Congrès du GFEN – 30 octobre-1er novembre, Paris

Education : repenser l’engagement pour relever les défis contemporains

Ouvert à toutes et tous, adhérent.e ou non

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L’actualité de l’éducation nouvelle

Où va le monde ?
L’Education Nouvelle doit s’adapter aux exigences de son temps… sans s’y plier. Ce qui commence par un examen lucide et sans concession du contexte actuel – ici brossé à grands traits – pour y situer notre action.
– Un capitalisme débridé
– Des régressions démocratiques
– Une éducation instrumentalisée

Que peut l’éducation ?
L’éducation a vocation de préparer l’avenir des jeunes générations. Elle ne doit donc non pas former à la société et au monde tels qu’ils sont, dans une logique strictement adaptative mais être aussi prospective, inscrire son action dans une perspective ouverte à l’inattendu, visant la recherche de progrès, de mieux être commun. Une urgence dans ces temps propres à hypothéquer l’avenir de l’espèce !
– Tous capables !
– L’environnement éducatif
– Des moyens et des fins
– Comprendre, c’est (ré)inventer
– Savoirs en jeu / Enjeux de savoir
[…] Lire le texte développé

Avec les interventions de :

Christian LAVAL
François GONON
Paul DEVIN
Présentation des intervenants

Programme

Ateliers, tables rondes, interventions et temps statutaires… (programme susceptible d’être modifié)
Se projeter

Informations pratiques

Dates : 29 oct. (pré congrès) / 30-31 octobre et 1er nov. 2025
Lieu : Locaux du SNUipp / 12 rue Cabanis / Paris 14è (M° Glacière)

Restauration et hébergement au FIAP Jean Monnet (à proximité – 30 rue Cabanis)

Tarif :
Adhérent.e : Gratuit
Pas adhérent.e : 30 € (on peut adhérer ici)

Inscription

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Présence
Hébergement au FIAP (demi-pension : dîner compris)
Ch. à 2 lits (63 € par pers. + Taxe de séjour : 2,80 € / p. / j.). Formule ½ pension avec Pt déj. + Dîner
Déjeuners
L'inscription est souhaitée mais chacun règlera son repas au fur et à mesure. A titre indicatif : formule « Self Cocagne » (déjeuner ou dîner) avec : Entrée, plat, dessert, 1 verre de vin ou soft et café : 18,70 €
Dîners
L'inscription est souhaitée mais chacun règlera son repas au fur et à mesure (sauf si 1/2 pension). A titre indicatif : formule « Self Cocagne » (déjeuner ou dîner) avec : Entrée, plat, dessert, 1 verre de vin ou soft et café : 18,70 €
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JNE « Quel avenir pour l’éducation ? »

Journées Nationales d’Etudes du 8 au 10 juillet 2024 à Besançon.

Sur la scène nationale, la casse structurelle et pédagogique est bien avancée, sur fond d’idéologie douteuse. Peut-on trouver réponse aux défis contemporains en proposant des recettes d’avant-hier ? Elle est suffisamment violente pour provoquer une riposte commune du monde syndical et associatif, à la recherche d’un autre avenir pour l’école publique et, plus largement, pour l’éducation.

Ces réponses ne peuvent être « au petit pied » pour s’insérer dans une société qui se complexifie et où l’incertain domine. Dans un monde interconnecté, le paysage actuel est brouillé à bien des égards : désordres environnementaux inédits, flux permanent d’informations incontrôlées, montée des nationalismes agressifs, replis identitaires, inégalités sociales insolentes, absence d’alternatives…

La conscience de ces désordres contribue au mal-être de la jeunesse[1]. Sont-ils condamnés à osciller entre acceptation cynique des règles du jeu et refus d’en savoir plus pour éviter l’effondrement ? La hausse de consommation de psychotropes et de drogues[2] est inquiétante, symptôme d’une crise de sens de l’existence, d’un manque d’horizon mobilisateur. Pourquoi se mettre en marche si on se perçoit au bord du précipice ? La violence est une autre « mise en forme » du malaise actuel.

L’éducation vise à introduire au monde, pour le comprendre mais aussi pour le transformer. Elle doit être ambitieuse et prospective au regard des défis de notre époque, stimulante pour l’imaginaire et fructueuse pour la pensée, anticipatrice d’autres rapports humains et source de développement.

Avec les Journées Nationales d’Etude, le GFEN travaillera à la prospection d’alternatives au débat national faisant « Riposte », sur une trame aux mailles larges qui restent à affiner :

1.       Relire le Plan Langevin-Wallon :

a.       Lecture-arpentage (préambule et principes)
b.       Eléments contextuels et dimensions à questionner

2.       Focus sur :

a.       Les caractéristiques majeures du contexte contemporain
b.       Les limites des propositions éducatives actuelles, au regard des recherches

3.       Quels nouveaux impératifs pour l’éducation ?

Orientations et principes

4.       Quelles pratiques à la hauteur de ces ambitions ?

a.       Contenus
b.       Démarches : situations incitatives et temps réflexifs

Divers documents (articles, ouvrages sources, film vidéo, podcast) serviront d’appui à la réflexion commune.
_________________________

[1] Les recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires ont fortement augmenté depuis 2021. Les 18-24 ans étaient 20,8 % à être concernés par la dépression en 2021, contre 11,7 % en 2017. La hausse s’est poursuivie de façon marquée en 2023. (Santé publique France, 9 octobre 2023)

[2] Entre 2014 et 2021, la consommation chez les 6-17 ans aurait augmenté de 48,5 % pour les antipsychotiques, 62,6 % pour les antidépresseurs, 78 % pour les psychostimulants, 155,5 % pour les hypnotiques et sédatifs… (Rapport du HCFEA, Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge. France info, 13 mars 2023). A 17 ans, 39 % des jeunes ont déjà consommé au moins une fois du cannabis (INRS, 29 mars 2024)

Plaquette de présentation / Infos pratiques/ Inscription papier

Télécharger le Plan Langevin-Wallon :  Nous vous demandons de venir aux JNE avec votre exemplaire imprimé, si possible.

Guide des hébergements à Besançon

Formulaire d’inscription

Date limite de réservation des repas le 1er juillet

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Déjeuners
Dîners (à régler sur place)
Souhaitez-vous participer à la soirée festive du mardi soir ?

Université d’été « Travail, métier : comment œuvrer à l’intelligence collective ? » 10-13 juillet, Béziers

 
Université d’été du GFEN
 

Travail, métier :
comment œuvrer à
l’intelligence collective ?

 

du 10 au 13 juillet 2023 (pré-stage les 8-9)

Lycée Jean Moulin de Béziers

Avec les interventions de
Danièle Linhart
(sociologue du travail)
&
 
Janine Guespin-Michel
(Université de Rouen)

La question d’une société qui bannirait les rapports
de domination est au cœur de la rencontre

Notre thématique 2023 : Le travail, espace d’émancipation citoyenne, écologique et sociale ou lieu de subordination ? Quelle éducation pour bifurquer d’un système de formatage à un système qui construit des sujets ?

Tous les milieux professionnels semblent crouler sous les injonctions ineptes, les charges d’un travail de plus en plus éclaté. Chacun.e a l’impression de se disperser, de se perdre dans une suite discontinue de tâches, d’être subordonné à la seule urgence, d’être dans la réaction et non pas dans l’action réfléchie, nourrie des échanges avec les collègues et discutée avec eux. L’épuisement nous gagne, insidieux.

Dire stop !
Comment voulons vivre, exercer nos métiers, nous retrouver sujets pensants notre travail, capables d’initiative, de créativité ?

Quels leviers ?
La résurgence des collectifs de travail, nous retrouver à deux, trois et toujours plus à réaffirmer notre dignité, notre expertise, nos savoirs, notre désir de liberté !
Comment ?
Nous ressaisir enfin, ré-apprendre à dire non à l’insupportable, contester, récuser, résister et restaurer cette liberté sans laquelle tout travail s’essouffle et meurt.
Comment ?

Comment les conceptions du travail impactent-elles l’exercice professionnel, l’engagement militant et l’ensemble des activités humaines ?
– Face aux offensives anti-démocratiques de dépolitisation de la société, de délégitimation des savoirs professionnels, pourquoi et comment penser le travail dans un rapport de non-subordination ? Quelles conditions pour une reconquête de l’audace d’inventer de l’alternative ?

– Sur quelles bases et fondements, reconstruire du collectif dans la diversité ? Comment articuler singularité, travail collectif, solidarités ? Comment se penser légitime à oser, tenter, chercher, affirmer ? Comment sortir de la résignation, ne plus se résigner à l’assujettissement ?

– Quelle éducation pour répondre aux enjeux de notre époque ? Pour répondre aux désirs d’émancipation ?

Avant-programme

Avec la participation de :

  • Danièle Linhart (sociologue du travail)
  • Janine Guespin-Michel (professeur émérite de microbiologie, Université de Rouen)

Les 8 et 9 juillet : Pré-université. Temps ouvert à tous.tes.
Préparation collective des dispositifs d’animation de l’Université d’été.

Les 10-11-12-13 juillet : Université d’été
Des démarches de construction de savoirs, des conférences interrompues, des temps d’analyse réflexive rythmeront les 3 jours et demi de travail collectif.

Des démarches en sciences, en philosophie, en arts plastiques, en écriture constitueront autant d’entrées possibles pour réfléchir à la question du rapport au travail, à la dimension écologique et aux
interactions entre concept de travail et rapports sociaux.

Informations pratiques

Horaires :
Samedi : début à 14h
Lundi / Mardi / Mercredi : 9h30 — 12h30 / 14h — 18h / Soirée
Jeudi 13 juillet : 9h30 — 12h30

Lieu : Lycée Jean Moulin — 19, avenue des Martyrs de la résistance — 34500 Béziers

Repas midi et soir 10 € / repas, sur place

Hébergement : 16 € / nuit, petit-déjeuner compris, chambres de 4 personnes.
Internat du Lycée Jean Moulin

Un accueil des enfants à partir de 2 ans est prévu en association avec les CEMEA
Si intéressé.e, merci d’indiquer le nombre et l’âge des enfants avant le 15 juin.

Frais pédagogiques pour les 4 jours d’université d’été :

  • Adhérent.e.s au GFEN : 5 % du revenu mensuel
  • Non adhérent.e.s au GFEN : 7 % du revenu mensuel
  • Organismes de formation/salarié.e au titre de la formation professionnelle : 300 €.

A la journée : 30 € (adhérent.e) / 35 € (non adhérent.e)

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(date limite le 28 juin et le 15 pour la garde d’enfants)

 

Compte-rendu des 14èmes Rencontres Maternelle

Après trois années où il fut difficile d’organiser toute manifestation, le secteur Maternelle du GFEN a renoué avec les Rencontres « Pour que la maternelle fasse école », le 28 janvier à la Bourse du Travail, à Paris. Placées sous la thématique « Apprendre à se poser des questions, se poser des questions pour apprendre », elles furent introduites par Isabelle Lardon qui rappela le contexte difficile auquel la profession est confrontée : perte de sens à enseigner, plan maternelle qui affiche un recentrage sur «les fondamentaux » accentuant une primarisation de cette école sensée pourtant « engager l’enfant à avoir confiance dans son pouvoir d’agir et de penser ». Pour reprendre pouvoir sur le métier, la réflexion dans le cadre de collectifs de travail devient nécessaire : c’est l’objectif du GFEN dans les différentes actions proposées et ces rencontres sont moins là pour donner des réponses que pour se poser collectivement des questions.

