Journée-stage « Aujourd’hui, une urgence : vivre ! Le jeu de l’Ile »

Samedi 19 novembre 2022, 9h à 19h, à Grenoble

– vivre en agissant sur notre quotidien, en pensant demain différent d’aujourd’hui,
– redécouvrir notre capacité à réinventer le monde et à parler/agir nos propres voix/voies,
– sortir d’une pensée et d’un comportement somnolents et de l’étreinte mortifère
des discours imposés, du prêt-à-penser, à l’occasion d’un jeu de l’Ile.
Présentation/inscription

Inscription le plus rapidement possible et impérative avant le 12 novembre 2022, auprès de GFEN Rhône-Alpes et 38 (gfen.ra.38@gmail.com) et/ou auprès de Christian Nemoz (christian.nemoz@orange.fr)

Les activités du groupe Haute-Garonne 2022-2023

Voir aussi la page des Ateliers Toulousains (secteur Ecriture & Poésie du GFEN)

Interventions

  • 7e Université de Printemps du SNUipp 31
    stage de formation syndicale
    Jeudi 15 et vendredi 16 juin 2023

Interventions :
– « Oser le musée !  » de Ana Dias-Chiaruttini
– « L’oral, entre pratiques et enseignement » de Dorothée Sales-Hitier
– « Habiter et penser le monde : indispensable géographie à l’école » de Sylvie Joublot-Ferré

Ateliers de pédagogie alternatives par GFEN / AGSAS / ICEM / OCCE

Le GFEN 31 animera l’atelier  « Osez le musée » jeudi 15 juin

Autorisation à demander à la DASEN avant le 15 mai. en savoir plus

  • Atelier « Faire la classe : Quelles pratiques pour quelles valeurs ? »
    Mercredi 5 et mardi 11 avril 2023 Toulouse – Snuipp31

Ateliers de création

Possibilité de repas coopératif
Participation aux frais : 6 € un atelier,  12 € la journée (adhérents) – 10 € un atelier, 20 € la journée (non-adhérents)
Contacts et renseignements :
06.75.20.30.16 , 06.86.64.41.35 , 06.68.78.08.80

Les activités du groupe Indre et Loire 2022-2023

Stage régional de rentrée

« Enseigner aujourd’hui avec les valeurs de l’éducation nouvelle ! » qui se déroulera à Mainvilliers (Eure-et-Loir),  les lundi 28 et mardi 29 août 2023.

Stage organisé par le GFEN 28, le GFEN 37 et le GFEN 72.

 Les réunions et animations du GFEN 37

  • Participation aux travaux du secteur maternelle : préparation des rencontres le 21 nov 2022, rencontres le 27 janvier 2023.
  • Réunion le 24 mai 2023
  • Un projet et une proposition d’échanges avec les collègues du département qui le souhaitent. 
Depuis plusieurs années, nous travaillons sur la lecture et les problèmes que peuvent rencontrer les élèves que ce soient dans les premiers apprentissages ou ultérieurement. Cette année un groupe de travail s’est constitué autour de la construction du nombre et des problèmes de compréhension en mathématiques.
Nous pouvons, à la demande venir échanger ces deux thématiques lors d’échanges informels ou de réunions d’équipes. Il suffit de de nous contacter par mail à : gabriel.dreumont@ac-orleans-tours.fr ou jacqueline.bonnard37@orange.fr

 

Projet ConvergENce(s) pour l’éducation nouvelle

  • Réunions du comité de pilotage : 28 mars 2022, 17 et 18 juin à Paris, 2 sept 2022, 30 sept 2022, 7 oct 2022, , 1er mars 2023, sept 2023
  • Biennale internationale de l’Education Nouvelle : du 27 octobre 2022 au 1er novembre 2022, Bruxelles
  • Fonction « international/traductions » 4 février 2022, 18 mars 2022

Avec le CAPE (Collectif des associations partenaires de l’école)« 

  • Journées INSPé 2022-2023 : Tours le 10 mai 2023 (M1)  – Blois le 17 mai 2023 (M2)
  • Réunions du CAPE académique :  
  • Réunions préparatoires aux journées CAPE : le 16 mars 2023 à l’inspé de Tours, 19 janvier 2023 à Blois  
  • Rencontre avec le directeur de l’INSPé Val de Loire et la responsable de formation :    12  juillet 2022

Formations

  • « Tous capables ! des savoirs d’action aux savoirs théoriques », Ecole Nouvelle La Prairie TOULOUSE, 31 mai 2023
  • Stage syndical FSU 41 : « Les problèmes sans questions », maison des syndicats à Blois, le 11 mai 2023
  • Stage syndical SNUIPP 37 : « des pratiques alternatives », maison des syndicats Saint Avertin , 17 nov 2022
  • Stage syndical Sud 37 : « Pédagogies alternatives », 7 avril 2022
  •  » Pédagogie différenciée : à priori ou à postériori ? », Ecole Decroly, Toulouse, 29 juin 2022

Interventions 

  • Stage syndical FSU 28 : « vers une évaluation positive du travail de l’élève », 8 juin 2023 à Châteaudun
  • Union rationaliste : quel enseignement scientifique aujourd’hui ? : 17 fev 2022
  • INSPE Livry-GARGAN, journée détudes  « pédagogie du projet » : « Un projet : Convergence(s) pour l’Education Nouvelle », le 22 juin 2022

 

Les activités du groupe Midi-Pyrénées 2022-2023

Voir aussi la page des Ateliers Toulousains (secteur Ecriture & Poésie du GFEN)

Atelier d’écriture

  • Atelier d’écriture « Il était une fois Cordes… » pour tout public
    Samedi 26 novembre 2022, de 14h à 17h, à Cordes-sur-Ciel (82)
    Ecrire, s’écrire, s’inscrire à cordes. Imaginer une fiction, un poème qui prendrait naissance dans l’histoire de Cordes…
    Voir l’invitation

Cafés-Philo « Le forum des idées »

Animé par Julien Cueille, professeur de philosophie et modérateur de cafés-philo

Médiathèque de Montauban,
Espace Actualité de la Mémo , de 10h30 à 12h. Entrée libre surréservation dans la limite des places disponibles au 05-63-91-88-00 ou memo@ville-montauban.fr

Un endroit où chacun peut prendre la parole, échanger des idées, dérouler le fil de sa pensée ou tout simplement écouter autour d’un café.

 

  • samedi 10 juin 2023
  • Samedi 15 avril 2023
    Dois-je seulement croire en ce que je vois ?
    La science moderne, de la lunette astronomique au microscope s’est construite autour de ce qui ne se perçoit pas immédiatement par les sens. La philosophie fait appel à des notions impossibles à observer. La rhétorique, le marketing utilisent des stratégies de dissimulation. Quand à l’ésotérisme, il revendique aussi un accès au caché, à l’occulte.
    Mais pouvons-nous si facilement distinguer un invisible acceptable par la raison et un invisible fumeux et suspect ?
  • Samedi 4 février 2023
  • Samedi 10 décembre 2022
    Le storytelling, l’histoire des histoires
    Rien ne ressemble plus à une fiction que le fil des actualités.
    Entre biopics, films ou romans historiques d’un côté et le storytelling
    médiatique de l’autre, qu’est-ce qui différencie aujourd’hui le récit du
    réel du récit fictionnel ? Est-ce un désir de vérité, ou d’illusion ?
  • Samedi 15 octobre 2022
    Résilience, combat et renaissance
    « C’est dans le plus grand danger que croît ce qui sauve ».
    Affronter la maladie, les guerres, les catastrophes de l’existence… Où
    puiser les ressources pour « tenir », trouver la force dans l’épreuve ?
    Dans ce café philo, les figures féminines de force et de résilience, dans
    la culture et dans le réel, seront particulièrement interrogées.

Interventions

  • Atelier « Faire la classe : Quelles pratiques pour quelles valeurs ? »
    Mercredi 5 et mardi 11 avril 2023 Toulouse – Snuipp31
  • 7e Université de Printemps du SNUipp 31
    stage de formation syndicaleJeudi 15 et vendredi 16 juin 2023

Interventions :
– « Oser le musée !  » de Ana Dias-Chiaruttini
– « L’oral, entre pratiques et enseignement » de Dorothée Sales-Hitier
– « Habiter et penser le monde : indispensable géographie à l’école » de Sylvie Joublot-Ferré

Ateliers de pédagogie alternatives par GFEN / AGSAS / ICEM / OCCE

Le GFEN 31 animera l’atelier  « Osez le musée » jeudi 15 juin

Autorisation à demander à la DASEN avant le 15 mai. en savoir plus

Stages

Réunions

Réunions d’échanges et informations, de point sur les projets en cours et de préparation des bureaux nationaux. Ces réunions concernent tous les adhérents, elles orientent nos projets et actions collectives.

Voir les archives des activités du GFEN midi-Pyrénées

En mars avec le GFEN 2023

Jeudi 2 mars : Atelier d’écriture, GFEN Sud-Ouest

Ces ateliers s’adressent à tous ceux qui ont envie d’exprimer ou de retrouver leur créativité dans
l’écriture dans un esprit de partage et de convivialité. Ils permettent aussi de découvrir des clés pour animer des ateliers d’écriture.
Le thème de ce soir ? Et non, nous n’annonçons pas le thème choisi pour nos ateliers. Même pas un titre aguicheur ou marketing.
Laissez-vous surprendre dès le début de l’atelier, sans apriori, sans attentes particulières, sans savoir où vous allez et abandonnez-vous au hasard. Nous
vous embarquons dans une aventure d’écriture d’un soir, voire plus si affinités. Car vous pouvez revenir pour l’atelier suivant bien sûr, mais aussi reprendre l’écriture dès le lendemain (ou plus tard) pour peaufiner votre texte.

Mercredi 15 mars : Stage « L’été en hiver » GFEN Ile de France

Samedi 18 mars : Réunion du secteur Langues du GFEN

Atelier à vivre « La Guerre d’Espagne à travers la photographie de Robert Capa et Agustí Centelles » et présentation de l’atelier « Vacaciones : viajar por América Latina ».

