Stage poésie écriture GFEN dans les Vosges, 24-28 octobre 10 septembre 2020 Valérie Pinton Qu’est ce qui se fabrique dans les brèches ? Stage poésie écriture proposé par le collectif GFEN Seine et Vosges du 24 au 28 octobre 2020, dans les Vosges Ce stage s’adresse à tous ceux ou celles que la création interroge, inquiète, attire. Ce stage s’adresse à tous, car nous sommes tous capables de nous découvrir en train de créer, d’ouvrir des brèches et d’en faire émerger des mystères. Depuis une poignée d’années, un collectif s’est créé au sein du secteur Poésie & Ecriture du GFEN. Issu de la rencontre de deux associations : La Langue de Travers (88) et Ôdébi (77), ce collectif se nourrit d’échanges et de rencontres, de projets et de débats. Pendant le confinement, les liens se sont renforcés, les projets ont mûri et notamment celui d’élargir la rencontre et, pour cela, de proposer un stage en cette année si particulière, comme un défi à relever, une invitation à contribuer à l’invention de cet autre monde possible grâce aux ressorts de la création. Parce que, pour nous, écrire n’est ni « la cerise sur le gâteau » ni le baume apaisant pour une société malade. Parce qu’écrire est un formidable levier d’émancipation. Ce stage vous est proposé comme un lieu d’invention, un laboratoire d’indocilité. Un lieu où chacun pourra dire ce qu’il a à dire, où chacun sera libre d’être étonné par l’autre, par les mots et leur surgissement, où chacun prendra le temps du choix, de la trou-vaille, de l’insoumission, de la liberté. Héritier de plus de cinquante ans de recherche sur la question des ateliers d’écriture, le Secteur Poésie & Ecriture du GFEN continue l’aventure. Programme et informations pratiques
Journée pédagogique « Tous partenaires autour de l’école », 10 octobre, Dôle 9 septembre 2020 Valérie Pinton Journée pédagogique « Tous partenaires autour de l’école, des enfants et des jeunes. La coopération au service de la coéducation » Samedi 10 octobre 2020, 9h-15h45, Lycée Nodier, Dôle Journée organisée par l’office central de la coopération à l’école, en partenariat avec le GFEN Franche-Comté, le CLEMI et ATD Quart-Monde. – Présentation – Programme
Diaporama des 12èmes Rencontres Maternelle 10 février 2020 Valérie Pinton Paris, 25 janvier 2020 Travailler ensemble pour travailler mieux à faire réussir tous les enfants – Interroger la coopération entre adultes à l’école maternelle sont les problématiques qui ont été déclinées. Cette journée a réuni 150 participant.es à la bourse du travail. Patrick Picard nous avait montré la voie au Forum de l’école maternelle de novembre 2018 pour sortir de « l’inter-incompréhension » et pointer les difficultés de « l’intermétier ». A quelles conditions cette coopération peut-elle se penser dans une écoute mutuelle et le respect des prérogatives de chacun ? Comment prendre conscience des dilemmes des métiers et les dépasser ? Comment ajuster ses gestes professionnels à ceux de l’autre, dans des espaces partagés ? Comment parvenir à mettre en place des collectifs qui s’emparent de ces questions ? Les conférences de Serge Thomazet et Marc Bablet ont explicité les conditions pour prendre soin de la dimension collective du travail. Les ateliers ont permis de réfléchir à : travailler ensemble entre enseignants pour favoriser les apprentissages ; entre enseignants et ATSEM pour une continuité éducative ; entre enseignants et AESH pour aider et accompagner les élèves handicapés ; entre enseignants et éducateurs de jeunes enfants pour construire des passerelles entre les espaces ; travailler avec les familles pour créer des relations constructives… Le diaporama ci-dessous passe en revue les différents temps de ces rencontres. Photos Isabelle Lardon Télécharger le diaporama de la conférence d’ouverture Télécharger les actes des rencontres
12e rencontres « Pour que la maternelle fasse école » – 25 janvier 2020, Paris 6 novembre 2019 Valérie Pinton Information LIEU : Rendez-vous à partir de 8h30 à l’annexe Varlin. L’accueil et les conférences auront lieu à l’annexe Varlin de la Bourse du travail, 29 boulevard du Temple, 75011 Paris. Les ateliers se dérouleront eux, au 3 rue du Château d’eau. Voir le plan Programme, inscription (pdf) Affiche Diaporama des Rencontres Télécharger les actes des rencontres Twitter : #GFENMATERNELLE2020 Les conférences Les conférences proposeront de sortir de « l’inter-incompréhension » (Patrick Picard), de pointer les difficultés de « l’intermétier » et faire en sorte de construire « l’école de tous ». Ces deux notions entreront en résonance dans les propos de Serge Thomazet en introduction et Marc Bablet en clôture. Le premier présentera les conditions dans lesquelles l’intermétier peut se mettre en place et les dilemmes que cela demande de dépasser. Le second tentera de montrer, à travers les différents temps de la journée, comment la complémentarité des métiers peut être bénéfique aux apprentissages des enfants les plus éloignés de l’école. Nous vous présentons ci-dessous : Serge Thomazet Marc Bablet Les ateliers Les ateliers déclineront les dilemmes des métiers et les questionnements du travail collectif et de la coopération. Les thématiques sont les suivantes : travailler ensemble 1. entre enseignants pour favoriser les apprentissages 2. entre enseignants et ATSEM pour une continuité éducative 3. entre enseignants et AESH pour aider et accompagner les élèves handicapés 4. avec les familles pour créer des relations constructives 5. entre enseignants et éducateurs de jeunes enfants pour construire des passerelles entre les espaces Les problématiques et les intervenants des ateliers du matin Les problématiques et les intervenants des ateliers de l’après-midi Travailler ensemble pour faire réussir tous les enfants En 2018, nous avons questionné le « métier » ; en 2020, nous allons interroger « l’intermétier », la coopération entre adultes à l’école maternelle. Si la dimension collective du travail et l’organisation de collectifs de travail deviennent de véritables projets partagés, alors elles constituent une réelle opportunité d’efficacité collective au bénéfice des enfants, surtout ceux des milieux populaires. C’est l’engagement du GFEN depuis de longues années de démocratiser l’accès au savoir. Travailler ensemble pour travailler mieux, et ainsi reprendre du pouvoir sur nos métiers et relever le défi de faire réussir tous les enfants. Vous trouverez ci-après : Les intentions qui nous ont animés à travers le texte argumentaire L’ergonomie de la journée dans le dépliant-programme Le descriptif des différents temps et la présentation des différents intervenants (à venir) Nous avons construit cette journée avec de nombreux partenaires : La participation aux frais d’organisation de la journée se monte à 30 € – 20 € pour les adhérents GFEN – Gratuit : étudiant-e-s d’INSPE (sur justificatif) Pour adhérer
Retour sur les stages d’été et de rentrée 2019 17 septembre 2019 Valérie Pinton Stage du secteur Création Ile de France du GFEN, 26 et 27 aout 2019, Ivry/Seine Qui forme qui ? Et ta ma place dans la création contemporaine A travers des ateliers de création en Ecriture/ Arts Plastiques : Le rapport que nous entretenons avec les autres- ce qu’ils nous apportent et ce que nous leur apportons- et aussi la découverte de la ville-, découvrir sa ville autrement ?comment elle peut ?être un élément de transformation de soi ?d’étonnement En quoi les mouvements en peinture traduisent ils une certaine vision du monde ? En nous appuyant sur le vécu de ces ateliers nous avons recherché ensemble les éléments incontournables qui permettaient à tous de concevoir de nouveaux ateliers et démarches pour cette nouvelle année scolaire et ce sans être« expert » Beaucoup d’enthousiasme de la part des participants, beaucoup d’audace, et de réflexion sur ce que pouvaient être les ateliers de création comme facteur d’émancipation. Les discussions menées après chaque atelier ont contribué très fortement à cette recherche Stage du secteur Philosophie du GFEN, 26, 27 et 28 août, Ivry/Seine Sexes, genre et féminismes La philosophie à l’épreuve du genre Un stage chaleureux sur un thème brûlant Le stage du secteur philo a rassemblé cette année une quinzaine de participant-e-s sur une question brûlante « Sexes, genre et féminismes ». Comme si la grosse chaleur qui planait sur la place Voltaire ne leur suffisait pas, les esprits se sont échauffés à plusieurs reprises au cours de ces trois journées de lectures, de partage d’expériences et d’échanges, histoire de faire monter encore le thermomètre de quelques degrés : comment nier la différence des sexes ? Mais si elle existe, en quoi consiste-t-elle exactement ? Sommes-nous assuré-e-s de notre identité sexuée, même sur le plan biologique ? Et si nous étions tous des intersexué-e-s qui nous ignorons ? Qui a le pouvoir et le droit de nous faire douter de notre identité et de nous demander d’en rendre compte ? Questions que nous nous sommes posé en constituant un comité d’éthique chargé d’examiner le cas de Caster Semenya. Questions vives au croisement de l’intime et du politique, de l’individuel et du collectif qui suscitent immanquablement le débat passionné, passionnel. Dur dur pour les philosophes de garder leur sang froid ! Être féministe, une évidence, oui mais quel féminisme ? Là les choses se gâtent car certains sont diamétralement opposés : quelle mesure commune entre le féminisme du care et le féminisme queer, entre le féminisme matérialiste et marxiste de Christine Delphy et un féminisme