 
 
Dans sa conférence d’ouverture, Olivier MAULINI (Université de Genève, laboratoire LIFE) interroge le statut du questionnement dans la formation. « Si à l’école comme ailleurs, apprendre c’est passer de ce qu’on ignore à ce qu’on sait… ce passage est risqué ». Et dans ce cadre qui pose des questions ? Le plus souvent les enseignants, ce qui fait dire que « l’école est le seul endroit où ceux qui questionnent connaissent les réponses … paradoxe détourné mais qui a ses fonctions». Dans le cours dialogué, il permettrait de structurer les expériences tout en introduisant un peu d’interactivité. Mais cette profusion de questions/réponses favorise-t-elle l’entrée de tous les élèves dans les apprentissages ? Les choses ne sont pas si simples : humiliation en cas d’erreurs, rythme inadapté, soumission aux choix de l’enseignant qui s’adressent plus volontiers à ceux qui savent déjà alors qu’il faudrait permettre aux plus lents d’exercer leurs capacités. Si «Expliquer empêche de comprendre quand cela dispense de chercher» (Henri Bassis), suffit-il de poser des questions aux élèves pour qu’ils s’en posent. Pourquoi ne pas inverser le schéma du cours dialogué et faire en sorte que ce soit l’école qui réponde aux questions que les élèves se posent ? C’est en leur donnant le pouvoir de se questionner qu’ils entreront dans un processus d’apprentissage plus pertinent basé sur l’ensemble  questionnement/compréhension émancipation. C’est le pari militant du GFEN.
 
 

Six ateliers pour explorer la problématique de ces rencontres

 
 

Passer du monde réel à l’univers mathématique
Sophie REBOUL s’appuie sur une proposition d’Odette BASSIS dans son ouvrage « Concepts-clés et situations-problèmes en mathématiques, tomes 1 et 2, Hachette éducation » et présente une situation pédagogique permettant aux jeunes élèves de passer de la matérialisation réelle d’un problème à une représentation abstraite gérée mentalement.

Le problème posé à des élèves de grande section est le suivant : « Maman va au marché, elle achète 3 oranges et 2 bananes. Combien de fruits a-t-elle achetés ? » Dans un premier temps le texte est lu sans la question, puis théâtralisé par tous les élèves avant d’être reformulé. Puis les enfants sont invités à dessiner la situation, dessin que chacun décrira devant la classe. Pour les faire entrer dans l’univers mathématiques, l’enseignante leur demande de proposer ce qu’on peut chercher à partir de la situation proposée, question à laquelle les élèves répondront par un premier dessin. L’étape suivante consiste à refaire ce dessin sur ardoise successivement mais en diminuant le temps de réalisation à l’aide d’un sablier (les élèves vont vers la schématisation).  On note que tous les éléments superflus disparaissent lorsque le mot « rapidement » apparaît dans la consigne. Cette démarche, répétée à chaque période, aide les élèves à retenir les données essentielles d’une situation permettant la résolution d’un problème.

 
 
 

Commencer à écrire tout seul
L’objectif de l’atelier animé par Viviane GHESQUIERE et Corinne OJALVO est de donner à voir en quoi un travail régulier sur la langue écrite permet aux élèves de s’approprier le principe alphabétique et favorise la relation lire/écrire. Cette pratique fréquente, explicite, guidée par l’enseignante a pour but de réduire les écarts, de lutter contre les déterminismes sociaux. En demandant aux participants d’écrire des mots entendus en néerlandais ou de reconnaitre des comptines écrites en alphabet grec, elles dégagent avec ceux-ci les procédures utilisées et les problèmes rencontrés puis elles leur proposent  d’encoder une phrase composée de différents mots tirés des comptines en grec. Ces situations d’apprendre à écrire à partir d’un texte de référence sont puisées dans les travaux d’André OUZOULIAS sur l’écriture générative. Toutes les phases de travail alternent des temps de mémorisation, puis de planification collective pour que chaque élève puisse ensuite écrire de façon autonome, dans son cahier d’écriture, en utilisant les outils mis à disposition dans la classe. L’enseignante accompagne les enfants éloignés de l’écrit, régule pour les plus rapides mais elle garde la même ambition pour toutes et tous.

 
 
 

Manipuler, se questionner, catégoriser

Explorer le monde s’appuie sur la manipulation d’objets, reflets d’une culture matérielle. Jacqueline BONNARD propose de passer par le geste pour apprendre à se poser des questions et transformer l’objet familier en objet d’étude. Très jeunes, les enfants exercent leurs gestes sur des objets mécaniques simples, parmi eux les objets à manivelle. La première partie de l’atelier vise à identifier les gestes d’usage et les verbes d’action associés, les principes techniques ou concepts scientifiques liés à la manivelle, le tout présenté sur une affiche. Cette phase préparatoire permet au professionnel, dans le cadre d’un travail d’équipe, d’identifier les savoirs à explorer avec les élèves et guider leur recherche pour passer du geste au concept. Dans un deuxième temps, il est présenté l’activité proposée aux élèves de moyenne et grande section : manipulation et tri d’objets à manivelle, identification de l’élément commun, représentation graphique puis symbolique de la manivelle sans oublier le vocabulaire associé qui prend place dans une représentation cohérente du monde en interaction entre fonction d’usage et conception.

 
 
 

S’appuyer sur la notion de quantité pour construire le nombre
Comment, aborder la résolution de problèmes dans le domaine des mathématiques et inciter les élèves à se questionner ? Laure COINDEAU nous emmène en petite section pour aborder la notion de quantité sans passer par la comptine numérique. Comment faire construire une collection équipotente à une collection de référence ?
Par essais et erreurs les enfants s’approprient le problème posé, intègrent le vocabulaire spécifique et ajustent les gestes utiles pour résoudre le problème.
En stimulant le questionnement, l’enseignante pose les prémices d’une interaction entre élèves à un âge où le collectif peine à s’installer. Le suivi des cheminements individuels montre comment se construit la notion de quantité au travers de stratégies qui relèvent autant de l’imitation que de la prise de risque dans un cadre sécurisé sous le regard bienveillant de l’enseignante.

 
 
 

Lire un album « sans question »
Comment, à partir de la lecture d’un album de littérature jeunesse, mettre des élèves de grande section en questionnement et faire de cette situation un outil d’enseignement de la compréhension d’un texte littéraire ? Dans une démarche inspirée du « problème sans question » proposée par Odette BASSIS, Damien SAGE propose de se mettre en travail à partir de l’album de Claude PONTI : « Pétronille et ses 120 petits ».
Dans un premier temps, il lit l’album tout en montrant les illustrations, enfaisant des pauses. Lors de ces pauses, les participants sont invités à faire des remarques et/ou poser des questions. Ces questions sont notées sur des affiches. A la fin de la lecture de l’album, on repère les questions auxquelles on peut répondre en repérant les sources d’information : texte ou image, inférences, interprétations. Avec des élèves, cette phase permet à chacun de s’exprimer dans le cadre d’une confrontation des points de vue. La richesse illustrative de certains albums permet de répondre aux trois types d’interrogation. Une autre façon d’aborder les albums jeunesse en maternelle.

 
 
 

Se questionner pour participer à des débats philosophiques
Comment s’appuyer sur les questionnements des enfants pour les inciter à confronter leur pensée et leur sensibilité et développer leur capacité à réfléchir sur le monde qui les entoure ? Laetitia BISSON utilise pour cela différentes démarches : photo langage, philo-musique, discussion à visée démocratique et philosophique. C’est ce qu’elle propose de faire vivre et analyser aux participants de l’atelier dans un premier temps avant d’explorer les possibilités de transposition en grande section de maternelle.

 
 
 

Jacques BERNARDIN (Président du GFEN) introduit la conférence de clôture en interrogeant : « Faut-il poser des questions pour qu’ils s’en
posent ?
» et souhaitant caractériser ce que serait une école qui amène à s’interroger par rapport à une école qui interroge. Il pose le constat de ce qui se passe la plupart du temps dans les classes : des élèves invités à répondre à des questions souvent fermées permettant à l’enseignant de maintenir l’attention, contrôler la compréhension, évaluer les connaissances plus qu’à les travailler. Contraints par un cadre institutionnel prônant un pilotage par l’aval, les enseignants ont tendance à se conformer aux cadres pédagogiques imposés au détriment d’une créativité permettant d’être concepteur de sa pratique. Une école qui amène à s’interroger, agit sur plusieurs leviers : ouverture sur l’extérieur, sortie et enquêtes, situations exploratoires, apprentissage du débat contradictoire entre pairs, formalisation concertée d’une technique. C’est à ces conditions que se développe la pensée dans une visée émancipatrice. C’est une école qui amène les enseignants à se poser des questions sur le métier dans le cadre de collectifs de travail : enquêtes auprès des élèves, vidéos, entretiens croisés… Le vécu de démarches ou d’ateliers (comme le pratique le GFEN) permet au professionnel de s’immerger dans le vécu sensible de l’élève et de se décentrer pour comprendre ce qui fait rupture. Il est temps « pour les enseignants de reprendre la main sur le métier, se former à la liberté de pensée pour y former les élèves dans une dynamique émancipatrice commune ».

A l’interrogation initiale, on préfèrera : « Suffit-il de poser des questions pour qu’ils s’en posent ? »  qui permet d’interroger la nature des questions et la pertinence à ouvrir à un questionnement propice au développement intellectuel.

Ces Rencontres se sont terminées par un appel collectif (syndicats et mouvements pédagogiques) à poursuivre l’action « pour que la Maternelle fasse école ».

Jacqueline BONNARD

Photos, Isabelle LARDON

 
 
Lire aussi :
  • Interview d’Isabelle LARDON dans le café pédagogique, lire
  • Le compte-rendu de l’UNSA, lire
  • Une prise de position de Christine Passerieux, lire
  • « L’école maternelle que nous voulons », tribune collective publiée dans Le Monde le 9 janvier 2023 lire

14èmes Rencontres « Pour que la maternelle fasse école » 28 janvier 2023, à Paris

Apprendre à se poser des questions,
se questionner pour apprendre ?
La mission principale de l’école maternelle, définie dans le programme de 2015 consolidé en 2021, est « d’engager l’enfant à avoir confiance dans son propre pouvoir d’agir et de penser, dans sa capacité à apprendre et réussir sa scolarité et au-delà ». Depuis la rentrée 2020, des guides pour enseigner à l’école maternelle visent à installer « de bonnes pratiques » qui peuvent rapidement conduire à une dérive techniciste et un pilotage par l’aval préparant les évaluations de CP. Dans cette configuration, on fait de l’élève un répétiteur et de l’enseignant un exécutant. « Expliquer empêche de comprendre quand cela dispense de chercher » (Henri Bassis, ancien président du GFEN). Mais peut-on chercher sans se questionner ? En effet « sans questions, il n’y a pas de réponses » (Britt Mari-Barth).

Y a t’il des postures à installer très tôt à l’école maternelle ? En quoi permettent-elles de former des esprits curieux ? Pourquoi sont-elles importantes pour les futurs apprentissages, quels que soient les domaines abordés ? Comment rendre insolite le quotidien pour faire émerger les questionnements des jeunes enfants ?

Si apprendre, c’est se questionner, il nous semble que la même visée est nécessaire pour enseigner et pour former. L’enseignant peut-il produire de l’interrogation chez les élèves sans s’interroger sur sa propre façon de faire ? Le formateur peut-il partir des préoccupations des enseignants sans se préoccuper d’accepter des points de vue différents et de faire bouger les conceptions ?