 

Samedi 18 mars : Stage « Enjeux et démarches d’apprentissage » GFEN Sarthe

Samedi 18 mars : Réunion du secteur Philosophie du GFEN

Samedi 18 mars : « Pas de côté en pédagogie » GFEN Provence

 

Dimanche 19 mars : Atelier « Rebuts », GFEN secteur Création d’Ile de France

Si de ce qui nous rebute, et de nos rebuts, nous pouvions faire un compost nourrissant, puis un terreau qui ferait substrat aux fleurs de l’écriture ? Chacun apportera quelque chose dont il voudrait se débarrasser, mettre au rebut…

Lundi 20 mars : Atelier d’écriture « De différences en ressemblances… »

secteur Ecriture de Rhône-Alpes

Mercredi 22 mars : Atelier « La copie promenée » ou comment rendre explicites les stratégies de copie ? GFEN Bas-Rhin

Mercredi 29 mars : Stage « L’été en hiver » GFEN Ile de France

Compte-rendu des 14èmes Rencontres Maternelle

Après trois années où il fut difficile d’organiser toute manifestation, le secteur Maternelle du GFEN a renoué avec les Rencontres « Pour que la maternelle fasse école », le 28 janvier à la Bourse du Travail, à Paris. Placées sous la thématique « Apprendre à se poser des questions, se poser des questions pour apprendre », elles furent introduites par Isabelle Lardon qui rappela le contexte difficile auquel la profession est confrontée : perte de sens à enseigner, plan maternelle qui affiche un recentrage sur «les fondamentaux » accentuant une primarisation de cette école sensée pourtant « engager l’enfant à avoir confiance dans son pouvoir d’agir et de penser ». Pour reprendre pouvoir sur le métier, la réflexion dans le cadre de collectifs de travail devient nécessaire : c’est l’objectif du GFEN dans les différentes actions proposées et ces rencontres sont moins là pour donner des réponses que pour se poser collectivement des questions.

 
 
Dans sa conférence d’ouverture, Olivier MAULINI (Université de Genève, laboratoire LIFE) interroge le statut du questionnement dans la formation. « Si à l’école comme ailleurs, apprendre c’est passer de ce qu’on ignore à ce qu’on sait… ce passage est risqué ». Et dans ce cadre qui pose des questions ? Le plus souvent les enseignants, ce qui fait dire que « l’école est le seul endroit où ceux qui questionnent connaissent les réponses … paradoxe détourné mais qui a ses fonctions». Dans le cours dialogué, il permettrait de structurer les expériences tout en introduisant un peu d’interactivité. Mais cette profusion de questions/réponses favorise-t-elle l’entrée de tous les élèves dans les apprentissages ? Les choses ne sont pas si simples : humiliation en cas d’erreurs, rythme inadapté, soumission aux choix de l’enseignant qui s’adressent plus volontiers à ceux qui savent déjà alors qu’il faudrait permettre aux plus lents d’exercer leurs capacités. Si «Expliquer empêche de comprendre quand cela dispense de chercher» (Henri Bassis), suffit-il de poser des questions aux élèves pour qu’ils s’en posent. Pourquoi ne pas inverser le schéma du cours dialogué et faire en sorte que ce soit l’école qui réponde aux questions que les élèves se posent ? C’est en leur donnant le pouvoir de se questionner qu’ils entreront dans un processus d’apprentissage plus pertinent basé sur l’ensemble  questionnement/compréhension émancipation. C’est le pari militant du GFEN.
 
 

Six ateliers pour explorer la problématique de ces rencontres

 
 

Passer du monde réel à l’univers mathématique
Sophie REBOUL s’appuie sur une proposition d’Odette BASSIS dans son ouvrage « Concepts-clés et situations-problèmes en mathématiques, tomes 1 et 2, Hachette éducation » et présente une situation pédagogique permettant aux jeunes élèves de passer de la matérialisation réelle d’un problème à une représentation abstraite gérée mentalement.

Le problème posé à des élèves de grande section est le suivant : « Maman va au marché, elle achète 3 oranges et 2 bananes. Combien de fruits a-t-elle achetés ? » Dans un premier temps le texte est lu sans la question, puis théâtralisé par tous les élèves avant d’être reformulé. Puis les enfants sont invités à dessiner la situation, dessin que chacun décrira devant la classe. Pour les faire entrer dans l’univers mathématiques, l’enseignante leur demande de proposer ce qu’on peut chercher à partir de la situation proposée, question à laquelle les élèves répondront par un premier dessin. L’étape suivante consiste à refaire ce dessin sur ardoise successivement mais en diminuant le temps de réalisation à l’aide d’un sablier (les élèves vont vers la schématisation).  On note que tous les éléments superflus disparaissent lorsque le mot « rapidement » apparaît dans la consigne. Cette démarche, répétée à chaque période, aide les élèves à retenir les données essentielles d’une situation permettant la résolution d’un problème.

 
 
 

Commencer à écrire tout seul
L’objectif de l’atelier animé par Viviane GHESQUIERE et Corinne OJALVO est de donner à voir en quoi un travail régulier sur la langue écrite permet aux élèves de s’approprier le principe alphabétique et favorise la relation lire/écrire. Cette pratique fréquente, explicite, guidée par l’enseignante a pour but de réduire les écarts, de lutter contre les déterminismes sociaux. En demandant aux participants d’écrire des mots entendus en néerlandais ou de reconnaitre des comptines écrites en alphabet grec, elles dégagent avec ceux-ci les procédures utilisées et les problèmes rencontrés puis elles leur proposent  d’encoder une phrase composée de différents mots tirés des comptines en grec. Ces situations d’apprendre à écrire à partir d’un texte de référence sont puisées dans les travaux d’André OUZOULIAS sur l’écriture générative. Toutes les phases de travail alternent des temps de mémorisation, puis de planification collective pour que chaque élève puisse ensuite écrire de façon autonome, dans son cahier d’écriture, en utilisant les outils mis à disposition dans la classe. L’enseignante accompagne les enfants éloignés de l’écrit, régule pour les plus rapides mais elle garde la même ambition pour toutes et tous.

 
 
 

Manipuler, se questionner, catégoriser

Explorer le monde s’appuie sur la manipulation d’objets, reflets d’une culture matérielle. Jacqueline BONNARD propose de passer par le geste pour apprendre à se poser des questions et transformer l’objet familier en objet d’étude. Très jeunes, les enfants exercent leurs gestes sur des objets mécaniques simples, parmi eux les objets à manivelle. La première partie de l’atelier vise à identifier les gestes d’usage et les verbes d’action associés, les principes techniques ou concepts scientifiques liés à la manivelle, le tout présenté sur une affiche. Cette phase préparatoire permet au professionnel, dans le cadre d’un travail d’équipe, d’identifier les savoirs à explorer avec les élèves et guider leur recherche pour passer du geste au concept. Dans un deuxième temps, il est présenté l’activité proposée aux élèves de moyenne et grande section : manipulation et tri d’objets à manivelle, identification de l’élément commun, représentation graphique puis symbolique de la manivelle sans oublier le vocabulaire associé qui prend place dans une représentation cohérente du monde en interaction entre fonction d’usage et conception.

 
 
 

S’appuyer sur la notion de quantité pour construire le nombre
Comment, aborder la résolution de problèmes dans le domaine des mathématiques et inciter les élèves à se questionner ? Laure COINDEAU nous emmène en petite section pour aborder la notion de quantité sans passer par la comptine numérique. Comment faire construire une collection équipotente à une collection de référence ?
Par essais et erreurs les enfants s’approprient le problème posé, intègrent le vocabulaire spécifique et ajustent les gestes utiles pour résoudre le problème.
En stimulant le questionnement, l’enseignante pose les prémices d’une interaction entre élèves à un âge où le collectif peine à s’installer. Le suivi des cheminements individuels montre comment se construit la notion de quantité au travers de stratégies qui relèvent autant de l’imitation que de la prise de risque dans un cadre sécurisé sous le regard bienveillant de l’enseignante.

 
 
 

Lire un album « sans question »
Comment, à partir de la lecture d’un album de littérature jeunesse, mettre des élèves de grande section en questionnement et faire de cette situation un outil d’enseignement de la compréhension d’un texte littéraire ? Dans une démarche inspirée du « problème sans question » proposée par Odette BASSIS, Damien SAGE propose de se mettre en travail à partir de l’album de Claude PONTI : « Pétronille et ses 120 petits ».
Dans un premier temps, il lit l’album tout en montrant les illustrations, enfaisant des pauses. Lors de ces pauses, les participants sont invités à faire des remarques et/ou poser des questions. Ces questions sont notées sur des affiches. A la fin de la lecture de l’album, on repère les questions auxquelles on peut répondre en repérant les sources d’information : texte ou image, inférences, interprétations. Avec des élèves, cette phase permet à chacun de s’exprimer dans le cadre d’une confrontation des points de vue. La richesse illustrative de certains albums permet de répondre aux trois types d’interrogation. Une autre façon d’aborder les albums jeunesse en maternelle.

 
 
 

Se questionner pour participer à des débats philosophiques
Comment s’appuyer sur les questionnements des enfants pour les inciter à confronter leur pensée et leur sensibilité et développer leur capacité à réfléchir sur le monde qui les entoure ? Laetitia BISSON utilise pour cela différentes démarches : photo langage, philo-musique, discussion à visée démocratique et philosophique. C’est ce qu’elle propose de faire vivre et analyser aux participants de l’atelier dans un premier temps avant d’explorer les possibilités de transposition en grande section de maternelle.

 
 
 

Jacques BERNARDIN (Président du GFEN) introduit la conférence de clôture en interrogeant : « Faut-il poser des questions pour qu’ils s’en
posent ?
» et souhaitant caractériser ce que serait une école qui amène à s’interroger par rapport à une école qui interroge. Il pose le constat de ce qui se passe la plupart du temps dans les classes : des élèves invités à répondre à des questions souvent fermées permettant à l’enseignant de maintenir l’attention, contrôler la compréhension, évaluer les connaissances plus qu’à les travailler. Contraints par un cadre institutionnel prônant un pilotage par l’aval, les enseignants ont tendance à se conformer aux cadres pédagogiques imposés au détriment d’une créativité permettant d’être concepteur de sa pratique. Une école qui amène à s’interroger, agit sur plusieurs leviers : ouverture sur l’extérieur, sortie et enquêtes, situations exploratoires, apprentissage du débat contradictoire entre pairs, formalisation concertée d’une technique. C’est à ces conditions que se développe la pensée dans une visée émancipatrice. C’est une école qui amène les enseignants à se poser des questions sur le métier dans le cadre de collectifs de travail : enquêtes auprès des élèves, vidéos, entretiens croisés… Le vécu de démarches ou d’ateliers (comme le pratique le GFEN) permet au professionnel de s’immerger dans le vécu sensible de l’élève et de se décentrer pour comprendre ce qui fait rupture. Il est temps « pour les enseignants de reprendre la main sur le métier, se former à la liberté de pensée pour y former les élèves dans une dynamique émancipatrice commune ».

A l’interrogation initiale, on préfèrera : « Suffit-il de poser des questions pour qu’ils s’en posent ? »  qui permet d’interroger la nature des questions et la pertinence à ouvrir à un questionnement propice au développement intellectuel.

Ces Rencontres se sont terminées par un appel collectif (syndicats et mouvements pédagogiques) à poursuivre l’action « pour que la Maternelle fasse école ».

