« Poésure et peinterie » atelier d’arts plastiques et d’écriture – Dimanche 9 mars 2025, Toulouse 4 mars 2025 Valérie Pinton at-ap-9mars2025-tlseTélécharger inscription : graffite@free.fr
Les activités du GFEN Arts plastiques, recherche et création : 2024-2025 4 mars 2025 Valérie Pinton Réunions Du samedi 16 novembre 2024 à 10h au dimanche 17 à 13h30chez Hélène à Saint-Denis (93) Week-end des 8 & 9 mars 2025Samedi 8 à partir de 10h à 17h et dimanche 9 mars de 10h à 13hSaint-Denis (lieu bientôt précisé) Contacts :Hélène : 06 08 15 14 32 / Bernard : 06 75 20 30 16graffite@free.fr Stage Le prochain stage se tiendra à Toulouse, du 19 au 24 octobre 2025.
Convergence(s) – Réunions du comité de pilotage 3 mars 2025 Valérie Pinton Compte-rendu du Comité de Pilotage du 25 septembre 2020 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 27 novembre 2020 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 18 janvier 2021 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 12 février 2021 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 12 mars 2021 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 20 mai 2021 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 14 juin 2021 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 1er octobre 2021 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage des 10 et 11 décembre 2021 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 4 février 2022 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 28 mars 2022 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage des 10 et 11 décembre 2022 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 23 juin 2023 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 21 décembre 2023 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage des 16 et 17 février 2024 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 10 avril 2024 lire Compte-rendu du Comité de Pilotage du 12 février 2025 lire
Échos du Festival International du Film d’Education 19 février 2025 Valérie Pinton Les Échos du Festival du Film de l’éducation organise une semaine de manifestations du 1er au 7 mars 2025 à Tours. Le 1er mars s’adresse aux enfants de 3/6 ans et 7/11ans en deux séances, cette matinée est ouverte à toutes les familles.9h30 (pour les 3-6 ans) – Projections de : Le Petit Bonhomme de poche – INKT – Alike – Le prince au bois dormant10h45 (pour les 6-11 ans) – Projections de : Kiki la plume – Like and follow L’entrée est libre et sur réservation auprès de l’Espace Villeret, au 02 47 74 56 05. Cela est valable pour les familles individuellement et pour les groupes des EVS, centres sociaux, associations.Pour les plus grand·e·s, pour les professionnel.le·s et acteur·ices de l’Éducation. Le 5 mars, à 17h , au cinéma les studios : Les filles du Nil de Ayman El Amir, Nada Riyadh. Le 6 mars, à 18h, salle Ronsard (La Riche) : Projection de trois films sur le thème « Dis-moi comment tu t’habilles, je te dirai qui tu es… » le programme
L’éducation prioritaire. Une politique féconde pour le système éducatif 17 février 2025 Valérie Pinton Collectif Langevin-Wallon, Éditions du Croquant, déc. 2024. L’ouvrage est une somme inédite sur l’éducation prioritaire, à bien des égards. La politique de l’éducation prioritaire y est décortiquée dans le détail, depuis ses fondements originels jusqu’à la Refondation de 2014, analyse critique de ses orientations et développements, qui ont fluctué au gré des changements politiques. Loin de s’arrêter à l’archivage du passé (ce qui est déjà une performance), le devenir de l’éducation y trouve de solides ancrages et perspectives. Ayant exercé des responsabilités à différents niveaux de l’institution, les auteurs étayent leur analyse par un corpus impressionnant de sources : textes de lois, circulaires officielles, notes d’information de la DEPP, rapports de l’Inspection Générale, de la Cour des Comptes et de l’OCDE, ouvrages de recherches et revues spécialisées sont ainsi convoqués… sur près de 800 pages. La préface de Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire, dont on connait les engagements et le rapport sur la grande pauvreté, donne le ton. La première partie s’attache à définir l’éducation prioritaire, qui rompt dans les années 80 avec l’égalitarisme structurel qui prévalait jusqu’alors dans le système éducatif français pour promouvoir le principe d’équité afin de contrer l’effet des inégalités sociales et consistant, selon la formule consacrée de l’époque, à « donner plus à ceux qui ont moins », à prioriser au niveau des moyens financiers et humains, en postes et formation, les écoles et collèges particulièrement touchés par l’échec scolaire, souvent au sein de quartiers socialement ségrégués. On y suit les mutations opérées au fil des changements politiques, avec des glissements compensatoires s’accommodant d’une pauvre politique à l’égard des pauvres, leurrés avec l’idéologie du mérite, et une alternance de relances à l’initiative de gouvernements plus progressistes mais soutenant parfois la thématique ambigüe de l’excellence, loin d’une visée de promotion de tous. Les auteurs tiennent ferme leur ligne d’examen critique, s’inscrivant dans les pas de Langevin et Wallon qui, dans l’après-guerre, plaidaient pour la transformation d’un système éducatif jusqu’alors cloisonné et élitiste n’ouvrant le Secondaire qu’à une minorité, mutation exigée par les besoins de l’époque. Tant pour répondre au principe de justice que pour faire face à la hausse des qualifications alors exigée par l’économie, à une démocratisation restreinte n’ouvrant les études qu’aux plus « méritants » des milieux populaires, ils opposaient l’option d’une démocratisation élargie, la promotion de l’ensemble de la population. Pour réaliser cette ambition, si l’ouverture de l’école à tous est nécessaire, ce changement structurel doit être accompagné d’une transformation des pratiques pédagogiques dominantes, faire place aux « méthodes actives ». Telle est l’orientation du plan Langevin-Wallon qui, bien que jamais appliqué, n’a cessé de servir de référence et d’inspirer les politiques éducatives. La postface de Jean-Yves Rochex rappelle des pages essentielles de ce plan et les commentaires qu’en fait Wallon, associant au principe et à l’exigence de justice le principe et l’exigence de culture, « la nécessité de reprendre les questions de la culture scolaire, de ses formes et contenus, aussi bien que de ses formes de transmission » afin de « rendre réalisable dans les faits le droit de tous à une culture commune, à