d’arrangement entre les sexes, entre le féminisme d’Antoinette Fouque affirmant l’irréductible différence entre les sexes et un féminisme visant une neutralisation des différences ou une virilisation des femmes, comme le propose Hubertine Auclert ? Au cours de ces trois journées, nous avons également effectué une relecture genrée de nos philosophes préférés en nous demandant quel travail proposer aux élèves. Kant néglige-t-il la domination masculine ou au contraire la dénonce-t-il ? Faut-il éviter de (faire) lire un certain texte de Spinoza excluant les femmes de la citoyenneté ? Le Rousseau auteur de l’Émile est-il bien le même que celui qui propose le programme éducatif de Sophie visant non pas l’émancipation des femmes mais leur maintien dans l’ordre sexué naturel et social ? La dernière matinée a été consacrée à examiner des possibles. Si nous sommes tombés d’accord pour construire un monde qui éradiquerait la domination masculine et les rapports de pouvoir entre masculin et féminin, les avis ont été partagés sur les moyens à mettre en œuvre. Une société qui serait dispensée des combats féministes ne relève-t-elle pas de l’utopie ? Faut-il lancer un vaste programme d’éducation, notamment à la sexualité, faut-il en finir avec nos limites identitaires, penser à de nouveaux contrats, abolir les catégories de sexe et de genre, notamment dans les documents administratifs, point de départ du conte philosophique de Thierry Hoquet ? Demain nous retrouverons nos élèves, nos étudiant-e-s, les adultes que nous formons : n’oublions pas que l’exercice de notre métier croise au quotidien des interrogations identitaires, des conflits et des préjugés et des ignorances qui peuvent être source de drames. Plus que jamais, il importe de se former à écouter, décrypter et répondre. Nous espérons rendre compte dans un futur Pratiques de la philosophie de quelques travaux que nous avons ou aurons menés. En attendant nous pouvons envoyer aux collègues interessé-e-s quelques suggestions de lectures et l’an prochain n’oubliez pas de vous inscrire au stage du secteur philo… Stage du GFEN 28, 26-27 août, Chartres Des apprentissages solidaires pour une réussite partagée Accueillies dans les locaux des PEP28, 42 personnes ont participé à ces deux jours de stage qui se sont déroulés dans une atmosphère studieuse et conviviale pour mieux se préparer à affronter la rentrée. Introduction Jean Bernardin a introduit le stage en insistant sur les nombreuses transformations structurelles en cours qui renvoient à une mise sous tutelle accrue, interrogeant le concept de « bienveillance due aux élèves » prônée à grand renforts médiatiques par le ministère. Des transformations inquiètent tous les enseignants soucieux de construire dans leur classe une démocratie véritable, non reproductrice des inégalités sociales croissantes. 1 – Quelques éléments : – La définition des droits et obligations des fonctionnaires, généralisant à toutes et à tous ce qui jusqu’ici ne concernait que les fonctionnaires d’autorité : toute critique portant atteinte à la réputation du service public est susceptible d’être légalement sanctionnée, voire par une révocation. Faites attention à ce que vous écrivez sur les réseaux sociaux ! – Le caractère obligatoire de l’instruction à 3 ans alors que 98% des élèves de cet âge fréquentent déjà l’école : plus de démocratisation ou cadeau au privé et facilitation pour multiplier les écoles privées de parents ? – La création d’établissements publics internationaux qui prépareront à des diplômes internationaux. Le recrutement dérogatoire, dès le très bas âge pour les enfants qui ont un bon niveau en langues, interroge sur une école républicaine. Nouvelle fabrique d’héritiers puisque l’amendement tendant à fixer des quotas de boursiers a été rejeté par la majorité ? – Si l’abandon des établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) regroupant des classes de collège et du premier degré du même secteur de regroupement a été rejeté, il semble que ce projet sera prochainement remis à l’ordre du jour sous une autre forme. – Remise en cause du rôle des commissions paritaires (CAEN et CDEN) et du rôle de contrôle et de proposition des syndicats enseignants. Commissions considérées comme « fastidieuses où l’on cultive le jeu de rôle » selon notre ministre. – Mise sous tutelle de l’évaluation sur le plan national avec la quasi disparition du CNESCO, organisme indépendant du ministère, et son remplacement par le Conseil d’évaluation de l’école (CEE) dont 10 membres sur 14 sont nommés par le ministre. Ce conseil évaluera tous les établissements et les résultats pourront être publiés, renforçant la concurrence entre établissements et au sein même des établissements. – Réforme de la formation avec la transformation des ESPÉ (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) en INSPE (instituts nationaux du professorat et de l’éducation) dont les directeurs seront directement nommés par le ministre. – Pilotage possible par ordonnances mettant l’Ecole au service du gouvernement en place, soumise aux aléas politiques et non plus de la nation et de la République. – Evaluation des élèves de CP et de CE1. 2 – A propos de ces évaluations En tant que mouvement pédagogique, nous estimons que c’est la mesure la plus problématique car elle met en cause l’indépendance des enseignants et tend à les placer un peu plus sous tutelle, leur retirant leur rôle de concepteur. Pourquoi ?[…] Lire la suite 11ème Université d’Été du Secteur Langues du GFEN, 20-23 août, Vénissieux L’ordinaire de la classe Ouverture Mardi 22 août 2019, Maria-Alice MEDIONI Nous avons le plaisir de nous retrouver cette année encore pour la 11ème Université du Secteur Langues du GFEN. Je voudrais avant toute chose remercier la Mairie de Vénissieux et le directeur de cette École du Centre pour la mise à disposition de ces locaux pour cette initiative. Et puis vous tous, ceux et celles qui reviennent fidèlement tous les ans, et ceux et celles qui viennent pour la première fois, vous qui avez pris ces quelques jours, en pleines vacances, pour travailler, réfléchir, se questionner, s’étonner, s’étranger le regard, se décoiffer, et s’enthousiasmer (j’espère)… Cette année, nous avons pensé nécessaire de regarder plus précisément qu’à l’accoutumée, l’ordinaire de la classe. La recherche, d’ailleurs, s’y intéresse beaucoup. Je citerais –outre le numéro 142 de Dialogue consacré à cette thématique et les travaux de Dominique Bucheton, sur lesquels nous reviendrons dans le cadre de cette UE –à titre d’exemple, le livre de Maurice Tardif et Claude Lessard, Le Travail enseignant au quotidien(1999),qui s’attachait à décrire, comprendre et expliquer l’acte d’enseignement défini comme « composite »; celui qu’a dirigé Claudine Blanchard-Laville, Une séance de cours ordinaire. « Mélanie tiens passe au tableau…» ui en 2003 a étudié, à la loupe, une séance de mathématiques en cinquième à propos de la multiplication des fractions permettant de mettre au jour, de façon fine, comment se jouent les interactions et le traitement différencié des élèves au sein de la classe; ou les publications de Anne Barrère dont les titres sont éloquents : Enseignants au travail. Routines incertaines, en 2002; Travail scolaire, travail enseignant en 2014; Au cœur des malaises enseignants, en 2017. Ces auteurs (et d’autres) témoignent à la fois de la complexité du travail au jour le jour, de ce qui peut passer inaperçu, à l’insu des acteurs, mais de plus en plus ils rendent compte de l’incertitude à laquelle les enseignants sont confrontés, du malaise ressenti et de la pénibilité de la tâche. Le travail enseignant est en crise, comme le soulignait déjà le rapport sur le métier d’enseignant réalisé par la sénatrice des Hauts de Seine, Brigitte Gonthier Maurin, vice-présidente de la Commission de la culture en 2012. Ce rapport évoquait, en effet,la « crise » du métier d’enseignant et les profondes inégalités au sein de l’école, revenait sur les causes de cette «crise» et formulait différentes propositions, parmi lesquelles une démocratisation de l’école et une refonte totale de la formation des enseignants. […] Lire la suite du discours d’ouverture Vous trouverez sur le site du Secteur Langues toutes les traces de la 11ème UE : – Synthèse de clôture – Le diaporama de Dominique Bucheton – Le regard de… Andreea Capitanescu Benetti
Le GFEN présent et reconnu à la fête d’Ivry, 15-16 juin 2019 26 juin 2019 Valérie Pinton Moment propice pour prendre contact, pour proposer des petits jeux à la réflexion des passants (message codé, allumettes, énigmes…), pour se faire connaître, c’est la 4ème année consécutive que le GFEN tient un stand à la fête de la ville d’Ivry-sur-Seine. En outre, cette année, Méhadée Bernard, maire adjointe à l’enseignement, a cité le GFEN, partenaire à part entière, dans le discours d’inauguration de l’espace « enfance », soulignant son rôle : d’initiateur d’un projet Prévert repris par des animateurs et animatrices de la ville, au point qu’un stand Jacques Prévert occupait une place importante où étaient proposés des ateliers d’écriture et d’arts plastiques ; d’animateur d’un atelier d’écriture qui a permis à des usagers des Maisons de Quartier de construire une prise de parole autour de la solidarité ; de formateur au centre de formation du service ATSL au Petit Robespierre. A nous maintenant de poursuivre et développer cette coopération avec une ville où le « Tous Capables ! » est une valeur centrale de sa politique éducative !