Jacqueline BONNARD

Photos, Isabelle LARDON

 
 
Lire aussi :
  • Interview d’Isabelle LARDON dans le café pédagogique, lire
  • Le compte-rendu de l’UNSA, lire
  • Une prise de position de Christine Passerieux, lire
  • « L’école maternelle que nous voulons », tribune collective publiée dans Le Monde le 9 janvier 2023 lire

Extraits Dialogue n° 187

Dialogue n° 187 – Former, se former, ça ouvre des horizons

 
 
Editorial
  • Le GFEN est, intrinsèquement, un mouvement de formation…  Lire l’édito
    Michel BARAËR
Formation… Recherche
  • Former, c’est mettre en recherche…
    Jacques BERNARDIN, président du GFEN

Cet article rapporte une intervention de Jacques Bernardin lors du colloque de l’Association Française des Acteurs de l’Éducation (AFAE), à Guyancourt (78), le 13 janvier 2018.
Les relations terrain / recherche
Si la place de la recherche est indiscutée pour transformer les pratiques de terrain, il n’est pas inutile de dresser un état des relations qui jusqu’ici ont prévalu entre les deux univers pour saisir ce qui peut y faire obstacle.
Des logiques professionnelles différentes
Les enseignants ont pour fonction sociale d’éduquer les jeunes générations dans le cadre d’orientations éducatives périodiquement actualisées, de transmettre la culture patrimoniale que chaque époque juge indispensable, en visant prioritairement – jusqu’au terme du collège – la formation de la personne et du citoyen. Leur quotidien consiste à « faire classe », logique pragmatique exigeant d’assurer la transmission des connaissances à des élèves reconnus « tous capables d’apprendre et de progresser », mais cependant plus ou moins « disposés » à cet égard.
Les chercheurs ont pour fonction sociale de produire des savoirs, des outils d’intelligibilité du réel. Leur quotidien vise à « faire sens », logique réflexive consistant à mettre à distance les phénomènes et situations pour saisir les logiques à l’oeuvre, pour ressaisir la complexité. Ils proposent de nouveaux outils de lecture, interrogent les allant-de-soi, renouvellent les catégories de perception et de jugement.

  • … par la recherche le GFEN est un mouvement de formation et de recherche en éducation
    Jean-Louis CORDONNIER

Notre conviction, depuis les années 80 est « Je cherche, donc j’apprends ». On peut donc affirmer que pour nous, la formation se fait par la recherche.
« Ici, c’est la classe où nous sommes des chercheurs ! » affirme cet élève, chargé de faire visiter le lycée aux parents lors de la journée « portes ouvertes ». Qu’est ce qui fait donc que ma pédagogie amène les élèves à s’y sentir chercheurs, alors que j’enseigne le même contenu que mes collègues ?
Quand j’ai fait mes études de géophysique, je voulais devenir chercheur. En militant au GFEN, c’est ce que je suis devenu, attiré (entre autres choses) par l’accent mis sur la recherche dans tout processus de formation. Un des slogans du GFEN est « Tous chercheurs ». Ainsi, en 1985, l’intitulé de l’Université du gfen à Grenoble : « Je forme les autres ? Non, ils se forment, si je les mets tout de suite, et en permanence en situation de recherche partout, dans tous les lieux ».
Mardi, j’ai cours avec les premières S.

  • Former des formateurs : quand s’auto-former ne suffit pas
    Jacqueline BONNARD

Mais passe-t-on aisément du statut d’enseignant à celui de formateur ? « Faire la classe » ou « animer un groupe d’adultes » est-ce la même chose ? S’agit-il juste de passer d’un public à un autre ? Être repéré comme un enseignant « performant » suffit-il pour devenir un formateur pertinent ?
Quelle est la spécificité du formateur et quelle formation cela présuppose-t-il pour passer d’une posture à l’autre ? Suffit-il de s’auto-former pour endosser le statut ? La proximité permettant d’entrer dans la logique des formés aide-t-elle à construire des formations au plus près des attentes des praticiens ? Quels sont les gestes professionnels spécifiques aux formateurs ?
En m’appuyant sur deux expériences de mise en oeuvre de formation de formateurs, je vais tenter de répondre à ces questionnements.

La formation dans tous ses formats
  • Quels formats de la formation pour le GFEN ?
    Rémy DAVID, Professeur de philosophie à Montpellier, Directeur de programme au Collège international de Philosophie, doctorant à l’UPEC (Laboratoire LIS-EA 4395)

La formation initiale et continue de l’éducation nationale demeure, y compris pour une bonne part de ses concepteurs, relativement opaque à l’époque de l’explicitation affichée des objectifs et des évaluations, et peut paraître à la fois insuffisante quantitativement et inefficace qualitativement. Certains mouvements, notamment ceux de l’éducation nouvelle, construisent leurs propres processus formatifs, en cohérence avec leurs valeurs et leurs aspirations à la fois politiques et éducatives. Quelle place est faite à ces propositions dans le paysage des formations, et quelle spécificité se dégage de cette conception pratique, de cette pratique conceptualisée et problématisée de la formation au sens large du GFEN ?
Au regard du paysage des « formats de formation » que l’on peut dégager à partir d’une recherche en cours sur le rapport à la formation des enseignants de philosophie, il appert que les propositions du GFEN, et plus précisément de son secteur philosophie, sont particulièrement remarquables mais singulièrement isolées et rares.

  • Comment je vis mon métier de formateur informatique en tant que militant d’Éducation Nouvelle
    interview de Bruno ASTULFONI par Michel BARAËR

J’ai rencontré le GFEN en 1984 lors d’un stage à l’école normale de Bonneuil ; j’ai tout de suite adhéré et vécu d’autres stages et universités d’été.
Le secteur Informatique a été créé en 1986, et à l’université d’été GFEN de Grenoble, et nous avons préparé et animé avec Paul Recoursé et Maurice Tamisier la démarche « Inventer un Ordinateur ». Les objectifs de cette démarche étaient de permettre une conscientisation des représentations et de faire évoluer les pratiques individuelles et collectives autour des outils informatiques émergents.
C’est ensuite un processus de recherche à partir d’articles et d’ouvrages sur l’histoire des technologies qui ont abouti à l’informatique telle qu’on la connaît en 1986. (Internet n’existe pas ; c’est le moment du lancement du programme « Informatique à l’école » avec le TO7 ; les réseaux sont essentiellement des réseaux privés au sein d’entreprises ou d’universités avec le début des communications à distance avec le Minitel

  • Pourquoi nous ne formons pas aux arts plastiques…
    Hélène COHEN SOLAL

Dans le cadre d’une formation organisée par la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) de Nantes, j’interviens avec deux ateliers dans une formation ouverte aux animateurs, bibliothécaires, artistes, écrivains, bénévoles… appelée « Ateliers d’écriture, Pratiques et recherches ». L’un des ateliers que j’avais proposés dans le cadre d’une commande sur « écrire avec les arts plastiques » est axé sur l’appropriation d’outils d’invention d’atelier. Je défends l’idée, dans les stages du secteur, que c’est au coeur de nos enjeux. La part de didactique de la matière relative aux savoirs et aux savoirs faire peut être suspendue dans nos ateliers de formation pour développer une exploration de la démarche même.

  • Parcours dans les Dialogue sur la formation

    Cinq numéros de Dialogue ont déjà porté sur la formation :
    numéro 30 « La formation en jeu Enjeu de la transformation », de décembre 1978
    numéro 75 « Sortir du cadre Formation », de juin-juillet 1992
    numéro 99 « Formation : normalisation ou émancipation ? » de mars 2001
    numéro 122 « Formation : alternance ou alternative ? » d’octobre 2006
    numéro 159 « Conformer ou transformer ? Enjeux des formations » d’octobre 2015.

Pour maintenir l’exigence

  • Principes, valeurs et pratiques du GFEN dans la formation des étudiant.e.s et notamment des futur.e.s.enseignant.e.s
    Geneviève GUILPAIN

Comment faire vivre nos valeurs, convictions dans des pratiques efficaces lorsqu’on travaille auprès d’un public d’étudiant.e .s ? Les enjeux et difficultés sont-ils les mêmes qu’avec un public d’élèves ? Devons-nous adapter nos pratiques ? Découvrons-nous d’autres opportunités ? Voici quelques-unes des questions que nous nous sommes posées qui nous ont conduit à proposer quelques témoignages précédés d’une présentation de nos lignes de convergence et préoccupations communes.
Comment lutter contre les inégalités, s’ajuster, porter une attention à la progression des apprentissages, et aux étapes nécessaires, sur le long terme afin que les étudiant.e .s qui forment un public d’une hétérogénéité chaque année plus accusée s’approprient savoirs et savoir-faire ? Comment lutter contre l’inégalité des étudiant.e.s dans un système de plus en plus ségrégatif qui ne fonctionne que pour les plus performants ? Comment notamment faire acquérir des compétences d’analyse de textes complexes lorsque la lecture ne relève plus d’un habitus partagé, alors même que les épreuves d’examen ou de concours sélectionnent sur le critère des compétences de lecture experte ?

  • Former des enseignant.e.s aux contradictions du métier
    Interview de Jean BERNARDIN par Laurent CARCELES

Laurent Carceles : Pourquoi la formation est-elle une priorité du GFEN ?
Jean Bernardin : Il ne peut y avoir, à mon avis, de véritable transformation sociale que si les citoyens pensent qu’un autre type de société est possible. Une société qui reconnaît et respecte l’humain dans chacun, quelles que soient ses origines, sa situation sociale, son histoire personnelle, ses convictions…
Cela s’apprend dans les divers lieux de socialisation qui construisent le développement des futur.es citoyen.nes, et en premier lieu l’École.
Il y a donc urgence à « révolutionner » l’École et donc la formation des enseignant.es.
Deux conditions essentielles :
Une définition claire des enjeux politiques assignés à l’École.
Une transformation des enjeux et pratiques de la formation

  • Justice pour les classes technologiques ?
    Jean-Charles ROYER

A la suite d’une proposition de l’IPR, j’ai intégré dès octobre 2021 une équipe de profs de philo afin que nous produisions ensemble des « ressources » à destination des jeunes collègues qui éprouveraient des difficultés à prendre en main les classes technologiques. Tel était le projet initial, plutôt flou dans ses modalités pratiques, mais néanmoins bienvenu, tant l’enseignement dans ces classes est peu pris en compte. Il s’est avéré assez vite qu’il ne s’agirait pas, comme j’avais pu l’espérer, de proposer des formations « en présence » afin que d’éventuelles « démarches » d’apprentissage puissent « être vécues », comme nous avons l’habitude de le dire, mais de produire des ressources numériques en ligne sur le site du ministère ! C’est alors qu’une série de doutes m’est apparue. Ce qui suit vise à formuler ces doutes, et à dire mes réponses à ce jour.

