L’Éducation nouvelle sur France-Culture

France Culture « La Fabrique de l’Histoire » :

Dans les albums du Père Castor

Un documentaire de Catherine de Coppet
et Anne Fleury

rediffusion le 28 décembre de l’émission du 17 mars


Roule-galette
, Mischka, Apoutsiak le flocon de neige, Perlette Goutte d’eau, Poule Rousse
Nombreux sont les albums du Père Castor qui émerveillent les yeux des plus jeunes, et réveillent les vibrants souvenirs des premières lectures des plus grands ! Créés au début des années 1930, au sein des éditions Flammarion, ces collections de livres illustrés pour les enfants ont marqué durablement le paysage du livre jeunesse : ils font partie des premiers ouvrages à s’adresser directement aux enfants, dans un souci éducatif, avec notamment pour credo des images de qualité réalisées par des artistes et célébrant souvent la poésie de la nature. A côté des récits illustrés, dont certains sont devenus des « classiques » toujours en librairie, les albums du Père Castor ont eu d’autres facettes beaucoup moins connues, comme celle des livres-jeux ou livres d’activité (découpage, pliage). Des pionniers au regard des préceptes pédagogiques de l’époque.

Derrière ce projet éditorial, pédagogique et esthétique, Paul Faucher (1898-1967) : ce libraire devenu éditeur a adhéré très tôt au mouvement de la Nouvelle Education, courant de pensée novateur prônant au début du 20e siècle une pédagogie axée sur les besoins réels des enfants. En vertu de ces idées, Paul Faucher va travailler en interaction avec les enfants, et ira jusqu’à ouvrir une
école. Le succès sera au rendez-vous, en France et dans le monde entier…

Ce documentaire retrace les débuts de cette aventure ambitieuse, à laquelle ont travaillé une foule d’auteurs et d’artistes venus d’horizons très divers.

Avec les témoignages de Jean Chapsal, ancien élève à l’école du Père Castor ; Michel Defourny, fondateur du Centre de littérature jeunesse de Liège ; Emilie-Anne Dufour, directrice de la Médiathèque du Père Castor ; François Faucher, fils de Paul Faucher, directeur des éditions du Père Castor entre 1967 et 1996 ; Jean-Michel Guilcher, ancien adjoint de Paul Faucher ; Martine Lang, éditrice aux éditions du Père Castor entre 1970 et 2014 ; Gerda Müller, illustratrice ; André Pozner, ancien élève à l’école du Père Castor ; Céline Rousseau, secrétaire de l‘Association des amis du Père Castor.

Certains albums du Père Castor ne sont plus édités aujourd’hui par Flammarion. L’association des Amis du Père Castor a repris l’édition de certains de ces titres en facsimilé.
La médiathèque du Père Castor est située à Meuzac (87). Elle a vu le jour grâce à la communauté de communes de Briance-Sud-Haute Vienne.

Boîte à lire décembre 2015

Revues

Les parents et l’école

Trente ans de réflexion
 
La question des relations entre les parents d’élèves et l’école n’est pas nouvelle. Les Cahiers pédagogiques en parlent et y réfléchissent depuis plus de quarante ans. Ce nouveau hors-série numérique est constitué d’articles tirés de nos archives des trente dernières années, pour mettre en perspective enjeux et débats d’hier et d’aujourd’hui, pointer les problématiques qui perdurent mais aussi des pistes pour aller vers plus de dialogue et de coéducation. Présentation du n°

TRACeS de chanGements n°223

Dossier : « Le numérique, des clics et des claques »
Le numérique offre tant d’avantages aux uns et tant de bénéfices aux autres… Faut-il malgré tout résister et défendre des règles ? Soutenir un accompagnement pour armer les jeunes et les faire profiter des cadeaux sans payer la facture ? Combattre la fracture sociale qui ne s’exprime pas tant en termes d’accès à l’outil qu’en termes de compétences liées à son usage ?
Des questions parmi celles que pose ce numéro de TRACeS. Présentation du n°
 
 

Education et sociétés

Revue internationale de sociologie de l’éducation
N°35, novembre 2015
L’enseignement de l’économie : conflits, débats et controverses
Ce dossier interroge l’évolution des contenus destinés à l’enseignement de l’économie, scolaire et universitaire, selon l’approche fructueuse des conflits, débats et controverses qui l’ont accompagnée. Le point de vue choisi est à la fois historique et international. Sont privilégiés les pays où l’économie est le plus anciennement implantée dans l’enseignement. Les contributions offrent des analyses socio-historiques et des témoignages d’acteurs de ces débats. Elles montrent l’existence d’oppositions sur les finalités de cet enseignement à l’encontre d’une tendance, également présente, à en faire une formation pour des experts, conformément au modèle états-unien qui s’est installé notamment après guerre et diffusé ensuite. Présentation du n° 
 
 

Spirale 56 « Expérience esthétique et culture scolaire : quelles alliances possibles au service du développement global d’un enfant ? »

(octobre 2015)

L’éducation artistique est un domaine de recherche émergent et fait l’objet d’une politique volontariste conséquente, au niveau national et européen. L’art est perçu comme un puissant levier dans la construction de la personnalité, dans l’ouverture à l’imaginaire, dans la réconciliation avec le goût et le désir d’apprendre. Le plan Lang/Tasca, 2001 et le rapport Desplechin en 2013 montrent l’importance en France d’un accès de tous les jeunes à la culture et la mise en place d’un parcours artistique au sein de leur scolarité. Présentation du n°
 
 

Climat scolaire et bien-être à l’école

Revue Éducation et formations. n° 88-89, décembre 2015
Ce numéro spécial de la revue Éducation et formations s’intéresse au climat scolaire et au bien-être à l’école. Ces concepts y sont définis et discutés dans leurs multiples dimensions individuelles et collectives : goût pour l’école, satisfaction professionnelle, relations entre élèves, relations entre enseignants et élèves, rapport aux évaluations, sentiment de sécurité, etc. Ces dimensions sont confrontées aux caractéristiques des individus et des établissements. La construction et l’analyse des indicateurs de climat scolaire et de bien-être nécessitent des méthodes statistiques appropriées. Coordination éditoriale : Fabrice Murat et Caroline Simonis-Sueur  Présentation du n° 
 
 

Le Nouvel éducateur n°225

La pédagogie Freinet en milieu populaire.
Les représentations sur la pédagogie Freinet sont parfois étonnantes : elle serait pratiquée à la campagne dans les petites écoles des villages ou alors dans l’enseignement privé comme Montessori ou Steiner. Tous les établissements en milieu populaire ne sont pas en zone d?éducation prioritaire. La mixité y existe plus ou moins, mais elle est présente. Et dans tous, un élément commun : la diversité. Ce numéro rassemble des réflexions de praticiens et de nombreux témoignages d’éducateurs, d’enseignants, d’établissements scolaires ou autres espaces éducatifs qui mettent en oeuvre d’autres organisations et pratiques pédagogiques. Présentation du n°

 
 

Livres

Repenser l’échec et la réussite scolaire 

Vers une clinique des apprentissages, Jean-Sébastien Morvan
Editions ESF, collection Pédagogie

Tout le monde veut aujourd’hui « combattre l’échec scolaire », « aider les élèves à surmonter leurs difficultés d’apprentissage », « lutter contre toutes les formes d’exclusion ».  Mais beaucoup s’arrêtent à des analyses générales, psychologiques, sociologiques ou institutionnelles. Or, cela ne permet guère d’appréhender la réalité singulière de chaque sujet si l’on souhaite l’accompagner dans une démarche, toujours difficile, de réconciliation avec soi-même, avec les autres, avec la culture et avec le monde. Jean-Sébastien Morvan nous propose dans ce livre une pédagogie de la médiation qui permette aux enfants et adolescents en « rupture de connaissances », voire en « rupture d?identité », de se réintroduire progressivement, pas à pas, dans « le monde commun ».  (extrait de la préface de Ph Meirieu)  Présentation du livre

Faire école, un sport de combat 

 
 
Entre Terrain et Recherche, Jacques Cornet, éditions couleur livres
collection l’école au quotidienDans ce livre, une sélection de textes de Jacques Cornet qui ont été publiés dans TRACeS de ChanGements, la revue du mouvement sociopédagogique où il milite depuis une trentaine d’années pour une école plus digne. Des textes qui interrogent le système reproducteur d’inégalités, des textes qui analysent les enjeux de l’école comme institution, des textes qui questionnent la didactique des sciences humaines, des textes qui racontent des pratiques de pédagogie institutionnelle.  Présentation
 
 

Petites expériences insolites pour découvrir l’univers

30 expériences pour jeunes astronomes audacieux
30 expériences toutes simples qui illustrent les plus grandes découvertes de l’astronomie. Les principes scientifiques sont expliqués en langage clair et sont suivis d’une expérience à faire à la maison ou dans son jardin.
– Observez les phases de la Lune comme le faisaient  les premiers hommes préhistoriques!
– Concevez un système solaire miniature comme celui de Copernic!
– Fabriquez une mini-comète au modèle de celle observée pour la première fois par Halley!
Et bien d’autres expériences insolites! Les petits curieux peuvent désormais suivre les pas des plus brillants astronomes! Présentation du livre
 
 

Ressources numériques

Musée du quai Branly

Une e-mallette qui propose un ensemble de documents pour préparer un cours, alimenter un débat ou compléter le fond documentaire des élèves. Conçu comme un espace d’échange et de dialogue, chacun peut proposer des propositions pédagogiques qui s’intégreront dans ce patrimoine commun. en savoir plus

 
 

Du côté des syndicats

Fenêtres sur cours n°419 : un dossier consacré aux nouveaux programmes de l’école maternelle et leur mise en ?uvre après Le colloque national organisé le 24 novembre dernier par le SNUipp-FSU. À quelles conditions peuvent-ils constituer un nouvel élan pour le travail enseignant? Textes de plusieurs interventions, une enquête sur ce qu’en pensent les enseignants, des expériences menées dans les écoles. Présentation du n°

L’enseignant n°189 : Un dossier (in)égalités des chances s’appuyant sur un entretien avec Jean Paul Delahaye, auteur du rapport : « Grande pauvreté et réussite scolaire : le choix de la solidarité pour la réussite de tous »  Présentation du n°

 
 

Actes du stage fédéral « FéminismeS, antisexisme et questions de genre »  organisé par Sud Education – février 2015

Sommaire : Les féminismes aujourd’hui – Inégalités hétérosexistes au sein de l’Education Nationale – Réflexions et pratiques pédagogiques antisexistes. lire

L’Education dans la Cité : l’acte pédagogique, un acte éminemment politique

L’acte pédagogique : un acte éminemment politique

Face à l’impensable, sidération et effroi paralysent la pensée. Des attentats au choix des urnes, le ressentiment crispe le rapport à l’autre, fait régresser les conquêtes démocratiques, sert le repli sur soi et la défiance.