Au cours de ces rencontres, Olivier Maulini, enseignant chercheur à l’université de Genève aborde l’angle pédagogique du questionnement et Jacques Bernardin, président du GFEN, pose un regard plus politique sur l’école maternelle. Une série d’ateliers animés par des militants donne à voir des pratiques dans différents domaines et niveaux de l’école.

Les rencontres sont moins là pour donner des réponses que pour se poser collectivement des questions.

Programme

8h30 l  Accueil – Inscription

9h00 l  CONFERENCE INTRODUCTIVE

(Se) questionner pour (se) former, ou la sécurisation du passage risqué

À l’école comme ailleurs, apprendre, c’est passer de ce qu’on ignore à ce qu’on sait. Et ce passage est risqué. Entre l’état d’assurance qui précède à celui qui suit l’apprentissage s’ouvre une zone instable de découvertes mais aussi de dangers. Conscience d’une faille, vide à combler,enquête à mener, hypothèses à confronter : une question fait irruption,elle est ? comme on dit ? posée. Certaines pédagogies se méfient de cette béance, d’autres préfèrent la cultiver. Que savons-nous de son existence ordinaire, dans les pratiques telles qu’elles sont et cherchent ou non à évoluer ? La recherche n’a de loin pas toutes les réponses, mais nous aiderait-elle à professionnellement nous questionner ?

Olivier Maulini, Université de Genève – Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation – Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE)

10h00 l  ATELIERS 1 à 3

1 l Passer du monde réel à l’univers mathématique
La résolution de problèmes exige de passer d’une matérialisation réelle à une représentation abstraite gérée mentalement. Comment favoriser ce passage qui n’a rien d’aisé ? Comment adapter en grande section une démarche d’Odette Bassis* pour appréhender ce qui se joue là ?
Sophie Reboul, GFEN 25

* Dans Concepts-clés et situations-problèmes en mathématiques, tomes 1 et 2, Hachette éducation
2 l Commencer à écrire tout seul
C’est ce que disent les programmes de 2015. Mais comment amener de jeunes élèves à produire des textes et à gérer toutes les opérations mentales de l’écriture ? Comment entrer dans la complexité de ces activités, avec quelles aides et quels outils ?
Viviane Ghesquière & Corinne Ojalvo, GFEN Maternelle
3 l Manipuler, se questionner, catégoriser
Explorer le monde s’appuie sur la manipulation d’objets, reflets d’une culture matérielle. Comment passer de la simple perception à la posture de chercheur ? Comment transformer ce qui va de soi en objet d’étude ? Comment par quelques tours de manivelle, passer du geste au concept ?
Jacqueline Bonnard, GFEN 37

12h00 l  Déjeuner (restaurants dans le quartier)
Espace librairie

14h00 ATELIERS 4 à 6

4 l S’appuyer sur la notion de quantité pour construire le nombre
Comment, dès la petite section de maternelle, aborder la résolution de problèmes dans le domaine des mathématiques et inciter les élèves à
se questionner ? Quels dispositifs mettre en place ? Quels indicateurs observer pour savoir si les élèves sont en train d’apprendre, de penser ?
Laure Coindeau, GFEN Maternelle
 
5 l Lire un album « sans question »
Comment, à partir de la lecture d’un album de littérature jeunesse, mettre des élèves de grande section en questionnement et faire de cette situation un outil d’enseignement de la compréhension d’un texte littéraire ? C’est une démarche inspirée du « problème sans question ».
Damien Sage, GFEN Paris

6 l Se questionner pour participer à des débats philosophiques
Comment s’appuyer sur les questionnements des enfants pour les inciter à confronter leur pensée et leur sensibilité et développer leur capacité à réfléchir sur le monde qui les entoure ? Photo langage, philo-musique, discussion à visée démocratique et philosophique sont les démarches proposées, à vivre et à analyser.
Laetitia Bisson, GFEN 72

*Reprise de deux ateliers présentés en distanciel lors des petites rencontres de novembre 2021 et janvier 2022

16h00 CONFERENCE DE CLÔTURE

Quand l’Ecole maternelle pose question…

Si nous sommes évidemment « pour que la maternelle fasse école », il nous faut clarifier ce qu’on entend par là, tant l’époque est propice au travestissement des propos : vider leur potentialité critique afin d’en retourner la subversion est devenu courant.

« Faire école », serait-ce inféoder l’Ecole Maternelle aux attendus étroitement instrumentaux de l’élémentaire ? La plier à une forme scolaire aveugle aux besoins des jeunes élèves et indifférente à leur diversité ? Ou plutôt amener les élèves à questionner le monde, les évidences, leurs opinions premières ?…
Conformer les esprits ou éveiller les consciences : un choix d’orientation.

Jacques Bernardin, président du GFEN

17h00 l  Fin des travaux

Inscription et participation aux frais

Participation aux frais d’organisation : 30 €

Adhérent.e.s au GFEN, étudiant.e.s, sans emploi : 20 €

Ces rencontres sont ouvertes à toutes et tous, enseignants, parents, éducateurs, formateurs, ATSEM, AESH, animateurs, professionnels de la petite enfance, élus et responsables des collectivités locales, cadres des institutions, militants associatifs…
En partenariat avec :

 

Centenaire de l’Education Nouvelle

De l’organisation de la biennale de Bruxelles au congrès du GFEN, retour sur l’histoire d’un mouvement d’idées visant l’émancipation individuelle et collective par l’éducation pour tous.

1.   Biennale de l’éducation nouvelle de Bruxelles (2022)

Depuis 2015, cinq associations et mouvements impliqués dans l’éducation formelle, non-formelle, informelle et se réclamant de l’Éducation Nouvelle ont uni leurs forces pour relancer la réflexion autour de ce courant de pensée. Dans un premier temps, il s’est agi de se rencontrer et  échanger sur le socle commun de valeurs partagées. Au-delà des lieux d’intervention des uns et des autres, le besoin d’expliciter et analyser des pratiques, d’en dégager les similitudes mais également les différences a permis des rencontres régulières et fructueuses visant à renforcer la visibilité de l’Éducation Nouvelle. L’objectif était d’autant plus nécessaire que s’installait progressivement une libéralisation de l’école et des espaces éducatifs centrée sur l’individualisation des parcours et la mise en concurrence quels que soient les milieux sociaux. Une première biennale (2017), réservée à nos militants, a permis d’élargir ces échanges.

La deuxième édition (2019) réalisée sur le campus de l’Université de Poitiers a renforcé la dynamique internationale grâce à un projet Erasmus+ instituant des échanges entre travailleurs de jeunesse de différents pays et intégrant nos fédérations internationales (FICEMEA, FIMEM et LIEN).

Ces deux évènements ont installé les bases d’un travail coopératif et progressivement, l’idée de célébrer le centenaire du congrès de Calais[1] et de poursuivre l’oeuvre de nos prédécesseurs par la mise en place du mouvement ConvergENce(s) pour l’Education Nouvelle. Il s’agissait d’accueillir de nouveaux mouvements sur le principe d’une base commune : le Manifeste pour l’Éducation Nouvelle 2022,intitulé « Le monde que nous voulons, les valeurs que nous défendons » conçu comme l’un des éléments d’un projet politique partagé. Après la célébration du centenaire du congrès de Calais en juillet 2022 sur site, la biennale s’est ainsi déplacée vers Bruxelles, accueillie par le CERIA (campus universitaire bruxellois).

Biennale 2022 : opération réussie

 
 
Plus de 500 participants issus de 24 pays se sont inscrits à cette troisième biennale introduite par une conférence de Bernard Charlot :« L’être humain est une aventure.Pour une anthropo-pédagogie contemporaine ». Ils y ont alterné des temps pour penser, des temps pour partager (ateliers échanges de pratiques),des temps pour débattre (enjeux de nos sociétés), des temps pour vivre ensemble (découverte de Bruxelles et nombreuses activités culturelles).

La séance de clôture a permis d’allier expression artistique avec Magali, retours sur les travaux avec Philippe Meirieu, Laurence De Cock, ainsi que les perspectives pour l’avenir.

Performance artistique

 

L’implication du GFEN

Créé en 1922, le GFEN est en filiation directe avec le congrès de Calais de 1921 et s’est inscrit dans cette initiative portée par les CEMEA en intégrant le comité de pilotage des biennales, apportant sa contribution à l’organisation, en diffusant les informations en amont et en aval. Pour la biennale 2019, le GFEN a été support du projet Erasmus+ qui a développé la partie internationale de l’évènement. Faire alliance, accueillir au sein de «ConvergENce(s) pour l’Éducation Nouvelle» les organisations de tous pays agissant au quotidien selon de mêmes principes et valeurs devient une nécessité politique majeure. Dans un monde de plus en plus dur où l’on voit la résurgence de l’intolérance,du rejet de l’autre, où l’individualisme et la rivalité compétitive sont érigés en vertu, il devient urgent de redonner à l’Éducation Nouvelle toute sa place dans les enjeux éducatifs à l’échelle internationale.

Atelier « texte recréé »
Ses militants et sympathisants ont participé nombreux à cette biennale. Par son expérience de la formation dans les milieux difficiles (REP+ et publics en grande précarité), son approche anthropologique du savoir, l’articulation entre théorie et pratique, le GFEN a donné à voir sa singularité dans une culture commune mais multiforme.
Séance de clôture

2. Ivry, 11/12/13 novembre : un congrès pour revisiter une histoire et mieux se projeter

Une histoire à revisiter pour en comprendre les enjeux

 

Durant trois jours, les militants ont revisité l’histoire du mouvement en s’appuyant sur une démarche d’auto-socio-construction conçue par la commission de congrès en charge de l’organisation. Des principes de l’accueil bienveillant des nouveaux militants à l’étude de textes fondateurs pour comprendre l’évolution des idées et des parti-pris philosophiques, les plages de travail se sont succédées dans une ambiance détendue mais studieuse. En1922, dans la filiation de la ligue internationale de l’éducation nouvelle qui posait la question de la responsabilité des éducateurs dans la formation à la paix, à une autre manière de résoudre les conflits, le GFEN déposait ses statuts comme groupe d’étude et de recherche sur les questions éducatives. Sur cette base, les militants se sont organisés en collectifs et groupes de recherche centrés sur des problématiques liées à l’éducation dans une perspective d’émancipation.

Aujourd’hui, le constat économique et social pèse lourdement sur les débats éducatifs : si la massification scolaire a permis l’accès de tous au collège, les inégalités scolaires s’accentuent. La période récente a vu s’accélérer la pauvreté, les difficultés sociales en même temps que la montée des réflexes identitaires, l’individualisme jusque dans les préconisations ministérielles en matière d’éducation et accentué par une marchandisation rampante des savoirs et des moyens de transmission des informations. La fracture sociale se double d’une fracture numérique reléguant chaque jour un peu plus ceux qui ne possèdent pas les codes favorisant une insertion scolaire, économique et sociale.

Le défi aujourd’hui est de construire des réponses aux questions que se posent les éducateurs, quels que soient leurs lieux d’exercice, face aux défis actuels : comment former le futur citoyen à exercer une pensée critique et développer sa capacité de réflexion pour construire avec d’autres des solutions adaptées aux problèmes actuels. Le fil rouge des travaux était donc « un nécessaire sursaut radical face aux défis de notre société » ou comme le dirait Bernard Charlot : « qu’avons-nous à proposer aux générations actuelles ? »  Si les situations politiques, économiques et sociales sont différentes par rapport à 1922, des similitudes existent sur les inégalités persistantes, l’inadéquation des pratiques enseignantes pour élever le niveau général de connaissances, la nécessité de modifier les orientations éducatives pour que chacun trouve sa place dans une société fracturée avec une tendance au repli sur soi. Quelles réponses construire collectivement pour démocratiser l’accès au savoir et à la culture ?

