Nouvel Éducateur, la revue de l’Institut coopératif de l’école moderne (ICEM-FREINET) Sylvain Connac, maître de conférences en Sciences de l’Education à l’université Paul-Valéry-Montpellier Stéphane Crochet, secrétaire général du Syndicat des Enseignants de l’Union nationale des syndicats autonomes (SE UNSA) Gilles Demarquet, président de l’Association de parents d’élèves de l’enseignement libre (APPEL) François Dubet, sociologue, ex-directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales Hugo Dupont, maître de conférences en sociologie à l’Université de Poitiers Laurence Fourtouill, présidente de la Fédération Nationale des Associations des Rééducateurs de l’Éducation Nationale (FNAREN) Marie-Aleth Grard, Vice-présidente d’ATD Quart Monde Rose Join-Lambert, présidente de l’Association des groupes de soutien au soutien (AGSAS) Dominique Lahanier-Reuter, professeure en Sciences de l’Education à l’Université de Bordeaux Isabelle Lardon, secrétaire du Groupe Français Education Nouvelle (GFEN) Claude Lelièvre, professeur d’histoire de l’éducation à Paris-Descartes Michel Lussault, géographe, professeur à l’ENS de Lyon et directeur de l’école urbaine de Lyon Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation à l’Université Lyon-Lumière Régis Metzger, co-secrétaire général du Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC (SNUipp FSU) Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Syndicat général de l’éducation nationale de la Confédération française démocratique du travail (SGEN CFDT) Roseline Ndiay, présidente du Cercle de recherche et d’action pédagogiques (CRAP) Serge Paugam, sociologue, directeur d’études et responsable de la formation doctorale Sociologie à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) Gérard Pommier, président de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP) Patrick Rayou, professeur en Sciences de l’Education à l’Université Paris Vincennes-Saint Denis Yves Reuter, professeur en didactique à l’université de Lille Jean-Yves Rochex, professeur de sciences de l’éducation à l’université de Paris Vincennes-Saint Denis Frédérique Rolet, secrétaire générale du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES FSU) Télécharger la tribune
Tribune. Lecture – Nous ne voulons pas d’une école archaïque ! 2 janvier 2019 Valérie Pinton Tribune à l’initiative du SNUipp – parue en exclusivité dans « L’Obs » le 8 novembre 2018 A cette rentrée, le ministre, sous couvert d’avancées scientifiques, d’un bon sens et d’une simplicité enfin retrouvés qui séduisent l’opinion, entreprend de modifier en profondeur les fondements de l’école. Il en oublie des pans entiers de la recherche, et le dialogue pourtant capital avec la communauté éducative. Le résultat en est un appauvrissement dramatique des finalités et des objectifs que l’Ecole doit se donner pour répondre aux enjeux. La réécriture des programmes imposée pendant l’été et la mise en place d’évaluations standardisées au CP et au CE1 visent à imposer sa conception de l’école basée sur une approche technicisée des apprentissages où tout serait évaluable et quantifiable en permanence. Et où l’enseignant serait réduit à un rôle de technicien, loin de son rôle de concepteur d’apprentissages adaptés aux besoins. Certaines écoles sont les cibles d’expérimentations des protocoles désincarnés tels que ceux proposés par « Agir pour l’école » – une association proche du ministre – en lieu et place d’une pédagogie humaniste prenant en compte la globalité de chaque enfant. L’apprentissage de la lecture y est considéré comme un acte mécanique, réduit à du décodage, et non plus comme une entrée dans la culture de l’écrit. Cette menace d’uniformisation des apprentissages prive les élèves de construire les liens, porteurs de sens, entre les savoirs scolaires et leurs expériences personnelles et collectives, que ce soit à l’école maternelle ou élémentaire, dans les familles, ou au sein des associations complémentaires de l’école et les empêche de développer leur capacité de penser et de créer, accentuant ainsi les inégalités scolaires. Syllabique et difficultés de lecture