Prospérant sur le terreau des inégalités, la logique de bouc émissaire poussée par les marchands d’illusions a fait son chemin. Notre actualité n’est pas sans refléter d’autres périodes historiques aux enjeux funestes. Ira-t-on jusqu’à l’implosion sociale ?
Chaque éducateur s’interroge. Qu’avons-nous fait ou négligé de faire ? Comment pouvons-nous agir dès aujourd’hui à l’endroit de notre responsabilité ?
Rien n’est fatal dès lors que les énergies se conjuguent autour d’un projet fédérateur. Oser l’éducation nouvelle, c’est moins renverser les tables que rompre avec les logiques fatalistes. Expérimenter des pratiques d’apprentissages solidaires, oeuvrer à la compréhension partagée, permettre que se restaure l’estime de soi, ouvrir à la création et à l’exercice de la raison polémique, c’est constituer chacun de nos espaces éducatifs en foyer d’une démocratie en actes, préparant à d’autres rapports sociaux.
Il nous appartient de penser et préparer l’avenir ensemble.
 Le Secrétariat Général Collectif du GFEN
Ivry-sur-Seine, le 10 décembre 2015
Extrait de « L’ÉDUCATION NOUVELLE COMME ÉMANCIPATION MENTALE À CONQUÉRIR : UNE URGENCE DE CIVILISATION » :« L’Education Nouvelle, née comme pratique neuve dans l’acte pédagogique, comme philosophie délibérément optimiste quant aux capacités de tous les enfants, ne se construit que dans une relation égalitaire entre celui qui « sait » et ceux qu’il a en charge d’enseigner… C’est son caractère de valeur éthique qui la fait déborder du seul champ de l’école à celui, plus vaste infiniment, de la société toute entière, bousculant ainsi les cadres mandarinaux des systèmes en place. Elle est une contribution précieuse à tous ceux qui veulent faire naître une Humanité plus mûre : aux antipodes de la jungle ou de la caserne, de l’élitisme ou du troupeau, du profit maximum et de la docilité. »  

Envie de faire bouger les choses ? Rejoignez-nous !

Textes en réaction à l’actualité récente

  • Sur le café Pédagogique : Philippe Meirieu : Éduquer après le 13 novembre : « Laisser les questions ouvertes » lire
  • Le GFEN comme toute la société ressent de plein fouet l’onde de choc. Etat de fragilité. Qui sommes-nous, maintenant, dans ce monde ? Stéphanie Fouquet, secteur écriture-poésie lire
  • Sur le site « Là-bas si j’y suis » : une vidéo de la conférence d’Alain Badiou qui s’est déroulée le 23 novembre au théâtre de la Commune d’Aubervilliers : « POUR PENSER LES MEURTRES DE MASSE »
  • Un communiqué de la Ligue des droits de l’hommelire

8ème séminaire professionnel OZP – la formation en REP

« La formation des personnels en éducation prioritaire »

samedi 5 décembre 2015, à Paris

 

Cette journée s’adressait à tous les acteurs et partenaires de l’éducation prioritaire et plus particulièrement aux pilotes (Principaux, IEN, Correspondants académiques) et aux coordonnateurs, professeurs référents, (ex-)préfets des études.

Après la présentation de la formation en REP faite par Marc Bablet (chef de bureau de l’éducation prioritaire à la DGESCO), une première table ronde a eu lieu sur la thématique «Formateur en REP, un nouveau métier ».

L’après-midi, une table ronde animée par Didier Bargas (IGEN honoraire) a réuni Jacques Bernardin (président du GFEN), Patrick Picard (Centre Alain Savary) et Alain Ponthet, IA- IPR, coordonnateur éducation prioritaire sur l’académie de Créteil. Les interventions

L’intervention de Jacques Bernardin

Les ressources pour la formation en éducation prioritaire

Les formateurs académiques ont précédemment évoqué les limites des actions de formation ponctuelles, à candidatures individuelles et trop exclusivement « théoriques ». Notre expérience à ce sujet confirme ce point de vue et nous a conduits à dégager, au-delà de la diversité, des invariants opératoires faisant principes.
Des principes organisateurs
Former, ce n’est ni informer (ce à quoi réduit un temps de formation trop court), ni conformer (à de « bonnes pratiques » qui vaudraient quelles que soient les situations et l’esprit qui les anime), mais transformer le rapport au métier. Comment opérer cette transformation ?

– En interrogeant les impensés, les catégories de perception et de jugement ainsi que les modalités d’action usuelles qui -à l’insu des acteurs- perpétuent les inégalités ;

– Ceci par le biais de pratiques vécues et analysées, révélant à chacun que des possibles existent, à portée de main, amorçant ici et maintenant le travail d’équipe (dont on parle beaucoup mais qu’on pratique trop peu) ;

– Le tout inscrit, autant qu’il est possible, dans une temporalité propice aux essais, aux transpositions créatrices, aux reprises réflexives les mettant à distance pour en formaliser les éléments opératoires comme les limites éventuelles, dans un processus de développement professionnel simultanément individuel et collectif.

Soucieux de cohérence entre moyens et finalités, il nous apparaît essentiel que les pratiques de formation soient en phase avec ce qui est recherché pour les classes, aient une certaine homologie. Cherchant à concilier liberté pédagogique et inscription dans un cadre institutionnel fixant des missions prioritaires, nous sommes pour une formation qui interroge sans culpabiliser, qui propose sans prescrire, qui s’adresse à chacun tout en amorçant les conditions d’un réel travail d’équipe.

Télécharger l’article

Dans son intervention de clôture, Olivier Hunault (IGEN) aborde la question d’un enseignement explicite et d’une formation explicite. Ces deux points ont été évoqués à de nombreuses reprises tout au long de la journée. Il insiste sur la nécessité de former explicitement les enseignants et de ne pas seulement les inviter à former explicitement leurs élèves. Il regrette qu’on entende encore parfois des formateurs ou des inspecteurs dire qu’il ne faut surtout jamais rien donner d’utilisable en classe par les enseignants, mais qu’il faut les laisser construire eux-mêmes tous leurs outils. Il faut au contraire donner à voir ce qui est efficace, montrer des outils qui fonctionnent, en explicitant pourquoi cela est efficace. Le rôle du formateur académique doit être de fournir des éléments concrets et utilisables dans un premier temps, en particulier à des professeurs contractuels ou débutants, en explicitant pourquoi ils ont été construits comme ils le sont et en quoi ils peuvent répondre aux différents besoins des élèves. Lire l’article  
Marc Douaire, président de l’OZP conclut cette journée en soulignant l’importance de la question de la formation en REP. Il en rappelle les grands principes tout en les articulant avec les défis posés à l’école aujourd’hui : une politique de l’éducation prioritaire  conçue comme fer de lance d’une réelle refondation de l’Ecole. Lire l’article  

Ecrire pour questionner le monde et exercer sa citoyenneté

Lettres ouvertes à tous les Terriens

Les enfants prennent la parole

illustrations Laurent Corvaisier, Rue du monde, 22 €

Des enfants et des jeunes du monde entier livrent leurs rêves, leurs colères et leurs interrogations sur l’avenir de la planète, humain et écologique. Chacun s’est saisi de thèmes aussi variés que l’égalité, l’amour, la mort ou l’argent pour questionner les Terriens et dessiner en creux le monde tel qu’ils le voudraient. Ils nous parlent d’eux, mais parlent dans le même temps de nous, humains des quatre coins de la planète. Avec des mots étonnamment justes, ils disent les sentiments universels, les aberrations, la bêtise humaine, les questions sans réponse, aussi…
Les images de Laurent Corvaisier et quelques photographies fortes donnent des ailes à leurs propos. Un livre qui bouscule et émeut, dans lequel enfants et ados se reconnaîtront inévitablement.

Ecrire pour questionner le monde et exercer sa
citoyenneté

Justine Donnard, professeur des écoles, adhérente du
GFEN, témoigne de ce projet collectif d’écriture qui a donné lieu à publication
dans cet ouvrage.

La classe des CM2A de l’école Paul Langevin à Ivry sur Seine a été sollicitée en septembre dernier par Alain Serres, directeur des éditions Rue du monde, pour contribuer à l’écriture du livre « lettres ouvertes à tous les Terriens ». La classe a eu trois semaines pour penser, écrire et réécrire des lettres ouvertes, accompagnée par les exigences de l’éditeur auquel nous adressions nos productions.

Au-delà de l’enjeu d’écriture, ce projet a favorisé la construction pour chacun d’une conscience citoyenne et sociale. C’est à partir des questionnements des enfants sur le monde qui les entoure, leurs préoccupations que s’est construit le projet collectif d’écriture. La tolérance, le racisme, la question des migrants, les difficultés de la vie, la santé, les droits des enfants ici et ailleurs ont alimenté recherches, débats et échanges.

Il a fallu :

– débattre de l’actualité vécue,
– distinguer l’intérêt personnel de l’intérêt collectif,
– s’entraider pour préciser sa pensée,
– écrire correctement ce qu’on veut dire,
– prendre en compte les retours de l’éditeur.

Ce projet de début d’année, a lancé la dynamique de classe : donner du sens aux apprentissages, questionner le monde, coopérer entre pairs…
Enfin, le choix des sujets proposés par les élèves nous a conduit à mieux comprendre les valeurs Républicaines, les enjeux de solidarité, d’égalité, de liberté, de laïcité.

Sur les13 lettres individuelles et collectives produites par les élèves et présentées à l’éditeur, 7 ont été
publiées dans ce livre. Il a fallu aussi se confronter à la réalité du monde de l’édition !