S’adapter aux défis actuels et développer un projet fédérateur

Comme toute association, le GFEN est confronté aux formes nouvelles de l’engagement. Si les orientations politiques restent inchangées, l’investissement des militants est différent aujourd’hui et nécessite une réflexion sur le fonctionnement interne ainsi que la nécessaire adaptabilité des moyens mis en oeuvre. Ce fut le travail des différentes commissions : financière, fonctionnement interne, communication, orientation politique, international. Revisiter l’histoire, c’est aussi comprendre les fonctionnements d’une structure selon les époques pour les faire évoluer et les mettre en cohérence avec les besoins d’une période dans l’intérêt du collectif. C’est à cette condition que se développera le projet du GFEN.

« Tous capables ! » affirmons-nous…  Prôner le principe d’éducabilité ne peut se concevoir sans une démocratisation réelle de l’éducation s’appuyant sur l’interrogation des modalités classiques de la transmission. Il nous faut travailler sur les façons d’enseigner et d’éduquer pour « viser une appropriation critique et raisonnée des contenus culturels en maillant implication personnelle et échanges argumentés avec les pairs ». Viser l’émancipation individuelle et collective passe par une réflexion préalable sur ce qui fait empêchement aux apprentissages : déterminisme social, représentations initiales induites par les groupes d’appartenance, manque d’estime de soi, pratiques langagières… pour permettre à chacun de penser par soi-même en se dégageant des différentes influences. C’est dans un esprit de coopération que s’installent des apprentissages solidaires où la mise en débat permet à chacun de se construire une représentation cohérente du monde. Loin d’une appropriation des savoirs pour soi et dans un esprit mercantile, il s’agit de s’inscrire dans une aventure humaine porteuse de significations partagées visant l’intérêt collectif.

Les outils développés par les militants du GFEN dans les différents groupes et secteurs : démarches d’auto-socio-construction, ateliers d’écriture et de création, formations auprès de publics défavorisés… sont autant d’atouts pour affirmer la volonté du GFEN de s’inscrire dans le mouvement actuel de ConvergENce(s) pour l’Education Nouvelle et d’y prendre toute sa part par la mise en place de collectifs pour réinventer en permanence une éducation en prise avec les réalités des sociétés au sein desquelles nous vivons.

Jacqueline BONNARD
Images :Tiphaine Fabre, Isabelle Lardon, Jacqueline Bonnard

Site convergENce(s)

Sur le Café pédagogique :
– Le GFEN a 100 ans LIRE
– L’éducation nouvelle en biennale LIRE


[1] Congrès de Calais, 6 août 2021. Sont présents à ce congrès : Adolphe Ferrière , Jean Piaget, Maria Montessori et AS Neill. Marqués par les dégâts de la Première Guerre mondiale, il s’agit pour eux de lancer le projet d’une éducation internationale.

Le congrès 2022 du GFEN

100 ans de réflexion : 100 ans de découvertes, de pensées transformatrices, 100 ans de recherche et de création, 100 ans à construire des collectifs qui permettent à chacun de trouver sa place et de participer à la construction d’un monde à dimension humaine sans rejet d’aucune sorte, d’un monde qui désaliène de toute forme de domination.

Au cours d’une histoire riche en rebondissements, le GFEN a construit un patrimoine théorique et pratique nous permettant de nous questionner et de nous positionner face aux enjeux spécifiques de chaque période.

Les défis contemporains tant sociaux qu’environnementaux appellent à un sursaut radical, plaident pour une démocratisation élargie de l’accès au savoir, à la culture, gage d’évolution professionnelle et d’une citoyenneté éclairée soucieuse du bien commun.

Le Congrès du centenaire du GFEN sera un moment unique qui nous permettra de revisiter ce qui fait la force et l’histoire du GFEN. Cette exploration nous projettera collectivement vers l’avenir : quelle humanité souhaitons-nous, aujourd’hui ? Quels outils éducatifs pour défendre quelles valeurs ?

  • Télécharger le Programme et le bulletin d’inscription
  • Formulaire d’inscription en ligne
  • Règlement des frais d’inscription (gratuit pour les adhérent.es)
    • Etudiant.e, en recherche d’emploi : 20 €
    • Non-adhérent.e : 40 €

Adhérer au GFEN

Organisation pratique
  • Lieu du congrès : le Petit Robespierre est à côté du métro Plan et photo
  • Hébergements : suggestions voir

Retour sur le prélude des JNE « 100 ans d’Education nouvelle en perspective »

Dans la perspective du centenaire de l’Education nouvelle,
le GFEN a organisé un prélude aux journées d’études le 12 mai

Retour sur le prélude aux JNE « 100 ans d’Education Nouvelle » :

L’Education Nouvelle s’est beaucoup transformée, mais quels effets de l’Education Nouvelle sur les sociétés ? Voilà l’une des questions qui a pu émerger de ce temps d’anticipation pour préparer le centenaire de la Ligue Internationale d’Education Nouvelle et du GFEN. A travers quelques documents issus d’époques et de lieux divers nous avons pu mesurer à quel point le quotidien du militant pédagogique, qui met en travail les activités effectives et les enjeux politiques, révèle la bataille d’idées sous-jacente à sa société.
Depuis la société « L’Education Nouvelle » lors de la Commune de Paris, à Varsovie dans le Ghetto ou à travers le contexte de « coopération » post-colonial au Tchad, en des temps difficiles des militants pédagogiques ont rendu toujours plus inséparable résistance et recherche, parce qu’ils ont porté une conception inouïe et idéaliste de l’être humain et créé les pratiques qui la réalise. L’un des effets de l’Education Nouvelle sur nos sociétés c’est d’offrir une ossature historique forte à de grands paris, en lien avec le trajet mondial de l’humanité, tels que les conseils d’enfants en tant que « responsables de l’avenir de la société », le sujet formateur de lui-même par son activité, ou le Tous Capables.

Textes travaillés pendant le prélude :


Invitation :

mercredi 12 mai 2021, de 15h à 17h
à distance

Dans la perspective du centenaire de l’Education Nouvelle le GFEN souhaitait vous inviter du 13 au 15 mai 2021 pour des Journées d’Etudes afin que nous construisions ensemble, avec nos outils pédagogiques, une histoire critique et enthousiasmante de nos idées et de notre mouvement. Mais les
conditions actuelles sanitaires nous obligent à reporter ce moment.

Cependant nous pouvons vous inviter à participer par visioconférence ce mercredi 12 mai, de 15h à 17h, à un temps de travail de la commission qui prépare ces journées. Des adhérents se sont investis ces derniers mois, ont sorti des armoires des documents qui échappent aux sentiers battus de notre histoire, ont échangé sur les publications connues ou oubliées du mouvement, ont découvert des aspects surprenants (l’apport de la Société d’Education Nouvelle à la Commune de Paris !) … Cette journée sera l’occasion d’un état des lieux de la collecte de documents, d’une poursuite de leur
classification, mais aussi de la conception d’une video pour le site problématisant les futures JNE à partir des documents collectés.

Ce sera l’occasion à travers l’histoire du GFEN, d’interroger comment nous faisons vivre l’Education Nouvelle, à travers quels actes et avec quelles exigences de sens. Et de la fêter ouvertement malgré la distance du virtuel. Dans l’attente de JNE tactiles, présentes, bluffantes.
 
Le lien de visioconférence Zoom, vous sera envoyé après votre inscription.

13èmes Rencontres maternelle, et après ?

Les rencontres, et après ?

Les rencontres 2021 ont eu lieu à distance avec un dispositif plus réduit que dans le programme initialement annoncé. Elles ont concerné 150 personnes inscrites, enseignants, formateurs, étudiants et présenté  deux conférences et quatre ateliers. Nous mettons en ligne les vidéos des deux conférences, à la demande de participant·e·s qui souhaitent s’y référer et de personnes n’ayant pu participer aux rencontres.

Celle de Jacques Bernardin est centrée sur le rapport au langage des jeunes enfants à l’école et celle de Frédéric Saujat sur le rapport au métier des enseignants.

Conjointement, nous présenterons des comptes rendus des ateliers, qui ont été refondus par
leurs animateurs et animatrices pour les adapter à un format à distance et faciliter tout de même les interactions dans le groupe. Ces textes en décriront succinctement les contenus, en attendant l’écriture plus longue et complexe des pratiques analysées.

En effet, nous travaillons activement à l’édition d’une brochure dans laquelle vous retrouverez, en complément des vidéos : les textes des chercheurs conférenciers et le séquençage de leurs interventions (outil utilisable en formation par exemple), les pratiques de classe ou de formation développées dans les ateliers et d’autres contributions encore sur la problématique du langage en maternelle, entre savoir et pouvoir, autour des pratiques langagières scolaires.

Alors, dans un premier temps, nous vous souhaitons une bonne écoute !

Conférences

Rapport au langage : évolution ou révolution ?

Avec la scolarisation, le langage des jeunes enfants est en constante évolution. Si pour certains élèves, les pratiques scolaires sont vécues en continuité de l’expérience familiale, pour les moins habiles, elles
supposent et visent à provoquer une révolution du rapport au langage.  Sur quels plans ? Quelles situations et sollicitations sont de nature à faciliter ce retournement ?

Jacques Bernardin, président du GFEN

Reprendre la main sur le métier et retrouver du pouvoir d’agir : oui, mais comment ?

Prendre appui sur l’analyse de l’activité, comprendre le travail « ordinaire », avoir un souci d’efficacité et de santé au travail, faire des compromis pour tenir ensemble ces deux dimensions, étudier les
tensions entre ce qu’il y a à faire, ce qui est fait, ce que l’on voudrait faire, ce que l’on n’arrive pas à faire, donner du sens au métier et du pouvoir d’agir aux professionnels… autant de problématiques à déplier.

Frédéric Saujat, professeur, Aix-Marseille université

Ateliers (comptes rendus à venir)

1/ Penser/parler pour apprendre en éducation physique

Donner du sens aux apprentissages en EPS, permettre le progrès de tous et toutes, mettre en jeu la pratique réflexive des élèves, en référence à la pratique sociale.
Pascale Boyer, GFEN & Claire Pontais, Centre EPS & Société

2/ Lire, c’est comprendre

Organiser des médiations aux objets culturels pour développer des postures singulières et collectives de questionnement dès le plus jeune âge.
Dominique Piveteaud, GFEN 28 & Pascale Billerey, GFEN 25

3/ Culture matérielle : transformer le rapport au langage

Installer une posture de chercheur chez les jeunes enfants en articulant représentations graphiques et échanges entre pairs, mettre en partage un patrimoine culturel commun.
Jacqueline Bonnard, GFEN 37 & Damien Sage, GFEN 75

4/ Commencer à écrire tout seul

Outiller et accompagner les jeunes élèves à produire des textes et à gérer toutes les opérations mentales de l’écriture pour entrer dans la complexité de ces activités.
Viviane Ghesquière & Corinne Ojalvo, GFEN Maternelle

Comment il est possible de faire entrer dans l’écrit des élèves qui ne savent pas encore lire ou
comment cela peut justement les y préparer…

A partir d’une mise en situation d’écrire un mot ou une phrase dans une langue étrangère, les
participant·e·s  constatent qu’ils et elles ont fait des analogies avec des sons connus grâce à un bagage d’outils de références. Mais les élèves ? Pour les aider à entrer dans la complexité de l’écrit, c’est la méthode générative d’OUZOULIAS (apprendre à écrire à partir d’un texte de référence, une comptine mémorisée) que nous avons développée.

