Les réunions du secteur Langues 2024-2025

Les réunions s’adressent :

– à tous ceux que la question de l’enseignement des langues intéresse, enseignants ou pas, linguistes ou pas ;
– à tous ceux qui souhaitent vivre et analyser une pratique pour la réinvestir dans leur classe ;
– à tous ceux qui souhaitent réfléchir à des pratiques éducatives pour lutter contre l’échec et l’exclusion, créer des situations d’apprentissage émancipatrices et porteuses de changement social.

N’hésitez pas à vous joindre à nous, même si vous prenez le train en marche, même pour un moment seulement. Que vous veniez pour la première fois ou occasionnellement, vous êtes évidemment les bienvenus pour travailler et échanger avec nous.

Lors de ses réunions, le Secteur Langues travaille à :
– l’invention de pratiques pour la classe et la formation
– la mise en oeuvre de projets (stages, séminaires, publications dans des revues ou d’ouvrages en librairie, etc.)

Lieu

Maison des Associations – 13A avenue Marcel Paul – 69200 Vénissieux
(Bus 36, 12 Express, arrêt Bruand /Bus 12, arrêt Marcel Paul)

Horaires

de 9h à 17h, les samedis :

Samedi 14 septembre 2023

  • Eva Rosset nous présentera un atelier sur le film “Il reste encore demain”, qui a eu un immense succès en Italie et un accueil contrasté en France. Il se veut féministe et engagé sur le thème des violences conjugales. Nous verrons quelles activités proposer pour éveiller la curiosité des élèves avant son visionnement au cinéma tout en s’assurant qu’ils se sentent en sécurité sur un tel thème. 
  • Maria-Alice Médioni nous propose une situation, « Langue et genre », qui, à travers des mises en situation comparatives en Français et en Espagnol, propose de mettre le pari de l’émancipation à l’épreuve des langues, de questionner les impensés qu’elles transmettent ainsi que leurs capacités créatives. De quels ressorts disposons-nous pour développer une éducation à l’égalité pour toutes et tous ?
  • La vie du Secteur Langues : Bilan de l’Université d’été 2024. Différentes informations à partager (Rendez-vous pour cette année, biennale, etc.).

Samedi 12 octobre 2024

  • En classe d’italien, comment préparer les élèves de lycée à aller voir un spectacle de musique sicilienne ? Il s’agit de chants traditionnels qui ont parcouru le monde au fil des vagues d’émigration et que le cinéma a su reprendre. Eva Rosset nous propose ainsi d’aborder plusieurs activités à faire en amont afin de les mettre en appétit, tout en sachant qu’ils seront sûrement surpris voire déroutés.
  • L’arbre généreux de Shel Silverstein, c’est un album de jeunesse qui raconte une histoire universelle : par amour pour le petit garçon, l’arbre lui donne, au fil des années, ses fruits, ses feuilles, ses branches… et jusqu’à son tronc! Nathalie Fareneau nous permettra de découvrir cet album de jeunesse et de construire une démarche ensemble pour l’exploiter dans plusieurs langues dans un niveau A2/B1…
  • La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager (Rendez-vous pour cette année, biennale, prochaine Université d’Été ,etc.).

Samedi 16 novembre 2024
Exceptionnellement : Salle Paul Langevin (juste à côté du CABV, à l’autre bout du parking)

  • Maria-Alice Médioni nous présentera son atelier sur Une « comédie dopée à la bienveillance (…) très réussie »,une « histoire d’humour tendre », un « film drôle et lumineux [qui] fait parfois monter les larmes aux yeux », « Voilà un film qui fait du bien », un film « touchant et drôle »…  Il s’agit d’un film français consensuel, agréable et… lisse. Mais peut-il être tout de même l’occasion d’apprentissages sur les plans culturel, linguistique et cinématographique ? Et comment ?
  • Qu’est-ce qu’un « cours réussi » ? « raté » ? Quel(s) regard(s) les différents acteurs de la classe portent sur ce temps passé à travailler ensemble ? Et la classe de langue échappe-t-elle à ces regards divergents ? Eddy Sebahi nous proposera de nous interroger sur les différents points de vue qui s’opposent parfois.
  • La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager (Rendez-vous d’avril 2025, retour sur la biennale, notre prochaine Université d’Été, etc.).

Samedi 14 décembre 2024

  • Les poèmes exploités en classe sont souvent des classiques, dont on peut trouver de nombreuses explications et interprétations. Dès lors, comment faire quand on souhaite aborder un poème d’un auteur contemporain, Franco Arminio, pour lequel on ne trouve pas de commentaires et dont certains passages nous résistent ? Peut-être faudra-t-il se raccrocher à l’élan que tente d’insuffler le poème. C’est ce qu’Eva Rosset nous fera découvrir en nous mettant collectivement au travail afin de voir quoi faire de cette “Lettera ai ribelli che verranno” en classe de langue.
  • Plage de réflexion autour du texte de présentation de l’UE. Chacun.e apporte des textes (en 2 ou 3 exemplaires idéalement) en relation avec l’intitulé provisoire de notre prochaine université d’été (On n’en peut plus ! Qu’est-ce que je change à ma pratique ?) en prenant bien en compte la double dimension des conditions de travail ET de la pratique…
  • La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager, notamment un retour sur les formations assurées en Belgique, poursuite du travail sur notre prochaine Université d’Été.

Samedi 11 janvier 2025

  • David Rouveure nous propose de travailler sur l’exposition Zurbaran, à Lyon à partir de diverses ressources.
  • Saloua Kaabeche nous lancera un chantier sur « la question » des gitans et des stéréotypes associés, en explorant toutes sortes de ressources, aussi variées que « la gitanilla » (de Miguel de Cervantes), les peintures de José Jiménez Aranda ou de Joaquín Sorolla y Bastida, mais également les Gypsy Kings…L’idée étant de se questionner sur la place et l’image des gitans dans nos sociétés et nos imaginaires. Auront-ils un jour pleinement la possibilité d’exister en dehors des représentations que l’on a d’eux depuis toujours…? De quelle manière ont-ils aujourd’hui choisi de défendre leur identité? 
  • La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager, notamment un retour sur les formations assurées en Belgique, les retombées de la 4ème biennale d’éducation nouvelle, la poursuite du travail sur notre prochaine Université d’Été.