Ce retour à des pratiques archaïques ne répond pas aux attentes de nombreuses familles qui souhaitent que leurs enfants trouvent à l’école des sources d’épanouissement. Celles qui en ont les moyens financiers se tournent alors vers des écoles privées (Montessori ou autre). Ainsi, la vision rétrécie de l’école que propose notre ministre ne peut que creuser les ségrégations scolaires. Pourtant, à la fin des années 60, alors que la méthode syllabique régnait sans partage, les premières statistiques furent sans appel : un appelé du contingent sur deux était incapable de comprendre un article de presse très simple. Dans les années 70, l’accès généralisé au collège a mis en évidence les limites d’un apprentissage centré sur le décodage et l’impossibilité pour de nombreux élèves de réussir leur scolarité secondaire. Tout en prétendant lutter contre les inégalités et inclure tous les élèves, n’est-ce pas là ce que le ministre prend le risque de réserver aux élèves de l’école publique et particulièrement à ceux dont la culture familiale est éloignée de celle de l’école ? Les évaluations internationales ont pourtant déjà alerté sur la corrélation entre les inégalités scolaires et les inégalités sociales et sur la difficulté des élèves français non pas à déchiffrer, mais à lire – c’est-à-dire comprendre – des textes écrits. Choisir maintenant, sous couvert de « modernité », un retour à cette conception des apprentissages, acte le renoncement à l’ambition d’une école émancipatrice pour tous et toutes. Ce programme ministériel s’inscrit dans une vision utilitariste et archaïque de l’école que nous dénonçons. Les signataires de cette tribune portent l’exigence d’une école dans laquelle des enseignants seraient sérieusement formés notamment à un enseignement de la lecture efficace et émancipateur, ce qui les conforterait dans leur capacité à opérer, dans la vie quotidienne de chaque classe, les choix pédagogiques et didactiques les plus pertinents et ce, afin de porter l’ambition de former des lecteurs intelligents et critiques permettant la construction d’un citoyen libre et éclairé. Les signatairesAFEFCGTFCPEGFENICEMLigue de l’enseignementSE-UNSASGEN-CFDTSIEN-UNSASNPI-FSUSNUipp-FSUSUD-éducation
Communiqué unitaire à propos de la liberté pédagogique 13 septembre 2018 Valérie Pinton Le GFEN, signataire d’un communiqué commun syndicats/mouvements pédagogiques, a été partie prenante de sa rédaction. Le respect de la liberté pédagogique des enseignant.es et des équipes nous tient à cœur et, souvent, au quotidien, nous mobilise là où nous sommes présents. Pourtant, ce respect dû à la liberté doit selon nous s’enrichir, s’il veut nourrir une lutte rassemblant au-delà du « corps enseignant », de la visée de l’égalité des conditions d’accès aux savoirs.C’est pourquoi il nous semble important d’ajouter à ce communiqué qui vise l’association « Agir pour l’école » et son dogmatisme quant à l’apprentissage de la lecture, l’idée suivante : « Donner sens à notre liberté pédagogique, c’est également former des élèves à l’esprit critique en les considérant capables de se questionner et de se mettre en recherche sur les savoirs, y compris dans l’apprentissage de l’activité de lecture ». Une liberté pédagogique qui s’exerce à réduire les inégalités scolaires peut se construire dans un rapport au savoir et à savoir qui donne à l’élève pouvoir de comprendre et d’agir sur le monde. Parce qu’elle est une liberté partagée dans des pratiques de coopération, parce qu’elle vise l’émancipation tout à la fois intellectuelle, individuelle et sociale, cette liberté-là peut aider à la transformation des rapports sociaux. N’en doutons pas, les parents et les élèves des quartiers populaires aspirent à plus de justice sociale, et donc à une égalité réelle, dans le respect de la liberté de penser et de s’exprimer de chacune et chacun. COMMUNIQUÉ UNITAIRE La fin de l’année scolaire 2017-2018 a été marquée par une augmentation des contraintes exercées sur les équipes enseignantes d’écoles maternelles ou élémentaires pour qu’elles s’engagent dans des actions d’apprentissage de la lecture conduites