Diversité « École, territoires & partenariats » hors-série n°16, novembre 2015

Diversité, Canopé

« École, territoires & partenariats »

hors-série n° 16, novembre 2015
136 pages, 15,00 €

École, territoires et partenariats… Ce sont là les trois dimensions qui se jouent dans les actions éducatives portées dans les territoires, au sein et autour de l’école. Ce sont les articulations entre les différents acteurs – dont les parents –, avec les tensions sous-jacentes mais aussi les finalités communes poursuivies dans les partenariats qui les lient, qui permettent de coconstruire aujourd’hui un continuum éducatif.

Ce numéro de Diversité propose d’explorer ces trois aspects de l’action éducative en faveur de la réussite de tous les enfants.

Sommaire

Éditorial  / FLORENCE ROBINE

  • « Je m’adresse aux enfants, c’est-à-dire à des personnes en devenir, en construction » / ENTRETIEN AVEC CLAUDE PONTI
  • INTRODUCTION. La réussite éducative : quelle actualité ? / CLAUDE BISSON-VAIVRE
  • « Reconnaître la particularité ne signifie pas promouvoir le particularisme » / ENTRETIEN AVEC JEAN-FRANÇOIS CHANET

I. École

  • Pour une école bienveillante / MARC  BABLET
  • Bien veiller aux parents… / JACQUES BERNARDIN
  • Les conditions d’une école bienveillante. Interrogations sociologiques et pédagogiques / AZIZ JELLAB

II. Territoires

  • Territoires et espaces vécus : quelles rencontres ? / RÉMI ROUAULT
  • Du diagnostic à la prise en compte du territoire. La démarche d’« intelligence territoriale » / PIERRE CHAMPOLLION, MICHEL FLORO
  • Faire connaître les ressources du territoire… TÉMOIGNAGE / THIERRY MERCIER

III. Partenariats

  • Analyse de pratiques en équipe pluridisciplinaire. Un dispositif pour construire la rencontrer. TÉMOIGNAGE / CHRISTOPHE ROUSSEAU
  • Co-former les enseignants et les ATSEM en REP+ et ailleurs. TÉMOIGNAGE / BRUNO BÉNAZECH, ÉLISABETH BURGOD,MARIE-ÉLISABETH ROCHE, MARTINE VIGNAL

***

  • Le partenariat au sein des ZEP. Conflits et/ou collaboration ? / DOMINIQUE GLASMAN
  • Le temps des partenaires / GÉRARD CHAUVEAU, ÉLIANE ROGOVAS-CHAUVEAU

Du projet de programme à sa version définitive, des choix problématiques pour construire l’égalité ?

Intervention lors de la journée d’étude
Les nouveaux programmes de l’école maternelle.
 
Quels enjeux à la lumière des recherches récentes sur la petite enfance.
 
Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education de l’académie de Créteil,
30 septembre 2015
Gaël Pasquier
Maître de conférences en sociologie, UPEC, OUIEP, LIRTES
Christine Passerieux
Membre du Groupe Français d’Education Nouvelle (GFEN)
 
 
1. Un travail d’élaboration de programme réalisé dans un contexte politique nouveau
 
1. 1. La loi de refondation
 
Les nouveaux programmes de l’école maternelle ont été conçus dans un contexte politique de «refondation de l’école », axée sur la lutte contre les inégalités produites et reproduites par le système scolaire. En décembre 2013, dans la lettre qu’il adresse au Conseil Supérieur des Programmes pour lui confier l’élaboration des nouveaux programmes, le ministre rappelle ainsi, en accord avec les résultats des recherches en éducation, « que les écarts de réussite entre élèves originaires de milieux sociaux différents ont plutôt tendance à s’aggraver » alors que « les systèmes qui corrigent les inégalités sont souvent aussi les plus performants »1. Parallèlement, en partenariat avec le ministère des droits des femmes, le ministère de l’Education Nationale met en place un dispositif de lutte contre les inégalités entre les sexes à l’école maternelle et élémentaire, les ABCD de l’égalité, supposé remédier à l’absence de mise en oeuvre réelle des politiques antérieures dans ce domaine pointée par l’Inspection Générale de l’Education Nationale dans un rapport de 20132. L’élaboration des nouveaux programmes à laquelle nous avons participé en tant que membres du groupe chargés de l’élaboration du projet, s’est donc inscrite dans un contexte institutionnel qui plaçait au premier plan la question des inégalités scolaires. Il nous est donc apparu pertinent de nous intéresser à la manière dont le texte définitif de programme de l’école maternelle présenté en mars 2015 prend en compte cette préoccupation essentielle. Pour cela, nous avons choisi pour point de départ la comparaison entre le texte long du projet de programme et le texte définitif. (…)

Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe du HCE-fh

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes

édite le

Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe

Novembre 2015

Télécharger

« Discours, colloques, affiches, vidéos, sites web, textes officiels, nominations des équipements et des rues : la communication des pouvoirs publics, qu’elle soit  interne  ou  externe,  prend  des  formes  très  diverses.  Sans  une  vigilance continue,  les  stéréotypes  de  sexe  sont  reproduits,  parfois  de  manière inconsciente. Leur présence se manifeste par trois aspects. D’abord, un fort déséquilibre entre le nombre de femmes et le nombre d’hommes représenté.e.s.
Ensuite,  un  enfermement  des  femmes  et  des  hommes  dans  un  répertoire restreint de rôles et de situations, limitant de fait leurs possibilités d’être et d’agir. Enfin,  une  hiérarchisation  des  statuts  et  des  fonctions  de  chaque  sexe  au détriment des femmes.

Or   ces   représentations   auxquelles   les   citoyen.ne.s   sont   constamment exposé.e.s renforcent les stéréotypes de sexe et les inégalités entre les femmes et  les  hommes.  Pour  renverser  cette tendance,  l’Etat  et  les  collectivités territoriales se doivent d’être exemplaires, notamment via l’utilisation de l’argent public destiné à la communication. Pour ce faire, ce Guide est un véritable outil à votre disposition. Il s’inscrit dans la poursuite du rapport relatif à la lutte contre les stéréotypes de sexe.

10 recommandations pratiques ont été co-construites pour communiquer sans stéréotypes. Nous remercions les linguistes, les professionnel.le.s de la communication, les fonctionnaires et toutes celles et ceux, dont les membres du HCEfh, qui y ont contribué.

Nous savons pouvoir compter sur vous pour utiliser et diffuser ce Guide en interne  comme  à  vos  prestataires  extérieurs  afin  qu’il  devienne  un  outil  de référence. Le faire vivre, c’est faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une réalité pour toutes et tous ! »

Danielle BOUSQUET, Présidente
Gaëlle ABILY, Rapporteure

Mémento « Agir sur le climat de classe et d’établissement par la coopération entre élèves, au collège et au lycée »

Canopé publie un Mémento de la
DGESCO


Avec la participation de Jacques Bernardin et Stéphanie Fouquet pour le GFEN

Un mémento sur la coopération entre élèves dans la classe

Le mémento sur la coopération entre élèves dans la classe a permis de produire une synthèse avec les principaux acteurs des pédagogies de coopération, issus du mouvement associatif. Il propose une démarche pas à pas pour les enseignants des collèges et lycées, ainsi que les personnels éducatifs.Agir sur le climat de classe et d’établissement par la coopération entre élèves est le titre du mémento dédié au second degré. Ce dernier a été réalisé avec l’appui des académies et des principales associations impliquées dans la coopération.

Son objectif est de permettre véritablement une appropriation de la méthode climat scolaire jusque dans la salle de classe. Il constitue un accompagnement solide dans la perspective de la mise en place de la réforme des collèges dans son axe quatre : faire du collège un lieu d’épanouissement et de construction de la citoyenneté, une communauté où l’expérience individuelle et l’activité collective sont privilégiées.

Il constitue un outil pour les animations et formations pédagogiques autour d’un facteur important pour la qualité du climat scolaire : la coopération.

La coopération entre les élèves constitue un levier pour la motivation à apprendre mais aussi pour vivre ensemble de façon pacifiée. Ce facteur du climat scolaire contribue à une prise en charge sérieuse des phénomènes de violences en général.

Le mémento est en libre téléchargement sur le site du réseau Canopé

 

LireEcrireCP, les vidéos du 25 septembre consultables en ligne

Etude de l’influence des pratiques d’enseignement de la lecture et de l’écriture sur la qualité des premiers apprentissages

Le 25 septembre, à l’Institut français de l’Éducation / ENS de Lyon, les chercheurs engagés dans l’étude LireÉcrireCP ont exposé leurs premiers résultats. Pour aller au-delà de la question des méthodes de lecture, ils ont décrit les pratiques d’enseignement qui ont été observées, pendant trois semaines, en prenant en compte un ensemble très détaillé de variables pédagogiques et didactiques. La recherche prend appui sur l’observation des heures d’enseignement filmées et indexées, sur l’analyse des traces écrites (cahiers, affichages, livres) et sur les informations délivrées directement par les maîtres. La recherche a été coordonnée par Roland Goigoux, financée par l’Ifé avec le soutien de la DGESCO.