  • Le GFEN, c’est sûr, ça débloque !
    Joëlle CORDESSE, Professeur d’anglais, co6fondatrice en 1983 du Secteur Langue(s) et de sa revue Dialangues, et en 2001 des Labos de Babel. Docteure en sémiotique et communication, spécialiste de sémiotique peircienne

Mai 1982, à l’école Makarenko d’Ivry, je participe à mes premières Journées d’études du GFEN (il y en aura peu par la suite, Arcueil, Vendôme). Elles sont consacrées à la formation accélérée d’équipes pouvant proposer et animer des stages en Institution. Ces stages s’intitulent « Tous capables ! ». Ils durent 3 jours, et nous en construisons ensemble la grille type, à peu près immuable, à base de démarches des Allumettes, des Attentes, du Jeu de l’île, et d’un atelier d’écriture / de création. En entrée de stage, une démarche « Tous capables » dans une matière où les personnes se vivent a priori comme en échec, et vont vivre la surprise de se retrouver en réussite. En sortie, quelque chose autour des outils, des projets, des stratégies, où prendront place par la suite, par exemple, des démarches Sosie. Le GFEN a construit l’outil grâce auquel il devient formateur de formateurs : la démultiplication de sa capacité d’intervention dans les lieux de formation va permettre de diffuser largement les pratiques, attirer de nouveaux adhérents, agir sur la transformation des mentalités.

Cahier du LIEN
  • Susciter le débat ? Construire le débat ? Pourquoi débattre en Éducation Nouvelle ?
    Joëlle CORDESSE

Les langues-cultures, un moteur d’émancipation et de renouvellement pour l’Éducation Nouvelle ?
Comment travailler ensemble quand on ne parle pas la même langue ? En quoi est-ce une question pour l’Éducation Nouvelle et son développement ?

  • Quelles relations entre recherches et mouvements pédagogiques ?
    Étiennette VELLAS et Yves REUTER
  • « Pour une société inclusive »
    Soraya GUENDOUZ et Michel NEUMAYER

En février 2023 avec le GFEN

1er février : Atelier « Le COVID, quelle pensée construire avec nos élèves ? » GFEN Bas-Rhin


1er février : Stage « L’été en hiver » GFEN Ile de France

4 février : Café-philo « De la société du spectacle au besoin d’images » à Montauban, secteur Philosophie

4-5 février : Réunion du secteur Arts Plastiques, recherche et création

8 février : Atelier Caractéristiques et classement de figures GFEN Paris


11 février : Stage « L’été en hiver » GFEN Ile de France

15 février : Stage « L’été en hiver » GFEN Ile de France

18 févrierAtelier « Le dispositif figuratif » à Toulouse, secteur Arts Plastiques, recherche et création

20 février : Atelier d’écriture « Frontières » secteur Ecriture de Rhône-Alpes

25 février : Réunion du secteur Langues


Origines et jalons historiques

 

Issu de la Ligue Internationale de l’Education nouvelle, le G.F.E.N. a été créé en 1922 à l’initiative de savants et d’éducateurs qui, au sortir de la première guerre mondiale, ont ressenti l’urgence de lutter contre l’acceptation fataliste par les hommes, de la guerre comme solution.

L’un de ses principes fondateurs était : « L’éducation nouvelle prépare, chez l’enfant non seulement le futur citoyen capable de remplir ses devoirs envers ses proches et l’humanité dans son ensemble, mais aussi l’être humain conscient de sa dignité d’homme ».

De nombreux éducateurs, au sein du G.F.E.N., ont nourri leur recherche de la pensée de précurseurs universels tels que Rousseau, Pestalozzi, Jacotot, Montessori, Decroly, Makarenko, Korczak, Bakulé, Freinet, Piaget, Freire. Paul Fauconnet, Paul Langevin, Henri Piéron, Henri Wallon, Paul Faucher, Gaston Mialaret, Robert Gloton, Henri Bassis, qui ont été présidents ou vice-présidents du GFEN, ont également contribué à forger l’identité actuelle de ce Mouvement de Recherche et de Formation en Education.

C’est dans la recherche obstinée de cohérence entre valeurs, comportements et pratiques, que le G.F.E.N. n’a cessé d’œuvrer, sur les champs de l’enfance, de l’école, de la formation, comme dans tous les lieux où se construisent des savoirs, pour créer les conditions concrètes de la réussite de tous.

Un terrain de référence comme le « Groupe Expérimental du XXeme arrondissement  de Paris  »  (de 1962 à 1971 dans les écoles des rues Vitruve, Le Vau et Bretonneau) a permis de creuser une brèche dans l’acceptation fataliste de l’échec scolaire ségrégatif et des  » handicaps socioculturels « . Et c’est en Afrique, au Tchad, de 1971 à 1975, dans une vaste entreprise de formation-transformation (pour laquelle une évaluation à long terme, en 1996, a contribué à montrer les fruits), que Odette et Henri Bassis ont développé des pratiques nouvelles auprès des enfants, et une transformation des pratiques de formation des enseignants, apportant une rupture décisive dans la transmission des savoirs : non plus recevoir docilement, mais mettre en œuvre son intelligence et ses potentialités d’imagination créatrice pour « construire  » son savoir, en faire un levier de transformation dans son rapport à soi, aux autres et au monde.
C’est la notion de « démarche d’auto-socio-construction du savoir » qui n’a cessé de s’enrichir, de s’affiner, apportant ainsi une réponse pratique positive à l’échec scolaire et à l’idéologie des dons.

Depuis, le G.F.E.N. développe des stratégies et des pratiques de formation d’adultes tout en continuant à démultiplier des expériences de terrain dans l’Institution (Education Nationale, Education surveillée, Culture, Agriculture,…) où il conduit des stages et Universités d’Eté. Une large ouverture est en même temps réalisée sur les secteurs éducatifs hors l’école : parents, travailleurs sociaux, stages d’insertion ou réinsertion, M.J.C., syndicats, associations… tous les lieux où sont mis en œuvre de nombreuses démarches de tous niveaux et de toutes disciplines, dont de nombreux ateliers d’écriture dans lesquels la langue écrite est vécue comme forme spécifique de la pensée.

A l’étranger, les stages et problématiques du G.F.E.N. rencontrent un écho important, aboutissant à des Universités d’Eté Internationales et à des projets qui, pour certains, s’institutionnalisent : ainsi en Russie six ans d’échanges débouchant sur un Projet Européen Tacis (sur :  » le développement de la démocratie dans les pratiques d’apprentissages « ) et sur la création de Groupes d’éducation nouvelle (Belgique, Suisse, Italie, Russie…)

Le GFEN aujourd’hui

Face aux nécessités actuelles d’agir contre toutes les exclusions et l’esprit de fatalité, le G.F.E.N. cherche à mettre en partage, sur tous les champs aujourd’hui ouverts à la formation, les pratiques et stratégies qu’il a construites et mises à l’épreuve sur de multiples terrains, en particulier les plus « difficiles  » : stages du P.A.F. (sur l’aide, savoirs et citoyenneté), R.E.P., insertion sociale et professionnelle (16-18, R.M.I.,…), animateurs de quartiers, accompagnement scolaire, bibliothèques, travailleurs sociaux, etc.

Actuellement, il s’implique résolument dans des actions de formation qui débordent du seul champ de l’école, les problématiques travaillées tant sur le terrain de l’échec scolaire que celui des échanges avec l’étranger, s’inscrivent dans la recherche de solutions nouvelles où chacun, se construisant comme personne solidaire puisse, dans une approche multiculturelle, devenir acteur de transformations possibles.

Les situations et les conditions nécessaires pour que les contenus de savoir et de formation ne soient plus simplement transmis comme produits finis – pseudo-évidences qu’il faut accepter – mais construits par le sujet lui-même, prennent corps dans la notion et la pratique de  » démarche d’auto-socio construction  » : c’est dans un processus intégrant raison et imaginaire et s’inscrivant dans l’espace plus large du  » projet  » que chacun est amené à chercher, se questionner, élaborer, créer, structurer, en confrontation avec les autres, mettant en acte toutes les potentialités cognitives et créatrices dont il est authentiquement porteur, devenant ainsi, se transformant lui-même, auteur de sa propre formation.

Pour compléter voir le site « Le temps des instituteurs »

14èmes Rencontres « Pour que la maternelle fasse école » 28 janvier 2023, à Paris

Apprendre à se poser des questions,
se questionner pour apprendre ?
La mission principale de l’école maternelle, définie dans le programme de 2015 consolidé en 2021, est « d’engager l’enfant à avoir confiance dans son propre pouvoir d’agir et de penser, dans sa capacité à apprendre et réussir sa scolarité et au-delà ». Depuis la rentrée 2020, des guides pour enseigner à l’école maternelle visent à installer « de bonnes pratiques » qui peuvent rapidement conduire à une dérive techniciste et un pilotage par l’aval préparant les évaluations de CP. Dans cette configuration, on fait de l’élève un répétiteur et de l’enseignant un exécutant. « Expliquer empêche de comprendre quand cela dispense de chercher » (Henri Bassis, ancien président du GFEN). Mais peut-on chercher sans se questionner ? En effet « sans questions, il n’y a pas de réponses » (Britt Mari-Barth).

Y a t’il des postures à installer très tôt à l’école maternelle ? En quoi permettent-elles de former des esprits curieux ? Pourquoi sont-elles importantes pour les futurs apprentissages, quels que soient les domaines abordés ? Comment rendre insolite le quotidien pour faire émerger les questionnements des jeunes enfants ?

Si apprendre, c’est se questionner, il nous semble que la même visée est nécessaire pour enseigner et pour former. L’enseignant peut-il produire de l’interrogation chez les élèves sans s’interroger sur sa propre façon de faire ? Le formateur peut-il partir des préoccupations des enseignants sans se préoccuper d’accepter des points de vue différents et de faire bouger les conceptions ?

Au cours de ces rencontres, Olivier Maulini, enseignant chercheur à l’université de Genève aborde l’angle pédagogique du questionnement et Jacques Bernardin, président du GFEN, pose un regard plus politique sur l’école maternelle. Une série d’ateliers animés par des militants donne à voir des pratiques dans différents domaines et niveaux de l’école.

Les rencontres sont moins là pour donner des réponses que pour se poser collectivement des questions.

Programme

8h30 l  Accueil – Inscription

9h00 l  CONFERENCE INTRODUCTIVE

(Se) questionner pour (se) former, ou la sécurisation du passage risqué

À l’école comme ailleurs, apprendre, c’est passer de ce qu’on ignore à ce qu’on sait. Et ce passage est risqué. Entre l’état d’assurance qui précède à celui qui suit l’apprentissage s’ouvre une zone instable de découvertes mais aussi de dangers. Conscience d’une faille, vide à combler,enquête à mener, hypothèses à confronter : une question fait irruption,elle est ? comme on dit ? posée. Certaines pédagogies se méfient de cette béance, d’autres préfèrent la cultiver. Que savons-nous de son existence ordinaire, dans les pratiques telles qu’elles sont et cherchent ou non à évoluer ? La recherche n’a de loin pas toutes les réponses, mais nous aiderait-elle à professionnellement nous questionner ?