par l’association Agir pour l’École. Tout en tenant un discours affirmant le respect de la liberté pédagogique, des autorités départementales ou académiques ont usé de moyens divers pour exercer des pressions qu’il s’agisse d’initier ces actions ou de contraindre à leur poursuite. Nos associations et organisations syndicales protestent contre ces contraintes. Elles rappellent que les enseignants sont, dans le cadre des programmes nationaux, les professionnels concepteurs de leur enseignement et que les projets collectifs doivent s’inscrire dans le projet d’école proposé par l’équipe pédagogique et adopté par le conseil d’école. Nos associations et organisations syndicales apporteront leur soutien aux enseignants et aux équipes qui refusent de mettre en oeuvre ces actions ou veulent les interrompre. Elles demandent que cessent toutes les formes de pression exercées. signataires : SE-Unsa, SNPI-FSU , ICEM-pédagogie Freinet, CEMEA, SUD Education, CNT Education, SNUIPP-FSU, CGT EducAction, GFEN, CRAP-Cahiers Pédagogiques, SIEN-Unsa, SGENCFDT, Ligue de l’enseignement septembre 2018
Appel pour une autre réforme du lycée – Construire une véritable culture commune 15 mai 2018 Valérie Pinton 9 mai 2018 Déstructuration de la voie générale et mise à mal de la voie technologique, introduction massive du contrôle continu dans le baccalauréat, adéquation forcée de l’orientation des élèves aux capacités du supérieur (« Parcoursup »), refonte d’ampleur des programmes, la réforme du lycée voulue par M. Blanquer réduit l’offre d’enseignements et fait voler en éclats les classes de Première et de Terminale générales. Avec la diminution des horaires en seconde, la fin des dédoublements et des heures de travail en groupe qui se profile, la transformation d’enseignements communs en spécialités ou options facultatives, le travail sur l’orientation dévolu aux enseignants, cette réforme conduira à une transformation profonde du métier enseignant. Toutes les disciplines subiront d’une manière ou d’une autre une dénaturation ou une perte horaire assortie d’une hausse des effectifs de classe. A cette diminution de moyens s’ajoute l’autonomie grandissante laissée aux établissements : On ne sait pas si un cadrage national imposera à tous les établissements des combinaisons prédéfinies de spécialités pour assurer une égalité d’accès à la formation sur l’ensemble du territoire. Quel sera le contenu des enseignements pluridisciplinaires comme l’« Enseignement scientifique » ? A quels enseignants seront-ils confiés ? En l’absence de définition claire, leur contenu pédagogique dépendra de la manière dont chaque établissement utilisera la Dotation horaire globale. Aucun horaire n’est prévu pour préparer le « grand oral », l’heure destinée à la préparation des TPE ayant été supprimée. En outre, les programmes doivent être écrits en moins de six mois : quelle qualité en attendre ? C’est moins de lycée pour plus d’économies, sur le dos des élèves comme des personnels. Nous refusons le principe d’une réforme qui produira à coup sûr un accroissement considérable des inégalités géographiques et sociales. Nous exigeons le retrait des textes sur le bac et le lycée et demandons l’ouverture de discussions pour une autre réforme. Télécharger le texte
École maternelle – Lettre ouverte au ministre de l’Education nationale, 24 mars 2018 26 mars 2018 Valérie Pinton Paris le 24 mars 2018 à M. Jean-Michel BLANQUER ministre de l’Éducation nationale Monsieur le Ministre de l’Education, Des assises de l’école maternelle sont organisées. Sans doute s’agit-il de faire un état des lieux de l’existant et présenter les leviers d’amélioration. C’est pourquoi, nous, représentants des personnels, de parents et d’associations qui constituons la communauté éducative, devons participer à la réflexion. Nous avons une analyse et un projet pour l’école maternelle qui repose sur les réalités de terrain. L’école n’est pas un sujet qui doit être traité dans l’entre soi mais qui doit prendre en compte les approches plurielles et être mis en débat avec celles et ceux qui la font vivre. Pour nous l’école maternelle, est une