TRACeS n°234 Tous capables, Hein !? Un dossier de la CGé où les propositions se succèdent pour que la profession de foi devienne réalité. 25 février 2018 Jacqueline Bonnard Que nos amis de la CGé décident d’explorer notre pari philosophique dans un dossier, voilà qui nous intéresse et nous intrigue. Comment vont-ils le décliner? Quels angles d’attaque? Quel(s) public(s)? Questions de société? Questions de métier? Tout commence par l’édito qui permet de revisiter le « tous capables » d’écrire un édito ! Au-delà du risque à prendre quel cadre bienveillant permet de dépasser ses peurs, de se dédouaner du regard de l’autre ? Ecrire un édito, c’est trouver dans les textes du dossier un fil conducteur, une problématique qui traverse les différents articles. « Croire au Tous capables amène finalement à se demander : à quoi sert l’école ? À quoi voulons-nous qu’elle serve ? Tous capables, oui, mais, pour faire quo? » Posture exigeante. Véronique Baudrenghien pose le dilemme auquel l’enseignant est confronté lorsqu’il faut décider d’une orientation d’un élève vers un enseignement spécialisé. A-t-on raté quelque chose ? Est-ce une question de compétences professionnelles ? Après la décision prise à la satisfaction des adultes référents, d’où vient ce malaise lorsqu’on a le sentiment de séparer l’enfant de ses camarades d’une même classe d’âge ? L’auteure constate la corrélation entre inégalités sociales et inégalités scolaires et s’interroge sur le destin de ces enfants s’ils avaient été issus d’un autre milieu social : enfants d’enseignants par exemple. « Il s’agit ici de tout ce que les familles de milieux culturels proches de l’école peuvent mettre en place pour leurs enfants en grandes difficultés scolaires, parce qu’ils comprennent mieux les enjeux d’une orientation, parce qu’ils ont les moyens financiers nécessaires pour suppléer aux manques d’encadrement dans l’enseignement ordinaire pour ces enfants [ ] ». De fortes complicités. Jacques Liesenborghs revient sur le contexte dans lequel le « Tous capables » du GFEN s’est invité en Belgique dans les années 80 lors de formations : une véritable provocation ! Le vécu des démarches d’autosocioconstruction en ont convaincu plus d’un à inventer de nouvelles pratiques en puisant notamment dans les propositions de la pédagogie institutionnelle. Il s’agit d’un pari éthique s’appuyant sur le principe d’éducabilité qui transforme le regard posé sur l’autre, son propre rapport au savoir, à la société, au monde. L’orthographe, un défi pour l’égalité ? Danièle Cogis identifie la maîtrise orthographique comme marqueur social même si les enfants de toutes les classes sociales peuvent être atteints par la peur de la faute. Elle démonte la croyance selon laquelle « c’était mieux avant » lorsque les enseignants ne présentaient au certificat d’études que les élèves prêts à réussir en dictée. On est loin du mythe de toutes les grands-mères qui ne faisaient aucune erreur. C’est par un apprentissage réflexif que la compréhension de la langue se construit et favorise une mise en ?uvre orthographique pertinente. Tous capables ? Mais de quoi ? Dominique Bucheton énumère les visées d’une réforme de l’éducation : apprendre à tout élève de penser par lui-même, qu’il inscrive son développement dans un contrat scolaire, qu’il trouve les formes d’enseignement et les dispositifs lui permettant de comprendre et de s’adapter aux attentes de ce socle, que les élèves apprennent à vivre et à travailler avec leurs pairs. Ce qui oblige à repenser collectivement le métier d’enseignant afin de s’adapter à la grande hétérogénéité sociale, culturelle et langagière des élèves accueillis. Cela peut passer par des changements simples pour commencer et oser faire varier les dispositifs dans la conduite de la classe. Les Cerfs-volants de Trois-Ponts. Pascale Lassablière s’inscrit dans une filiation, celle du tous capables, tous chercheurs, tous créateurs depuis sa rencontre, il y a une quinzaine d’années avec Odette et Michel Neumayer. Elle présente le projet d’une maison de quartier et d’une bibliothèque pour accompagner de jeunes mineurs demandeurs d’asile en leur faisant vivre un moment dense et positif. Tout part d’un objet culturel très fort en Afghanistan : le cerf-volant. En fabriquer, en parler, écrire et échanger autour de la métaphore de l’objet : Quel rapport entre un cerf-volant et la vie ? En travaillant sur des textes de poètes ayant écrit sur la liberté, le vent, l’amour de la vie, les mots et les images surgissent. A chaque atelier, un texte collectif est produit et progressivement les relations se tissent. Un support pour réussites. Marie-Luce Latran nous présente un outil mis en place dans sa classe de maternelle : un porte-folio qu’on nommerait en France « cahier de réussites ». Loin de l’évaluation formelle, il permet à l’enfant de s’inscrire dans un projet : grandir dans la classe et à l’école. Chacun repère ce qu’il a réussi même si c’était difficile, appris : dessins, photos, dictée à l’adulte avant de présenter cela à ses parents lors d’une visite à l’école. Chaque enfant a l’occasion de mettre en avant ses forces et ses qualités et d’énoncer un défi. Un projet à analyser et à consolider. La plasticité cérébrale, clé de l’apprentissage. Catherine Vidal montre que les neurosciences ont permis de modifier notre perception du développement du cerveau et de battre en brèche certaines théories selon lesquelles tout serait joué avant six ans : le cerveau est un organe dynamique qui évolue tout au long de la vie. L’imagerie cérébrale permet de visualiser les régions du cortex concernées selon les apprentissages et les grandes capacités de plasticité de celui des enfants. L’opposition entre inné et acquis semble dépassé puisque l’interaction avec l’environnement est la condition indispensable au développement et au fonctionnement du cerveau. Mais à chacun son cerveau car aucun cerveau ne ressemble à un autre, chacun ayant son histoire personnelle faite d’interactions lors de rencontres personnelles et d’expériences individuelles. Mais peut-on voir un cerveau penser ? Chaque cliché est une image dans une situation pour une personne donnée et à un instant « t » et ne dit rien de ce qui la mobilise. C’est dans la relation avec le monde et avec les autres humains que se forge la personnalité et que se structure la pensée. Des visages, des figures. Thomas Michiels, volontaire dans une école de devoirs, aborde le thème de l’évaluation. A quoi servent les notes, interroge-t-il ? Il constate l’impact désastreux de la « mauvaise note » chez les élèves en difficulté au niveau de l’image de soi et de leur capacité à se projeter jusqu’à les conforter dans l’idée qu’ils relèveraient d’un enseignement spécialisé. La note devient un outil à trier et sélectionner qui renvoie à l’élève et ses parents la responsabilité de l’échec sans expliciter les pistes d’action à envisager pour surmonter les difficultés rencontrées. Pourquoi l’idéologie des intelligences multiples plait-elle tant ? Pierre Waaub interroge : cette théorie sonnerait-elle le glas du tous capables ? Ou ne serait-elle qu’une nouvelle forme plus policée de justification des inégalités scolaires ? La proposition de Gardner est une théorie scientifiquement contestée et pourtant elle rencontre un certain succès dans le monde de l’éducation. Il existe une ambiguïté entre ensemble d’habiletés et intelligences. Pour valoriser un individu, on peut mettre en avant ses habilités et lui proposer des apprentissages s’appuyant sur « son type d’intelligence » au risque de ne pas développer chez lui d’autres aptitudes nécessaires à la formation de tout un chacun. Cette théorie permet de classer les élèves selon leurs intelligences et de proposer un panel d’apprentissages adaptés dans lequel chacun pourra picorer dans son bol ce qui le motivera à venir à l’école. Ceci va à l’inverse de ce qu’il faudrait : travailler toutes les habiletés avec tous les élèves pour les rendre tous capables de réussir des apprentissages dans tous les domaines, porter pour tous les élèves l’ambition d’une culture commune et exigeante. Gênés en maths. Renaud Coché s’insurge contre le fatalisme affiché des « nuls en maths » et affirme que tous les élèves sont capables d’y réussir : mais sont-ils tous également capables ? Il réfute l’idée que sous prétexte que l’élève éprouve des difficultés en mathématiques, il faudrait lui en donner moins. Il propose d’adopter une autre posture : établir une relation de confiance et travailler progressivement sur le rapport de l’élève au savoir mathématique. Mais cela ne suffit pas à lever tous les obstacles lorsque les bases ne sont pas maîtrisées. La faute à l’évaluation ? Une extrême dépendance didactique aux années précédentes ? La question de l’enseignement des mathématiques est un dossier à investir. Du sur mesure plutôt que de la taille unique. Joanne Deprez enseigne à l’école maternelle. Véronique Baudrenghien l’interroge sur le pari du Tous capables lorsqu’on accueille de jeunes enfants dont l’origine sociale est très hétérogène. Penser l’enfant capable d’apprendre c’est le mettre dans de bonnes conditions d’apprentissage, c’est l’accueillir tel qu’il est et rendre accessibles les savoirs visés. Certains ont davantage besoin d’étayage que les autres : selon les aptitudes et les comportements repérés, l’enseignant adapte les demandes pour stimuler le désir d’apprendre. C’est dans les activités quotidiennes qu’on peut repérer ce que les enfants sont déjà capables de faire (pas besoin de test ou d’évaluation normée), et sur ce déjà-là, on bâtit des apprentissages « plus disciplinaires ». Le CEFA, l’école autrement. Claudia Taronna relate le parcours de Paolo dans « cette école de la dernière chance ». Comment accueillir ces jeunes, primo arrivants, que la barrière de langue isole dans les relations sociales ? C’est par une prise en charge collective des différentes problématiques liées à son parcours de vie par les professionnels que progressivement la situation s’est améliorée : maîtrise de la langue, apprentissage des gestes professionnels, intégration sociale. Tous capables de mener chacun au plus loin de sa formation professionnelle, personnelle et sociale suppose de laisser à chaque jeune le temps d’exercer son pouvoir sur les choses, de faire des erreurs et progresser car on croit dans son potentiel et sa capacité de réussite. Un dossier très intéressant donc (à la conception graphique équilibrée, très agréable pour le lecteur !) qui permet de décliner ce pari du TOUS CAPABLES sur tous les niveaux de scolarité. Il manquerait peut-être un volet concernant la formation initiale et continue des personnels de l’éducation en termes d’apports théoriques pour étayer le principe d’éducabilité. Le parti-pris philosophique ne suffit pas à lever les doutes liés au paradoxe du développement de la pensée chez l’élève qui ne s’accompagne pas toujours d’une réussite scolaire dont les critères institutionnels s’appuient sur des compétences acquises dans les familles en connivence avec l’école mais de ce fait facteurs de discrimination pour les autres. accéder à la page du site CGé Jacqueline Bonnard février 2018
Boîte à lire janvier 2018 11 janvier 2018 Valérie Pinton Formation Pourquoi perdre son temps à raconter des histoires ? Comme chaque année, l’équipe de Livre Passerelle organise une formation « Pourquoi perdre son temps à raconter des histoires », les 26-27 mars et 4-5 juin en Indre-et-Loire. Quatre jours pour partager les enjeux de la lecture à voix haute, et de l’accès à la langue écrite. Quatre jours pour construire ensemble des projets durables, pour lire et découvrir la production éditoriale d’albums récents, classiques, incontournables. La formation est ouverte aux professionnels et aux bénévoles de l’éducation, de l’action sociale, de la culture, de l’insertion dans le souci de croiser les pratiques et les regards. en savoir plus Vidéos Université d’automne : replay Le SNUipp propose de retrouver sur son site tous les intervenants de ses Université d’automne en vidéo. Ainsi, il est possible de voir ou revoir Jacques Bernardin et Christine Passerieux pour le GFEN, mais également Elisabeth Mourot et Maryse Rebière, auteures d’Apprendre à comprendre dès l’école maternelle du GFEN Maternelle… Voir Livres Faire sa peine à l’Établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur Laurent Solini, Champ Social, coll. « Questions de société », 222 p, 21 € Comment enferme-t-on la jeunesse délinquante aujourd’hui, en France ? Quels sont les ressorts de ce quotidien enfermé et vécu par des filles et des garçons, âgés de 13 à 18 ans ? Entre 2008 et 2010, Laurent Solini accède à l’Établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Lavaur, première des six structures de ce type à ouvrir ses portes. Il étudie alors les débuts de cette prison dite « d’un genre nouveau » qui pense réussir là où tous les dispositifs de prise en charge précédents ont échoué, qui pense parvenir à conjuguer enfermement, éducation et réinsertion. Positionné au cœur des groupes formés par les jeunes détenus durant près de deux ans et demi, le sociologue appréhende les trajectoires, les conduites, les postures et les relations intra-muros. Il montre que cette incarcération en train de se faire, loin d’apparaître éducative, constitue l’embase d’une mise en scène de la vie enfermée. Les façades du « bonhomme », du « bon détenu », du « trafiquant » et de la « victime » se mêlent au sein des échanges, devenant le cadre premier des interactions en détention. Laurent Solini est sociologue, maître de conférences à l’université de Montpellier et membre du laboratoire Santesih (Santé, éducation et situations de handicap). Présentation du livre Les politiques de l’éducation en France Lydie Heurdier, Antoine Prost, La Documentation française, 2017 2e édition revue et augmentée, 11,90 € À partir d’une sélection de textes de références, cet ouvrage propose un parcours à travers les politiques de l’éducation menées depuis le début du XIXe siècle en France. Les textes sont introduits par une présentation qui éclaire leur nouveauté, leur portée ou au contraire, leurs limites. Au fil de plus de cent textes majeurs, connus ou plus rares (lois, circulaires, mais aussi discours, mémoires, etc.), introduits et commentés, le lecteur est invité à parcourir plus de deux cents ans d’histoire de l’École, des décrets fondateurs du Premier Empire aux récents aménagements des rythmes scolaires. Présentation du livre Ne tirez pas sur l’école !… Réformez-lavraiment Éric Debarbieux, Armand Colin, 2017, 15,90 € Attention, école ! Si l’on en croit ce qui se raconte fuyons ! Parents, ne scolarisez plus vos enfants ! Enseignants : démissionnez ou venez en armure ! Académiciens, sortez vos mouchoirs, le savoir est mort, la langue de Molière ne sera plus parlée ! La faute à l’affreux laxisme « pédagogiste » qui règne depuis Mai 68 : dans les écoles désormais c’est fumette et bronzette plus que devoir et savoir ! Mais aussi : élèves séchez vos cours, les enseignants sont des sadiques et vos camarades sont des sauvages… S’appuyant sur sa profonde connaissance de terrain, Eric Debarbieux démonte ces légendes noires, avec un humour ravageur. En même temps, sans concession il témoigne des difficultés et des impasses dans un fonctionnement pyramidal archaïque. Un essai décapant, à rebours des idées reçues… Présentation du livre L’interprétation sociologique des rêves Bernard Lahire, La Découverte, 2018, 498 p, 25 € Le rêve peut-il être appréhendé par les sciences sociales ? Objet devenu indissociable de la psychanalyse, étudié par la psychologie et les neurosciences, il était jusqu’à ce jour largement ignoré des sociologues. Certes, quelques chercheurs ont pu s’interroger sur la manière dont le rêve a été perçu selon les époques et les milieux. Mais ce que propose Bernard Lahire ici, c’est d’entrer dans la logique même de sa fabrication et de relier les rêves aux expériences que les individus ont vécues dans le monde social. À l’issue de cette recherche, le rêve apparaît, à l’opposé de ce que croyait Freud, comme l’espace de jeu symbolique le plus complètement délivré de toutes les sortes de censure, tant formelles que morales. La communication de soi à soi dans laquelle s’exprime le rêve fait de lui le plus intime des journaux intimes. Il livre, à qui veut s’y intéresser, des éléments de compréhension profonde et subtile de ce que nous sommes. Son étude permet de voir frontalement ce qui nous travaille obscurément, et de comprendre ce qui pense en nous à l’insu de notre volonté.Cette théorie de l’expression onirique contribue aussi à la transformation de la sociologie en lui donnant de nouvelles ambitions. Si le rêve fait son entrée dans la grande maison des sciences sociales, ce n’est pas pour laisser le lieu en l’état, mais pour en déranger les habitudes et en agencer autrement l’espace. Présentation du livre Revues Aux sources de la confiance dans la relation éducative Université de Nantes, Recherches en éducation, n° 31 C’est un vieux problème de savoir comment, dans un processus éducatif quelconque mettant en jeu d’un côté quelqu’un qui sait ou est supposé savoir, de l’autre un qui ne sait pas ou est supposé tel, l’attention peut doucement glisser vers ce qui leur est commun ou vers ce dont ils peuvent parler l’un et l’autre. Alors le savoir n’est plus dans la tête de tel ou tel, mais vaut pour la réalité même autant qu’il nous en sépare et nous en assure. De l’une à l’autre de ces positions, la confiance change de sens : d’interpersonnelle et subjective qu’elle semble au début, elle se déplace et modifie ses ancrages pour concerner ces signes de connaissance et d’altérité, au premier chef le langage. Bref, et comme disent les didacticiens, il y a un effet maître dans tout processus éducatif et la question est d’en sortir. C’est à cette condition que la confiance change de sens. Ce numéro explore ce problème à partir de points de vue bien différents : celui de l’histoire de la philosophie de l’éducation, celui de l’épistémologie, celui de l’analyse des relatons pédagogiques ordinaires, celui de l’analyse du présent et de ce qui s’y répète, celui plus politique des analyses de l’émancipation, celui enfin de l’anthropologie comparée. Présentation du n° La Mauvaise herbe CNT, La Mauvaise herbe, n°4 Cette dernière livraison creuse les liens entre pédagogies et actualité sociale et politique : en quoi la pratique pédagogique s’inscrit-elle dans un acte politique ? De quelles manières le climat sécuritaire actuel influence-t-il les pratiques ? Comment continuer de construire une éducation émancipatrice ? Et quels moyens pour défendre les conditions de travail qui nous permettent de développer des pratiques qui nous ressemblent et gagner de nouvelles marges de manœuvre ? Présentation du n° Radicalisations Cgé, TRACeS de ChanGements, n° 233 Dans ce dossier Cgé tente de comprendre certaines des manifestations et des conséquences des radicalisations. Pour comprendre les choses, il est important de réfléchir aux mots. Radicalisation : qu’entend-on par-là ? Pourquoi cette expression est-elle venue en supplanter d’autres ? Il est vain de vouloir éliminer un symptôme si on ne s’attaque pas aux problèmes auxquels il répond. Que penser alors de ces formations qui nous sont proposées pour déradicaliser nos élèves ? Que penser de cette vigilance généralisée à laquelle on nous demande de participer ? Présentation du n° Élargir le cercle des lecteurs : la médiation en littérature pour la jeunesse Les Cahiers du CRILJ, n° 9 On peut espérer un lien direct et immédiat entre le livre et son futur lecteur comme on peut postuler, à l’instar d’Ivan Illich en 1971, une société sans école. Il semble pourtant qu’un livre dont ne parle pas un tiers, qu’il soit critique, enseignant, bibliothécaire, animateur, lecteur militant ou « ordinaire », n’existe pas et n’ait guère de chance d’atteindre le lecteur qu’il attend. » (Francis Marcoin). Revenant sur la question de la médiation, le CRILJ et ses invités questionnent, le temps d’un colloque, les pratiques et les dispositifs susceptibles d’ancrer durablement le goût des livres. Présentation du n° Les tâches complexes à la loupe CRAP, Cahiers Pédagogiques, n° 541 Depuis l’instauration du socle commun et l’incitation des enseignants à mettre en œuvre des « tâches complexes%u202F» dans leurs classes, on assiste à un foisonnement de propositions, personnelles et institutionnelles. Un dossier pour poursuivre la réflexion et nous aider à faire des choix pédagogiques et didactiques plus pertinents. Présentation du n° Accompagner la démarche éducative Ceméa, Les cahiers de l’Animation, n° 100 Au fil de ces vingt-cinq dernières années, les Cahiers de l’animation se sont efforcés de relater bon nombre d’expériences, dans la formation, les stages, au cœur des espaces de l’animation volontaire et professionnelle, en ouvrant des pistes et en permettant la réflexion. Ce numéro 100 ne fait pas exception. Au fil des pages, un jeu, le récit d’un séjour, un sujet d’actualité viennent s’offrir à la sagacité des lectrices et des lecteurs qui pourront découvrir à satiété l’utilité d’écrire sa pratique et de la donner à voir. L’éducation a toujours autant besoin d’être accompagnée dans sa marche en avant vers un horizon émancipateur. Présentation du n° Les images, tout un programme ICEM-pédagogie Freinet, Le Nouvel Éducateur, n° 235 Des étudiants sont sensibilisés aux médias, découvrent que la peinture religieuse peut être analysée autrement qu’en termes bibliques. Des enfants de la rue coopèrent pour réaliser un film. Des auteurs suivent l’évolution des théories en histoire de l’art comme dans l’étude des images. D’autres s’intéressent et utilisent en classe les mêmes technologies que leurs élèves au lieu d’interdire, afin de les sensibiliser aux manipulations des professionnels de la télévision. Parce que notre objectif est bien de développer l’esprit critique en même temps qu’une culture générale ouverte, de parvenir à ce que nos enfants, nos étudiants, apprennent à sélectionner, à sélectionner des jeux intelligents dont l’objectif n’est pas l’addiction, à ne plus se vautrer devant des écrans qui les transforment, le temps d’une guerre interplanétaire conduite par l’armée américaine, en héros lyophilisés. Comment aborder l’image dans sa classe, sans méthode de décomposition de type syllabique, sans un manuel de lecture, sans une grammaire, édités pour chaque niveau d’enseignement. Et si c’était simple ! Présentation du n°
Les archives du Père castor inscrites à l’inventaire « Mémoire du monde » de l’UNESCO 15 décembre 2017 Valérie Pinton Patrimoine documentaire soumis par la France et recommandé à l’inscription au Registre Mémoire du monde en 2017. Les Archives du Père Castor, méthodiquement constituées par Paul Faucher, fondateur du Père Castor, et rassemblées jusqu’à sa mort en 1967, comprennent des documents relatifs à ses début en tant que libraire à Flammarion (1921) mais surtout des documents relatifs à la conception, à la fabrication et à la diffusion de la collection « Les albums du Père Castor » (1931-1967). Ce corpus, constitué de formes et supports très variés (notes, correspondances, illustrations, imprimés, enregistrements, photographies, dessins…), regroupe des matériaux de réflexion pédagogiques qui ont abouti progressivement à la création concertée, collaborative, mais fortement structurée et réfléchie, de ce que l’on connaît mieux sous le nom d’ « album du Père Castor ». Ces livres de jeunesse auxquels créateurs russes, allemand, polonais, tchèques, hollandais, suédois, belges et français ont collaboré, sont aujourd’hui considérés comme des classiques de la littérature enfantine, traduits dans une vingtaine de langues. Ces ouvrages ainsi que les jeux éducatifs conçus par l’Atelier du Père Castor, ont rendu efficients et accessibles au plus grand nombre, les acquis théoriques des pédagogues du mouvement de l’Education Nouvelle.