une culture qui ‘unit’ » (p. 790). La politique d’éducation prioritaire est jugée par certains contradictoire avec le principe de mixité sociale et scolaire souhaitable pour contrer la ségrégation qui perdure. Pour les auteurs, elle reste néanmoins indispensable face à la réalité des inégalités sociales et territoriales actuelles, entretenues et renforcées par la place accordée à l’enseignement privé. L’abandonner signerait le renoncement politique y compris à l’idée d’égalité des chances, contestable dans son principe et déjà si malmenée dans les faits. Que l’éducation prioritaire soit la pointe avancée d’une démocratisation élargie souhaitable au-delà de son périmètre, c’était la volonté d’Alain Savary lors de la fondation de cette politique éducative dans les années 80, c’est ce qui a inspiré la Refondation de 2014, objet central de la deuxième partie. Au-delà de la labellisation et du travail en réseau qui font l’objet d’une légitimation argumentée, les auteurs s’arrêtent longuement sur la partie pédagogique en ayant constitué le cœur, formalisé par le référentiel, dont l’élaboration et les différents axes sont finement exposés, raisonnés et commentés, soutenus par de nombreuses références. On a le plaisir d’y constater que le GFEN compte parmi celles-ci sur bien des thèmes. Au fil des pages, on peut ainsi relever : la visée du « tous capables », l’association de la bienveillance avec l’exigence, l’approche d’un enseignement plus explicite à distance de « l’instruction directe », l’effet des attentes, la conception de l’école maternelle, la relation aux parents, l’importance de la coopération, le rôle du travail personnel ou l’approche de la formation… La troisième partie porte sur des questions vives faisant l’actualité éducative, examine les divers dispositifs d’égalité des chances, interroge la portée de l’internat public et la pertinence de la découverte des métiers et des formations pour en montrer les limites au regard de la promesse de réussite de tous. Le collectif poursuit l’analyse de plusieurs « classiques » en éducation : la question du temps d’apprentissage, les rythmes, le climat scolaire, l’autorité et l’innovation passent ainsi à la loupe. La place des recherches, l’omnipotence des neurosciences sous le ministère Blanquer est examinée avec la même rigueur, bouclant la boucle d’un examen sans concession de la politique scolaire actuelle et reposant avec force la question sociale, jusqu’alors si négligée. Au total, cet ouvrage fera référence pour tous ceux qui, des politiques aux syndicats, des responsables institutionnels aux acteurs soucieux de changement, aspirent à donner un nouveau souffle à la démocratisation de l’accès au savoir, à la culture. La dynamique de la Refondation, élaborée en référence à tout un ensemble de rapports et recherches, pensée dans ses déclinaisons institutionnelles et son réseau d’acteurs à divers niveaux, impulsée par un pilotage coordonné, orienté par un référentiel commun et accompagné par une ample formation des formateurs chargés de la mettre en œuvre, dans la pleine conscience et le partage de ses enjeux, est un modèle de ce que l’on pourrait généraliser pour un changement systémique de l’éducation. Jacques Bernardin, Président du GFEN
Carnets rouges n°33 (janvier 2025) « Que fait l’économie de la connaissance aux savoirs ? » 10 février 2025 Valérie Pinton Que fait l’économie de la connaissance aux savoirs ?Économie du savoir, économie de la connaissance, capital humain… Le capitalisme s’est toujours intéressé aux questions de l’éducation. Quelle part d’idéologie, quelle part de réalité, derrière ces « notions » conçues par les économistes néo-libéraux, qui ont fait florès et s’imposent désormais dans les politiques éducatives des gouvernements néo-libéraux ?Et quels en sont les effets ?Les logiques adéquationnistes entre école et emploi, la marchandisation des savoirs enrôlés à des fins capitalistes évacuent leur épaisseur anthropologique. Elles sont un obstacle au développement de chacun et de tous, comme au développement de la société, et entravent tout exercice de sa citoyenneté. Dans ce contexte le rôle de l’école est en jeu et engage l’avenir. Des perspectives existent pour penser les savoirs comme bien commun. Notons l’article Quelle conception du savoir ? de Jacques Bernardin (GFEN) Accéder au numéro
Vidéothèque / Audiothèque du GFEN 10 février 2025 Valérie Pinton Playlist « GFEN » sur Youtube Voir les vidéos de la playlist Vidéos déjà présentes sur le site Présentation du GFEN par Jacques BERNARDIN, colloque de la Chaire UNESCO – 2015 Faire convergence(s) : quelques mots sur le GFEN ; pourquoi s’engager dans Convergence(s) par Jacqueline BONNARD et Isabelle LARDON – 2021 Jeanne DION : Démarche d’auto-socio-construction Odette BASSIS : Historique de la démarche Odette BASSIS : Paradoxe de la situation et des processus (colloque « Avons-nous encore besoin de la pédagogie ? » Lyon, 2010) La démarche des allumettes (Champigny sur Marne) au « Printemps des familles » atelier du GFEN animé Jeanne DION et Pascal DIARD Atelier permettant de faire prendre conscience aux parents de leur rôle d’éducateur auprès de leurs enfants et ce, depuis leur plus jeune âge. Jacques BERNARDIN, président du GFEN : Rapport au langage : évolution ou révolution ? (13èmes Rencontres maternelle – 30 janvier 2021) Frédéric SAUJAT, professeur, Aix-Marseille université : Reprendre la main sur le métier et retrouver du pouvoir d’agir : oui, mais comment ? (13èmes Rencontres maternelle – 30 janvier 2021) Audio Orthographe, grammaire : Que diriez-vous d’une dictée ? France Inter, Le téléphone sonne diffusée le vendredi 13 janvier 2023 Florie CRISTOFOLI-COULON du GFEN était l’une des invités de l’émission. Podcast Le GFEN était invité à participer à l’émission « La Fabrique de l’Histoire » de France Culture, en direct, le 27 novembre 2017, pour entamer un cycle hebdomadaire sur l’éducation nouvelle. Jacqueline BONNARD y représentait le GFEN et la biennale de l’éducation nouvelle, avec Anne-Claire DEVOGE des Ceméa. Présenté par Emmanuel Laurentin, « La Fabrique de l’Histoire » ambitionne de mieux comprendre le lien qui nous unit au passé. Documentaires, archives commentées, débats, déclinent cette émission quotidienne. Pour réécouter l’émission Dans la même série d’émissions sur les pédagogies nouvelles, l’une d’entre elles était consacrée au plan Langevin-Wallon. L’occasion d’entendre les voix de Paul Langevin, Henri Wallon et Henri Piéron qui furent présidents du GFEN.
