Frapper les pauvres, un roman de Jean-Paul Delahaye 27 août 2025 Valérie Pinton Présentation éditeur : Ancien numéro deux de l’Éducation nationale de 2012 à 2014, Inspecteur général de l’Éducation nationale honoraire, Jean-Paul Delahaye n’y va pas de main morte dans ce premier roman.Resté fidèle à ses convictions égalitaires, républicaines et laïques, cet enfant de pauvres, (émouvant récit relaté dans un précédent livre “Exception consolante”) utilise cette fois la forme romanesque pour décrire une société et un système éducatif qui demeurent profondément injustes. Dylan et Brandon, deux jeunes lycéens de banlieue sont scolarisés à Clovis, un grand lycée parisien. Ils sont hébergés à l’internat d’excellence de cet établissement. Le contraste entre les conditions dont ils bénéficient dans leurs études à Paris et celles de leurs copains du lycée professionnel Croizat à Clichy-sous-Bois devient très vite insupportable.Sur fond de pauvreté, de précarité, de suppressions d’heures d’enseignement et de professeurs non remplacés, les élèves du lycée professionnel, conduits par Elsa, l’amie de Dylan, imaginent une façon originale de manifester leur révolte.Aidés par des enseignants et des parents, Elsa, Dylan et Brandon organisent une expédition dans les locaux du lycée Clovis pour porter une revendication qui leur semble normale : avoir les mêmes droits que ceux accordés à la jeunesse des milieux favorisés.Ce roman d’un combat, conduit par des jeunes des milieux populaires contre les injustices subies dans leur quotidien familial et scolaire, se construit autour de leur cahier de doléances qu’ils nomment “Brèves d’en dessous”. Éditions de la Librairie du Labyrinthe, 20 août 2025, 224 pages 18 €https://www.librairiedulabyrinthe.fr/livre/frapper-les-pauvres/
Philosophie – pratiques du secteur Philo (2025) 28 mai 2025 Valérie Pinton 1. Colloque Deux formes de débat oral en classe, le colloque et le procès – Nicole Grataloup Comment faire débattre les élèves en classe ? Nous savons tous que les élèves ont, pour la plupart, une grande avidité pour le débat, la discussion, et on pourrait même dire que, à leur entrée en Terminale, l’idée qu’ils se font de la philosophie est que c’est une matière où on peut « s’exprimer et refaire le monde ». Mais échanger, discuter, débattre est-ce synonymes ? Cet article présente ici deux formes de débat oral qui ont été souvent expérimentées en classe et dans les stages du GFEN : le « colloque des philosophes » et le « procès ». accéder au texte Un colloque : « Qu’est-ce que la philosophie ? » – Colette Fouilloud « Qu’est-ce que la philosophie ? », question que tous les élèves posent pour peu qu’on leur en donne l’occasion en début d’année. Colette Fouillod propose ici une démarche : « le colloque des philosophes » sollicitant d’emblée l’activité des élèves afin de comprendre la nature et la (les) fonction(s) de la philosophie. accéder au texte 2. Procès Le procès de Galilée – Geneviève Guilpain et Claude Billard La démarche du procès de Galilée a été construite pour des étudiants se destinant au métier d’enseignant (formation initiale) et expérimentée avec eux. Le premier moment de cette contribution à deux voix en présente les enjeux ainsi que le déroulement. Le second en illustre une application en classe de terminale scientifique dans le cadre d’un cours interdisciplinaire (philosophie, mathématiques et sciences physique). accéder au texte Le procès Brancusi – Alexis Avril Sur quels critères s’appuyer pour qualifier un objet d’œuvre d’art ? La démarche proposée part d’une situation réelle lorsqu’en 1925, la sculpture de Brancusi L’oiseau dans l’espace s’est vue refusé le statut d’œuvre d’art par les services douaniers. Après un jeu de rôle permettant de revivre cette situation et affiner les critères retenus selon les acteurs de cette situation, les élèves sont invités à rejouer le procès Brancusi (1926) pour interroger le statut de l’artiste, de ses œuvres dans une société où les idées dominantes freinent les pratiques innovantes. accéder au texte 3. Séminaire Vers une nouvelle forme de démarche, le séminaire – Lila Echard Pour compléter le travail de réflexion permis par la démarche « colloque », Lila Echard propose une démarche complémentaire, celle du séminaire. Autant au colloque se rassemblent des personnes qui arrivent avec des connaissances et des positions fort différentes, même si une question les rassemble, autant au séminaire, se rassemblent des personnes qui viennent avec un intérêt ou un savoir commun, non pour s’affronter mais pour se compléter dans la mesure du possible. Bref, c’est le lieu où on cherche ensemble et où on tâtonne à plusieurs. accéder au texte 4 – L’écriture en philosophie La question de l’écriture en philosophie – Nicole Grataloup Plutôt que de penser les difficultés d’écriture des élèves en philosophie en termes de maîtrise de la langue, Nicole Grataloup propose de les penser en termes de rapport à la langue. Il s’agit pour les élèves de sortir d’une conception utilitariste à la langue, se constituer une réserve de mots, les faire fructifier en les utilisant dans différentes situations afin d’exercer leur pensée et parvenir à une réflexion philosophique. Écrire en philosophie, c’est entrer dans un processus d’intertextualité confronter écriture à écriture, pensée à pensée, argumenter en s’appropriant le vocabulaire adapté. Cela s’acquiert par différentes expériences individuelles et collectives dans le cadre de situations proposées dans cet article. accéder au texte Les aventures de la pensée dans l’écriture – Nicole Grataloup Que fait l’élève lorsqu’il écrit une dissertation en philosophie interroge Nicole Grataloup ? Elle rend compte ici d’une expérience menée en classe de terminale littéraire autour de la « méthode » de la dissertation en philosophie en instaurant « de manière aussi systématique que possible et sur toute l’année, une réflexion métadiscursive et méthodologique sur le travail de dissertation. » Après avoir posé les limites de l’exercice, l’autrice analyse les données récoltées : avoir des idées ou problématiser ? , la place du lecteur, la place des auteurs. accéder au texte 5. Lecture Une démarche de lecture collective : le défi – Julien Cueille Comment réussir à faire lire les élèves, comment surtout leur en donner le goût, et insuffler un peu de vie et de joie dans ces séances de lecture des œuvres suivies que les élèves subissent le plus souvent avec résignation ? Partant du constat que les élèves ont beaucoup de mal à lire et comprendre les textes proposés, Julien met en place une démarche basée sur la lecture en petits groupes d’un texte, l’objectif étant d’en lister les interprétations, de poser les interrogations relatives aux concepts abordés, de préparer des confrontations de points de vue à l’aide d’affiches illustrant le cheminement de pensée. accéder au texte Le colloque Descartes – Hélène Degoy Le colloque est une démarche développée par le secteur philo pour permettre aux élèves d’apprendre à philosopher. Ici l’objectif est de s’appuyer sur cette démarche pour faire relire des textes classiques sur un temps suffisamment long afin de préparer une argumentation. Deux expériences en classe décrites et analysées. accéder au texte 6. Étude de cas ou construction d’un concept à partir de situations concrètes L’île des religions – Cécile Victorri La laïcité : quoi ? pourquoi ? comment ? La laïcité, un thème récurrent et clivant qu’on ne sait bien souvent comment aborder avec les élèves et leurs familles, entre collègues, avec l’administration des établissements. La démarche décrite ici vise à clarifier la notion de laïcité et revenir sur ce qui a pu lui donner naissance d’une part, à donner les moyens de comprendre les débats actuels autour de ce concept d’autre part. accéder au texte La désobéissance civile – Jean-Charles Royer L’article décrit comment une démarche conçue au sein du secteur philo pour travailler le concept de « désobéissance civile » se transforme au fil des publics qu’elle rencontre tant il faut adapter les objectifs initiaux au public auquel on s’adresse : multiplicité des textes abordés ou focalisation sur un texte fort permettant la confrontation de points de vue ? Travail long sur un cas de désobéissance civile ou retour réflexif sur plusieurs cas après avoir cerner le concept ? Le travail sur le métier décrit dans cet article montre qu’il n’a de sens que lorsqu’on est concepteur de ses pratiques. accéder au texte
Pour Salgado 28 mai 2025 Valérie Pinton Sebastião Salgado est décédé le 23 mai 2025. Pascal Diard l’avait invité à intervenir dans sa classe en 2001. Sebastião Salgado fait partie de ces « célébrités » qui ne font pas leur star ! La preuve ? Sa célérité à répondre à un projet d’élèves de 4ème à Saint-Denis ; sa gentillesse lors de notre rencontre au collège Henri Barbusse et sa disponibilité à répondre à leurs questions ; sa générosité à nous offrir des photos format affiche pour continuer à penser les phénomènes d’exode dans le monde au XXème siècle[1]. Je l’ai dit à maintes reprises mais ne l’ai encore jamais écrit : c’est grâce à mes élèves du 93 que j’ai pu rencontrer, en tant que « petit prof de banlieue », des personnalités importantes, voire majeures, pour comprendre notre monde : Albert Jacquard, généticien, à propos de l’intelligence, des résistant.es et des déporté.es pour témoigner des années 40, Yves Lacoste géographe auteur de « La géographie ça sert d’abord à faire la guerre », quatre dignitaires religieux acceptant de débattre avec une classe de 5ème, Arsène Tchakarian du groupe FTP-MOI Manouchian puis, après son décès, Robert Guédiguian le cinéaste qui a mis en scène son histoire dans « L’armée du crime », Béatrice Giblin fondatrice de la revue « Hérodote » et des géographes de Paris VIII, Alain Serres fondateur des éditions « Rue du monde », … Et donc, en 2002, Salgado. Cependant, je dois ajouter que ces personnalités se sont déplacées en Seine-Saint-Denis car elles étaient curieuses – comme des élèves ! Comme mes élèves !! Or, cette curiosité a été nourrie par les projets que nous construisions en classe, les élèves et moi, autour d’un moteur de recherche non-artificiel, à têtes multiples : l’envie de savoir, le besoin de chercher donc d’apprendre, le plaisir de savourer une certaine prise de conscience devant la complexité du monde. Pour mettre en route ce moteur de recherche, m’ont été d’une grande aide, et ma militance au sein du GFEN, et mes luttes quotidiennes pour ouvrir, avec et pour mes élèves, l’histoire à de possibles transformations progressistes, à rebours de toute forme de sclérose politique et de régression sociale. Monsieur Salgado, je n’aurai de cesse, de mon vivant, de vous remercier pour votre présence lumineuse, généreuse et combative, en cette année 2002, face à des élèves avides de comprendre alors les exodes de notre histoire humaine ! Pascal DIARD [1] Lire mon article qui fait référence à cette rencontre dans Dialogue n° 104/105, mai 2002 : Avec Salgado, une rencontre entre histoire et poésie. Des jeunes gens fuient le sud du Soudan pour éviter l’enrôlement dans les forces armées. Ecole gérée par les Nations Unies au camp de Kakuma. Nord du Kenya. 1993 Zone de distribution de nourriture située à plusieurs kilomètres du camp de réfugiés rwandais de Kikumba. Goma, Zaïre. 1994 Nahr el-Bared, camp de réfugiés palestiniens. Région de Tripoli, nord du Liban. 1998 Les mines à ciel ouvert ont endommagé de vastes étendues de terres cultivables et de forêts. Illégalement, les paysans ramassent le charbon de leurs anciennes terres pour le vendre. Etat de Bihar, Inde. 1997