Olivier Maulini, Université de Genève – Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation – Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE)

10h00 l  ATELIERS 1 à 3

1 l Passer du monde réel à l’univers mathématique
La résolution de problèmes exige de passer d’une matérialisation réelle à une représentation abstraite gérée mentalement. Comment favoriser ce passage qui n’a rien d’aisé ? Comment adapter en grande section une démarche d’Odette Bassis* pour appréhender ce qui se joue là ?
Sophie Reboul, GFEN 25

* Dans Concepts-clés et situations-problèmes en mathématiques, tomes 1 et 2, Hachette éducation
2 l Commencer à écrire tout seul
C’est ce que disent les programmes de 2015. Mais comment amener de jeunes élèves à produire des textes et à gérer toutes les opérations mentales de l’écriture ? Comment entrer dans la complexité de ces activités, avec quelles aides et quels outils ?
Viviane Ghesquière & Corinne Ojalvo, GFEN Maternelle
3 l Manipuler, se questionner, catégoriser
Explorer le monde s’appuie sur la manipulation d’objets, reflets d’une culture matérielle. Comment passer de la simple perception à la posture de chercheur ? Comment transformer ce qui va de soi en objet d’étude ? Comment par quelques tours de manivelle, passer du geste au concept ?
Jacqueline Bonnard, GFEN 37

12h00 l  Déjeuner (restaurants dans le quartier)
Espace librairie

14h00 ATELIERS 4 à 6

4 l S’appuyer sur la notion de quantité pour construire le nombre
Comment, dès la petite section de maternelle, aborder la résolution de problèmes dans le domaine des mathématiques et inciter les élèves à
se questionner ? Quels dispositifs mettre en place ? Quels indicateurs observer pour savoir si les élèves sont en train d’apprendre, de penser ?
Laure Coindeau, GFEN Maternelle
 
5 l Lire un album « sans question »
Comment, à partir de la lecture d’un album de littérature jeunesse, mettre des élèves de grande section en questionnement et faire de cette situation un outil d’enseignement de la compréhension d’un texte littéraire ? C’est une démarche inspirée du « problème sans question ».
Damien Sage, GFEN Paris

6 l Se questionner pour participer à des débats philosophiques
Comment s’appuyer sur les questionnements des enfants pour les inciter à confronter leur pensée et leur sensibilité et développer leur capacité à réfléchir sur le monde qui les entoure ? Photo langage, philo-musique, discussion à visée démocratique et philosophique sont les démarches proposées, à vivre et à analyser.
Laetitia Bisson, GFEN 72

*Reprise de deux ateliers présentés en distanciel lors des petites rencontres de novembre 2021 et janvier 2022

16h00 CONFERENCE DE CLÔTURE

Quand l’Ecole maternelle pose question…

Si nous sommes évidemment « pour que la maternelle fasse école », il nous faut clarifier ce qu’on entend par là, tant l’époque est propice au travestissement des propos : vider leur potentialité critique afin d’en retourner la subversion est devenu courant.

« Faire école », serait-ce inféoder l’Ecole Maternelle aux attendus étroitement instrumentaux de l’élémentaire ? La plier à une forme scolaire aveugle aux besoins des jeunes élèves et indifférente à leur diversité ? Ou plutôt amener les élèves à questionner le monde, les évidences, leurs opinions premières ?…
Conformer les esprits ou éveiller les consciences : un choix d’orientation.

Jacques Bernardin, président du GFEN

17h00 l  Fin des travaux

Inscription et participation aux frais

Participation aux frais d’organisation : 30 €

Adhérent.e.s au GFEN, étudiant.e.s, sans emploi : 20 €

Ces rencontres sont ouvertes à toutes et tous, enseignants, parents, éducateurs, formateurs, ATSEM, AESH, animateurs, professionnels de la petite enfance, élus et responsables des collectivités locales, cadres des institutions, militants associatifs…
En partenariat avec :

 

« L’école maternelle que nous voulons » (2023)

Le groupe forum Maternelle regroupant associations, syndicats, enseignants spécialistes de la maternelle a été réactivé à l’occasion de l’annonce par le ministère d’un Plan Maternelle. Il réclame, dans une tribune collective publiée au Monde le 9 janvier 2023, une école « démocratisante », à rebours des objectifs de performance qui gagnent du terrain.

 

 

L’école maternelle que nous voulons

Nous sommes enseignantes et enseignants de l’école maternelle, ATSEM, parents d’élèves, chercheur.es, militantes et militants de syndicats enseignants, de mouvements pédagogiques et d’associations complémentaires de l’école.

Au moment où le ministre annonce un Plan maternelle, nous tenons à réaffirmer notre attachement à l’école maternelle définie par le programme de 2015 : une école accueillante, bienveillante, exigeante où la place centrale du langage et le rôle du jeu comme l’une des entrées dans les apprentissages ont été réinstaurés. Une école, soucieuse du développement de l’enfant dans toutes ses dimensions : langagière, cognitive, sociale, affective, physique, artistique… Une école attentive aux progrès et réussites de chaque élève, aux objectifs communs ambitieux, mais avec le respect des différences de rythmes et de développement si prégnantes chez les plus jeunes, sans mise en compétition, ni culte de la performance.

Déjà signataires d’une tribune commune en janvier 2021 lors des préconisations du conseil supérieur des programmes (CSP) lequel proposait une réorientation profonde du programme de la maternelle transformant ses missions jusqu’à les réduire à la seule préparation du CP, nous restons déterminé.es parce que :

Nous ne voulons pas d’une école maternelle uniquement centrée sur les savoirs dits « fondamentaux ». Si l’objectif de « Garantir la réussite scolaire dès le plus jeune âge » est partagé, il ne peut être atteint en orientant certains enseignements afin de préparer au CP dès la maternelle. Cela ne peut que nuire au bien-être et aux apprentissages des jeunes enfants, notamment ceux des milieux les plus populaires.

Nous ne voulons pas d’une école maternelle qui cantonnerait les enseignements à des séances répétées d’entraînement à des techniques pour préparer les évaluations standardisées en CP. L’école maternelle est le lieu où l’enfant qui devient élève doit avoir accès à de nombreux apprentissages, tous fondamentaux, devant être évalués de manière positive.

Nous ne voulons pas d’une école maternelle où les équipes enseignantes ne seraient que des exécutantes sommées de « se conformer à des protocoles précis ». Enseigner est un métier de conception qui demande une formation initiale et continue d’ampleur et de qualité, qui part des besoins des équipes, axée sur tous les domaines d’apprentissages.

L’école maternelle que nous voulons porte une toute autre ambition. Elle suppose un investissement à la hauteur des besoins. Au-delà de l’abaissement des effectifs, de locaux et de matériel adaptés, de la présence de personnels spécialisés (RASED), de la présence d’autant d’ATSEM à temps plein que de classes, il faut veiller à renforcer la co-éducation en associant les parents. Les formations doivent favoriser des rencontres entre tou.tes les professionnel.les permettant un regard croisé sur l’enfant et pouvant faire naitre de véritables projets porteurs de sens.

L’ensemble des écoles doit pouvoir bénéficier des moyens nécessaires pour mener à bien ses missions.

L’école maternelle que nous voulons est un lieu d’apprentissages émancipateurs et de socialisation et elle oeuvre à former des enfants désireux d’apprendre pour comprendre et agir dans le monde.

Lire la tribune sur le site du Monde (accessible aux abonnés)

Télécharger la tribune

AFEF — Association française pour l’enseignement du français
AGEEM — Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques — Association générale des enseignants des écoles et classes maternelles publiques
ANCP&AF — Association nationale des conseillers pédagogiques et autres formateurs
CEMEA — Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active
CGT-Éduc’action — Union nationale des syndicats de l’éducation nationale — Confédéra-tion générale du travail
CRAP-Cahiers pédagogiques — Cercle de recherche et d’action pédagogiques
FCPE — Fédération des conseils de parents d’élèves
GFEN — Groupe français d’éducation nouvelle
ICEM-Pédagogie Freinet — Institut coopératif de l’école moderne — Pédagogie Freinet
Ligue de l’Enseignement
SE-UNSA — Syndicat des enseignants — Union nationale des syndicats autonomes
SGEN-CFDT — Syndicat général de l’éducation nationale — Confédération française démocratique du travail
SNUipp-FSU — Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles et PEGC — Fédération syndicale unitaire
SNUter-FSU — Syndicat national unitaire territoriaux — Fédération syndicale unitaire
SUD-Education
SUI-FSU
– Syndicat unitaire de l’inspection pédagogique — Fédération syndicale unitaire

Contacts :
Guislaine David SNUipp-FSU 06 43 15 80 03
Laurent Gauthier CEMEA 07 56 21 46 86

Centenaire de l’Education Nouvelle

De l’organisation de la biennale de Bruxelles au congrès du GFEN, retour sur l’histoire d’un mouvement d’idées visant l’émancipation individuelle et collective par l’éducation pour tous.

1.   Biennale de l’éducation nouvelle de Bruxelles (2022)

Depuis 2015, cinq associations et mouvements impliqués dans l’éducation formelle, non-formelle, informelle et se réclamant de l’Éducation Nouvelle ont uni leurs forces pour relancer la réflexion autour de ce courant de pensée. Dans un premier temps, il s’est agi de se rencontrer et  échanger sur le socle commun de valeurs partagées. Au-delà des lieux d’intervention des uns et des autres, le besoin d’expliciter et analyser des pratiques, d’en dégager les similitudes mais également les différences a permis des rencontres régulières et fructueuses visant à renforcer la visibilité de l’Éducation Nouvelle. L’objectif était d’autant plus nécessaire que s’installait progressivement une libéralisation de l’école et des espaces éducatifs centrée sur l’individualisation des parcours et la mise en concurrence quels que soient les milieux sociaux. Une première biennale (2017), réservée à nos militants, a permis d’élargir ces échanges.

La deuxième édition (2019) réalisée sur le campus de l’Université de Poitiers a renforcé la dynamique internationale grâce à un projet Erasmus+ instituant des échanges entre travailleurs de jeunesse de différents pays et intégrant nos fédérations internationales (FICEMEA, FIMEM et LIEN).