Les rendez-vous du GFEN Franche-Comté 2024-2025 10 février 2025 Valérie Pinton Lundi 21 octobre 2024, de 9h à 17h Ecole Jean Zay, 97 rue des Cras, Besançon9h30 Vécu et analyse d’une démarche-phare du GFEN : « Le texte à trou » (démarche transférable en toutes disciplines et tous cycles)Coopérer pour construire des savoirs« Le texte à trous » : cette démarche propose à chacun-e d’enquêter sur le sens d’un texte tout en mettant en jeu une réflexion sur le vocabulaire et la syntaxe …11h00 Lecture de textes, échanges, débatRefonder l’écoleA propos du plan Langevin Wallon, en partant des écrits produits aux Journées Nationales d’Etudes et d’autres écrits (pédagogiques, syndicaux…), dégager les idées forces, les principes éducatifs qui puissent guider une politique d’Éducation, à la hauteur d’une École émancipatrice et solidaire.13h30 Construire une nouvelle démarche d’Education Nouvelle en histoire : « L’exercice de la peur »(en s’appuyant sur les travaux de P. Boucheron & C. Robin (L’exercice de la peur : usages politiques d’une émotion PUL. 2015.)« La peur est politique, les pouvoirs en font un usage constant. Elle s’inscrit durablement dans nos sociétés et semble constitutive du gouvernement moderne ; une façon d’obtenir une forme de soumission à l’autorité – la servitude volontaire dont nous parle La Boétie. Faire peur sans jamais rien faire comprendre est le meilleur moyen pour se faire obéir ; dit autrement, avoir peur, c’est se préparer à obéir. »15h30 Perspectives de travail pour l’année. Télécharger le programme Lundi 24 février 2025, de 9h à 16h30 Ecole Jean Zay, 97 rue des Cras, Besançon 9h30 Vécu et analyse d’une démarche-phare du GFEN : « Recréation collective à partir d’un poème » (démarche transférable en toutes disciplines et tous cycles)Échanges de pratiques /lecture de textes/ débat De la classe au citoyen : mener une bataille d’idées pour déconstruire les mots, les discours, les actes qui obstruent un horizon émancipateur ; ré-inscrire le sujet singulier dans une histoire collective. 10H30 Poursuite du chantier sur « L’exercice de la peur » à partir de travaux dans les classes, de réflexions, de documents divers, apportés par les participant.es. 13h30 Poursuite des travaux du matin14h30 Repenser l’Éducation : Mettre les savoirs en culture Programme détaillée
Stage Sud Education Guyane 9ème édition – Journal de bord 5 février 2025 Valérie Pinton Pour la 9è année consécutive, SUD Éducation Guyane organise la formation syndicale : « Pédagogies émancipatrices » à Saint-Laurent-du-Maroni les 17 et 18 février et à Cayenne les 20 et 21 février 2025.Dominique Piveteaud et Claire Albert interviennent pour le GFEN et partagent avec nous leur journal de bord. stage-sud-guyane-25-comTélécharger Lundi 17 février 2025 – jour 1 Voilà 10 ans maintenant que le GFEN est partie prenante du stage annuel organisé par Sud Education Guyane. Le thème de cette année de l’esprit critique à la pensée critique est né de l’idée de mettre en réflexion le fait que l’injonction de plus en plus insistante à former à l’esprit critique est concomitante d’une dynamique de resserrement des ambitions pour les élèves (sommation à appliquer une méthode unique d’apprentissage de la lecture, renforcement des évaluations et de leur utilisation pour imposer une vision de l’apprentissage, suppression de certaines filières à des visées d’adaptabilité à l’employabilité, etc…). N’y aurait-il pas un loup derrière cette apparente contradiction ? Comme les années précédentes, la première session de stage se déroule à l’Association de Découverte de la Nature Guyanaise (ADNG) à quelques kilomètres de Saint Laurent du Maroni. 25 enseignants des 1er et 2nd degrés étaient présents. Exerçant à Saint Laurent du Maroni et dans des villages parfois éloignés sur le fleuve Maroni, ils ont fait part de réalités complexes, souvent douloureuses tant pour les élèves que pour eux-mêmes. Le désarroi qui s’exprime montre des personnes au bord de la rupture. Concevoir une formation sur ce territoire maltraité impose de prendre en compte des spécificités très particulières. Après la présentation des enjeux du stage et du GFEN, nous ouvrons les deux journées par une parole de Patrick Chamoiseau : « Pour imaginer le monde qui nous manque, la pensée a besoin de l’impossible. » Le ton était lancé. Suit ensuite un débat mouvant autour de la phrase : « La notion d’esprit critique est un outil de la domination ». Le débat, très riche, a commencé de semer le doute chez certains, alors que la majorité des participants semblait partager l’idée que l’esprit critique n’était pas une notion contestable. D’autres sont restés plus hésitants s’interrogeant sur le rapport entre esprit critique et domination. Les discussions se sont poursuivies autour d’une vidéo présentant la pensée de Michel Foucault à travers une conférence interrompue (https://youtu.be/Fbr5jKZvfzg). Après un moment de surprise, chaque groupe a mené des débats autour du rapport entre savoir et pouvoir d’une part et des processus d’autosurveillance à partir de l’image du panoptique. Cette référence a fait écho à des réalités douloureuses vécues dans la pratique quotidienne de la classe. Une des questions émergentes en fin de matinée : « Comment garder notre liberté/pensée pédagogique alors que tout concourt à la pensée unique ? » Après un déjeuner partagé, nous avons animé la démarche Que s’est-il passé le 6 février 1934 ? Adopter un point de vue qui peut être éloigné de son propre champ de valeur a pu créer de la difficulté pour certains. Au final, les participants ont joué le jeu de la mise en scène de la commission parlementaire. La démarche n’a pas été menée dans sa totalité, une place importante ayant été faite aux échanges sur le dispositif lui-même et sur l’ensemble de la journée. La discussion a une nouvelle fois fait apparaître les difficultés et l’isolement auxquels sont confrontés des enseignants titulaires et contractuels (très nombreux ici) notamment dans le 1er degré. Cet échange soulève à nouveau la question de LA méthode. Comment s’autoriser à penser de manière critique UNE méthode présentée comme solution unique sous couvert de facilitation d’entrée dans le métier ? Certain.es stagiaires nous rappellent la spécificité de ce territoire colonial où le colorisme est à l’œuvre jusque dans la légitimité à enseigner selon ses origines sociales, culturelles et géographiques. La nécessité du collectif pour sortir de l’isolement et envisager des réponses aux injonctions a été un marqueur fort de cette première intense et riche en débats. Retour demain sous la canopée de la forêt amazonienne pour la suite ! Mardi 18 février 2025 – jour 2 Seconde et dernière