Retour sur la journée d’études « Les moins de trois ans » GFEN Maternelle / ANDEV 20 juin 2019 Valérie Pinton Journée d’études « Les moins de trois ans* » Ivry sur Seine – samedi 15 juin 2019 *ci-après MTA Des échanges denses et respectueux ont eu lieu entre les participant-e-s de la journée : enseignante de TPS (Toute petite section), psychomotricienne, psychologue, chargée de mission Protection de l’enfance, responsables de LAEP (Lieux d’accueil Enfants Parents), d’EAJE (Etablissement d’accueil du jeune enfant), d’un service des écoles, directeur de l’éducation, formatrices d’enseignants. Dans un premier temps, chacun-e-a présenté son métier, son « territoire », ses actions de coopération, un tour de table qui a permis de mieux se connaitre et d’entrer dans toutes les expériences riches et variées. A partir d’un film d’entretiens de binômes enseignante/EJE (Educatrice de jeunes enfants) proposé par Laurent Dauty (ANDEV), le groupe a pu définir les préoccupations professionnelles et en dégager des invariants : importance des regards bienveillants et croisés des professionnels (observations partagées), importance d’un cadre « contenant », confiance dans les ressources internes des enfants, posture éducative de cheminement avec eux. Isabelle Lardon (GFEN) a de son côté proposé un diaporama, support à la discussion, sur l’actualité de l’école maternelle et l’examen des programmes de 2015. Ce qui a été l’occasion de rappeler l’ambition pour la maternelle dans un contexte de mobilisations unitaires contre un projet de loi pour l’école de la confiance, inapte à réduire les inégalités scolaires : des finalités éducatives qui embrassent toutes les dimensions du développement des jeunes élèves, le refus d’une simple subordination à l’élémentaire entretenue par l’exploitation des évaluations nationales CP, le développement des continuités et des collaborations inter-métiers dans le respect des prérogatives de chacun, entre autres. Les prolongements de cette journée sont clairs : créer une liste de diffusion– recenser et valoriser toutes les actions passerelles petite enfance/école (fiches d’expériences) – mutualiser les outils et ressources – se revoir pour continuer le travail… Le reportage de la journée GFEN/ANDEV paru dans TOUTEDUC le 21.06. lire
Journée d’études « Les moins de trois ans » GFEN Maternelle / ANDEV 6 juin 2019 Valérie Pinton Journée d’études « Les moins de trois ans (ci-après MTA) » Quelles passerelles entre accueil et scolarisation ? Quelles collaborations intermétier ? Ivry sur Seine – samedi 15 juin 2019 Objectifs Rassembler des professionnel·le·s de la petite enfance et de l’école maternelle pour échanger sur les expériences réciproques -réfléchir ensemble la scolarisation des moins de 3 ans-mobiliser sur le sujet pour faire avancer l’atelier qui sera proposé aux rencontres de janvier 2020. Argumentaire On sait avec Vigotski depuis longtemps que l’apprentissage précède le développement. Comment donc faire apprendre et se développer les très jeunes enfants dans une école maternelle à la fois respectueuse des étapes de leur développement et qui crée les conditions pour apprendre ?Il s’agit de prendre en compte les besoins du jeune enfant (affectifs, physiologiques, moteurs…), de s’adapter à son rythme lié à la maturation physique et cognitive tout en lui proposant des situations dans sa « zone de proche développement » pour le stimuler, le tirer vers le haut, l’élever, dans un climat de confiance dans lequel il osera prendre le risque d’explorer et de questionner le monde, de devenir élève. Cette première scolarisation est intéressante dès lors qu’elle se déroule dans des conditions adaptées : créer des dispositifs dédiés, faire l’objet d’un projet, aménager espaces et temps, accueillir les familles, travailler en intermétier. On doit la rendre efficace pour favoriser la réussite de tous, notamment des enfants dont les familles sont les plus éloignées de la culture scolaire. Déroulé de la journée De 10h à 10h 30 – Accueil, café – Présentation du GFEN, de l’ANDEV – De 10h30 à 11h – Point sur les actualités de l’école maternelle – De 11h à 12h – L’accueil et la scolarisation des MTA : diversité des dispositifs Echanges d’expériences – Principes organisateurs – De 12h à 13h – Respecter les besoins du jeune enfant mais aussi créer le besoin d’apprendre Besoins physiologiques, psychologiques, moteurs… Quels apprentissages ? Devenir élève : s’élever, grandir, s’émanciper Quelle place faire aux parents ? 13h – 14h – Déjeuner en commun* – De 14h à 15h – Besoins, dispositifs (suite) – De 15h à 16h30 – Quelles collaborations entre les différents métiers : éducatrices de jeunes enfants, enseignantes, ATSEM, responsables institutionnels ? A quelles conditions ces collaborations peuvent-elles se mettre en place pour mieux travailler ? – De 16h30 à 17h – Quelles perspectives en vue des rencontres 2020 ? 17h – Fin des travaux Modalités pratiques Inscription Imprimer et retourner le bulletin d’inscription ou bien le remplir et le renvoyer par mail. Participation aux frais 10 € – 5 € pour les adhérents du GFEN Envoyer chèque à l’ordre du GFEN Maternelle et bulletin d’inscription à : Isabelle Lardon – 13, faubourg de la Baratte – 58000 NEVERS – isabelle.lardon@gmail.com Attestation de formation La journée pourra donner lieu à une attestation de formation par le GFEN, à demander sur place. Horaires De 10h à 17h – possibilité d’arriver un peu plus tard et de repartir un peu plus tôt en fonction des horaires de train des participant·e·s Téléphone Isabelle Lardon 06 09 91 10 16, si besoin Pause méridienne *Chacun.e apporte un repas tiré du sac ou, mieux, des produits de sa région à partager. Lieu Siège national : Groupe Français d’Education Nouvelle 14 avenue Spinoza 94200 Ivry Sur Seine (Métro 7, Mairie d’Ivry ou RER C, Gare d’Ivry ) 01 46 72 53 17 – gfen@gfen.asso.fr Télécharger la présentation Lire le compte-rendu de la journée
Secteur Sciences du GFEN 10 avril 2019 Jacqueline Bonnard Rencontres du secteur Journées « Sciences » Samedi 13 avril et dimanche 14 avril 2019 salle Voltaire, Place Voltaire, Ivry sur Seine (94) Samedi : 9h-12h & 14h-17h30 – Ce qu’observer veut dire. – Sciences et philosophie.Dimanche : 8h30 -11h30 & 13h-16h30 – Quand les boules nous font perdre la boule ! – Faut-il croire aux statistiques ? programme-inscription Réunions novembre 2018 : Préparation des 2 journées sciences en région parisienne en 2019. octobre 2018 : Préparation de l’action de formation périscolaire en CP etmaternelle, Ile de France en 2019 octobre 2018 : Préparation des actions de formation académique Bourgogne Franche-Comté pourles enseignants de maternelle en 2019 Stage Un autre visage de la Science. Penser, vivre et enseigner les sciences autrement, créer en sciences Les 24, 25, 26 et 27 août 2018, Bédarieux (34)Donner le goût des sciences……en redonnant du goût aux sciences Jour 1 : Penser, imaginer, inventer, créer en sciences Jour 2 : Sciences et création Jour 3 : L’expert et le citoyen programme-inscription Contact : CATHERINE LEDRAPIER : ledrapier.catherine@gmail.com , tel : 06 77 42 07 87 Appel à participation De la nécessité d’un « groupe sciences » Extrait : Comme le disait un scientifique célèbre, il est de bon ton dans certains milieux dits « cultivés », à l’occasion d’une manifestation culturelle, vernissage, présentation d’une pièce ou de tout autre évènement culturel de s’esclaffer que l’on ne comprend rien aux sciences, et que d’ailleurs l’on a toujours été nul(le) en maths. Comme si ces deux états de fait devaient être l’apanage de toute personne cultivée. Dans les milieux plus modestes, il n’en est pas ainsi. Cependant on constate que nombreux sont ceux qui sont « mal à l’aise », voire très mal à l’aise, dès qu’il s’agit de sciences. En effet, l’ignorance dès qu’il s’agit de sciences est parfois sidérante ! Des lacunes du même ordre dans des domaines artistiques, littéraires ou historiques choqueraient, offusqueraient, mais en sciences, non. Comme si les sciences s’avéraient plus difficiles que les autres domaines, réservées à ceux qui en ont le goût ou les facultés ! Cela nous apparaît comme une confiscation de tout un domaine de savoir, et donc de pouvoir, à notre époque plus que jamais auparavant. Là comme ailleurs : tous capables ! Voilà la raison de ce « groupe sciences ». lire l’appel à participation Des sites à découvrir http://gfen-sciences.fr/ Chantiers de Sciences, un site à découvrir conçu par Jean Claude MAROT
Publications de l’Institut Henri Wallon 1 mars 2019 Valérie Pinton Retrouvez ces publications dans la boutique
Panorama du forum « L’Ecole maternelle par celles et ceux qui la font vivre » 28 novembre 2018 Valérie Pinton Paris, bourse du travail – samedi 17 novembre 2018 La séance d’ouverture Julie Meunier et Isabelle Lardon ont accueilli les 200 participant-e-s au nom du collectif de mouvements pédagogiques, syndicats, associations organisateur de l’évènement. Les personnels, les parents et les associations qui constituent la communauté éducative ont été les grands absents des assises ministérielles qui se sont tenues il y a quelques mois et se sont mobilisés pour construire ensemble ce Forum pour donner la parole aux actrices et acteurs de terrain. Les inquiétudes et les questionnements sont grands par rapport aux nombreuses annonces du ministre concernant l’école maternelle, les programmes, les métiers. Qu’est-ce qu’on enseigne, qu’est-ce qu’on apprend à l’école maternelle ? Quels savoirs ? Quels apprentissages ? Comment on s’y prend pour les articuler ? Quels savoirs professionnels sont en jeu ? A quelles conditions les différents métiers peuvent-ils coopérer ? Comment réduire les inégalités qui sont prégnantes dès l’entrée à l’école maternelle ? Tous ces enjeux font discussion dans la société et le Forum les a interrogés. Le grand collectif de travail constitué ce jour-là est sorti enrichi des travaux de la journée, c’est ce qui ressort des premiers retours des personnes qui s’y trouvaient. La conférence introductive Christine Passerieux, formatrice, membre du GFEN, qui a participé au groupe de travail sur les programmes de l’école maternelle, a décliné les points qui font débat, qui restent à discuter, y compris entre tous les mouvements d’éducation et syndicats, et a proposé des pistes pour continuer de défendre et transformer l’école maternelle. Elle s’est ensuite prêté au redoutable jeu animé de main de maitre par Patrick Picard de répondre aux questions des participant-e-s qui grâce à un formulaire en ligne pouvaient l’interroger en direct sur différents sujets qui faisaient consensus ou dissensus ou à approfondir. Lire l’intervention de Christine Passerieux Ateliers du matin Les organisateurs ont tenu à mettre en avant les programmes de 2015 qui décrivent les cinq grands domaines ainsi que les modalités d’apprentissage à travers des ateliers qui ont mobilisé les savoirs et organisé