Voir ici

Actes du Colloque d’Aubervilliers « L’anthropologie pour tous »


Actes du Colloque d’Aubervilliers

L’anthropologie pour tous

du 6 juin 2015

Le samedi 6 juin 2015, de 9h30 à 16h30, à La Commune-CDN d’Aubervilliers, l’équipe du  théâtre  et  les  élèves  du  lycée  Le  Corbusier  d’Aubervilliers  organisaient  un  colloque,  intitulé «L’anthropologie   pour   tous».  Son   but   était   de  montrer  que   l’enseignement   de l’anthropologie  constitue  une  réponse  plus  constructive  et  plus  sereine  aux préoccupations actuelles que celles – que nous croyons réductrices -, de l’enseignement du fait religieux et des cours de morale laïque.
Les organisateurs nous autorisent à mettre en ligne les actes de ce colloque. lire

Boîte à lire octobre 2015

Revues, articles

Rituels à l’école 

Le hors série numéro 8 (septembre) de Recherches en éducation s’intitule « Pour un renouveau des usages et des définitions des rituels à l’école ». Sous
la coordination de Maryvonne MERRI et Marie-Paule VANNIER, ce numéro regroupe neuf articles produits par des chercheurs en sciences de l’éducation, en anthropologie et en psychologie, travaillant au Québec, au Royaume-Uni et en France. Il est motivé par la rareté
des publications francophones relatives aux rituels scolaires alors que leur dépérissement fait l’objet d’annonces répétées. Aussi, une partie des contributions du présent numéro s’attache à faire le point sur les fonctions des rituels en maternelle, tandis que d’autres analysent des pratiques rituelles dans d’autres institutions scolaires. Présentation du n°

 
 
 

Coopérer 2.0 : [R]évolution numérique et pédagogique

Alors que la société actuelle pousse à l’individualisme, le numéro 247-248 (juillet-octobre) d’Animation et Education interroge les technologies numériques :
conduisent-elles au collectif, au collaboratif… au coopératif ? Transposer à l’École et à la classe, c’est prendre la mesure de l’évolution pour ne pas dire la révolution que l’usage des outils numériques peut/doit (?) engendrer dans notre conception actuelle et à venir de l’École. En quoi une « nouvelle pédagogie » voit-elle le jour en intégrant l’impact que le numérique a sur le rapport au savoir des élèves et sur les modalités d’apprentissage, modifiant la posture des enseignants, projetant la classe hors les murs… ? Cette école à venir est-elle un leurre démocratique ou
pourrait-elle être plus inclusive et émancipatrice pour les élèves contribuant à l’émergence de la pensée ? Cela nous conduit-il à l’obligation de repenser l’éducation comme le dit Bernard Stiegler ? Autant de questions abordées dans ce dossier, reflet des réflexions, constats, analyses et pratiques d’Universitaires, de chercheurs, d’enseignants pour la plupart présents à l’Université d’été de l’OCCE de juillet 2015 à Chaumont en Champagne. Présentation du n°

 
 
 

De l’école au collège

Tel est le titre du n° 189 du Français Aujourd’hui, coordonné par Isabelle de Peretti et Lydie Laroque. «Ces analyses des pratiques effectives et ces propositions ne couvrent bien sûr pas l’ensemble des entrées de la discipline du français à cette charnière critique entre l’école et le collège : on ne saurait être exhaustif dans un unique numéro et on trouve ici
une légère prédominance du pôle littéraire. D’autres mises en regard de chantiers de praticiens et de travaux de chercheurs, d’autres mises en tension entre lecture/écriture/oral/langue, dans une variété de genres discursifs sont à examiner, à appeler ou rappeler, à analyser dans le détail de leurs mises en œuvre dans les classes. On en mesure l’urgence pour les élèves. C’est l’enjeu de ce numéro que d’ouvrir une nouvelle fois ce chantier, dans cette période de refonte des programmes et de mise en place — dans la douleur et à nouveau — d’une « formation commune » entre les enseignants des différents degrés dans les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ÉSPÉ).» Présentation du n°

 
 
 


Élève en maternelle

L’école maternelle revient sur le devant de la scène publique avec la question de l’obligation scolaire. Puisque tout le monde a l’air maintenant d’accord pour reconnaitre son importance, est-ce qu’il ne serait pas temps de traiter les vraies questions de l’école maternelle et de les traduire en actes ? Mais il ne suffit pas de la rendre obligatoire pour en faire une priorité… Alors en attendant que ça bouge là-haut, même si, en tant qu’enseignant, on est coincé dans un système qui est loin de nous faciliter les choses, le dernier Traces de ChanGements (n°222) interroge ce qui peut être fait maintenant dans les classes pour la réussite de tous, à la
lumière de pratiques qui font leur preuve et des études qui existent. Dans ce dossier de TRACeS, des articles centrés sur les pratiques en maternelle et le dernier épisode de la saga. Présentation du n°

 
 
 

Observer et orienter l’enfant

Pour sa deuxième parution de l’année la revue Les Sciences de l’éducation — Pour l’Ère nouvelle (le CERSE) confie la coordination du numéro à  Laurent Gutierrez pour « observer et orienter l’enfant ». Au sommaire :
– Une psychologie scientifique pour les instituteurs ? L’exemple des filiales Binet de Lyon et de l’Ain (1910-1928)
– Méritocratie et usages du redoublement dans les écoles primaires publiques de la Seine (Fin XIXe-début XXe siècle)
– L’orientation professionnelle et l’école dans l’entre-deux-guerres. Un exemple d’application de la psychologie
– Gilbert Robin (1893-1967) : un médecin pour enfants difficiles et éducateurs en détresse
– La dyslexie, une nouvelle catégorie pour l’enseignement spécialisé (1950-1970)
Présentation du n°

 
 
 

Tous compétents en français

Dans leur numéro de juin (n° 522) Les Cahiers Pédagogiques cherchent à comprendre comment les apprentissages de la lecture, de l’écriture, de l’oral s’actualisent-ils dans
nos classes et nos cours quand l’enseignement du français ne se fixe plus comme
finalité la sélection (reproduction) des « élites » mais la réussite de tous les élèves, y compris les plus éloignés de l’univers de l’école. Présentation du n°

 
 
 

Livres

Qu’as-tu appris à l’école ?

Nico Hirtt, Jean-Pierre Kerckhofs, Philippe Schmetz, « Qu’as-tu appris à l’école ? Essai sur les conditions éducatives d’une citoyenneté critique », éditions Aden, Bruxelles, 225 pages, 16 €.
Dans leur nouveau livre « Qu’as-tu appris à l’école ? », les auteurs, trois responsables de l’Aped (Appel pour une école démocratique), proposent une réflexion originale sur les objectifs de
l’enseignement. Tournant résolument le dos à la fausse modernité de ceux qui prétendent « adapter l’École à la société numérique », c’est-à-dire à l’économie « ubérisée », refusant également les discours larmoyants qui regrettent la « bonne vieille École de jadis », les auteurs développent une vision radicalement progressiste : quels savoirs, quels savoir-faire, quelles valeurs devons-nous transmettre ou construire, pour forger des citoyens capables de réfléchir le monde avec leur propre tête, capables de participer activement à sa transformation ? Pour les trois militants de l’Aped, l’École ne doit pas répondre aux besoins de la société ; elle doit au contraire permettre aux citoyens de construire une
société différente, qui réponde aux besoins de l’humanité. Au fil des chapitres, ils nous parlent des fonctions historiques de l’École capitaliste, de ses contradictions, de la primauté du savoir sur la compétence, de l’urgence d’une formation réellement polytechnique, de la réconciliation nécessaire entre théorie et pratique, des raisons qui leur font préférer LES didactiques constructivistes à LA pédagogie constructiviste, de l’intelligence qui n’est pas le QI et des conditions structurelles d’une « tout autre École ». Présentation du livre

 
 
 

La recherche en éducation

Pluralité et complexité, sous la direction de Louis Marmoz et Raoul Marmoz, collection AFIRSE, 254 p, 25 €
Cet ouvrage est exceptionnel. Il ose assumer tout à fait le caractère multiple de la recherche en éducation, en en montrant un grand nombre de facettes, mises en évidence grâce aux apports de plus de trente auteurs, chercheurs réputés, d’une douzaine de nationalités distinctes. Ce sont autant de regards sur les différents aspects de cette recherche, sur des questions ou des dimensions -des problèmes donc- précises. Présentation du livre

 
 
 

Histoire des PEP. Pupilles de l’école publique

Tome 2 – 1940-1974. A la croisée du plein air et de l’enfance inadaptée, Mathias GARDET, 400 pages, 62 €
Les années de la Libération et de la Reconstruction sont des moments d’effervescence pour le ministère de l’Éducation nationale. C’est aussi une période d’intense mobilisation des instituteurs qui, cherchent à se repositionner sur l’avant-scène politique et continuent à défendre leur rôle d’éducateur au sens large du terme, une fonction pivot qu’ils entendent articuler à partir de l’école, et au-delà. De par son expérience, le mouvement
des Pep se trouve au carrefour des nouvelles politiques Jeunesse, tant dans le domaine des loisirs que de la protection sociale, et devient un des piliers du second front laïque qui se constitue dans les années 1950. Plutôt que de renforcer les dispositifs de l’enseignement spécialisé existants, elle incite
ses Associations départementales à créer et à gérer directement des équipements qui se veulent complémentaires, mais dans des secteurs où l’empreinte et la culture scolaire sont quasi inexistantes. Présentation du livre

 
 
 

 

L’enfant, la littérature et la philosophie

Edwige Chirouter, L’Harmattan, coll. « Pédagogies : crises, mémoires et repères », 264 pages, 27 €.
Il n’y a pas d’âge pour se poser des questions philosophiques et, très tôt, face à
l’étonnement devant le monde, les enfants s’interrogent sur la vie, la mort et les relations humaines. L’enfant serait par excellence celui qui, selon l’expression de Gilles Deleuze, fait «l’idiot » et pose la question du pourquoi et de l’essence des phénomènes du monde en toute naïveté et intensité. La pratique de «la philosophie avec les enfants» se développe ainsi partout dans le monde depuis plus d’une trentaine d’années. Cette pratique répond aussi au besoin de démocratisation d’une discipline scolaire jugée trop souvent comme hermétique
et élitiste. Les programmes de littérature à l’école primaire en France insistent sur cette dimension des œuvres et incitent à des « débats réflexifs ». Littérature et philosophie pourraient retrouver leur alliance
originelle : les deux disciplines visant à donner sens et intelligibilité à notre existence. Cet ouvrage est aussi le récit d’une expérimentation sur trois années consécutives dans une école élémentaire. Présentation du livre

 
 
 

Lutte en maternelle

Jeu de lutte à l’école maternelle, avec Rikiki la fourmi, Équipe EPS des Bouches-du-Rhône, édition EP&S, Collection « Activité sportive et éducation », 96 p, 23 €
Jouer à lutter, c’est se construire en s’opposant aux autres, collectivement ou individuellement, c’est occuper des rôles précis (attaquant, défenseur, arbitre), c’est également oser entrer en contact corporel en respectant un certain nombre de règles. Dès
l’école maternelle, les jeux de lutte participent au développement global de l’enfant. Autour de trois enjeux d’apprentissage majeurs (conquête d’objet, conquête de territoire, imposition d’un état physique), des modules différenciés donneront la possibilité aux jeunes élèves tout à la fois
d’éprouver, d’apprendre et de comprendre. L’histoire de Rikiki la fourmi, qui défend vaillamment la fourmilière contre les agresseurs, contribuera à renforcer l’implication des enfants en leur permettant de s’identifier à des personnages fictifs et de remplir les rôles correspondants. Cet ouvrage à
destination des enseignants de maternelle a enfin pour vocation d’affiner le regard porté sur les élèves en activité, favorisant ainsi les apprentissages et les progrès réalisés au sein de la classe. Présentation du livre