journée du stage à Saint Laurent du Maroni. Les 25 participants ont débuté la journée par un retour bref sur la journée d’hier à partir de l’invitation à poser par écrit quelques mots-clés ou phrases. Deux ateliers ont été proposés en parallèle. La démarche Lecture avec questions préalables sur un texte de Lawrence Lessig Le code fait loi. De la liberté dans le cyberespace. La démarche a d’abord surpris par les questions et le texte proposé. Après un temps de lecture individuelle puis de travail en groupes, les échanges ont permis d’aborder les questions de vie privée sur internet mais aussi de ses usages, en particulier par les jeunes. L’exemple de la création d’une cartographie collaborative via Opensteetmap.org a initié une réflexion sur la réappropriation collective de cet outil. Un atelier d’exploration sur l’utilisation de ChatGPT comme outil au service des apprentissages. Cet atelier a été conçu à partir d’une expérience dans deux classes de BTS en co-élaboration avec une professeure de lettres. A partir de premiers échanges autour de la question : En quoi l’école participe-t-elle à l’émancipation ? puis de la lecture de textes de Hannah Arendt, Condorcet, Jules Ferry, Michel Foucault, Grégory Chambat (à propos d’Illitch), les participants ont élaboré collectivement un corpus idéel et conceptuel pour permettre de commencer à répondre à la question. A ce moment de l’atelier, un texte rédigé par ChatGPT répondant à la question a été distribué aux groupes. Invitation a été faite de choisir un passage du texte et de le réécrire en l’incarnant de manière à pouvoir s’en revendiquer auteur. La publication orale a permis de mesurer la prise de distance avec le texte de l’IA, plusieurs choix ayant été fait : combler des manquements repérés, augmenter l’espace de référence et utilisation de la métaphore, adopter un parti-pris prenant le contrepied de l’apparente neutralité du texte de l’IA. Les échanges ont fait apparaître des questions autour de la convocation de savoirs extérieurs, de l’expression d’un point de vue, de la possibilité de compléter le texte initial. L’importance de la phase d’élaboration et du nourrissage par de la lecture des textes a été soulignée comme vectrice des apports pouvant être intégrés dans le texte de l’IA. Après la pause déjeuner, un temps d’écriture a été proposé afin d’opérer un retour sur soi, exprimer des déplacements et des interrogations. La phrase de Patrick Chamoiseau qui avait ouvert le stage : « Pour imaginer le monde qui nous manque, la pensée a besoin de l’impossible », était l’inducteur de l’écriture. Afin de provoquer celle-ci, des citations de Hannah Arendt était disséminés sur une grande bande de papier. Les participants étaient invités à écrire en écho à ces fragments. Peu à peu des échanges écrits sont apparus sur le papier. Après un temps d’écriture individuelle, certains textes ont été publiés par leurs auteurs. La dernière plage du stage a été consacrée à un temps d’échanges d’une heure sur la suite à donner à ce temps de formation afin de (re)créer les conditions du collectif, celui-ci pouvant répondre à une préoccupation de réconfort mutuel au vu de situations individuelles complexes et douloureuses, à un besoin d’échanges autour des pratiques et à une nécessité de répondre collectivement aux pressions et manquements de l’institution. Quelques pistes ont été envisagées, des contacts se sont noués. Bien qu’empreint d’une certaine gravité, ces deux jours ont permis à beaucoup d’envisager les choses de manière un peu moins pessimiste, même si les termes de burn-out, de démission, de départ ont émaillé les journées. De très belles rencontres avec de belles personnes qui y croient encore. Les marques de l’histoire de ce territoire ne se dissolvent pas dans le temps. Clin d’œil qui interroge : les autorités ont installé sur un rond-point à l’entrée de la ville une réplique de la porte d’entrée du camp de la transportation (bagne) qui a fermé après la seconde guerre mondiale… Mercredi 19 février 2025 – jour 3 Journée de transition. Un petit au revoir à Saint Laurent du Maroni avec un tour au marché puis la route jusqu’à Cayenne. Le défilement des paysages autour de l’asphalte est propice à la pensée flottante. Les deux journées de la veille ont fait émerger une question induite elle-même par la dernière plage du stage intitulée : Et maintenant, comment refaire collectif ? De cette question, nous nous sommes demandé comment rendre possible, par les enseignants, la reprise en main de leur destin, de leur autonomie de penser et d’agir professionnellement et de se départir le plus possible de l’empreinte de la peur que génère visiblement l’institution. Ce questionnement est venu du récit d’enseignants de CP évoquant l’obligation qui leur est faite d’utiliser sur tout le secteur de Saint Laurent du Maroni, une méthode de lecture dont le titre, Néo, contient en lui-même sinon un clin d’œil funeste, une intention qui en dit long sur le regard porté sur les élèves de cette région. Néo comme néocolonialisme ? L’ambiance du lieu où tout ramène à l’histoire coloniale, de la mise en esclavage à la détention dans les multiples bagnes qui ont constellé la Guyane jusque dans les années 1950 nous a fait faire ce rapprochement que certains trouveront simpliste. Pourtant, ne serait-il pas installé dans l’esprit des commanditaires que ces élèves ne sont pas capables d’autres choses que d’être alphabétisés ? L’excuse d’une maîtrise aléatoire de la langue française est la même que celle qui a présidé aux programmes d’alphabétisation au moment de la création de l’école française dans les années 1870 par un certain Jules Ferry. Le peuple ne pouvait prétendre à plus que savoir déchiffrer un acte d’état civil ou un avis de mobilisation. Il ne s’agissait pas de former des lettrés mais de leur fournir une relative autonomie pour gérer des écrits du quotidien. La réflexion qui a occupé les pensées dans l’habitacle de la petite voiture rouge concerne l’intégration par les enseignants eux-mêmes de l’argument de facilitation que représente l’utilisation de ladite méthode. « Vous verrez, le balisage et la progression de la méthode vous faciliteront la tâche. Tout est prévu, vous n’avez qu’à suivre. » En acceptant cette argumentation, non seulement ils renoncent à se penser capables de penser leur enseignement, en déléguant les choix pédagogiques à la méthode mais ils endossent un statut d’exécutants du tuto que leur impose l’inspecteur. Ainsi l’argument du chef devient l’excuse du débutant. Le plus grave, nous semble-t-il, est que ces enseignants, pour la plupart contractuels, mettent en œuvre des conceptions qu’ils ne revendiqueraient sans doute pas