Enfance, culture, musique & pédagogie s’entretient avec Pascal Diard 31 mars 2025 Valérie Pinton Le site Enfance, culture, musique & pédagogie consacre son 11ème numéro (janvier 2025) aux Pédagogies actives. Voir la vidéo de l’entretien de Cristina Agosti-Gherban avec Pascal Diard Retrouvez également les entretiens menés avec : Philippe MeirieuCatherine Peyrot (Pikler Loczy-France)Marie-Ève Collard Thivillier et Catherine Cortesi Mazurie, (Éduc’ Freinet)Christophe Moullé et Jonathan Levy (association française Janusz Korczak) Isabelle Girard (L’école Decroly)Jean-Baptiste Clerico (CEMEA France)
Nouveaux programmes de cycles 1 et 2, l’entêtement d’un ministère déconnecté de la réalité 28 mars 2025 Valérie Pinton Tribune signée par : FSU-SNUipp, SE Unsa, CFDT EFRP, CGT Educ’Action, SUD Éducation, AGEEM, ANCP, AFEF, APMEP, ICEM, GFEN Publiée dans le Café Pédagogique le 12 mars 2025 Des programmes au service des élèves, vraiment ? Le 5 décembre 2023, jour des résultats des évaluations PISA, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, faisait des annonces à grand renfort de communication sur ce qu’il appelle alors le « Choc des savoirs », présenté comme le seul outil pour « relever le niveau des élèves ». Pour le premier degré, ces annonces concernaient une modification en profondeur des programmes de français et de mathématiques. Elles témoignent une nouvelle fois de la volonté ministérielle de tout axer sur les seuls « fondamentaux », jugés comme la pierre angulaire de tous les apprentissages. Après un semblant de concertation, le Conseil Supérieur des Programmes a produit des contenus pour le cycle 1 et 2 en lien avec la feuille de route du ministère, mais pas avec l’ensemble des travaux de la recherche. Ces programmes beaucoup plus détaillés et donc beaucoup plus contraignants sont parus malgré un vote quasiment unanime en contre du Conseil Supérieur de l’Éducation. Selon nous, ils déroulent une conception mécaniste des apprentissages avec des objectifs à atteindre fixés à chaque âge, comme si tous les enfants apprenaient à parler, à lire, à écrire, à compter ou à résoudre des problèmes au même moment. La diversité des rythmes d’apprentissage des enfants est niée, ainsi que les recherches en la matière. Ces programmes partent du principe que ce qui est enseigné est immédiatement compris, appris et retenu par les élèves. Or, l’enseignement est bien plus complexe. Maitriser des compétences demande du temps et des méthodes diverses et adaptées selon les élèves. Un grand nombre d’enfants, notamment les plus fragiles, se retrouveront en difficulté dès le plus jeune âge car ils ne correspondent pas à l’élève type théorique pris comme norme universelle. Alors que l’inclusion scolaire et la prise en compte des élèves à besoins particuliers font partie des enjeux de l’École d’aujourd’hui, ces programmes les ignorent complètement. Un ministère qui n’écoute pas les personnels Anne Genetet a poursuivi cette politique avec l’acte 2 du « Choc des savoirs » qui, sous prétexte de réduire les inégalités, n’en produira que davantage. Les programmes de cycle 3 sont à l’écriture et entreront également en vigueur en septembre 2025. Au vu des premiers échanges avec la Dgesco, force est de constater qu’ils s’inscrivent dans la même logique. Une logique à l’opposé des programmes de 2015 qui avaient été conçus avec la coopération des enseignantes et enseignants au travers d’une réelle concertation, mais également avec l’ensemble de la recherche en sciences de l’éducation et en didactique. Des programmes ambitieux, fondés sur un consensus académique avec des repères de progressivité au sein de chaque cycle, à la main des équipes pédagogiques. Il est plus que dommageable qu’ils aient été remis en cause dès 2017 par le ministre Jean-Michel Blanquer car l’École, pour se transformer, a besoin d’un temps long qui n’est pas celui du politique. Alors que l’École traverse une crise structurelle et fait face à un effondrement du recrutement, ces changements incessants de programmes ne répondent pas aux enjeux et sont source d’épuisement pour les professionnel·les qui se retrouvent déstabilisé·es par des ordres et des contre ordres qui font perdre le sens du métier. Les évaluations des différentes mesures mises en œuvre depuis 2017 montrent clairement leur inefficacité comme vient de le montrer la DEPP. Ces programmes sont de la même veine et ne vont en rien permettre la réussite des élèves. Une professionnalité niée En visant principalement l’objectif d’améliorer les « scores » des jeunes élèves lors des évaluations nationales et internationales, les nouveaux programmes brident à la fois les choix didactiques et pédagogiques des équipes enseignantes, nient leur expertise et transforment les professeur·es des écoles en de simples exécutant·es de programmes livrés « clés en main ». Les équipes de formateurs et formatrices se retrouvent dans l’obligation de les mettre en œuvre, tout comme les professeur·es des écoles, alors qu’elles savent que ces programmes ne tiennent pas compte du réel et sont impossibles à mettre en œuvre sans exclure une majorité d’élèves. Actuellement dans les départements, les plans de formations engagés depuis la rentrée sont modifiés et adaptés (une nouvelle fois en urgence) en fonction de l’agenda ministériel. Tout, sur le fond comme la forme, semble réuni par le ministère pour que l’adhésion de la profession soit la plus faible possible. Or ce qui est certain, c’est qu’une politique éducative qui n’est pas approuvée par le terrain a peu de chance d’avoir des effets bénéfiques pour l’amélioration globale d’un système éducatif qui reste profondément marqué par les inégalités scolaires. A l’opposé de ce qui est proposé actuellement, une formation initiale repensée s’inscrivant dans la réalité des classes et des élèves est nécessaire. Pour tâcher de résorber les inégalités, l’École n’a pas besoin de nouveaux programmes, mais d’une diminution du nombre d’élèves par classe, ce qui passe par un recrutement de professeur·es des écoles, à rebours des suppressions de postes annoncées pour la rentrée 2025.
Démocratiser l’accès au savoir, conférence de Jacques Bernardin 11 mars 2025 Valérie Pinton Lors de la journée d’étude « Egalité des chances » de l’Académie de Montpellier – mars 2025. Conférence de Jacques Bernardin, Docteur en Sciences de l’Éducation et Président du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN), Durée : 01:33:41A voir sur PodEduc
Livres, articles, podcasts, tribunes… 17 février 2025 Jacqueline Bonnard Julien CUEILLE « Je comprends rien » Pourquoi les ados résistent-ils aux apprentissages ? Eres, 2024 VoirLa santé mentale des adolescents est au plus bas aujourd’hui, l’anxiété les paralyse et serait à l’origine de blocage dans leurs apprentissages. Un professeur de philo décrypte les mécanismes de ces résistances. Mangas, sagas, séries, les nouveaux mythes adolescents. Devenir soi-même par la fiction, Eres, 2022, 312 p. VoirLa culture des adolescents amateurs de mangas et autres sagas, de séries Netflix ou encore de jeux vidéo en réseaux décontenance parfois les générations précédentes. Un professeur de philosophie curieux de ces nouvelles pratiques a réalisé une enquête approfondie auprès de soixante adolescents, afin de comprendre comment ils utilisent ces récits pour se construire. La classe à l’épreuve du distanciel. Enquête sur le lycée numériqueL’Harmattan, Logiques sociales, 2021 VoirLes confinements successifs auront été une épreuve de vérité : que serait un enseignement… sans école ? Cette école entièrement ou partiellement à distance nous aura permis de nous interroger sur ce que veut dire « faire classe ». Or a-t-on pris la peine d’écouter les acteurs et actrices de terrain ? Ce livre relate une enquête menée, entre 2020 et 2021, auprès de nombreux professeurs et élèves de lycée. Il réserve bien des surprises : notamment sur leur perception du « distanciel ». Les élèves sont-ils convaincus par le e-learning ? Le numérique améliore-t-il réellement les apprentissages ? L’auteur, en confrontant ces résultats avec des discours d’« experts » nous invite à nous questionner :« révolution numérique » et « révolution pédagogique » vont-elles nécessairement de pair ? Un prof s’interroge : « Jusqu’où supportons-nous de laisser parler les élèves ? » L’Obs, 19 octobre 2020, LireTRIBUNE. Professeur de philosophie à Montauban, Julien Cueille raconte à « l’Obs » comment il met en place dans sa classe des débats sur les sujets les plus délicats, y compris religieux. Exercice périlleux. Moi, prof confiné (3) : « Le Covid-19 ne doit pas être le cheval de Troie d’une école numérique désincarnée » LirePropos recueillis par Gurvan Le Guellec, L’Obs, 13 