Samedi 15 février 2025

  • Matin : Emilie Mestre nous propose de travailler sur la « cancel culture » aux Etats-Unis. Faire réfléchir les élèves aux différentes significations des lieux de mémoire aux Etats-Unis, pays anciennement esclavagiste. Comment les discussions sur les lieux commémoratifs controversés peuvent à la fois diviser et rassembler les citoyens ?
  • Après-midi : La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager, poursuite du travail sur notre prochaine Université d’Été, préparation de notre « Rendez-vous » du 12 avril dédié à la poésie.

15 mars 2025

  • Matin : Eva Rosset se propose de travailler avec des élèves italianistes de niveau B1/B2 sur La ligne de couleur (de Igiaba Sceigo). Il s’agit d’un roman foisonnant, très long mais riche et extrêmement fort dans ce qu’il raconte et dans les luttes qu’il invite à mener. Partant des États-Unis pour arriver ensuite en Angleterre et en Italie, à cheval entre deux époques, il parle de voyages qui restaurent et de voyages qui tuent. Une de ses forces réside dans la partie finale de “making of” par laquelle l’autrice explique son cheminement et rend hommage aux femmes artistes noires qui l’ont inspirée tout en réclamant plus d’actions et d’indignations pour ceux et celles pour qui le voyage est encore impossible.
  • Après-midi : La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager, poursuite du travail sur notre prochaine Université d’Été (du 22 au 25 août 2025), préparation de notre « Rendez-vous » du 12 avril, dédié à la poésie. Travail sur la plaquette d’annonce du RDV.

12 avril 2025
« Dans le cadre des Rendez-vous du Secteur Langues » : la poésie en classe de langue

17 mai 2025

  •  Matin : Sylvie Lange nous propose un atelier d’écriture « Religion et identités ». « Tout le monde se souvient du mot fameux d’André Malraux : “Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas !» A voir ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, on peut penser que cette prophétie est en train de se réaliser, et sous la pire des formes : celle du fanatisme et de la violence. Comment en est-on arrivé là ? Quelle est la nature de ce phénomène ? Que faire, enfin, face à ce qui apparaît comme une régression historique inacceptable ? » (Notes de lecture : George Corm, La question religieuse au XXIème siècle, Cairn 2021).
    La question de la religion vient percuter aujourd’hui celle de la laïcité à la française, dans nos classes aussi bien que dans nos rues et nos esprits.
    Le temps d’un atelier d’écriture, prenons un peu de hauteur pour aborder ensemble ce sujet et tenter la distance nécessaire à la pensée critique. 
  • Après-midi : La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager, poursuite du travail sur notre prochaine Université d’Été.

14 juin 2025

  • Matin : Eddy Sebahi nous propose de s’interroger sur les accents comme “geste culturel”.
    Lorsque l’on parle une langue étrangère, nos accents révèlent beaucoup de choses sur nous, sur nos origines. Observer des accents est très révélateur et formateur. Nous tenterons de nous familiariser avec certains de ces marqueurs pour affiner notre capacité à écouter et à nous exprimer dans un anglais qui est propre à chacun.e de nous.  
  • Après-midi : La vie du Secteur Langues : Différentes informations à partager, poursuite du travail sur notre prochaine Université d’Été.

contact@gfen-langues.fr

Les ateliers du GFEN Paris 2024-2025

Enthousiasmons notre année

Les ateliers sont ouverts à tous.tes, sans séance préparatoire. Vous pouvez assister à l’atelier, en vous inscrivant par mail : gfen.groupe75@gmail.com

  • « Le Binôme imaginatif »
    Mercredi 2 octobre 2024 de 14h à 17h
    Bourse du Travail, rue du Château d’eau, 75010
    Le but de cette rencontre est de réfléchir sur des situations propices à la production d’histoire et au développement de l’imagination. Cette démarche nous invite « à sortir des rails [de l’étude classique du lexique] et à se découvrir de nouvelles possibilités de signification [des mots] ».
    Voir la présentation

  • « Le colloque des mathématiciens »
    Mercredi 27 novembre
    2024
    Bourse du Travail, rue du Château d’eau, 75010
    L’histoire des mathématiques est marquée par de nombreux bouleversements : l’apparition du zéro, la crise des rationnels, existence des nombres négatifs, ou encore admettre i comme nombre dont le carré est -1, etc… Ces changements se sont accompagnés de débats souvent houleux. Le colloque des mathématiciens est l’occasion de revivre un de ces débats pour « conforter les élèves dans leur capacité à chercher, comprendre, trouver », pour en faire des sujets actifs dans la construction du savoir.
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  • « Le colloque des mathématiciens »
    Mercredi 22 janvier 2025
    Comment permettre aux élèves de s’emparer de nouvelles notions mathématiques ? Le colloque des mathématiciens s’organise en deux temps : à partir d’une situation du quotidien cette démarche fait émerger un nouveau concept mathématique, puis ce concept est mis en débat en s’appuyant sur des documents historiques. C’est par cette argumentation que les élèves s’approprient le savoir.
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  • « Lecture silencieuse avec questions préalables »
    Mercredi 19 mars 2025

    Il est ordinaire, dans les classes, de poser des questions sur un texte après sa lecture pour en « contrôler » la compréhension. Que se passe-t-il si on pose les questions avant ? La démarche Lecture silencieuse avec questions préalables nous fait vivre cette expérience et vient questionner les conditions permettant aux élèves de s’outiller pour entrer dans une compréhension active des textes qu’ils lisent.
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  • « La paix aura le dernier mot ! »
    Mercredi 14 mai 2025
    de 14h à 17h
    Salle Quincey, 42 rue Saint-Just, Ivry-sur-Seine
    « Nous sommes en guerre ! » : 5 ans après le premier confinement, cette phrase martelée par le Président de la République prend un drôle de sens, entre l’actualité internationale et la multiplication des discours sécuritaires de nos dirigeants. 
    Le GFEN est né après la Première Guerre Mondiale dans la dynamique du « plus jamais ça ! » : l’ambition, déjà, était de démocratiser largement l’accès aux savoirs et à la culture pour participer à l’éducation de citoyen.ne.s éclairé.e.s et engagé.e.s, afin d’éviter toute nouvelle barbarie. La logique émancipatrice portée par le GFEN prend sens dans cette « culture de paix ». Pour nous, alors que le bruit des bottes résonne de nouveau partout en Europe et dans le monde, il est plus que jamais temps d’éduquer à la paix !
    Venez participer avec nous au réarmement pédagogique pour faire vivre cette « culture de paix » ! Nous vous invitons à vivre la démarche « La paix aura le dernier mot ! » qui nous permettra de travailler, collectivement et plastiquement, une culture de paix au travers d’images que nous construirons.
    voir la présentation