s’ils avaient conscience de ce qu’elles induisent. La question de la soi-disant neutralité de la méthode pourrait devenir un chantier intéressant pour une prochaine formation. Une petite bière Jeune Gueule à l’arrivée à Cayenne et nous sommes repartis dans les ajustements nécessaires pour la seconde session de deux jours… Jeudi 20 février 2025 – jour 4 Nouvelle session de stage à Cayenne. L’ambiance est très différente du stage de Saint Laurent du Maroni. Le lieu, l’université de Guyane donne une couleur plus normée, institutionnelle et urbaine. Un peu moins de 50 participant.es sont présent.es. La proposition de démarrage du stage reste la même qu’à Saint Laurent. « La notion d’esprit critique est un outil de domination ». La discussion a essentiellement porté sur le lien entre esprit critique et domination. Comme à Saint Laurent, le terme même d’esprit critique n’a pas été remis en question par la majorité des participant.es. La conférence interrompue a donné lieu à des échanges très riches. Elle a permis de formuler un certain nombre de questions : – Comment créer des espaces de résistance et de liberté aux discours dominants et aux forces sociales qui nous façonnent ?– Qu’est-ce que la pensée critique, finalement ?– Existe-t-il une forme d’organisation du pouvoir qui n’imposerait pas son savoir ?– Comment penser le rapport à l’autorité dans la famille, dans la classe, de manière à laisser « penser critique » ?– Est-on certain que notre pensée est la nôtre ?– Comment transmettre le savoir indépendamment du pouvoir en place, sans se heurter à notre place de professionnel.le au sein de l’institution ?– A la lumière de la pensée foucaldienne, comment peut-on distinguer la vérité de la croyance ? La discussion s’est à nouveau appuyée sur des expériences professionnelles où le rapport à l’imposition de méthodes et pratiques par la hiérarchie semblait difficilement contournable voire incontestable. La question qui s’est posée est celle de l’acceptation, au-delà des méthodes, des conceptions et des valeurs sous-jacentes. La méthode de lecture NEO, caricature du projet d’alphabétisation de la jeunesse, remet au premier plan la difficulté de perception des fondements idéologiques de cette méthode. La démarche « Que s’est-il passé le 06 février 1934 ? » a mis les participant.es dans une situation problème. Après avoir pris connaissance de documents permettant une contextualisation de l’évènement, 6 groupes ont travaillé à élaborer un positionnement idéologique marqué (extrême droite, socialiste et communiste) afin de préparer la mise en scène d’une commission parlementaire. Les participant.es se sont pris.es au jeu. Le débat a permis de questionner le rôle de l’enseignant.e dans sa posture de sachant.e : faut-il donner tous les éléments à priori ? En quoi la teneur des documents peut-elle inciter à la curiosité ? Les échanges ont mis en valeur qu’il est nécessaire non pas de faire un copier-coller mais de se réapproprier les enjeux d’une démarche quelle quelle soit pour inspirer sa pratique. Une participante a témoigné du réinvestissement d’une démarche vécue du projet de mine « Montagne d’or », animée lors d’un précédent stage. Cette première journée a permis à certain.es de « bouger » dans leur conception des notions d’esprit critique et de pensée critique au fur et à mesure des échanges. Quatre personnes ont fait le choix de s’éclipser discrètement… peut-être les reverrons-nous demain ? Vendredi 21 février 2025 – jour 5 Deuxième et dernier jour du stage à Cayenne. Le nombre de participant.es est resté stable, autour de 40, certaines personnes ayant dû se libérer à un moment ou à un autre car nous sommes en pleine période de carnaval. En ce dernier jour avant les vacances scolaires, les écoles étaient de la fête. La journée débute par un petit moment de retour sur la journée de la veille, chaque participant.e étant invité.e à jeter sur le papier quelques mots-clés ou réflexions et à les partager. Partage, réflexion, mise en pensée, collectif… ont été les points saillants de ce premier retour. Un certain nombre de questions est apparue pendant les échanges, le climat politique général ayant été convoqué dans la discussion : Qui sont nos principaux alliés si ce ne sont les élèves ? Souhaitons-nous former des « citoyens » adaptables à une société profondément inégalitaire ou allons-nous jusqu’à penser nécessaire de former des révolutionnaires capables d’agir et de transformer cette société ? Comment prétendre former à la pensée critique sans être nous-mêmes capables de l’exercer ? Les deux ateliers proposés en parallèle (lecture avec questions préalables autour du texte de Lawrence Lessig et exploration autour de l’utilisation de Chat-GPT) ont rencontré une très forte adhésion. L’atelier Lecture avec questions préalable a été abordé différemment qu’à Saint Laurent du Maroni. Un temps d’échanges sur les différences entre information, savoir et connaissance a permis de faire le lien avec les trois niveaux de question (s’informer, se questionner, réagir) et de s’interroger sur l’importance de la façon dont en tant qu’enseignant.e on formule les questions. L’entrée dans la démarche a été plus facile. Les trois groupes ont produit des affiches pour réagir au texte. Le temps d’échange a été l’occasion de se questionner sur notre servitude volontaire aux règles des sites web et sur la problématique de la privatisation d’internet. Comme un préambule à l’atelier d’écriture de l’après-midi, une des participantes a proposé « d’aller au-delà du rêve » dans nos volontés de reprendre le contrôle sur le code. Comme à Saint-Laurent du Maroni, les stratégies de réécriture de certains passages du texte de l’IA ont été multiples. Le retour sur le dispositif a fait apparaître quelques déplacements chez les participant.es, certain.es exprimant avoir revu leur jugement sur une posture de méfiance, voire de défiance à priori de ces nouvelles technologies. L’après-midi a débuté par la distribution du texte de Jacques Bernardin Interroger notre conception du savoir où l’auteur fait la distinction entre information, connaissance et savoir. Nous avons ensuite distribué aux participant.es le document présentant la notion d’esprit critique sur le site Eduscol. Le travail initié depuis la veille a permis de relever quelques incohérences (l’esprit critique serait quelque chose à posséder et à entretenir, la lucidité imposerait de savoir ce que l’on ignore, l’expertise du débat se repérerait à sa capacité à accepter d’avoir tort…). L’idée d’esprit a également été fortement questionnée. Cet échange a permis de faire référence à Jacques Ardoino autour des statuts d’agent, d’acteur et d’auteur. Au-delà