avril 2020Pour Julien Cueille, professeur de philosophie en lycée, les solutions numériques développées pendant le confinement devraient être davantage questionnées. Pérenniser leur utilisation pourrait creuser encore plus les inégalités. Jacques BERNARDIN Quelle conception du savoir ? in Carnets rouges n° 33 « Que fait l’économie de la connaissance aux savoirs ? » janvier 2025 bientôt en ligne Entretien de Jacques Bernardin in Carnets rouges n° 31 « Fondamentaux ou fondements ? Former à exécuter ou à concevoir ? » mai 2024 lire De la maison à l’école, en quête d’autonomie in Traces n° 265 « Autonomie, tire ton plan »? mars-avril 2024 en savoir plus L’élève pensant est un chercheur, FNAME, Retz, 2021Contribution de Jacques Bernardin « Les dispositifs d’accompagnement au fil du temps : comment l’élève est-il pensé ? » en savoir plus Un rôle de tiers médiateur – in Dossier « RASED, plus que jamais » de Fenêtres sur cours n°467, juillet 2020 Quel sens des savoirs ? in Animation & Education, n° 265-266, juillet-octobre 2018Atelier présenté à l’Université d’Automne de l’OCCE 2017. A propos des fondamentaux, in Carnets rouges n° 12 : Des fondamentaux pour quelle école ? , janvier 2018 (pp. 21-23) accéder au texte Créer les conditions pour des élèves « ‘tous capables« in dossier « Inégalités scolaires : une question prioritaire » Pour – FSU n° 198, février-mars 2017 Entretien dans le Dossier « Enseignement explicite : une clé pour la réussite de tous » Fenêtres sur cours, n° 432, 23 janvier 2017 Dominique PIVETEAUD Ecrire en coopérant pour mettre en mots le monde in Animation & Education n° 300 « Ecrire et lire en coopération » mai-juin 2024 (pp 16-17) lire Laurent CARCELES Podcast « Des voix pour adapter mon enseignement : hétérogénéités » – Animé par Laurent Carceles et Anne Giral, produit par l’Académie de Créteil. Ecouter Florie CRISTOFOLI-COULON En REP ou ailleurs, impossible d’enseigner sans liberté pédagogique ! Animation & Education n° 298 « Liberté pédagogique, j’écris ton nom » janvier-février 2024 (pp 30-31) lire Jacqueline BONNARD 3 questions à Jacqueline Bonnard, dans le cadre du dossier « Technologie : construire et concevoir » in Fenêtres sur cours n° 495, 2 février 2024 (p 17) Maria-Alice MEDIONI Pourquoi « gérer ? » Les Cahiers Pédagogiques, n° 589 « Tu la gères ta classe ? » décembre 2023 (pp 18-19) lire Les « bons élèves » ne perdent pas leur temps ! Les Cahiers Pédagogiques, n° 584, mars-avril 2023 (pp 25-26) lire La formation par isomorphisme peut-elle encourager les enseignants à repenser l’organisation du travail scolaire ? Andreea Capitanescu Benetti et Maria-Alice Médioni in Les nouvelles formes du travail scolaire, changer l’école pour la renforcer ? sous la dir. de A. Capitanescu Benetti, C. Letor et S. Guillemette, PULM, 2022 (pp 91-106) lire Profession Enseignant ? Collectifs à venir ? Aurélie Beauné, Sociétés et Humanités,Laboratoire EDA, Université de Paris, 2021, (pp. 82-86) Lire La coopération, pas si simple ! Lire et écrire. Le Journal de l’alpha, n° 217, juin 2020. Dossier : Pratiques coopératives et collaboratives 2 (pp. 46-57). Lire La lecture en classe de langue étrangère. In SER, Educateur, Et pourtant, les jeunes lisent… , n° 5, 22 mai 2020 (pp. 14-16). Vingt ans après. CGé. TRACeS de Changements, n°243, décembre 2019 Lire Un leurre : la transparence. CRAP. Cahiers pédagogiques, Dossier : Expliciter en classe, n° 551, février 2019 (pp. 44-45) Lire La consigne. De l’impératif au futur de l’indicatif. Lire Oral et écrit en classe de langue étrangère. Quelle articulation ? Lire et écrire. Le Journal de l’alpha, n° 211, novembre 2018. Dossier : Lien oral-écrit (pp. 11-22) Lire MIGNOT A. et MEDIONI M.-A. Enseigner les langues à l’école élémentaire (version courte). L’École, journal du SNUIpp-Paris-FSU, n° 355, du 5 octobre 2018 (pp. 10-11).Version longue (à paraître sur le site du SNUIpp) Lire L’hétérogénéité, un atout pour apprendre ? A quelles conditions ? Lire et écrire. Le Journal de l’alpha, n° 209, juin 2018.Dossier : L’hétérogénéité, une réalité incontournable. Comment la valoriser ? (pp. 19-28) lire A quelles conditions la grammaire peut-elle favoriser le pouvoir de communication ? APLV. Les langues modernes. Dossier :Grammaire ? Vous avez dit grammaire ? Représentations et pratiques enseignantes, n° 3/2018 (pp. 24-33). lire Faire du conflit un levier d’apprentissage. LIRE ET ECRIRE. Journal de l’alpha Les conflits, n° 208, 1er trimestre 2018 (pp. 64.-71) lire Et si on rendait l’exposé interactif ? CRAP. Cahiers pédagogiques. Dossier : Les tâches complexes à la loupe n° 541, décembre 2017 (pp. 36-37) Lire De ce qu’on engage à comment on s’engage. LIRE ET ECRIRE. Journal de l’alpha Apprendre une langue, n° 207, 4ème trimestre 2017 (pp. 82-87). Lire Restituer sens et saveur au texte littéraire. APLV. Les langues modernes. Dossier : Texte littéraire et enseignement des langues : pratiques de terrain, n° 4/2017 (pp. 42-50) Lire L’apprentissage chez les adultes est-il vraiment spécifique ? Lire et écrire. Le Journal de l’alpha, n° 205, juin 2017 (pp. 9-20) lire L’évaluation qui aide à apprendre. CRAP. Cahiers pédagogiques. Dossier : Enseigner les langues aujourd’hui, n° 534, janvier 2017 (pp. 45-46). accéder au texte MEDIONI M-A. et NARCY-COMBES J.-P. Coordination du dossier sur l’éthique, de APLV. Les languesmodernes, n° 4-2016. Introduction Compétences et attendus dansl’apprentissage de la langue étrangère. In Lire et écrire. Journal del’Alpha, n° 202, 3ème trimestre 2016 (pp. 35-45). lire Pour une pédagogie de projet émancipatriceau service des apprentissages. In Lire et écrire. Journal de l’Alpha,n° 200, Pédagogie du projet, janvier 2016, pp. 18-26. lire Deux modèles pour penser laformation. In CRAP. Cahiers pédagogiques, n° 529, mai 2016, pp.62-63. lire MEDIONI M-A.(coord), MAZET F. et SEBAHI E. La traduction. Le grand retour ou l’occasion d’uneautre réflexion sur la langue ? InAPLV. Les langues modernes, 1-2016 : La traduction lire Une autre organisation du travail à l’université en langue étrangère : entre conflits de représentations et développement de l’autonomie.Recherche et pratiques pédagogiques en langues de spécialité. Les Cahiers de l’APLIUT, vol 25 n°1 L’introduction de cet article très documenté et s’appuyant sur les données d’une enquêteréalisée auprès des étudiants ayant suivi le dispositif L3 au Centre de Langues Lyon2 résume bien l’article. L’organisation du travail s’inscrit encore et de façon majeure dans la forme scolaire (Vincent, Lahire et Thin 1994) malgré des dispositifs innovants, en particulier dans le domaine de l’enseignement des LE en direction des étudiants non-spécialistes. Ces dispositifs hybrides articulant présentiel et non présentiel (travail en autonomie guidée : TAG) proposent aux étudiants des parcours d’apprentissage en autonomie (Demaizière 2001) intégrant, entre autres, les apports des TICE. Ils supposent l’exercice et la construction de l’autonomie entraînant parfois des confusions et souvent un sentiment d’abandon de la part d’étudiants encore attachés à des modalités de travail plus familièrespour eux. Cet article se veut une contribution susceptible d’éclairer la réflexion sur ce qui se joue dans ce type de dispositif pour les apprenants, en termes de modification dans leur rapport à l’apprentissage de la langue étrangère et de construction de l’autonomie. Lire l’article Pascal DIARD Vidéo de l’entretien de Pascal Diard par de Cristina Agosti-Gherban pour l’Enfance, culture, musique & pédagogie, dans le cadre de son 11ème numéro (janvier 2025) consacré aux Pédagogies actives. Podcast de L‘allumeur de réverbères « Faire de l’élève l’auteur de ses propres apprentissages » par Jorge Brites, le 25 mars 2024 : les éclairages de Pascal Diard sur le mouvement de l’Éducation nouvelle Ecouter L’insertion des jeunes : question de justice ? coordonné par Michelle Olivier, Editions Syllepse, « Nouveaux Regards », Juin 2022 , 168 p. Chapitre de Pascal Diard, formateur au GFEN : « Que vient faire un mouvement pédagogique à la PJJ ? » Présentation de l’ouvrage Gatien ELIE Le Nouveau Monde, tableau de la France néolibérale. Antony Burlaud, Allan Popelard,Grégory Rzepski (dir.) éditions Amsterdam, 1046 pages, septembre 2021 Contributions de Gatien ELIE (GFEN Ile de France) . Présentation de l’ouvrage La plaine, récits de travailleurs du productivisme agricole, de Gatien Elie, éditions Amsterdam, 156 p, mars 2018Présentation de l’ouvrage L’école en Seine-Saint-Denis : une pauvre école pour des enfants de pauvres ? Hérodote n° 162 (troisième trimestre 2016) Le 9-3, un territoire de la nation Résumé : La question scolaire en Seine-Saint-Denis est chargée de représentations, souvent misérabilistes et spectaculaires. Enseigner et apprendre dans les classes de ce département ne constituent pas pour autant des activités de nature différente. Analyser ce qui se déroule ici permet de comprendre ce qui se joue dans l’école en général. Car, dans ce département, les contradictions de la société française sont exacerbées. Les ressorts de l’échec scolaire s’en trouvent plusfacilement identifiables. De la salle de classe à la nation en passant par le quartier, chaque niveau d’observation tend à prouver que la relation entre l’école de la République et les enfants des milieuxpopulaires est problématique, surtout lorsque ces derniers sont issus de l’immigration postcoloniale. Entre les deux, les travailleurs de l’éducation, souvent démunis sur le plan pédagogique et de plus en plus précaires, tentent, tant bien que mal, de résoudre ces contradictions. Disponible intégralement sur le site. Pascale BOYER Petits gymnastes et grands exploits, Cahiers Pédagogiques n° 574, janvier 2022 lire Lancer de plus en plus loin en moyenne et grande section de maternelle, co-écrit avec Michèle MERCIER, site EPS et Société-Contrepied, 2018 Lire Colette CHARLET Centenaire de la fondation de la Ligue internationale de l’éducation nouvelle, ADAJEP INFO n° 24 – juin 2021 lire Janusz Korczak, la pédagogie du respect, entretien avec Colette Charlet, propos receuillis par Katia Rouff-Fiorenzi, in Lien social 1223 (20.02 au 5.03.2018) Nathalie FARENEAU La liberté d’expression en classe de langue. In APLV. Les langues modernes, n°4-2016. Corinne OJALVO L’oral s’acquiert à chaque séance. OCCE. Animation & Education, n°274, janvier-février 2020 Lire Claire BENVENISTE Professionnalisation des enseignants et démocratisationscolaire : une formation initiale pensée à l’aune de la réduction desinégalités scolaires ? in Education etsocialisation – cahiers du CERFEE (centre de recherches sur laformation, l’éducation et l’enseignement) n° 50, 2018 Lire Les enseignants sont-ils formés pour réduire les inégalités ? de François Jarraud, Café pédagogique, 18/01/2019 sur l’article de C. Benveniste précédemment cité Lire Agnès MIGNOT MIGNOT A. et MEDIONI M.