Ces deux évènements ont installé les bases d’un travail coopératif et progressivement, l’idée de célébrer le centenaire du congrès de Calais[1] et de poursuivre l’oeuvre de nos prédécesseurs par la mise en place du mouvement ConvergENce(s) pour l’Education Nouvelle. Il s’agissait d’accueillir de nouveaux mouvements sur le principe d’une base commune : le Manifeste pour l’Éducation Nouvelle 2022,intitulé « Le monde que nous voulons, les valeurs que nous défendons » conçu comme l’un des éléments d’un projet politique partagé. Après la célébration du centenaire du congrès de Calais en juillet 2022 sur site, la biennale s’est ainsi déplacée vers Bruxelles, accueillie par le CERIA (campus universitaire bruxellois).

Biennale 2022 : opération réussie

 
 
Plus de 500 participants issus de 24 pays se sont inscrits à cette troisième biennale introduite par une conférence de Bernard Charlot :« L’être humain est une aventure.Pour une anthropo-pédagogie contemporaine ». Ils y ont alterné des temps pour penser, des temps pour partager (ateliers échanges de pratiques),des temps pour débattre (enjeux de nos sociétés), des temps pour vivre ensemble (découverte de Bruxelles et nombreuses activités culturelles).

La séance de clôture a permis d’allier expression artistique avec Magali, retours sur les travaux avec Philippe Meirieu, Laurence De Cock, ainsi que les perspectives pour l’avenir.

Performance artistique

 

L’implication du GFEN

Créé en 1922, le GFEN est en filiation directe avec le congrès de Calais de 1921 et s’est inscrit dans cette initiative portée par les CEMEA en intégrant le comité de pilotage des biennales, apportant sa contribution à l’organisation, en diffusant les informations en amont et en aval. Pour la biennale 2019, le GFEN a été support du projet Erasmus+ qui a développé la partie internationale de l’évènement. Faire alliance, accueillir au sein de «ConvergENce(s) pour l’Éducation Nouvelle» les organisations de tous pays agissant au quotidien selon de mêmes principes et valeurs devient une nécessité politique majeure. Dans un monde de plus en plus dur où l’on voit la résurgence de l’intolérance,du rejet de l’autre, où l’individualisme et la rivalité compétitive sont érigés en vertu, il devient urgent de redonner à l’Éducation Nouvelle toute sa place dans les enjeux éducatifs à l’échelle internationale.

Atelier « texte recréé »
Ses militants et sympathisants ont participé nombreux à cette biennale. Par son expérience de la formation dans les milieux difficiles (REP+ et publics en grande précarité), son approche anthropologique du savoir, l’articulation entre théorie et pratique, le GFEN a donné à voir sa singularité dans une culture commune mais multiforme.
Séance de clôture

2. Ivry, 11/12/13 novembre : un congrès pour revisiter une histoire et mieux se projeter

Une histoire à revisiter pour en comprendre les enjeux

 

Durant trois jours, les militants ont revisité l’histoire du mouvement en s’appuyant sur une démarche d’auto-socio-construction conçue par la commission de congrès en charge de l’organisation. Des principes de l’accueil bienveillant des nouveaux militants à l’étude de textes fondateurs pour comprendre l’évolution des idées et des parti-pris philosophiques, les plages de travail se sont succédées dans une ambiance détendue mais studieuse. En1922, dans la filiation de la ligue internationale de l’éducation nouvelle qui posait la question de la responsabilité des éducateurs dans la formation à la paix, à une autre manière de résoudre les conflits, le GFEN déposait ses statuts comme groupe d’étude et de recherche sur les questions éducatives. Sur cette base, les militants se sont organisés en collectifs et groupes de recherche centrés sur des problématiques liées à l’éducation dans une perspective d’émancipation.

Aujourd’hui, le constat économique et social pèse lourdement sur les débats éducatifs : si la massification scolaire a permis l’accès de tous au collège, les inégalités scolaires s’accentuent. La période récente a vu s’accélérer la pauvreté, les difficultés sociales en même temps que la montée des réflexes identitaires, l’individualisme jusque dans les préconisations ministérielles en matière d’éducation et accentué par une marchandisation rampante des savoirs et des moyens de transmission des informations. La fracture sociale se double d’une fracture numérique reléguant chaque jour un peu plus ceux qui ne possèdent pas les codes favorisant une insertion scolaire, économique et sociale.

Le défi aujourd’hui est de construire des réponses aux questions que se posent les éducateurs, quels que soient leurs lieux d’exercice, face aux défis actuels : comment former le futur citoyen à exercer une pensée critique et développer sa capacité de réflexion pour construire avec d’autres des solutions adaptées aux problèmes actuels. Le fil rouge des travaux était donc « un nécessaire sursaut radical face aux défis de notre société » ou comme le dirait Bernard Charlot : « qu’avons-nous à proposer aux générations actuelles ? »  Si les situations politiques, économiques et sociales sont différentes par rapport à 1922, des similitudes existent sur les inégalités persistantes, l’inadéquation des pratiques enseignantes pour élever le niveau général de connaissances, la nécessité de modifier les orientations éducatives pour que chacun trouve sa place dans une société fracturée avec une tendance au repli sur soi. Quelles réponses construire collectivement pour démocratiser l’accès au savoir et à la culture ?

S’adapter aux défis actuels et développer un projet fédérateur

Comme toute association, le GFEN est confronté aux formes nouvelles de l’engagement. Si les orientations politiques restent inchangées, l’investissement des militants est différent aujourd’hui et nécessite une réflexion sur le fonctionnement interne ainsi que la nécessaire adaptabilité des moyens mis en oeuvre. Ce fut le travail des différentes commissions : financière, fonctionnement interne, communication, orientation politique, international. Revisiter l’histoire, c’est aussi comprendre les fonctionnements d’une structure selon les époques pour les faire évoluer et les mettre en cohérence avec les besoins d’une période dans l’intérêt du collectif. C’est à cette condition que se développera le projet du GFEN.

« Tous capables ! » affirmons-nous…  Prôner le principe d’éducabilité ne peut se concevoir sans une démocratisation réelle de l’éducation s’appuyant sur l’interrogation des modalités classiques de la transmission. Il nous faut travailler sur les façons d’enseigner et d’éduquer pour « viser une appropriation critique et raisonnée des contenus culturels en maillant implication personnelle et échanges argumentés avec les pairs ». Viser l’émancipation individuelle et collective passe par une réflexion préalable sur ce qui fait empêchement aux apprentissages : déterminisme social, représentations initiales induites par les groupes d’appartenance, manque d’estime de soi, pratiques langagières… pour permettre à chacun de penser par soi-même en se dégageant des différentes influences. C’est dans un esprit de coopération que s’installent des apprentissages solidaires où la mise en débat permet à chacun de se construire une représentation cohérente du monde. Loin d’une appropriation des savoirs pour soi et dans un esprit mercantile, il s’agit de s’inscrire dans une aventure humaine porteuse de significations partagées visant l’intérêt collectif.

Les outils développés par les militants du GFEN dans les différents groupes et secteurs : démarches d’auto-socio-construction, ateliers d’écriture et de création, formations auprès de publics défavorisés… sont autant d’atouts pour affirmer la volonté du GFEN de s’inscrire dans le mouvement actuel de ConvergENce(s) pour l’Education Nouvelle et d’y prendre toute sa part par la mise en place de collectifs pour réinventer en permanence une éducation en prise avec les réalités des sociétés au sein desquelles nous vivons.

Jacqueline BONNARD
Images :Tiphaine Fabre, Isabelle Lardon, Jacqueline Bonnard

Site convergENce(s)

Sur le Café pédagogique :
– Le GFEN a 100 ans LIRE
– L’éducation nouvelle en biennale LIRE


[1] Congrès de Calais, 6 août 2021. Sont présents à ce congrès : Adolphe Ferrière , Jean Piaget, Maria Montessori et AS Neill. Marqués par les dégâts de la Première Guerre mondiale, il s’agit pour eux de lancer le projet d’une éducation internationale.

Congrès 2022

  • PV de l’AG de congrès LIRE

  • Composition du Bureau National LIRE
  • Rapport moral présenté à l’AG  LIRE

  • Documents financiers :
    – Rapports financiers 2019-2021 LIRE
    – Evolution des charges 2019-2021 / Provisoire 2022  LIRE
    Evolution des produits 2019-2021 / Provisoire 2022  LIRE
    Evolution des produits et des charges en graphique VOIR
    – Reversements des groupes et secteurs 2007-2021 LIRE

Les rapports des commissions du congrès :

                  Extraits Dialogue n° 186

                  Dialogue n° 186 – Quand l’esprit critique

                  Sommaire

                  Éditorial
                  • Contre l’obscurantisme, la lumière de la connaissance ? Quand l’esprit critique !  Lire l’édito
                    Patrick RAYMOND
                  Critiques dès le jeune âge ?
                  • Prendre soin de l’arbre…
                    Sophie REBOUL, GFEN 25

                  L’école, dès la maternelle, est un espace pour grandir, pour apprendre, c’est un lieu de démocratisation et d’émancipation individuelle et collective.
                  Sous un regard ambitieux où l’on considère que les très jeunes élèves peuvent entrer dans la complexité du monde, il paraît incontournable d’apprendre à développer leur esprit critique. Mais comment ? Ils sont encore très égocentrés, possèdent des connaissances limitées, la compréhension de certaines notions leur sont encore inaccessibles…
                  Il s’agit alors, tout en tenant compte de l’âge des enfants, de leur apprendre à changer de regard, à se mettre en questionnement, ne pas prendre pour acquis définitif une affirmation, bousculer sa pensée personnelle, approfondir ses connaissances…
                  Cette posture est réalisable dans tous les domaines, de nombreuses pratiques GFEN le démontrent !

                  • « Faire des sciences » ou former des chercheurs dès l’école maternelle ?
                    Jacqueline BONNARD

                  Toutes les études montrent une désaffection des filières scientifiques ou technologiques lors de l’orientation après la classe de troisième ou de 2nde . Ce constat est corroboré par les résultats des évaluations internationales telles que TIMSS. […] Comme en 2015, les élèves Français se retrouvent en bas du tableau des 58 pays participants, leur score ayant encore baissé par rapport à la moyenne des pays de l’UE et de l’OCDE.
                  Les disciplines scientifiques seraient-elles synonymes d’ennui ou de difficultés à en comprendre le sens ou la finalité pour une majorité d’entre eux ?
                  Comment expliquer cette situation récurrente malgré des programmes qui instituent de façon obligatoire une initiation scientifique dès l’école maternelle ? Ces savoirs seraient-ils trop complexes à aborder avec de jeunes enfants et suffirait-il d’une simple initiation basée sur des expérimentations et/ou manipulations pour en donner le goût ?