les apprentissages. Atelier 1 – Le langage dans toutes ses dimensions Il revient aux enseignants, tâche redoutable, de permettre à de tout jeunes élèves de comprendre l’école et ses spécificités langagières, le monde, les livres et autrui, mais aussi de les initier aux langages de l’écrit et des différentes disciplines. Ils ont depuis longtemps élaboré de multiples stratégies concrètes dont l’atelier a rendu compte, hors de toute idée de catalogue de prescriptions. Maryse Rebière, enseignante-chercheure en sciences du langage et de l’éducation/AFEF Atelier 2 – L’activité physiqueA quelles conditions les expériences motrices vécues par l’enfant dans le cadre de l’école peuvent-elles lui permettre d’apprendre et de comprendre ? Comment envisager les caractéristiques des situations proposées pour qu’elles permettent aux enfants d’apprendre l’école ? Qu’est-ce qui définit une situation scolaire dans le domaine « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique », au-delà des comportements moteurs visés ? Patrick Lamouroux, formateur EPS Atelier 3 – Les activités artistiques Au cours de cet atelier, le groupe a pris appui sur des œuvres pour s’interroger surl’expérience sensible (couleur, formes, matières), l’imagination et la créativité. Quel est leur rôle dans le développement du jeune enfant et, à plus long terme, dans la construction du sujet ? Il a réfléchi aux situations proposées en maternelle pour construire ces apprentissagesartistiques et transdisciplinaires. Maëliss Rousseau, professeure des écoles/CRAP-Cahiers pédagogiques Atelier 4 – Des outils pour structurer sa pensée En utilisant comme support une vidéo d’un atelier de mathématique en PS/MSsur le concept d’énumération, une analyse collective des difficultés d’enseignement et de la nature des difficultés d’apprentissage s’est mise en place. Les échanges sur les « savoirs à enseigner » et les « savoirs pour enseigner » ont conduit le groupe à envisager des conditions nécessaires pour engager et maintenir les élèves, à la fois dans la tâche (le faire), mais aussi dans l’activité cognitive et langagière nécessaire aux apprentissages (le comprendre). Sylvie Martin-Dametto, chargée d’études Mathématiques en éducation prioritaire/Centre Alain Savary-Ifé Atelier 5 – Explorer le monde Un domaine qui questionne quant à la mise en œuvre d’activités qui aillent au-delà du « faire » etinstallent chez le jeune élève une posture de chercheur. Comment rendre étranger l’objet familier pour qu’il devienne objet de savoirs ? Quelle articulation avec les autres domaines ? Quelles situations proposer pour aider à la compréhension du monde ? Jacqueline Bonnard, formatrice sciences et technologie/GFEN Les ateliers transversaux de l’après-midi Les travaux ont repris à 14h précises pour se décliner en cinq nouveaux ateliers animés chacun par une des organisations. Atelier 6 – Comment installer des relations constructives entre l’école et toutes les familles ? Par quels moyens rencontrer les parents ? Comment les accueillir tous dans leur diversité ? Quelle place donner à leur expertise ? Quelle symétrie établir dans les échanges ? Comment expliciter les enjeux des apprentissages et de la socialisation ? Qu’est-ce que la co-éducation ? Comment partager un projet pour l’enfant ?…Quelles formations des enseignants ? Des parents ? Atelier 7 – A quelles conditions la collaboration peut-elle se construire entre enseignant et ATSEM ? Quels champs de compétences spécifiques, complémentaires, partagés entre les deux métiers ? Comment coopérer, sur quels temps, avec quels outils ? Comment ajuster ses gestes quand on est deux dans la classe ? Qu’est-ce qui change dans le nouveau décret sur le statut des ATSEM ?… Quelles formations conjointes ? Atelier 8 – Quelles complémentarités d’apprentissages dans et hors l’école ? Un même lieu, l’école, mais deux espaces et temps d’éducation : avec l’enseignant ou l’animateur… Comment les deux métiers peuvent apprendre à se connaitre et à travailler ensemble ? Quelle place pour les savoirs formels et informels ? Quels champs pédagogique et éducatif en commun et spécifiques à chacun ?Quelle formation au partenariat ? Atelier 9 – La scolarisation des moins de trois ans… et si on la pensait ensemble ? A quelles conditions la scolarisation des moins de 3 ans est-elle souhaitable et peut-elle avoir lieu ? Quelles spécificités de l’accueil dans les structures de la petite enfance et de la scolarisation àl’école maternelle ? Quelles passerelles construire ? Comment à la fois prendre en compte les besoins du jeune enfant et développer chez lui le besoin d’apprendre ?…Quelles formations spécifiques ? Atelier 10 – Accueillir tous les élèves, quels appuis, quelles ressources ? Repérer, éclairer, aider, accompagner, soutenir… quel rôle pour le partenaire de proximité qu’est le RASED ? Et pour les autres partenaires ? Comment peuvent-ils faire ressource pour les enfants, les parents, les enseignants ? Quels métiers, quelles instances, quelles médiations ? Comment travailler ensemble ?Quelle formation pour les enseignants généralistes ? Table ronde La table ronde a réuni trois personnalités très présentes dans le champ de la formation, de la formation de formateurs, en éducation prioritaire mais pas seulement. Trois personnes qui partagent un certain nombre de valeurs défendues par le GFEN et les autres organisateurs de ce forum mais qui utilisent des cadres théoriques différents pour appuyer leur réflexion, qui portent trois exigences qui se croisent dans l’unique but de faire réussir les élèves et les professionnels. Trois individus qui se connaissent bien et sont capables de s’interpeler mutuellement et de discuter le point de vue de l’autre. Nous les avons prévenus qu’il ne s’agissait pas de montrer une discussion lisse où tout le monde est d’accord. Patrick Picard disait dans le dernier n° de Fenêtres sur cours, la revue du SNUipp : « Pour s’attaquer à ce qui est difficile à faire, il faut croiser les expériences et points de vue de tous les acteurs. C’est exigeant pour chacun, parfois contradictoire, mais c’est le propre du travail. Sans ces «controverses», on reste dans l’injonction ou la résistance passive, et chacun garde pour soi ses problèmes… ».Il s’est agi de mettre en débat avec ces trois spécialistes de domaines différents, des réflexions qui ont jalonné la journée, sur les enjeux de l’école maternelle et la réduction des inégalités. La clôture La journée se termine sur une adresse au ministre qui sera rédigée, affinée et envoyée en décembre. Gageons que les organisations sauront prolonger ce forum un peu partout dans les territoires, dans des collectifs de travail pour penser le métier, les métiers. Car les métiers ont besoin d’être forts en ce moment… Isabelle LARDON Lire aussi La présentation du forum Le reportage du Café Pédagogique Le reportage du CRAP-Cahiers Pédagogiques Le reportage de l’AFEF
11èmes rencontres « Pour que la maternelle fasse école » – 26 janvier 2019, Paris 16 novembre 2018 Valérie Pinton Les Rencontres sont reportées. Les incertitudes de la situation sociale que nous traversons, le contexte général de morosité qui nous touche sont sans doute les principales raisons qui ont fait frein aux inscriptions à nos rencontres et de ce fait rendent difficile leur tenue le samedi 26 janvier au coeur de Paris. C’est pourquoi nous avons décidé de surseoir à ce programme et de le reporter dans quelques mois. Nous en sommes navrés et espérons que ce report ne causera pas trop de désagréments à la fois aux personnes qui s’y sont inscrites et aux intervenants qui se sont mobilisés pour l’animation de cette journée. Nous les remercions toutes et tous de nous soutenir et de nous garder leur confiance. Programme, inscription Présentation des ateliers « Pratiques » Voir l’ergonomie de la journée Présentation des ateliers « Questions vives » Problématisation de la conférence Ces 11èmes rencontres ont été conçues dans la continuité de celles de 2018 et gardent donc la même entrée : le métier. En cette période où chaque « métier » dans l’institution scolaire – de l’élève à l’enseignant, du formateur au pilote – est malmené par les orientations ministérielles, rapporté à des tâches de répétition simplistes, d’exécution de « bonnes pratiques » ou de protocoles rigides, de contrôle et d’évaluations tous azimuts, le GFEN affirme que les professionnels sont capables de concevoir, mettre en ?uvre, transmettre, créer… Parce que le monde est complexe et qu’il ne sert à rien de stigmatiser les travailleurs, « soigner le travail », comme le dit Yves Clot, et le penser collectivement sont une urgente nécessité. Ces 11èmes rencontres posent néanmoins une problématique nouvelle. Comment accompagner les jeunes élèves sans se poser la question de la coopération entre adultes à l’école ? Travailler avec les ATSEM, les AESH, les professionnel·le·s de la petite enfance, collaborer entre enseignants et avec les parents, cela ne va pas de soi. On ne peut y parvenir que s’il y a des collectifs qui s’emparent de la question, des espaces pour en discuter, des dispositifs pour « travailler avec », qui vont permettre de s’attaquer aux dilemmes de métier, de penser les collaborations inter-métiers et, au final, de développer du pouvoir d’agir. Ces 11èmes rencontres vont donc aborder toutes ces questions, en alliance avec de nombreux partenaires, enseignant.e.s-chercheur.e.s, militant.e.s d’associations, technicien.ne.s des villes… Serge Thomazet introduira la journée par un questionnement sur les dilemmes de métier que ces partenariats entraînent. Le GFEN Maternelle la clôturera sur les perspectives pour garder le cap malgré tout. Ces rencontres nationales sont ouvertes à tous, enseignants, parents, éducateurs, formateurs, ATSEM, AVS, AESH, animateurs, professionnels de la petite enfance, élus des collectivités locales, militants associatifs… P R O G R A M M E 8h30 l Accueil – Inscription 9h l O U V E R T U R E Jacques Bernardin, président du GFEN 9h15-10h15 l C O N F E R E N C E Enseigner, travailler ensemble : les dilemmes de métier Serge Thomazet, université Clermont-Auvergne 10h30-12h l A T E L I E R S 12h-14h l Pause déjeuner – Librairie (nombreux restaurants dans le quartier) 14h-16h l A T E L I E R S 16h15-16h45 l C L Ô T U R E Actualités et perspectives GFEN Maternelle A T E L I E R S D U M A T I N 1A l Questions vives Travailler ensemble entre enseignants Marie Toullec-Théry, université Nantes 2A l Pratiques La coopération entre enseignants et ATSEM Muriel Guérin, GFEN 3A l Pratiques L’accompagnement des élèves handicapés Nathalie Hayi, FNAREN 4A l Questions vives Travailler ensemble : écoles et familles Marianne Woolven, ENS Lyon 5A l Questions vives Travailler ensemble : enseignants et professionnels de la petite enfance Marie-Claire Chavaroche-Laurent, Pôle Jeunes enfants CEMEA A T E L I E R S D E L ‘ A P R E S – M I D I : 1B l Pratiques Les collectifs de travail enseignant Corinne Ojalvo, GFEN 2B l Questions vives Travailler ensemble : enseignants et ATSEM Elisabeth Roche, Mission Maternelle, Rectorat Clermont-Ferrand 3B l Questions vives Travailler ensemble : enseignants et AVS Grégoire Cochetel, ESPE Clermont- Auvergne 4B l Pratiques La co-éducation entre parents et enseignants Jacqueline Bonnard, GFEN 5B l Pratiques La scolarisation des moins de 3 ans Isabelle Arthaud, GFEN Cette année, les ateliers ont été préparés en complémentarité. Les participant-e-s pourront en choisir deux sur le même thème décliné matin et après-midi ou deux sur des thèmes différents. Participation aux frais d’organisation : 30 € 20 € : adhérent-e-s au GFEN, étudiant-e-s, chômeurs Gratuit : étudiant-e-s d’ESPE (sur justificatif)