-A. Enseigner les langues à l’école élémentaire (version courte). L’École,journal du SNUIpp-Paris-FSU, n° 355, du 5 octobre 2018 (pp. 10-11).Version longue (à paraître sur le site du SNUIpp) Lire Christine CLEMENS-CORBI et Agnès MIGNOT L’album de littérature étrangère : regards croisés de formatrices. APLV. Les langues modernes. Dossier : texte littéraire et enseignement des langues : enjeux formatifs, n°1/2018 (pp. 49-55). Isabelle LARDON Ces Assises ne s’adressaient à personne, Lea.fr (Nathan), 16 avril 2018 Lire l’interview L’école maternelle ouvre l’esprit des citoyens de demain, La Montagne, le 4 avril 2018 lire le texte Des assisses de la maternelle qui ne s’adressent à personne, site du SNUipp – FSU 89 lire le texte Enseigner la compréhension de textes narratifs à des élèves scolarisés en ULIS-école : des résultats encourageants Sur le site du centre Alain Savary-Ifé Ce texte rend compte d’une recherche sur l’enseignement de la compréhension en lecture à des élèves présentant une déficience intellectuelle scolarisés en ULIS école Les auteurs pensent que leurs conclusions peuvent profiter a fortiori à des élèves des classes ordinaires qui ont des difficultés scolaires, des troubles spécifiques des apprentissages, avec des élèves allophones, des élèves des milieux populaires éloignés de la culture scolaire ou des élèves scolarisés en éducation prioritaire. Par Isabelle Lardon, Michaël Billebault et Sylvie Cèbe Si lire c’est comprendre, apprendre à lire, c’est apprendre à comprendre les textes qu’on nous lit ou qu’on décode seul. Un large consensus scientifique et les prescriptions institutionnelles engagent les enseignants à enseigner la compréhension en lecture, et ce, dès l’école maternelle.Mais comment s’y prendre quand on exerce auprès d’élèves qui présentent des troubles importants des fonctions cognitives ? Les limitations de leur fonctionnement cognitif leur permettent-elles d’acquérir les habiletés procédurales, les connaissances et les compétences requises pour comprendre ? En adaptant les pratiques d’enseignement, les tâches et les activités pour répondre à leurs besoins peut-on obtenir les progrès attendus ? C’est à toutes ces questions que répond la recherche que nous avons menée en 2014-2015. lire le texte Pour une école et une société plus inclusives in Cahiers pédagogiques n°593 : Inclure tous les élèves en savoir plus Michel NEUMAYER Opposant ? Adjuvant ? Du conflit comme trésor pour le pédagogue, LIRE ET ECRIRE. Journal de l’alpha Les conflits, n° 208, 1er trimestre 2018 (pp. 11.-22) lire Christine PASSERIEUX Pour en finir avec la sélection, in Carnets rouges n° 12 : Des fondamentaux pour quelle école ? , janvier 2018 (pp. 7-9) accéder au texte Les mystifications de « l’innovation »Carnets Rouges n°8, octobre 2016 : Chacun pour soi ou savoirs pour tous : quelle école pour demain ? accéder au texte Livre Passerelle Témoignages sur le chemin militant d’une équipe de bénévoles qui « offre un regard, un geste, une histoire, un conte, une parole, un livre, un rire ». Territoires d’éveil, N°9 – Mars 2017 accéder au texte Marta PUIG SEDO Les outils web àl’école : enjeux éthiques et socio-critiques. In APLV. Les languesmodernes, n° 4-2016. Florence MAZET MAZET F. etMIKIC J. (2016). Traducteurs automatiques et apprentissage des langues. InAPLV. Les langues modernes, 1-2016 : La traduction MEDIONI M-A.(coord), MAZET F. et SEBAHI E. La traduction. Le grand retour ou l’occasion d’uneautre réflexion sur la langue ? InAPLV. Les langues modernes, 1-2016 : La traduction Valérie SOUBRE L’organisation en groupes decompétence : une avancée réelle mais non aboutie. In Synergies. La réécrituresolidaire au service de la production écrite en classe de langue. In APLV.Les langues modernes, n° 4-2016. Nicole GRATALOUP Quel enseignement de la philosophie dans l’école commune ? par Nicole Grataloup, Pascal Engel, Serge Cosperc Site Démocratisation-scolaire.fr du GRDS (Groupe de Recherche sur la Démocratisation Scolaire) IntroductionDans le cadre du séminaire « Quels contenus pour une école démocratique ? », organisé en partenariat GRDS / Fondation Gabriel Péri, nous avons demandé à trois enseignants de philosophie de répondre à plusieurs questions concernant leur discipline et la façon dont il leur paraîtrait souhaitable que son enseignement soit organisé. Pascal Engel, Directeur d’études à l’EHESS (philosophie et épistémologie) ;Serge Cosperec, Professeur de philosophie à l’UPEC/ ESPE de Créteil ;Nicole Grataloup, Professeur de philosophie au lycée Jean Jaurès de Montreuil. On lira leurs réponses à chacune de ces questions. Leurs réflexions et leurs propositions seront mises en débat dans le séminaire du GRDS, à la rentrée 2016. Lire l’article Geneviève GUILPAIN Formation au genre : avancées et résistances. La revue Skole Introduction Recommandée depuis les années 2000, la formation des enseignant-e-s à la lutte contre les stéréotypes et à l’éducation aux valeurs de l’égalité entre les sexes est restée lettre morte pendant des années dans la plupart des IUFM et des plans académiques de formation. Alors que les différents champs disciplinaires de la recherche universitaire s’emparaient les uns après les autres des méthodologies produisant des analyses genrées, partageaient leurs premiers résultats dans des colloques de plus en plus réguliers, la formation des enseignants restait ignorante des travaux menés en sciences de l’éducation, en histoire ou en mathématiques. Lire l’article
L’éducation prioritaire. Une politique féconde pour le système éducatif 17 février 2025 Valérie Pinton Collectif Langevin-Wallon, Éditions du Croquant, déc. 2024. L’ouvrage est une somme inédite sur l’éducation prioritaire, à bien des égards. La politique de l’éducation prioritaire y est décortiquée dans le détail, depuis ses fondements originels jusqu’à la Refondation de 2014, analyse critique de ses orientations et développements, qui ont fluctué au gré des changements politiques. Loin de s’arrêter à l’archivage du passé (ce qui est déjà une performance), le devenir de l’éducation y trouve de solides ancrages et perspectives. Ayant exercé des responsabilités à différents niveaux de l’institution, les auteurs étayent leur analyse par un corpus impressionnant de sources : textes de lois, circulaires officielles, notes d’information de la DEPP, rapports de l’Inspection Générale, de la Cour des Comptes et de l’OCDE, ouvrages de recherches et revues spécialisées sont ainsi convoqués… sur près de 800 pages. La préface de Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire, dont on connait les engagements et le rapport sur la grande pauvreté, donne le ton. La première partie s’attache à définir l’éducation prioritaire, qui rompt dans les années 80 avec l’égalitarisme structurel qui prévalait jusqu’alors dans le système éducatif français pour promouvoir le principe d’équité afin de contrer l’effet des inégalités sociales et consistant, selon la formule consacrée de l’époque, à « donner plus à ceux qui ont moins », à prioriser au niveau des moyens financiers et humains, en postes et formation, les écoles et collèges particulièrement touchés par l’échec scolaire, souvent au sein de quartiers socialement ségrégués. On y suit les mutations opérées au fil des changements politiques, avec des glissements compensatoires s’accommodant d’une pauvre politique à l’égard des pauvres, leurrés avec l’idéologie du mérite, et une alternance de relances à l’initiative de gouvernements plus progressistes mais soutenant parfois la thématique ambigüe de l’excellence, loin d’une visée de promotion de tous. Les auteurs tiennent ferme leur ligne d’examen critique, s’inscrivant dans les pas de Langevin et Wallon qui, dans l’après-guerre, plaidaient pour la transformation d’un système éducatif jusqu’alors cloisonné et élitiste n’ouvrant le Secondaire qu’à une minorité, mutation exigée par les besoins de l’époque. Tant pour répondre au principe de justice que pour faire face à la hausse des qualifications alors exigée par l’économie, à une démocratisation restreinte n’ouvrant les études qu’aux plus « méritants » des milieux populaires, ils opposaient l’option d’une démocratisation élargie, la promotion de l’ensemble de la population. Pour réaliser cette ambition, si l’ouverture de l’école à tous est nécessaire, ce changement structurel doit être accompagné d’une transformation des pratiques pédagogiques dominantes, faire place aux « méthodes actives ». Telle est l’orientation du plan Langevin-Wallon qui, bien que jamais appliqué, n’a cessé de servir de référence et d’inspirer les politiques éducatives. La postface de Jean-Yves Rochex rappelle des pages essentielles de ce plan et les commentaires qu’en fait Wallon, associant au principe et à l’exigence de justice le principe et l’exigence de culture, « la nécessité de reprendre les questions de la culture scolaire, de ses formes et contenus, aussi bien que de ses formes de transmission » afin de « rendre réalisable dans les faits le droit de tous à une culture commune, à une culture qui ‘unit’ » (p. 790). La politique d’éducation prioritaire est jugée par certains contradictoire avec le principe de mixité sociale et scolaire souhaitable pour contrer la ségrégation qui perdure. Pour les auteurs, elle reste néanmoins indispensable face à la réalité des inégalités sociales et territoriales actuelles, entretenues et renforcées par la place accordée à l’enseignement privé. L’abandonner signerait le renoncement politique y compris