A partir d’extraits vidéos de classe, nous avons analysé ensemble le travail de production d’une phrase générative avec une alternance de phases d’écriture et de planification collective et individuelle. La maitresse écrit, les élèves repèrent les mots, les épellent. Chaque enfant dit à l’oral la phrase qu’il va écrire et commence à la dessiner. Il la segmente en mots, écrit en majuscules d’imprimerie. Les élèves écrivent la phrase dans leur cahier puis la tapent sur ordinateur. Enfin, ils vont lire leurs productions à d’autres.

Les principes pédagogiques de cette démarche (explicitation des tâches, guidage de l’adulte et interactions entre pairs, activités structurées et régulières, attention aux plus fragiles, etc.) permettent d’enrôler tous les élèves, éviter la surcharge cognitive, construire peu à peu l’auto-régulation.
Cet outillage et cet accompagnement sont bien en phase avec les valeurs portées par le GFEN.

Lire aussi le reportage du Café Pédagogique

13èmes Rencontres maternelle du GFEN : 30 janvier 2021 à distance

 
Les incertitudes liées à la  situation sanitaire et ses conséquences sur l’organisation d’un évènement tel que les rencontres « Pour que la maternelle fasse école » nous conduisent à une alternative à distance. Nous avons conscience que ce format ne peut en aucun cas se substituer à la véritable rencontre durant laquelle la confrontation de points de vue se construit au cours d’une communication où s’entremêlent le geste et la parole,la spontanéité des échanges, le croisement des regards… Mais dans une période où l’isolement forcé se double de l’empêchement de penser collectivement le métier, il nous semble important de maintenir l’évènement pour faire lien,garder le contact.

« Tous capables !  » disons-nous… Malgré nos réticences, appuyons-nous sur ces moyens techniques qui nous permettent la mise en réseau et la poursuite d’une réflexion sur les gestes du métier à l’école maternelle.

Le format proposé pour ces rencontres est allégé puisque réduit à une demi-journée (voir le programme ci-dessous) et nécessite de la part des concepteurs d’atelier(tous bénévoles) de revoir leurs objectifs, les contenus, la forme des échanges: un gros travail de préparation en amont. D’autre part, la diminution drastique de la subvention du MEN accordée cette année nous fragilise financièrement. C’est pourquoi, nous vous proposons une participation aux frais: adhérents : 5€ – non-adhérents : 10€ – plus si vous souhaitez apporter votre soutien au GFEN.

Explorer et développer le pouvoir du langage dès l’école maternelle

À distance

Samedi 30 janvier 2021 – de 9h15 à 12h45

Les 13èmes rencontres Maternelle du GFEN arrivent quelques mois après une reprise inédite à la rentrée de septembre, faisant suite à ce temps suspendu de la pandémie qui a remis en question la place et la fonction de l’école et des enseignants. Des familles ont pratiqué un préceptorat averti et outillé, d’autres se sont arrimées tant bien que mal à des propositions d’activités à distance, prenant davantage conscience de l’importance de l’institution scolaire et du fait qu’enseigner est un véritable métier, qui ne peut s’improviser. Dans ce contexte où les inégalités socio-scolaires se sont amplifiées, il nous a paru impérieux à la fois de se ressaisir d’un métier qui ne peut s’enfermer dans des prescriptions technicistes et de se recentrer sur des questions vives autour de la lecture et de l’écriture.

A l’occasion de ces rencontres, nous vous proposons une réflexion et des pratiques sur cet enseignement complexe et ambitieux. Parler, lire, écrire, comprendre, raconter, produire de l’écrit à l’école maternelle sont des activités exigeantes pour les enfants qui apprennent à nommer les objets du monde puis à les réfléchir, dans un échange tissant des relations aux autres et contribuant à l’édification de soi.

  • Comment construire une confiance dans le groupe-classe pour créer le besoin d’apprendre ?
  • Comment faire avec les jeunes enfants pour qu’ils« s’élèvent » et réussissent ?
  • Comment mettre en partage le patrimoine culturel commun ?
  • Comment créer une dynamique dans l’apprentissage de la langue écrite, solliciter et accompagner les questionnements sur les codes de l’écrit ?
  • Comment l’école peut-elle concrètement transformer le rapport au langage et à la langue ?
  • Comment enseigner la compréhension ?
  • Comment changer les « mobiles d’agir » des enseignants ?
  • Comment penser le métier comme une construction collective où être concepteur de son activité professionnelle donne sens au métier ?

Les 13èmes rencontres permettront de mutualiser des pratiques, confronter des points de vue, se nourrir de travaux de recherche pour faire des ponts entre les choses et recréer des liens entre les gens, tout simplement.

Programme des rencontres à distance

9h15- Ouverture

9h30 – CONFERENCE INTRODUCTIVE

Rapport au langage : évolution ou révolution ?

Avec la scolarisation, le langage des jeunes enfants est en constante évolution. Si pour certains élèves, les pratiques scolaires sont vécues en continuité de l’expérience familiale, pour les moins habiles, elles supposent et visent à provoquer une révolution du rapport au langage.  Sur quels plans ? Quelles situations et sollicitations sont de nature à faciliter ce retournement ?

Jacques Bernardin, président du GFEN

10h15 – ATELIERS

1/ Penser/parler pour apprendre en éducation physique

Avant, je faisais des ateliers, maintenant je fais de la « gymnastique ». Donner du sens aux apprentissages en EPS, permettre le progrès de tous et toutes, mettre en jeu la pratique réflexive des élèves… sont les objectifs d’un module de gymnastique en référence à la pratique sociale.

Pascale Boyer, GFEN & Claire Pontais, Centre EPS & Société

2/ Lire, c’est comprendre

Pourquoi et par quels moyens inscrire les jeunes élèves dans une dynamique de questionnement du monde ? Quelles modalités de médiation aux objets culturels pour développer des postures singulières et collectives de questionnement dès le plus jeune âge ? Comment inscrire la réponse dans une nécessité de savoir au-delà de ce qui est visible ?

Dominique Piveteaud, GFEN 28 &Pascale Billerey, GFEN 25

3/ Culture matérielle : transformer le rapport au langage

Par l’observation d’objets « inconnus », installer une posture de chercheur chez les jeunes enfants en articulant représentations graphiques et échanges entre pairs. Par l’appropriation d’un vocabulaire adapté, il s’agit de mettre en partage un patrimoine culturel commun.

Jacqueline Bonnard, GFEN 37

4/ Commencer à écrire tout seul

C’est ce que nous disent les programmes de 2015. Mais comment amener de jeunes élèves à produire des textes et à gérer toutes les opérations mentales de l’écriture ? Comment entrer dans la complexité de ces activités, avec quelles aides et quels outils ?

Viviane Ghesquière & Corinne Ojalvo, GFEN Maternelle

11h45 – CONFERENCE

Enseigner, un métier empêché ?

Prendre appui sur l’analyse de l’activité, comprendre le travail« ordinaire », avoir un souci d’efficacité et de santé au travail,faire des compromis pour tenir ensemble ces deux dimensions, étudier les tensions entre ce qu’il y a à faire, ce qui est fait, ce que l’on voudrait faire, ce que l’on n’arrive pas à faire, donner du sens au métier et du pouvoir d’agir aux professionnels… autant de problématiques à déplier.

Frédéric Saujat,enseignant-chercheur, Aix-Marseille université

12h30 – Clôture

12h45 – Fin des travaux

Ces rencontres sont ouvertes à toutes et tous :

enseignants, parents, éducateurs, formateurs, ATSEM, AESH, animateurs, professionnels de la petite enfance, élus et responsables des collectivités locales, cadres des institutions, militants associatifs…

Inscriptions
Participation aux frais : adhérents : 5 € – non-adhérents : 10 € – plus si vous souhaitez apporter votre soutien au GFEN.
Le lien pour accéder à Zoom vous sera communiqué après votre inscription.
Avec le soutien de :
Lire l’interview de Jacques Bernardin dans le Café pédagogique (13 janvier 2021)

Diaporama des 12èmes Rencontres Maternelle

Paris, 25 janvier 2020

Travailler ensemble pour travailler mieux à faire réussir tous les enfants – Interroger la coopération entre adultes à l’école maternelle sont les problématiques qui ont été déclinées. Cette journée a réuni 150 participant.es à la bourse du travail.

Patrick Picard nous avait montré la voie au Forum de l’école maternelle de novembre 2018 pour sortir de « l’inter-incompréhension » et pointer les difficultés de « l’intermétier ».

  • A quelles conditions cette coopération peut-elle se penser dans une écoute mutuelle et le respect des prérogatives de chacun ?
  • Comment prendre conscience des dilemmes des métiers et les dépasser ?
  • Comment ajuster ses gestes professionnels à ceux de l’autre, dans des espaces partagés ?
  • Comment parvenir à mettre en place des collectifs qui s’emparent de ces questions ?

Les conférences de Serge Thomazet et Marc Bablet ont explicité les conditions pour prendre soin de la dimension collective du travail.

Les ateliers ont permis de réfléchir à : travailler ensemble entre enseignants pour favoriser les apprentissages ; entre enseignants et ATSEM pour une continuité éducative ; entre enseignants et AESH pour aider et accompagner les élèves handicapés ; entre enseignants et éducateurs de jeunes enfants
pour construire des passerelles entre les espaces ; travailler avec les familles pour créer des relations constructives…

Le diaporama ci-dessous passe en revue les différents temps de ces rencontres.

Photos Isabelle Lardon

Télécharger le diaporama de  la conférence d’ouverture

Télécharger les actes des rencontres

12e rencontres « Pour que la maternelle fasse école » – 25 janvier 2020, Paris

Information LIEU :

Rendez-vous à partir de 8h30 à l’annexe Varlin. L’accueil et les conférences auront lieu à l’annexe Varlin de la Bourse du travail, 29 boulevard du Temple, 75011 Paris. Les ateliers se dérouleront eux, au
3 rue du Château d’eau. Voir le plan

Les conférences

Les conférences proposeront de sortir de « l’inter-incompréhension » (Patrick Picard), de pointer les difficultés de « l’intermétier » et faire en sorte de construire « l’école de tous ». Ces deux notions entreront en résonance dans les propos de Serge Thomazet en introduction et Marc Bablet en clôture.

Le premier présentera les conditions dans lesquelles l’intermétier peut se mettre en place et les dilemmes que cela demande de dépasser. Le second tentera de montrer, à travers les différents temps de la journée, comment la complémentarité des métiers peut être bénéfique aux apprentissages des enfants les plus éloignés de l’école.

Nous vous présentons ci-dessous :

Les ateliers

Les ateliers déclineront les dilemmes des métiers et les questionnements du travail collectif et de la coopération. Les thématiques sont les suivantes : travailler ensemble

1. entre enseignants pour favoriser les apprentissages

2. entre enseignants et ATSEM pour une continuité éducative

3. entre enseignants et AESH pour aider et accompagner les élèves handicapés

4. avec les familles pour créer des relations constructives

5. entre enseignants et éducateurs de jeunes enfants pour construire des passerelles entre les espaces

Travailler ensemble pour faire réussir tous les enfants

En 2018, nous avons questionné le « métier » ; en 2020, nous allons interroger  « l’intermétier »,  la coopération entre adultes à l’école maternelle. Si la dimension collective du travail et l’organisation de
collectifs de travail deviennent de véritables projets partagés, alors elles constituent une réelle opportunité d’efficacité collective au bénéfice des enfants, surtout ceux des milieux populaires. C’est l’engagement du GFEN depuis de longues années de démocratiser l’accès au savoir.