école à part entière, école première où l’on apprend ensemble ! L’école maternelle doit être une école bienveillante et exigeante. Souvent lieu de la première socialisation hors de la famille et lieu de la première rencontre des familles avec l’institution scolaire, elle est avant tout un milieu où l’on grandit en apprenant avec les autres. Les apprentissages y sont multiples et complexes, permettant le développement de chaque enfant. Les enseignant.e.s, les ATSEM, les AESH et l’ensemble des interventions des personnels qualifiés et experts prennent en compte les multiples dimensions du développement de l’enfant et mettent en place des modalités spécifiques d’apprentissage. Les enseignant.e.s s’assurent de la construction des savoirs par une évaluation des acquisitions fondée sur une observation continue et attentive des réussites et des progrès de chaque élève. Le langage, dont la place essentielle a été réaffirmée dans le programme de 2015, est à la fois le produit et la source de ces apprentissages. C’est bien à l’école maternelle que les élèves sont amenés à construire un nouveau rapport au langage, pour communiquer mais aussi parler et penser le monde. Les parents ne s’y trompent pas, ils manifestent à l’école maternelle soutien et confiance et y scolarisent massivement leurs enfants. Entre la crèche et l’école élémentaire, l’école maternelle doit prendre toute sa place et défendre sa spécificité. Pour cela elle doit offrir un cadre sécurisant à tous les enfants, leur renvoyer un regard positif, créer les conditions d’une égalité d’accès au savoir, permettre l’activité intellectuelle grâce à l’action et au langage pour élaborer leur pensée. Le rôle de l’école maternelle est fondamental pour garantir la réussite de tous les élèves. Tout au long du cycle 1 se construisent des savoir-être et savoir-faire essentiels pour un développement harmonieux de chaque enfant et de ses capacités à entrer dans les apprentissages de l’école maternelle et de la suite de leur scolarité. L’école s’appuie sur le principe fondamental que tous les enfants sont capables d’apprendre et de progresser. Des recherches nationales montrent la corrélation entre scolarisation précoce et réussite future. La scolarisation à 2 ans est un facteur de réussite notamment pour les enfants les plus éloignés de la culture scolaire. Mais cela suppose des adaptations matérielles et temporelles, des moyens et une pédagogie prenant en compte les besoins et le développement des très jeunes enfants. Les conditions d’accueil doivent donc répondre à ces exigences. Gratuite, l’école maternelle bien que non obligatoire, exige une feuille de route ambitieuse. Elle a aussi besoin de stabilité pour confirmer son rôle essentiel dans la réussite de toutes et tous. Cela nécessite un investissement de l’État et des collectivités locales. C’est en agissant sur les effectifs par classe, la formation de tous les personnels, l’aménagement des espaces et du temps, le maintien de contenus d’apprentissages exigeants dans tous les domaines, le développement de la relation aux familles, la présence effective des réseaux d’aide (RASED), la complémentarité des personnels que nous ferons grandir encore l’école maternelle. C’est cette ambition partagée que nous souhaitons porter dans le cadre des assises de la maternelle. Isabelle Racoffier présidente de l’AGEEM Roseline Prieur-Ndiaye, présidente du CRAP-Cahiers pédagogiques Liliana Moyano présidente de la FCPE Isabelle Lardon, secrétaire et Jacques Bernardin, président du GFEN Agnès Joyeux, membre du CA collégial de l’ICEM-pédagogie Freinet Claire Le Calonnec, secrétaire générale d’Interco-CFDT Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT Arnaud Malaisé, Régis Metzger, Francette Popineau secrétaires généraux du SNUipp-FSU Didier Bourgoin, secrétaire général du Snuter-FSU télécharger la lettre