 
 
 

L’activité collective

Coordonné par Olivier Vors, David Adé, Cyril Bossard, Jérôme Bourbousson, Simon Boyer, Marie Cécile Crance, Martin Lainé, Alain Mouchet, Géraldine Rix-Lièvre, Jacques Saury, Philippe Veyrunes, éditionsEP&S, 128 p, 15 €
Nombreuses sont les situations de la vie courante qui conduisent plusieurs individus à entrer en interaction. Peut-on pour autant qualifier ces situations d’activités collectives ? Après avoir défini les différents niveaux d’organisation de l’activité collective, et ses processus sous-jacents, cet ouvrage propose des illustrations dans les champs éducatif et sportif afin de saisir la signification profonde d’un phénomène qui ne cesse d’interroger. Présentation du livre

 
 
 

A voir

De la participation au croisement des savoirs. Faire grandir la démocratie

Connaître, comprendre et réfléchir avec les personnes en situation de pauvreté : de la participation au croisement des savoirs. ATD Quart Monde et la réalisatrice Delphine Duquesne poussent la porte d’une coformation, pour nous faire découvrir une autre façon de considérer ceux que l’on n’entend pas. Créer les conditions du dialogue, confronter les savoirs (universitaire, d’action, d’expérience de la pauvreté) pour mieux agir contre l’exclusion : c’est l’ambitieux pari de cette démarche du croisement des savoirs et des pratiques. Pendant plusieurs jours, personnes en situation de précarité, professionnels (des travailleurs sociaux, des juges, des enseignants, des médecins…) ou chercheurs vont mener un travail collaboratif qui, en confrontant les points de vue, va permettre de reconsidérer leurs connaissances et leurs pratiques. A travers un documentaire de 32 minutes, la caméra, qui suit ce temps de coformation, nous propulse dans la dynamique de travail qui se crée et démonte nos préjugés. Plusieurs entretiens apportent des clés de compréhension et expliquent l’intérêt de cette démarche, qui ouvre le chemin d’une démocratie réelle. Prix du DVD 8€ – éditions Quart Monde Commander 

 
 
 

Blog

Jean-Louis Sagot-Duvauroux, un des auteurs de « Pour en finir avec les dons, le mérite et le hasard » a créé un blog https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/
Un espace d’échange à visiter selon son désir et son appétit !

 
 
 

Des voix rebelles. Récits populaire des États-Unis

D’après l’œuvre de Howard Zinn, éditions Agone et Les Mutins de Pangée, 128 p, 113min, 22 €
Ces voix rebelles d’ouvriers et de syndicalistes, d’esclaves et d’abolitionnistes, de déserteurs, de prisonniers, de féministes, « lanceurs d’alertes » et d’autres militants politiques sont à l’origine de ce livre-DVD. Il recueille pour l’essentiel des extraits des livres de Howard Zinn, mais aussi de longs extraits de textes de John Brown, Frederic Douglass, Emma Goldman, Paul Robeson, Fannie Lou Hammer, Gene Larocque, Mohammed Ali et Chelsea Manning. Il vient en complément du documentaire « Howard Zinn,une histoire populaire américaine » réalisé par Olivier Azam et Daniel Mermet, sorti au cinéma en avril. Howard Zinn a changé le regard que les Américains portent sur eux-mêmes et son travail fait désormais totalement partie de la culture populaire américaine. Dans ce documentaire-spectacle, c’est tous les grands acteurs américains qui prêtent leurs voix pour rendre hommage au travail de Howard Zinn et célébrer l’esprit de désobéissance. Nous avons ici la démonstration que l’histoire des luttes peut retrouver sa place au sein de la culture populaire, surgissant ainsi des marges dans lesquelles elle est parfois reléguée. Editions Agone  /  Les Mutins de Pangée

 
 
 

Evénements

Musées réservés aux visites scolaires

Le Louvre, le musée d’Orsay et le château de Versailles seront bientôt ouverts 7 jours sur 7, le 7e jour étant réservé aux visites scolaires.
« Dès cet automne, le jour qui était jusqu’à présent fermé au public, le lundi ou le mardi, deviendra le jour des scolaires pour offrir à la jeunesse de France toutes les conditions pour apprendre, s’émerveiller et s’émouvoir », a annoncé le président de la République. Une mesure, qui malheureusement ne concerne pas tous les musées nationaux.

 
 
 

Filles et garçons dans les albums dejeunesse

Le Centre de Recherche et d’Information sur la Littérature de Jeunesse (CRILJ/Loire) et le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de la Loire, organisent sous le haut patronage d’un représentant de l’État des Rencontres littéraires les 6 et 7 octobre, à Saint-Priest en Jarez (42) : « Que lisent filles et garçons dans les albums de jeunesse ? Egalité et différences dans les représentations. » La littérature de jeunesse véhicule des valeurs et des normes que l’enfant  intériorise et qui peuvent avoir un impact sur le comportement et la personnalité du jeune lecteur. A cet égard, parents et médiateurs du Livre doivent rester vigilants et critiques dans leur rôle d’éducateurs. Tous les albums ne se valent pas ; certains sont imprégnés de stéréotypes sexistes propagés grand renfort de marketing racoleur. Ces rencontres sont une invitation à accompagner judicieusement les enfants dans leur choix, une incitation au dialogue avec eux pour un décryptage critique de leurs lectures et des représentations qu’ils véhiculent. Sans nier les différences inhérentes aux filles et aux garçons, les livres qui leur sont proposés doivent participer à la construction de relations égalitaires entre filles et garçons, entre femmes et hommes. En savoir plus

 
 

DVD « De la participation au croisement des savoirs », ATD Quart-Monde


DVD d’ATD Quart-Monde

 « De la participation au croisement des savoirs.

Faire grandir la démocratie »

La participation des personnes pauvres, moteur de la
démocratie.

 

Connaître, comprendre et réfléchir avec les personnes en situation de pauvreté : de la participation au croisement des savoirs. ATD Quart Monde et la réalisatrice Delphine Duquesne poussent la
porte d’une coformation, pour nous faire découvrir une autre façon de considérer ceux que l’on n’entend pas.

ATD Quart Monde a été créé sur le postulat que les personnes les plus en difficulté (économique, sociale, culturelle) sont des partenaires à part entière du processus démocratique, qu’il faut prendre en compte leur réflexion concernant les grands enjeux de la société.

Créer les conditions du dialogue, confronter les savoirs (universitaire, d’action, d’expérience de la pauvreté) pour mieux agir contre l’exclusion : c’est l’ambitieux pari de cette démarche du croisement des savoirs et des pratiques. Pendant plusieurs jours, personnes en situation de précarité,
professionnels (des travailleurs sociaux, des juges, des enseignants, des médecins…) ou chercheurs vont mener un travail collaboratif qui, en confrontant les points de vue, va permettre de reconsidérer leurs connaissances et leurs pratiques.

A travers un documentaire de 32 minutes, la caméra, qui suit ce temps de coformation, nous propulse dans la dynamique de travail qui se crée et démonte nos préjugés.

Plusieurs entretiens apportent des clés de compréhension et expliquent l’intérêt de cette démarche, qui ouvre le chemin d’une démocratie réelle.

Prix public 8€ – éditions Quart Monde Sortie le 15 septembre

Le DVD inclut :

  • Le film (32 minutes) en HD Entretien avec une militante Quart Monde en situation de pauvreté.
  • Entretien avec une professionnelle de terrain, qui développe le « pouvoir d’agir » des habitants au centre socio-culturel des 3 cités à Poitiers.
  • Entretien avec une universitaire, qui travaille sur la politique de la ville et la démocratie participative.
  • Un livret « En savoir plus »

twitter.com/ATDQM

facebook.com/ATDQM

Entretien avec Jacques Bernardin sur le site de l’Ifé-CAS « Décrochage scolaire : quels obstacles, quels leviers ? »

A voir sur le site de l’Ifé- Centre Alain Savary un entretien avec Jacques BERNARDIN

Décrochage scolaire : quels obstacles, quels leviers ?

« Si on veut travailler
efficacement sur la thématique du décrochage scolaire, du début de la
maternelle jusqu’au lycée, il faut commencer par dénaturaliser cette
question ». Jacques BERNARDIN, dans cet entretien, montre comment le fait
de regarder la difficulté scolaire non pas comme le propre de certains
élèves mais comme le propre des situations pédagogiques et didactiques
proposées, redonne aux enseignants, aux formateurs et aux pilotes du
pouvoir d’agir en revisitant les pratiques ordinaires de la classe.  Voir

 

A lire sur le site Le Grand Soir : « Eduquer à la citoyenneté » d’Odette Bassis

Le Grand Soir

journal militant d’information alternative

publie

le texte d’Odette Bassis

« Eduquer à la dignité de penser »

Dans un présent social aux prises avec des problèmes majeurs de dette, de chômage, d’inégalités et dans un environnement où l’avenir de la planète elle-même dépend d’un agir humain, la question de l’école et de la formation prennent une dimension plus urgente encore, devenant plus explicitement enjeu politique et social d’avenir. Odette Bassis

Ce sont jusqu’aux bases même de l’école qu’en sont secouées les finalités, lesquelles se trouvent aujourd’hui ciselées autour d’une centration sur la notion de « compétence » liée aux dites nécessités d’une professionnalisation future. Le tout dans un contexte où une telle notion est conçue en fait en conformité avec les attentes d’une normalisation commune entre pays liés aux lois d’une prévalence du
marché tant économique que culturel et social. Employabilité, flexibilité – comme objectifs visés à terme – qui sous-tendent une vision de productivité et d’une compétitivité à l’échelle mondiale et ceci, sous le couvert d’une adaptation plus ouverte et pertinente de l’école à la vie.

Lire la suite

www.legrandsoir.info/

Co-éducation : quelle place de l’éducateur ?