Travailler ensemble pour travailler mieux, et ainsi reprendre du pouvoir sur nos métiers et relever le défi de faire réussir tous les enfants.

Vous trouverez ci-après :

  • Les intentions qui nous ont animés à travers le texte argumentaire
  • L’ergonomie de la journée dans le dépliant-programme
  • Le descriptif des différents temps et la présentation des différents intervenants (à venir)

Nous avons construit cette journée avec de nombreux partenaires :

La participation aux frais d’organisation de la journée se monte à 30 € – 20 € pour les adhérents GFEN – Gratuit : étudiant-e-s d’INSPE (sur justificatif)

Pour adhérer

Reportage des 12è Rencontres nationales d’Education du GFEN

 « Dans et hors l’école »

Samedi 12 octobre 2019 | Besançon

Les « méthodes » à l’épreuve des finalités

 

 

OUVERTURE 

Pascale Billerey, du GFEN25, accueille les participant.e.s dans les
locaux de l’INSPE pour des rencontres décentralisées pour la première fois à Besançon, ce samedi matin où le soleil brille sur les boucles du Doubs. Elle précise les intentions des organisateurs de la journée, contenues dans le dépliant-programme.

On assiste actuellement au retour des « bonnes vieilles méthodes », repeintes aux couleurs des neurosciences qui, parait-il, « ont fait leurs preuves ». On instrumentalise ces recherches et on attend toujours les preuves de la réussite réelle de tous, dans des apprentissages toujours plus ambitieux, qui ne se satisfont pas d’un entraînement mécanique et répétitif visant la maîtrise de simples procédures. Il s’agit aujourd’hui de former chacun.e à comprendre, débattre, utiliser l’écrit avec facilité, développer la curiosité intellectuelle, l’esprit critique et l’ouverture aux autres. Et toutes les méthodes ne se valent pas…

Tout au long de la journée, les interventions et les ateliers vont apporter des réflexions et des pratiques comme autant de « preuves » qu’on peut faire entrer les sujets apprenants, enfants et adultes, dans la complexité du monde.

EXPOSES

Le premier est fait par Michel Henry, administrateur de l’Union rationaliste, ancien professeur de mathématiques et toujours membre de l’IREM de Franche Comté,
compagnon de route du GFEN. Il ne s’agit pas pour lui de dénigrer les avancées des neurosciences mais bien de dénoncer l’exploitation abusive de cette théorie par Jean Michel Blanquer, Stanislas Dehaene et le CSEN
(Conseil scientifique de l’éducation nationale).

Pour ce faire, il va s’appuyer sur de nombreuses références bibliographiques et en particulier, sur l’ouvrage « Neuropédagogie, le cerveau au centre de l’école » de Michel Blais, historien des sciences et Christian Laval, sociologue. Il emprunte d’ailleurs le titre de sa contribution à la partie écrite par ce dernier : « Le virage neuronal de l’Education ». « Cet ouvrage petit par sa dimension, mais grand par son projet entend démystifier et dénoncer une campagne idéologique qui nous ramène des dizaines d’années en arrière, à l’époque où l’on prétendait que les enfants sont doués ou non doués de naissance. »

M. Henry donne de multiples citations qui éclairent les prétentions de ce « nouvel obscurantisme » et montre que « les hypothèses sur les implications pédagogiques des analyses des imageries cérébrales sont considérées comme des conclusions issues de travaux scientifiques, sans qu’aucune justification ne soit avancée. ». Ensuite il trace l’évolution des conceptions qui conduisent à considérer le cerveau comme un ordinateur muni d’algorithmes en citant Michel Blais : «  Il serait temps de se rappeler qu’un homme vivant, vous et nous, n’est jamais réductible à un nombre, à une fiche, à un code ou à un algorithme…. La « science » devient alors une idéologie pouvant servir à toutes les manipulations ».

Cette lecture, revigorante, de M. Henry donne d’emblée la teneur des travaux de la journée.

Le deuxième exposé est intitulé « L’idée du
« Tous capables » : dans les faits, une urgence ! ».

Au-delà du slogan, et avec l’expérience des formations qu’il mène en tant que détaché du mouvement, Pascal Diard développe l’idée du « tous capables » dans une urgence « concrète », comme un processus à construire de
conscientisation des personnes en formation, qu’elles soient enseignantes, publics en reconversion ou professionnels de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse). Il rapporte des verbatim : « Vous nous apprenez à penser ; on peut s’exercer individuellement mais en collectif » et des situations de « réinvestissement créatif » dans les classes par exemple. Il faut passer du pari philosophique au défi pédagogique. Il cite Lucien Sève qui écrit dans un article du dernier numéro de la revue Carnets rouges et dans la lignée de Vigotski qu’apprendre c’est essentiellement s’approprier le monde déjà là, c’est un processus de conscientisation construit historiquement.
« Une intense bataille d’idées réhumanisant l’humain en son essence est d’urgence à engager, stimuler, enfiévrer et au bout du compte remporter ! »

ATELIERS

1. La copie promenée ou comment rendre explicites les stratégies opératoires pour copier de manière efficace ?

Partant du constat que les élèves, même au cycle 3, font des erreurs de copie et que celle-ci n’est pas forcément enseignée, le groupe GFEN de Strasbourg en a fait un véritable objet de travail. C’est un geste professionnel implicite de demander aux élèves de « copier » mais qu’est-ce que chacun met derrière le mot ?
L’atelier démarre par l’émergence des représentations des participants : qu’est-ce copier ? Pourquoi savoir copier ? Est-ce copier ou recopier ? Reproduire un modèle ? Garder une trace ? Prendre des repères de sens, de syntaxe, de marques orthographiques ou ponctuation pour copier ? Savoir
copier pour écrire vite dans la prise de notes, pour transmettre, être lisible par l’autre ?

Les participants vont vivre la démarche de la copie « promenée », parce qu’on déambule entre le couloir où le texte est placé et sa place dans la classe, où on va devoir l’écrire. En parallèle, chacun inscrit le nombre d’aller-retours qu’il fait pour arriver à copier le texte. Au bout de 10 mn, des échanges ont lieu pour analyser ce qui s’est passé et s’apercevoir que les stratégies des adultes sont identiques à celles des élèves : observer le mot, le prononcer phonologiquement, oraliser, regarder lettre par lettre en épelant, remarquer les lettres identiques, utiliser des bases culturelles, relire et vérifier ce qui était écrit au début, repérer les accents, photographier les mots en fermant les yeux… L’exercice a été trouvé difficile car on n’a pas de repères syntaxiques ni sémantiques, tout comme les élèves qui arrivent au CP et ne maitrisent pas la lecture.

C’est en fait une copie « différée » – en référence à SCRIPTUM, l’ouvrage de Sylvie Cèbe, où l’on cache le mot ou le texte à copier au lieu de se déplacer.

2. Ecrire pour penser, apprendre et se construire

Pascale Billerey et Brigitte Angeli, complices de longue date au niveau professionnel et dans leurs engagements au GFEN, animent conjointement cet atelier, objet de travail du groupe de Besançon, sur la place et le rôle des écrits dits « intermédiaires », pour apprendre à construire sa pensée par le langage et inversement (clin d’œil explicite à Vigostki et aux travaux de Dominique Bucheton).

A travers l’œuvre de Kandinsky, de son époque et de ses passions, l’objectif est de permettre aux adultes apprenants de se les approprier à la fois par l’écriture et par les arts plastiques. C’est grâce à différents moments d’écrits intermédiaires ponctuant cette démarche qu’ils vont être conduits  à la phase finale : l’écriture d’un courrier à Kandinsky  qui leur permettra de faire un écrit réflexif, reflet ultime de ce qu’ils ont compris de son œuvre. A partir de reproductions de tableaux et de textes de Kandinski lui-même, chacun·e va créer son nouveau monde avec ses propres mots, les mots du groupe et des éléments d’un tableau qu’il ou elle choisit et décalque. La séance se termine par la phase du critique d’art où par un jeu de rôles, il s’agit d’exprimer des ressentis face aux œuvres créées avant d’écrire la lettre à Kandinski.

3.  Si lire, c’est comprendre

Jacques Bernardin, du GFEN28, déplie la panoplie des petites démarches pour lecteurs fragiles ou pour apprentis lecteurs. Le mot « petit » n’est  pas pris dans un sens péjoratif mais dans l’idée que ces activités sont simples à mettre en œuvre demain dans la classe, la simplicité n’étant pas synonyme de simplification.

Encore une fois dans les ateliers ©GFEN, les collègues sont mis en situation d’apprenants, selon le principe d’homologie. Deux exemples de situations – lecture de textes codés, texte à trous –
permettent de faire ressortir les procédures et les stratégies mises en place : prélèvement d’indices, émission d’hypothèses à partir de la silhouette du texte, vérifications, activation de connaissances antérieures sur les différents supports, l’univers culturel du texte, les marques linguistiques et
syntaxiques, etc. Il s’agit de donner au lecteur un projet pour s’engager dans l’activité de lecture et de lui enseigner procédures et savoirs pour entrer dans la compréhension.

4.  Des pratiques pour débattre en classe

Pascal Diard fait d’abord discuter sur ce qu’est un débat. Il note tous les échanges au tableau et tente de catégoriser et de problématiser les questionnements puis il introduit une situation-problème : un élève de GS répond à sa maitresse, après avoir écrasé un ver de terre : « Mais ce n’est pas un animal, c’est un insecte ! ». La consigne est la suivante : comment allez-vous organiser un débat dans la classe, à partir de cette parole d’élève ? Et pourquoi le débat est-il nécessaire dans ce cas-là ? On discute du concept d’animal et de ses propriétés et on glisse vers la question de l’homme…
Alors, les participant·e·s, en 3 groupes, construisent 3 argumentations pour présenter un colloque après avoir rassemblé de la documentation : 1/ l’homme est un animal, 2/ l’homme n’est pas un animal, 3/ l’homme n’est pas un animal comme les autres. Un jeu de rôles s’installe où un·e représentant·e va
confronter les idées du groupe à celles des autres. Une contre-argumentation se construit en même temps que l’argumentation dans le débat qui s’instaure. On peut également le reprendre quelque temps après l’avoir étayé par des textes scientifiques.
L’école est bien ce lieu où on passe de l’opinion et de la croyance au savoir.

Entre les deux séries d’ateliers en parallèle, les moments informels à la cafétéria et à la librairie ont permis de poursuivre les discussions.

5. Peut-on conceptualiser ses pratiques ?

Michel Huber, de l’institut Henri Wallon, centré sur la formation d’adultes, propose d’apprendre la conceptualisation des situations de travail. Dans un travail d’abord autonome pour ensiler des
matériaux, puis en petits groupes pour mettre en commun puis de synthèse en grand groupe, la séance démarre par un retour réflexif sur nos propres pratiques : comment les définir, choisir un titre pour les qualifier, préciser quel auteur nous influence le plus et quel mot-clé il nous inspire. La phase suivante se passe dans des groupes de métiers hétérogène de 3/4 personnes et la consigne est de construire un modèle, un schéma de ce qui représente les pratiques du groupe avec les invariants et les différences. On va théoriser encore un peu plus,   aidé en cela par la lecture d’un seul document choisi parmi plusieurs, extraits d’écrits de Philippe Meirieu (les neurosciences ne feront jamais la classe – dans La riposte), Michel Huber (la boussole wallonienne – dans Dialogue n° 156 d’avril 2015), Pierre
Pastré (l’analyse du travail en didactique professionnelle – dans Revue française de pédagogie
n° 138 de janvier 2002).