de l’injonction parfois sournoise de responsables hiérarchiques à endosser un rôle d’exécutant (des basses œuvres ?), la question se pose du rôle que l’on assigne nous-mêmes aux élèves. La conception des savoirs et de la manière de les transmettre est un espace à interroger dès lors que se questionne le rapport émancipation/assignation. Le temps d’écriture à partir de fragments d’une interview d’Hannah Arendt (https://youtu.be/lCOxpdXgkHI) a initié un temps de partage de quelques textes. Enfin, à partir de l’invitation à dire sa pépite (ce que je garde), son frigo (ce que je garde au frais), son râteau (ce que je ne garde pas ou ce que je regrette), le temps de bilan de ce stage a fait apparaître l’importance de la rencontre de différentes réalités, le bonheur du partage dans un espace sécurisé, les remerciements pour l’ambition annoncée et vécue de penser par le haut et la nécessité du collectif. Les deux formateurices ont insisté sur le fait qu’iels-mêmes ont grandi intellectuellement grâce à cette aventure collective. Ces deux sessions de formation ont été très politiques pas tant dans le tissage de la relation entre pédagogie et politique que dans l’interrogation sur le rôle que nous décidons d’avoir ou non dans l’installation du rapport de domination/soumission à un cadre de plus en plus autoritaire. L’idée de se repenser capables d’un imaginaire collectif pour penser et agir le monde autrement s’est faite peu à peu jour, certain.es participant.es revendiquant le droit à croire en une utopie réalisable. Après coup, et par esprit d’escalier, nous aurions pu conclure par ce fragment du texte de Etienne de La Boétie Discours de la servitude volontaire : « Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? » Cela pourrait être l’entrée du prochain stage, déjà très attendu… La thématique émergente encore brouillonnante s’intitulant pour l’instant : Pourquoi et comment (s’) éduquer au collectif ? Claire et Dominique
La Lettre de l’OZP (Observatoire des Zones Prioritaires) 28 janvier 2025 Valérie Pinton Le numéro 511 (23 janvier 2025) est en ligne Relevons particulièrement : Les comptes rendus du Séminaire OZP sur la formation en EP Le collectif Langevin Wallon présente son ouvrage sur la politique d’éducation prioritaire La question de la violence à l’école resurgit avec un livre d’Eric Debarbieux et une polémique syndicale Elisabeth Borne est-elle en train de détricoter le choc des savoirs ? Nouveaux témoignages de pilotes, d’agent et d’élèves en éducation prioritaire (Carep de Créteil) « Château rouge », documentaire tourné dans le collège REP+ Georges Clémenceau Paris 18e et les autres informations de la quinzaine
Semaine de la Mémoire à Ivry, janvier 2025 16 janvier 2025 Valérie Pinton Dans le cadre de la Semaine de la mémoire du génocide des Juifs et des Tziganes, pour la prévention des crimes contre l’humanité et la lutte contre le racisme et l’intolérance d’Ivry sur Seine, le GFEN Ile de France animera un atelier-débat : Samedi 25 janvier 2025Atelier de lecture-débat Mahmoud Darwich, un poète dans l’histoire14h30-18h – Salle Voltaire, 5 place VoltaireLe Groupe français d’éducation nouvelle (GFEN) propose un atelier de lecture de textes du poète palestinien Mahmoud Darwich (1941-2008) afin d’entrer dans son œuvre poétique. Les participants seront, dans un premier temps, plongés dans le contexte géographique, historique, politique et poétiquede la Palestine pour se faire eux-mêmes une idée des questions que cette région du monde et ce poète nous posent aujourd’hui.Le GFEN anime cet atelier et propose un dispositif pédagogique permettant aux participants de mieux comprendre l’œuvre de Mahmoud Darwich.Inscription gratuite et obligatoire dans la limite des places disponibles par mail (pascaldiard@hotmail.fr) ou par téléphone (01 46 72 53 17 ou 06 87 81 26 38).
Réunions du GFEN Maternelle – 2025 13 janvier 2025 Valérie Pinton Samedi 25 janvier 2025 de 10h à 16h au siège des CEMEA : rencontre interpartenariale pour construire un évènement commun « L’école maternelle que nous voulons » en novembre 2025. Mercredi 8 janvier 2025 à 17h, en visio Contacter : Isabelle LARDON – isabelle.lardon@gmail.com
Transmettre, former, transformer. Quels indispensables ? par Maria-Alice Médioni 7 janvier 2025 Valérie Pinton Le 19 novembre 2024, à Bruxelles, à la demande de Lire et Ecrire Communautaire, Maria-Alice Médioni (secteur Langues du GFEN) a animé une conférence sur le thème : Transmettre, former, transformer. Quels indispensables ?, dans le cadre du Séminaire : « Comment apprend-on sa “pratique de formateur.trice” alpha ? En pratiquant !… oui mais pas seulement » Voir le diaporama de l’intervention (site de Maria-Alice Médioni)Ecouter l’enregistrement audio de l’intervention, le texte et le diaporama (site de Lire et Ecrire)
Manifeste pour le développement de la mixité sociale et pour la consolidation de la politique d’éducation prioritaire 7 janvier 2025 Valérie Pinton L’absence de tout discours et tout projet conséquents sur l’éducation prioritaire de ce gouvernement, comme de ceux qui l’ont précédé depuis 2017, est révélatrice d’orientations politiques qui ont renoncé à toute visée de lutte contre les inégalités scolaires et de démocratisation de notre système éducatif. Les dédoublements des classes de CP, CE1 et GS, obtenus grâce à la baisse démographique et dont les premiers résultats sont décevants, ne sauraient suffire. Les soussignés, acteurs de l’éducation, résolus dans leur volonté de faire réussir tous les élèves en élevant le niveau d’ensemble, en luttant contre les inégalités scolaires et en visant l’émancipation des futurs citoyens, veulent alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de réorienter l’action éducative pour parvenir à ces fins. La mixité sociale est une des conditions de la réussite de tous dans la perspective d’une société plus égalitaire et fraternelle. Deux principaux obstacles sont très clairement identifiés : l’existence de deux systèmes d’enseignement avec un enseignement privé qui accueille massivement, et de plus en plus, les enfants des couches sociales les plus favorisées, et un urbanisme qui concentre dans certains secteurs les familles les plus fragiles sur le plan économique et social. Dans le premier cas, il s’agit d’une ségrégation choisie, dans le second d’une ségrégation subie. Face à cela les soussignés vous demandent d’être résolus pour améliorer la mixité sociale dans les quartiers et une hétérogénéité scolaire raisonnable dans les établissements en donnant sens et force à la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain), en consolidant la politique de la ville, en luttant pour de meilleures conditions