Journée départementale dans le cadre du PAQEJ *

DDCSP Service Jeunesse et Sports, CAF ,PEP 28

Vendredi 19 juin 2015 –  Chartres

Dans le cadre du PAQEJ d’Eure et Loir relevant de la Politique de la Ville, le GFEN 28 a été invité à participer à la journée de formation sur le thème de la Coéducation  et la place de l’animateur à la demande de la DDCSPP Service Jeunesse et Sports, la CAF et les PEP 28. Le déroulé de la journée

L’intervention d’ouverture : La coéducation, la place de l’animateur dans la coéducation

Partant des spécificités des différents espaces éducatifs dans lesquels l’enfant évolue : famille, école, activités périscolaires, Jacques Bernardin s’attarde sur l’apport singulier de chacun dans ce qui fonde l’identité sociale. Le cloisonnement de ces espaces a des avantages et des limites : l’école ignorant le « hors l’école », des espaces de liberté s’offrent à l’enfant qui peut s’exercer à « être quelqu’un d’autre » lors d’expériences non scolaires mais valorisantes : théâtre, de la vidéo, du cheval ou du cirque par exemple. Mais il a aussi des limites car l’ignorance mutuelle peut entraver la complémentarité des actions et les apports positifs qu’elles peuvent avoir sur la construction de l’individu. Le nouveau cadre institutionnel lié à ce qu’il est convenu d’appeler la ‘réforme des rythmes’ (PEDT) impose de s’interroger sur le positionnement de l’animateur, les caractéristiques de sa place et de son action. Lire l’intervention de Jacques Bernardin.

L’intervention de synthèse : Un nouveau positionnement de l’éducateur

Une situation qui se caractérise de la façon suivante : une légitimité à conquérir auprès des parents et des enseignants, l’opportunité d’un nouvel espace à s’approprier et valoriser, un pôle d’observation inédit de l’enfant. Les spécificités du terrain de l’animateur offrent des ouvertures intéressantes où l’enfant peut s’essayer à créer, jouer, concevoir, réaliser, présenter… avec l’objectif de réussir.
Pour aider au développement de l’enfant, à son autonomie et son émancipation, l’animateur intervient sur le champ culturel, identitaire, langagier, de la socialisation. En interaction avec les autres partenaires, il contribue à la connaissance de l’enfant et de son développement dans le cadre de son action dans une perspective dynamique où chacun dans l’espace qu’il occupe renforce sa professionnalité et  contribue à faire évoluer les réponses éducatives. lire 
 
 
Plan départemental autour des questions portant sur l’enfance et la jeunesse

Communiqué de presse : loi contre la discrimination

Lutte contre la discrimination pour cause de précarité sociale : la loi au Sénat le 18 juin
Des enfants interdits de cantine parce que leurs parents sont chômeurs, des médecins qui n’accordent pas de rendez-vous à des malades parce qu’ils ont la CMU, des CV ignorés parce que le postulant vit dans un centre d’hébergement… Être pauvre en France est source de discrimination.
 
L’article 1er de la Constitution française s’élève contre toute forme de discrimination : « La France […] assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. » Aujourd’hui, la loi retient vingt critères de discrimination*. « Comment expliquer que l’on a un mot pour le sexisme, un autre pour le racisme et quel’on n’en a pas pour le rejet des personnes en situation de pauvreté ? » interpelle Djaouida Séhili, co-responsable de la chaire «Égalité, inégalités et discriminations » à l’Université de Lyon 2.

Boîte a lire juin 2015

Revues, articles

Mixités sociales à l’école

Le CNESCO propose une évaluation scientifique indépendante pour la réussite de tous les élèves sur ce thème, à travers :

  • un article « Constats sur la mixité sociale en France » par Nathalie Mons, sa présidente
  • deux rapports :
    Mixité sociale à l’école : rapport international
    Le Cnesco et le CSE du Québec se sont associés pour mener une enquête sur les politiques de mixité sociale à l’école dans certains pays de l’OCDE.
    Etat des lieux de la mixité sociale collège / lycée
    Le Cnesco propose un état des lieux inédit en France sur les mixités à l’école.
  • Une Conférence de comparaisons internationales :
    « Mixités sociale, scolaire et ethnoculturelle à l’école : quelles politiques pour la réussite de tous les élèves ? »
    Comment mesurer les ségrégations sociales à l’école ? Comment fabriquer des politiques publiques qui servent la mixité sociale ? Quels sont les effets de ces politiques sur les apprentissages des élèves, le climat scolaire et plus largement la cohésion scolaire et sociale ? #cci_mixités. Les 4 et 5 juin 2015 au lycée Jacques Decour (Paris 9ème) Voir ici 
 
 
 

Croiser des disciplines, partager des savoirs

Dans sa livraison du mois de mai (n° 521), les Cahiers Pédagogiques interrogent : les pratiques communes, croisées, mises en synergie et en résonance, aident-elles les élèves à entrer dans la complexité des savoirs scolaires et dans les différentes cultures à construire à l’école ? Ce dossier montre à travers différentes pratiques de dispositifs comment entrer dans l’interdisciplinarité sans sacrifier aucunement les disciplines. Présentation du n°

 
 
 

Quand ils refusent

Pour son numéro de juin (n° 223) Le Nouvel Éducateur propose un dossier sur le refus, avec en préambule cette citation de Célestin Freinet : « Lorsqu’ils nous résistent obstinément parce qu’ils croient avoir raison contre nos raisons et notre autorité ; lorsqu’ils défendent jusqu’à la colère et aux larmes, et sans respect, il est vrai, pour les formelles hiérarchies, ce qui est leur bien et leur liberté, nous baptisons leur courage outrecuidance et leurs revendications irrespectueuse inconvenance.

Peut-être bien que si vous les aidiez, vous, éducateurs, à affirmer leur personnalité comme vous voudriez leur enseigner l’orthographe et le calcul ; si vous les entrainiez à sauvegarder leur dignité avec la même science pédagogique que vous employez à les faire obéir ; si vous apportiez autant de soin à former l’homme qu’à dresser l’écolier, alors, nous aurions peut-être, demain, des générations qui sauraient se défendre contre les parleurs et les politiciens qui aujourd’hui nous mènent. » (Les dits de Mathieu, Delachaux et Niestlé,1967, p.164) Présentation du n°

 
 
 

Education artistique : Allumons les esprits !

« Allumons les esprits, c’est notre loi première » : est-ce le Poète ou l’Homme épris de l’idéal démocratique qui résonne en nos consciences en ce Printemps 2015 ? Dans le même temps où les Poètes nous appellent à l’éveil des consciences, ou à leur accélération, Najat Vallaud-Belkacem et Fleur Pellerin, Ministre de l’Education Nationale et Ministre de la Culture signent une feuille de route conjointe sur l’Education artistique et culturelle comme vecteur de transmission des valeurs de la République. L’art à l’école ne met-il pas au travail la peur de l’étrange et de l’étranger dans une relation distanciée, l’expérience esthétique ne transforme-t elle pas le regard sur le Monde et la façon de l’habiter avec nos frères en humanité ?
L’OCCE, par sa revue Animation & Education (n° 246, mai-juin), a convié des philosophes, artistes, pédagogues, universitaires, professionnels de la culture et de l’éducation à cette réflexion. Présentation du n°

 
 
 

Les concepts de la formation

« Du « concept », produit en recherche, à « l’outil » pour la compréhension des pratiques, de l’analyse du « sujet » praticien à celle de « l’objet » didactique, voila le type de circulation que l’ensemble des contributions réunies dans le n° 188 du Français Aujourd’hui aborde, constitutif du champ de la formation professionnelle des enseignants dans lequel formation didactique et recherche en didactique ne sont jamais très éloignées. » Présentation du n°.

Compréhension en lecture

Retrouvez les comptes-rendus de la journée d’étude de l’AFEF du 21 mars sur la compréhension en lecture. Lire la page des comptes-rendus.

 
 
 

 

Lire et s’affranchir

Tel est le thème du premier numéro de la revue Questions de classe(s) publié avec N’Autre école. Feuilleter et commander

 
 
 

 

Entrepreneurial

Dans ce dossier, TRACeS de ChanGements (n° 220) interroge les liens entre l’école et l’entreprise. Qu’est-ce que l’école a à y gagner dans ce rapprochement ou qu’a-t-elle à y perdre ? Histoire de ne pas nous laisser prendre à notre insu par des logiques entrepreneuriales tentaculaires, nous avons croisé les regards de praticiens, anthropologues, psychanalystes, sociologues et économistes… À côté du dossier, une analyse éclairante d’une criminologue sur la radicalisation des jeunes, une démarche en mathématiques et un épisode de la saga. Présentation du n°

 
 
 

 

L’émancipation au cœur de l’éducation

Carnets rouges, la revue du réseau école du PCF consacre sa dernière parution (n°3/ mai 2015) à l’émancipation. Mot valise autant que mot fantôme à la fois employé à tout va et, apparemment de manière contradictoire, très largement oublié de nombreuses déclarations sur l’éducation. Comment ne pas constater que loin d’être à l’émancipation individuelle et collective, l’heure est au fatalisme, aux renoncements « raisonnables », à une individualisation mortifère ou des replis  communautaristes qui tournent le dos à tout ce qui pourrait construire du commun ? Et cela sur fond de retour des déterminismes biologiques au nom de la science. L’émancipation  est  en  effet  porteuse  de  tous  les  dangers  pour  l’ordre établi. Et pourtant quelle est la mission de l’école, de la maternelle à l’université, si ce n’est d’engager tous les jeunes dans un processus jamais achevé, afin que cessent les assignations, qu’elles soient ethniques, sociales, genrées ou culturelles. C’est possible. L’émancipation ne s’accorde ni ne se décrète. C’est un combat, une conquête qui s’inscrit dans la conviction de la capacité de tous et de chacun à se transformer si les conditions en sont créées. Christine Passerieux (GFEN) signe l’article « À l’école maternelle : bienveillance pour les « faibles » ou conditions égalitaires de réussite ? ». Lire

 
 
 
 

Partager les responsabilités en éducation

Pour son premier numéro de l’année des Sciences de l’éducation — Pour l’Ère nouvelle traite du thème du partage des responsabilités en éducation. Au sommaire :