Recherches en éducation n° 30 « Recherches en éducation et formation : contributions des doctorants et jeunes chercheurs » 22 novembre 2017 Valérie Pinton PARUTION – Recherches en éducation – Numéro 30 – Novembre 2017 sous la coordination de Sylvaine BESNIER, Sophie JOFFREDO LE BRUN, Virginie MESSINA, Chloé RIBAN, Marine ROCHE Recherches en éducation est une revue généraliste en Sciences de l’éducation, ouverte à toutes les disciplines qui contribuent aux sciences de l’éducation. L’objectif est de contribuer à l’avancement et au partage des connaissances en matière d’éducation et de formation. Elle est portée à l’origine par le CREN, centre de recherche en éducation de Nantes et elle publie 4 à 5 numéros par an, en ligne, gratuitement. Une attention particulière est réservée aux jeunes chercheurs dans le but de les intégrer dans les réseaux de recherche et de publication. Ainsi dans chaque numéro, un ou deux articles de jeunes chercheurs sont présentés. Cette fois, c’est un numéro entier qui leur est consacré, coordonné par d’autres jeunes chercheurs, accompagnés par des enseignants-chercheurs chevronnés. Chloé Riban, une des coordonnatrices de ce numéro, fait partie des jeunes chercheurs invités à présenter leurs travaux aux prochaines Rencontres nationales sur l’école maternelle du GFEN, le 27 janvier 2018. Sa propre thèse porte sur « le principe de co-éducation entre les parents et l’école, des meilleures intentions aux effets de discrimination ». L’approche tout à fait originale de son travail est une approche genrée. « La confrontation des modèles éducatifs sera appréhendée, au prisme notamment de la question ethnoculturelle et du genre. Le postulat de départ de ce travail repose sur l’idée que le regard de l’école, supposément neutre et indifférent au genre, à l’origine sociale et ethnique des enfants et des parents, ne l’est pas dans la réalité des pratiques, incarnées par les équipes éducatives. Comment ce regard est-il construit ? Comment influe-t-il sur les relations avec les parents ? Comment les parents, notamment les mères, se sentent-ils perçus par l’institution scolaire ? ». Chloé Riban sera accompagnée par son directeur de thèse : Pierre Périer, sociologue à Rennes 2. Dans ce numéro, 12 contributions ont été sélectionnées parmi 95 proposées, soumises au processus de lecture anonyme par un comité scientifique, comme pour les « grands ». Le numéro s’articule autour de 3 parties : La formation et le développement professionnel des enseignants dans des contextes variés : un dispositif de coenseignement entre un professeur novice et un formateur universitaire en EPS ; un dispositif d’ingénierie collaborative de travail au sein d’un LéA (lieux d’éducation associés) ; une approche d’enseignement de l’EPS en maternelle à partir de la problématisation de situations ; un questionnement sur les liens entre éducation, éthique et autorité, l’altruisme comme condition de développement de cette autorité émancipatrice. La division du travail et la transmission des savoirs : une approche qui met en relation conditions de travail et savoirs enseignés en sciences au lycée ; la division du travail entre enseignants et ATSEM à l’école maternelle ; des pratiques d’enseignement du FLE en Corée entre enseignants français et coréens ; l’identité professionnelle d’enseignants de collèges confrontés à la scolarisation d’élèves présentant une déficience cognitive ; les aides apportées par les professeurs aux élèves d’ULIS-collège intégrés dans leurs classes ordinaires. L’évolution du système éducatif : les effets plutôt négatifs des dispositifs d’accompagnement scolaire sur le développement de compétences sociales chez les élèves et sur leurs résultats scolaires ; l’interrogation de l’influence des MOOCs sur la démocratisation des savoirs dans l’enseignement supérieur ; l’influence de la reprise d’études supérieures et de l’obtention d’un diplôme sur la situation professionnelle des personnes concernées. J’ai particulièrement retenu deux de ces contributions car elles répondent aux préoccupations du groupe de travail collectif du GFEN sur la maternelle, qui s’interroge, entre autres, sur les questions de collaboration enseignants-ATSEM et de mise en œuvre efficaces de situations d’apprentissage. MARINE VÉJUX-GRILLOT — La problématisation : une entrée pour examiner et repenser l’apprentissage des élèves en éducation physique et sportive à l’école maternelle — pages 63 à 77 L’auteur analyse l’alternance de phases de mise en activité des élèves en EPS à travers des situations-problèmes et de phases de débats dans des situations d’enseignement-apprentissage en EPS. « L’étude montre qu’engager les élèves dans une situation récurrente en les confrontant à un problème résistant, leur permet de construire une performance problématisée. » FABIENNE MONTMASSON-MICHEL — Les ATSEM, les activités manuelles et la raison graphique — pages 125 à 137 L’auteure s’interroge sur la contribution de ces professionnelles au côté des enseignants aux apprentissages langagiers des élèves en petite, moyenne et grande sections. Avec des entretiens et des observations, elle montre « de quelle façon, à travers la mise en ordre continuelle des corps et des objets dans l’espace et le temps scolaire, par la gestion des activités manuelles, ces personnels contribuent à la fabrication des habitus littératiés des jeunes enfants et participent, ce faisant, à la socialisation graphique et langagière des jeunes enfants ». Isabelle Lardon 16 novembre 2017
Boîte à lire novembre 2017 6 novembre 2017 Valérie Pinton Livres Jouer le monde Critique de l’assimilation du sport au jeu, Ronan DAVID et Nicolas OBLIN, Le Bord de l’eau, collection « altérité critique sport », 80 p. 8 € On assimile souvent le sport au jeu. Pourtant, si le sport est le produit que la modernité capitaliste a élevé au rang de pratique éducative universelle, l’observation des jeux d’enfants révèle un déploiement de gestes, de récits, de « signaux » qui ne sont jamais l’œuvre préétablie, ni des adultes, ni d’une époque. En cela, un monde sépare le sport du jeu. Un apport critique permettant de distinguer radicalement le sport du jeu tout en élaborant une réflexion sur la notion de « jeu libre ». Les auteurs sont docteurs en sociologie et participent depuis de nombreuses années aux travaux du collectif Illusio. Leurs travaux de recherche visent au dévoilement et à la compréhension des processus de domination et de réification (marchande et technologique) du corps et de la culture à l’œuvre dans la société capitaliste. Présentation du livre Éduquer avec tact Vertu et compétence de l’enseignant, Eirick PRAIRAT, 160 p, 12 € Si certains ont cru bon de remiser le tact au musée des belles manières, l’auteur entend ici le réhabiliter ; mieux, lui donner une vie en pédagogie. Il montre tout d’abord que le tact n’est pas simple habileté relationnelle, mais qu’il est bel et bien vertu. Le tact se révèle dans le jeu des échanges et des interactions. Eirick Prairat poursuit en soulignant, à la suite des philosophes Herbart et de Canguilhem, l’importance du tact pour le pédagogue. En tant que disposition éthique, il est souci de ce qui nous fait tenir ensemble. En tant que savoir-faire pédagogique, il est capacité à saisir le sens d’une situation pour réagir convenablement. Reste alors une question : peut-on apprendre le tact aux professeurs ? Il semble que celui-ci se découvre et s’éprouve dans la rencontre et l’expérience. L’auteur esquisse dans la dernière partie de cet ouvrage les grandes lignes d’une formation éthique des professeurs. De nombreuses mises en situation donnent les clés pour réagir de manière appropriée aux situations difficiles que rencontrent régulièrement les enseignants. Présentation du livre Enseigner la philosophie et la citoyenneté À partir d’ateliers créatifs, Catherine Buhbinder, Chronique Sociale, 248 p. 14,90 € La démarche philosophique se développe depuis plusieurs années aux différents niveaux du système scolaire et au sein de la cité. Par ailleurs, l’enseignement de la philosophie se renouvelle dans la manière d’être proposée aux élèves en s’appuyant notamment sur les méthodes actives. L’auteure propose un ensemble de réflexions pour situer les enjeux d’un cours de philosophie et d’éducation à la citoyenneté en précisant notamment ses spécificités par rapport à l’enseignement du fait religieux. Elle présente un ensemble cohérent de cours, à destination d’adolescents de 15 à 18 ans répartis sur trois ans. Ces activités s’appuient sur des ateliers créatifs dont les différentes ressources sont illustrées par des productions d’élèves. Présentation du livre La coopération entre élèves Sylvain Connac, Philippe Meirieu, Canopé, 9,90 € Qu’entend-on par coopération, comment organiser le travail en groupe et l’entraide, comment organiser l’aide et le tutorat, quels projets collectifs avec la coopération ? Cet ouvrage, tant théorique que pratique répond à ces questions grâce à : – une synthèse des réflexions et des pratiques, – une définition des notions, – un tour d’horizon de l’organisation des formes coopératives, symétriques (entraide et travail de groupe) ou dissymétriques (aide et tutorat), – une présentation détaillée de projets collectifs (conseils d’élèves, jeux coopératifs, réseaux d’échanges de savoirs). L’auteur, Sylvain Connac, y défend la thèse d’une nécessaire didactisation de la coopération pour améliorer les apprentissages des élèves, dans leur diversité. Présentation du livre Peut-on enseigner autrement ? Une expérience de formation d’enseignants, Bernadette Fleury, Michel Fabre, Préface de Jean Houssaye, L’harmattan, 234 p. 25 € Un enseignant peut-il transformer radicalement sa pratique pédagogique ? Telle est bien l’une des questions cruciales de la formation des maîtres. La présente recherche vise à poser quelques repères pour comprendre et accompagner des cheminements d’enseignants de bonne volonté, insatisfaits de leur posture pédagogique, incités à changer au gré des réformes institutionnelles, sollicités par toutes les modes du marché de l’éducation, mais souvent perplexes et même, quelquefois, perdus. Cet ouvrage jette un regard rétrospectif sur une expérience de formation professionnelle chez une formatrice et un enseignant-chercheur désireux de transmettre ce qu’ils ont appris en formant les autres, donc de fournir des repères pour accompagner le développement professionnel des enseignants. Il s’adresse aux pédagogues, aux formateurs d’enseignants et aux enseignants désireux d’éclairer, de perfectionner, voire de changer leurs pratiques. Présentation du livre Revues Pouvoir d’agir et autonomie, de l’école au lycée CRAP, Cahiers Pédagogiques (n° 539) Prendre des initiatives, engager un processus de décision, animer une équipe, mettre en place une innovation, etc., est-ce le domaine réservé du directeur d’école, de l’IEN, du chef d’établissement ? Au bout du compte, l’augmentation du pouvoir dans un établissement autonome, c’est celle du chef ou celle des personnels. Présentation du n° Français langue de scolarisation Cgé, TRACeS (n° 232) FLE, FLM, FLS ; ; ; et maintenant FLSco ! TRACeS propose d’éclaircir ce paysage et de mettre le focus sur la langue de scolarisation. Celle qui donne accès (ou non) aux apprentissages scolaires, aux parcours valorisés, aux savoirs qui émancipent. Ce n’est pas seulement une grammaire, une syntaxe et une orthographe, c’est un regard qui se déplace, un intérêt pour la langue en elle-même, pour ce qu’elle nous permet comme rapport au monde. Un dossier qui se centre sur les enjeux cognitifs de la langue avec des récits de la maternelle au supérieur et dans différentes matières. À côté du dossier : une démarche pour travailler l’inférence et la rubrique Sois poli (tique) et tais-toi avec un appel à soutenir le Pacte où l’attention, entre autres, à la langue de scolarisation est prise en compte. Présentation du n° Education populaire et numérique INJEP, Cahiers de l’action » (n° 48) Comment le numérique bouscule-t-il les pratiques professionnelles des acteurs ? Qu’est-ce que cela modifie dans les postures d’animation ou de médiation ? Comment cela interroge-t-il les territoires d’intervention et les réseaux d’acteurs ? Quels nouveaux métiers émergent ? Pour quel rapport au public ? Autant de questions traitées dans la dernière édition des Cahiers de l’action, intitulée : Médiation numérique : mutations des pratiques, transformation des métiers. Ce numéro, coordonné par Emmanuel Porte, chargé d’études et de recherche à l’INJEP, propose d’étudier les interactions entre les pratiques d’éducation populaires et le développement de politiques publiques soutenant la médiation numérique. Ce faisant, il donne à voir la variété des défis que les acteurs tentent de relever et l’importance des dynamiques collectives. Il y est question d’espaces d’engagement et d’apprentissage autour du numérique (tiers-lieux, territoire numérique, espace public numérique, fablabs, bibliothèque…), mais aussi de pratiques éducatives augmentées d’expériences collectives et de nouveaux outils. Présentation du n° Pédagogies alternatives, pour qui ? pour quoi faire ? N’Autre école-Questions de classe(s) (n° 7) Succès de librairie, films, création d’écoles hors contrat, projets d’établissements « différents » dans le public… Les pédagogies alternatives connaissent, depuis quelques années, un regain d’intérêt certain mais, souvent, peu discriminé. Montessori, Steiner, Freinet, Summerhill et Colibri autant de noms éveillant l’espoir ou la défiance. Enfants épanouis ou futurs inadaptés ? Liberté ou laisser-faire stérile ? Éducation pour tous ou petit paradis pour privilégiés ? Questions légitimes mais oubliant largement que ces diverses pédagogies n’ont souvent que leur opposition au modèle dominant en commun. Loin d’être seulement techniques, ces divergences renvoient à un problème fondamentalement politique : pour quel rôle dans quelle société élevons-nous nos enfants ? Quelquefois explicite, parfois dissimulée, souvent inconsciente, cette face politique de la pédagogie apparaît dans les choix de recrutement des élèves (sélection ou non par l’argent, le niveau, le comportement…), dans les contenus enseignés, la relation aux épreuves académiques, le statut juridique des établissements et leur mode de gouvernance, les modes de régulation, le type de réussite individuelle ou collective recherché… Praticiens, parents, élèves d’hier ou d’aujourd’hui, simples passionnés, c’est à participer à la repolitisation du débat sur les enseignements alternatifs que ce nouveau numéro de N’Autre école vous invite. Présentation du n° Nouveaux programmes et étude de la langue AFEF, Le Français Aujourd’hui (n° 198) Ce numéro a pour vocation d’interroger l’enseignement de la langue à la lumière de ces nouveaux programmes, d’en proposer un décryptage et une analyse critique, notamment sur certains contenus et objectifs. De fait, il s’agit de mettre en lumière les priorités et les limites de ce texte institutionnel dans le domaine de l’étude de la langue, d’en montrer les enjeux et les objectifs, de proposer des pistes de travail pour les mettre en œuvre, voire des propositions alternatives. Les contributions rassemblées dans ce volume, fruits de la réflexion de linguistes, de didacticiens et de pédagogues, examinent la mise en place de ces programmes aux différents cycles (cycles 2, 3 et 4), en croisant les approches (difficultés des élèves mais aussi difficultés des enseignants face à cet objet d’apprentissage) et en questionnant la formation des enseignants. De fait, cette analyse critique des programmes intègre une réflexion sur la façon dont les élèves et les enseignants s’en emparent, dans plusieurs perspectives, historiques, linguistiques, psycholinguistiques et didactiques complémentaires, sans occulter quelques divergences qui ne peuvent qu’alimenter un débat indispensable. Présentation du n° Les cycles sur les traces d’une innovation égarée AFL, Les Actes de lecture (n° 139) Ce dossier se propose de reparler de atouts de l’organisation par cycle qui ambitionnait de former à l’autonomie et à la solidarité, au tâtonnement expérimental et à l’étude, aux débats et à l’intériorisation. Entre les expériences passées et celles qui perdurent encore, il y a de la place pour des recherches-actions qui puissent élaborer avec les enseignants, les parents, les professionnels et les citoyens un système scolaire juste et libérateur d’énergies dans le monde du travail et de la vie publique. Après un rappel historique, des acteurs de cette époque témoignent, ainsi que des enseignants encore en fonction ayant opté pour une organisation par cycles. Bernard Collot et Dominique Vachelard reviennent, quant à eux, sur la source de cette organisation pédagogique qu’ont représenté les classes uniques de campagne trop vite sacrifiées sur l’autel de l’homogénéité et des « regroupements pédagogiques » sans que leurs effets n’aient vraiment été considérés. Présentation du n° EPS & numérique SNEP, Centre EPS & Société, Contrepied (HS N° 19) En décidant de consacrer un numéro de Contrepied au numérique, le Centre ne fait-il pas que suivre l’air du temps, s’évertuer à « être de son temps » ? C’est un regard lucide qu’il nous propose. Ni anti, ni pro, comprendre et comprendre ce dont la profession s’empare. Ne pas la suivre mais élucider et avec elle développer le meilleur de son emploi. L’ambition de ce travail est donc circonscrite. C’est parce qu’ils ne pensent pas que le numérique soit la clé pour refonder l’école, et bien que quantité de pages aient été écrites à ce sujet, que pour autant ils en deviennent méfiants. Son intérêt est à fonder. Il faut dompter l’outil, apprivoiser le numérique ! Présentation du n° Site Flamme de l’égalité Les Ministères chargés de l’Education nationale et des Outre-mer, le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE) et la Délégation Interministérielle pour la Lutte contre le Racisme l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) s’associent à nouveau pour la 3ème édition du concours national « La Flamme de l’égalité ». Jusqu’au 7 février 2018, les enseignants du primaire et du secondaire – collèges et lycées d’enseignement général, technique et professionnel – sont invités à mener avec leurs élèves une réflexion et à réaliser un projet sur l’histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l’abolition, sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains. Rendez-vous sur le site pour en savoir plus ou simplement consulter les multiples ressources documentaires.