Prises de position 14 juin 2017 Valérie Pinton Prise de position du CAPE Pour apprendre, tous les temps sont nécessaires ! 2 juin 2017 Au terme de trois années de réflexion, de concertation, à l’initiative du ministre de l’Education nationale Luc Châtel, poursuivies par son successeur Vincent Peillon, le code de l’éducation rétablissait, en début d’année 2013, une semaine scolaire de neuf demi-journées réparties sur cinq jours. Cette nouvelle organisation revenait sur la semaine de quatre jours instituée en 2008, sans concertation ni fondements éducatifs, la France étant le seul pays de l’OCDE à concentrer les apprentissages scolaires sur un nombre de journées aussi réduit. Rétablir 5 matinées sur 5 jours, c’était prendre en compte les recommandations de l’Académie de médecine du 19 janvier 2010, celles du rapport de la conférence nationale de janvier 2011, celles de la mission parlementaire présidée par Michèle Tabarot en 2010 également, mais aussi l’expression majoritaire des enseignants sur les mauvaises conditions d’apprentissage provoquées par la disparition d’une matinée de temps scolaire et les propositions de l’appel de Bobigny lancé par plus de 80 associations et organisations nationales et 120 villes et collectivités. Ainsi, donner la possibilité de revenir à quatre jours d’école reviendrait à ne pas prendre en compte les données scientifiques de la chronobiologie qui sont les mêmes pour un enfant, où qu’il vive. De plus, en lien à la nouvelle organisation des temps scolaires, les collectivités ont répondu, à plus de 90%, à l’incitation qui leur était faite de mettre en place des temps d’activités périscolaires coordonnés dans les projets éducatifs de territoires pour plus de cohérence : 4 millions d’enfants en bénéficient chaque semaine. Modifier une nouvelle fois l’organisation des temps scolaires, périscolaires et extrascolaires, c’est ne pas reconnaître le rôle et la contribution des collectivités territoriales, des associations et des parents eux-mêmes aux politiques éducatives de notre pays, à un moment où l’éducation demande la mobilisation et la coopération de tous les acteurs. L’Education a besoin de temps longs. Les enfants ont besoin de tous les temps pour apprendre : à l’école, en famille et dans les temps d’accueils et d’activités qui élargissent leur culture et contribuent à leur socialisation. C’est un investissement essentiel pour que les enfants aient confiance en eux, dans les autres et dans les cadres collectifs et communs. Pour cela, scolaires, périscolaires et extrascolaires, tous les temps sont nécessaires. Monsieur le Ministre, les enfants ont besoin de bons temps pour apprendre ! Le GFEN signe cette prise de position des Ceméa L’abus de Google à l’École peut nuire gravement à notre société… 1 juin 2017 L’éducation est un terrain de jeu mondial fructueux pour les grands groupes du numérique nommés les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et d’autres en quête de nouveaux marchés à conquérir. Cette transformation des systèmes éducatifs touche tous les pays du monde. Face a ce phénomène, la fonction de l’État devrait être de réguler les services éducatifs, de s’assurer que ces nouveaux supports et usages numériques bénéficient à l’intérêt public, aux services des élèves des professeur.e.s et des acteurs socio-éducatifs. Ce faisant, les usages du numérique devraient s’inscrire dans une politique publique en tant que bien commun. L’exemple de ce qui se passe actuellement en France illustre tristement cette dérive mondiale et est de nature à sonner une nouvelle fois l’alarme ! Le ministère de l’éducation nationale français propose cette semaine de donner accès aux données numériques des élèves et des enseignant.e.s aux GAFAM. Ainsi, il deviendrait le partenaire de ces groupes et ouvre les portes à l’introduction des GAFAM dans l’institution scolaire. Mathieu JEANDRON, Directeur du Numérique pour l’Éducation au ministère autorise à travers une lettre adressée aux Délégués Académiques du Numérique (DAN) la connexion des annuaires de l’institution avec les services Google ! [1] Comme indiqué dans l’article du Café Pédagogique, « L’enjeu, ce sont les données des élèves. Les entreprises auront accès aux annuaires des établissements et aux informations nominatives sur les élèves et les enseignants. Elles pourront suivre les déplacements et redoublements des uns et des autres, voir