  • L’expérience éducative et la participation des acteurs — adultes, enfants et jeunes —
    dans le partage des responsabilités (Julie DELALANDE, Nathalie DUPONT et Laurence FILISETTI)
  • Formes et pratiques de conseils d’élèves : quelle(s) responsabilité(s) en jeu ? (Martine JANNER-RAIMONDI)
  • Un projet pédagogique différent pour une réelle réussite éducative ( Pierrick BERGERON)
  • Vécu scolaire et parcours d’anciens élèves de l’école nouvelle La Source : Une enquête réalisée par la méthode de l’histoire orale (Isabelle PAWLOTSKY)
  • L’enfant entre deux mondes : disqualification parentale et autonomisation scolaire (Pierre PÉRIER)
  • Face aux loisirs numériques des adolescents : l’école et la famille à l’épreuve (Anne BARRÈRE)

Présentation du n°

 
 
 


Idéologies et roman pour la jeunesse au XXIe siècle

Dans le domaine du livre de jeunesse, la conjonction entre idéologie, instruction publique et éducation s’inscrit au cœur des enjeux d’une littérature adressée et sous surveillance que l’auteur, l’éditeur, le médiateur ont toujours cherché à encadrer à des fins éducatives. C’est dans ce champ particulier que le 38ème numéro de Modernité se propose d’affronter la complexité d’une notion  » labile et fourbe « , d’après Bruno Blanckeman, pour en circonvenir les manifestations et les effets dans les entreprises romanesques de l’extrême contemporain. Les différents contributeurs sont conduits à se demander dans quelle mesure le roman contemporain pour la jeunesse met en œuvre une « poétique des valeurs » et s’il rend possible l’émergence de ces « fictions critiques » que Dominique Viart définit comme des textes où « le discours met en crise la pensée ». Les articles réunis ici interrogent dans les romans pour la jeunesse l’approche, souvent paradoxale, des grandes questions soulevées par les évolutions du monde contemporain. Au moment où l’actualité concernant l’école en France se cristallise à nouveau sur le sujet de l’enseignement de la morale, la réflexion s’attache notamment aux corpus romanesques prescrits par l’institution scolaire et à leur enseignement. Présentation du n°

 
 
 

Banlieue. Des quartiers et des jeunes

Sortis de terre à partir des années 50 pour loger les ouvriers et les classes moyennes d’une France en pleine industrialisation, les quartiers qu’on dit aujourd’hui prioritaires ont accueilli peu à peu les habitants venus d’ailleurs. Et quarante années de politique de la ville ne seront pas parvenues à en faire des quartiers comme les autres. Aujourd’hui, 5 millions d’habitants y vivent et concentrent toujours les difficultés sociales et économiques du pays. Plus pauvres, moins qualifiés, davantage touchés par le chômage, voire exclues de la sphère professionnelle pour les femmes, les jeunes réussissent moins à l’école, sont confrontés à de fortes discriminations à l’emploi mais aussi grandissent là, et ne sont pas tous délinquants. A travers ces quartiers, c’est toute la question de l’autre qui est interrogée. Le numéro 613 de L’école des parents propose de mieux comprendre et de s’interroger, sur les notes à l’école ou le marketing social, mais aussi de montrer qu’il existe toujours une place pour s’engager, créer, inventer. Présentation du n°

 
 
 

Livres

Henri Wallon réédité

Henri Wallon (1879-1962) qui fut président du GFEN, est le plus grand psychologue français et forme avec Sigmund Freud et Jean Piaget, le trio des psychologues les plus importants au sein de la culture européenne et mondiale. Cette nouvelle édition en 7 volumes comprend environ la moitié de son œuvre, ainsi que celle de son épouse et collaboratrice Germaine Wallon-Rousset (1893-1953).

  • Œuvres 1 : Délire de persécution, psychologie pathologique, principes de psychologue appliquée, les mécanismes de la mémoire — 1909, 1936, 1930, 1951
  • Les tomes 2, 3, 4, 5 et 6 publient 318 articles oubliés sur l’ensemble des champs de psychologie scientifiques.
    Œuvres 2 : 1903-1929
    Œuvres 3 : 1930-1937
    Œuvres 4 : 1938-1950
    Œuvres 5 : 1951-1956
    Œuvres 6 : 1957-1963

Edition réalisé par Emile Jalley et Philippe Wallon. L’Harmattan, avril 2015. Présentation du livre

 
 
 

Construire l’éducation populaire

Laurent Besse signe l’ouvrage Construire l’éducation populaire. Naissance d’une politique de jeunesse (1958-1970) dans le cadre du cinquantième anniversaire du FONJEP. Née dans les années soixante pour répondre aux besoins de la jeunesse issue du baby boom, la politique publique Jeunesse éducation populaire (JEP) se développe dans une collaboration conflictuelle entre pouvoirs publics et associations, sous la forme d’une cogestion qui se veut démocratique. C’est cette période structurante de l’histoire de l’éducation populaire que cet ouvrage propose d’explorer, entre 1958 et 1970. La documentation française, collection FONJEP, 2014. Prix : 13 euros. Présentation du livre

 
 
 

Detroit : pas d’accord pour crever. Une révolution urbaine

Dan Georgakas & Marvin Surkin, traduit de l’anglais par Laure Mistral

« Detroit, 1968. En dépit des belles intentions de la gauche libérale, les conditions de vie, de travail et d’éducation étaient si rudes pour les noirs que la Ligue des travailleurs noirs révolutionnaires trouva un public tout acquis. Celle qui s’était autoproclamée « l’arsenal de la démocratie » durant la Seconde Guerre mondiale était surnommée dans les journaux « Murder City, USA ». Créée par des ouvriers noirs de l’industrie automobile, elle a réuni dans la lutte noirs et blancs, ouvriers et intellectuels, hommes et femmes. Son ancrage à Detroit, incarnation par excellence de la faillite du capitalisme industriel et de l’abandon de toute une population par les élites politiques et économiques, en fait un exemple unique d’expérience de résistance syndicale, politique et culturelle. La Ligue est « l’expression la plus marquante de la pensée noire d’extrême gauche et de l’activisme des années 1960 ». Devenu un classique aux États-Unis, ce livre est le premier à paraître sur ce sujet en français. Dan Georgakas est écrivain, historien et militant, spécialiste de l’histoire orale et du mouvement ouvrier américains. Spécialiste des politiques urbaines, Marvin Surkin a fait partie de la Ligue des travailleurs noirs révolutionnaires.
Agone, 366 pages 24 €  Présentation du livre

 
 
 

Aux limites de l’humain

Sous la direction de Armand Touati

Les avancées scientifiques, la globalisation et l’envahissement de la « marchandisation » imposent une interrogation quant à la définition des processus d’humanisation. Les fondements d’un questionnement sur l’homme s’appuient sur un nouveau regard anthropologique prenant en compte les barbaries passées et actuelles. Préserver l’humain dans l’homme, ce défi incertain, c’est soutenir un « humanisme complexe » pour notre temps. L’Harmattan, coll. « Cultures en mouvement », 21 e, 192 p., avril 2015 Présentation du livre

 
 
 

Généticien, pourquoi pas ?

Michel Sicard

Quel biologiste sérieux pourrait de nos jours remettre en cause les acquis de la biologie moléculaire et de l’ADN ? Peut-on imaginer qu’il n’en fut pas toujours ainsi et qu’il a fallu à une poignée de chercheurs et d’universitaires livrer un combat pour réussir à imposer ces concepts, dans les années 1960-1970 ?
C’est le récit de cette lutte victorieuse que nous livre Michel Sicard qui a participé à cette extraordinaire aventure et a dirigé pendant plus de 30 ans l’enseignement et la recherche génétique à Toulouse. L’Harmattan, 16,5 €, 142 p., avril 2015. Présentation du livre 

 
 

La mixité sociale à l’école, de Choukri Ben Ayed

Tensions, enjeux, perspectives

 

Choukri BEN AYED

Armand Colin avril 2015, 224 p., 22,50 €

Choukri Ben Ayed poursuit son travail sur les inégalités et interroge une mixité sociale présente dans nombre de discours sur l’école tout en demeurant une catégorie floue.
Dans cet  ouvrage il analyse les différentes conceptions qui s’opposent, interroge les catégories convoquées (sociales, ethniques, culturelles, économiques…) et montre qu’elles impliquent des choix qui ont des incidences concrètes sur les parcours scolaires, en particulier des enfants des classes populaires : plus s’affirment des intentions en matière de mixité et plus se creusent les écarts ségrégatifs.

Le premier chapitre est un rappel historique, tout à fait nécessaire en cette période dite de refondation, des choix de l’école des choix de l’école de la république à sa création : une école inégalitaire, reposant sur des principes méritocratiques qui perdurent. Rappel historique, poursuivi dans deux chapitres consacrés aux politiques menées en terme de carte scolaire, avec en particulier un développement très explicite des conséquences de la politique menée par Sarkozy. Politique qui a conduit à l’accroissement des ségrégations scolaires et jusqu’à une remise en cause de la sectorisation, dont on mesure bien les effets : autonomie des établissements, concurrence entre eux, place du privé, recul d’une politique nationale qui renvoie les responsabilités aux administratifs locaux. Par ailleurs Choukri Ben Ayed montre comment la généralisation du système informatique Affelnet, qui permet pour les élèves et parents les plus avertis de faire leur marché dans la recherche de l’établissement le mieux côté dans la grille concurrentielle de l’offre, rajoutant de la ségrégation là où elle est de plus en plus criante.

Choukri Ben Ayed ne s’arrête pas à une analyse aussi fine soit-elle de l’état des lieux. Il apporte des outils conceptuels pour définir la notion de mixité sociale, des outils de mesure pour comprendre les écarts entre discours et réalité. Il fait également des propositions pour sortir d’une situation où se conjuguent hiérarchisation et méritocratie, alors que la mixité est particulièrement faible en France : redonner place à l’état tout en pensant les articulations entre national et local, limitation de la concurrence entre établissements, traitement de la question de l’école privée…

En fin d’ouvrage il développe l’action du Conseil général du Val de Marne qui a fait de l’éducation une priorité sur la base du « tous capables » inscrit dans le projet éducatif départemental.

Il n’y a donc pas de fatalité, y compris en matière de mixité sociale à l’école

Christine PASSERIEUX
31/05/2015

 

« Tous les enfants ne peuvent pas réussir à l’école ». Et pourquoi pas ?