6.  « Pour une anthropologie des savoirs scolaires »

Geneviève Orion, du GFEN 70, s’appuie sur l’ouvrage de Lévine et Develay qui a donné son titre à l’atelier  et sur les travaux de l’AGSAS (association des groupes de soutien au soutien). Les participant·e·s’enchainent le vécu d’un atelier philo et des travaux de groupes à partir d’une question, par exemple : dans quelle mesure peut-on parler de croissance d’un groupe –classe ? Les échanges vont bon train. L’approche anthropologique des savoirs…
Develay parle de la genèse des savoirs, c’est par l’épistémologie que les élèves peuvent s’approprier l’idée que les savoirs se construisent dans l’histoire de l’humanité comme réponses à des problèmes qu’elle avait à résoudre. Ils deviennent alors des réinventeurs des savoirs qui ont été pensés avant eux. On peut mesurer l’autonomisation des élèves dans une classe conçue comme un collectif d’apprenants solidaires et le groupe-classe grandit quand chacun·e y acquiert une place. Pour finir l’atelier, on retourne aux textes proposés à la lecture après la question préalable et une restitution finale a lieu.

7.  Les enjeux d’une démarche de construction du savoir 

L’objectif d’Odette Bassis, du GFEN Ile de France, qui anime cet atelier est précis : clarifier ce qui fait épistémologie, éthique et politique dans une démarche d’auto-socio construction du savoir pour
mieux  débusquer la falsification idéologique qui s’opère à l’encontre d’une approche constructiviste. Elle définit les trois phases de la construction d’un savoir qui passent de la computation à la conceptualisation et à la conscientisation. La computation est la répétition, l’entrainement,
l’exercice : faire une opération mathématique, accorder les mots d’une phrase par exemple. Elle distingue sens et signification (ce qui fait sens pour moi et ce qui est signifié par l’histoire, le collectif, le monde) ; intériorisation et distanciation (je fais mien ce savoir qui en même temps existe en dehors de
moi). Quelles difficultés cela pose-t’il au formateur ? Clarifier les nœuds conceptuels, les enjeux des disciplines pour pouvoir construire des situations d’apprentissages. Se dire que la réflexion sur les contenus est inhérente à la réflexion pédagogique. On est dans la praxis, entre le sujet et l’action.

CLOTURE DES TRAVAUX

TABLE RONDE

Philippe Lahiani anime une table ronde avec les différents acteurs du CAPE Franche Comté (Collectif des associations partenaires de l’école publique). Eymeric MINUEL (AFEV), François SIMON (CEMEA),
Jean BERNARDIN (GFEN), Yamina BELALIA (OCCE), Aline VOISIN (PEP) avaient à répondre à la question : « Au travers de vos orientations et de vos pratiques, en quoi votre association contribue-t-elle à l’éducabilité du genre humain ? ».Ils ont pu développer les actions qu’ils mènent au regard des
enjeux et finalités qui les sous-tendent, dans cette table ronde comme dans les ateliers auxquels
ils ont participé.

INTERVENTION de Jacques BERNARDIN, président du GFEN

JacquesBernardin, en écho avec les propos introductifs de Michel Henry et les ateliers, celui d’Odette Bassis en particulier, revient sur « l’impérialisme des neurosciences ». Il analyse l’imagerie cérébrale comme une construction d’artefacts de laboratoire qui induisent des biais dans leur utilisation
systématique en éducation : biais scientiste (Michel Henry l’a développé), biais naturaliste (Pascal Diard l’a abordé également) selon lequel ce n’est plus un sujet mais « le cerveau qui apprend ». Ce courant fait l’impasse « sur la singularité des individus qui apprennent, sur la diversité des modes de socialisation vécus » et sur le désir d’apprendre. « Nous sommes ici d’accord avec la psychologie cognitive et les neurosciences, ravis qu’elles redécouvrent les acquis de l’Education Nouvelle et qu’elles avalisent des recherches bien antérieures. »

Mais quand on analyse les promesses et la réalité de ces soi-disant méthodes, la réussite de toutes et tous n’est pas au rendez-vous et la démocratisation en prend un coup. Jacques Bernardin appuie son propos sur l’amélioration très minime des CP dédoublés en éducation prioritaire – selon l’étude de la DEPP du 23 janvier 2019, « le dispositif permet une baisse de cette proportion d’élèves en très grande difficulté de 7,8 % en français » alors qu’on en attendait entre 20 et 30 %.  Les travaux de Roland Goigoux, la conférence de consensus du CNESCO montrent l’importance de tout ce qui concerne l’écriture et la compréhension dans l’apprentissage de la lecture. Que dire des méthodes de lecture « éprouvées » utilisées par l’association « Agir pour l’Ecole » ! Une étude scientifique menée par Edouard Gentaz dans l’académie de Lyon conclut : « « Notre hypothèse était que l’amplitude du progrès serait plus importante pour les classes tests. Les résultats nous ont donné tort. »

Jacques Bernardin rapporte ensuite ces méthodes aux finalités de l’éducation qui sont d’ordre didactique bien sûr  (maîtrise des apprentissages fondamentaux) mais aussi éducative au sens large (former la personne, le citoyen) dans une visée démocratique et émancipatrice. Toutes les pratiques d’enseignement-apprentissage ne concourent pas à œuvrer dans ces deux sens. « On aura compris que
par l’intermédiaire des apprentissages, à travers la façon dont ils se
déroulent, se joue le processus conjoint de personnalisation et de
socialisation, l’édification du sujet singulier et social. Il n’est pas anodin
de conduire les apprentissages en gardant à l’esprit – au-delà des visées didactiques – ces finalités formatives de la personne et du citoyen. A cet égard, les modalités de travail et la conduite des activités sont inégalement propices à développer la curiosité, l’appétit de savoir, l’imagination, l’aptitude à coopérer et à débattre, l’esprit critique et l’autonomie intellectuelle. Souhaite-t-on entretenir le suivisme, la docilité et la soumission ou contribuer à l’émancipation intellectuelle ? C’est une question centrale. »

Le temps est venu de clore cette journée dense et de repartir sur le terrain diffuser ces idées.

Compte rendu et photos

Isabelle Lardon

Le 15.10.2019

Voir aussi :

Le texte del’intervention de Jacques Bernardin

Le texte de l’exposé de Michel Henry

L’article du Café pédagogique

12èmes Rencontres nationales d’Education – 12 octobre, Besançon

Dans le champ de l’éducation, on assiste périodiquement au retour des « bonnes vieilles méthodes » – repeintes désormais aux couleurs des neurosciences – qui, parait-il, « auraient fait leurs preuves ». Or, non seulement on instrumentalise trop étroitement ces recherches, mais il y a loin du laboratoire à la salle de classe. On attend toujours les preuves de réussite réelle de tous, dans des apprentissages aujourd’hui plus ambitieux qu’hier, qui ne sauraient se satisfaire d’un entraînement mécanique et répétitif visant la maîtrise de simples procédures.Sauf à se contenter de compétences restreintes, il s’agit aujourd’hui de former chacun des élèves à comprendre, à débattre et à utiliser l’écrit avec facilité. Développer la curiosité intellectuelle, l’esprit critique et l’ouverture aux autres : à cet égard, toutes les méthodes ne se valent pas. Dans comme hors l’école, comment rompre avec les pratiques élitistes, permettre à chacun d’accéder aux savoirs de son époque, à des capacités réflexives indispensables à l’exercice d’une citoyenneté lucide, c’est tout l’enjeu de ces 12èmes Rencontres sur l’Education. Nous invitons enseignants, étudiants, éducateurs, parents, travailleurs sociaux, responsables associatifs, syndicaux, politiques autour de ces débats et pratiques de formation visant à cet enjeu d’émancipation, fondement de tout principe et action éducative.
Sont invités à intervenir :

  • Jacques BERNARDIN, Président du GFEN, Docteur en sciences de l’éducation ; auteur de Comment les enfants entrent dans la culture écrite et Le rapport à l’école des élèves de milieux populaires
  • Odette BASSIS, Présidente d’honneur du GFEN, docteur en sciences de l’Education, a enseigné dans le secondaire, puis dans la formation initiale et continue en France et à l’étranger, auteure de Se construire dans le savoir, Concepts clés et situations problèmes en mathématiques
  • Michel HENRY, Professeur agrégé honoraire, docteur en mathématique de l’Université de Franche-Comté, co-auteur d’ouvrages en didactique des probabilités et de la statistique, membre de l’Union Rationaliste et de l’IREM
  • Michel HUBER, Professeur agrégé de géographie et docteur en sciences de l’Education , a été enseignant chercheur à l’Etablissement national d’enseignement supérieur agronomique de Dijon, responsable GFEN de l’Institut Henri Wallon, auteur de Apprendre en projet, Se former par les situations problèmes, Inventer des pratiques de formation … (Chronique Sociale)
  • Pascal DIARD, Professeur d’histoire et géographie, en lycée, Détaché auprès du GFEN, a notamment  dirigé un ouvrage collectif Pour en finir avec les dons, le mérite, le hasard
  • Gilbert JEANVION, responsable de l’AGSAS (Association des Groupes de Soutien au Soutien)
  • Collectif des Associations Partenaires de l’Ecole de l’Académie de Besançon  (CAPE) : AFEV, CEMEA, FRANCAS, GFEN, Léo Lagrange, Ligue de l’enseignement, OCCE, PEP
  • Groupes régionaux et secteurs nationaux du GFEN

Programme

8h30 :     ACCUEIL

9h/10h OUVERTURE 

–      Présentation de la journée

–      « Le virage neuronal de l’Education » par Michel HENRY

–      L’idée du « Tous capables » : dans les faits, une urgence ! par Pascal DIARD

10h/13h :  QUATRE ATELIERS EN PARALLELE

1.  La copie promenée ou comment rendre explicites les stratégies opératoires pour copier de manière efficace ?
La copie est convoquée tout au long de la scolarité. Peu enseignée, elle induit pourtant des rapports très différents à l’écrit chez les élèves. L’enjeu de cet atelier est de mettre à jour les stratégies de réussite en copie pour déjouer les implicites de l’école.

2.  Ecrire pour penser, apprendre et se construire
En quoi les écrits intermédiaires, réflexifs développent la construction de savoir et transforment le sujet apprenant ? (A partir d’une démarche Arts Plastiques/Ecriture…)

3.  Si lire, c’est comprendre…
Quelles pratiques pour lever les (éventuels) malentendus, solliciter les mises en relation indispensables et exercer aux stratégies de compréhension ? Où l’on revisitera — entre autres — la place et le rôle des questions.

4.  Des pratiques pour débattre en classe
(Débattre en math ; Débattre en histoire ; Débattre en sciences)

13h/14h :  REPAS

14h/16h :  QUATRE ATELIERS EN PARALLELE

5.  Peut-on conceptualiser ses pratiques ?
Conscientiser, théoriser et conceptualiser sa pratique, quel sens cela peut-il avoir ? Et pour quelle visée sociale ?

6.  Pour une anthropologie des savoirs scolaires
(à partir des travaux de l’AGSAS et en référence à l’ouvrage de Lévine et Develay)
A partir du vécu d’un atelier philo, mieux situer les enjeux de ces ateliers dans la question de l’anthropologie de savoirs.

7.  Les enjeux d’une démarche de construction du savoir
A partir d’une situation vécue :
– Expliciter ce qui fait sens concernant les processus de compréhension d’un savoir et de sa dimension historique.
– Interroger la portée socio- éthique, y compris dans le présent,  d’une telle pratique.

8.  Contribuer à l’éducabilité du genre humain
Avec les différents acteurs du CAPE, relancer le débat sur les enjeux et finalités de l’Education; confronter pratiques et orientations.

