Pas de compétition

2003

pas de compétition entre les régions
pas de compétition entre les établissements
pas de compétition entre les professeurs
pas de compétition entre les élèves

L’Ecole risque aujourd’hui une régression historique

Les principes d’égalité en matière de santé, d’accès au savoir, et de protection sociale sont les fondements historiques de notre démocratie. Ils sont remis en cause par les mesures et les projets gouvernementaux.
Face à cela, les forces actives de l’école et de la société se mobilisent :

L’école n’est pas une entreprise , sa mission est de créer des citoyens capables de raisonner, de
s’impliquer dans des décisions concernant l’avenir, la vie commune.

Le savoir n’est pas une marchandise.

Les élèves et les familles ne sont pas des clients.

Les fonctions premières de l’école – transmission des savoirs et formation à la citoyenneté – ont besoin aujourd’hui de transformation :

Pour cela, une tâche éthique et politique, décisive aujourd’hui,
est de redonner confiance au potentiel considérable qui existe dans notre pays,
pour peu que soit avancé ce pari à la fois philosophique et réaliste :

” tous les jeunes, tous les adultes portent en eux des potentialités immenses,
souvent inemployées, pour penser, inventer, apprendre et agir ensemble “.

L’école a besoin de se transformer pour plus d’égalité mais pas d’être dénationalisée !
L’école a besoin de former et de se former à plus de démocratie mais pas d’être démantelée !
La jeunesse a besoin de perspectives d’avenir de mobiliser ses potentialités mais pas d’être triée ni mise en concurrence !

Les valeurs ne peuvent exister
que dans les pratiques qui les construisent.

Des transformations sont possibles
à tous les niveaux de l’Ecole pour développer :

–> Une conception forte des savoirs et de l’acte d’apprendre
– redonner sens aux savoirs : revenir aux interrogations vivantes qui les traversent, aux obstacles qu’ils ont dû franchir pour surmonter opinions et certitudes du moment. Retrouver le goût de l’aventure humaine et la portée émancipatrice dont ils sont porteurs. Quand les connaissances, segmentées et cloisonnées, sont exposées et imposées comme évidences à retenir et reproduire, elles ne peuvent engendrer qu’ennui, exclusion, docilité.
Les savoirs doivent former à une pensée complexe, créatrice, agissante sur le monde.
– quand les élèves peuvent SE questionner, aborder différences et contradictions pour construire, au cœur même de l’acte d’apprendre, la capacité à argumenter, écouter, prendre en compte, concevoir ensemble, cela constitue réellement

une formation à la démocratie DANS le savoir

–> Une conception forte de la vie dans l’établissement
L’Ecole est un lieu privilégié pour permettre l’exercice de pratiques solidaires qui établissent des relations citoyennes à tous niveaux. Personnels de l’éducation et élèves ne sont pas de simples usagers ou consommateurs d’un établissement mais ils doivent être pleinement acteurs de

la démocratie DANS la vie de l’établissement

–> L’ouverture vers le monde social, professionnel, culturel…
Les projets quand ils sont élaborés et réalisésnon pas seulement pour les élèves, mais AVEC et PAR les
élèves sont de puissants leviers pour

une formation à la démocratie DANS les projets

Aucune transformation ne se ferasans les acteurs principaux de l’acte éducatif, ni contre eux.
A nous de faire exister concrètement, dans les pratiques, l’idéal d’une société où prennent sens
l’égalité et la solidarité.