Grand débat organisé par ATD-Quart Monde dans le cadre des Rencontres 2015 « STOP aux idées reçues sur les pauvres »

« Tous les enfants ne peuvent pas réussir à l’école ». Et pourquoi pas ?

Samedi 30 mai 2015 –  nouveau théâtre de Montreuil

Salle comble samedi 30 mai au nouveau théâtre de Montreuil, près de 350 personnes assistent et participent au débat organisé par ATD-Quart-monde, avec Marie-Aleth Grard, vice-présidente d’ATD et rapporteure du rapport du CESE «Pour une école de la réussite pour tous», Jean-Paul Delahaye, inspecteur général qui a remis le récent rapport «Grande pauvreté et réussite scolaire» à la Ministre, Agnès Van Zanten, sociologue spécialiste de la question des inégalités scolaires, et Véronique Bavière, directrice d’école à la Goutte d’Or à Paris (18ème) en REP+. Philippe Watrelot, président des CRAP-Cahiers pédagogiques, modérait la table ronde et le débat avec la salle. La Ministre, dont la venue était annoncée, semblait finalement être retenue par d’autres engagements peut-être moins risqués (des militants arboraient calmement quelques banderoles contre la réforme du collège devant le théâtre, et certains spectateurs comptaient bien poser quelques questions à la ministre…).

Pour citer le compte-rendu de Véronique Soulé dans le café pédagogique : « Chacun à leur manière, les participants ont appelé à agir face à un système qui reproduit, voire aggrave les inégalités ».
Des témoins prennent la parole depuis la salle avant la table ronde pour donner le ton du débat : on se préoccupe de ce que vivent les gens, évitant ainsi les préconisations hors-sol. Trois parents témoignent de leur rapport compliqué avec l?école et les équipes éducatives : une situation de harcèlement non prise en charge, des orientations subies en SEGPA avec une enquête sociale douloureuse, la demande d’espaces pour les parents au sein des établissements. Les enseignants ne sont pas en reste et Delphine témoigne : «J’aime mon métier mais depuis quelques années je n’aime plus mon travail». Enfin, Guillaume prend la parole au nom de l’association «Hors la rue» pour dénoncer la situation des enfants des bidonvilles pour lesquels l’obligation de scolarisation n’est pas respectée.

En ouverture du débat, Philippe Watrelot cite un extrait de la Lettre à une maîtresse d’école, par les enfants de Barbiana (1) .

Agnès Van Zanten prend ensuite la parole pour dénoncer le cumul des inégalités, dans l’espace (la concentration des personnes en difficulté dans les établissements) et dans le temps (cumul des solutions qui produisent en réalité des effets négatifs). La sociologue prend pour exemple l’algorithme qui régit l’affectation au lycée des collégiens parisiens (logiciel Affelnet) : cet algorithme donne la priorité du choix aux élèves ayant de bons résultats scolaires. On observe ainsi une polarisation des publics et des niveaux scolaires, et les enseignants ont alors tendance à s’adapter aux niveaux supposés des élèves. Agnès Van Zanten dénonce également les dispositifs parés de bonnes intentions qui deviennent souvent des voies de relégation avec peu de passerelles pour en sortir. Elle remarque que les mêmes mécanismes régissent les carrières de certains élèves dans les parcours d’excellence.
Jean-Paul Delahaye reprend les principales lignes de son rapport avec son langage franc : «Les dysfonctionnements ne nuisent pas à tout le monde (…), la moitié de nos élèves – souvent de milieux favorisés – vont très bien (…), tandis que 30% de nos élèves déjà en très grande difficulté voient leurs difficultés s’accroître». L’inspecteur rappelle que plus de 80% des élèves de SEGPA viennent de milieu défavorisés, dénonçant au passage l’enquête sociale requise pour orienter les élèves en SEGPA (ce volet social n’existant pas pour les orientations en classes bi-langues). La Ministre semble s’être engagée à supprimer rapidement ce volet social pour l’orientation en SEGPA. Jean-Paul Delahaye est catégorique : 1,2 millions d’enfants vivent dans des familles pauvres ou très pauvres en France, et le système éducatif doit être entièrement réorienté vers ces élèves qui connaissent des difficultés à l’école. Or, entre 2002 et 2012, des économies ont été faites sur le dos des pauvres : les aides sociales ont été divisées par deux. L’inspecteur demande au gouvernement actuel de revenir au moins aux fonds sociaux de 2001, et nous sommes encore loin de cet objectif pourtant pragmatique.
Mais il rappelle avec force que la réussite scolaire de tous les enfants passe par un questionnement avant tout pédagogique.
Marie-Aleth Grard reprend quant à elle ses conclusions du rapport du CESE pour lequel elle est allée rencontrer des acteurs de terrain : «Oui, il existe des écoles où la réussite de tous est possible, où les enseignants se donnent pour ne pas laisser d’enfants sur le bord de la route et où ils travaillent ensemble». La vice-présidente d’ATD insiste d’emblée sur la nécessité d’arrêter  l’orientation en CLIS des élèves de milieux populaires dès la maternelle. Elle prône les bienfaits de la mixité sociale et scolaire, insistant sur la nécessité de convaincre tous les parents que la réussite des plus pauvres est l’affaire de tous, déclenchant à la fois l’ovation de la salle et l’ire d’un spectateur lorsqu’elle semble limiter la transformation de l’école à la formation d’une élite de qualité : «former une élite, on sait faire, mais si on veut une élite de qualité, elle doit connaître d?autres milieux sociaux et ne pas rester entre soi». Le rapport du CESE insiste sur des pédagogies qui font réussir tous les élèves : les pédagogies de la coopération, les pédagogies qui rendent visibles les enjeux des apprentissages, le travail d’équipe. Marie-Aleth Grard réclame une gouvernance exigeante et bienveillante, notamment en ce qui concerne la reconnaissance du travail des enseignants. Elle parle enfin des enseignants qui pensent que tous les élèves sont capables de réussir, un beau clin d’oeil au slogan du GFEN.
Enfin, Véronique Bavière, directrice d’école, témoigne du travail d’analyse et de partage de pratiques mené en équipe dans son école élémentaire. Elle s’appuie sur son expérience pour affirmer que le fait que tous les élèves entrent dans les apprentissages profite à tous.
Le débat se poursuit par une mise en activité de tous les participants de la salle : ils doivent se concerter par groupe de 5 ou 6 pour écrire sur une feuille verte ce qui leur semble être un levier pour la réussite de tous, sur une feuille rouge ce qui leur semble être un frein.

Pendant que les participants de la table ronde « dépouillent » et synthétisent ces réflexions, les élèves de l’école Oran (donc Véronique Bavière est la directrice) nous proposent un court spectacle : ces élèves participent à un atelier d’écriture et de chant grâce à l’association Les serruriers magiques implantée dans le quartier de la Goutte d’or à Paris. Reprenons les mots justes du compte-rendu du site d’ATD-Quart Monde : « En T-shirts rouges, jaunes, bleus, verts, roses, ils [chantent et dansent « Je veux apprendre à respirer sous l’eau, ouvrir mon coeur, écrire des mots », et] dépeignent avec humour et émotion leur désir d’apprendre, leurs efforts, leurs qualités et leurs défauts. Le public est conquis : standing ovation pour les Serruriers magiques du quartier de la Goutte d’or. »

La synthèse des réflexions de la salle est très riche. Parmi les freins, Philippe Watrelot a relevé pêle-mêle l’évaluation, la stigmatisation, le chacun pour soi, l’autonomie sans valeurs partagées, les classes et les programmes trop chargés, le mal logement, les moyens, l’intériorisation du manque d’ambition. A l’inverse, des leviers pédagogiques peuvent participer à la réussite de tous les élèves : la coopération, l’autonomie avec des valeurs partagées, la prise en compte des difficultés, l’estime de soi, le partenariat et la valorisation des parents, la valorisation des filières technologiques, la formation des enseignants contre la méconnaissance sociologique et pour des pédagogies coopératives. Et des leviers évidemment politiques : la mixité dans les établissements et les classes et la mixité urbaine, la création de postes et la baisse des effectifs, la refonte de la politique d’éducation prioritaire.
Parmi les interpellations de la salle, celle de Véronique Decker, directrice d’école à Bobigny, à propos de « ses élèves du 115 » (2), a été particulièrement remarquée : « comment peuvent-ils travailler si on les envoie deux jours dormir à Noisy-le-Grand, puis deux jours ailleurs ?». Des parents issus de la grande pauvreté, militants d’ATD-Quart Monde, livrent également à l’auditoire leurs rapports douloureux à l’école, où parfois ils ont même peur d’entrer.
Un dernier tour de table à la tribune conclut le débat. Agnès Van Zanten assène que «la mixité sociale n’est pas un projet arithmétique», elle est liée à des pratiques pédagogiques et à des politiques sociales. Véronique Bavière nous secoue : «Apprendre est un droit. Quand un enfant est en échec, on peut penser que la loi n’est pas respectée». Jean-Paul Delahaye exhorte les parents de milieux populaires à se battre car le système ne bougera pas pour eux : «La mixité sociale et scolaire ne tombera pas toute crue», a-t-il prévenu. «Il va falloir vous battre, d’autant qu’il y a des projets de retour en arrière», faisant allusion au projet affiché de la droite de remplacer le collège unique par un collège diversifié en orientant plus tôt les élèves . Marie-Aleth Grard conclut en ajoutant aussitôt que les parents et les élèves de milieux défavorisés n’ont pas accès aux politiques et aux médias, c’est à nous, enseignants, militants, universitaires, de nous ranger à leurs côtés pour faire entendre leur voix et transformer le système à leur avantage.
Claire Benveniste

(1) Un autre extrait des Entants du Barbiana résonne avec les parti-pris et les valeurs du GFEN :« Vous ne pouvez plus vous retrancher derrière la théorie raciste des aptitudes. Tous les gosses sont aptes à faire leur quatrième et tous sont aptes à toutes les matières. Il est facile de dire à un garçon : « Tu n’es pas fait pour cette matière. » Le garçon accepte parce qu’il est aussi paresseux que le maître d’école. Mais il comprend aussi que le maître lui enlève son égalité. »
(2) On peut lire à ce sujet ce court article de Véronique Decker.