Vygotski au service des entreprises ? par Johnny Coopmans 19 septembre 2017 Valérie Pinton A lire sur le site de l’Appel pour une école démocratique 27 août 2017 Les travaux du psychologue soviétique Lev Vygotski sont souvent associés au socio-constructivisme pédagogique. Or, ce dernier est revendiqué en héritage par les tenants de l’approche par compétences, cette expression pédagogique du recentrage de l’enseignement sur la demande patronale de flexibilité. D’où la question : l’approche par compétences est-elle un digne successeur de l’école historico-culturelle de Lev Vygotski ? L’école historico-culturelle L’école historico-culturelle, a été fondée dans les années 20-30 par trois psychologues soviétiques, Lev Vygotski, Romanovitch Luria et Alexis Léontiev. Leurs travaux s’inscrivaient dans les débats qui animaient les milieux académiques de psychologie et de pédagogie de l’époque. La psychologie, comme science naissante, attirait beaucoup de jeunes étudiants et chercheurs en URSS. Il existait différentes écoles de psychologie en Occident et celles-ci avaient leurs adeptes dans les universités russes. Mais la question qui se posait était de savoir s’il fallait adopter tels quels différents éléments du behaviourisme, de la psychologie Gestalt, de la psychologie des tests ou encore de la psychanalyse et les « mixer » ou s’il était préférable de tenter de formuler une nouvelle psychologie scientifique, conforme aux objectifs de la société socialiste naissante. Dans ce dernier cas, comment serait-elle appelée : psychologie objective, dialectique ou marxiste ? Dans ce contexte, plusieurs courants ont vu le jour. Parmi eux, l’école dite « historico-culturelle ». Voici ce qu’en dit le philosophe marxiste Lucien Sève, l’un des grands spécialistes de la pensée de Vygotski : « Le double but de Vygotski est : reformuler la théorie psychologique sur des bases marxistes et inventer des voies concrètes pour une pédagogie dans la lutte contre l’analphabétisme et la solution des problèmes de défectologie1, depuis la surdité jusqu’au retard mental ». Vygotski donne une double définition du terme « historique ». Celui-ci doit d’abord se comprendre dans une approche dialectique, au sens où chaque individu a sa propre histoire. Mais il fait également référence à l’histoire de l’humanité. Les fonctions supérieures n’ont pas un développement naturel mais varient selon les époques historiques. Il y a donc évolution. Ces deux branches de l’histoire (naturelle et culturelle) fusionnent dans le psychisme pour permettre à l’enfant et à l’adulte de se développer au travers de son parcours individuel. Le culturel n’a rien de mystique ou de surnaturel. Dans le monde animal à coté des réflexes inconditionnels cad les instincts, dominent les réflexes conditionnels, qui résultent de l’expérience acquise par l’animal au cours de son existence. Tous ces réflexes concernent le lien qui s’établit entre un stimulus et un objet, Mais au niveau humain Vygotski prétend qu’il y a un stimulus artificiel qui s’intercale en quelque sorte entre le sujet et l’objet. Le lien direct d’association devient structure. Le développement et l’enchevêtrement du langage et de la pensée en est la cause. Et même si les animaux peuvent penser et ont parfois un rudiment de langage ils ne se parlent pas vraiment, ni ne sauront-ils concevoir un accélérateur de particules. Toutes les fonctions essentielles de l’homme, le langage, la mémoire, l’attention, sont reconstruits sur cette base triangulaire à savoir « objet-signe-sujet ». Nous y reviendrons en abordant les stades de développement. Lire la suite de l’article
Enseigner en toute petite section, Isabelle Bastide 22 août 2017 Valérie Pinton Editions Retz « Pédagogie pratique« , 2017, livre (128 p.) + DVD-Rom, 23,10 euros Après avoir ouvert le livre à son sommaire, m’être dirigée directement à des chapitres qui m’intéressaient, je me suis rendu compte que cet ouvrage fourmillait de situations réelles, d’exemples concrets, de pistes pouvant être mises en oeuvre facilement dans une classe « ordinaire ». Je suis ensuite allée lire la postface de Christophe Joigneaux, enseignant chercheur de l’équipe ESCOL. Isabelle Bastide, professeure des écoles, auteure du livre, est elle-même en train de préparer une thèse dans cette équipe avec Jean-Yves Rochex. C’est une caution scientifique mais ce n’est pas le plus important. Finalement je suis revenue à l’intérieur du livre pour y voir que toutes les pratiques présentées n’étaient pas que le fait de la conduite expérimentée d’une classe mais relevaient en amont d’une conception très riche et très précise de l’enseignement à des tout-petits. Christophe Joigneaux écrit que ce livre répond à une « urgence », la classe des tout-petits est la grande oubliée des réflexions, des recherches, des formations, des publications. Il dit aussi que le livre « contribue à mettre au point des pratiques d’enseignement ». C’est bien ce qui la distingue des autres modes d’accueil de la petite enfance. Au GFEN, nous sommes aussi persuadés que l’école maternelle est ce lieu unique qui permet aux enfants d’apprendre ensemble. Les enseignant.e.s y conduisent des situations d’apprentissage pour rendre les savoirs accessibles à tous. Et c’est bien là que réside la plus grande des difficultés. Comment s’y prendre pour que ces enfants qui arrivent encore centrés sur eux-mêmes, sortant tout juste du cocon familial et ne maitrisant pas le langage, puissent faire des acquisitions de connaissances et de procédures pour devenir des élèves ? Il s’agit bien de construire des apprentissages qui vont les « élever », les tirer vers le haut, comme le dit Vygotski. Isabelle Bastide a réussi la performance de donner dans cet ouvrage des pistes étayées, progressives, concrètes, adaptées, focalisées sur les possibilités des enfants et non pas sur « ce qu’ils devraient savoir faire avant de l’avoir appris » ou sur ce qu’on attend d’eux en fin de cycle. On ne trouve pas de « recettes toutes faites », ni d’activités « extra-ordinaires », « innovantes » au sens de l’institution mais bien des pratiques de classes « ordinaires », avec des supports et des outils simples, mais pas simplistes, avec des manipulations. Evidemment à l’âge de 2 ans, on est d’abord dans l’action, avant de dire par des pratiques langagières associées, d’abord avec le langage de l’enseignant.e qui organise des reformulations et donne à voir sa propre pensée, ensuite et petit à petit en faisant parler les enfants pour expliquer ce qu’ils ont fait et soient capables de le refaire. Nous sommes bien dans la dialectique faire pour dire, dire pour penser, penser pour comprendre et conscientiser, que développent Véronique Boiron, Élisabeth Bautier, le GFEN… entre autres. Le livre est organisé en trois chapitres dont les pages sont différenciées par des onglets de couleurs. Ce détail éditorial a son importance dans un ouvrage de référence tel que celui-ci. On sait tout de suite se repérer. La première partie est consacrée à l’accueil et fait le point sur ce qu’on sait du développement des enfants de moins de 3 ans. Comment penser les apprentissages de la propreté, la gestion des « objets transitionnels », la notion de bienveillance ? Comment accueillir les parents, quelle place leur donner à l’école ? Faire alliance pour une co-éducation est primordial en toute petite section. L’auteure spécifie ce qu’enseigner en TPS veut dire, quels gestes et postures cela implique de la part de l’enseignant.e. Il faut aussi penser l’espace comme évolutif, pour s’adapter aux activités qui changent en cours d’année ; penser le temps, la durée et le rythme de la journée et proposer des temps collectifs et individuels en alternance, des routines et des transitions pour les entre-deux. Ce long chapitre (environ la moitié du livre en nombre de pages) est rempli d’exemples, d’outils, de photos, plans, schémas, etc., tous à même d’aider l’enseignant.e débutant.e ou chevronné.e qui veut réfléchir à sa pratique. La deuxième partie traite à proprement parler d’activités d’enseignement en insistant sur la place à donner à chacun des environnements pour qu’il soit propice aux apprentissages. L’auteure propose de penser la classe avec : – des espaces créatifs, où l’élève va exercer ses gestes graphiques et artistiques ; – des espaces sensoriels où il va pouvoir observer, manipuler, faire des découvertes, des expérimentations techniques ; – des espaces de jeux de construction et de jeux d’imitation pour apprendre à classer, résoudre des problèmes et à faire semblant, imaginer ; – des espaces de repos pour retrouver calme et sérénité et des espaces d’actions motrices, tout aussi importants les uns que les autres. Cela demandera une grande organisation et une gestion évolutive pour que le petit puisse bouger et élargir ses actions motrices. La troisième partie s’attaque au langage et décrit des temps spécifiques à l’enseignement de l’oral. Souvent, comme l’oral fait partie de la vie courante, on pense qu’il est enseigné partout et tout le temps ; c’est faux, il lui faut des temps dédiés. L’auteure met aussi l’accent sur le fait d’acquérir du vocabulaire et de « raconter » des expériences vécues. Enfin elle met en avant les moments des premières interactions entre élèves, guidées par l’enseignant.e, qui apprennent à structurer sa pensée au contact de celle des autres. Cet ouvrage semble correspondre à l’école maternelle telle qu’elle est actuellement, avec la diversité culturelle et sociologique des élèves, avec la moitié de ses effectifs comportant des enfants issus des classes populaires, qui ont le plus besoin de l’école. Les pratiques proposées dans cet ouvrage sont bien des pratiques d’enseignement, à destination des enseignant.e.s qui travaillent à accueillir ET scolariser les moins de 3 ans. Ces pratiques sont basées sur des années d’expériences et de réflexions de l’auteure et sont véritablement pensées à l’aune de la psychologie du développement et en fonction des besoins des enfants de cet âge-là, parfaitement adaptées à leurs potentialités. Isabelle Lardon Juillet 2017
Boîte à lire juin 2017 16 juin 2017 Valérie Pinton Livres C’était Elle Marie Serpereau, Edilivre, 408 p., 25 € Marie Serpereau, coauteure de plusieurs ouvrages de français – dont le dernier Faire réussir les élèves en français de l’école au collège, toujours en vente au GFEN et en librairie – et de nombreux articles, vient de publier un roman « C’était elle » qu’elle nous présente : Partie de Savoie et du petit peuple, simple bonne, promue « patronne aux colonies », brutalement ployée par la mort de son jeune époux, elle a vécu ascension sociale et revers de fortune successifs. Ballottée de bonheurs en malheurs, d’une guerre à l’autre, d’une classe sociale à l’autre, d’un continent à un autre, elle a côtoyé des artisans, des paysans, des bourgeois, des intellectuels, des gens de pouvoir, des Résistants… Trois fois veuve, elle s’est efforcée de faire face à chaque fois aux aléas de ce destin peu commun. Ce roman parcourt un XXème siècle qui résonne singulièrement en nous aujourd’hui. Les acquis, parfois mis à mal de nos jours, ont été, au fil de sa vie, des enjeux de lutte forts, alors même que ces grands débats semblent avoir, paradoxalement, glissé sur elle. Présentation du livre Olympe de Gouges L’association des éditions Cocagne publie les œuvres complètes d’Olympe de Gouges. Elle faitpartie de ces écrivains qui ont su entrer dans le débat politique en dépit de l’intolérance dont elle a été victime à son époque et jusqu’à nos jours. Par-delà ses revendications, elle a fait dela question féminine le support philosophique fondamental d’une démocratieauthentique. Au-delà du personnage romanesque qui séduit à coup sûr, la pensée d’Olympe de Gouges, fondamentalement révolutionnaire et humaniste, demeure encore active aujourd’hui. Ses prises de position, pour une large part toujours à l’avant garde, nous donnent matière à réfléchir. Racisme, oppression des femmes et des enfants, aide aux malades, aux personnes âgées et aux nécessiteux : elle aborde tous les problèmes, du plus trivial jusqu’aux exigences les plus hautes de la morale, du cœur et de l’esprit. Objet et victime de toutes les intolérances jusqu’au châtiment suprême, cette femme remarquable en impose par sa détermination et par son courage, sans se départir jamais de son humour -surtout envers elle-même – ni de sa gaieté naturelle. Elle n’en finit pas de nous surprendre. Présentation du livre La Politique expliquée aux enfants (et aux autres) L’ouvrage de Denis Langlois, illustrée par Plantu, est un classique de la littérature parascolaire, paru pour la première fois en 1983. Il a remporté un réel succès et a fait l’objet de nombreuses rééditions et de traductions en italien, en espagnol, en coréen… Il était devenu introuvable. En cette année 2017 très politique, Denis Langlois a décidé de le remettre à jour et de l’offrir aux lecteurs. Il est désormais consultable en intégralité, gratuitement et en version papier aux éditions SCUP, 144 p. Sur le même sujet La gauche et la droite en politique Le P’tit Libé en ligne explique aux 7-12 ans les grands sujets d’actualité. Dans son 15ème dossier, il répond aux questions que se posent les enfants : Mais qu’est-ce que c’est, des primaires ? Et que signifient la droite et la gauche ? Le P’tit Libé explique ces termes qui ont l’air un peu compliqués mais ne le sont finalement pas tant que ça. Lire Osons la politique ! Caroline De Haas – Camille Besse, collection « Jamais trop tôt » éditions La ville brûle, 2016, 9 € Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour avoir envie de changer le monde. Parce que pour changer le monde, il faut commencer par changer la politique. Parce qu’il est urgent de convaincre les ados, citoyens d’aujourd’hui et électeurs de demain, de s’intéresser à la politique. Sans tourner autour du pot et sans éviter les sujets qui fâchent, Osons la politique ! prend le problème à bras-le-corps : la politique est partout, et si on ne s’intéresse pas à elle, elle s’intéresse à nous ! La politique n’est pas parfaite, mais elle est notre meilleur outil pour agir sur le monde dans lequel on vit. Alors concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Et comment ça marche ? Dans ce manuel d’action citoyenne à mettre entre toutes les mains, Caroline De Haas décrypte, explique, donne des exemple et propose des liens et des pistes pour s’engager et pour agir. Présentation du livre Socrate président ! Raconté par Yan Marchand, illustré par Yann Le Bras, Les Petits Platons, (éditeur de livres de philosophie pour les enfants) 64 p., 14 € Socrate est ramené sur Terre par le roi Minos, pour sauver le monde. Sa mission : se faire élire Président pour promulguer des lois justes et bonnes qui remettront de l’ordre dans l’âme des citoyens du XXIème siècle. Pour se faire, il est affublé d’un assistant : Gorgias, le célèbre orateur prêt à tous les mensonges et manipulations pour convaincre les foules. Il devra aider Socrate à faire entendre son message de justice et de vérité par les électeurs. Socrate sera-t-il élu Président ? Et si Platon était là, présent parmi nous,… Que penserait-il de l’élection de Trump et des élections françaises ? Que penserait-il de la démocratie d’aujourd’hui ? Les Grecs n’ont pas fait qu’inventer la démocratie : ils l’ont étudiée et analysée, jusqu’à en déceler ses limites, ses risques et ses faiblesses. C’est pourquoi l’analyse de Platon aurait ainsi beaucoup à nous apprendre. C’est à cet exercice que le philosophe Yan Marchand s’est livré dans Socrate Président ! Dans un récit romancé, il endosse la pensée de Platon et fait revivre le philosophe Socrate à travers une histoire passionnante et très instructive. Présentation du livre La Pédagogie Institutionnelle au fil des jours Par L. Dussolliet, F. Grassin, I. Laborde, D. Vernier, Éditions Couleur Livres, 2017, 16 € Les praticiens de Pédagogie Institutionnelle (P.I.) membres du Collectif isérois ne se poussent pas du col, occupés qu’ils sont à travailler au plus près leur quotidien de «PéIste» sur les terrains de l’enseignement fondamental. Depuis près de vingt ans, ils échangent ainsi des dispositifs inventés au jour-le-jour et mis au point patiemment dans leur classe. Ils sont publiés ici afin d’élargir lechamp des échanges, en espérant les voir devenir des ressources pour ceux qui s’attellent à la Pédagogie Institutionnelle. Ils parlent aussi en filigrane mais avec justesse de ce Collectif isérois, laissant entrevoir son bon caractère, sa fantaisie, sa capacité d’inventer, sa créativité et son indispensable existence pour un partage de pratiques et une continuelle remise sur le métier de ce qui advient dans les classes. Présentation du livre Revues Tronc Commun Changements pour l’égalité, revue Traces (n° 230) Les gens parlent d’une réforme de plus, d’un nivèlement par le bas, d’élèves sans examens qui n’auront plus aucune ardeur au travail, de qualifiant déqualifié et d’avenir sans hommes de métier, de rigueur budgétaire qui ne permet aucune folie. Et s’il s’agissait d’une formidable occasion de repenser collectivement ce qu’on apprend et comment on l’apprend pour s’attaquer au problème de l’échec, une occasion de redonner du sens au métier d’enseignant. Et même si les bonnes pratiques ne sont pas simplement transposables, elles existent et sont présentes dans ce numéro. Y’a encore du bouleau pour changer les structures et les postures, ce numéro de TRACeS est comme une invitation. Un dossier essentiel par les temps qui courent pour sortir de l’anecdotique souvent pointé dans la presse généraliste et surtout des lectures pour penser et pousser aux changements ! Présentation du n° Écritures numériques : Des usages sociaux aux formations Association des enseignants de français (AFEF), Le français aujourd’hui (n° 196) Le paysage du numérique éducatif se construit dans des directions toujours plus nombreuses et riches, sans éviter l’écueil d’une surabondance informationnelle. Les enseignants ont pris l’habitude de consulter des ressources en ligne, via des sites de mieux en mieux identifiés « 80 % des enseignants utilisent le numérique pour élaborer des séquences d’activités en classe », révèle l’enquête nationale PROFETIC Second degré 2016. Ce constat de mutations impérieuses peut se heurter à l’inquiétude des enseignants qui constatent chez leurs élèves les dangers de la distraction exercée par les écrans. La recomposition culturelle à laquelle oblige le numérique met l’école en demeure d’être plus que jamais ouverte sur l’extérieur. C’est à une pause réflexive sur la figure d’un numérique scolaire relié aux usages sociaux que sont invités les lecteurs de ce numéro du Français aujourd’hui, en les incitant malicieusement à reléguer un temps la précipitation compulsionnelle de leur habitus professionnel contemporain. Présentation du n° La poésie est-elle un sport de combat ? CRILJ, Cahiers du CRILJ (n° 8) En 1986, s’inquiétant de savoir s’il faut encore des poètes, Christian Prigent, poète lui-même, affirmait : « En France, on aime beaucoup la poésie qu’on ne lit pas. Comme on n’en lit presque pas, l’amour est immense. » Pour nourrir son cahier, le CRILJ, a sollicité des poètes, des éditeurs et des médiateurs soucieux de donner à la poésie dès l’enfance un espace intime et social où l’exigence et la force de la langue autorisent chacun à mettre en mouvement compréhension de soi et réflexion sur le monde. Présentation du n° Des autres mouvements d’éducation nouvelle ou de syndicats, des positions controversées, allons-y voir de plus près. Apprendre dans la jubilation ICEM, Le Nouvel Educateur (n° 232) Le Nouvel Éducateur publie un numéro printanier où la joie bourgeonne au fil des pages. Se croisent, se tissent différentes expressions : Le philosophe avec Frédéric Lenoir dans une interview ; le pédagogue exprime le bonheur d’enseigner avec Philippe Meirieu, le Laboratoire de recherche coopérative de l’ICEM envisage la joie avec sa manifestation ponctuelle, la jubilation avec Catherine Mazurie et Danielle Thorel ; le travailleur social décortique sa dimension subversive avec Laurent Ott et Jules Moreau ; le chercheur Yves Reuter s’intéresse au bonheur d’apprendre… ou au contraire sa détestation ; et les praticiens témoignent de moments forts où éclate la joie d’apprendre, de connaitre, d’échanger, de grandir dans de nombreux encadrés. Présentation du n° Education Nouvelle à l’école publique CEMEA, Vers l’Education nouvelle (N° 566) La dernière livraison de Vers l’Education Nouvelle remarque que les conditions rares et exceptionnelles qui ont pu être rassemblées à l’occasion de l’expérimentation de la pédagogie Montessori dans une classe d’une école publique de Gennevilliers, menée par Céline Alvarez, ne se retrouvent que de loin en loin dans le service public d’éducation. Au-delà de la controverse et de l’orchestration médiatique de l’expérience, que nous dit celle-ci – ou nous empêche-t-elle de dire – de la place de la tentative pédagogique, de la mise en tension entre les impératifs de l’égalité et les nécessités d’y déroger pour innover, plus largement de la possibilité pour l’école publique de se transformer ? C’est vraisemblablement autant par la diffusion horizontale d’expériences concrètes de terrain que se renouvelle l’école que par des réformes descendantes et uniformes. Dans les marges s’écrivent les changements à apporter au texte commun, mais dans des marges reliées au cœur, celui d’une école pour tous, une école publique portant à cœur l’égalité. Car pour nous l’idéal éducatif de l’Éducation nouvelle ne peut se concevoir sans allier – aussi – celui d’une école du peuple. Présentation du n° Pratiques interdisciplinaires dans les enseignements OCCE, Animation & Education (n° 258) A quelles conditions pratique et interdisciplinarité dans les enseignements réduisent les inégalités scolaires, favorisent équité et réussite des élèves, donnent plus de sens aux apprentissages, permettent d’aborder la complexité du Monde et sont un enrichissement pour les professeurs et les élèves ? Ces arguments avancés par le Ministère de l’Education pour justifier la mise en place des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires sont-ils effectifs ? C’est la question posée aux intervenants, spécialistes de l’interdisciplinarité, de la didactique ou des compétences, de ce dossier d’Animation & Education. Les réponses finalement se rejoignent. Tous s’accordent sur les bénéfices pour les élèves et les enseignants d’un travail en interdisciplinarité, notamment dans le cadre d’un projet où se combinent différentes démarches d’apprentissages. Tous pensent que dans le contexte sociétal actuel, cette interdisciplinarité devient incontournable ! Mais il n’y a apports positifs, enrichissement et réduction des inégalités scolaires que si, et seulement si, est réellement mise en place une démarche interdisciplinaire, ce qui est, selon les experts et praticiens, rarement le cas ! Présentation du n° Classes inversées CRAP, Cahiers pédagogiques (n° 537) La classe inversée, on en parle beaucoup, des partisans enthousiastes et des opposants décidés s’opposent. Est-ce une mode passagère, un gadget pédagogique, ou l’amorce d’un changement de fond ? Au-delà des définitions (trop) simples, ce dossier des Cahiers Pédagogiques, s’attache à mieux cerner ce qu’est la classe inversée. Présentation du n° Esprit critique es-tu là ? CNT, N’autre école (n° 6) N’Autre école l’affirme « L’esprit critique, pour nous, il est d’abord au cœur de l’apprendre : de l’ordre du quotidien. Sans illusion sur une capacité magique que nous aurions à transmettre, proclamer un discours critique ne suffit pas ; notre choix est de mettre les élèves en posture critique. La justesse de l’observation va pour nous avec la justice : si l’esprit critique n’est pas assujetti à une secte ou à des slogans, il est mû par notre souci de l’égalité : l’esprit (critique) ne va pas sans le cœur (à gauche, voire plus). Depuis que les neurosciences ont montré que sentiments et intelligence rationnelle avaient partie liée (de façon complexe et parfois contradictoire, mais pas forcément), plus encore que d’esprit critique, nous pouvons parler d’« indocilité mentale » pour « apprendre à résister », sachant qu’apprendre vraiment, c’est justement résister ! Apprenons à penser, avec nos élèves, contre tous les promoteurs d’injustice et de haine. » Présentation du n° Article en ligne Faire de la pédagogie de chacun une ressource pour une éducation de qualité Dans un texte paru sur le site GREN (Groupe Romand d’Education Nouvelle) Etiennette Vellas interroge la pédagogie. La pédagogie est-elle une pratique ? Un art ? Une science ? Un art et une science ? Une discipline ? Une théorie ? Une praxis ? Un discours ? Une autre chose ? Et, de qui la pédagogie est-elle l’affaire ? Les hommes politiques se réclament de la pédagogie quand ils veulent faire passer une réforme (Notre réforme était bonne, mais nous avons manqué de pédagogie !). La bataille française entre républicains et pédagogues montre combien le concept de pédagogie flotte : on s’insulte à coup de pédagogues, d’anti-pédagogues, de pédagogistes, personne ne se retrouvant sous ces étiquettes. Si les parents parlent de l’enseignant de leur enfant en terme de bon ou mauvais pédagogue, Wikipedia précise toujours (depuis 2007 !) que l’article et ses renvois présentant la pédagogie est « à recycler en le réorganisant et en le clarifiant » ! Sur le plan du discours sur la pédagogie dans la société, les choses, dans ce dernier cas, sont au moins claires : les internautes reconnaissent la fragilité de la définition de la pédagogie.[…] Lire la suite
Un recueil de nouvelles pour changer le regard sur la pauvreté, ATD Quart Monde 12 juin 2017 Valérie Pinton À l’occasion des 60 ans du Mouvement ATD Quart Monde, les Éditions Quart Monde et Souffle Court éditions ont lancé en janvier un concours de nouvelles. Le défi : raconter en 15 000 signes une rencontre imaginaire ou réelle qui déclenche une action collective contre la misère et l’exclusion. Avec plus de 120 nouvelles reçues des quatre coins du monde, le concours s’est terminé par la sélection de 30 d’entre elles pour constituer un ouvrage qui sort fin juin 2017. « On ne pensait pas qu’on arriverait à se parler » Autour du thème de la rencontre entre des mondes qui ne communiquent pas, ces nouvelles nous rappellent l’importance capitale du lien social dans nos sociétés. Ainsi, si toutes les histoires évoquent des situations de précarité, les personnages qu’elles mettent en scène nous renvoient aux changements positifs que les rencontres peuvent créer. On ne pourra vaincre la pauvreté que si des personnes de milieux qui s’ignorent ou se méprisent osent la rencontre, se parler et s’écouter. Ces 30 nouvelles démontrent, chacune à leur manière, combien les barrières sociales sont présentes dans nos sociétés, mais aussi combien il ne tient qu’aux uns et aux autres de les franchir. Avec cet ouvrage à la fois poétique et militant, le Mouvement ATD Quart Monde et Souffle Court éditions nous rappellent aussi que l’engagement peut prendre des formes différentes et que la culture reste au cœur des actions à mener pour construire ensemble une société autrement. « L’accès à la culture pour tous : une priorité » Dépeignant des tranches de vie et la réalité de la précarité, les histoires nous ramènent toujours à l’universel. La conviction qu’en parlant, en échangeant, une société autrement peut et doit être possible et construite par tous. Un recueil pour changer les regards, pour se recentrer sur l’essentiel : l’accès pour tous aux mêmes droits et à la même considération, passe aussi par l’écriture. En cette année particulière où ATD Quart Monde veut diffuser partout le message qu’une société sans exclusion est possible , ce recueil de nouvelles est à mettre entre toutes les mains, en particulier celles du jeune public.