Les Agoras du GFEN Rhône-Alpes 2024-2025

Les agoras ont pour but :
–   de s’informer les un-e-s les autres sur les actions locales, régionales et nationales et sur les demandes qui sont faites au GFEN
–   d’avoir des temps d’analyse politique, sociale et locale :  analyse croisée avec les vécus et préoccupations de chacun-e
–   de préparer les actions régionales (journée-stage, intervention, stage,…)
–   de travailler collectivement sur des aspects de l’éducation nouvelle

Jeudi 5 septembre 2024, de 10h à 17h à Biviers

  • Les projets, stages et autres ateliers prévus ou à prévoir pour cette année 2024 / 2025
    • On a bien sûr les ateliers d’écriture mensuels à Grenoble mais aussi ceux de Satolas et Lyon.
    • On a aussi la journée-stage « jeu du riz » que l’on avait envisagé en novembre à l’occasion d’un événement plus large sur les solidarités.
    • On a également notre intervention dans le cadre du stage intersyndical.
    • Et bien sûr, les envies, besoins, nécessités, perçus par les unes et les autres.
  • L’analyse de la situation actuelle en lien avec l’éducation nouvelle qui nous tient à cœur
  • Le retour sur les actions de l’an passé, les regrets et les rebonds, les joies et leur corollaire d’envies…
  • Les infos à partager 

Samedi 9 novembre 2024

Samedi 11 janvier 2025

Samedi 22 mars 2025

Jeudi 3 juillet 2025, après-midi à Biviers

gfen.ra.38@gmail.com

Rencontre OZP « Des différences curriculaires en classe de 6è » – 14 mai

Intervention d’Elisabeth Bautier et Marion van Brederode autour de leur ouvrage « Des différences curriculaires en classe de 6è » suivie d’une discussion sur leurs résultats de recherche.

Mercredi 14 mai 2025 de 17h précises à 19 h
En présentiel (Collège Poquelin – Paris 2e) et distanciel 
Entrée libre sans inscription


Référence : Des différences curriculaires en classe de sixième, Paideia, Presses universitaires de Rennes, 2024.
Lire l’entretien du Café pédagogique avec les deux directrices de l’ouvrage

Les recherches sur les cahiers d’élèves de sixième en Français et en SVT d’établissements différenciés socialement portent trace de situations de travail qui se révèlent qualitativement différentes.
Comment percevoir ces différences et leurs effets potentiels sur les élèves des milieux populaires ?
Comment les expliquer ?
Peut-on y remédier pour que les élèves les plus défavorisés soient mieux familiarisés avec les usages de la littératie scolaire afin qu’ils puissent mieux rentrer dans un régime majeur de travail et qu’ils ne soient pas cantonnés dans un régime mineur ?
La forte prégnance de l’oral dans la pratique pédagogique n’est-elle pas une difficulté supplémentaire pour ces élèves ?

Plus d’infos sur le site de l’OZP

Calendrier du GFEN Philosophie : 2024-2025

  • Samedi 12 octobre 2024 à 10h
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)
    Lors de cette réunion, nous partirons d’un bilan du stage (10H30-12H30) pour construire ensemble le programme de travail de l’année (14H-17H). 

  • Samedi 9 novembre 2024 de 10h à 17h
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)

  • Dimanche 1er décembre 2024 Annulée

  • Samedi 8 février 2025 de 10h à 17h, accueil à partir de 9h45
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)
    Nous continuerons notre réflexion sur les pratiques et les démarches.

  • Dimanche 16 mars 2025 de 10h à 17h, accueil à partir de 9h45
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)

  • Samedi 5 avril 2025 de 10h à 17h
    au siège du GFEN, 14 avenue Spinoza, à Ivry-sur-Seine (ligne de métro 7 station Mairie d’Ivry)
    Ordre du jour :
    – 10h-10h30 accueil et affaires courantes
    – 10h30-12h30-13h : Bernard Victorri, linguiste et directeur de recherche au CNRS  viendra nous éclairer sur l’intelligence artificielle. Un échange s’ensuivra.
    – Repas pris en commun
    – 14h-17h :  L’éducation nouvelle, la philosophie et l’IA : suite des échanges entamés le matin ; enjeux pédagogiques et éducatifs.
    – Discussion sur la tenue d’un prochain stage.

  • le WE des 10 et 11 mai 2025 (attention initialement programmé les 17 et 18 mai)

  • le WE des 14 et 15 juin 2025

  • Stage d’été
    Du 4 au 6 juillet 2025, Aubervilliers (93)

Séjour Erasmus sur « la lutte contre les idées des extrêmes droites », Bruxelles, 7-11 avril

« Interdiction du mariage des étrangers le lundi, débat sur l’immigration algérienne le mardi, haro sur les prestations sociales le mercredi… L’ordre du jour du Sénat ressemble désormais à une émission de CNews. « Les Républicains », presque majoritaires avec 131 des 348 parlementaires, y font la pluie et jamais le beau temps. Propositions de loi anti-écologistes, liberticides, identitaires, anti-immigrés se succèdent.

« On assiste à une forte droitisation des textes proposés, déplore Cécile Cukierman, présidente du groupe Communiste, républicain, citoyen, écologiste – Kanaky (CRCE-K). La droite lâche la bride sur tous les sujets. Elle est à l’offensive sur les questions migratoires et sécuritaires. »

 Voici ce qu’on peut trouver au début d’un article du journal L’Humanité le mardi 15 avril 2025.

Et ce sont justement ces questions qu’un groupe de travail franco-belge d’une douzaine de personnes a traitées à Bruxelles du 7 au 11 avril 2025 lors d’un séjour Erasmus sur « la lutte contre les idées des extrêmes droites ».

Ce groupe a réuni des militants de diverses organisations d’éducation populaire et d’éducation nouvelle (les CEMEA, l’ICEM Freinet avec notamment un membre de l’organisation espagnole, le CNAJEP, l’AFS, Léo Lagrange, la Fédération des centres sociaux et le GFEN).

La semaine fut riche en surprises, à commencer par une rencontre avec la RTBF (radio télévision belge francophone) qui fait partie du ‘’cordon sanitaire médiatique’’ contre les idées d’extrême droite, simplement en respectant l’article 17 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme mise en application dès 1953.

Dès 1956, la RTBF se désolidarise de la TV française, puis à partir de 1977 ne donne pas la parole à l’extrême droite, ni en direct, ni lors de débats, après avoir démontré que les programmes de certains partis sont discriminatoires, liberticides, concernant le genre, l’origine, la religion.