à l’idée d’égalité des chances, contestable dans son principe et déjà si malmenée dans les faits. Que l’éducation prioritaire soit la pointe avancée d’une démocratisation élargie souhaitable au-delà de son périmètre, c’était la volonté d’Alain Savary lors de la fondation de cette politique éducative dans les années 80, c’est ce qui a inspiré la Refondation de 2014, objet central de la deuxième partie. Au-delà de la labellisation et du travail en réseau qui font l’objet d’une légitimation argumentée, les auteurs s’arrêtent longuement sur la partie pédagogique en ayant constitué le cœur, formalisé par le référentiel, dont l’élaboration et les différents axes sont finement exposés, raisonnés et commentés, soutenus par de nombreuses références. On a le plaisir d’y constater que le GFEN compte parmi celles-ci sur bien des thèmes. Au fil des pages, on peut ainsi relever : la visée du « tous capables », l’association de la bienveillance avec l’exigence, l’approche d’un enseignement plus explicite à distance de « l’instruction directe », l’effet des attentes, la conception de l’école maternelle, la relation aux parents, l’importance de la coopération, le rôle du travail personnel ou l’approche de la formation… La troisième partie porte sur des questions vives faisant l’actualité éducative, examine les divers dispositifs d’égalité des chances, interroge la portée de l’internat public et la pertinence de la découverte des métiers et des formations pour en montrer les limites au regard de la promesse de réussite de tous. Le collectif poursuit l’analyse de plusieurs « classiques » en éducation : la question du temps d’apprentissage, les rythmes, le climat scolaire, l’autorité et l’innovation passent ainsi à la loupe. La place des recherches, l’omnipotence des neurosciences sous le ministère Blanquer est examinée avec la même rigueur, bouclant la boucle d’un examen sans concession de la politique scolaire actuelle et reposant avec force la question sociale, jusqu’alors si négligée. Au total, cet ouvrage fera référence pour tous ceux qui, des politiques aux syndicats, des responsables institutionnels aux acteurs soucieux de changement, aspirent à donner un nouveau souffle à la démocratisation de l’accès au savoir, à la culture. La dynamique de la Refondation, élaborée en référence à tout un ensemble de rapports et recherches, pensée dans ses déclinaisons institutionnelles et son réseau d’acteurs à divers niveaux, impulsée par un pilotage coordonné, orienté par un référentiel commun et accompagné par une ample formation des formateurs chargés de la mettre en œuvre, dans la pleine conscience et le partage de ses enjeux, est un modèle de ce que l’on pourrait généraliser pour un changement systémique de l’éducation. Jacques Bernardin, Président du GFEN
Vidéothèque / Audiothèque du GFEN 10 février 2025 Valérie Pinton Playlist « GFEN » sur Youtube Voir les vidéos de la playlist Vidéos déjà présentes sur le site Présentation du GFEN par Jacques BERNARDIN, colloque de la Chaire UNESCO – 2015 Faire convergence(s) : quelques mots sur le GFEN ; pourquoi s’engager dans Convergence(s) par Jacqueline BONNARD et Isabelle LARDON – 2021 Jeanne DION : Démarche d’auto-socio-construction Odette BASSIS : Historique de la démarche Odette BASSIS : Paradoxe de la situation et des processus (colloque « Avons-nous encore besoin de la pédagogie ? » Lyon, 2010) La démarche des allumettes (Champigny sur Marne) au « Printemps des familles » atelier du GFEN animé Jeanne DION et Pascal DIARD Atelier permettant de faire prendre conscience aux parents de leur rôle d’éducateur auprès de leurs enfants et ce, depuis leur plus jeune âge. Jacques BERNARDIN, président du GFEN : Rapport au langage : évolution ou révolution ? (13èmes Rencontres maternelle – 30 janvier 2021) Frédéric SAUJAT, professeur, Aix-Marseille université : Reprendre la main sur le métier et retrouver du pouvoir d’agir : oui, mais comment ? (13èmes Rencontres maternelle – 30 janvier 2021) Audio Orthographe, grammaire : Que diriez-vous d’une dictée ? France Inter, Le téléphone sonne diffusée le vendredi 13 janvier 2023 Florie CRISTOFOLI-COULON du GFEN était l’une des invités de l’émission. Podcast Le GFEN était invité à participer à l’émission « La Fabrique de l’Histoire » de France Culture, en direct, le 27 novembre 2017, pour entamer un cycle hebdomadaire sur l’éducation nouvelle. Jacqueline BONNARD y représentait le GFEN et la biennale de l’éducation nouvelle, avec Anne-Claire DEVOGE des Ceméa. Présenté par Emmanuel Laurentin, « La Fabrique de l’Histoire » ambitionne de mieux comprendre le lien qui nous unit au passé. Documentaires, archives commentées, débats, déclinent cette émission quotidienne. Pour réécouter l’émission Dans la même série d’émissions sur les pédagogies nouvelles, l’une d’entre elles était consacrée au plan Langevin-Wallon. L’occasion d’entendre les voix de Paul Langevin, Henri Wallon et Henri Piéron qui furent présidents du GFEN.
Transmettre, former, transformer. Quels indispensables ? par Maria-Alice Médioni 7 janvier 2025 Valérie Pinton Le 19 novembre 2024, à Bruxelles, à la demande de Lire et Ecrire Communautaire, Maria-Alice Médioni (secteur Langues du GFEN) a animé une conférence sur le thème : Transmettre, former, transformer. Quels indispensables ?, dans le cadre du Séminaire : « Comment apprend-on sa “pratique de formateur.trice” alpha ? En pratiquant !… oui mais pas seulement » Voir le diaporama de l’intervention (site de Maria-Alice Médioni)Ecouter l’enregistrement audio de l’intervention, le texte et le diaporama (site de Lire et Ecrire)
Manifeste pour le développement de la mixité sociale et pour la consolidation de la politique d’éducation prioritaire 7 janvier 2025 Valérie Pinton L’absence de tout discours et tout projet conséquents sur l’éducation prioritaire de ce gouvernement, comme de ceux qui l’ont précédé depuis 2017, est révélatrice d’orientations politiques qui ont renoncé à toute visée de lutte contre les inégalités scolaires et de démocratisation de notre système éducatif. Les dédoublements des classes de CP, CE1 et GS, obtenus grâce à la baisse démographique et dont les premiers résultats sont décevants, ne sauraient suffire. Les soussignés, acteurs de l’éducation, résolus dans leur volonté de faire réussir tous les élèves en élevant le niveau d’ensemble, en luttant contre les inégalités scolaires et en visant l’émancipation des futurs citoyens, veulent alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de réorienter l’action éducative pour parvenir à ces fins. La mixité sociale est une des conditions de la réussite de tous dans la perspective d’une société plus égalitaire et fraternelle. Deux principaux obstacles sont très clairement identifiés : l’existence de deux systèmes d’enseignement avec un enseignement privé qui accueille massivement, et de plus en plus, les enfants des couches sociales les plus favorisées, et un urbanisme qui concentre dans certains secteurs les familles les plus fragiles sur le plan économique et social. Dans le premier cas, il s’agit d’une ségrégation choisie, dans le second d’une ségrégation subie. Face à cela les soussignés vous demandent d’être résolus pour améliorer la mixité sociale dans les quartiers et une hétérogénéité scolaire raisonnable dans les établissements en donnant sens et force à la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain), en consolidant la politique de la ville, en luttant pour de meilleures conditions de logement pour tous et en imposant dans l’immédiat plus nettement à l’enseignement privé de ne pas sélectionner ses élèves notamment sur des critères économiques ou sociaux, sans pour autant augmenter sa part des effectifs globaux. Il conviendrait aussi de mieux encadrer l’enseignement privé hors contrat. En attendant que la mixité sociale que nous appelons de nos vœux et qui est inscrite dans l’article L111-1 du code de l’éducation progresse significativement, certains quartiers, certaines petites villes et même certains villages connaissent des situations de concentration de populations économiquement pauvres et socialement éloignées des attendus de l’école. En conséquence, les soussignés vous demandent de maintenir, développer et soutenir durablement pour les écoles et collèges de ces secteurs une politique de réseau d’éducation prioritaire sur la base du référentiel de l’éducation prioritaire publié par le Ministère de l’Education Nationale en 2014. Ce document est en effet le résultat d’un large travail d’analyse et de synthèse des facteurs déterminants de la réussite dans les réseaux, élaboré avec l’expertise de nombre d’acteurs du système éducatif à commencer par les personnels de terrain eux-mêmes. Il faut en outre répondre prioritairement aux besoins des lycées et des écoles qui ne s’inscrivent pas dans un réseau mais présentent des situations sociales difficiles dans la perspective d’une politique prioritaire qui vise à élever le niveau culturel et scolaire de tous les élèves issus des milieux populaires quel que soit leur lieu de scolarisation. Pour consolider ces priorités il faut :• Confirmer et étoffer le référentiel de l’éducation prioritaire en s’appuyant sur toutes les données de recherche et sur les savoirs d’expérience des professionnels sans imposer de manière simpliste et autoritaire des solutions prétendument issues de « la » science. En revanche il faut permettre aux équipes de travailler à développer des collectifs professionnels formés à résoudre les difficultés d’enseignement des enseignants et les difficultés d’apprentissage des élèves. La formation initiale doit donner, pour tous les personnels, une place plus importante aux pratiques professionnelles reconnues pour favoriser la réussite des élèves des milieux populaires. La formation continue doit, pour une large part, être conçue en se fondant sur des concertations préalables avec les professionnels. Des travaux doivent pouvoir être conduits dans ces écoles et établissements avec des équipes de recherche.• Inscrire dans la durée cette politique largement concertée avec ses acteurs en évitant désormais les stop and go préjudiciables à la continuité d’un travail qui nécessite du temps, de la cohérence et une approche systémique, sur la durée de la scolarité obligatoire a minima.