16h/17h30 : CLOTURE DES TRAVAUX

–      Restitution des ateliers de l’après-midi

–     Intervention de Jacques BERNARDIN

Informations pratiques
  • Participation aux frais d’organisation : 20 €
    10 € pour les adhérent-e-s au GFEN / 5 € étudiant-e-s, chômeur-euse-s, précaires
  • Repas (traiteur) : 15 € (s’inscrire au repas avant le 10 octobre)
  • Lieu des Rencontres : INSPE, 57 avenue de Montjoux, 25000 Besançon
  • Transport : compter 10 min en bus de la gare Viotte à l’INSPE : bus 5 direction St Claude, descendre à l’arrêt Justices. Calculer son itinéraire en bus
  • Hébergements : sélection
Partenaires

Congrès : reportage

Notre congrès intitulé « École sous contrôle : l’éducation peut-elle être mise au pas ? » (30-31 mai & 1er juin 2019) a été réuni à l’espace du Petit Robespierre, mis à notre disposition gracieusement par la mairie d’Ivry-sur-Seine,

L’ouverture a été prononcée par le secrétariat sortant et le déroulé des trois jours annoncé.

La première matinée a été consacrée à mieux cerner les différentes dimensions de la Loi dite de « l’École de la confiance » afin d’aiguiser l’analyse critique de la situation politique dans les axes suivants :

Ecole maternelle/Apprentissage de la lecture au CP – Réformes du lycée et du lycée professionnel – Formation des enseignants en INSPE – Éducation prioritaire et cités éducatives – Enjeux et pratiques de l’évaluation – Liberté pédagogique et droit à l’expérimentation – Politique culturelle.

Une première série de chantiers thématiques portant sur des préoccupations professionnelles ou sur des questions sociétales a permis de mutualiser et de poursuivre les recherches des groupes locaux et des secteurs :

  • L’écologie
  • Migrants/interculturel
  • Les élèves perturbateurs
  • Formation de publics en reconversion
  • Le GFEN mouvement de recherche

La librairie et les temps des repas pris dans les restaurants du quartier sont toujours des moments d’échanges plus informels et néanmoins fructueux.

Le deuxième jour a permis d’échanger sur les stratégies de développement du mouvement, à partir des résultats d’une enquête élaborée par la commission idoine puis des témoignages avec les responsables de groupes nouvellement créés dans la Sarthe et le Bas-Rhin : pourquoi et
comment créer un groupe ?

Des partenaires réguliers ont été invités à exposer les raisons qui les poussent à solliciter le GFEN pour des formations. Ils sont coordonnateur en REP+, représentants syndicaux SNUipp-FSU et SUD Éducation, responsable de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), responsable du Centre de Formation du Conseil départemental du Val-de-Marne.

La deuxième série de chantiers a eu lieu autour des thèmes

  • Travail avec des lycéens sur des questions sociétales
  • Climat scolaire, conseils d’élèves
  • Ecriture de pratiques professionnelles
  • Aide aux devoirs — travail personnel
  • Le genre
  • L’écriture dans sa diversité

Chaque jour en fin d’après-midi, les commissions statutaires ont travaillé sur les instances, les finances, la communication, l’international, le texte d’orientation, le développement du mouvement. Elles ont rendu compte de leur travail le dernier jour du congrès où se sont déroulés débats, votes et élections :

  • Rapport moral et rapport d’activités
  • Rapport financier
  • Textes d’orientation
  • Elections de la présidente d’honneur (Odette Bassis), du président (Jacques Bernardin), du trésorier (Philippe Lahiani)
  • Elections des membres du nouveau Bureau National et du secrétariat général

Les documents-ressources des différents groupes de travail du congrès et les textes d’orientation sont mis à disposition des adhérents-e-s sur le site du GFEN, dans l’espace qui leur est dédié.

Ce congrès, dense, a permis de renouveler nos instances d’un tiers de leurs responsables, ce qui est gage de dynamisme associatif et promesse de développement.

Lire l’interview de Jacques BERNARDIN par TOUTEDUC « La loi Blanquer et ses effets au coeur des débats du congrès du GFEN » (05/06/19)

Congrès du GFEN : 30-31 mai & 1er juin 2019

Congrès du GFEN

 
30-31 mai et 1er juin 2019
(pré-congrès le 29 mai)
 
Ivry-sur-Seine (94) au Petit Robespierre -2 rue Robespierre

« Ecole sous contrôle : l’éducation peut-elle être mise au pas ? « 

Sur fond d’accroissement inédit des inégalités sociales et de bouleversement généralisé du rapport au travail, on assiste à une paupérisation de la politique culturelle et à une profonde mutation de l’éducation, au niveau de son organisation structurelle et de ses contenus. De quelle nature sont ces changements aux divers niveaux du système éducatif, quelle logique d’ensemble les inspire et au service de quelles visées ?
Au nom du principe de justice et de la démocratisation, les neurosciences sont convoquées pour justifier l’imposition de méthodes au CP et d’évaluations à tous niveaux, prescriptions surplombantes faisant fi de tout débat critique,  déniant la professionnalité des acteurs. Dans des termes législatifs ouvrant à l’interprétation discrétionnaire, la liberté pédagogique est interpellée et le devoir de réserve s’impose aux esprits chagrins.
Si on ne peut s’exonérer du cadre défini par les instructions officielles, on voit mal comment assurer la formation de la personne et du citoyen, au coeur du socle commun – exigeant réflexion personnelle, créativité, échange et  rationalité critique ?  en en privant les agents chargés d’y préparer les élèves !
L’éducation  – pour autant qu’elle vise l’émancipation –  peut-elle être ainsi contrainte ?  L’humain peut-il être réduit à un cerveau computationnel ? A quelle société souhaite-t-on ainsi former les élèves ?Un congrès pour :

  • analyser plus finement la situation, tant sur le plan éducatif que culturel et social ;
  • partager les problématiques, outils et stratégies élaborés dans les différents groupes et secteurs ;
  • projeter notre inscription dans les débats actuels et futurs ;
  • se donner les moyens d’un développement accru.
Pré-programme
Voir le programme du congrès (au 15 mai), les chantiers thématiques, les commissions…
Organisation pratique
  • Lieu du congrès : le Petit Robespierre est à côté du métro Plan et photo
  • Repas :
    – mercredi, jeudi et vendredi au restaurant « Café de la mairie » : plat + dessert  (sans boisson) : 12 €
    samedi : sandwich
Inscription
  • Gratuit pour les adhérent.e.s
  • 20 € pour les non-adhérent.e.s (Si vous voulez adhérer c’est là / adhésion sur place possible)

11èmes rencontres « Pour que la maternelle fasse école » – 26 janvier 2019, Paris

Les Rencontres sont reportées. Les incertitudes de la situation sociale que nous traversons, le contexte général de morosité qui nous touche sont sans doute les principales raisons qui ont fait frein aux inscriptions à nos rencontres et de ce fait rendent difficile leur tenue le samedi 26 janvier au coeur de Paris. C’est pourquoi nous avons décidé de surseoir à ce programme et de le reporter dans quelques mois. Nous en sommes navrés et espérons que ce report ne causera pas trop de désagréments à la fois aux personnes qui s’y sont inscrites et aux intervenants qui se sont mobilisés pour l’animation de cette journée. Nous les remercions toutes et tous de nous soutenir et de nous garder leur confiance.

Ces 11èmes rencontres ont été conçues dans la continuité de celles de 2018 et gardent donc la même entrée : le métier. En cette période où chaque « métier » dans l’institution scolaire – de l’élève à l’enseignant, du formateur au pilote – est malmené par les orientations ministérielles, rapporté à des tâches de répétition simplistes, d’exécution de « bonnes pratiques » ou de protocoles rigides, de contrôle et d’évaluations tous azimuts, le GFEN affirme que les professionnels sont capables de concevoir, mettre en ?uvre, transmettre, créer… Parce que le monde est complexe et qu’il ne sert à rien de stigmatiser les travailleurs, « soigner le travail », comme le dit Yves Clot, et le penser collectivement sont une urgente nécessité.

Ces 11èmes rencontres posent néanmoins une problématique nouvelle. Comment accompagner les jeunes élèves sans se poser la question de la coopération entre adultes à l’école ? Travailler avec les ATSEM, les AESH, les professionnel·le·s de la petite enfance, collaborer entre enseignants et avec les parents, cela ne va pas de soi. On ne peut y parvenir que s’il y a des collectifs qui s’emparent de la question, des espaces pour en discuter, des dispositifs pour « travailler avec », qui vont permettre de s’attaquer aux dilemmes de métier, de penser les collaborations inter-métiers et, au final, de développer du pouvoir d’agir.

Ces 11èmes rencontres vont donc aborder toutes ces questions, en alliance avec de nombreux partenaires, enseignant.e.s-chercheur.e.s, militant.e.s d’associations, technicien.ne.s des villes… Serge Thomazet introduira la journée par un questionnement sur les dilemmes de métier que ces partenariats entraînent. Le GFEN Maternelle la clôturera sur les perspectives pour garder le cap malgré tout.

 

Ces rencontres nationales sont ouvertes à tous, enseignants, parents, éducateurs, formateurs, ATSEM, AVS, AESH, animateurs, professionnels de la petite enfance, élus des collectivités locales, militants associatifs…

P R O G R A M M E

8h30 l Accueil – Inscription

9h l O U V E R T U R E
      Jacques Bernardin, président du GFEN

9h15-10h15 l C O N F E R E N C E
Enseigner, travailler ensemble : les dilemmes de métier
                     Serge Thomazet, université Clermont-Auvergne

10h30-12h l A T E L I E R S

12h-14h l Pause déjeuner – Librairie (nombreux restaurants dans le quartier)

14h-16h l A T E L I E R S

16h15-16h45 l C L Ô T U R E
Actualités et perspectives
                        GFEN Maternelle

A T E L I E R S  D U  M A T I N

1A l    Questions vives
Travailler ensemble entre enseignants
Marie Toullec-Théry, université Nantes

2A l    Pratiques
La coopération entre enseignants et ATSEM
          Muriel Guérin, GFEN

3A l   Pratiques
L’accompagnement des élèves handicapés
        Nathalie Hayi, FNAREN

4A l   Questions vives
Travailler ensemble : écoles et familles
         Marianne Woolven, ENS Lyon

5A l   Questions vives
Travailler ensemble : enseignants et professionnels de la petite enfance
         Marie-Claire Chavaroche-Laurent, Pôle Jeunes enfants CEMEA

 

A T E L I E R S   D E   L ‘ A P R E S – M I D I :

1B l    Pratiques
Les collectifs de travail enseignant
          Corinne Ojalvo, GFEN

2B l    Questions vives
Travailler ensemble : enseignants et ATSEM
    Elisabeth Roche, Mission Maternelle, Rectorat Clermont-Ferrand

3B l    Questions vives
Travailler ensemble : enseignants et AVS
Grégoire Cochetel, ESPE Clermont- Auvergne

4B l    Pratiques
La co-éducation entre parents et enseignants
  Jacqueline Bonnard, GFEN

5B l    Pratiques
La scolarisation des moins de 3 ans
Isabelle Arthaud, GFEN

Cette année, les ateliers ont été préparés en complémentarité. Les participant-e-s pourront en choisir deux sur le même thème décliné matin et après-midi ou deux sur des thèmes différents.

Participation aux frais d’organisation : 30 €
20 € : adhérent-e-s au GFEN, étudiant-e-s, chômeurs
Gratuit : étudiant-e-s d’ESPE (sur justificatif)