L’Ecole maternelle par celles et ceux qui la font vivre – FORUM – Paris, 17 novembre 13 novembre 2018 Valérie Pinton bourse du travail – samedi 17 novembre 2018 Voir le panorama de la journée Sondage « Renommer l’école maternelle » Programme Structures organisatrices Argumentaire Affiche Inscription (15 €) Les personnels, les parents et les associations qui constituent la communauté éducative ont été les grands absents des assises ministérielles qui se sont tenues il y a quelques mois. En effet, celles-ci n’étaient pas tournées vers les finalités de l’école maternelle, n’ont pas montré les démarches éducatives, pédagogiques, didactiques, éthiques qui y sont mises en oeuvre. Elles n’ont pas non plus abordé les conditions nécessaires pour que les enfants puissent entrer dans les savoirs et les apprentissages. Parce que l’école est un sujet éminemment politique, qui doit prendre en compte les approches plurielles et être mis en débat dans la société, parce que l’école maternelle est une école à part entière, école première où l’on apprend et où l’on vit ensemble, des organisations syndicales, des mouvements pédagogiques, des associations qui s’engagent sur le terrain, soucieux et capables de penser collectivement, ont construit ensemble ce Forum de l’Ecole Maternelle pour donner la parole à celles et ceux qui la font vivre. Ce sera l’occasion de prendre en compte la richesse et la complexité venant des cultures des différents métiers, des savoirs sur l’enfant et l’élève, de la coopération avec les parents, des recherches en sciences de l’éducation et dans de nombreux autres domaines de la psychologie, la sociologie, l’analyse du travail, etc… Le forum de l’Ecole Maternelle donnera l’opportunité de croiser les regards et d’échanger les points de vue dans des conférences,ateliers, tables rondes, témoignages, échanges, pratiques… Programme : Christine Passerieux fera la conférence introductive : « enseigner et apprendre à l’école maternelle : quels enjeux ? ». Maryse Rebière, Patrick Lamouroux, Maëliss Rousseau, Sylvie Martin-Dametto et Jacqueline Bonnard déclineront les savoirs et les modalités des cinq domaines d’apprentissages des programmes sous forme d’ateliers en groupes. Cinq autres ateliers questionneront les partenariats pour traiter des problématiques de la co-éducation, la collaboration entre acteurs, les apprentissages dans et hors l’école, la scolarisation des moins de 3 ans, l’accueil de tous les élèves. La table ronde « Comment réduire les inégalités » clôturera la journée. Christelle Camsuza, Jacques Bernardin et Patrick Picard y participeront en proposant des outillages en pédagogie, sociologie, didactique professionnelle,entre autres… Le forum s’adresse à toutes les personnes intéressées par l’école maternelle, enseignants, ATSEM, animateurs, chercheurs, formateurs, membres d’associations, parents, professionnels de services d’éducation de collectivités territoriales, élus… Participation : 15 € Contacts : Isabelle Lardon 06 09 91 10 16 -Julie Meunier 06 83 26 74 75 (Re)lire le Communiqué de presse « Ecole maternelle : Les Assises ministérielles sont passés à côté des enjeux »
Ecriture et Architecture avec le secteur Ecriture du GFEN à Ivry sur Seine 23 octobre 2018 Valérie Pinton Ecriture et Architecture à Ivry sur Seine Dans le cadre du festival « La tête dans les étoiles » organisé par le CAUE à Ivry sur Seine, le GFEN a animé un atelier d’écriture « Arpenter le quotidien » le 21 octobre Cet atelier a permis d’arpenter les rues, de découvrir une architecture particulière, celle de la ville d’Ivry, celle qui façonne notre paysage quotidien. Nous avons cherché ensemble à écrire dans ce paysage, cherché comment l’écriture d’un lieu peut participer à transformer ce lieu, le regard sur ce lieu… Voir le diaporama de l’atelier et écouter des extraits Programme du festival
Université d’été du secteur Langues du GFEN 2018 6 septembre 2018 Valérie Pinton L’université d’été du secteur Langues du GFEN qui s’est déroulée fin août 2018 à Vénissieux s’est interrogée sur « Langues et citoyenneté ». « L’apprentissage de la citoyenneté à l’école : une utopie ? Comment les langues peuvent-elles s’inscrire dans ce projet et développer une citoyenneté qui ne peut exister, comme toutes les valeurs, que dans les pratiques qui l’incarnent ? L’enjeu n’est plus seulement de devenir citoyen DEVANT le savoir, ni PAR le savoir, mais de devenir citoyen DANS le savoir », nous précise l’équipe d’organisation. Jacques Bernardin, président du GFEN, a fait une intervention dense et riche intitulée « Savoir et citoyenneté ». Pour en savoir plus, voir le compte rendu de l’université d’été et les différentes interventions sur le site du GFEN secteur Langues : http://gfen.langues.free.fr/activites/activites.html
Associations complémentaires de l’école : partenariat réussi avec L’ESPE Centre Val de Loire 2 juin 2018 Jacqueline Bonnard Depuis 2015, sur l’académie d’Orléans-Tours, les associations complémentaires de l’école* se sont constituées en CAPE académique. En concertation avec le directeur de l’ESPé, une journée et demie de formation pour chacun des six sites départementaux est proposée aux étudiants MEEF2 du 1er et du 2nd degré. Intégrée au tronc commun de la formation, cette action porte sur La place du projet, le travail d’équipe et la dimension partenariale au service de la réussite de tous. Lors de la rencontre avec le directeur de l’ESPE Val de Loire, une trame de l’action a été proposée avec les objectifs de formation associés. Il a été convenu que la première journée suivrait le même schéma directeur sur les six sites que compte L’ESPE, la troisième demi-journée s’appuyant sur des demandes locales des étudiants stagiaires. L’académie étant très étendue, ce sont les représentants locaux des différentes associations qui encadrent cette formation en accord avec les responsables de formation des différents sites de l’ESPé. A partir du cadre académique, sur chaque département des équipes se sont constituées autour de deux référents pour proposer des ateliers permettant la découverte de la diversité d’un tissu associatif local aux valeurs communes : coopération, émancipation par le savoir, principe d’éducabilité, pédagogie du projet. La plupart du temps, ces ateliers sont co-animés par deux associations permettant une complémentarité de points de vue et/ou d’approches. L’exemple de la journée du site de Blois Sur chaque site, une réunion avec le responsable de formation a lieu en amont ainsi qu’avec les responsables de filière le souhaitant. Ces points d’étapes permettent d’aborder les aspects matériels, les modalités d’inscriptions aux ateliers, la communication auprès des étudiants. C’est au total un réseau de 70 militants qui s’est constitué sur le plan académique, organisés localement pour répondre à la demande. Pour la majorité des étudiants, c’est une véritable découverte tant sur le plan humain que pédagogique. Le bilan des stagiaires A l’issue de chacune des journées, un questionnaire (trois questions ouvertes + une question fermée) est proposé aux participants. Une très grande majorité des étudiants ont jugé cette journée intéressante voire très intéressante. Ils ont marqué leur étonnement en découvrant la diversité des associations partenaires de l’école, les valeurs affichées, le partenariat possible, l’apport pédagogique des ateliers proposés. Ils ont proposé des aménagements pour les années à venir : calendrier de ces journées, la durée de cette formation, les interactions possibles. Beaucoup d’échanges informels avec les animateurs d’ateliers et des contacts pour la suite. Chacun de ces bilans a été envoyé aux responsables de site, aux animateurs des ateliers, au directeur de l’ESPE Centre Val de Loire. Des effets inattendus La préparation décentralisée a permis aux différentes associations de se rencontrer localement autour de ce projet et de renforcer les liens en organisant la co-animation. Si la trame de la journée était commune, les ateliers se sont construits en fonction des compétences locales. Et ce sont 70 animateurs locaux s’investissent sur les différents ateliers, créant ainsi un maillage sur l’ensemble de l’académie et une mise en réseau des militants associatifs. Les DDEN ont depuis intégré le CAPE académique et nous accueilleront l’an prochain les Francas. Jacqueline Bonnard * La coordination du CAPE académique Orléans-Tours est assurée par le GFEN37 (Jacqueline Bonnard). Une plaquette de présentation a été élaborée.
Dixième anniversaire des Rencontres Maternelle : 250 personnes y ont participé ! 28 janvier 2018 Jacqueline Bonnard Les rencontres Maternelle ont réuni ce samedi 27 janvier 2018, à la bourse du travail de Paris 250 personnes, le record absolu de participation depuis 10 ans. Certain.e.s sont des fidèles parmi les fidèles, venu.e.s chaque année ; d’autres régulièrement mais pas tous les ans. On s’y retrouve entre copines ou entre collègues, enseignant.e.s d’écoles maternelles, formateurs ou formatrices (nombreuses), étudiant.e.s de l’université Paris 8 et des ESPE, arrivant de Savoie, de Nantes, Avignon, Montreuil ou Bordeaux, de Bruxelles ou de Genève pour prendre « une sorte de bouffée d’oxygène » comme Christelle nous l’a écrit. Les Rencontres sont cette occasion unique dans le paysage annuel de s’enrichir mutuellement et penser collectivement le métier. Le contexte actuel est inquiétant concernant les intentions du ministre pour l’Ecole maternelle. Il est bon de ne pas se sentir seul.e. Les Rencontres l’ont permis, en organisant les regards croisés des sciences de l’éducation, de la sociologie, de la didactique, de la pédagogie en favorisant les échanges sur des questions vives et en faisant vivre des pratiques dans des ateliers de démarches et témoignages. Merci aux intervenant.e.s, enseignant-chercheur.e.s, militant.e.s qui ont animé les ateliers. Merci à l’équipe d’organisation, merci aux participant.e.s, sans qui ces rencontres ne seraient pas ce qu’elles sont, un espace de reconnaissance du travail et de formation efficace, dans un endroit symbolique. Certain.e.s ont même eu du mal à le quitter samedi soir après la clôture.