de logement pour tous et en imposant dans l’immédiat plus nettement à l’enseignement privé de ne pas sélectionner ses élèves notamment sur des critères économiques ou sociaux, sans pour autant augmenter sa part des effectifs globaux. Il conviendrait aussi de mieux encadrer l’enseignement privé hors contrat. En attendant que la mixité sociale que nous appelons de nos vœux et qui est inscrite dans l’article L111-1 du code de l’éducation progresse significativement, certains quartiers, certaines petites villes et même certains villages connaissent des situations de concentration de populations économiquement pauvres et socialement éloignées des attendus de l’école. En conséquence, les soussignés vous demandent de maintenir, développer et soutenir durablement pour les écoles et collèges de ces secteurs une politique de réseau d’éducation prioritaire sur la base du référentiel de l’éducation prioritaire publié par le Ministère de l’Education Nationale en 2014. Ce document est en effet le résultat d’un large travail d’analyse et de synthèse des facteurs déterminants de la réussite dans les réseaux, élaboré avec l’expertise de nombre d’acteurs du système éducatif à commencer par les personnels de terrain eux-mêmes. Il faut en outre répondre prioritairement aux besoins des lycées et des écoles qui ne s’inscrivent pas dans un réseau mais présentent des situations sociales difficiles dans la perspective d’une politique prioritaire qui vise à élever le niveau culturel et scolaire de tous les élèves issus des milieux populaires quel que soit leur lieu de scolarisation. Pour consolider ces priorités il faut :• Confirmer et étoffer le référentiel de l’éducation prioritaire en s’appuyant sur toutes les données de recherche et sur les savoirs d’expérience des professionnels sans imposer de manière simpliste et autoritaire des solutions prétendument issues de « la » science. En revanche il faut permettre aux équipes de travailler à développer des collectifs professionnels formés à résoudre les difficultés d’enseignement des enseignants et les difficultés d’apprentissage des élèves. La formation initiale doit donner, pour tous les personnels, une place plus importante aux pratiques professionnelles reconnues pour favoriser la réussite des élèves des milieux populaires. La formation continue doit, pour une large part, être conçue en se fondant sur des concertations préalables avec les professionnels. Des travaux doivent pouvoir être conduits dans ces écoles et établissements avec des équipes de recherche.• Inscrire dans la durée cette politique largement concertée avec ses acteurs en évitant désormais les stop and go préjudiciables à la continuité d’un travail qui nécessite du temps, de la cohérence et une approche systémique, sur la durée de la scolarité obligatoire a minima.• Faciliter le développement d’appuis à l’activité d’enseignement, qui ne laissent pas croire que tout se jouerait en dehors de l’école, mais qui viseraient à soutenir l’école dans sa tâche d’enseignement en adaptant de manière pertinente les interventions extérieures pour répondre aux besoins identifiés par les professionnels de l’éducation (interventions médico-sociales, aides scolaires, relations avec les parents…). La réorientation d’une partie de l’action des cités éducatives est souhaitable à cet égard.• Continuer à rendre les postes en éducation prioritaire attractifs par des moyens financiers (indemnités) mais aussi en développant l’accès à des ressources culturelles et des outillages pédagogiques qui répondent aux besoins identifiés par les professionnels et la recherche, et redonnent à ces écoles et collèges des moyens d’agir et du sens à l’exercice des métiers de l’éducation.• Attribuer les moyens d’enseignement sur l’ensemble du système non seulement en fonction des effectifs et des structures mais en en distribuant une part très significative en fonction de la situation sociale des écoles et établissements. Les écoles et établissements qui ont les IPS (Indicateurs de positionnement social) les plus bas doivent recevoir à effectif égal plus de moyens que les autres. Dans tous les cas, l’enseignement public qui accueille tous les élèves doit recevoir plus de moyens que le privé contrairement à ce qui apparaît actuellement dans les lycées.• Revoir la carte de l’éducation prioritaire au moyen des IPS en n’incluant pas le privé. Une démarche comparable est souhaitable pour déterminer une liste de lycées prioritaires qui pourraient par ailleurs bénéficier d’un référentiel spécifique dans une perspective bac-3/bac+3.• Enfin, veiller à ce qu’à tous les niveaux du système éducatif, le pilotage soit respectueux des orientations du référentiel et respectueux des acteurs en favorisant davantage leur travail collectif pour la résolution des problèmes professionnels qu’ils rencontrent. Les soussignés demandent qu’une politique de mixité sociale soit sérieusement remise en œuvre et qu’une politique d’éducation prioritaire soit réaffirmée et conduite de manière pérenne. Des rencontres nationales, académiques et départementales ainsi que dans les réseaux devront permettre de faire le point sur ces deux dimensions fondamentales de la politique éducative afin de remobiliser tous les acteurs sur cet enjeu essentiel pour l’avenir du pays. Les premiers signataires :Marc Bablet, Lilia Ben Hamouda, Michèle Coulon, Marc Douaire, Jean-Claude Emin, François-Régis Guillaume, Cintia Indarramendi, Marc Megret, Jean-Yves Rochex, Jean-Paul Tauvel, Blandine Tissier, Arlette Toussaint, Jean-Michel Zakhartchouk, membres du Conseil scientifique de l’OZPAlain Bourgarel fondateur de l’OZPJacques Bernardin président du GFENGwenael Le Guevel président des CRAP Cahiers pédagogiquesViviane Youx présidente de l’ AFEFElisabeth Allain-Moreno secrétaire générale du SE-UNSACatherine Nave-Bekhti secrétaire générale de la CFDT éducation formation et recherches publiquesSophie Venetitay secrétaire générale du SNES-FSU Publié dans le Café Pédagogique le 6 janvier 2025. Signer le Manifeste sur le site de l’OZP