Vidéo – Entretien Lucien Sève 22 mai 2017 Valérie Pinton Le centre EPS et société a rencontré Lucien Sève. Retrouvez en exclusivité web la vidéo de cette rencontre. Lors de cette rencontre il aborde les notions de culture, de développement humain, d’émancipation (…) Voir
Boîte à lire février 2017 13 février 2017 Valérie Pinton Livres Le ciment des racines Yves Béal, Editions Un euro ne fait pas le printemps, 122 p., 10 € Lors de sa résidence d’auteur à Echirolles, Yves Béal, poète, formateur et animateur d’ateliers d’écriture, responsable du secteur Ecriture Rhône-Alpes du GFEN, est allé à la rencontre des Echirollois-es. Aujourd’hui il publie un recueil de poèmes « Le ciment des Racines » « Qui suis-je ? Moi ou un autre, ou bien moi fait de tous les autres ? Que sont mes racines, nos racines ? J’ai traversé cette ville, Echirolles, de part en part, de quartier en quartier, pendant trois années. Nourri de rencontres, de centaines de rencontres, j’ai écrit. J’ai écrit des centaines de poèmes et je ne suis allé finalement qu’à ma propre rencontre. […] Ce que vous allez lire, c’est la diversité et l’unité. Diversité des écritures liée à la proximité du destinataire ou de l’instigateur du texte, à son âge, à son histoire, aux circonstances de l’écriture. Unité de propos : qui suis-je ? qui sommes-nous ? et qu’est-ce qui fait ciment entre nous ? » Commander Ateliers Philo à la maison Michel Tozzi et Marie Gilbert, préface de Edwige Chiroutier, aux éditions Eyrolles, 168 p., 19,90 € Accompagner l’enfant dans sa compréhension de lui-même et du monde est une mission qui appartient aux parents. Mais comment s’y prendre ? Ce guide propose une méthode d’éveil à la réflexion en 15 ateliers à proposer à vos enfants, dès 7 ans. Ils peuvent s’adapter aux situations quotidiennes, au rythme et à la demande de chacun. On y trouve jeux, histoires, pensées d’auteurs, débats… et toujours, des questions qui amènent l’enfant à développer son esprit critique, à construire ses propres points de vue et, au final, à acquérir une maturité si utile à l’adolescence. Une aventure partagée, où réfléchir est un plaisir qui fait grandir ! Présentation du livre L’éducation en devenir. Gaston Mialaret et UNESCO : florilèges Louis Marmoz, Préface de Komlavi Francisco Seddoh, Coll. Éducations et sociétés, 226 p., décembre 2016, 23€ Consacré à l’œuvre de Gaston Mialaret, principal fondateur des études en sciences de l’éducation en France, et présentant les propositions actuelles de l’UNESCO, ce livre confronte leurs écrits, et dégage les principes qui permettront d’assurer un développement heureux de l’éducation. Il sera utile à tous ceux qui sont concernés par la construction de l’avenir et la fonction de l’éducation, qu’ils soient enseignants, parents ou chercheurs. Présentation du livre Revues L’EPS du dedans Le n°84 (décembre 2016) de Dossier EP&S milite « Pour un enseignement inclusif, citoyen et ouvert vers le futur ». Après une analyse des programmes de 2015 (au regard de ceux de 2008 et des enjeux actuels), Carole Sève, Nicolas Terré proposent un cadre théorique et des principes méthodologiques pour que les enseignants construisent des parcours de formation et conçoivent leur intervention. Avec l’ambition d’une EPS : – inclusive, prenant en compte la diversité des élèves pour développer au mieux leur potentiel; – citoyenne, s’appuyant sur la richesse des APSA et engageant les élèves dans des histoires collectives; – ouverte vers le futur, associant les acquisitions scolaires et les intérêts des élèves pour les engager dans une pratique physique durable. Présentation du n° Le périscolaire en quête de sens Le n° 565 (janvier) de Vers l’Education Nouvelle le réaffirme : le périscolaire est un vrai moment éducatif, avec un rôle social important. Il ne se contente pas d’accompagner l’école, il en est complémentaire et participe à une éducation plus globale. La réforme des rythmes scolaires de 2012 a mis un coup de projecteur sur ce temps périscolaire, que l’on a semblé redécouvrir pour l’occasion. Pourtant ces moments entourant l’école ont une longue histoire. Un temps qui a souvent été géré par les enfants eux-mêmes. Des temps informels, comme lorsque l’on se retrouvait simplement pour jouer, ou des temps structurés autour d’activités diverses. Mais aussi des temps qui permettaient parfois de ne rien faire, une forme d’activité qui n’est pas sans importance dans la construction personnelle. La prise en compte institutionnelle de ce temps périscolaire s’est longtemps cantonnée à un temps d’étude. Cela a marqué l’inconscient collectif en assimilant dans l’esprit des gens le temps après l’école avec le travail encadré pour les devoirs. Dans de nombreuses communes, ces temps d’avant et après l’école, ainsi que ceux de la pause méridienne avaient été organisés bien avant la réforme des rythmes, avec la collaboration de services municipaux, de MJC et d’associations. Présentation du n° Inégalités scolaires : une question prioritaire Malgré les réformes successives, les inégalités scolaires se sont creusées au cours des 15 dernières années. Dans sa dernière parution la revue Pour (n° 198, février-mars) fait un tour d’horizon d’une question que 77 % des Français jugent prioritaire comme le montre le sondage Harris réalisé pour la FSU. On y lira une interview de Jacques Bernardin « Créer les conditions pour des élèves « ‘tous capables » ». Présentation du n° Une radio pour la jeunesse Ce 40ème Cahiers Robinson (2ème semestre 2016) a l’ambition d’ouvrir un champ d’études sur un sujet peu travaillé. Il adopte une perspective essentiellement historique et informative puisque les grandes émissions pour la jeunesse ont disparu. Il s’intéresse à de grands éducateurs comme Lisa Tetzner ou Janusz Korczak, à des artistes comme Alain Saint-Ogan, à des journalistes comme Jacques Pauliac, qui ont inventé ou nourri un nouveau mode d’expression. L’ensemble de cette livraison considère à la fois les aspects éducatifs et récréatifs de ce medium qui a rassemblé les familles autour de jeux ou de feuilletons devenus des lieux de mémoire. Des contributions portent également sur des émissions plus récentes comme L’As-tu lu mon p’tit loup ou Maman les petits bateaux. Présentation du n° Le transnationalisme militant des descendants des migrants : des parcours d’engagement locaux, globaux et « glocaux » L’INJEP consacre son dernier numéro (n° 37) du bulletin Jeunesses : études et synthèse à l’engagement transnational des descendants des migrants. Ces travaux s’appuient également sur une analyse documentaire et sur des productions statistiques récentes. L’hypothèse phare qui y est explorée repose sur l’idée que les activités et pratiques citoyennes qui se déploient au-delà des frontières nationales, loin de fracturer les parcours et les représentations entre pays d’origine et pays de résidence, recomposent le rapport au politique des jeunes tout en redéfinissant des régimes de citoyenneté souple et innovants. Un numéro qui contribue à éclairer la réflexion publique sur « la condition cosmopolite », sujet peu étudié dans les pratiques d’engagement des jeunes alors que cette question se pose de plus en plus souvent dans les sociétés multiculturelles contemporaines. Présentation du n° Extrêmes droites contre éducation Nouveau format, nouvelle maquette et une pagination augmentée (100 pages) pour N’Autre école qui inaugure cette nouvelle version (n°5), avec un dossier sur les extrêmes droites et l’école. À partir de témoignages d’enseignants et d’habitants des communes au main du FN, de décryptages des thématiques au cœur de l’offensive réactionnaire (Histoire, culture, laïcité, etc.) et d’une cartographie de la nébuleuse des « réac-publicains », ce numéro ne se contente pas de décortiquer le programme éducatif des droites extrêmes, il met en lumière ses enjeux, son histoire, sa diffusion… et surtout envisage des pistes, sociales, syndicales, politiques et pédagogiques pour reprendre l’initiative. Présentation du n° Enseigner les langues aujourd’hui Apprendre une langue étrangère, c’est à la fois une évidence pour tous et une difficulté pour chacun. Et les études internationales ne font que confirmer que les Français seraient mauvais en langues. Dans sa dernière livraison les Cahiers Pédagogiques (n° 534) interrogent : quelles sont les pratiques qui permettent à l’apprentissage des langues vivantes d’être bénéfique pour nos élèves ? Maria-Alice Medioni (GFEN secteur Langues) signe l’article « L’évaluation qui aide à apprendre ». Présentation du n° Activité du débutant, quelle activité pour débuter ? Telle est la question posée par Recherches en éducation dans son hors-série n° 9 (novembre 2016). L’évolution de la prescription institutionnelle, des contextes d’enseignement et des connaissances scientifiques sur la formation redéfinit les contours des professionnalités scolaires, enseignantes et éducatives. Elle réinterroge l’activité des enseignants débutants, les difficultés qu’ils rencontrent et les processus de formation qui sont les leurs. Ce numéro porte sur l’activité des débutants et sur les activités de formation qui leur sont proposées pour débuter. L’enjeu de cette publication est de repérer ce qui donne sens aux activités des débutants dans des dispositifs variés, des configurations et des systèmes de relations divers. Les travaux présentés permettent d’explorer, dans une perspective comparatiste, la contribution originale de différents cadres d’analyse à la formation des enseignants. Ils permettent également d’examiner la fonctionnalité d’outils et de dispositifs (ou procédures) de formation qui sont développés dans les différentes institutions où se déroule fa formation des enseignants (le lieu de stage, l’institut de formation, le premier établissement…). Présentation du n° Enseignement explicite Fenêtres sur cours, nous livre un dossier sur l' »Enseignement explicite : une clé pour la réussite de tous » (n° 432). Si on en parle depuis plus de 20 ans, pour la première fois avec les nouveaux programmes l’enseignement explicite est prescrit par l’institution. Démarche professionnelle plus que méthode, il appelle les enseignants à changer de posture, à faire réfléchir les élèves sur leurs apprentissages. A lire : l’entretien de Jacques Bernardin. Présentation du n° Autre Pourquoi perdre son temps à raconter des histoires ? Après bien des années de terrain et de pratique à sonder combien l’illettrisme marginalise et enferme ceux qui le subissent, Livre Passerelle offre un regard, un geste, une histoire, un conte, une parole, un livre, un rire. L’association crée des espaces où circulent la parole, l’écoute, la réflexion, le plaisir. Tout en favorisant le développement du travail en partenariat, elle participe à la mise en place d’une politique cohérente d’accueil, d’accès aux savoirs et à la culture pour tous. Les 3-4 avril et les 12-13 juin elle organise une formation de 4 jours pour creuser toutes les questions de ces temps de lecture à voix haute. Que lit-on ? Pourquoi ? Comment ? En savoir plus Jeunesse en mouvement Inédits est une association européenne qui a pour but d’encourager la collecte, la conservation, l’étude et la valorisation des films amateurs. Chaque année, lors de ses Rencontres, l’association réunit ses membres ainsi que des chercheurs et des témoins afin de découvrir des films et de débattre autour d’une thématique spécifique. Les Archives départementales du Val-de-Marne et le PAJEP y ont été conviés en décembre pour présenter des films amateurs sur le thème de la « Jeunesse en mouvement ». Découvrez (ou redécouvrez) ces films issus des collections conservées dans le cadre du PAJEP mais aussi des films provenant des fonds des Archives départementales du Val-de-Marne. Les différents extraits sélectionnés rendent compte du regard que les différents producteurs d’archives portent sur la jeunesse. La place des inégalités dans la formation initiale CGé se questionne sur les accents à mettre pour que les futurs enseignants soient mieux aptes à lutter contre les inégalités. Une enquête a été réalisée auprès des formateurs d’enseignants dans différentes Hautes Écoles (Belgique). Il en ressort que le public qu’elles accueillent semble de plus en plus en difficulté, tant au niveau des finances et de l’insertion sociale que des capitaux culturels nécessaires à la réussite des études. Face à ces inégalités au sein même de leurs étudiants les Hautes Écoles ont des regards et des grilles d’analyse différentes, de ce fait, leurs stratégies pour permettre à chacun de réussir sont différentes, même si dans le concret des organisations on peut retrouver des dispositifs similaires. Après cela, il est important de voir également ce que font les Hautes Écoles pour sensibiliser leurs étudiants aux inégalités dans les classes qu’ils rencontreront dans leur future profession. En conclusion, l’étude montre quelles sont les conditions nécessaires pour former des enseignants réellement capables de lutter contre les inégalités, c’est-à-dire ayant eu l’occasion de faire les déplacements identitaires nécessaires à un réel changement d’attitude.
Accompagner les élèves. Jean-Pierre Bourreau et Michèle Sanchez 11 février 2017 Jacqueline Bonnard éditions Chronique sociale, 2016. 139 pages. 12,90 euros Dans la plupart des établissements du second degré, des dispositifs d’aide personnalisée ou d’accompagnement se multiplient. Qu’est-ce qu’aider l’élève de façon personnalisée ? Comment l’accompagner dans les apprentissages? Et si l’accompagnement commençait d’abord au sein de la classe. Pour basculer de l’Accompagnement personnalisé (AP) à l’accompagnement dans la classe, les auteurs (enseignants du second degré et formateurs) proposent cinq « renversements » possibles qui peuvent s’opérer progressivement dans le cadre du cours pour aider tous les élèves à réussir. Utilisant la parabole du voyage accompagné suivant un protocole, ils déclinent les gestes professionnels utiles pour permettre à chaque élève de trouver sa voie. Le premier renversement : inverser les rôles dans le couple parler/écouter. S’appuyant sur le fait que majoritairement, la réalité de la classe est « le cours dialogué » durant lequel l’enseignant parle à des élèves qui écoutent au risque de ne pas comprendre et apprendre, ils prônent une écoute active de ce que les élèves auraient à en dire. Dans la pratique de l’accompagnement personnalisé en groupes restreints, les auteurs caractérisent ce qu’une écoute active signifie : montrer aux élèves qu’on est là pour accueillir leur parole, faire expliciter les propos des élèves tout en favorisant les interactions, respecter leur parole. Ce qui semble des évidences n’est pas chose facile à établir tant les habitus (aussi bien du côté de l’enseignant que de l’élève) freinent la rencontre des points de vue. Cette écoute active n’est pas qu’une question de techniques, c’est aussi l’installation d’un cadre sécurisant pour chacun du groupe de paroles et la mise en place de retours réflexifs sur les apprentissages. Deuxième renversement : passer du face à face au côte à côte. Traditionnellement, l’interaction enseignant/élève se fait en face à face. Comme pour l’accompagnement d’un groupe de voyageurs, les auteurs proposent de passer au « côte à côte » pour cheminer avec les élèves ; ils isolent trois registres de l’accompagnement : guider, cheminer avec, soutenir. Chacun de ces registres correspond à des positionnements différents de l’accompagnateur tantôt devant, à côté, derrière selon qu’il souhaite diriger, conduire, assister, secourir. Pour guider un groupe d’élèves, deux points de passages obligés : fixer le cadre organisationnel des séances, permettre à chacun d’entrer dans la réflexion. Le cadre proposé s’appuie sur un même schéma temporel : le quoi de neuf ? et le retour sur la séance précédente en début de séance, une activité commune, une clôture de séance avec la pause « fil rouge ». Ceci impose le respect du temps alloué à chacune des phases. Pour entrer dans la réflexion, un temps de réflexion individuelle précède les échanges de points de vue en petits groupes qui peuvent se prolonger par une production d’affiches ou d’écrits collectifs. Cheminer avec un groupe d’élèves, suppose que le parcours emprunté ne soit pas entièrement balisé mais s’adapte au fur et à mesure des besoins, des ressentis, des réactions. Souplesse qui s’accompagne néanmoins d’une anticipation d’une séance sur l’autre tout en évitant de se tromper de chemin. Chemin difficile pour certains qu’il faudra soutenir sans focaliser sur les difficultés en mettant en place un accompagnement personnalisé discret et en faisant le pari du soutien par le groupe de pairs. Il est parfois utile de stimuler le cheminement des élèves en apportant des informations utiles en lien avec les interrogations des élèves, non pour donner des recettes mais pour fournir les éléments utiles à une réflexion pertinente. C’est le rôle de l’expert que de servir de passeur. Mais rien ne se fera sans la mise en mots des « difficultés à » et l’accompagnateur se doit d’être facilitateur en formulant ou en faisant reformuler les élèves pour qu’ils accèdent à une connaissance des possibles. Ces deux rôles de l’accompagnateur ne sont pas exclusifs l’un de l’autre et l’on passe de l’un à l’autre au cours d’une même activité. Ce qui amène à transposer cet accompagnement personnalisé au sein même de la classe : on peut aisément le faire lors des travaux de groupe centrés sur une production (orale ou écrite), lors de la conduite d’un projet pluri ou interdisciplinaire au niveau d’une classe, dans le processus d’apprentissage des élèves dans les tâches complexes ou encore lorsqu’on anime des débats au sein de la classe. Troisième renversement : laisser le temps au temps. Les auteurs préconisent d’instaurer un autre rapport au temps des apprentissages et de la formation. Faut-il obéir à la sacro-sainte obsession de terminer les programmes ou laisser aux élèves le temps de faire des pauses, leur accorder le droit de réfléchir au sens donner à leur expérience scolaire ? Il est sans doute difficile aux enseignants de stopper le cours de la progression mais l’accompagnement personnalisé offre la possibilité de faire « des pauses réflexives » pour un retour sur les savoirs en jeu dans les cours. Si l’exercice s’avère difficile dans un premier temps, il est bénéfique tout particulièrement aux élèves en difficulté peu habitués à s’interroger sur leur capacité à apprendre et à reconstituer « le puzzle d’un savoir en miettes » pour en tirer profit. Par l’échange entre pairs, sous le regard bienveillant de l’animateur qui suit et relance le débat, chacun peut reconstituer la trame d’un cours, d’un documentaire, d’une lecture suivie. Il en est de même pour les « gestes d’études » où chacun peut comparer son propre fonctionnement à celui de l’autre, non en concurrence mais en complémentarité. Très souvent le temps scolaire n’est pas en concordance avec la temporalité personnelle de l’apprenant. Quand la formation imprime un rythme ou un contenu trop éloigné des attentes de l’élève, l’entreprise perd de son sens. Lorsque des jeunes sont dans une situation de survie, la recherche d’une rentabilité immédiate prend le pas sur la mise à distance d’efforts inévitablement infructueux à court terme. L’accompagnement personnalisé doit permettre ces « parenthèses » où l’institution permet une pause et favorise des temps de passages dans d’autres structures pour confirmer ou infirmer l’envie de s’engager dans une filière. Le temps du détour, lorsqu’il est valorisé, restaure l’image de soi et l’engagement du jeune dans la voie ainsi choisie. Mais toutes les bonnes intentions et dans les limites du cadre institutionnel sont vouées à l’échec si l’on n’accepte pas l’idée que les jeunes ont un autre rapport au temps. Cette expérience de l’accompagnement personnalisé pose la question de la transposition des éléments observés dans les temps de formation en classe et en établissement : pause réflexive à l’issue d’un cours ou d’une séquence dans des modalités diverses et à instituer de façon collective. Mais cela suppose certainement pour bon nombre d’enseignants un véritable travail sur soi et une véritable réflexion sur les attendus des programmes : perdre un peu de temps en début d’année en instituant des « pauses réflexives » peut permettre d’en gagner par la suite. Renversement n°4 : se centrer sur l’élève en tant que personne en construction. L’école a tendance à tendance à s’intéresser davantage aux performances scolaires de l’élève qu’à son développement personnel, c’est même une part importante de la tâche de l’enseignant qu’on nomme évaluation qu’elle porte sur le comportement, le travail, les résultats, ses compétences. On oublie souvent que derrière ces notes et commentaires, il existe des personnes inscrites dans un environnement familial et social qui influe sur cette performance. Du fait du petit nombre d’élèves en accompagnement personnalisé, il est plus facile d’installer une relation interpersonnelle et de prendre en compte l’individu dans sa globalité plutôt que de l’aborder en termes de résultats chiffrés. Tous entrent dans ce dispositif en raison de difficultés repérées par l’équipe éducative et souvent confrontés à des situations personnelles compliquées. Dans cette parenthèse, les adultes prennent le temps d’aborder avec eux leur vécu scolaire, leurs aspirations, l’éventail des possibles en termes d’orientation professionnelle. Il s’agit d’aider la personne à se (re)construire, entreprise parfois difficile car il ne suffit pas de vouloir aider pour que ceci soit accepté : la logique du professionnel ne rencontre pas forcément celle du jeune imbriqué dans une attitude de rejet de tout ce qui peut représenter l’institution scolaire. Si chaque parcours est différent, l’objectif visé est d’enseigner « ce qu’est être humain » au-delà du parcours scolaire et ses embûches. Plutôt que de subir, il s’agit de comprendre le fonctionnement du système scolaire, d’aborder les gestes de l’apprendre et le sens de l’expérience scolaire. Tout ceci se fait dans le respect de l’autre et de son droit à l’erreur : chacun a le droit de se tromper dans son parcours de formation et revoir ses choix d’orientation. Ce passage de la fonction enseignante à celle d’accompagnateur oblige à remettre en question le sens à donner au mot « réussite » et ce qui pourrait être mis en place dans la classe en opérant ce renversement n°4 : des projets collectifs et coopératifs, l’entraide entre élèves, l’auto et la coévaluation par exemple. Renversement n°5 : apprendre auprès des élèves pour leur permettre de mieux apprendre. La fonction de l’enseignant est de « faire apprendre les élèves » dans une relation dissymétrique entre celui qui détient le savoir (même s’il n’est plus le seul) et ceux qui aspirent à s’en approprier les contenus. Les auteurs proposent aux enseignants d’opérer un renversement en apprenant de leurs élèves pour parfaire leurs pratiques en levant les malentendus faisant obstacle aux apprentissages. Un préalable : accepter de se laisser surprendre, d’être déstabilisé par les propos des élèves. Ecouter la perception que les élèves ont de leur expérience scolaire, pour autant qu’elle soit déstabilisante, installe les prémisses d’un échange susceptible de faire opérer des déplacements. Allons plus loin, en favorisant l’expression de tous les points de vue, sans langue de bois et sur tous les sujets qui cristallisent les tensions dans les établissements. Cette phase passée, on peut constituer une mémoire collective et construire une parole « efficace » qui permet aux élèves de dépasser leur ressenti négatif pour reprendre pied dans une scolarité avec des perspectives positives. Cette expérience de l’accompagnement personnalisé pose les bases de la nécessaire posture d’accompagnement dans la classe. La situation de classe n’est pas la même que celle des dispositifs d’aide ou d’accompagnement. La posture d’accompagnement s’appuie sur trois dimensions : – une dimension incarnée qui montre la volonté de l’animateur de prêter attention à l’autre et accueillir sa parole ; – une dimension spatio-temporelle par la proposition d’un cadre en rupture avec le cadre dominant ; – une dimension éthique par l’ambition éducative et émancipatrice que l’animateur affiche. Les contraintes institutionnelles liées à l’organisation même des enseignements dans le second degré entravent la volonté des enseignants à modifier leur posture pour aller vers davantage d’accompagnement des élèves pour les aider à prendre conscience de leur potentiel. Rien ne se fera sans une réelle formation professionnelle à ce sujet. Aujourd’hui l’accompagnement personnalisé est cantonné à la périphérie de l’École. Pourtant, de nombreuses activités scolaires ne prennent leur sens que lorsque l’enseignant devient accompagnateur de ses élèves. L’ouvrage pose les bases d’une réflexion sur une professionnalité enseignante qui pourrait intégrer dans les cours les principes développés ici. Encore faudra-t-il que cela fasse l’objet d’une formation pour lever les empêchements à penser la classe autrement. Jacqueline BONNARD Lire aussi l’article du Café Pédagogique
Chantiers de sciences… un site à découvrir et exploiter 22 janvier 2017 Jacqueline Bonnard Emilie du Chatelet, vous connaissez ? C’est en partant de la controverse sur la question des « forces vives » entre les propositions d’Emilie du Chatelet et celles de Dorius de Mairan que Jean Claude Marot propose aux élèves de travailler les concepts de quantité de mouvement et d’énergie cinétique. En replaçant cette controverse dans son contexte historique, l’objectif est, comme pour tous les dispositifs pédagogiques proposés sur ce site, d’entrer dans une démarche de construction de savoirs en Sciences Physiques et Chimiques. « Ces dispositifs ont été élaborés et expérimentés pour et avec des élèves des enseignements secondaires. Selon les contenus abordés, ces outils peuvent être utilisés dans le cadre des cours de physique-chimie, pour les enseignements d’exploration en Seconde ou encore pour l’accompagnement personnalisé. Ils sont également exploitables pour la formation d’adultes dans le cadre de stages ou de dispositifs d’éducation populaire. » à découvrir absolument.