L’après-midi du même jour, nous avons rencontré Benjamin Biard, membre du Centre de Recherche et d’Information Socio-Politique (CRISP) qui nous a éclairé sur l’état de la situation politique en Belgique. Il a notamment évoqué les différences notables de rapport entre les partis de Droite et d’Extrême-Droite en Wallonie et en Flandre. Quant au 1er ministre de la fédération, il affiche de plus en plus une connivence avec les idées d’extrême-droite.

Le lendemain, à Liège, nous avons rencontré deux associations de Wallonie, Peuple et Culture ainsi que Barricade, la première, née de la Résistance en France, la seconde plus récente. Toutes deux sont signataires avec plus d’une vingtaine d’autres d’un accord commun rédigé par le FAL (Front Antifasciste de Liège), luttant pour une Education Permanente (l’équivalent de notre Education Populaire) à la citoyenneté comme contre-pouvoir à la droite extrême qui gouverne en Belgique. L’échange fut très riche et nous avons eu le plaisir de sentir un vif enthousiasme militant dans un espace chaleureux doté d’une librairie militante proposant un grand choix d’ouvrages.

L’après-midi, nous avons visité un espace muséal et commémoratif à propos de la déportation dans les camps de concentration nazis. Territoire de mémoire, l’organisation initiatrice de l’exposition, a fait un choix audacieux mettant les visiteurs au plus près de la réalité des camps. Nous en sommes ressortis quelque peu ébranlés.

Jeudi, Christian Laval, sociologue spécialiste du libéralisme, a resitué dans le contexte politique mondial le ‘’néo-fascisme’’ actuel et l’action possible pour transformer l’école et penser l’ensemble du système éducatif.

Il explique que depuis une cinquantaine d’année, la politique néo-libérale impose dans le monde entier sa stratégie qui organise l’école sur le mode de l’entreprise avec toutes ses techniques d’évaluation. C’est ce même néo-libéralisme qui est responsable de la poussée néo-fasciste valorisant toutes les dominations et instillant dans les mentalités la peur d’un ennemi extérieur autant qu’intérieur rendant le réarmement nécessaire.

Aujourd’hui, les classes populaires continuent à perdre du pouvoir d’achat et des droits et à alimenter l’extrême droite nationaliste.

L’école a été transformée par le libéralisme et est devenue un espace marchand où l’on raisonne en termes d’offres scolaires, ce qui influence les éducateurs.

La connaissance n’est plus qu’un avantage compétitif au service de l’employabilité et de l’innovation, nécessitant des compétences, elles-mêmes produit majeur de la formation actuellement. S’insinue aussi une problématique de ‘’culture patriotique’’ soutenue par les idées néo-fascistes. Un réarmement moral et civique pourrait commencer à l’école.

Education démocratique : La révolution scolaire à venir (2021) de Christian Laval et Francis Vergne  est  une contre-proposition à l’école néo-libérale qui défend la liberté de pensée et de concevoir les pratiques des enseignants, car il est temps de se demander quels nouveaux savoirs introduire à l’école et quelle « pédagogie instituante » y développer.

Nous avons fait d’autres rencontres, tout aussi passionnantes, pour sentir que nous pouvions agir ensemble contre cette idéologie qui s’infiltre dans toutes les dimensions de nos vies que nous ne voulons pas soumettre à la « servitude volontaire ».

1001 TERRITOIRES est un projet en construction actuellement en France, soutenu par 17 organisations associatives et des syndicats, qui proposera dès la rentrée 2025 des actions collectives participant à ce grand débat d’idées auquel nous participerons pour lutter contre l’extrême droite et ses idées.

Le texte suivant a été produit à partir des sujets abordés pendant notre séjour et de mots ou d’expressions prononcés par chacun d’entre nous.

                                    Nous, Iroquois.

Il est des lieux, il est des peuples,
Il est des temps particuliers, il est des bruits bottés.
Weimar ou Vienne à une époque
Molenbeek ou Les Minguettes à une autre…
Il est temps.
Il est des lois
Il est des droits
Ils sont humains.
Est-ce qu’on en parle sur la grand place de Bruxelles ?
Au cœur de l’ancienne richesse marchande,
Entourés de sourires voilés, de fontaines de chocolat, de gaufres de misères,
De touristes mondialisés, arrosés du pipi du Manneken.
Dans les rues il y a foule, il y a toutes les langues.
Où est donc le danger ? Devinez. A Weimar, Molenbeek, aux Minguettes ?
Dans les têtes ? Verrouillées.
De la peur d’un virus à la peur d’un voile. Il faut se le dire :
Qu’est-ce qui nous menace,
Sinon la chute de la société du grand marchandage et du grand retournement.
Le cœur à gauche, le porte feuille à droite.
Pensons global, agissons local mais luttons contre
Toutes les forces noires, brunes ou grises sont encore et toujours là.
Et luttons pour, pour quoi…
A la manière des Iroquois.
Sur nos chevaux de toutes les couleurs, avec nos arc-en-ciel d’égalité, avec nos flèches de cœur et de corps, nos tresses de cheveux libérés, nos cris d’espoir fraternel, nos peaux de bêtes sauvages.

Sylvie Lange (GFEN Ile de France)

Parce que nous sommes l’espèce fabulatrice, nous sommes capables de formuler un autre récit. Un récit où la norme ne serait pas imposée par des dominants anthropophages mais élaborée ensemble dans une vision communiste de l’habitation du monde. Un monde où l’on ne se rangerait pas par deux dans les couloirs de l’école, mais un monde où l’autre serait une composante de soi.
Former à la rébellion par une revendication de la radicalité parce que sans racines, pas de sève, pas de feuilles, pas de canopée, pas de toit du monde pas de toi au monde.

Dominique Piveteaud (GFEN Toulouse)

Les activités du GFEN Provence 2024-2025

Samedi 7 septembre 2024 : « Se connecter aux pensées du Monde – Faire lien avec ce qui nous constitue en tant que sujets »

Aubagne – Centre de loisirs Les Espillières

Un atelier d’écriture : « Entendre la parole du poète martiniquais Patrick Chamoiseau et sa leçon de « l’arbre relationnel ». 
« L’arbre relationnel » est ce qui nous relie à plusieurs lieux du monde.
 Nous sommes traversés par le bruissement des mondes. La créolité, pourrait être la matrice en nous d’un imaginaire élargi, oral, intellectuel, sensible, véhiculée par une mémoire collective à revisiter. Qui se coupe de cet héritage se coupe de la moitié de lui-même. 
L’atelier vise par l’écriture à explorer cette possible ouverture. Que la parole du conteur nous aide, afin que résonnent notre lien et nos secrets, dits et à dire, leurs lumières, leurs ombres. Ainsi, que « la métasphora (le choix d’un intime élargi) se substitue à la diaspora (la dispersion) en refus d’un ordinaire si souvent globalisé et individualisé qui met à mal les sujets. 