10èmes rencontres « Pour que la maternelle fasse école » – 27 janvier 2018, Paris 12 décembre 2017 Valérie Pinton Reportage des rencontres Programme, inscription (pdf) Note d’intention des rencontres (pdf) Présentation des conférences, des ateliers et des intervenants (pdf) L’affiche (pdf) Si on affirme avec le GFEN que tous les élèves sont capables d’apprendre, à condition qu’on ait des pratiques ambitieuses, alors l’école maternelle est bien ce lieu unique, au coeur du processus de démocratisation et d’accessibilité des savoirs. Les activités d’apprentissage se mènent avec des enseignant.e.s qui guident, verbalisent, accompagnent, enseignent connaissances et procédures, pour « donner de l’école à ceux qui en ont le plus besoin ». Si on veut défendre l’école, il faut la transformer, disions-nous en 2008. En 2018, continuons de dire que toutes les pratiques ne se valent pas pour faire apprendre les élèves et que l’école ne se transformera que si on transforme les pratiques professionnelles. Les Rencontres vont éclairer cette réflexion en mettant la focale sur les problèmes de métier. Enseigner à l’école maternelle actuellement, c’est se poser un certain nombre de questionnements, être en tension entre des dilemmes professionnels. Comment mener des apprentissages culturellement exigeants, proposer des situations pertinentes pour que les élèves apprennent à penser et construisent leur citoyenneté ? Les Rencontres Maternelle ont dix ans cette année. Nous ne fêtons pas le passé mais l’avenir en invitant des jeunes chercheur.e.s et des plus chevronné.e.s à mettre en travail des questions vives. Nous focalisons les ateliers sur les postures enseignantes envers les élèves et les parents. Françoise Carraud et Christine Passerieux mobiliseront respectivement les cadres théoriques et politiques de nos réflexions. Que ces rencontres 2018 soient l’occasion une fois de plus d’affirmer les valeurs d’émancipation collective et de développement personnel que porte le GFEN. Ces rencontres nationales sont ouvertes à tous, enseignants, parents, éducateurs, formateurs, élus des collectivités locales, militants associatifs… 9h l O U V E R T U R E Jacques Bernardin, président du GFEN 9h15-10h15 l C O N F É R E N C E Le métier d’enseigner aujourd’hui en maternelle Françoise Carraud 10h30-12h l A T E L I E R S : Questions vives traversant enseignement, formation, recherche 1 l Comprendre les difficultés des élèves pour réduire les inégalités scolaires : qu’en est-il d’une formation en sociologie des apprentissages ? Elisabeth Bautier/Claire Benveniste 2 l Apprendre à comprendre et à raconter pour favoriser le développement du langage oral et écrit. Sylvie Cèbe/Isabelle Roux-Baron 3 l L’énumération : un savoir venu des mathématiques qui bouscule les disciplines scolaires. Claire Margolinas/Olivier Rivière 4 l L’école face à la diversité des familles : éclairages sociologiques. Pierre Périer/Chloé Riban 5 l Apprentissages collectifs et individuels… quelles pratiques des enseignant.e.s ? Catherine Ledrapier/Damien Sage 12h00-14h l Pause déjeuner – Librairie (nombreux restaurants dans le quartier) 14h-16h l A T E L I E R S : Démarches et témoignages autour de questions de métier 6 l Entre rite et routine… les rituels. GFEN Maternelle 7 l Pourquoi perdre son temps à raconter des histoires ? Association Livre passerelle GFEN 37 8 l Quel rôle des attentes dans la construction de l’estime de soi ? GFEN 28 9 l Des situations d’apprentissage parfois contreproductives… GFEN Maternelle 10 l Rencontrer les parents : des pratiques visant un échange constructif. GFEN Maternelle 16h15-16h45 l C L O T U R E Quels enjeux ? Quelles perspectives ? Christine Passerieux Présentation des conférences, des ateliers et des intervenants (pdf)
9ème UE du secteur Langues. Changer ses pratiques 11 septembre 2017 Jacqueline Bonnard Changer ses pratiques Entre remaniements, déplacements, renversements et coups de balais ********************* 22-25 août, Vénissieux 70 enseignants se sont retrouvés à la 9ème université d’été du secteur Langues du GFEN, durant quatre jours dans l’École du centre de Vénissieux pour réfléchir et travailler collectivement à ce que signifie et suppose changer ses pratiques. Pari audacieux en cette période de « marche arrière, toute ». Jour 1 : « Le savoir comme énigme « Dans le discours d’ouverture, Maria-Alice Médioni dresse l’état des lieux de cette rentrée scolaire qui voit s’installer au ministère l’ancien directeur général de l’enseignement scolaire de Luc Chatel. Elle pointe la volonté de « détricotage » de ce qui a pu être fait antérieurement « en surfant sur le mécontentement » des élus locaux sur la mise en place des rythmes scolaires ou des enseignants sur la réforme du collège. On voit poindre un retour aux « bonnes vieilles recettes » comme le recours au redoublement, le retour aux fondamentaux : « Lire, écrire, compter » alors que, selon Eurostat, qui vient de publier son rapport annuel sur les temps d’instruction en Europe, l’école française est déjà celle qui y accorde le plus de temps. N’oublions pas la réduction des effectifs à 12 élèves par classe en CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire au détriment du dispositif « plus de maîtres que de classe » dont l’évaluation est en cours. Pourtant nombre de recherches montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre la baisse des effectifs et la réussite des élèves si elle n’est pas accompagnée de changement de pratiques. Le changement des pratiques, c’est le sujet de cette université qui propose d’y réfléchir dans le concret d’une pratique enseignante exigeante qui nécessite des remaniements, des déplacements lorsqu’on considère les problèmes autrement, voire des renversements en retournant la situation totalement sans oublier les coups de balai pour un nettoyage en profondeur de ce qui semblait aller de soi. C’est un véritable défi que d’oser rompre avec les habitudes non pour changer l’habillage sous couvert d’innovation (artéfacts numériques par exemple) mais pour porter le regard sur les gestes professionnels, la posture des apprenants et celle de l’enseignant. Chacun est donc invité à revisiter avec audace ces questions au cours des ateliers, démarches, mises en situation qui posent des problèmes et proposent une élaboration collective des réponses. Lire le texte d’ouverture Une même démarche à vivre pour tous : Comment se construisent les savoirs ? Trois ateliers en parallèle animés par Nathalie Fareneau, Valérie Franc, Maria-Alice Médioni, Valérie Péan, Eddy Sebahi. A partir de problèmes d’ordre épistémologique (histoire des sciences et des techniques, de sociologie, d’ethnologie, de psychologie cognitive, d’ergonomie, de linguistique), il s’agit de résoudre des énigmes qui ont été celles de l’humanité. Après un échauffement « trouver trois synonymes de savoir comme une aventure humaine« , les échanges portent sur les différentes conceptions du savoir ou de la connaissance, de la part de l’individuel et/ou du collectif. Puis des énigmes issues de différents champs disciplinaires sont réparties dans les groupes. Chaque groupe en reçoit une qu’il doit tenter de résoudre. Pas évident de se replacer dans une époque historique pour contextualiser la demande : « Comment faisaient les bûcherons de l’Ancien Régime pour évaluer le cubage d’un arbre ? » ou « Comment faisaient les arpenteurs du pharaon quand les crues du Nil avaient tout effacé ? ». Quelques savoirs scolaires remontent à la surface : on sent bien qu’il y aurait bien du Thalès ou du Pythagore là-dessous mais ces bucherons et ces arpenteurs connaissaient-ils ces théorèmes ? Quelle place d’un théorème dans la construction d’un savoir d’expérience ? Lors de la restitution, chacun affute ses arguments et l’on s’aperçoit qu’il n’est pas simple de faire le pas de côté nécessaire pour imaginer une solution cohérente. Les documents-ressources apportant la réponse aux énigmes permettent de mesurer l’écart entre nos représentations initiales et les savoirs mis en oeuvre par les agents historiques. Chaque groupe élabore ensuite un schéma permettant d’identifier les différents types de savoirs repérés, leurs relations et les conditions de leur production. Les affiches sont présentées et commentées. Dans l’analyse qui a suivi, il apparaît que tout savoir se construit en réponse à une question ou un problème qui se pose à un groupe social : c’est un processus qui s’inscrit dans le temps et nécessite la confrontation de points de vue, des ruptures, des inter-relations multiples entre les individus d’une même société mais également entre différentes sociétés. Dans la démarche proposée, il a été mis en évidence l’importance d’une réflexion individuelle avant la phase de travail en groupe, l’apport de chacun à la construction collective et l’accompagnement bienveillant des animateurs de l’atelier. Jour 2 : « Transformer le rapport au savoir » Le matin. : quatre ateliers en parallèle Roger Fusté Suñé nous fait pénétrer dans l’oeuvre d’un des artistes catalans les plus importants du XXème siècle, Joan Miró. Miró, ou comment « devenir chaque jour plus maladroit ». Chacun y est entré par le processus de la création conçue, contrairement à l’image souvent véhiculée, non comme un acte magique, mais comme un travail observable, permettant à la fois de mieux le comprendre et de le rendre plus proche, plus « étincelant », selon le mot de l’artiste. Maria Alice Médioni propose de revisiter le verbe GUSTAR ou aimer à toutes les personnes. Que de débats à propos d’un verbe si ordinaire dans la langue espagnole ! Que de confusions entretenues par les explications simplistes fournies aux élèves pour aider ! C’est vrai que GUSTAR oblige l’apprenant francophone à se décentrer par rapport à ses conceptions. Une démarche pour permettre la prise de conscience jubilatoire de tout le parti qu?on peut tirer de ce verbe. Valérie Franc invite à la compréhension de quelques codes du Flamenco, une rythmique, une letra. Un genre difficile du fait de sa complexité technique et de sa codification extrême, mais aussi, pour un public adolescent, de l’éloignement culturel, du rapport au corps et à l’altérité qu’il propose. Un atelier où le corps et l’intelligence sont constamment sollicités, interagissent et qui a animé différents espaces de cette cour d’école. Agnès Mignot travaille la localisation en allemand pour des enfants de l’école primaire en prenant appui sur le conte des frères Grimm « Le loup et les 7 chevreaux ». Grâce aux nombreuses péripéties qu’il offre, ce conte permet l’articulation entre localisation et compréhension de l?intrigue. A l’aide de cartes imagées, il s’agit de suivre la « dictée dessinée » en reclassant les éléments du décor énoncés. Progressivement mots et chiffres sont mémorisés. Puis arrivent les personnages principaux du conte, le chevreau et les emplacements possibles pour les cachettes. Lorsqu’il s’agit d’utiliser ces cachettes utiles lors de l’arrivée du loup, le brouillon d’oral permet de s’entrainer à utiliser les prépositions. La présence de 3 genres en allemand est matérialisée par 3 colonnes. En effet les mots sont ordonnés selon ce critère et l’organisation du tableau de correspondance constitue une aide à la production orale entre localisation/préposition/article. Progressivement, l’histoire est reconstituée grâce à une banque d’images. L’analyse qui a suivi a porté sur le rôle de l’activité, la posture du prof, le rôle de l’écoute. L’activité à la fois physique et intellectuelle (agencer et ordonner) vise l’appropriation d’une langue par prise d’indices ou moyens mnémotechniques et grâce aux inférences avec une autre langue. L’élève essaie de donner du sens (chronologie, orientation spatiale) tout en mémorisant les mots. L’activité en petits groupes permet de travailler la place de l’erreur par la confrontation de points de vue, s’organiser dans une construction collective. La validation des exercices est faite par les élèves. L’écoute favorise des entrées successives dans la compréhension facilitées par les paroles en allemand et les mimes de l’animateur. en savoir plus L’après-midi : quatre ateliers en parallèle Jessika Picarle dans Le geste et le trait nous fait découvrir ce qui se cache derrière l’écriture chinoise. Dessin de la réalité ? Dessin d’une idée ? Et derrière