L’école des Incapables ? Mathias MILLET et Jean-Claude CROIZET 29 décembre 2016 Jacqueline Bonnard Proposé par Christine Passerieux : La maternelle, un apprentissage de la domination Mathias Millet et Jean-Claude Croizet, La Dispute, 2016 Une fois n’est pas coutume : un nouvel ouvrage de recherche concernant l’école maternelle vient de paraître. Et son titre frappe fort mais vraiment juste ! Mathias Millet et Jean-Claude Croizet dénoncent à la suite d’une enquête de plusieurs années, les effets d’un système éducatif profondément ségrégatif dès la maternelle qui, à travers les processus d’exclusion des enfants des classes populaires, « conduit à l’apprentissage douloureux de l’infériorité » et à son intériorisation. « L’école se détourne de l’enseignement« , au nom d’une naturalisation du développement des enfants où l’apprentissage se ferait par imprégnation, fréquentation d’objets d’apprentissage, dont chacun pourrait s’emparer selon son bon gré. Les enfants ne sont plus dotés des outils cognitifs requis pour entrer dans une socialisation scolaire puisque seule compte leur valeur intrinsèque, mais n’en demeurent pas moins à exécuter des tâches ou, par une grossière vulgate constructiviste, à être acteurs de leurs apprentissages. Nombre de savoirs légitimés par la forme scolaire sont considérés comme acquis à l’entrée à l’école maternelle et ne font pas l’objet d’apprentissages. La pédagogie invisible(1) renforce le sentiment d’étrangeté pour des enfants dont les performances sont essentialisées, pensées comme caractéristiques individuelles. La conception de l’enseignement sous-tendue perdure dans le système, comme le notent les auteurs, en particulier dans les classes relais, et détourne « les enseignants de la relation pédagogique au profit d’une lecture clinique des conduites scolaires« (2). L’origine des difficultés est imputée à l’extérieur de la relation scolaire, leur traitement est massivement externalisé. Les difficultés sont appréhendées comme un problème inhérent à l’élève (alors qu’elles sont inhérentes à tout processus d’apprentissage), jusqu’à ce que ce soit l’élève lui-même qui devienne un problème ! Lorsque « l’apprentissage est ignoré ou oublié comme apprentissage », « ce qui est le produit d’une relation scolaire est attribué à la nature de l’élève ». La non-conformité des enfants des classes populaires aux attendus scolaires (non explicites) trouve pour explication le déficit socioculturel, attribué à une faible stimulation familiale. Et lorsque la performance est assimilée à l’intelligence, l’école exerce une terrible violence symbolique sur les enfants et leurs familles, qui conduit « à l’intériorisation d’un sentiment d’indignité personnelle ». « On peut parler, à cet égard, de stigmatisation des difficultés scolaires et de stigmatisation par les difficultés scolaires ». Conçue pour des enfants/élèves en connivence avec ses pratiques, l’école « instruit la domination culturelle ». Les auteurs montrent dans un corpus très riche de moments de classes que « les interventions disciplinaires varient avec l’origine sociale des élèves » ; que les enfants issus des classes populaires font dès la maternelle l’ « expérience de la disqualification par accumulation de retours négatifs, de tentatives infructueuses dans les interactions, de moments de solitude face aux questions du maître ou lors d’un passage au tableau, de silences de l’enseignant valant non reconnaissance de ce qui vient d’être dit ou encore de condamnations plus ou moins abruptes des productions scolaires ». La catégorisation fréquente en élèves lents ou rapides est une forme à peine euphémisée des dons. Les auteurs constatent que, très jeunes, les élèves comprennent qu’ils ne « répondent pas aux attentes ou qu’ils ne le font pas aussi bien que d’autres » et vont jusqu’à assimiler leur personne à leurs productions. Par un « processus de persuasion clandestine » ils intègrent leurs écarts de réussite comme des différences de qualités individuelles » ce qui a des incidences très lourdes bien au-delà de leur scolarité, d’autant plus que l’école joue un rôle décisif dans les histoires individuelles. Alors que les conceptions les plus réactionnaires de l’apprentissage et de l’enseignement qui prônent dans les médias(3) une naturalisation du développement et des apprentissages, cet ouvrage est essentiel pour comprendre comment les enfants « intériorisent un sentiment de dignité ou d’indignité culturelle », qui peut conduire à la résignation, à un sentiment d’infériorité accepté. Un système qui cultive la nature des enfants pour la faire éclore plutôt que d’enseigner, qui conduit les élèves à intérioriser des sentiments de dignité ou d’indignité, dans des logiques concurrentielles entre eux, détourne très tôt les élèves de leurs apprentissages. Cet ouvrage questionne nombre d’idées communes largement répandues dans tous les milieux, y compris ceux de l’enseignement et notamment concernant l’école maternelle. Il est un véritable outil contre la déprofessionnalisation des enseignants qui menace ce premier palier de la scolarité. Les auteurs montrent, argumentent et nomment loin des discours convenus, des opinions communes, des mystifications de tous ordres. L’incantation à la réussite ne peut réduire les inégalités scolaires, disent-ils « parce que l’idée de réussite impliquera toujours en miroir celle d’échec ». La question centrale est bien celle de la « création des conditions d’un accès égal pour tous aux savoirs scolaires ». 1 – Basil Bernstein, Classes et pédagogies : visibles et invisibles, in Les sociologues, l’école et la transmission des savoirs, Dauviau, Terrail La Dispute, 2007 2 – Stanislas Morel, La médicalisation de l’échec scolaire, La Dispute, 2014 3 – Christine Passerieux, Les mystifications de l’innovation, dans ce numéro de Carnets Rouges
Le secteur Langues publie – Ethique et enseignement des langues (APLV) 17 décembre 2016 Jacqueline Bonnard Vient de paraître le dernier numéro des Langues Modernes (APLV) : coordonné par Maria-Alice Médioni et Jean-Paul Narcy-Combes * Éditorial, par Pascal Lenoir (pp. 7-8) www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article6453 * Introduction du dossier, par Maria-Alice Médioni et Jean-Paul Narcy-Combes (pp. 9-14) Extrait : « Ce dossier présente des approches riches et variées quant à la question de l’éthique. L’enseignement des langues pose de façon centrale la question de la rencontre entre des sujets de cultures différentes : toute nouvelle langue confronte l’apprenant à autrui, à la pluralité, et, de la même façon, gérer cet apprentissage confronte l’enseignant à la pluralité des cultures dans les groupes d’apprenants dont il a la responsabilité, à leur diversité sociale, affective et cognitive. Les conceptions éthiques des enseignants de langues se révèlent forcément à travers les choix qu’ils font quant aux modes d’enseignement privilégiés, aux modalités d’évaluation utilisées, aux situations plus ou moins complexes proposées aux élèves, aux objets d’étude favorisés, au contrat didactique mis en oeuvre dans la classe. D’autant qu’au sujet des langues se nichent les hiérarchies, inégalités, jugements de valeur, appliqués consciemment ou inconsciemment aux différentes langues, confortés par un discours politique, voire institutionnel ou par les usages qui sont faits du Portfolio des langues. » http://ma-medioni.fr/article/ethique-enseignement-langues * La liberté d’expression en classe de langue, par Nathalie Fareneau (pp. 65-70) Résumé : La classe de langue est un lieu privilégié qui permet de découvrir un autre univers linguistique et culturel, de s’ouvrir à l’altérité. Cette découverte suppose une prise de distance par rapport à ses propres références et invite à s’interroger sur des évidences, à réfléchir aux droits et aux devoirs qui régissent notre société. La démarche proposée invite à s’interroger sur la liberté d’expression, à travers la découverte d’?uvres qui furent censurées, ailleurs et à d’autres époques, et à mieux comprendre les valeurs que défend ou attaque une société. Les questions éthiques que soulèvent ces découvertes peuvent permettre également de mieux appréhender des problématiques actuelles autour de la liberté d’expression. Ce travail, conduit avec des élèves de lycée (d’un niveau B1 en espagnol) à partir de productions artistiques dans le monde hispanique et latino-américain, permet de traiter la question éthique aussi bien du côté de l’enseignant que de l’apprenant. Il incite l’apprenant à prendre conscience des schémas culturels qu’il a en lui, exprimer sa pensée et porter un regard critique. L’enseignant propose des contraintes pour que l’apprenant puisse exercer sa liberté et délimite le cadre qui protège l’intégrité de chacun. La langue étrangère qui au début peut représenter un obstacle pour débattre va devenir une alliée grâce aux différentes étapes de documentation et d’argumentation qui mobiliseront toutes les compétences en langue et permettront, après des temps d’entraînement, le plaisir de la rencontre et de l’échange d’idées contradictoires. Mots-clés : liberté d’expression, éthique, esprit critique, censure, ?uvres d’art. * La réécriture solidaire au service de la production écrite en classe de langue, par Valérie Soubre (pp. 71-77) Résumé : Ce projet inscrit l’écriture dans une durée délibérément longue soit l’ensemble du semestre. La démarche autour de la réécriture est basée sur l’accompagnement (enseignant-apprenant, apprenant-apprenant) à toutes les étapes de la réalisation. Le principe est de fixer un cadre dans lequel différentes étapes sont programmées pour permettre aux apprenants d’améliorer leur texte. Les différents états du texte ont pour but de faire surgir des besoins, qui feront l’objet d’apports en classe. Mots-clés : sens des apprentissages, écriture d’invention, coopération apprenante, co-évaluation, processus rédactionnels, apprentissages solidaires. * Les outils web à l’école : enjeux éthiques et socio-critiques, par Marta Puig Sedó (pp. 79-85) Résumé : Les enseignants des langues sont de plus en plus nombreux à intégrer dans leur pédagogie des outils numériques web, tels que des moteurs de recherche, des réseaux sociaux et des applications ou logiciels gratuits. Emportés par l’engouement que la technologie numérique suscite aujourd’hui, ils sont cependant relativement peu soucieux des enjeux éthiques que l’utilisation de ces outils engendre, tant sur le plan sécuritaire, socio-économique que cognitif. Cet article se propose une prise de conscience du rôle de l’enseignant face à la technologie numérique et sa pénétration dans le milieu scolaire. Mots-clés : outils web gratuits, artefacts numériques, enseignement des langues, milieu scolaire, enjeux éthiques, pertinence pédagogique Un exemplaire de la revue sera disponible à la bibliothèque du Secteur Langues (CABV de Vénissieux). Sommaire complet
« Le récit du commun. L’histoire nationale racontée par les élèves » sous la dir. de F. Lantheaume et J. Létourneau 22 novembre 2016 Valérie Pinton Dans un article paru sur The conversation, Françoise Lantheaume nous présente son ouvrage Lire l’article Cet ouvrage collectif présente les résultats d’une enquête internationale menée auprès d’environ 7000 élèves âgés de 11 à 19 ans, à qui il a été demandé de raconter l’histoire nationale. Des élèves français, suisses, catalans, allemands ont répondu à un questionnaire et raconté librement « leur » histoire nationale. Contre les idées reçues d’un manque de connaissances historiques et de l’absence de tout récit commun, l’enquête dévoile des formes de narration, des organisateurs du récit et des contenus partagés, une véritable trame commune. L’analyse de ces formes et contenus précise leurs points forts, mais aussi les absences ou les spécificités nationales, et montre comment les savoirs scolaires coexistent avec d’autres sources de connaissances. Sont étudiées en particulier les places respectives et les fonctions du politique, de la religion, de la guerre, dans ces récits qui témoignent d’un imaginaire national. Un effet « territorial » est enfin mis en valeur, à la fois moins important que prévu en France et significatif à l’échelle des pays. Sensibles au contexte, ces récits sont la manifestation juvénile d’une conscience historique en formation, qui s’exprime selon des formes inédites. Françoise Lantheaume est professeur des universités en sciences de l’éducation à l’Université Lumière Lyon 2 et directrice du laboratoire Éducation, cultures, politiques. Elle étudie l’enseignement de questions scientifiquement et politiquement controversées (colonisation, religions) et le processus de traduction des réformes éducatives jusqu’à la classe. Jocelyn Létourneau est chercheur au CELAT et professeur d’histoire à l’Université Laval, à Québec. Membre de la Société royale du Canada, il a été boursier de l’Institute for Advanced Study (Princeton), boursier Fulbright à UC-Berkeley, boursier du Collegium de Lyon et chercheur invité à l’Institut d’éducation de University College London. Ses travaux portent sur la conscience historique des jeunes et sur les rapports entre histoire, mémoire et identité.