Une réflexion sur ce qui est appelé : « Épistémologies du Sud » 
Une réflexion sur les alternatives aux épistémologies occidentales : les notions d’ancien et de nouveau ; qu’est- ce qu’une pensée  « critique » ;  théorie critique et transformation sociale ; une sociologie des émergences face  aux formes de non-existence (« l’ignoré », « le résiduel », « l’inférieur », « le local », « l’improductif » ; écologie des savoirs et traduction interculturelle.

Retour sur l’été du GFEN : retour sur les Journées nationales d’Études et sa relecture du Plan Langevin Wallon / échos de l’Université d’été du Secteur langue / Journées création du Secteur Poésie du GFEN  

Samedi 23 novembre : atelier reporté au 1er mars 2025

Samedi 7 décembre 2024 : Une journée « math » au primaire et plus…

Aubagne – Centre de loisirs Les Espillières (plan d’accès sur demande)
On peut s’inscrire dès à présent par mail ou sms (zéro-six87772553) 

Accueil à 9h00 – Début de l’atelier 9h30 – Fin 16h30 
Repas partagé. PAF : 10€

Un atelier le matin. (Il est préparation)
Analyse réflexive en début d’après-midi.
Infos sur quelques classiques du GFEN dans le domaine des maths. 
En deuxième partie d’après-midi : retour sur la Biennale 2024 d’Éducation Nouvelle www.convergences-educnouv.org

Année 2025

Samedi 25 janvier 2025 : Enseigner l’histoire, oui, mais comment ?

L’histoire, plus que jamais « indiscipline nouvelle »
Aubagne – Centre de loisirs Les Espillières (plan d’accès sur demande)
Accueil à 9h00 – Début de l’atelier 9h30 – Fin 16h30 
Repas partagé. PAF : 10€ / On peut s’inscrire dès à présent par mail ou sms (zéro-six87772553) 

L’enjeu de ce moment de travail collectif 
Pourquoi à l’heure des Trump, Musk et bien d’autres revivre un classique de l’Éducation nouvelle, l’atelier « Que s’est-il passé la 6 février 34 » ? (version initiale de Michel Huber et version augmentée marseillaise) ?
 Peut-être pour renouer avec quelques questions toujours actuelles…  
– Comment entrer dans la complexité d’un évènement historique ? Comment reconstruire, à partir d’un jeu de rôle, les témoignages des différents acteurs ? 
– Comment mesurer le rôle des historiens et parallèlement celui des médias ?
– Que faire de l’impact, aujourd’hui, de nouvelles formes d’infos à travers les réseaux sociaux et l’émergence des fake-news ?

Un support 

Relire différents livres et revues du GFEN dans le domaine de l’histoire, plus que jamais « indiscipline nouvelle ».

Samedi 1er mars 2025 : « La machinerie » 

(initialement prévu le 23 novembre 2024)
Marseille dans les locaux de ACT – Rue Paradis

Écrire pour résister, et joyeusement en plus ! 
Une journée pour entrer ensemble dans un projet collectif dont le but était de nous relier par l’écriture quand tout sépare : retour sur un projet d’écriture d’un an période covid  entre Belgique et France

« Les personnages n’habitent qu’en apparence dans les livres qui les ont délivrés de leurs limbes, ils n’aspirent qu’à s’en aller déambuler en tous sens, à transhumer d’un imaginaire à un autre, à visiter beaucoup de pays mentaux. Ils n’appartiennent pas à leur seul auteur, mais à une communauté. Ils n’appartiennent à personne. Ils a@endent juste la chance d’être lus, pour exister davantage, et toujours autrement. « (Sylvie Germain) 

Le contexte : Le 26 octobre 2020, c’était le début du deuxième confinement en Belgique, comme dans beaucoup d’autres pays. La situation n’était pas complètement inédite et nous commencions à nous servir de l’outil visioconférence. Imaginer quelque chose à construire ensemble malgré tout, voilà le défi qu’il nous fallait relever dans cette période où collectif rimait avec danger. Tous capables, tous chercheurs, tous créateurs. C’est finalement « grâce » à la contrainte du confinement qu’est née La Machinerie, un projet d’écriture épistolaire imaginé en complicité avec l’association PAC de Bruxelles. 

Et si le confinement nous faisait écrire un roman ? L’idée du projet était d’essayer de comprendre ce qui nous arrivait, d’en garder une trace par le biais de la fiction, et surtout de continuer à faire vivre des moments de création collective. Chaque atelier était envisagé comme pièce d’une œuvre plus grande, à l’image d’une mosaïque, quelque chose qui prendrait forme au fur et à mesure des rencontres, des créations et des apports de chacun.
Voir le site de Pascale Lassablière : https://www.motsart.be/

Mars 2025 : RDV Pédagogies d’Éducation nouvelles (sous réserve)

Avec le groupe Freinet des Alpes maritimes autour de Maria Montessori et plus   (Lieu et contenus à à fixer)

Dimanche 4 mai 2025 :  Deux ateliers : « Prendre la mesure du temps humain » (maths / histoire)

Aubagne – Centre de loisirs Les Espillières (plan d’accès sur demande)
Accueil à 9h00 – Début de l’atelier 9h30 – Fin 16h30 
Repas partagé. PAF : 10€ (Tarif étudiants, chômeurs, possible)
On s’inscrit par mail ou sms (zéro-six87772553) 

“Si personne ne me demande ce qu’est le temps, je sais ce qu’il est;
et si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus”
 (Saint Augustin)

À l’heure d’un monde capitaliste moderne où le temps humain ne semble plus être qu’une marchandise à monnayer, à engranger et peut-être à oublier, le GFEN propose deux ateliers autour de la question du temps humain : comment en prendre toute la mesure !

Une réflexion pour la classe, pour le travail avec les adultes

Trois temps seront proposés :

  1. Un atelier de type scientifique sur « la mesure du temps » inspiré d’un travail d’Odette Bassis (GFEN IDF)
  2. Un atelier « Chronos » (GFEN Provence), sur le rapport « passé, présent, futur ».
    Comment lire aujourd’hui 40 ans d’existence d’une archive provençale d’Éducation nouvelle liée à des projets d’ateliers, d’animations, à la production de livres dont l’objet central est celui d’une écriture-lecture créative (« Faire de l’écriture un bien partagé »)
  3. Une analyse réflexive finale au carrefour de deux approches qui interrogent le temps humain : comment le « mesurer ».
    Une réflexion susceptible de mobiliser notre regard sur l’action que nous menons ces dernières années en Education Nouvelle et leur inscription dans le temps.