ce que le professeur X utilise comme ressource ou ce que fait l’élève Y. Ces données seront une manne pour le ciblage publicitaire ou pour revendre des informations à des partenaires ». L’objectif sous-jacent est de développer des « pédagogies » inscrites dans une volonté de profit, de produire de futurs consommateurs de produits. Cette tendance est déjà hélas largement à l’œuvre dans de nombreux pays du monde. Lire à ce sujet l’excellent article de Natasha Singer « How Google took over the classroom » dans le New York Times. [2] M. JEANDRON explique que tout ceci s’inscrit dans le cadre d’une charte de confiance décrite comme un « pacte de confiance portant sur l’engagement de la protection de la vie privée des élèves et des enseignants ». Cette charte est certes au travail mais n’existe pas pour le moment. La CNIL interpellait d’ailleurs il y a peu sur l’urgence : « Il est temps de mettre un cadre à toutes ces offres économiques » insistant sur le fait que « ce document devait être un outil contraignant (circulaire ou autre), robuste. Sur ce point-là, nous n’avons aucun élément de réponse à ce stade. » [3] Si ce courriel de M. JEANDRON devait devenir une circulaire, ce serait, après l’accord Microsoft [4], une ouverture grave de l’éducation aux marchés et un abandon coupable de la protection que l’État doit à ses citoyens. [5] Nous assistons actuellement, à l’échelle mondiale, à la substitution des financements publics (nationaux et internationaux) par des financements issus de « partenariats » confiés à des sociétés privées qui ont plus des objectifs de profit que des visées d’éducation de la population. La tentative globale d’inclure l’éducation dans la sphère des rapports marchands n’est pas nouvelle. Mais l’irruption du « numérique » a fait entrer ce processus dans une nouvelle ère. Elle ne vise plus seulement l’enseignement en tant qu’activité de service mais massivement les ressources et contenus éducatifs en tant que « produits pédagogiques ». Ceci inclut des « modèles d’éducation » dont nous savons qu’ils ne sont pas neutres et, plus dramatiquement encore, la collecte et la privatisation de données précieuses à exploiter ! Selon les principes de l’appel des réseaux internationaux contre la marchandisation de l’éducation « L’État doit garantir que l’éducation ne soit pas instrumentalisée par les acteurs économiques et que soient appliqués les principes soutenant la démocratie tels que les principes de transparence, participation et responsabilité. » En analysant cette nouvelle orientation politique du ministère l’Éducation nationale français sous le prisme de ces trois principes, nous constatons que le processus marchand à l’œuvre est en contradiction avec l’idéal démocratique que nous défendons. Transparence. L’ouverture au GAFAM contredit l’idéal de transparence de par le flou concernant l’utilisation des données des élèves et des enseignant.e.s par les groupes numériques. La récolte des données est une arme économique majeure. Cette récolte est stockée hors des frontières de collecte, posant la question majeure de la souveraineté sur les données. Les informations récoltées peuvent ensuite être vendues ou échangées dans une totale opacité pour les citoyen.ne.s. En laissant les GAFAM s’immiscer dans les pratiques des élèves dès le plus jeune âge, ces grands groupes ne les considérant pas comme des apprenant.e.s mais de futur.e.s consommateurs.trices, l’État les rend vulnérables en ne jouant pas son rôle de régulateur. Participation. Le numérique est et doit demeurer un support, un outil au service d’un projet pédagogique. Il ne faut pas confondre l’outil et la finalité de cet outil. Ce qui prime, c’est la relation pédagogique, la construction du savoir par les élèves, la formation des enseignant.e.s, des acteurs.trices socio-éducatif.ve.s mais aussi la relation que les élèves créent avec les outils numériques en dehors de l’asservissement. Les usages numériques transforment profondément les pratiques pédagogiques. Or, nous devons nous réapproprier ces outils, ces données pour en faire un bien commun accessible à tous et