L’autonomie obligatoire, Sociologie du gouvernement de soi à l’école, Héloïse Durler 21 octobre 2016 Valérie Pinton Héloïse DURLER Presses Universitaires de Rennes, collection Paideia, 2015 Nous publions ici une note parue dans Carnets Rouges n°6, mars 2016 Dans une première partie de l’ouvrage Héloïse Durler, à partir du constat que l’injonction à l’autonomie touche tous les milieux, explique comment ce sujet d’études s’est imposé à elle. Sur ses terrains d’observation elle constate en effet que l’autonomie est le maitre mot de l’univers scolaire, au nom duquel se fait l’évaluation des élèves, et qui parallèlement justifie les choix pédagogiques. Se dessine alors le profil de l’élève idéal, « celui qui comprend rapidement ce qui lui est demandé de faire, ou ce qui lui est expliqué ». Cet élève idéal, sur lequel s’appuie le système scolaire est celui qui détient en lui-même les ressources pour trouver les motivations qui vont lui permettre de s’engager dans les apprentissages, tout en se soumettant aux contraintes de la forme scolaire, dans une visée d’épanouissement personnel. L’individu, élève (ou travailleur) doit être l’entrepreneur de lui-même. Se trouve alors évacuée la question sociale alors que la question première à se poser est celle de la construction sociale de cette autonomie. Elle analyse à travers des références puisées chez plusieurs chercheurs du 20ème siècle les relations étroites entre changements sociétaux, conceptions politiques dominantes et conceptions pédagogiques. L’auteure s’intéresse aux dispositifs mis en place dans les classes, non appréhendés comme méthodes mais comme pratiques sociales, sous-tendues par « des principes pédagogiques, des conceptions de l’enfant, de l’apprentissage et du pouvoir » et qui « façonnent, orientent, valorisent et légitiment certains comportements ». L’engagement intellectuel des élèves est sollicité par l’école à travers des dispositifs de problématisation, de contrôle intellectuel et d’autocorrection. « La réflexivité apparaît donc comme un levier central de l’autonomie scolaire » dit l’auteure. Elle constate de manière récurrente dans les classes suisses observées que ces dispositifs « tournent à vide » en s’appuyant sur des ressources individuelles » inégalement réparties au regard de l’origine socioculturelle des élèves. La distance est donc grande entre l’élève idéal, qui peut répondre aux injonctions d’autonomie et l’élève réel qui reste en extériorité face aux réquisits scolaires. L’auteure observe que « les pratiques scolaires de l’autonomie (j’ajouterais telles qu’elles s’exercent très massivement) correspondent en réalité à une nouvelle modalité d’imposition de la contrainte scolaire et d’intériorisation des normes sociales dominantes ». Elle souligne en quoi ces prescriptions mettent également les enseignants en difficulté alors qu’ils doivent à la fois « veiller au respect des spécificités individuelles des élèves (leurs rythmes, leurs envies etc.) et leur donner la possibilité de découvrir les savoirs scolaires demanière ‘autonome’ ; d’autre part encadrer les pratiques cognitives et comportementales des élèves afin qu’ils se conforment aux attentes de l’institution scolaire en maîtrisant un ensemble de savoirs, de savoir-faire et savoir-être.» A la toute fin de l’ouvrage l’auteure, pose un certain nombre de questions, sans y répondre car là n’est pas l’objet de sa recherche, sur la nécessité de définir les ressources nécessaires à la construction de l’autonomie. En faisant un usage globalisant du terme de « pédagogies nouvelles », elle assimile idéologie et pratiques dominantes (y compris qualifiées d’innovantes) à une recherche pédagogique certes minoritaire mais bien réelle, qui travaille à apporter des réponses, loin de conceptions spontanéistes de l’apprentissage et naturalisantes du devenir élève. Cette réserve faite, le dévoilement des paradoxes de l’injonction à l’autonomie et leurs incidences négatives sur un engagement nécessaire des élèves dans leurs apprentissages, font de l’ouvrage un outil précieux de réflexion sur les modalités prescrites de transmission des savoirs. Christine PASSERIEUX
Boîte à lire octobre 2016 18 octobre 2016 Valérie Pinton Livres Le sens du problème. Problématiser à l’école ? Michel Fabre, De Boeck, Coll. « Le point sur… Pédagogie », septembre 2016, 126 p. 14 €Qu’est-ce que problématiser ? Comment peut-on faire problématiser les élèves ? A quelles conditions peut-on engager une véritable démarche de problématisation avec les élèves, de l’école maternelle au lycée ? Si notre monde est devenu problématique, en perpétuel questionnement sur lui-même, il semble naturel de penser qu’un des enjeux de l’école est d’apprendre aux élèves à problématiser. Les textes officiels préconisent d’ailleurs de le faire et beaucoup d’enseignants s’y essaient. Mais force est de constater que les meilleures idées risquent de dénaturer devant les difficultés. Cet ouvrage fournit un certain nombre d’exemples de problématisation à l’école dans différentes disciplines ainsi que pour le traitement des questions socialement vives. Il fournit un certain nombre de repères, d’ordre épistémologique, pour la construction de situations de problématisation en classe. Présentation du livre Henri Piéron (1881-1964) Psychologie, orientation et éducation Sous la direction de Laurent Gutierrez, Jérôme Martin et Régis Ouvrier-Bonnaz,Octares éditions, Col. « Travail et activité humaine », 2016, 25€Henri Piéron, qui fut par deux fois président du GFEN (1931-1933 et 1937-1939) a incarné la psychologie scientifique aussi bien en France qu’à l’étranger pendant plus d’un demi-siècle (1912-1964). Aujourd’hui, force est de constater qu’il est tombé dans une semi-clandestinité. Les travaux relativement restreints qui lui sont consacrés suffisent à s’en convaincre. Dès lors, comment expliquer ce paradoxe%u202F? Cet ouvrage, en revenant sur le parcours de ce «leader incontesté de l’institutionnalisation de la psychologie en France%u202F», souhaite faire la lumière sur les différentes facettes de celui qui occupa la chaire de physiologie des sensations au Collège de France durant près de trente ans (1923-1951). Au-delà de cette assise institutionnelle, les études contenues dans cet ouvrage reviennent sur l’extraordinaire activité de ce scientifique de renommé internationale dont les idées firent école dans de nombreux pays. Il est également montré comment l’intervention de Henri Piéron fut décisive dans la création et le développement de l’orientation professionnelle. Son engagement au sein des associations militantes pour une réforme démocratique de l’enseignement à laquelle il croyait résolument est également abordé en vue de mieux cerner l’originalité et l’étendue de son œuvre. Présentation du livre Natation. 500 adaptations pour une inclusion réussie Éric Bernad, Xavier Chigot, Isabelle Collavet, Editions EPSColl. « Handicaps et activité physique », 104 p. 18 €L’acquisition du savoir-nager représente un enjeu vital pour tous les élèves. Il était donc indispensable de concevoir un enseignement tenant compte de leurs besoins éducatifs particuliers. Les 37 situations pédagogiques présentées dans cet ouvrage s’articulent autour de 6 thématiques couvrant les 3 premiers cycles de la scolarité%u2009: Tous à l’eau%u2009! – Nager et jouer – Vers le savoir-nager – Savoir nager – Sauvetage – Natation synchronisée. La démarche est fondée sur l’observation des nageurs dans une situation donnée, la formulation d’hypothèses sur les causes des difficultés rencontrées et des propositions d’adaptations pour répondre aux besoins identifiés. Ces propositions concrètes et opérationnelles s’adressent à tous les intervenants (professeurs des écoles, MNS, éducateurs sportifs…), notamment ceux qui accueillent un (ou plusieurs) jeune(s) en situation de handicap au sein d’un groupe de pratiquants dits valides. Présentation du livre Revues Les manuels dans la classe de français En 1999, A. Choppin soulignait le rôle important des manuels scolaires, qui ne sont pas de simples témoins de leur temps, mais qui peuvent être considérés comme des acteurs dans le monde éducatif. Le n° 194 du Français aujourd’hui propose une réflexion sur les différents rôles que peuvent jouer les manuels dans la conception, la présentation, l’organisation et même la configuration du français comme discipline scolaire. Dans ce dossier, les manuels sont considérés en tenant compte de la diversité des pays francophones, des différents niveaux scolaires et des différentes filières. Ils sont explorés comme des lieux où se découvre quelque chose de la discipline. Présentation du n° S’embarquer dans les apprentissages Dans sa dernière parution Les Cahiers Pédagogiques (n° 531, septembre) se demandent comment embarquer les élèves dans les apprentissages, pour qu’ils aient l’envie et le plaisir d’apprendre ? Comment développer leur implication et leur engagement dans leurs apprentissages ? Certains dispositifs pédagogiques favorisent-ils la motivation et la mobilisation des élèves ? Pour quelle efficacité et quelles exigences ? Présentation du n° Eduquer aux et par les médias et l’information Les études réalisées sur les terrains amènent à s’interroger sur l’écart entre la nécessité impérieuse d’une telle éducation et le manque de déploiement, à l’échelle nationale, de l’EMI malgré les dispositions du gouvernement. Force est de constater que les enseignants, dans leur grande majorité, se sentent insuffisamment concernés par l’EMI. L’objectif de ce dossier du dernier d’Animation & Education (n° 253-254) est donc triple : contribuer à alimenter la réflexion en mettant en exergue les enjeux citoyens et les pratiques innovantes de l’EMI au XXIème siècle. Rassurer les enseignants en démystifiant l’éducation aux médias et à l’information par la valorisation de projets pédagogiques simples mais riches qui montrent que la dichotomie entre une éducation par (média comme outil) et une éducation aux (médias comme objet) n’a pas lieu d’être. Enfin, informer sur les projets et outils coopératifs, les actions associatives, les aides et ressources possibles et les actions enseignants-médias. Présentation du n° Ce que le numérique peut en éducation Le numérique nous invite à revisiter nos idées, voire nos certitudes, sur la transmission des savoirs et des compétences dans l’école et, au-delà, sur notre rapport au(x) savoir(s), à soi, aux autres et au monde. Alors qu’il fait partie intégrante du continuum éducatif, permettant des liens nouveaux entre les différents temps des enfants, le numérique reste, à l’image de la société et de ses inégalités, marqué par des fractures relatives à ses différents usages et appropriations. Ce numéro de Diversité (n° 185, 3e trimestre 2016) questionne tout particulièrement ces enjeux : si les savoirs, dans leur diversité et profusion, sont ouverts et disponibles à tous, il s’agit de donner aux enfants et aux jeunes les repères leur permettant d’être agiles dans ce cadre nouveau d’apprentissage qu’est internet. Présentation du n° Le 9-3, un territoire de la nation Hérodote, revue de géographie et de géopolitique consacre sa dernière parution (n° 162, 3ème trimestre 2016) à la Seine Saint-Denis.Caractérisée par l’histoire de la banlieue rouge, des processus ségrégatifs sociaux et ethniques et une représentation d’espace marginalisé où s’accumulent des identités stigmatisées, la Seine-Saint-Denis est un territoire où les problèmes économiques et sociaux sont les plus graves : chômage, logement indigne, échec scolaire, délinquance. Mais le 9-3, c’est aussi avant tout une représentation géopolitique et il se pourrait qu’elle évolue rapidement car c’est un territoire en pleine mutation économique, sociale, politique et urbaine qu’accélèrera la métropole Grand Paris avec le réseau du Grand Paris express. Aussi le territoire du 9-3 concentre-t-il tous les défis et toutes les promesses de la France postcoloniale, c’est pourquoi il est sans doute le test décisif de notre capacité à faire nation. A ne pas manquer un article de Gatien Elie (GFEN) sur « L’école en Seine-Saint-Denis : une pauvre école pour des enfants de pauvres ? » disponible intégralement sut le site. Présentation du n° Tony Lainé Vers L’Education nouvelle dans sa livraison d’août (n° 563) revisite « l’actualité d’une influence majeure », celle de Tony Lainé. Psychiatre, psychanalyste, citoyen engagé mais aussi homme de télévision et poète de l’âme humaine ; ses livres et ses films ont dépassé largement les seuils des établissements spécialisés. Trop tôt disparu (1992), il nous a laissé une oeuvre écrite et filmée importante et aujourd’hui méconnue, qui près de vingt-cinq ans après porte encore toute sa pertinence. Tony Lainé a toujours pensé que la souffrance psychique, la folie interrogeait le rapport à la politique, autrement dit la place de chacun dans la société et la culture qui fait l’humanité :« J’ai toujours refusé de considérer la folie comme un monde à part, ce qui est la meilleure manière de n’en rien voir. Au contraire, j’ai délibérément choisi d’aider a priori ceux qui sont dits « fous » à recouvrer avec tous leurs droits, une place dans la communauté. C’est alors que s’est imposée à moi la conviction que la folie témoigne toujours d’un sens vivant et que la différence établie entre le statut social du fou et celui du « normal » est une imposture. » Extrait de l’introduction du livre Le petit Donneur d’offrandes, 1981. Présentation du n° Cinquantenaire… Freinet toujours debout ! Ce numéro exceptionnel du Nouvel Éducateur (n° 229) de 140 pages présente le mouvement Freinet, une actualité ancrée dans l’Éducation nouvelle qui en ce début du 21e siècle demeure une force vive de propositions pour l’École populaire, celle de tous les enfants : l’École de la République. Octobre 2016, c’est le cinquantenaire de la disparition de Freinet, mais c’est aussi 90 ans de pratiques, d’expérimentations et de recherches à l’école et hors de l’école, de la maternelle au lycée. Elles sont à retrouver dans les trois parties de ce numéro : La construction d’un mouvement pédagogique avec des articles d’historiens, de compagnons de Freinet et de militants ; l’actualité de la pédagogie Freinet, tout un avenir, avec des articles de praticiens, de militants, des secteurs et chantiers de l’ICEM ; ensemble pour l’Éducation, avec des paroles extérieures. Présentation du n° Autre @Zorrocliches.Un robot Twitter pour en finir avec les idées reçues sur la pauvreté À l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre, ATD Quart Monde lance un nouvel outil pour combattre en direct sur Twitter les idées reçues sur les pauvres. Ce «robot» Twitter complète le manuel «En finir avec les idées reçues sur les pauvres et la pauvreté» dont ATD Quart Monde publie cette année la 3ème édition. «Les pauvres ne paient pas d’impôts»; «S’ils sont à la rue, c’est qu’ils l’ont choisi». Les pauvres sont régulièrement traités «d’assistés» et, en période de campagne présidentielle, nous nous attendons malheureusement à ce que cette stigmatisation continue à polluer les débats. Afin de lutter contre ces idées reçues, @ZorroCliches répond en direct par de l’information factuelle. Le procédé est simple : il suffit d’écrire un tweet en citant @ZorroCliches.A chaque interpellation, le robot analyse les mots utilisés et les compare à une base de données recensant de nombreux synonymes correspondant aux idées reçues décortiquées par ATD Quart Monde. Quand deux mots clés correspondent à une idée reçue, le robot la cite, assortie de sa réponse (vrai, faux, pas si simple), avec un lien pour en savoir plus. Chacun est invité à retweeter les réponses obtenues pour que les discours stigmatisants pour les personnes pauvres disparaissent de la toile etd’ailleurs. Projets éducatifs territoriaux Un an après leur généralisation, l’INJEP consacre tout un dossier aux projets éducatifs territoriaux (PEDT) qui auront été, par leur ampleur, l’un des faits les plus marquants des réformes éducatives prises sous l’actuel quinquennat. Ceux-ci résultent en effet de la rencontre entre deux volontés : réformer l’école et les rythmes scolaires, organiser l’offre éducative au sein des territoires en réunissant tous ces acteurs dans une démarche de projet. L’occasion de faire le point sur les textes mais surtout de donner la parole aux acteurs de la décision publique qui jouent un rôle important dans leur mise en œuvre et leur évaluation. Enjeux, analyses et points de vue. L’éducation des filles et des garçons : paradoxes et inégalités L’IFÉ publie un nouveau dossier de veille, signé par Marie Gaussel (n° 112, octobre). Dans les systèmes éducatifs mixtes, les filles et garçons reçoivent un enseignement considéré comme identique, mais qu’en est-il réellement ? On s’aperçoit que, malgré une meilleure réussite des filles à l’école elles sont toujours sous-représentées dans les filières prestigieuses et porteuses d’emploi. Par la suite, les femmes rencontrent plus de difficultés dans leur trajectoire professionnelle. Pourquoi ces inégalités persistent-elle encore au sein d’une société qui clame pourtant son adhésion aux valeurs d’égalité entre les individus ? Comment favoriser une véritable éducation à l’égalité ? C’est à ces questions que s’attache à répondre notre dossier en s’intéressant aux mécanismes en jeu dans la construction des rôles sexués assignés aux filles et aux garçons pouvant mener à ces discriminations genrées. Nous abordons également la façon dont sont engendrés des traitements et représentations inégaux dans une École dont la vocation est d’assurer une mixité égalitaire et comment elle est impliquée dans la construction comme dans le renforcement des stéréotypes liés à la question de genre. Lire
Boîte à lire juin 2016 17 juin 2016 Valérie Pinton Revues Spécial Pacte Et vlan ! Un TRACeS (n°226) spécial sur le Pacte pour un Enseignement d’Excellence ! Où est donc passé le bon vieux TRACeS qui parlait de ce qui se passait dans les classes, qui ouvrait des perspectives pour agir et aidait à réfléchir sur les pratiques ? Y aurait-il eu unputsch éditorial, une dérive technocratique ?Rien de tout cela. Si on se permet de vous balancer toutes ces pages de politique de l’enseignement, c’est parce que tout ce qui s’y passe, là, risque bien de transformer ce qui se passe dans les classes, d’ouvrir des perspectives pour agir et d’aider à réfléchir sur les pratiques… Et parce que tout cela sefait au nom de la réduction des inégalités. Présentation du n° Pluri-inter-trans-disciplinarité, discours, enjeux et pratiques dans le champ social Ce numéro 148 de Forum (Champs social éditions) s’interroge sur la question du dépassement des clivages disciplinaires autour de trois domaines (plus ou moins reliés) : la recherche, l’action sociale et médico-sociale (pratiques professionnelles), la formation en travail social et intervention sociale: par-delà l’inflation des discours et la rhétorique de l’interdisciplinarité (pluri-inter-trans), qu’en est-il de ses enjeux et des pratiques ? Quelques réponses particulièrement stimulantes pour la poursuite de la réflexion qui peuvent même guider les acteurs aux prises avec la mise en œuvre du plan d’action gouvernemental en faveur du travail social et du développement social, adopté par le conseil des ministres du 21 octobre 2015. Ce plan invite notamment au développement de la coopération interprofessionnelle, à la reconnaissance de l’intervention sociale comme objet de recherche et à la participation active des personnes accompagnées dans les projets de développement social, de formation et de recherche. Présentation du n° L’analyse de l’activité et sa verbalisation Cette nouvelle livraison de Savoirs (n° 40) s’ouvre sur une note de synthèse qui entend rendre compte de l’activité humaine en situation, dans sa dimension formative. Il s’agit d’analyser des « approches qui s’intéressent à l’expérience subjective vécue en situation, c’est-à-dire à ce que les acteurs font et à la façon dont ils vivent ce qu’ils font ». Pour cela, trois approches sont mobilisées : la psychophénoménologie initiée par Pierre Vermersch, l’observatoire du cours d’action établi par Jacques Theureau et la clinique de l’activité impulsée par Yves Clot, dont il explore les implications théoriques et pratiques. Présentation du n° Les mineurs non accompagnés Tel est le thème du N° 130 de Vie Sociale et Traitements (Ceméa – Editions Erès). Ils arrivent en France directement par avion, ou par les chemins terribles de l’immigration clandestine. Ils sont envoyés par leurs parents à des parents improbables, ou à l’aveugle, pour être mieux en France qu’au pays, ou bien ils ont perdu leurs parents au pays ou en chemin. Certains ont vécu des horreurs : guerre civile, sauvagerie des passeurs, vécus mortels des passages. Certains arrivent en France objets de noeuds familiaux et culturels semblant incompréhensibles. Sont-ils mineurs ? Ils savent le dire, et nos tests radiologiques aux critères périmés prétendent le savoir. Sont-ils absolument isolés ? À en voir parfois certains sur Facebook et au téléphone, ceux-là ne le sont pas. D’autres le sont probablement. Il y a aussi les téléscopages de codes culturels, de langues… Pourront-ils rester en France à leur majorité ? Encore de la triche, légitime, sur les âges, sur les dates, sur les projets. Comment comprendre quelque chose à cette galaxie obscure ? Et que faire avec ces jeunes ? Présentation du n° Regard social sur l’autisme Entre 100.000 et 1 million de personnes seraient aujourd’hui autistes en France, soit 0,2 à 2 % de la population, selon la définition retenue. L’intégration de l’autisme dans le champ des maladies neuro-développementales et l’élargissement de ses critères diagnostiques ont banalisé le regard porté sur cette pathologie. Mais elle reste, sous ses formes les plus sévères, très difficile à vivre au quotidien, pour les familles comme pour les personnes autistes. Leur prise en charge est au cœur de violentes polémiques entre les partisans de l’éducatif, eux-mêmes divisés, et ceux du soin psychologique. De plus, malgré la loi sur l’inclusion scolaire, moins de 20% des enfants autistes fréquentent une école : un frein à leur intégration sociale. Malmenés, épuisés, souvent obligés de renoncer à leur travail, les parents se regroupent dans des associations parfois virulentes. Le n° 619 de L’école des parents dresse un état des lieux de l’autisme en France, sans parti pris, si ce n’est celui de mettre fin aux clivages, enfin. Présentation du n° Les Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle Dans son premier numéro de l’année la revue du CERSE Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle nous donne à lire des articles sur le rythmes scolaires des enfants : discussion autour des contraintes et opportunités économiques des familles ; les parcours de formation et la production identitaire : des animateurs socioculturels engagés en VAE ; La construction des collectifs dans l’apprentissage collaboratif à distance : l’affordance socioculturelle des objets numériques ; l’orientation scolaire et professionnelle des filles et des garçons au collège, évaluation d’un dispositif de sensibilisation aux métiers non-traditionnels. Présentation du n° [R]accrochage scolaire : que peut la pédagogie ? Les réflexions, témoignages, actions présentés dans ce nouveau dossier d’Animation & Education (n° 252) prouvent que de nombreux leviers d’action peuvent être activés pour prévenir les situations d’échec, de frustration, de démotivation, de dégoût d’apprendre. En effet, la question du décrochage scolaire est un défi posé à notre système éducatif, d’autant plus difficile à relever que les causes en sont multiples et qu’il n’existe pas de portrait-robot du décrocheur : aucune catégorie d’élève n’est épargnée même si les risques sont plus forts pour les plus fragiles culturellement, économiquement et socialement. Cette bataille doit être menée sur plusieurs fronts, à l’extérieur comme à l’intérieur du système, en cohérence avec plusieurs partenaires (élève, école, famille, associations, collectivités locales…), dès les premières années de la scolarité et tout au long du cursus scolaire de l’élève. L’enseignant -la pédagogie qu’il met en œuvre, la relation qu’il entretient avec les élèves, le regard qu’il porte sur eux, les espaces de parole qu’il aménage- exerce un rôle déterminant dans la persévérance scolaire des jeunes. Aider les acteurs de l’éducation à créer les conditions qui permettront aux élèves de se sentir bien à l’école, d’apprendre et de s’épanouir, telle est l’ambition que défend ce dossier ! Présentation du n° Former les futurs citoyens Mise en place du nouveau socle commun, de l’enseignement moral et civique : l’éducation à la citoyenneté, thème souvent abordé par les Cahiers pédagogiques, revient au cœur des préoccupations. Le n° 530 de la revue du CRAP interroge : de quelle éducation à la citoyenneté parle-t-on ? Comment ne plus la confondre avec une éducation au civisme et à la civilité ? Présentation du n° L’action éducative locale, un espace d’engagement citoyen Les Francas revendiquent depuis leur origine le fait que la condition enfantine et l’éducation sont l’affaire de tous, tant au plan local, national, européen qu’international. Comme le révèlent les citoyens qui dans ce n° 312 de Camaraderie témoignent de leur engagement dans l’action éducative locale, la préoccupation partagée de la réussite et de l’avenir des enfants est un formidable levier pour mettre en mouvement une société de manière positive.L’engagement citoyen, quels que soient sa forme, le terrain d’action et les partenaires impliqués dans le projet, contribue tous les jours à l’émergence de nouvelles réponses au regard de l’évolution des besoins éducatifs, sociaux et culturels des enfants et des adolescents. Au-delà de son utilité sociale, cet engagement permet aussi à l’individu qui s’engage de développer ses relations, d’apprendre, d’élargir son horizon, de s’ancrer sur un territoire et de prendre part avec d’autres à sa transformation, tout en renforçant le sens que l’on donne à sa vie au quotidien. Alors continuons d’agir pour qu’un plus grand nombre de citoyens se sente concerné par la condition enfantine et les questions d’éducation qui en découlent. Présentation du n° Les actes de lecture Au sommaire de la dernière parution des Actes de lecture (n° 134) : « Umberto Eco : nous étions ses lecteurs modèles », « Le français n’est pas une langue ! », « Anaïs Vaugelade une œuvre d’une classe folle », un dossier : « Pratiques de classe en recherche ». Présentation du n° Autre Raconte ta ville Réseau Canopé lance la 4e saison de son opération « Raconte ta ville » : cette initiative citoyenne et originale invite les classes des écoles, collèges et lycées à travailler en interdisciplinarité tout au long de l’année, pour « raconter » leur environnement proche sous la forme d’un webdocumentaire. Sur le thème de la ville durable, cette nouvelle édition se concentrera sur des problématiques urbaines et environnementales, et permettra aux enseignants de travailler sur des champs éducatifs tels que la maîtrise de la langue, la documentation, l’éducation aux médias, l’histoire des lieux, les arts visuels, etc. Les inscriptions sont ouvertes et les enseignants qui souhaitent participer sont invités à se rapprocher de leur Atelier Canopé avant le 27 juin 2016. Plus d’informations Une web-série qui parle des quartiers oubliés Le collectif Tribudom réalise depuis quatre ans un feuilleton participatif avec des habitants de quartiers dits « sensibles » du nord-est parisien et de la proche banlieue.L’idée : mettre en lumière des histoires singulières et créer des passerelles entre les populations pour favoriser la mixité sociale. Voir Vivre ensemble en République Le dispositif « Vivre ensemble en République », porté par le Préfet du Val-de-Marne et la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, constitue une opportunité de se saisir collectivement de l’enjeu du vivre ensemble. Des représentants d’associations locales ont fait le choix de se regrouper pour apporter des pistes de réflexions et de réponses aux besoins ressentis, autour des questions liées à la laïcité, à la citoyenneté ainsi qu’à la lutte contre le racisme et les discriminations. Les actions d’éducation, de formation ou de prévention menées sur département sont nombreuses et riches de partenariats qui maillent et structurent le paysage éducatif. Dans une recherche de cohérence et de mobilisation de tous, le Projet éducatif territorial est venu faciliter le portage collectif d’ambitionséducatives par les acteurs locaux. Il est en effet essentiel de reconnaître la complémentarité de tous pour proposer des réponses réellement pertinentes et adaptées aux besoins du territoire. Voir le site Livre Sport et mondialisation Coordinateur : Delcourt Laurent, éditions Syllepses, Alternatives Sud, Mars 2016, 13 € Aux antipodes des valeurs de l’olympisme, le sport est devenu un grand marché et une industrie extrêmement lucrative à l’échelle de la planète: 3% du commerce mondial, 650milliards d’euros de chiffre d’affaire, 4 à 5% de croissance annuelle. Produit, reflet, voire accélérateur de la mondialisation, le sport-business lui imprime ses logiques marchandes, ses dynamiques clivantes et ses dérives mafieuses : financiarisation à outrance, privatisation et capitulation des pouvoirs publics, etc. Revers de a médaille ? Expulsions et destruction de quartiers défavorisés, reconfiguration des espaces urbains au profit du secteur privé, mise en place de «juridictions d’exception», délimitation de zones d’exclusion commerciale, explosion des dépenses publiques pour satisfaire les exigences des fédérations… La dernière coupe du monde au Brésil a montré de façon spectaculaire la violence extrême pour les habitants des quartiers populaires qu’entraîne l’organisation de tels événements. Une fois le rideau tombé, les pays hôtes doivent souvent déchanter.Çà et là, des mouvements sociaux s’organisent pour dénoncer les coûts sociaux et humains de ce détournement de l’esprit du sport et de ses supposées fonctions d’intégration, pour dénoncer l’instrumentalisation du sport par les classes dominantes des pays du Sud et leurs alliés. Présentation du livre
Boîte à lire avril 2016 27 avril 2016 Valérie Pinton Revues Enseigner la grammaire : contenus linguistiques et enjeuxdidactiquesCe numéro du Français aujourd’hui (n° 192, mars 2016) – qui parait dans un contexte de remaniement des programmes scolaires (Nouveaux programmes pour les cycles 2 et 3 du primaire à la rentrée 2016) – s’inscrit dans un large ensemble de réflexions relatives à la difficulté d’enseigner la langue et spécialement, mais non exclusivement, « la » grammaire, grammaire qui, telle qu’elle est présentée, entre autres, dans les programmes scolaires actuels, et notamment dans ceux de français du collège (2008), est pour beaucoup d’enseignants le « point noir » de la profession, et cela, à tous les niveaux du cursus, du primaire à la préparation aux concours d’enseignement, sans oublier la formation des futurs enseignants. Ce numéro est donc à lire comme une forme de réponse à des demandes de collègues et au sentiment d’insécurité qu’ils éprouvent. Présentation du n° Jeux traditionnels, jeux paradoxaux L’intérêt présenté par l’apport éducatif original des jeux traditionnels a été à la source du choix du sujet de ce dossier du n° 561 de Vers l’éducation Nouvelle (janvier 2016). De nos jours, les enfants et les jeunes en général sont constamment sollicités par des activités et des sports qui valorisent l’exaltation de la performance individuelle et la recherche de la domination d’autrui. Face à cette idéologie de la compétition sélective, les jeux paradoxaux proposent des pratiques relationnelles plus souples qui favorisent une confrontation de l’entraide et du partage. Les auteurs des articles de ce dossier sont tous des acteurs de terrain qui montrent combien ces jeux inhabituels enthousiasment les enfants et créent de nouvelles façons de jouer ensemble. Il serait dommage que ces types de jeux ne se répandent pas davantage. Il s’agit donc aussi d’une invitation à un tel voyage. Présentation du n° Mettre en œuvre les EPI Dans leur numéro de mars, Les Cahiers Pédagogiques (n° 528) s’intéressent à la mise en œuvre des enseignements pratiques interdisciplinaires qui vont se mettre en place à la rentrée 2016. Dans certains collèges, on anticipe déjà. Dans d’autres, les pratiques interdisciplinaires existent depuis un certain temps. On ne part donc pas de rien et les EPI peuvent s’appuyer sur l’existant. Présentation du n° L’estime de soiLa revue EP&S (N° 369, janvier-février-mars 2016) interroge : qu’elles soient envisagées à des fins éducatives, relationnelles, de santé ou de performance, les APSA contribuent-elles, et à quelles conditions, à développer l’estime de soi ? Hier considérée comme un indicateur de santé mentale, l’estime de soi est aujourd’hui envisagée comme une composante déterminante des conditions d’apprentissage et de progrès, capable d’orienter et de dynamiser le comportement, en particulier en raison de ses effets motivationnels avérés. Ph. Sarrazin, D. Trouilloud, S. Redersdorff, L. Finez, A. Plaquet, N. Cartierre, P. Bourdier, F. Fourchard et A. Courtinat-Camps nous aident à comprendre les mécanismes régulant les perceptions de soi, les effets des comparaisons sociales et les stratégies développées tant à l’adolescence que chez les plus jeunes. Présentation du n° Éduquer contre le racisme et les discriminations Le dernier numéro de Non-violence Actualité (N° 345, mars-avril 2016) propose des outils pour « Éduquer contre le racisme et les discriminations ». L’échelle de l’histoire montre avec quelle fraîcheur les acquis de la lutte contre le racisme et les discriminations s’inscrivent dans les livres. Dans la patrie où « les hommes naissent libres et égaux en droits », il est à déplorer que ces droits s’appliquent encore dans un régime à deux vitesses et que persiste le « deux poids, deux mesures ». S’il n’y a pas de vaccin, puisqu’il ne s’agit pas d’une maladie, il existe, pour un moment encore, des espaces consacrés à des initiatives éducatives qui facilitent la déconstruction de la pensée raciste et discriminante à l’école ou ailleurs, dès le plus jeune âge et dès maintenant. L’objectif est d’armer et d’entraîner les citoyens à ce combat particulier. En effet, les armes remises s’appellent savoir, connaissance, capacité d’analyse et esprit critique ; l’entraînement consiste à se faire respecter et à respecter, à écouter et dialoguer, à serencontrer, à construire et créer ensemble cette société égalitaire « rêvée » par tant d’autres. Dernière précision (pour ne pas se tromper d’ennemi et ainsi éviter l’écueil de devenir ce que l’on rejette) : ce combat ne se mène non pas contre des personnes, qui réduites à leur comportement incarneraient le « mal ». Il se mène contre des pratiques et discours que nous pouvons faire ou tenir à notre insu. Présentation du n° Enseigner, c’est politique Le dernier Traces de Changements (n° 225, mars-avril 2016) l’affirme « Enseigner, c’est politique » et ajoute « dures luttes ». Par sa pratique de classe, par son positionnement dans l’institution, l’enseignant se positionne politiquement. Par les contenus qu’il aborde, par sa posture dans la classe, par les outils qu’il choisit, par la considération qu’il accorde (ou non) au groupe et aux individus qui lui sont confiés, l’enseignant crée (ou non) les conditions de l’émancipation sociale. Un dossier bien dodu pour ne pas être le dindon de la farce et des rubriques en prime : un impolitique, le retour d’un pigeon et l’épisode 1 de la nouvelle Saga « C’est pas des maths ça ». Présentation du n° L’école : républicaine ou démocratique ? Cette troisième livraison de la revue N’Autre école – Questions de classe(s) (mars 2016) pose la question : l’école, républicaine ou démocratique ? Alors que l’état d’urgence met à mal les libertés démocratiques, ce numéro trois arrive à point nommé. Après « Charlie », faut-il remettre l’école, les élèves, les personnels, au pas ? Que se cache-t-il derrière la nostalgie de l’école des « républicains » ? À travers son dossier et ses rubriques habituelles, il propose des analyses, des éclairages historiques, des décryptages des programmes (histoire, langue, éducation morale, etc.) mais surtout des exemples de pratiques professionnelles en France et à l’étranger. Il illustre la vigilance nécessaire pour que les pratiques démocratiques soient effectives et émancipatrices. Présentation du n° Mon prof, ce héros Tel est le thème du dossier du n° 1394 (9 mars) de Politis. Engagez-vous, qu’ils disaient… Manque de reconnaissance, de moyens, de formation, de travail en équipe, déclassement…Les profs accumulent des souffrances en sachant que, derrière les leurs, celles des élèves sont exponentielles. De là l’idée qu’ils sont un peu « au front ».En première ligne, en tout cas, de difficultés scolaires et d’inégalités sociales qu’ils tentent de déjouer, armés le plus souvent de bonne volonté et d’une bonne dose de système D. En Seine-Saint-Denis, a été lancé en 2013 un plan d’urgence pour combler les centaines de postes vacants. Depuis, sont donc catapultés dans des classes des contractuels non enseignants, recrutés via Pôle emploi, et qui n’ont parfois jamais travaillé avec des enfants. Si le ministère assure aujourd’hui que « le taux desélectivité de ce nouveau concours devrait à nouveau permettre d’assurer un recrutement de grande qualité », la situation de ce département reste emblématique d’un désarroi général. Et ce même si les perceptions semblent plus négatives en milieu urbain. Il y aurait près de 40 000 contractuels en France. Pour un million d’enseignants, dont une bonne part voudrait refonder le métier. Si ce n’est l’école tout entière. Présentation du n° Livres Ecole : La fracture sexuéeJean-Louis Auduc, Fabert, 110 p, 12 € En France, depuis plus de 25 ans, les filles réussissent mieux à l’école que les garçons et ce, à tous les niveaux, de la maternelle à l’Université. L’échec scolaire, les difficultés de lecture et d’écriture, les sorties sans qualification, sont, dans notre pays, massivement le fait de garçons ! Le refus, à l’inverse de ce qui se passe dans d’autres pays, de prendre en compte cette réalité, explique pour une bonne part l’incapacité des différentes politiques mises en œuvre, de faire reculer l’échec scolaire. Présentation du livre L’École des réac-publicainsLa pédagogie noire du FN et des néo-conservateurs, Grégory Chambat, Libertalia, N’Autre École n°7, 240 p, 10 €. L’École est le champ d’intervention privilégié d’une galaxie intellectuelle et médiatiquecaressant le rêve de rétablir un état scolaire — et social — ancien. Pour ces « réac-publicains » (Natacha Polony, Jean-Paul Brighelli, Alain Finkielkraut, Éric Zemmour…) évoquant inlassablement l’effondrement du niveau et la décadence de l’institution, le redressement de l’École préfigurerait la restauration de l’ordre et de la nation. Leurs incessantes et virulentes polémiques s’inscrivent dans une tradition méconnue, celle de l’intérêt jamais démenti de l’extrême droite pour l’éducation. Cet ouvrage relate l’histoire de cette « pédagogie noire » et décrypte ses déclinaisons contemporaines afin d’en révéler les enjeux sociaux et idéologiques. Entre les sirènes du « nostalgisme » réactionnaire et le renoncement à toute perspective de transformation, il s’agit de retrouver le chemin d’une pédagogie de l’émancipation. Présentation du livre Faire école : un sport de combatEntre Terrain et Recherche, par Jacques Cornet,Préface de Philippe Meirieu, Postface de Benoît Jadin, Cgé, 2015, 16 € Jacques Cornet a toujours pratiqué l’écriture professionnelle. Pour lui, un petit morceau de vie de la classe, un incident critique contient toute la complexité et la conflictualité du système scolaire et, plus largement, du monde. Dans ce livre, vous trouverez une sélection de ses textes qui ont été publiés dans TRACeS de ChanGements, la revue du mouvement sociopédagogique où il milite depuis une trentaine d’années pour une école plus digne. Des textes qui interrogent le système reproducteur d’inégalités, des textes qui analysent les enjeux de l’école comme institution, des textes qui questionnent la didactique des sciences humaines, des textes qui racontent les pratiques de pédagogie institutionnelle. Un style vif et sans langue de bois, une analyse sociologique qui n’est pas dupe des rapports de pouvoirs en jeu, des écrits engagés et qui poussent aux changements. Présentation du livre Les prolosLouis Oury, Agone, « Mémoires sociales » avril 2016, 248 p,19 € Les Prolos est un témoignage d’apprentissage comme il en existe des romans. On y suit un très jeune apprenti, issu du monde agricole des régions rurales de la Loire, pour qui le passage par la condition ouvrière est une étape dans un parcours de promotion sociale. C’est à Saint-Nazaire, dans les chantiers navals, que le chaudronnier se rapproche d’une classe ouvrière nullement enchantée, dans une progression dramatique qui culmine avec la grande grève de 1955. Le monde des Prolos, immédiatement postérieur à la reconstruction, est celui de la guerre froide, d’écarts et d’affrontements sociaux qu’on peine aujourd’hui à se représenter. C’est un monde presque entièrement disparu, qui a inspiré à Louis Oury un des classiques majeurs du témoignage ouvrier. Né en 1933, Louis Oury est un des écrivains prolétariens de langue française majeurs de ces quarante dernières années. Après avoir été ouvrier puis ingénieur, il est devenu historien et romancier. Les Prolos (1973, réédité ici pour la cinquième fois) est son premier ouvrage. Présentation du livre L’accueil des mineurs en difficultéAndrea Bobbio, Teresa Grange, Gianni Nuti, Jean-Pierre Pourtois, EME éditions, « Ouvertures pédagogiques », 2016, 152 p, 20,9 € Qu’est-ce que l’accueil dans la relation éducative? Quelles sont les priorités de l’accueil quand il s’agit d’enfants et d’adolescents en situation de vulnérabilité, de souffrance, de détresse psychosociale? Comment sauvegarder le principe d’éducabilité face aux sollicitations dominantes de protection et d’assistance? Cet ouvrage propose un regard pédagogique sur l’accueil; il porte sur la relation complexe entre les fondements d’une éducation émancipatoire et les contextes de prise en charge et d’accompagnement des mineurs en difficulté. Présentation du livre