21 juin 2025 : Atelier Écrire en philo (à confirmer)
et Préparation de l’automne 25
Aubagne – Centre de loisirs Les Espillières

https://gfenprovence.fr

Décrochage scolaire… pourquoi, quoi, quoi faire ?

Retour sur un atelier animé par le GFEN 31, le 7 février à Toulouse, sur le thème du décrochage scolaire.

Suite à une rencontre informelle avec une animatrice de l’association d’habitant-e-s du Mirail-Reynerie à Toulouse « Miroir vers l’avenir », nous avons eu la demande d’un atelier sur le « Décrochage scolaire ».

Le jour j nous étions une quinzaine, un gros tiers de parents impliqués dans l’association et des professionnels impliqués dans des structures éducatives et/ou d’aide au décrochage scolaire.

L’enjeu était donc de mettre en recherche et interaction ces divers publics tout en invitant chacun à se placer dans la perspective d’avoir à intervenir auprès par exemple d’un groupe de parents d’une école.

Première situation : Si le décrochage scolaire = déscolarisation, quelles en sont les causes probables ? Écriture perso rapide et mise commun à tour de rôle sur une affiche.

Conclusions :  un problème complexe, un mille-feuille, multiples causes, pas LA réponse, chaque situation est singulière. Des responsabilités politiques, sociales, institutionnelles, collectives…bien avant d’être familiale et de l’élève, pour autant ni impuissance ni fatalité, il y a des leviers !

Pas de culpabilisation, passer de c’est la faute à qui à c’est la faute à quoi !

Intervention : Attention, décrochage(s) ? De multiples degrés, formes et situations, commence très tôt, à bas bruit, plus ou moins visible, masqué par une certaine « réussite dans le faire » avec des étayages, mais l’implication et la compréhension n’y sont pas, il y a des ratés. Lorsqu’on est fragilisé, on préfère se mettre en retrait ou en conflit plutôt que de souffrir de l’humiliation d’un nouvel échec. Décrochage et/ou décroché ? Nécessité d’aller au cœur de ce qu’est « apprendre », accompagner à partir de situations connues de tous et chercher ensemble.

Deuxième situation : listons les apprentissages réussis dans l’environnement familial. Récolte au tableau (la marche, la parole, l’hygiène, la politesse, cuisiner, autonomie, les limites…) cf. Article de Jean Bernardin « Animer une réunion de parents dans un établissement, un quartier… » Dialogue n°146.

Donc beaucoup de réussites: les parents sont « tous capables » en tant qu’éducateurs ainsi que les enfants « tous capables »  en tant qu’apprenants ! Allons voir comment c’est possible ?

Troisième situation : Apprendre à marcher, comment avez-vous fait avec votre enfant, comment a-t-il fait ? Travaux en petits groupes, récolte collective sur affiche, vers la définition des facteurs aidants.

Quatrième situation : réinvestir les facteurs aidants dans une démarche d’accompagnement de l’enfant.

– Dans le hors scolaire : prolonger, enrichir ce qui se fait déjà en famille.

– Dans le cadre scolaire : des organisations, aux acculturations, aux suivis, à la relation à l’enseignant. Remarque : attention aux spécificités de l’école (nouveaux groupes, langage réflexivité, objets nouveaux…)

– Dans le cadre de partenaires spécialisés : affiche préparée sur les ressources institutionnelles de proximité.

– Dans le cadre de son implication de parent dans l’apprendre, la mobilisation…

Conclusions : Attention (parents, élèves) quand on est passif, délègue trop…Vous avez des ressources personnelles et sociales…Un jeune peut décrocher mais sa vie n’est pas finie pour autant… Apprendre soi-même en tant que parent… discuter, échanger, questionner, ne pas rester seul, se mettre en collectif !

38ème congrès de la FNAREN, 25-28 juin, Malakoff

Aider à l’école. Quelles postures professionnelles ? Une réflexion au coeur de l’aide relationnelle.

Ce congrès a l’ambition de soutenir une réflexion qui se centre sur le thème des postures professionnelles. La spécificité de l’aide relationnelle à l’école nous rend sensible à cette question.

Dans le contexte de l’école inclusive, la diversité et le nombre « des besoins éducatifs particuliers » augmentent. La tendance à proposer l’utilisation de protocoles aux enseignants, spécialisés ou de classe, se généralise. L’introduction de ces outils dans la pratique enseignante nous amène à interroger les postures professionnelles : écoute, accompagnement, accueil, attitude réflexive…

Enseignantes et enseignants spécialisé.es en aide relationnelle, nous accomplissons nos
missions au sein d’une équipe de RASED (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté)
dans les écoles primaires, en concertation avec les équipes enseignantes.

L’aide spécialisée relationnelle-rééducative est préconisée pour aider certains enfants n’ayant pas une attitude d’élève. Ils résistent aux actions éducatives, sont empêchés d’apprendre, débordés par eux-mêmes dans l’agitation ou l’inhibition. En risque de décrochage, ils sont parfois violents, se trouvant dans l’impossibilité de mettre leur pensée en mouvement. Ainsi, l’école peut être mise en difficulté dans l’exercice de ses missions.

L’aide relationnelle-rééducative repose sur l’idée que ces conduites sont l’expression de réactions émotionnelles face aux situations d’apprentissage et de la vie en groupe.
Pour les aider à sortir de cette impasse, les enseignant.es spécialisé.es interviennent en proposant un espace de médiations, telles que le jeu de fiction, les jeux de société ou le travail artistique, dans un cadre structuré à la fois souple et limitant. Par cette expérience de jeu et de création, l’enfant est amené à éprouver la nécessité de l’ouverture à l’altérité et du respect des règles, pour le bon déroulement de la séance et de la réalisation de ses inventions.
Ainsi, des changements s’opèrent chez l’enfant dans son rapport au monde, à l’école et dans la classe. Soutenu par l’adulte, il prendra le risque de lâcher une posture dommageable pour adopter une attitude tout à la fois, constructive et gratifiante dans un projet de création partagé.
Les capacités de réflexion et de représentation sont sollicitées et renforcées par les temps de verbalisation. L’expérience commune devient objet de réflexion, les émotions peuvent être parlées et mises à distance. Un espace de pensée peut s’ouvrir à l’enfant.
Pour assurer au mieux l’efficience de ce dispositif, l’enseignant.e spécialisé.e, tout en s’ajustant à la singularité de l’enfant aidé, aura à adopter des postures référées au cadre scolaire. Le professionnel garantit la sécurité en posant les interdits tout en stimulant les capacités de création de l’enfant.
Cette aide relationnelle-rééducative repose également sur les liens entre le travail de proximité avec l’enfant et le travail institutionnel entre adultes enseignants et partenaires extérieurs, ainsi qu’avec sa famille.