                  • Maternelle, littérature jeunesse et esprit critique : quand l’évidence ne va pas de soi
                    Damien SAGE, GFEN 75

                  Est-il possible de travailler l’esprit critique dès la maternelle ? À l’âge où les élèves sont encore en train de construire leurs « premiers » rapports au langage et au monde, est-il pertinent d’essayer de leur faire prendre conscience de la potentialité réflexive du langage, de son pouvoir de mise à distance de ce qui se présente comme une évidence ?
                  Tout dépend de la représentation que, nous, enseignants, nous avons de la construction du langage par les jeunes enfants. Si l’on adhère à une vision que je me permets de qualifier de « séquentielle » de la construction du langage où l’enfant doit d’abord construire le langage en situation avant de pouvoir construire le langage d’évocation pour, plus tard, construire le langage pour penser, alors l’ambition décrite précédemment peut sembler démesurée. Sauf à considérer qu’il est aussi possible de penser une construction en parallèle des différentes fonctions du langage, le développement de l’une permettant d’accroître le développement des autres.

                  • Échanges critiques entre élèves au quotidien : quelle place pour l’enseignant ?
                    Sophie NONET

                  Comme le rappelle un texte d’Eduscol en 2016 : « L’esprit critique, c’est à la fois le principe et la finalité de l’école :
                  Principe : car on ne peut éduquer que des esprits libres et critiques : sans esprit critique, à proprement parler, un élève s’informe mais ne se forme pas. […]
                  Finalité : la visée de tout enseignement – quel que soit son objet – est bien de cultiver l’esprit critique […]
                  Mais à l’heure actuelle, seuls 29 % des professeurs des écoles français donnent fréquemment des exercices obligeant à développer l’esprit critique contre 65 % en Espagne ou 36 % en Suède selon le compte rendu de l’enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage.
                  Maintenant le travail de l’enseignant-chercheur commence : Comment créer les conditions de l’exercice de la pensée critique dans la classe ?

                   
                  Histoires de penser critique
                  • L’esprit critique à l’épreuve du complotisme
                    Geneviève GUILPAIN, secteur philosophie du GFEN

                  En août 2021, le secteur philo a proposé un stage s’intitulant « Complotisme : une pandémie mentale ; l’idéal du rationalisme en question ». Le complotisme ! Morceau de choix pour travailler l’esprit critique, dira-t-on ! Certes mais cela ne vaut qu’à condition de s’affranchir d’une pensée simpliste qui distinguerait, par anticipation, le sujet raisonnable exerçant de façon mesurée une pensée critique toute légitime, des « mauvais sujets » critiquables car plongés dans l’hubris du doute et du soupçon. La présentation de notre stage mettait déjà en garde contre une telle approche caricaturale du complotisme.
                  Une recherche éperdue de critères efficients.

                  Quelques réflexions pour poursuivre…
                  Nicole GRATALOUP

                  Je précise d’emblée que je n’étais pas au stage dont le texte de Geneviève rend compte, mais la lecture de ce texte m’a amenée à quelques questions et réflexions que je livre ici, en espérant que peut-être les absents n’ont pas toujours tort…

                   

                  • Au rayon des savoirs cassés
                    Jean-Louis CORDONNIER

                  Je n’aime pas l’expression « esprit critique ». Elle est souvent une position d’arbitre plutôt que de joueur de terrain, quand elle n’est pas celle de spectateur critiquant (parce qu’il aurait fait mieux). J’y préfère la pensée politique qui met en relation pour proposer une lecture située, voire engagée. Les deux livres ci-dessous sont deux vastes fresques qui proposent deux lectures politiques, alternatives à l’histoire telle qu’on nous la raconte. Deux livres briseurs d’idées reçues qui foisonnent d’anecdotes détaillées sur des faux-savoirs : « j’ai toujours cru que… mais en fait… ». Beaucoup de nos démarches d’auto-socio-construction sont en réalité d’auto-socio-destruction. Ces deux livres sont une mine pour construire des démarches en histoire des sciences et en anthropologie.

                  • Apprendre, c’est critique…
                    Jean-Jacques VIDAL

                  Quand on apprend, que se passe-t-il ?
                  Les apprentissages élargissent-ils les connaissances en s’ajoutant à des savoirs déjà présents ? S’agrègent-ils à des savoir-faire déjà là en les enrichissant, les rendant ainsi plus efficaces ? Ou recouvrent-ils les acquis au point de les enfouir et de compromettre la possibilité de les utiliser ? Des pratiques procédurales trop tôt installées, sans tenir compte des appétences et dispositions individuelles, sont-elles délétères ?
                  Tout apprentissage est un processus potentiellement déstabilisateur. Gaston Bachelard l’a démontré dans La formation de l’esprit scientifique.

                  • Des outils pour penser
                    Sandrine BREITHAUPT, Groupe Romand d’Éducation Nouvelle

                  En regard des courants s’attachant à la Pensée critique, cet article est une invitation à entrer dans la pensée foisonnante et fascinante de Lev Vygotski (18961934), fondateur de la perspective historico-culturelle. Comme beaucoup d’autres au début du XXe siècle, Vygotski cherche à comprendre les rapports entre individus et société, entre esprit et matérialité, entre pensée et langage. Il cherche à dépasser certaines représentations premières du développement de la psychologie d’alors. En tant que formateur d’enseignant·e·s, il s’attachera également à saisir le rapport entre apprentissage et développement des enfants.

                  Un engagement du quotidien
                  • Quand l’esprit crie et tique
                    Sandrine LEROU, Professeure d’histoire-géographie et EMC en collège

                  Madame, on parle aujourd’hui ? ». Quand ils me disent cela, je dois dépasser mon « moi-prof-intérieur » car je me dis toujours : ils pensent que parler, ce n’est pas « faire cours », comme ils disent….. Et pourtant, ce « Madame on parle ? », vient bien des séances d’éducation civique telles que je les aies conçues. Au bout de quelques mois cela devient : « Madame, là faut vraiment qu’on parle ! », ou « Madame on peut parler à un moment dans la semaine ? ». Tout y passe ou presque ! Parfois on me demande des confirmations d’information pour entamer la discussion : « C’est vrai que… ? », ou nous voila juristes : « on a le droit de…. ? ». Depuis quelques années, leurs questions me surprennent de plus en plus. Nous n’avons plus, eux et moi, les mêmes sources d’information, les réseaux sociaux les conduisent vers le trash, le glauque, les ténèbres.
                  Alors, on parle.

                  • Construire l’esprit critique en décloisonnant les disciplines : lire un roman de chevalerie en classe de 5e
                    Manon RUBILONI, Professeure de français au collège

                  Ce réinvestissement d’une démarche GFEN pour un cours de français portant sur Yvain ou Le Chevalier au Lion part d’un constat. Les élèves de cinquième, bien qu’étudiant la période médiévale en cours d’histoire, reproduisent un cloisonnement entre les disciplines. Ils ne parviennent que difficilement à déconstruire une séance de lecture en s’appuyant sur leurs connaissances historiques acquises en cours d’histoire lors de séances abordant le thème II du programme Société, Église et pouvoir politique dans l’Occident féodal (XIe-XVe siècles). Ainsi, lors des séances de lecture analytique, les élèves se contentent trop souvent d’appliquer des modèles et des schémas d’analyse littéraire appris tout au long du cycle 3 de français, sans se servir des outils et des connaissances historiques qu’ils possèdent. Cela les mène à des analyses littéraires incomplètes, « simplistes » voire erronées. De surcroît, cet obstacle empêche les élèves de saisir les enjeux littéraires de textes médiévaux dans leur intégralité. Il les prive également de motivation et d’un plaisir intellectuel : celui de pouvoir relier les disciplines entre elles et d’accéder à un savoir anthropologique et littéraire en partant de leurs connaissances et en mobilisant leur esprit critique.

                  • René Descartes avec des 4e Une pratique pour l’esprit critique
                    Laurent CARCELES, professeur de français et formateur d’enseignant.e.s

                  L’année de 4e est une année où les élèves ont à construire de manière plus approfondie ce que sont l’explication et l’argumentation. À cette charnière, les matières scientifiques insistent sur démonstration, expériences, protocoles… tout ce qui fait passer la personne qui écrit et/ou qui lit de la compréhension, l’invention d’un imaginaire aux moyens de décrire et partager le plus précisément la réalité. Cette charnière rejoint l’histoire littéraire et l’aventure humaine des savoirs : c’est autour du XVIIe siècle que le rôle du savant a progressivement cédé la place au scientifique ; fort de méthodes et outils développés.
                  La démarche que je présente est issue d’interrogations personnelles et de plusieurs années d’enseignement pour des 4es. En 2016, nourri de compréhensions partagées au sein du GFEN Île de France, j’ai voulu trouver un texte que je pourrais étudier avec les élèves et qui représenterait ce XVIIe siècle que l’historien des sciences Alexandre Koyré a présenté comme le passage du monde clos à l’univers infini. Il n’hésite pas, d’ailleurs, dans cet ouvrage, à qualifier cette période de « révolution scientifique ».

                  Pour du politique dans les écoles
                  • Avec les jeunes : former à l’esprit critique
                    Colette CHARLET

                  C’est une problématique qu’il est urgent de mettre en travail, en cette période de désespérance, où l’on a du mal à ouvrir des perspectives, construire le dialogue et le questionnement, en particulier avec les jeunes. Mon investissement au sein d’un mouvement de jeunesse et d’éducation populaire, ma lecture de l’oeuvre de Korczak, m’ont permis de mieux comprendre ce qui se joue dans la complexité des « règles de la vie », afin d’imaginer un monde plus juste et solidaire. Des occasions m’en ont été données à la fois avec des jeunes de lycées et collèges du bassin d’Annecy lors des Semaines nationales contre les discriminations et le racisme et avec des jeunes responsables du mouvement de scoutisme laïque des Éclaireuses, Éclaireurs de France (EEDF).
                  Que faire face aux constats alarmants dans les établissements du secondaire ?

                  • « Panique à Plougartel-les Pins ». Construire une démarche pour former à l’esprit critique
                    GFEN 75

                  […] en cette période, post confinement où le recours à la télévision, aux médias, ou aux réseaux sociaux est massif, l’Ecole se doit d’accompagner les élèves vers une réflexion. Dans une étude d’IPSOP de mars 2022, le temps devant écran pour les moins de 6 ans est de 6 heures par semaine et pour les 7-12 ans il est de 9 heures en moyenne par semaine. C’est particulièrement l’usage d’internet via des plateformes de streaming et replay qui a augmenté. Outre les dangers d’une forte consommation d’écran sur la concentration et le développement neurologique, nous regrettons que ces informations soient souvent dénuées d’analyse critique, de mise à distance. Nous sommes partis de ce postulat pour amener nos élèves à penser l’information. Dans cet article, nous définirons ce qu’est pour nous, l’esprit critique, en quoi il anime notre démarche. Nous relaterons les discussions autour de la construction d’une démarche : comment se faire un avis, débattre, écouter et trouver un accord. Et pour finir nous reviendrons sur notre premier atelier, animé devant les collègues du GFEN Ile de France.