Conférences de l’INSPÉ de Lille HdF 31 décembre 2024 Valérie Pinton Dans le cadre du cycle de conférences annuel de l’INSPÉ de Lille HdF relevons 2 nouveaux rendez-vous : Mercredi 15 janvier de 9h à 16h30 (conférences et ateliers) Éducation à la citoyenneté, participation et engagement Conférence « Engagement, rapport à la politique et participation citoyenne des jeunes » par Laurent Lardeux, sociologue, chargé d’études et de recherche à l’INJEP, chercheur associé laboratoire CNRS Triangle, Lyon Conférence « Les programmes d’EMC du second degré en France (2015-2024). Entre le normatif et le professionnel, quels enjeux didactiques, éducatifs et démocratiques ? » par Gaïd Andro, maîtresse de conférences en histoire, IUF junior 2023, CREN, INSPÉ de l’académie de Nantes, Université de Nantes Atelier au choix parmi 7 propositions : « S’engager et développer son pouvoir d’agir avec le journalisme de solutions », « Graines de Philo – engagement et citoyenneté », « L’art du débat ou comment s’humaniser par la parole à l’École ? », « Faire vivre l’engagement » … En présentiel sur le campus Flers Château de Villeneuve d ‘Ascq – Amphi B et bât D (sur inscription) ou en direct à distance sur la chaîne Youtube de l’INSPÉ Lille HdF (suivi libre – conférences uniquement) Lien d’inscription conférences : https://inspelillehdf_cycledeconferences_24_25.eventbrite.fret ateliers (1 atelier au choix parmi les 7) : https://www.eventbrite.fr/e/1096161942879?aff=oddtdtcreator Samedi 25 janvier de 9h30 à 12h30 L’évolution du métier d’enseignant entre imaginaires et réalités « L’enseignement à l’épreuve : entre travail réel et imaginé » par Olivier Maulini, professeur ordinaire, LIFE, Université de Genève « D’un travail autonome à une profession collégiale, quel avenir pour le métier d’enseignant ? » par Vincent Dupriez, professeur de sciences de l’éducation, GIRSEF, Université catholique de Louvain En présentiel sur le campus Flers Château de Villeneuve d’Ascq – Amphi B (sur inscription) ou en direct à distance sur la chaîne Youtube de l’INSPÉ Lille HdF (suivi libre – conférences uniquement) Lien d’inscription conférences : https://inspelillehdf_cycledeconferences_24_25.eventbrite.fr
Refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne 31 décembre 2024 Valérie Pinton Par le collectif Riposte Éducation, auquel participe le GFEN. 6 décembre 2024. Il y a bientôt un an, près d’une cinquantaine de mouvements pédagogiques, associations complémentaires de l’école, associations d’usager·ères, et organisations syndicales, plusieurs centaines de chercheur·es et personnalités de l’éducation lançaient le collectif Riposte éducation, à travers un premier appel rassemblant toutes celles et ceux qui ne peuvent se résigner à une École du tri social. Faisant le constat d’un service public d’éducation « qui va mal », où les inégalités scolaires se creusent, où la réussite scolaire est de plus en plus marquée par l’origine sociale et où les personnels sont à bout, où les enfants et les jeunes sont en souffrance, elles et ils appelaient à rompre avec les politiques éducatives menées depuis 2017 pour « refonder une institution éducative démocratique, humaniste, moderne. » Un an après, nous lançons un nouvel appel dans un contexte politique instable et inquiétant, hostile à l’école publique et face à une nouvelle dégradation du système éducatif en France. Ce contexte appelle à repenser la finalité de notre système éducatif et à définir collectivement son rôle sociétal. Il est urgent de redonner à l’École et à ses personnels, aux parents, aux associations d’éducation populaire et d’éducation nouvelle, les moyens de travailler conjointement à l’épanouissement et à l’émancipation des jeunes, et de retisser les liens humains qui sous-tendent la société. […] LIRE LA SUITE DE L’APPEL et les signataires
Interventions dans des stages syndicaux (2024-2025) 30 décembre 2024 Valérie Pinton Stage de formation syndicale SUD éducation 9219 décembre 2024, ParisLe stage a pour objectif de faire découvrir, de former et de pratiquer des pédagogies émancipatrices et de lutte contre toutes les oppressions. Intervention de Pascal Diard sur la pédagogie critique. (GFEN IDF)en savoir plus Stage pédagogies alternatives et syndicalisme de SUD éducation 93 et 94« Marginaliser la norme ? Normaliser la marge ? » 20-21 janvier 2025 à la Maison des syndicats de Créteil(animation GFEN IDF)en savoir plus Stage FSU-SNUipp 60 « Entrer dans la culture scientifique »9 janvier 2025, CreilÀ l’heure d’une énième refonte des programmes, encore en suspens, concernant notamment la mise en place de la méthode « Singapour » en cycle 2, la FSU-SNUipp 60 invite les personnels à mettre en perspective les fondements de la culture scientifique sous l’angle de l’éducation nouvelle. Entrer dans la culture scientifique, n’est-ce pas d’abord se questionner et conceptualiser ? Le stage sera organisé sur la base de deux ateliers du GFEN : le problème sans question et la mesure du temps.Avec les interventions de Pascal Diard et Laurent Carceles du GFEN IDF. en savoir plus Stage CGT-Educ’Action académie de Créteil« Pédagogie : entre théorie, analyses collectives et pratiques »4 février 2025, Montreuil(animation GFEN IDF)en savoir plus Stage SUD éducation 35 « Pédagogies émancipatrices 3/4″25 mars 2025, RennesAu programme : – “le problème sans question” : La démarche pour questionner les questions des profs– “les allumettes” : Pour interroger la boite noire des pratiques pédagogiques– “lire en polonais” : Qu’est-ce que cela veut dire LIRE ?(animation GFEN IDF)en savoir plus Stage SUD éducation Tarn « Pédagogies émancipatrices« 20 et 21 mars 2025, AlbiPartant du constat que l’éducation nationale reproduit les systèmes de dominations et d’oppressions, ce stage a pour objectif de réfléchir à transformer l’éducation nationale et nos pratiques pour plus de justice pour toutes et tous (élèves et personnels).(animation GFEN IDF) en savoir plus Stage FSU-SNUipp 79 « Pédagogies alternatives : faire la classe autrement »3 avril 2025, Niort« COOPERATIVES, FREINET, MONTESSORI, ACTIVES, NOUVELLES, ÉCOLE DEHORS … Il existe une multitude de pédagogies innovantes ou simplement différentes, le SNUipp-FSU des Deux-Sèvres propose une journée de réflexion sur ce thème et des ateliers pour donner des outils aux collègues qui souhaitent s’engager dans ces pédagogies.Nous découvrirons la philosophie de différentes pédagogies alternatives, et nous proposerons des partages d’expériences avec des enseignants de notre département.Nous souhaitons aussi lier l’apport sur ces pédagogiques avec ce que nous vivons actuellement à l’Éducation Nationale. Nous aborderons les risques de la politique du Choc des Savoirs et l’importance des pédagogies alternatives dans ce contexte. » en savoir plusInterventions de Jacqueline Bonnard (GFEN 37) et Sylvie Lange (GFEN IDF)
Formation des cadres et militants des mouvements de Convergence(s) 17 décembre 2024 Valérie Pinton Le dossier reprend les contenus et démarches de la formation organisée pour la première fois lors de la biennale 2024 à Nantes. Ce sont des « traces » pour les participant.e.s mais le document peut aussi être un support intéressant pour transférer cette initiative ici ou ailleurs … Lire Voir aussi Retour sur la 4e Biennale Internationale de l’Education Nouvelle – Nantes