La réflexion portant sur ce cadre de relations nous conduit à interroger le sens des places occupées et des postures adoptées par chacun dans un dispositif d’aide et donc, de notre propre posture professionnelle.

  • Comment garder la bonne distance ?
  • Comment éviter de réduire l’enfant aux difficultés qu’il manifeste ?
  • Comment accueillir l’agressivité lorsqu’elle émerge, inciter à sa transformation, tout en maintenant un cadre et des interdits ?
  • Comment solliciter l’invention et relancer la pensée ?
    Par ailleurs, comme l’indique son sens premier dans le langage du corps, la posture suppose un maintien. Il y aurait donc quelque chose à tenir tout en permettant le mouvement et la circulation. Les postures professionnelles seront à envisager dans leurs liens avec une certaine éthique, celle du respect de la personne, et celle du cadre des relations en jeu dans l’institution scolaire. Ces 3 piliers, posture, éthique, cadre, tiennent ensemble et constituent pour nous un socle de repères. Sans oublier que la souplesse et l’inventivité sont toutes deux requises pour répondre aux exigences des situations multiples et complexes des écoles aujourd’hui.
    Nous espérons que ce congrès fera avancer notre réflexion professionnelle et contribuera à
    la réalisation d’une école plus « incluante ».

    Tout savoir sur le Congrès

Enfance, culture, musique & pédagogie s’entretient avec Pascal Diard

Le site Enfance, culture, musique & pédagogie consacre son 11ème numéro (janvier 2025) aux Pédagogies actives.

Voir la vidéo de l’entretien de Cristina Agosti-Gherban avec Pascal Diard

Retrouvez également les entretiens menés avec :
Philippe Meirieu
Catherine Peyrot (Pikler Loczy-France)
Marie-Ève Collard Thivillier et Catherine Cortesi Mazurie, (Éduc’ Freinet)
Christophe Moullé et Jonathan Levy (association française Janusz Korczak)
Isabelle Girard (L’école Decroly)
Jean-Baptiste Clerico (CEMEA France)

Compte-rendu du comité consultatif de l’ANLCI

Le 20 mars 2025, plus de cinquante associations ont participé au Comité consultatif de l’ANLCI au siège de l’ISCPA – Groupe Igensia à Paris. Jacqueline BONNARD, secrétaire nationale y représentait le GFEN. Ce fut l’occasion d’échanger sur les différentes actions menées contre l’illettrisme, l’illectronisme, l’inumérisme.
Pour l’année 2025, le public ciblé sera les jeunes de 16 à 29 ans.

voir le compte-rendu

ANLCI : Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme – anlci.gouv.fr

Conférence interrompue animée par Dominique Piveteaud, 23 avril, Chartres

Lecture : au-delà de la maîtrise du code

Mercredi 23 avril 2025, 13h30 – 16h30
Eure-et-Loir Campus – 21 Rue de Loigny la Bataille – Chartres (parking)

A l’aube de l’application de nouveaux programmes pour le cycle 1 et Cycle 2, quel regard sur les programmes mis en oeuvre en 2018 ? Les nombreuses évaluations nationales nous indiquent en 2025 que la compréhension reste toujours difficile pour un grand nombre d’élèves !
Où sont les 100 % de réussite promis en 2017 ?
Au-delà de la méthode, comment permettre aux élèves de devenir des lecteurs, penseurs du monde ?

Voir l’invitation

Dominique PIVETEAUD est l’auteur de plusieurs livrets « Apprendre à lire et à écrire à partir de l’album … » et du livre « Comment lisent les enfants du Chaperon Rouge ? Lire et écrire au C.P. : enjeux et pratiques » – Editions L’École.

S’inscrire auprès de G.F.E.N.28@wanadoo.fr

Nouveaux programmes de cycles 1 et 2, l’entêtement d’un ministère déconnecté de la réalité

Tribune signée par :

FSU-SNUipp, SE Unsa, CFDT EFRP, CGT Educ’Action, SUD Éducation, AGEEM, ANCP, AFEF, APMEP, ICEM, GFEN

Publiée dans le Café Pédagogique le 12 mars 2025

Des programmes au service des élèves, vraiment ?

Le 5 décembre 2023, jour des résultats des évaluations PISA, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, faisait des annonces à grand renfort de communication sur ce qu’il appelle alors le « Choc des savoirs », présenté comme le seul outil pour « relever le niveau des élèves ». Pour le premier degré, ces annonces concernaient une modification en profondeur des programmes de français et de mathématiques. Elles témoignent une nouvelle fois de la volonté ministérielle de tout axer sur les seuls « fondamentaux », jugés comme la pierre angulaire de tous les apprentissages.

Après un semblant de concertation, le Conseil Supérieur des Programmes a produit des contenus pour le cycle 1 et 2 en lien avec la feuille de route du ministère, mais pas avec l’ensemble des travaux de la recherche. Ces programmes beaucoup plus détaillés et donc beaucoup plus contraignants sont parus malgré un vote quasiment unanime en contre du Conseil Supérieur de l’Éducation. Selon nous, ils déroulent une conception mécaniste des apprentissages avec des objectifs à atteindre fixés à chaque âge, comme si tous les enfants apprenaient à parler, à lire, à écrire, à compter ou à résoudre des problèmes au même moment. La diversité des rythmes d’apprentissage des enfants est niée, ainsi que les recherches en la matière. Ces programmes partent du principe que ce qui est enseigné est immédiatement compris, appris et retenu par les élèves. Or, l’enseignement est bien plus complexe. Maitriser des compétences demande du temps et des méthodes diverses et adaptées selon les élèves.

Un grand nombre d’enfants, notamment les plus fragiles, se retrouveront en difficulté dès le plus jeune âge car ils ne correspondent pas à l’élève type théorique pris comme norme universelle.  Alors que l’inclusion scolaire et la prise en compte des élèves à besoins particuliers font partie des enjeux de l’École d’aujourd’hui, ces programmes les ignorent complètement.