• Faciliter le développement d’appuis à l’activité d’enseignement, qui ne laissent pas croire que tout se jouerait en dehors de l’école, mais qui viseraient à soutenir l’école dans sa tâche d’enseignement en adaptant de manière pertinente les interventions extérieures pour répondre aux besoins identifiés par les professionnels de l’éducation (interventions médico-sociales, aides scolaires, relations avec les parents…). La réorientation d’une partie de l’action des cités éducatives est souhaitable à cet égard.• Continuer à rendre les postes en éducation prioritaire attractifs par des moyens financiers (indemnités) mais aussi en développant l’accès à des ressources culturelles et des outillages pédagogiques qui répondent aux besoins identifiés par les professionnels et la recherche, et redonnent à ces écoles et collèges des moyens d’agir et du sens à l’exercice des métiers de l’éducation.• Attribuer les moyens d’enseignement sur l’ensemble du système non seulement en fonction des effectifs et des structures mais en en distribuant une part très significative en fonction de la situation sociale des écoles et établissements. Les écoles et établissements qui ont les IPS (Indicateurs de positionnement social) les plus bas doivent recevoir à effectif égal plus de moyens que les autres. Dans tous les cas, l’enseignement public qui accueille tous les élèves doit recevoir plus de moyens que le privé contrairement à ce qui apparaît actuellement dans les lycées.• Revoir la carte de l’éducation prioritaire au moyen des IPS en n’incluant pas le privé. Une démarche comparable est souhaitable pour déterminer une liste de lycées prioritaires qui pourraient par ailleurs bénéficier d’un référentiel spécifique dans une perspective bac-3/bac+3.• Enfin, veiller à ce qu’à tous les niveaux du système éducatif, le pilotage soit respectueux des orientations du référentiel et respectueux des acteurs en favorisant davantage leur travail collectif pour la résolution des problèmes professionnels qu’ils rencontrent. Les soussignés demandent qu’une politique de mixité sociale soit sérieusement remise en œuvre et qu’une politique d’éducation prioritaire soit réaffirmée et conduite de manière pérenne. Des rencontres nationales, académiques et départementales ainsi que dans les réseaux devront permettre de faire le point sur ces deux dimensions fondamentales de la politique éducative afin de remobiliser tous les acteurs sur cet enjeu essentiel pour l’avenir du pays. Les premiers signataires :Marc Bablet, Lilia Ben Hamouda, Michèle Coulon, Marc Douaire, Jean-Claude Emin, François-Régis Guillaume, Cintia Indarramendi, Marc Megret, Jean-Yves Rochex, Jean-Paul Tauvel, Blandine Tissier, Arlette Toussaint, Jean-Michel Zakhartchouk, membres du Conseil scientifique de l’OZPAlain Bourgarel fondateur de l’OZPJacques Bernardin président du GFENGwenael Le Guevel président des CRAP Cahiers pédagogiquesViviane Youx présidente de l’ AFEFElisabeth Allain-Moreno secrétaire générale du SE-UNSACatherine Nave-Bekhti secrétaire générale de la CFDT éducation formation et recherches publiquesSophie Venetitay secrétaire générale du SNES-FSU Publié dans le Café Pédagogique le 6 janvier 2025. Signer le Manifeste sur le site de l’OZP
Refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne 31 décembre 2024 Valérie Pinton Par le collectif Riposte Éducation, auquel participe le GFEN. 6 décembre 2024. Il y a bientôt un an, près d’une cinquantaine de mouvements pédagogiques, associations complémentaires de l’école, associations d’usager·ères, et organisations syndicales, plusieurs centaines de chercheur·es et personnalités de l’éducation lançaient le collectif Riposte éducation, à travers un premier appel rassemblant toutes celles et ceux qui ne peuvent se résigner à une École du tri social. Faisant le constat d’un service public d’éducation « qui va mal », où les inégalités scolaires se creusent, où la réussite scolaire est de plus en plus marquée par l’origine sociale et où les personnels sont à bout, où les enfants et les jeunes sont en souffrance, elles et ils appelaient à rompre avec les politiques éducatives menées depuis 2017 pour « refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne. » Un an après, nous lançons un nouvel appel dans un contexte politique instable et inquiétant, hostile à l’école publique et face à une nouvelle dégradation du système éducatif en France. Ce contexte appelle à repenser la finalité de notre système éducatif et à définir collectivement son rôle sociétal. Il est urgent de redonner à l’École et à ses personnels, aux parents, aux associations d’éducation populaire et d’éducation nouvelle, les moyens de travailler conjointement à l’épanouissement et à l’émancipation des jeunes, et de retisser les liens humains qui sous-tendent la société. […] LIRE LA SUITE DE L’APPEL et les signataires
Formation des cadres et militants des mouvements de Convergence(s) 17 décembre 2024 Valérie Pinton Le dossier reprend les contenus et démarches de la formation organisée pour la première fois lors de la biennale 2024 à Nantes. Ce sont des « traces » pour les participant.e.s mais le document peut aussi être un support intéressant pour transférer cette initiative ici ou ailleurs … Lire Voir aussi Retour sur la 4e Biennale Internationale de l’Education Nouvelle – Nantes
Dernières Boîtes à lire 12 décembre 2024 Valérie Pinton Boîte à lire de la Lettre d’Informations : d’avril 2021 voir de juillet 2021 voir d’octobre 2021 voir de janvier 2022 voir de juin 2022 voir de mars 2023 voir de novembre 2023 voir d’avril 2024 voir de décembre 2024 voir
Lettre d’informations – Décembre 2024 12 décembre 2024 Valérie Pinton Lettre d’informations – décembre 2024 N° 38- décembre 2024 Relever le défi de la démocratisation Philippe Lahiani Intervention au débat public « Comment parvenir à une école égalitaire et démocratique ? » à l’initiative de : À gauche citoyens !, Ensemble, Génération.S, NPA – Besançon, 21 novembre. Le GFEN est une association, mouvement de recherche et de formation en éducation. Il a été fondé en 1921 en réaction à la boucherie de 14-18. Depuis les années 80, en opposition à l’idéologie des dons, des talents, du mérite, il a pour slogan « Tous capables » et propose des ponts entre recherche, formation et pratiques sur le terrain de la maternelle à l’université, dans toutes les disciplines, dans comme hors l’école. Plus de cinquante ouvrages témoignent de pratiques pour transformer les modalités d’apprentissage de nature à permettre l’engagement intellectuel de chacun et la compréhension partagée. Un passé récent qui marque encore le présent C’est dans les années 60 que les réformes Berthoin et Fouchet prolongent la scolarité de 14 à 16 ans puis la réforme Haby qui, en 1975 ouvre le secondaire à tous les élèves en instaurant le collège unique. Beaucoup pensaient alors qu’ouvrir le collège à tous permettrait une véritable démocratisation. Mais, dans ces mêmes années, de grandes enquêtes statistiques mettent en évidence que, dès l’école primaire, le milieu social, mais aussi les comportements et aspirations des familles et l’origine géographique, sont des déterminants massifs pour la réussite scolaire. Aujourd’hui encore, si on ne peut nier les effets de massification qui montrent une augmentation des bacheliers et une baisse des sorties sans qualification, force est de constater que les enfants de milieux populaires réussissent moins bien que les enfants de cadres. Selon une note de l’Observatoire des inégalités (2008) « Les catégories sociales les moins favorisées (…) les enfants d’ouvriers, d’employés et des sans activité représentent 84 % des élèves en difficulté alors qu’ils constituent la moitié des jeunes qui suivent un enseignement général ». […] Lire la suite Dernières parutions Retour sur la 4e Biennale – Podcasts, vidéos, textes, reportages… de la Biennale lire et écouter – Une formation adossée à la Biennale de l’Éducation nouvelle à Nantes lire – Biennale 2024 : chasser la grisaille du ciel et des esprits ! lire – Prise de position de la Biennale sur la non-obtention des visas lire Actualités du GFEN – Qualiopi : la certification du GFEN pour ses actions de formation est renouvelée jusqu’au 2 janvier 2028 ! certification actuelle – Audition par le CESE de Jacques Bernardin & rapport de la commission. Lire le rapport « Réussite à l’École, réussite de l’École » – Le congrès du GFEN se tiendra entre le 25 octobre et le 2 novembre 2025 sur 3 jours (dates à préciser) En régions – Echange sur le thème de l’évaluation du GFEN du Lyonnais (14 décembre) – Café-philo « Pourquoi aurions-nous besoin de spiritualité ? » GFEN Philosophie (14 déc.) – Réunion du GFEN Langues (14 décembre) – Atelier d’écriture du secteur Ecriture de Rhône-Alpes (16 décembre) – Atelier d’écriture, GFEN Sud Ouest (14 janv.) – Ateliers « Philomath » & « Mahmoud Darwich » GFEN lle de France (18 janvier) – « Enseigner l’histoire, oui, mais comment ? » GFEN Provence (25 janvier) L’agenda des groupes et secteurs planifier Avec nos partenaires – Retour sur le stage « Ecrire avec les arts plastiques » organisé par la FSU SNUipp 70 et animé par le GFEN Arts Plastiques, recherche et création voir – Formations du secteur Langues du GFEN à la demande de Lire et Ecrire en Belgique voir – Stage syndical SNES FSU 45 « Formation du citoyen et laïcité », le 17 décembre à Orléans, animé par le GFEN 37 Boîte à lire – Actualités des livres, des revues... voir – « Transmettre, former, transformer. Quels indispensables ? » Lire et écouter l’intervention de Maria-Alice Médioni à Bruxelles, à la demande de Lire et Ecrire Communautaire Visites et plus – A l’école néolibérale, enseigner n’est plus un métier (conférence gesticulée)– Au boulot ! un film de Gilles Perret et François Ruffin– Jacques Prévert, rêveur d’images, Musée de Montmartre– Nadia Léger. Une femme d’avant-garde, musée Maillol– Préau des Accoules. Musée des enfants à MarseilleSuivez le guide S’inscrire à la Lettre d’informations Adhérer au GFEN GFEN – 14 avenue Spinoza – 94200 Ivry sur Seine – www.gfen.asso.fr .