toutes. Responsabilité. L’introduction du numérique par les GAFAM dans l’institution scolairemet en péril la question de l’appropriation par les citoyens.ne.s. Le numérique est envisagé comme un espace réservé aux expert.e.s et le grand public ne se considère pas armé pour comprendre, analyser les enjeux actuels. La responsabilité de l’État est d’offrir un cadre de régulation, de protéger les citoyen.nes, d’introduire une réflexion critique. Dans ce contexte international, nous militons pour la prise en compte dans le débat public (national, européen et mondial) des sujets liés au numérique comme objets intégralement politiques, sociétaux et philosophiques. Nous soutenons que le rôle des États est d’encourager et garantir les services, les logiciels et les écosystèmes qui donnent aux individus une capacité de critique, de conserver et d’accroître leur souveraineté numérique individuelle. Il est urgent d’informer les citoyen.ne.s sur les dérives en cours, de réintroduire une critique de la question numérique par la formation et de sensibiliser à l’usage des logiciels libres, des services en ligne loyaux, décentralisés, éthiques et solidaires. Voir les signataires sur le site des Ceméa
Pérenniser le dispositif PDMQDC et défendre l’éducation prioritaire 1 juin 2017 Valérie Pinton Pérenniser le dispositif « Plus de maitres que de classes » Le GFEN relaie la pétition du Collectif SOUTIEN AU DISPOSITIF PDMQDC, soutenue par de nombreux universitaires (Marie Toullec-Théry, la 1ère à avoir travaillé sur le sujet, Goigoux, Cèbe, Rochex, Bucheton, Lantheaume, De Cock…), formateurs, enseignants, mouvements pédagogiques, associations, OZP, syndicats, FSU/UNSA/CFDT… Pour défendre ce dispositif qui permet une souplesse des modalités de travail, qui produit des effets sur les élèves, sur les enseignants, sur les équipes (faire école) – plus de 11 500 signatures en 10 jours. « Détricoter un dispositif dans lequel les enseignants se sont fortement engagés et qui montre ses premiers effets sur la réussite des élèves nous semble précipité. Le temps de l’école n’est pas celui du politique et les enseignants ont besoin de sérénité pour accomplir leur mission. » Pétition pour la pérennisation du dispositif PDMQDC « Enseignants oeuvrant à des niveaux divers dans le système scolaire, tous attachés à la réussite des élèves, nous nous sommes retrouvés suite aux annonces médiatiques concernant le devenir du dispositif « Plus de maîtres que de classes ». Engagés résolument pour l’accès aux apprentissages des élèves les plus éloignés des normes scolaires, nous souhaitons poser clairement un état des lieux de ce que permet le dispositif PDMQDC actuellement. Une nouvelle valse des dispositifsAprès quatre années d’expérimentation du « Plus de maîtres que de classes » (PDMQDC) et avant toute évaluation de ce dispositif, E. Macron propose, dès la rentrée 2017, de substituer à ce dispositif des CP à effectif réduit, de 12 élèves dans les REP et REP+. » Lire la suite et signer * * * Appel du SNuipp Dans un courrier adressé au Président de la République et au Ministre de l’Education nationale, le SNUipp-FSU leur demande de préserver un dispositif prometteur. Le syndicat relance dans le même temps son appel pour l’éducation prioritaire, un appel qui proclame que « la scolarisation précoce, le travail en équipe et l’augmentation du taux d’encadrement des élèves sont des leviers de réduction des inégalités scolaires. » L’appel est aujourd’hui soutenu par 62 chercheurs et personnalités du monde de l’éducation. La lettre au Président de la République L’appel du SNUipp-FSU Une démarche intersyndicale pour le PDMQDC « Parce que les premiers effets bénéfiques commencent tout juste à être évalués dans le cadre du comité de suivi du dispositif, parce qu’il est plébiscité par les enseignants et qu’il encourage les collectifs de travail, nos trois organisations vous demandent d’entendre les enseignants et les chercheurs avant de décider de son avenir », écrivent le Snuipp Fsu, le Sgen Cfdt et le Se-Unsa dans une lettre adressée le 31 mai au ministre de l’éducation nationale. La lettre commune aux trois syndicats