Un ministère qui n’écoute pas les personnels

Anne Genetet a poursuivi cette politique avec l’acte 2 du « Choc des savoirs » qui, sous prétexte de réduire les inégalités, n’en produira que davantage.

Les programmes de cycle 3 sont à l’écriture et entreront également en vigueur en septembre 2025. Au vu des premiers échanges avec la Dgesco, force est de constater qu’ils s’inscrivent dans la même logique. Une logique à l’opposé des programmes de 2015 qui avaient été conçus avec la coopération des enseignantes et enseignants au travers d’une réelle concertation, mais également avec l’ensemble de la recherche en sciences de l’éducation et en didactique. Des programmes ambitieux, fondés sur un consensus académique avec des repères de progressivité au sein de chaque cycle, à la main des équipes pédagogiques. Il est plus que dommageable qu’ils aient été remis en cause dès 2017 par le ministre Jean-Michel Blanquer car l’École, pour se transformer, a besoin d’un temps long qui n’est pas celui du politique.

Alors que l’École traverse une crise structurelle et fait face à un effondrement du recrutement, ces changements incessants de programmes ne répondent pas aux enjeux et sont source d’épuisement pour les professionnel·les qui se retrouvent déstabilisé·es par des ordres et des contre ordres qui font perdre le sens du métier.

Les évaluations des différentes mesures mises en œuvre depuis 2017 montrent clairement leur inefficacité comme vient de le montrer la DEPP. Ces programmes sont de la même veine et ne vont en rien permettre la réussite des élèves.

Une professionnalité niée

En visant principalement l’objectif d’améliorer les « scores » des jeunes élèves lors des évaluations nationales et internationales, les nouveaux programmes brident à la fois les choix didactiques et pédagogiques des équipes enseignantes, nient leur expertise et transforment les professeur·es des écoles en de simples exécutant·es de programmes livrés « clés en main ». Les équipes de formateurs et formatrices se retrouvent dans l’obligation de les mettre en œuvre, tout comme les professeur·es des écoles, alors qu’elles savent que ces programmes ne tiennent pas compte du réel et sont impossibles à mettre en œuvre sans exclure une majorité d’élèves.

Actuellement dans les départements, les plans de formations engagés depuis la rentrée sont modifiés et adaptés (une nouvelle fois en urgence) en fonction de l’agenda ministériel.

Tout, sur le fond comme la forme, semble réuni par le ministère pour que l’adhésion de la profession soit la plus faible possible. Or ce qui est certain, c’est qu’une politique éducative qui n’est pas approuvée par le terrain a peu de chance d’avoir des effets bénéfiques pour l’amélioration globale d’un système éducatif qui reste profondément marqué par les inégalités scolaires. A l’opposé de ce qui est proposé actuellement, une formation initiale repensée s’inscrivant dans la réalité des classes et des élèves est nécessaire.

Pour tâcher de résorber les inégalités, l’École n’a pas besoin de nouveaux programmes, mais d’une diminution du nombre d’élèves par classe, ce qui passe par un recrutement de professeur·es des écoles, à rebours des suppressions de postes annoncées pour la rentrée 2025.

21ème Rendez-vous du Secteur Langues

La poésie en classe de langues

Samedi 12 avril 2025, de 9h à 17h, au CABV de Vénissieux (69)

Nous vous proposons une journée de travail/réflexion sur le thème La poésie en classe de langues.
La poésie est un genre littéraire complexe, voire hermétique pour beaucoup, considéré comme trop difficile ou inaccessible pour les apprenants.
En classe, dans leurs propositions de travail, les enseignant.es sont souvent tiraillé.es entre le prétexte au travail scolaire et le « monument » qu’on n’ose pas aborder. Ce genre littéraire est d’ailleurs peu nommé
dans le CECRL.
Et pourtant, la poésie a une dimension libératrice, elle ouvre une porte à l’imaginaire, à la créativité qui rassemble, éblouit ou interpelle, mais ne laisse jamais indifférent.
Dès lors, comment aborder la poésie en classe de langue sans la saborder ? Quel dispositif mettre en place ? Quelles propositions de travail ? Quels supports utiliser, autres que le texte lui même, pour
rendre la poésie plus accessible et compréhensible ? Comment entrer dans le processus de création (celui de l’artiste mais aussi celui des apprenant.es) sans préalable d’inspiration ou de maitrise des codes ?
Comment écrire, lire et dire le monde ? Comment dépasser le simple commentaire littéraire d’un poème pour en faire un objet de création et donc d’apprentissage ?

Programme/ Inscription

Formations & Interventions du GFEN 37

  • Stage FSU-SNUipp 79 « Pédagogies alternatives : faire la classe autrement »
    3 avril 2025, Niort
    « COOPERATIVES, FREINET, MONTESSORI, ACTIVES, NOUVELLES, ÉCOLE DEHORS … Il existe une multitude de pédagogies innovantes ou simplement différentes, le SNUipp-FSU des Deux-Sèvres propose une journée de réflexion sur ce thème et des ateliers pour donner des outils aux collègues qui souhaitent s’engager dans ces pédagogies.
    Nous découvrirons la philosophie de différentes pédagogies alternatives, et nous proposerons des partages d’expériences avec des enseignants de notre département.
    Nous souhaitons aussi lier l’apport sur ces pédagogiques avec ce que nous vivons actuellement à l’Éducation Nationale. Nous aborderons les risques de la politique du Choc des Savoirs et l’importance des pédagogies alternatives dans ce contexte. » en savoir plus
    Interventions de Jacqueline Bonnard (GFEN 37) et Sylvie Lange (GFEN IDF)
  • Stage syndical SNUIPP 37 :  » Ecole maternelle : des pratiques « , maison des syndicats Saint Avertin, 20 février  2024
  • Stage syndical FSU 41 :  » Pour une évaluation positive du travail de l’élève« , maison des syndicats à Blois, 21 octobre 2023
  • Stages syndical FSU 41 : « citoyens dans le savoir » , maison des syndicats à Blois, 18 avril 2024
  • Formation de formateurs, lettres/hist/géo, lycée professionnel ( GR 37/ GR Îdf/ GR28) : « Mettre en œuvre des pratiques homologiques en formation,  » – 24 nov, 18 déc 2023, 10 janv 2024 
  • ISFEC Bretagne :  » Apprendre à se poser des questions en résolvant des prolèmes concrets » (cycle 1) – site de Vannes : 23/24 oct 2023, 14 fév 2024 – site de Rennes : 22/23 avril, 12 juin 2024