Illettrisme et innumérisme : les nouveaux chiffres analysées par l’ANLCI 3 décembre 2024 Valérie Pinton L’Insee a publié en avril 2024 les résultats de l’enquête Formation Tout au Long de la Vie (FLV). Les résultats mettent en évidence que 4% des personnes âgées de 18 à 64 ans ayant débuté leur scolarité en France peuvent être considérées en situation d’illettrisme. Cela représente 1.400.000 personnes. L’Observatoire de l’illettrisme et de l’illectronisme de l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme a analysé le module « compétences » de l’enquête FLV. Il communique aujourd’hui une synthèse des chiffres clés de l’illettrisme et de l’illectronisme destinée à éclairer les décisions et les actions. Parmi les personnes âgées de 18 à 64 ans, une personne sur dix rencontres des fortes difficultés dans au moins une des compétences de base enquêtées, à savoir : identifier les mots, comprendre le texte, écrire et compter.Lorsque l’on s’intéresse aux personnes en forte difficulté, la moitié a plus de 45 ans mais les jeunes représentent une part sensible de celles-ci. La moitié des personnes en forte difficulté est en emploi. Un quart vit dans un ménage qui bénéficie du RSA. 18 % des demandeurs d’emploi sont en forte difficulté en littératie et numératie. Ce taux monte à 25% pour les demandeurs d’emploi ayant plus de deux ans de chômage. A retrouver sur le site de l’anlci : La publication complète de l’Observatoire Le communiqué de presse
Relever le défi de la démocratisation, par Philippe LAHIANI (GFEN) 3 décembre 2024 Valérie Pinton Intervention au débat public « Comment parvenir à une école égalitaire et démocratique ? » à l’initiative de : À gauche citoyens !, Ensemble, Génération.S, NPA Besançon, 21 novembre 2024 Télécharger le texte Présentation Le GFEN (Groupe Français d’Éducation Nouvelle) est une association, mouvement de recherche et de formation en éducation. Il a été fondé en 1921 en réaction à la boucherie de 14-18. Depuis les années 80, en opposition à l’idéologie des dons, des talents, du mérite, il a pour slogan « Tous capables » et propose des ponts entre recherche, formation et pratiques sur le terrain de la maternelle à l’université, dans toutes les disciplines, dans comme hors l’école. Plus de cinquante ouvrages témoignent de pratiques pour transformer les modalités d’apprentissage de nature à permettre l’engagement intellectuel de chacun et la compréhension partagée. Un passé récent qui marque encore le présent C’est dans les années 60 que les réformes Berthoin et Fouchet prolongent la scolarité de 14 à 16 ans puis la réforme Haby qui, en 1975 ouvre le secondaire à tous les élèves en instaurant le collège unique. Beaucoup pensaient alors qu’ouvrir le collège à tous permettrait une véritable démocratisation. Mais, dans ces mêmes années, de grandes enquêtes statistiques mettent en évidence que, dès l’école primaire, le milieu social, mais aussi les comportements et aspirations des familles et l’origine géographique, sont des déterminants massifs pour la réussite scolaire. Aujourd’hui encore, si on ne peut nier les effets de massification qui montrent une augmentation des bacheliers et une baisse des sorties sans qualification, force est de constater que les enfants de milieux populaires réussissent moins bien que les enfants de cadres. Selon une note de l’Observatoire des inégalités (2008) « Les catégories sociales les moins favorisées (…) les enfants d’ouvriers, d’employés et des sans activité représentent 84 % des élèves en difficulté alors qu’ils constituent la moitié des jeunes qui suivent un enseignement général ». Quand la réussite scolaire proposée à tous (ce qui n’était pas le cas auparavant) est refusée à certains il faut trouver une explication. Les premières tentatives d’explication furent celle d’un déficit d’intelligence : la fameuse théorie des dons qui fait des enfants de pauvres de pauvres enfants. Mais les recherches, notamment celles sur le cerveau, ne découvrirent jamais le gêne de la bêtise et montrèrent que l’acquis prime sur l’inné. Ce sont les expériences sociales qui permettent au cerveau de se développer biologiquement. En 1974, pour contester cette théorie, le GFEN publiera « L’échec scolaire : doué ou non doué ? ». Livre qui rencontra un grand succès, au-delà des professionnels de l’éducation. Puis il y eut les théories du handicap socio culturel (dans une falsification de la théorie Bourdieusienne) qui ont mis en cause la responsabilité des familles de milieux populaires, dans l’échec de leurs enfants (on comprendra que ces familles aient des réserves, voire se méfient de l’école). Des sociologues comme Bourdieu développent une théorie de la reproduction dont la thèse centrale est que de façon indéniable le système éducatif transforme les injustices et les inégalités sociales en inégalités scolaires ; ce qui, en retour, justifie les inégalités sociales et substitue aux privilèges de la naissance ceux du mérite certifié par l’école. Ils développent l’idée que c’est par ses valeurs et ses pratiques, que l’École est en connivence avec les valeurs et pratiques qui sont celles des classes moyennes et supérieures et en décalage – voire en contradiction ou conflit – avec celles des milieux populaires, devenant handicapantes pour ceux-ci. Bourdieu parlera de la violence symbolique de l’École quand celle-ci est indifférente aux différences, quand elle s’adresse à tous de la même façon en supposant un déjà là chez chacun, quand elle fonctionne sur des implicites partagés par quelques uns (ceux qu’il appellera les héritiers), quand elle ne donne pas explicitement à tous ce qu’elle exige de chacun. Mais ces théories sociologiques, si elles permettent d’expliquer le phénomène indéniable de la reproduction sont impuissantes à expliquer les cas atypiques qui ne sont pas rares et vont chercher les manques ou ce qui fait distance du côté de l’enfant et de sa famille sans véritablement interroger les pratiques de l’École ! Interroger le rapport à l’école et au savoir des élèves À partir des années 80, un autre courant de la recherche va s’interroger sur la nature des difficultés des élèves pour essayer de comprendre pourquoi des enfants qui ont tout (sociologiquement) pour réussir échouent et pourquoi d’autres qui auraient tout pour échouer (enfants de chômeur et/ou d’immigré et/ou vivant dans une famille monoparentale pauvre…) réussissent, parfois même brillamment. Ils vont interroger des centaines d’élèves pour connaître le sens qu’ils donnent à leur présence à l’École et à leur scolarité en leur demandant « Pourquoi apprendre ? ». L’hypothèse de ces chercheurs est que selon le sens que les élèves donnent à leur présence à l’école ils vont travailler de manière différente, utiliser des moyens en correspondance avec ce sens donné. D’où la deuxième question posée à ces élèves : « Comment fais-tu pour apprendre ? » Pour certains, l’école est faite pour avoir des bonnes notes, passer de classe en classe et accéder au « bon métier ». Ils n’investissent que ce qui leur apparaît utile à ces fins et interrogent la valeur des contenus (« A quoi ça sert ? » demandent-ils). Le savoir apparaît comme un objet extérieur que l’on reçoit en vue de le stocker avant de le restituer. Apprendre consiste ainsi à « écouter l’enseignant », à mémoriser « par cœur, surtout si on a un contrôle le lendemain ». Dans une conception émiettée des activités et des contenus, les situations se succèdent sans lien les unes avec les autres, ni avec des contenus qui les justifient. Dans un tel flou, les élèves restent dans une dépendance excessive à l’enseignant, duquel ils attendent tout. D’autres élèves n’oublient pas que l’école permet d’obtenir des certifications permettant de choisir son métier, mais y trouvent d’autres bénéfices culturels ou symboliques : leur développement, l’émancipation. Le projet professionnel s’élabore au fil de l’expérience scolaire et des centres d’intérêts qui en émergent. Résultat d’une activité faite de recherche et d’erreurs rectifiées, savoir est important car cela permet d’exercer son intelligence, de comprendre le monde en échangeant avec d’autres. L’apprentissage est conçu comme processus nécessitant l’engagement personnel, dans la durée. Apprendre consiste surtout à comprendre. Interroger les pratiques Les derniers ministres de l’Éducation nationale font des fondamentaux un axe essentiel de leur politique éducative et multiplient injonctions et évaluation standardisées afin d’en vérifier la mise en œuvre. Avec le retour du mantra « Lire, écrire, compter », classique dans les périodes conservatrices, l’horizon scolaire s’est rétréci, au détriment d’autres domaines (arts, sciences, EPS), pourtant sources de questionnements propres à motiver l’accès à ces fondamentaux, à en diversifier et multiplier l’usage. Ces fondamentaux sont pensés à courte vue, réduits à des gymnastiques combinatoires et à la mise en place d’automatismes, contribuant à appauvrir la pédagogie, dans une logique d’école à deux vitesses. Viser la réussite à l’école et de l’école nécessite de repenser ce qui en est au cœur : la transmission des savoirs. On a longtemps pensé que cela allait de soi, renvoyant à la bonne volonté, au sérieux du travail, autrement dit au « mérite » personnel : la réalité dément cette croyance. Les mobiles d’investir la scolarité, la valeur accordée aux contenus, la façon d’appréhender les situations d’apprentissage sont divers selon les univers sociaux. Enrayer les inégalités exige d’en tenir compte, avec lucidité et détermination. Réduire ou simplifier les contenus s’est avéré une impasse. Multiplier les dispositifs supplétifs également, dès lors que l’ordinaire des pratiques reste inchangé. Qu’est-ce qui peut expliquer la permanence des discriminations ? D’une part, le regard sur les élèves, plus marqué par le jugement (élèves inattentifs, lents, peu autonomes…) que par la compréhension de leurs univers intellectuel ; d’autre part, une conception faible des savoirs, considérés a priori comme dignes d’intérêt et présentés dans l’évidence de leur forme faite. Une ambition à soutenir : Tous capables ! Dès les années 80, ce sera le slogan du GFEN. « Tous les élèves sont capables d’apprendre et de progresser » : ce principe est encore inscrit dans la Loi d’orientation. Cependant, les conceptions fatalistes, les injonctions contradictoires perdurent et alimentent les renoncements. Or, si chacun est tributaire d’une histoire passée, l’avenir reste ouvert aux changements, les scientifiques le confirment avec la notion de plasticité cérébrale. Autrement dit, il y a trop souvent méconnaissance et/ou minoration du potentiel transformateur des situations, pratiques et projets vécus, propres à dénouer les blocages, stimuler l’intérêt, aiguillonner la pensée, sortir du sentiment d’impuissance et relancer le développement. La fausse évidence des savoirs : Quel sens ? Si les savoirs ont une valeur, c’est moins en tant qu’objets de transaction scolaire et sociale (pour la note, passer, le