                  • La politique à l’école ?
                    Maria-Alice MEDIONI, Secteur langues du GFEN

                  L’école serait le sanctuaire de la neutralité et l’enseignant, au nom de la laïcité, se devrait d’éviter, dans son enseignement, tout sujet religieux ou politique. Cette croyance, bien répandue, reflète un certain nombre de confusions, d’ignorances et d’incompréhensions : confusions, par exemple, entre laïcité et neutralité, entre laïcité et tolérance ; ignorances quant au lien étroit entre les débats politiques dans la société et les programmes scolaires ; incompréhensions ou difficulté à penser le lien entre éducation et valeurs morales, entre les orientations, voire les injonctions, éducatives — les « éducation à », la formation de l’esprit critique, etc. — et les choix politiques qu’elles révèlent.
                  La classe enseignante, tétanisée par ces injonctions et ces interdits, serait condamnée à l’évitement de tout sujet politique qui viendrait polluer l’esprit des élèves, afin de les protéger de tout endoctrinement : « protéger l’enfant contre la politique, c’est le protéger contre quelque chose d’impur » (Percheron, 1993 : 8).
                  L’école comme machine à (con)former
                  Pourtant, l’école a toujours eu comme mission de « former les esprits ».

                  Cahier du LIEN
                  • Construire l’Éducation Nouvelle en Pologne
                    Colette CHARLET (GFEN)

                  Construire l’Éducation Nouvelle en Pologne, ce combat a pris de l’ampleur dès le début du XXème siècle, pour faire face aux injustices sociales et discriminations.
                  Face au prolétariat errant dans les rues pauvres des grandes villes comme celle de Varsovie, il n’est pas étonnant que des intellectuels, médecins et travailleurs sociaux se soient mobilisés sur différents champs posant alors les fondations d’une éducation nouvelle moderne, défendant aussi les droits de toutes sortes, en particulier ceux des enfants.
                  Il ne faut pas aussi oublier la question latente de l’antisémitisme dont furent victimes des millions de personnes.
                  Voici mon témoignage.

                  Débat éducatif : Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle : Plus que jamais d’actualité ? Voir la vidéo

                  les Cahiers pédagogiques
                  organisent un webinaire Débat éducatif

                  Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle : Plus que jamais d’actualité ?

                  le 26 novembre 2022 à 10h15

                  À la suite de la troisième biennale de Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle qui s’est tenue à Bruxelles en octobre dernier, les Cahiers pédagogiques ont organisé un débat éducatif le samedi 26 novembre entre 10h15 et 11h30 ayant pour titre : Convergences pour l’éducation nouvelle : plus que jamais d’actualité ?

                  Espace de rencontres, d’échanges, de réflexions, mais aussi temps du débat, la biennale aura permis de faire le point sur nos capacités de proposition, mais aussi de résistance et d’indignation, de critique,
                  d’émerveillement dans un contexte difficile à plus d’un titre. Notre webinaire a témoigné de ce qui aura pu se dire et se vivre.

                  Il était organisé en deux parties :

                  • 10h15 – 10h30 : interventions libres des personnes inscrites sur le sujet de l’éducation nouvelle.
                  • 10h30 – 11h30 : débat avec Jean-Luc Cazaillon, membre du comité de pilotage de la Biennale (CEMEA), Florie Cristofoli-Coulon, professeure des écoles, formatrice, (GFEN), Cécile Morzadec, enseignante en lycée, (ICEM et CRAP-Cahiers pédagogiques), Yves Reuter, chercheur en sciences de l’éducation, (CRAP-Cahiers pédagogiques).
                    Cette deuxième partie sera enregistrée et mise en ligne sur la chaîne YouTube des Cahiers pédagogiques.

                  Voir la vidéo du webinaire

                  Instances

                  Elu.e.s au congrès du GFEN, le 13 novembre 2022
                   


                  Président
                  : Jacques BERNARDIN

                  Présidente d’honneur : Odette BASSIS

                  Trésorier : Dominique PIVETEAUD

                  le SGC (Secrétariat Général Collectif)

                  Pascal DIARD
                  Jacqueline BONNARD

                  le BN (Bureau National)

                  Bruno ASTULFONI
                  Michel BARAER
                  Jean BERNARDIN
                  Jacqueline BONNARD
                  Alice BOUAZIZ
                  Stéphane BOUQUEY
                  Jérôme CANONGE
                  Joëlle CORDESSE
                  Florie CRISTOFOLI-COULON
                  Camille DANZON
                  Carole DELANOE
                  Pascal DIARD
                  Stéphanie FOUQUET
                  Nicole GRATALOUP
                  Geneviève GUILPAIN
                  Elisabeth LABOREL
                  Sylvie LANGE
                  Gaëlle LAULIER-SIMON
                  Catherine LEDRAPIER
                  Sylviane MAILLET
                  Méryl MARCHETTI
                  Gérard MEDIONI
                  Maria-Alice MEDIONI
                  Michel NEUMAYER
                  Sophie NONNET
                  Marie-Laure PIROTH
                  Dominique PIVETEAUD
                  Alexi RACLE
                  Annabelle RODRIGUES
                  Damien SAGE
                  Jany VIDAL

                  Suppléant.es :
                  Pauline GASSELIN
                  Magali KOUTTI
                  Philippe LAHIANI
                  Françoise LAPLACE
                  Justine PIBOULEAU
                  Cécile VICTORRI

                  Collectif Dialogue

                  Michel BARAER
                  Laurent CARCELES
                  Hélène COHEN-SOLAL
                  Jean-Louis CORDONNIER
                  Florie CRISTOFOLI-COULON
                  Tristan MERIEUX
                  Patrick RAYMOND
                  Sophie REBOUL
                  Jean-Jacques VIDAL

                  Collectif International

                  Colette CHARLET
                  Joëlle CORDESSE
                  Jean-Louis CORDONNIER
                  Patricia CROS
                  Stéphanie FOUQUET
                  Betty LABOREL
                  Catherine LEDRAPIER
                  Michel NEUMAYER

                  Une baisse drastique des subventions ministérielles aux associations d’éducation nouvelle

                  Monsieur le Ministre, le GFEN a perdu 50 % des subventions ministérielles en 3 ans.

                  Nous pensons que ce serait justice de reconsidérer l’appui de votre ministère à l’action résolue de nos mouvements pour démocratiser l’accès au savoir et à la culture, pour lutter contre les discriminations et favoriser l’émancipation intellectuelle.

                  Cette lettre ouverte des 5 mouvements CEMEA/CRAP/FESPI/GFEN/ICEM est écrite au lendemain de
                  l’édition 2022 de la Biennale internationale de l’Éducation Nouvelle qui a réuni à Bruxelles plus de 500 personnes, venant de 23 pays pendant 4 jours.


                  Monsieur le Ministre,
                  Nous vous écrivons au lendemain de l’édition 2022 des Biennales internationales de l’Éducation Nouvelle qui ont réuni à Bruxelles plus de 500 personnes, venant de 23 pays pendant 4 jours. Ces personnes ont débattu, échangé, confronté leurs pratiques pédagogiques et analysé l’environnement de leur quotidien.

                  Monsieur le Ministre, nous souhaitons attirer votre attention sur les dangereuses similitudes entre la situation actuelle qui, il y a 100 ans, avaient conduit nos illustres ancêtres à se réunir à Calais en 1921. Ils et elles y ont rédigé le premier manifeste de l’Éducation Nouvelle avec comme intention sous-jacente : « plus jamais ça ».

                  Nous sortions alors de la Grande Guerre, et il fallait repenser les modèles éducatifs européens pour faire en sorte que plus jamais des citoyens et citoyennes du monde ne s’entretuent.

                  La situation française, européenne et mondiale est dramatique : urgence climatique, fascisme aux portes de nombreuses capitales européennes, guerre dans de nombreux pays, lutte pour l’exploitation de matières premières, violence sur les réseaux sociaux, essentialisation de nombreuses personnes, remise en cause de nos valeurs démocratiques… Il y a urgence à (re)penser les modèles

                  pédagogiques de nos espaces éducatifs : école, accueil collectif de mineurs, maison d’enfants à caractère social, institut médico-éducatif…

                  Les mouvements pédagogiques ont toujours joué, et continuent encore de le faire, un rôle prépondérant, essentiel dans la construction de ces nouvelles démarches pédagogiques. Ils le font de façon démocratique et collective, car ils savent que l’intelligence collective est toujours plus forte et pertinente que l’initiative individuelle, bien que celle-ci puisse paraitre plus efficace et plus rapide.

                  C’est pourquoi nous voulons attirer votre attention sur les baisses drastiques des subventions que votre ministère a décidé d’appliquer à de nombreuses associations pour cette année 2022 de façon unilatérale et sans explication. Ces baisses ont été annoncées en octobre et concernent l’exercice en cours, les budgets sont déjà bien engagés ! Certaines associations ont vu leur financement baisser de 50 % ou 67 % en 3 ans ; à ce rythme-là, elles ne pourront bientôt plus participer activement à l’expérimentation pédagogique nécessaire à la cohésion nationale et à l’éducation des futurs citoyens et futures citoyennes de notre pays.
                  Monsieur le Ministre, nous connaissons votre attachement à la réussite éducative de toutes et tous, à la lutte contre les inégalités et la lutte contre toute forme d’obscurantisme. L’ensemble de nos mouvements pédagogiques, réunis à Bruxelles, partage avec vous ces combats et ces valeurs. Nous

                  pensons que ce serait justice de reconsidérer l’appui de votre ministère à l’action résolue de nos mouvements pour démocratiser l’accès au savoir et à la culture, pour lutter contre les discriminations et favoriser l’émancipation intellectuelle

                  A Paris, le 3 novembre 2022

                  Les associations signataires :
                  CEMEACRAPFESPIGFENICEM

                  Contact presse :
                  Jean-Baptiste CLERICO – CEMEA – jean-baptiste.clerico@cemea.asso.fr / 06 07 24 25 48
                  Isabelle LARDON – GFEN – isabelle.lardon@gmail.com / 06 09 91 10 16

                  Télécharger la lettre

                  Savoirs et création

                  Les Ateliers Poésie : la voix, le corps, les cris ? Eloïse DURAND (Cahiers de Poèmes n° 73), 2014

                  « Récréatio ». abords de la création et construction d’un savoir, Eloïse DURAND, avril 2015

                  Des ateliers d’écriture en regroupement d’adaptation, Stéphanie FOUQUET, 2012

                  Ateliers d’écriture en milieu scolaire : Travailler l’étonnement dans les ateliers d’écriture en milieu scolaire, Michel DUCOM

                  Site du secteur

                  Vous trouverez dans ce site un foisonnement d’inventions, de textes théoriques et d’ouvrages scannés : http://ecrituregfen.org