le rempart de ces traits sur lesquels il ne nous semble pas y avoir de prise ? Un atelier, comme une clé pour entrer pour entrer dans ce système d’écriture si lointain, où le geste fait sens. Florence Bourgade aborde l’éclipse. Et si la culture, les connaissances, les savoirs étaient nécessaires mais pas suffisants pour transformer le monde et le rendre plus tolérant et fraternel ? Comment transformer le rapport au savoir pour en faire une ressource de transformation du monde ? Et si on s’émancipait des frontières spatio-temporelles ? C’est le défi lancé par Eddy Sebahi en réunissant le temps d’un colloque « virtuel », des artistes qui ne se sont sans doute jamais rencontrés ? Andy Warhol, Agatha Christie, W.H. Auden et Benjamin Britten ont accepté l’invitation. A chacun d’apporter sa pierre à cette initiative. Mais pour cela, pour pouvoir prendre la parole en leurs noms respectifs, il a fallu s’outiller, et comprendre le regard que porte chacun de ces artistes sur l’art, sur la création, sur le monde. Qu’est-ce qu’on attend pour oser ? Quand les impasses deviennent des tremplins. Aude Limet propose aux participants un outil permettant d’explorer le paysage intérieur dont nous sommes porteurs. Derrière les mots mettons-nous les mêmes images ? Sans jugement de valeur, essayons de comprendre les différentes réalités d’une même situation selon les points de vue des différents acteurs. Avec l’aide du groupe et en utilisant le langage épuré, il s’agit de revisiter certains évènements qui ont fait rupture et d’en comprendre le sens. ******************* Après une pause restauration : conférence gesticulée par Vicky Juanis et Fabien Masson Fabien et Vicky Tous analphabètes ! Vicky et Fabien sont travailleurs en alphabétisation en Belgique et membres de l’association Lire et Ecrire, pris entre le marteau des politiques d’intégration, d’activation, des subsides et l’enclume des méthodologies, des pédagogies et de leurs propres modèles d’apprentissage. Ils nous invitent à entrer dans leur univers peuplé d’hommes et de femmes que la vie n’a pas épargnés mais qui, malgré tout, veulent apprendre à parler et lire dans la langue du pays d’accueil, et vite ! Lire au quotidien, c’est quoi ? Le matin, je regarde l’heure sur mon réveil. Je regarde si j’ai reçu des messages sur mon téléphone, j’en écris un ou deux en réponse, puis je vais lire les nouvelles du jour sur internet. Je vais sur un site de météo, un petit tour sur des blogs que je suis. Puis je réponds à deux-trois mails, note de nouveaux rendez-vous dans mon agenda. Je consulte l’heure du bus et m’en vais (en courant) l’attraper. Je lis un livre en attendant mon arrêt. Quoi de plus banal comme début de journée ! Sauf que depuis des décennies, pour une personne sur dix c’est totalement impossible : elles ne savent ni lire ni écrire ; exclues de ce monde de l’écrit. Chacun a son histoire, son itinéraire : dans beaucoup de pays le droit à l’école dépend des conditions économiques des familles qui sont contraintes de choisir celui qui pourra y aller. Au gré des migrations, certains arrivent dans nos pays mais le rêve se brise sur une réalité qu’ils essaient coûte que coûte d’apprivoiser en entrant dans les dispositifs qu’on leur propose dans l’espoir de garder la tête hors de l’eau. Devant Vicky, on voit défiler un monde haut en couleur aux langues et accents divers, avec des préconceptions qui percutent les meilleures intentions de l’animateur en alphabétisation. Avec humour, Fabien décrypte ses impasses et ses réussites tout en ayant conscience que les décideurs dont il dépend se soucient fort peu de la formation de ces travailleurs en alphabétisation. Un moment très fort de partage, exempt de misérabilisme, où la question du changement des pratiques s’impose aux professionnels pour mettre en cohérence gestes professionnels et valeurs humanistes. Situation qui interroge directement l’école et sa mission lorsque les analyses montrent qu’aujourd’hui, en France, 7% des adultes ayant été scolarisés sont en situation d’illettrisme. Jour 3 : » Aventure individuelle dans une dynamique collective » Intervention d’Olivier Maulini, professeur associé à l’Université de Genève et Laboratoire de recherche Innovation-Formation-Éducation (LIFE) Dans un premier temps, Olivier Maulini s’arrête sur le projet de l’UE. Donner un coup de balai sur les pratiques, est-ce une rhétorique propre au GFEN ? Dans les universités, on est sensé faire cela, mais quelle réalité ? Faut-il cela dans les pratiques ordinaires ou l’ordinaire des pratiques ? Ce dialogue entre les marges et la page porté par le GFEN interpelle l’institution : les militants sont-ils trop exigeants lorsqu’ils réclament un échange entre recherche militante et recherche universitaire? Changer les pratiques est une question éminemment politique. On peut distinguer trois niveaux : un niveau tautologique « bouger pour changer » en espérant que cela apporte quelque chose ; un deuxième niveau « bouger pour mieux faire » dans une logique de perfectibilité ; un troisième niveau « bouger pour transformer la société ». Les situations en France et en Suisse sont différentes. Ce qui compte en France, c’est la puissance du verbe lorsqu’en Suisse on recherche la concordance qui consiste à accepter de se serrer la main et rester ensemble en trouvant des modes d’accommodements pour conserver les différentes conceptions. Mais force est de constater qu’actuellement le savoir émancipateur devient de moins en moins répandu. Les enseignants ordinaires changent leurs pratiques souvent pour se faire plaisir, ils acceptent d’aborder cela sur le mode du dialogue. Il y a un contrat dans la manière d’interagir pour éviter la confrontation. Prenant l’exemple du débat sur l’autorité, Maulini démontre que le conflit cognitif est un conflit de normes : instaurer les règles en positif ou négatif, ce n’est pas la même chose. Mais sur le terrain, « chacun fait comme il veut », il faut que « ça nous corresponde ». Les jeunes enseignants ont un corpus idéologique très fort le corpus convivialiste (individualisme, authenticité, épanouissement, différenciation). On est loin du savoir émancipateur qui fait comprendre le monde et donne envie d’aller vers de nouveaux savoirs (insubordination cognitive). Dans l’articulation théorie/pratique, deux courants s’affrontent : les pragmatistes qui misent sur l’espoir plutôt que le savoir ; les rationalistes qui disent que la vérité est le résultat des discussions. Il faut faire l’effort de se donner un monde commun, installer un arbitrage par l’expérience, l’enquête, l’argumentation. L’enseignant doit être le garant pour éviter la rupture du contrat pédagogique. Quelle évolution des pratiques (sur deux millénaires) ? Dans l’histoire de la pédagogie, il y a la rhétorique pédagogique et la pratique, la rhétorique du renversement et le déroulement du changement. C’est une valse à trois temps : l’ère du compagnonnage, l’ère du quadrillage, double contrainte et différenciation. Le compagnonnage se caractérise par la transmission du savoir avant l’invention de l’école et ce, dès le paléolithique : les jeunes générations apprennent par imitation et imprégnation. La théorisation est subsidiaire : on ne pose pas de question pendant le travail mais après si nécessaire. L’ère du quadrillage (Foucault) consiste à rationaliser les rapports sociaux pour un meilleur rendement. Dans ce cadre l’exposition théorique domine et les pratiques sont auxiliaires. On voit apparaître les disciplines et le quadrillage du savoir qui rationalise l’accès du savoir avec le poids de la religion. Chacun peut l’utiliser dans l’objectif qu’il souhaite. L’exposé par l’enseignant prédomine, les jésuites instaurent les notes de 1 à 6 pour éliminer la fin de la cohorte. Double contrainte et différenciation : on cherche un équilibre entre savoir et pratique. Le projet de l’Éducation nouvelle est de proposer des situations avant d’exposer. D’autres assument cette contrainte en instaurant la différenciation. Les indicateurs d’équilibrésitation de cette période se caractérisent par : une forme scolaire problématisée (variété, variations, négociations) ; le triomphe du discours dialogué (entre contrôle et participation), le maître se calant sur l’élève « moyen fort » ; l’empilement des dispositifs institués (recours à l’élève qui ne suit pas), réponses symboliques au tri social. Dans ce cadre, le mouvement de fond se définit par la sécularisation des rapports sociaux entre socialisation et subjectivation, une double extension du moi entre revendication et discussion des droits, une légitimation instrumentale ou symbolique ou composite ou stratégique. Quelles options pour demain ? Elles peuvent être politiques : libéralisation ou bureaucratisation ou professionnalisation. Elles peuvent être éthiques : conviction, responsabilité, monde partagé. Elles peuvent être pédagogiques : double conceptualisation de la pratique et de la théorie via des unités significatives de signification car le concept est un outil d’émancipation, approche qui est caractéristique du GFEN. A l’instant « t », comment les pratiques pédagogiques changent-elles, et pour quel profit exactement ? Elles peuvent changer pour au moins deux raisons : d’abord parce que nous le voulons, ensuite parce que nous changeons aussi à notre corps défendant, voire inconsciemment. Une part d’idéalisme est ainsi nécessaire pour imaginer d’autres manières de faire ; et une dose de réalisme pour éviter de s’aveugler, de se tromper de cible ou de méthode, bref, de confondre nos désirs avec la réalité. des auditeurs attentifs Après-midi : quatre ateliers en parallèle C’est bien connu pour mémoriser, il faut répéter et répéter sans cesse : enfin c’est ce qu’on dit ! Dans son atelier, La tête et les jambes. Et le reste, Eddy Sebahi pose le paradoxe de la répétition au service des apprentissages : on répète rehearsing, mais on ne répète pas repeating! Un atelier en anglais pour penser des stratégies de mémorisation avec de jeunes apprenants à partir d’un incontournable des écoles primaires ! L’idée étant de cesser d’apprendre par le conditionnement du « mime collectif », qui ne permet, par l’imitation, que de réussir la tâche sans jamais comprendre. Dans cet atelier, on est mis en situation de pouvoir mobiliser les ressources au-delà de la simple exécution d’un chant amusant. Dans une salle voisine, Valérie Soubre propose une démarche d’écriture/réécriture à partir d’un album de littérature jeunesse, Frédéric de Léo Lionni, transposable en toutes langues. Des provisions pour l’hiver : entrer dans la pratique de l’écrit, en donnant du sens à la réécriture et montrer que l’écriture commence avant la mise en page sur un pari : tous capables ! Dans l’atelier Le Réceptionniste, Valérie Péan propose une réflexion sur la compréhension, l’acquisition du vocabulaire et la remobilisation des acquis dans des tâches de résolution de problèmes. Cet atelier met en avant une modalité de travail qui permet d’utiliser le collectif et l’hétérogénéité du groupe comme un levier, comme une ressource pour porter plus loin le travail d’acquisition de la langue. Non loin de là, voyageons en terre inconnue et pourtant si proche géographiquement : le pays gaumais. Christine Corbi nous propose un parcours intérieur à la découverte d’une culture, d’une langue. Reporter en terre gaumaise, nous plantons le décor : paysage vallonné, villages et rivières, bois et senteurs mais aussi les forges et fonderies des siècles passés. En France ? En Belgique ? Au Luxembourg ? Parfois les frontières semblent artificielles. Par le biais d’une fable « les deux chiens », on s’essaie à la langue gaumaise pensant y reconnaître quelques mots mais attention au contresens ! Progressivement en associant mots et tournures de phrases aux jeux d’images, on reconstruit collectivement le sens de l’histoire jusqu’à en comprendre la morale. Jour 4: « L’avenir en projets » Pour cette dernière matinée, les trois ateliers proposés explorent des pistes pour « faire autrement ». Michèle Prandi nous propose Une baignade à Asnières : de la National Gallery à la classe. Dans une période où les finalités des voyages scolaires échappent parfois aux acteurs, elle aborde quelques pistes pour saisir les opportunités d’un tel projet en s’appuyant sur la pluridisciplinarité. Approche