métier) qu’au regard de leur valeur anthropologique opératoire. Ce sont des outils d’émancipation des fatalités, des moyens pour l’humain d’échapper à l’étroitesse et aux déterminismes de sa condition. Fruits d’élaborations socio-historiques, de brassages et d’emprunts entre les peuples, de ruptures et de remaniements successifs, les savoirs ont permis de construire des repères communs et de répondre à des problèmes initialement vitaux et pratiques : chaque nouvelle génération mérite d’y être initiée par l’école. Cette question des origines des savoirs fait puissamment sens, quel que soit l’âge et l’origine sociale des élèves. Bien souvent, le savoir scolaire percute le « bon sens », déstabilise ce que l’on croyait connaître. Ainsi à l’école, la tomate n’est pas un légume mais un fruit, le soleil ne se couche pas, la laine n’est pas chaude et l’eau ne s’évapore pas à 100°… Accéder à la vérité exige l’examen critique des connaissances familières. G. Bachelard parle d’obstacles épistémologiques : ne pas savoir gêne moins que revenir sur ce qu’on croit savoir ! Dans toutes disciplines et à tous niveaux, les contenus méritent d’être considérés avec attention, afin de déterminer ce qu’il est essentiel de faire comprendre, au regard de là où les élèves en sont. La réflexion épistémologique éclaire l’origine et la genèse des contenus : question clé du sens des savoirs, du contexte problématique de leur émergence et des étapes constitutives qui les ont façonnés. C’est moins par une approche édulcorée des contenus qu’en restituant leur dimension culturelle et leur profondeur conceptuelle que l’on peut engager tous les élèves dans l’aventure de la connaissance. En conclusion, pour parvenir à une école égalitaire et démocratique L’avenir de l’école a besoin d’une ambition politique : Vise-t-on une démocratisation restreinte ou élargie ? S’agit-il d’élargir le périmètre de recrutement de l’élite ou de promouvoir l’ensemble de la population ? Question posée à la sortie de la guerre par Wallon, qui se repose aujourd’hui. Efficacité rime avec équité : tout le monde profite d’une attention accrue à la réussite de tous. Cette impulsion sert d’horizon structurant à tous niveaux. L’avenir de l’école a besoin d’un service public fort Qui seul un est en mesure de soutenir et d’organiser la mixité sociale et scolaire, facteur clé de stimulation réciproque : les sociologues parlent « d’effet de contexte ». Outre l’implantation des établissements, la carte scolaire y contribue, comme la composition des classes. Autre élément : un tronc commun véritable, sans redoublement, sans classes de niveau[1], jusqu’au terme de la scolarité obligatoire (jusqu’à quel âge ? : Le plan Langevin/Wallon – tous deux anciens présidents du GFEN – l’envisageait jusqu’à 18 ans… en 1947.) L’avenir de l’école a besoin d’enseignants formés à la réussite de tous Enseigner est un métier créatif de conception. Imaginer la progression conceptuelle (ce qu’il y a à comprendre, à travers différentes séances), mais aussi le processus de conceptualisation (la manière dont on va faire progresser la réflexion). Mobiliser chacun, mettre en scène des ruptures avec les conceptions points de vue antérieurs des élèves, provoquer des prises de consciences, des changements d’orientation, bref « mettre la pensée en culture ». Enseigner est un métier qui nécessite un accompagnement des équipes et aussi une solide formation initiale et continue. Formation et accompagnement, dans une articulation dialectique pratique / théorie / pratique qui permette la prise de conscience des effets proprement pédagogiques sur les scolarités et de leur résonance avec les conditions sociales des élèves.
Prise de position de la Biennale sur la non-obtention des visas 7 novembre 2024 Valérie Pinton Prise de position de l’ensemble des organisations et des militant.e.s présent.e.s lors de la 4ème Biennale Internationale de l’Education Nouvelle. Nous, militantes et militants de Convergence(s) pour l’Education Nouvelle, rassemblé·es pour la 4ème Biennale internationale de l’Education Nouvelle, à Saint Herblain, du 30 octobre au 2 novembre 2024, dénonçons la non obtention des visas pour de nombreux camarades. Réunissant 26 organisations de différents pays du monde, notre collectif international se réunit tous les deux ans pour échanger sur ses pratiques et ses recherches en éducation nouvelle. La politique de refus systématique des visas dont l’instruction est déléguée dans les pays de l’espace Schengen à des sociétés privées, porte atteinte au droit à la libre circulation des individus et met à mal notre liberté d’association, de rencontre et de coopération au plan international. Nous demandons l’application de l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui précise : 1 – Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un état. 2 – Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien et de revenir dans son pays. Saint-Herblain le 2 novembre 2024
Retours sur la rencontre OZP du 16 octobre « Quel avenir pour l’éducation prioritaire dans le contexte actuel ? » 6 novembre 2024 Valérie Pinton Enregistrement audio du débat iciTranscription de l’introduction de Marc Douaire ici
Les « fondamentaux » : savoir de quoi on parle, savoir ce que l’on vise 5 juillet 2024 Valérie Pinton Le 22 mars, Maria-Alice Médioni, représentant le GFEN, est intervenue lors des Journées d’Études Fédérales de l’OCCE à Évian sur le thème : les « fondamentaux ». Un dossier sur les « fondamentaux » à user sans modération en y piochant des références, des résultats d’enquêtes, en allant chercher les articles mentionnés ou même … redécouvrir quelques ouvrages oubliés mais dont le propos résonne furieusement aujourd’hui. Devant une centaine de militant·e·s de l’OCCE, Maria-Alice a dressé l’historique de cette idée vieille de deux siècles – portée aujourd’hui par la droite et l’extrême droite – avant de dresser un constat : La France est la reine des fondamentaux » sans pour autant que l’impact sur les apprentissages des élèves français soit établi. Étayant son propos sur de nombreux articles et études, elle montre comment la droite française s’est appuyée sur cette idée pour mieux discipliner les esprits : lire, écrire, compter et bien se comporter, sans que soit vraiment développés les savoirs associés. L’extrême droite va encore plus loin qui demande une remise à plat des méthodes pédagogiques et des contenus. Mais si la France est la championne des « fondamentaux » en raison du temps passé à l’école en français et mathématiques, les résultats aux évaluations nationales et internationales sont médiocres. Les enseignants français seraient-ils incapables d’assurer leur mission ? S’appuyant sur les études ayant suivi les expérimentations « plus de maîtres que de classe » ou le dédoublement des classes de CP en REP+, elle montre que les dispositifs ont peu d’effets si on ne change pas les pratiques ou si l’on s’enkyste dans des méthodes relevant davantage d’un « dressage » : ex. maîtrise du code et de la fluence plutôt que compréhension d’un texte. Mépris des enseignants sommés d’exécuter plutôt que de concevoir de véritables situations pédagogiques, retour à des méthodes qui n’ont pourtant pas donné de bons résultats, telle semble être la boussole des dirigeants actuels qui en focalisant l’opinion publique sur la « maitrise des fondamentaux » empêche une véritable réflexion sur ce qui est important d’apprendre à̀ l’école. Reprenant les propos de Jacques Bernardin : « Centrer l’école sur les fondamentaux renvoient à un double implicite : à la fois une vision déficitaire des capacités de certains élèves conjuguée à une faible ambition éducative à leur égard » (Bernardin, 2022), Maria-Alice souligne les dérives inhérentes à cette conception de l’enseignement : inflation d’instruments de mesure faciles, adaptation au marché de l’emploi, attitudes consuméristes des familles et des élèves… C’est pourquoi elle nous demande d’interroger « les fondamentaux » qu’on nous assène et « redéfinir ce qui pour nous fait fondement et sens pour notre action et notre personne. ». Quels fondamentaux (fondements) à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui ? – Une démocratisation élargie de l’accès au savoir, à la culture : il faut sortir de ces logiques qui transforment les inégalités sociales en inégalités scolaires. – Susciter le désir d’apprendre : dans un monde de plus en plus complexe, il nous faut réfléchir aux outils et aux pratiques pour repenser les éléments différenciateurs, les modalités d’action usuelles générant les inégalités puis recentrer le travail, pour tous, sur les contenus, concepts-clés et objectifs obstacles. « Faire accéder à une aventure intellectuelle où les questionnements ouverts sont plus importants que les réponses fermées et qui permette de se confronter à la complexité et à l’incertitude ». – Reconstruire la confiance en soi : selon les études, « les élèves français n’ont pas confiance en eux », mais peut-on apprendre sereinement sous la menace de la note ou du redoublement ? C’est à l’enseignant de proposer un cadre sécurisant permettant la prise de risque de changer son système de représentations afin d’arriver à décoder et se représenter le monde… donc apprendre et acquérir le pouvoir d’agir. Agir à l’école mais plus largement en tant que citoyen. – Se construire une pensée critique : dans une société dominée par une accélération de l’usage des nouvelles technologies, ce qui était censé améliorer l’information en termes d’accessibilité et de rapidité devient un véritable fléau en termes de flots ininterrompus de nouvelles et de fiabilité de l’information. Comment prémunir les jeunes contre les dérives d’un système qui empêche de penser par soi-même et à confronter sa pensée à celles des autres ? Que pourrait faire l’école dans ce domaine ? Habituer les apprenants à la prise de distance pour réfléchir et apprendre à surseoir à la pulsion, exercer à la vigilance critique, distinguer croyances et concepts, opinions et vérités scientifique… Mais pour cela il faut casser les formes canoniques de la transmission basées sur une pensée binaire (vrai ou faux) « pour accéder à la complexité́ des objets, des faits, des situations par l’analyse, les mises en relation, le recours à l’histoire des savoirs, la confrontation des points de vue ». – Ce qui unit et libère : Reprenant les propos d’O. Reboul sur ce qui unit et ce qui libère et vaut donc la peine d’être enseigné, Maria-Alice nous propose de recréer de la cohérence entre finalités et pratiques, de développer l’auto-socio-construction et faire du groupe d’apprenants un collectif d’apprentissages solidaires. Dans ce cadre la coopération est indispensable, ce qui ne se décrète pas mais se construit dans un cadre basé sur des valeurs : égalité, solidarité, entraide. « Coopérer à l’école, c’est expérimenter des règles sociales qui ‘ font valeur’ bien au-delà » (Bernardin, 2014). Jacqueline BONNARD Télécharger le texte de l’intervention Télécharger le diaporama