mathématique, approche artistique, approche des mots, approche d’un moment de l’histoire : un essai pour changer le regard et faire parler le tableau pour le découvrir. Autre grand classique de l’activité scolaire et ce, quelle que soit la discipline : l’exposé que Maria Alice Médioni invite à revisiter. Cette activité séduisante à première vue pour rompre avec le cours magistral est souvent frustrante car l’exercice est plus difficile qu’on ne croit et la prestation parfois inintéressante pour tout un chacun. Comment faire pour rendre tous les apprenants acteurs et sujet de la tâche ? L’atelier vise à créer une situation de construction collective, où chacun peut s’emparer de la recherche produite par d’autres. Embarquons-nous, Agnès Mignot interroge l’idée selon laquelle les élèves apprennent mieux « lorsque c’est ludique ». Elle nous organise donc une recherche au trésor pédagogique ! Epreuves à la recherche du son, du sens, des jeux grâce à un fonds de ressources impressionnant : bibliothèque de livres jeunesse, comptines et jeux divers, banque sonore et visuelle pour s’initier aux virelangues. Chaque groupe explorant une piste permet à tous de découvrir lors de la restitution collective différentes facettes de ce qui peut apparaître ludique dans l’activité. Dans l’analyse qui a suivi, ce qui a semblé le plus intéressant dans cette proposition, c’est l’approche kinesthésique associée à la nécessaire coopération entre les participants pour faire progresser l’ensemble du groupe La pratique du jeu en pédagogie ne se suffit pas en elle-même, elle doit s’accompagner d’une réflexion sur ce qui s’apprend en s’appuyant sur la force du collectif. ************************** La synthèse de clôture de Marie Alice Médioni s’articule autour de trois questions : Pourquoi changer ses pratiques ? Pourquoi faire ? Quelles urgences ? Le changement peut être suggéré ou imposé de l’extérieur et caractérisé par une technique, une méthode ou une procédure. Plusieurs caractéristiques du changement : l’éphémère, l’alternance, l’inertie. Mais ce qui est nouveau, l’est par rapport à quoi ? Le changement s’enracine dans des amonts qu’ils soient déclarés, occultés ou ignorés. Il présuppose que l’intention est de mieux faire mais cela peut survenir par une demande pressante, des incitations. Elle rappelle la citation de Jean Houssaye (2014) : « [ ] si les choses ne bougent pas, ou pas vraiment, c’est bien parce que, majoritairement les enseignants font tout, ou presque, pour cela. [ ], l’isolement et l’individualisme forment une combinaison favorable au conservatisme pédagogique. Les enseignants privilégient les formes d’enseignement « ayant fait leurs preuves », ils limitent les risques. » C’est que cette aventure implique une prise de risque et l’abandon des routines familières ; le changement est facteur de créativité mais aussi d’incertitude, de désordre et de conflit. Mais ne pas changer ne comporte-t-il pas des risques ? Souvent le changement se heurte à des résistances et chacun se questionne sur les finalités du changement. S’il y a nouveauté, la rupture est-elle suffisamment subversive pour transformer véritablement les pratiques ? L’institution ? « Certaines pratiques aux habits de modernité peuvent s’avérer discriminantes, leurrer les élèves sur ce qui importe, les aveugler sur l’essentiel faute de clarté. Pour le GFEN, l’innovation est moins dans l’habillage des situations que dans une refonte de leur conception et de leur conduite pour créer les conditions d’une réussite partagée, au sein d’un collectif classe solidaire. » (GFEN 2013) Quelles urgences aujourd’hui ? Une mise en oeuvre effective et de l’émancipation, une autre conception de la formation. Cela nécessite une autre pédagogie basée sur le pari de l’éducabilité, l’accent doit être mis sur la réussite et la compréhension des enjeux de l’apprentissage. Rien ne se fera sans une élévation du niveau de conscience politique des enjeux d’appropriation de ces savoirs et des logiques sociales qui participent à la disqualification scolaire. Pour cette mise en place, plutôt que des exécutants dociles, les enseignants doivent être des expérimentateurs hardis ! Lire la synthèse de clôture Les participants sont cordialement invités à participer aux prochaines activités ou manifestations prévues pour la prochaine année scolaire. Mais ce compte-rendu serait incomplet sans les remerciements à David Rouveure et son équipe pour l’organisation sans faille de l’accueil et de la restauration : convivialité qui installe ce cadre sécurisant propice à toute réussite ! Jacqueline Bonnard photos : Jacqueline Bonnard et Eddy Sebahi Lire les documents de l’UE et le calendrier de l’année sur le site du secteur Langues
Stage de rentrée à Chartres 7 septembre 2017 Jacqueline Bonnard Réussite de tous : des intentions aux actes Stage de préparation de rentrée Chartres, 28 et 29 août 2017 Dans un contexte d’incertitudes sur les intentions du ministère de l’éducation nationale en ce qui concerne les principes et objectifs de la politique de la Refondation, 49 enseignant.e.s issu.e.s de maternelle, élémentaire, collège, formateurs.trices venant d’Eure-et-Loir mais également d’autres régions se sont retrouvés les 28 et 29 août 2017 dans les locaux de l’ESPÉ de Chartres pour participer au stage de préparation de la rentrée « Réussite de tous : des intentions aux actes » Lors de ce stage, chacun a choisi de participer à 3 ateliers parmi les 8 proposés : « Le théâtre au service des apprentissages », « Construire appétence et compétence à écrire », « Construire un projet de lecteur en maternelle », « Activités en lecture pour aider à la compréhension d’un texte ? », « Ecrire dans toutes les disciplines pour apprendre et penser », « Faire place aux activités de création : les enjeux dans les apprentissages coopératifs », « Ils manquent de vocabulaire ! », « Résolution de problèmes en mathématiques de la maternelle au collège ». Le dernier après-midi a été consacré à la préparation de la rentrée : tenir sa classe ou la constituer ? Chacun puis par petits groupes était invité à explorer la consigne suivante : « A partir de votre expérience professionnelle et de ce que vous avez vécu lors du stage, qu’est-ce qui vous semble de nature à mobiliser-remobiliser les élèves sur les apprentissages, à construire une posture d’apprenant dès le premier jour de la rentrée. Quelles caractéristiques des situations d’apprentissage ? Quelles formes de travail ?Quelle conduite de classe et posture de l’enseignant.e ? » *********************************** Ce qui suit rend compte des travaux des groupes Quelles caractéristiques des situations d’apprentissage ? – Apprendre à connaître dès le début d’année, par des questionnaires , le sens qu’ils donnent à leur présence à l’école et à la scolarité, leur rapport au savoir et à apprendre. Quelles sont leurs représentations et les moyens qu’ils pensent devoir mettre en œuvre pour apprendre ? – Mettre en place des défis collectifs : projets, challenges, démarches de construction de savoirs et de création qui constituent la classe comme collectif d’apprenants solitaires et sont de nature à restaurer une image positive de soi et ses capacités, notamment chez les élèves les plus fragiles. – Des situations ambitieuses, pour être à la hauteur de leurs attentes, où les élèves sont chercheurs, se questionnent, osent prendre la parole pour expliciter ce qu’ils ont fait et comment, débattre, justifier, argumenter, qui « autorisent » le brouillonnage de la pensée et les erreurs, facteurs inhérents à tout apprentissage qui est, historiquement, un processus fait d’erreurs successivement rectifiées. « [ ] Les fonctions essentielles de l’intelligence consistent à comprendre et inventer, autrement dit à construire des structures en structurant le réel. Il apparaît, en effet, de plus en plus que ces deux fonctions sont indissociables puisque, pour comprendre un phénomène ou un évènement, il faut reconstituer les transformations dont ils sont la résultante et que, pour les reconstituer, il faut avoir élaboré une structure de transformations, ce qui suppose une part d’invention ou de réinvention. Or, si les théories anciennes de l’intelligence (empirisme associationniste, etc.) mettent tout l’accent sur la compréhension (en l’assimilant même à une réduction du complexe au simple, sur un modèle atomistique où la sensation, l’image et l’association jouaient les rôles essentiels) et considéraient l’invention comme la simple découverte de réalités déjà existantes, les théories plus récentes et de plus en plus contrôlées par les faits subordonnent la compréhension à l’invention en considérant celle-ci comme l’expression d’une construction continuelle de structures d’ensemble. » (Piaget) – Lever les malentendus sur ce qui est attendu : les exercices ne sont qu’un prétexte à faire leçon. D’où l’importance des moments de retours réflexifs qui incitent les élèves à « tirer leçon » du faire pour construire les notions travaillées et expliciter les stratégies intellectuelles mises en œuvre. – Commencer à construire des référentiels communs : outils de référence (Cf. affichages) et procédures utilisées. Quelles formes de travail ? – Créer un cadre structuré – structurant par une organisation spatio-temporelle et une ritualisation de certaines activités, notamment en tout début d’année. – Prendre en compte le temps des élèves : faire alterner les activités qui demandent une grande concentration et d’autres qui sont moins exigeantes. – Systématiser le débat de preuve : c’est moins la justesse de la réponse qui est attendue que la capacité à justifier de la pertinence des éléments de preuve qui amènent à la proposition d’une réponse. – Construire une cohésion du groupe classe par des défis, des jeux, des projets… – Articuler des temps de travail individuel — travail par petits groupes ou en équipes — travail collectif, adaptés aux objectifs d’enseignement (en savoir plus sur le travail de groupe) Conduite de classe – posture de l’enseignant – Créer un cadre sécurisé / sécurisant : prise en compte de la parole des élèves, encouragements à oser, acceptation de la non-maîtrise, valorisation des progrès, recherche des « champs de réussite » des uns et des autres. – Pour un enseignement explicité (pour en savoir plus) : la pensée part de l’action pour retourner à l’action * Penser avant d’agir : éclaircir les enjeux, le but de l’activité et les moyens à mettre en œuvre pour la réaliser. Repousser le moment du « faire ». * Agir et penser : les pauses de régulation pour réorienter le travail, faire des relances… *Agir pour penser : structurer les apprentissages en prenant du recul par rapport à la tâche effectuée, notamment lors de séances de découverte d’une nouvelle notion. – Retour réflexif à l’issue de l’activité et/ou en fin de journée : Identifier l’objet central de l’activité : « Qu’ai-je appris ? » – Expliciter les dynamiques intellectuelles : « Qu’est-ce qui m’a aidé ? Gêné ? A quoi vais-je devoir faire attention lors de la prochaine séance ? » – Relier à ce qui a été fait antérieurement pour dévoiler la progressivité des apprentissages – Explorer des suites possibles. – Éviter autant que possible les relations duelles avec l’élève qui a des difficultés et vient demander une aide, espérant parfois que l’enseignant résolve à sa place le problème posé ! Relancer la question au petit groupe et/ou au groupe classe. – Etre fiable : dire ce qu’on fait et surtout faire ce qu’on dit. – Une bienveillance qui ne soit ni complaisante ni condescendante : le respect se marque par l’exigence accordée moins aux comportements qu’à la qualité du travail intellectuel demandé. – Savoir se taire pour « autoriser » les élèves à oser parler ! Être celui/celle qui renvoie en miroir les propositions des élèves pour les obliger à expliciter, justifier, argumenter. – Rapports école/milieu environnent : construire une clôture symbolique qui ne soit pas clôture sociale. Pour conclure : face aux critiques adressées par certains à la pédagogie et aux pédagogues, face à un avenir incertain il est urgent de construire des collectifs professionnels solidaires qui se réapproprient le travail enseignant pour construire l’émancipation intellectuelle des élèves et participer à la réalisation d’une École véritablement démocratique.